lundi 11 mai 2020



Pourquoi applaudir par la fenêtre les “soignants” protège les vrais responsables?

 par Frustation (A suivre demain)
Applaudir des “soignants”, invisibiliser tous les autres ?
Évitons tout de suite un malentendu : applaudir, “c’est déjà ça”, bien sûr. Je dirai même que c’est “mieux que rien”, après tout. Une première prise de conscience de la nécessité d’avoir de très bons services publics et en particulier hospitaliers à l’heure du coronavirus en France ? Pourquoi pas.
Applaudir à sa fenêtre, d’accord. Mais applaudir pour qui, ou pour quoi, exactement ?
On imagine facilement que Marc et Clotilde, trentenaires parisiens, ne savent pas vraiment à qui leur petit rituel #j’applaudis du soir se destine. Mais ils le font, de bon cœur, et affichent leur solidarité pleine et entière sur les réseaux sociaux. Leur vision de l’hôpital paraît digne de la série américaine Grey’s Anatomy, avec cet imaginaire comme quoi il y aurait pour l’essentiel des “médecins qui soignent” accompagnés des infirmières et infirmiers “qui aident les médecins”. On applaudit “les soignants” du haut de sa fenêtre ou de son balcon parisien, mais pas forcément le personnel dans son ensemble qui accompagne les soins ou permet leur réalisation.
Au grand étonnement de Marc et Clotilde, il y a aussi ce qu’on appelle des brancardier(e)s, des aides soignant(e)s, qui sont le plus souvent en contact avec les patients et donc particulièrement exposé(e)s, les ambulancier(e)s, les femmes et hommes de ménage, et d’autres encore …
Un “personnel hospitalier” dans sa totalité, en somme, souvent oubliés dans de nombreux reportages ou tribunes et invisibilisés par ces applaudissements de manière souvent inconsciente.
Et quid des caissières et caissiers, routières et routiers cheminotes et cheminots ? Méritent-ils aussi des applaudissements, celles et ceux qui n’ont d’autres choix que de prendre des risques pour nous nourrir ?

Applaudir les “soignants héroïques”, c’est dépolitiser leurs luttes quotidiennes

Applaudir rend exceptionnel et héroïque le travail hospitalier et dépolitise ainsi des problématiques structurelles de manque de moyens que rencontrent nos hôpitaux depuis plusieurs années. “Des gens qui sauvent des vies, quel miracle !”, s’exclame Clotilde, heureuse que l’on puisse potentiellement sauver la sienne et celle de son compagnon également.
Or, le personnel hospitalier demande depuis plusieurs années des choses très concrètes et politiques afin que leurs actes ne soient plus de l’ordre de l’exception, que l’on applaudit chaque soir touché par la grâce du docteur sexy de série B en blouse blanche : du matériel correct, de bonnes conditions sanitaires de travail, plus de masques, des lits, du temps pour exercer correctement leur travail, et tout un tas d’autres éléments indispensables à la réussite de leurs tâches.
En ce sens, exercer son métier dans de bonnes conditions matérielles avec un salaire à sa hauteur, et que l’on rémunère leurs nombreuses heures supplémentaires, notamment en cette période de mobilisation du personnel massive.

 
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vendredi 8 mai 2020 par Frustation

Applaudir des “soignants”, invisibiliser tous les autres ?
Évitons tout de suite un malentendu : applaudir, “c’est déjà ça”, bien sûr. Je dirai même que c’est “mieux que rien”, après tout. Une première prise de conscience de la nécessité d’avoir de très bons services publics et en particulier hospitaliers à l’heure du coronavirus en France ? Pourquoi pas.
Applaudir à sa fenêtre, d’accord. Mais applaudir pour qui, ou pour quoi, exactement ?
On imagine facilement que Marc et Clotilde, trentenaires parisiens, ne savent pas vraiment à qui leur petit rituel #j’applaudis du soir se destine. Mais ils le font, de bon cœur, et affichent leur solidarité pleine et entière sur les réseaux sociaux. Leur vision de l’hôpital paraît digne de la série américaine Grey’s Anatomy, avec cet imaginaire comme quoi il y aurait pour l’essentiel des “médecins qui soignent” accompagnés des infirmières et infirmiers “qui aident les médecins”. On applaudit “les soignants” du haut de sa fenêtre ou de son balcon parisien, mais pas forcément le personnel dans son ensemble qui accompagne les soins ou permet leur réalisation.
Au grand étonnement de Marc et Clotilde, il y a aussi ce qu’on appelle des brancardier(e)s, des aides soignant(e)s, qui sont le plus souvent en contact avec les patients et donc particulièrement exposé(e)s, les ambulancier(e)s, les femmes et hommes de ménage, et d’autres encore …
Un “personnel hospitalier” dans sa totalité, en somme, souvent oubliés dans de nombreux reportages ou tribunes et invisibilisés par ces applaudissements de manière souvent inconsciente.
Et quid des caissières et caissiers, routières et routiers cheminotes et cheminots ? Méritent-ils aussi des applaudissements, celles et ceux qui n’ont d’autres choix que de prendre des risques pour nous nourrir ?

Applaudir rend exceptionnel et héroïque le travail hospitalier et dépolitise ainsi des problématiques structurelles de manque de moyens que rencontrent nos hôpitaux depuis plusieurs années. “Des gens qui sauvent des vies, quel miracle !”, s’exclame Clotilde, heureuse que l’on puisse potentiellement sauver la sienne et celle de son compagnon également.
Or, le personnel hospitalier demande depuis plusieurs années des choses très concrètes et politiques afin que leurs actes ne soient plus de l’ordre de l’exception, que l’on applaudit chaque soir touché par la grâce du docteur sexy de série B en blouse blanche : du matériel correct, de bonnes conditions sanitaires de travail, plus de masques, des lits, du temps pour exercer correctement leur travail, et tout un tas d’autres éléments indispensables à la réussite de leurs tâches.
En ce sens, exercer son métier dans de bonnes conditions matérielles avec un salaire à sa hauteur, et que l’on rémunère leurs nombreuses heures supplémentaires, notamment en cette période de mobilisation du personnel massive.
(Première partie)

MACRON A-T-IL CONSCIENCE DU DANGER DE L'INFANTILISATION DE MASSE DES FRANÇAIS?(°)


“Attention au relâchement” : l’infantilisation des Français comme stratégie politique.


Alors, on se relâche ? C’est ce qu’ont dit BFM TV, France 2, mais aussi cette personne interviewée en micro-trottoir qui trouve qu’il y a trop de monde dans la rue… où elle se trouve. Pour dresser les gens les uns contre les autres et minorer leur colère, rien de mieux que de les faire passer pour des gosses intenables : une tradition politique et médiatique française que le coronavirus a mené au sommet de son art.
“Les vacances vont dépendre des efforts des Français”, nous tance Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat au tourisme. Nommé en 2017, personne n’a entendu parler de lui en trois ans, mais il vient tout de même s’adresser à nous comme si nous n’avions pas plus de neuf ans et demi. Il maîtrise d’ailleurs tellement bien son sujet qu’il semble ignorer qu’environ la moitié des Français ne partent pas en vacances en temps normal, notamment à cause de tous les “efforts” salariaux qu’ils ont dû fournir depuis la crise de 2008. Une information que ne connaissent pas non plus les petits bourgeois du HuffPost qui titrent, alarmés, “déconfinement : près de la moitié des Français ne partiraient pas en vacances cet été”. C’est fou, presque autant que l’année dernière !
Il n’empêche que ce chantage aux vacances ressemble fort aux punitions collectives, que certaines et certains d’entre vous ont pu connaître à l’école : “il y en a qui parlent, donc tout le monde est privé de récré !”. Au delà du souvenir émouvant, ce procédé a pour effet de diviser les gens entre les “bons”et les “mauvais” confinés et, surtout, de faire disparaître la responsabilité des ministres de l’équation. Si vous entendez bientôt des “à cause de toi, on passera à côté du déconfinement et même de nos vacances”, c’est que l’infantilisation fonctionne à merveille.
Après avoir entendu la prose du secrétaire d’Etat, vous décidez d’aller chercher votre pain. Mais avez-vous bien rempli votre autorisation de sortie ? L’avez-vous faite signée par votre parents ? Vous prenez un flan et trois chouquettes, est-ce bien nécessaire ? Tout ce sucre, cela constitue t-il un produit de première nécessité ? Un flic pourrait bien aller jeter un œil dans votre besace et vous coller une punition
Dès le début du mois d’avril, au commencement de notre 3ème semaine à nous la couler douce, heureusement édifié par France Inter qui nous apprend comment gérer tout ce temps libre (yoga, podcast, confection d’anchoïade de truffes au grand marnier, etc), le ministre de l’économie Bruno Le Maire prévenait : des “efforts seront attendus”. Europe 1 nous expliquait, avec le zèle de l’élève du premier rang qui a bien écouté sa leçon du jour : “Sans être dit tel quel par le ministre de l’Économie, ça signifie aussi sûrement qu’il va par exemple leur falloir adapter leur vacances cet été pour récupérer le temps perdu, et produire ce qu’il faudra produire.” Les salariés qui estiment produire ou acheminer des biens non-essentiels, comme ceux d’Amazon, sont priés d’obéir à leur manager.
Tout le monde devra faire des efforts. Mais aux adultes, que sont les patrons et les actionnaires, le gouvernement demande poliment : pouvez-vous ne pas vous verser de dividendes, s’il vous plaît ? Non ? Bon, tant pis, ce n’est pas grave, vous savez certainement ce que vous faites.

Nous sommes des enfants irresponsables … depuis le référendum de 2005

Nous autres sommes de grands enfants, mais le confinement ne fait que mettre en valeur ce qui était déjà le cas, dans la tête de nos journalistes et de nos politiques, auparavant. Chaque 1er mai, en effet, nous faisons déjà de grandes “chamailleries”, à jouer au chat avec la police. Jeu de matraque rend patraque, jeu de grenade tue des vieilles dames. Cela reste bon enfant. Le 1er mai 2018, le petit Alexandre Benalla a eu son casque, et il a défoncé la tronche d’un petit manifestant qui était de toute façon un cancre. Macron s’est donc pris au jeu : “venez me cherchez, nananère !”, a-t-il déclaré face à ses playmobils de l’Assemblée nationale.
Avant le confinement, déjà, nous étions immatures, à penser qu’il y avait de l’argent magique qui poussait dans les arbres, où que notre avis politique avait de l’intérêt pour nos dirigeants. La dernière fois qu’ils nous ont posé une question politique, c’était en 2005, et nous avions rendu une copie lamentable, souvenez-vous, à refuser d’un “non” massif leur projet d’Europe encore plus libérale et austéritaire. Trop xénophobes, pas assez au courant des “impératifs économiques de notre temps”, dans un monde “de plus en plus complexe”, il était trop ambitieux de nous demander notre avis, à nous autres.
“Un des leurres de la démocratie consiste à croire que nous serions tous à même d’émettre un jugement rationnel et pertinent. Or il apparaît, au terme de notre étude, que l’économie est une faille majeure dans notre débat démocratique”. C’est ce que concluaient deux chercheurs de la fondation Jean-Jaurès, ce think tank d’adultes socialistes et macronistes, après une interro surprise par téléphone courant 2018.
Sauf que, depuis, nous nous sommes pris pour des élèves de grande section. Les gilets jaunes nous ont amené à penser que notre avis pouvait compter, que l’on pouvait dire que c’était injuste de faire payer moins d’impôts aux riches et que donner 20 milliards de crédit d’impôts aux entreprises sans contrepartie (le CICE), c’était tout simplement abusé. Le prof de science éco, Monsieur Macron, est venu remettre les choses à leur place : “Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député!”. Retourne mater Cyril Hanouna et laisse faire les grandes personnes, jojo.
L’incident s’est reproduit avec la réforme des retraites, où des cheminots, des profs et des salariés de divers secteurs ont voulu, là encore, donner leur avis. “Certains sont en grève parce qu’ils ne comprennent pas tout, donc c’est notre travail d’expliquer” déclarait alors Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation – c’est dire s’il en connait un rayon côté pédagogie pour enfants (ou pas)
Première partie.
Titre de Pedrito

L'Orient rouge : Chine, Viêt Nam et Asie du Sud-Est

La Banque populaire de Chine a révélé qu'elle mettrait en circulation sa monnaie virtuelle, appelée e-RMB (Renminbi ou aussi appelé Yuan), pour remplacer le dollar américain comme moyen de paiement pour certaines opérations. A terme, il est recherché que cette monnaie se substitue également aux billets et pièces en circulation - traduction Nico Maury


La Chine lance une crypto-monnaie pour se débarrasser du dollar dans ses opérations bancaires
Les analystes chinois expliquent que ce projet vise à offrir aux investisseurs et aux entreprises une alternative à la devise américaine (US).

Les autorités de la banque centrale ont commencé à étudier la possibilité de numériser sa monnaie depuis 2014, bien que jusqu'en 2017, elles aient commencé avec le programme de développement e-RMB. En 2019, il a été découvert que 70% des autorités monétaires mondiales ont étudié la possibilité de lancer leurs propres versions des monnaies numériques.

Selon Reuters, le «yuan électronique» est une monnaie souveraine numérique mondiale lancée par la banque centrale d'un pays. Cependant, l'histoire récente connaît déjà une initiative similaire mise en œuvre par le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela. Le 1er octobre 2018, le président vénézuélien Nicolás Maduro a lancé le Petro aux niveaux national et international.

"C'est une mesure qui vise à concurrencer le dollar dans le monde entier. À l'heure actuelle, ce sera une monnaie utilisée en Chine, mais il est possible que, si elle est plus utilisée, notamment dans la région de l'Asie, elle puisse également être utilisée pour le commerce international ", a déclaré Janneth Quiroz Zamora , directeur adjoint de analyse économique de Grupo Financiero Monex, dans une interview avec Sputnik.

La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 n'a pas arrêté le développement de la monnaie. Le 17 avril, la Banque populaire de Chine a annoncé que son enquête sur la monnaie était dans sa phase finale, de sorte qu'elle commencerait à effectuer des tests dans plusieurs villes, telles que Shenzhen, Suzhou, Chengdu et Xiong'an, une zone au sud de Pékin, qui accueillera les Jeux olympiques d'hiver de 2022.

Pour Janneth Quiroz, l'e-RMB peut représenter une alternative fonctionnelle au système de liquidité international, basé sur le dollar américain.

"La Chine, alors que nous commençons à introduire ces systèmes plus avancés, d'une monnaie numérique adossée à sa banque centrale, me semble avoir une longueur d'avance sur les États-Unis. Comme les économies sont si liées, il ne me semble pas étrange que d'autres économies comme le Brésil, qui a une forte intégration avec la Chine, puissent commencer à utiliser cette monnaie pour effectuer des transactions internationales", a-t-elle évaluée.

En outre, ce processus pourrait conduire à une concurrence ouverte entre les monnaies, un aspect qui pourrait affecter la demande de dollars dans le monde à moyen terme.


"Étant un produit, une devise diminue la demande, et plus les pays commencent à accepter cette devise, ils cesseront d'exiger des dollars. À mesure que la demande de dollars diminue, le prix diminue généralement. Ce que nous verrions donc, c'est la dépréciation du dollar. Les États-Unis perdraient le pouvoir dont ils disposent actuellement, en ayant la monnaie la plus utilisée au monde" anticipe Janneth Quiroz.

L'utilisation des monnaies numériques contribuera à rendre les accords interbancaires et les transactions financières plus efficaces et plus sûrs. L'entrée en service du cryptoYuan électronique, comme on l'appelle populairement, sur la majeure partie du territoire chinois pourrait également contribuer aux efforts du pays asiatique pour liquider la dette toxique, estimée à 341 000 millions de dollars.

VTV
Publié par El Diablo

Par Stéphane SIROT, historien du syndicalisme


Suite à une procédure en référé lancée par la CGT, la justice a ordonné l’arrêt de la production à l’usine Renault de Sandouville.

Pourquoi ? D’une part, insiste l’ordonnance de référé, « la commission santé, sécurité et conditions de travail de l’établissement n’a pas été convoquée ». De plus, « la convocation du Comité social et économique est irrégulière » et il « n’a pas (été) remis aux membres du CSE l’ensemble des éléments portant sur les modalités opérationnelles de l’activité en vue de la reprise de la production ». Autrement dit, le processus légal de consultation des instances représentatives du personnel n’a pas été respecté.

D’autre part, estime le jugement, les modalités de reprise ne permettent « pas d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs de l'usine face au risque lié au COVID-19 ».

C’est pour toutes ces raisons, stipule le jugement, que Renault devra convoquer un nouveau CSE en bonne et due forme, revoir son évaluation des risques, ou encore organiser une formation « pratique et appropriée » pour ses salariés, notamment pour les « matériels de protection », tels les masques ou les visières.

Si l’on résume, la justice demande donc à l’entreprise de prendre davantage en considération la protection de la santé de ses salariés et les élus du personnel.

Cela ne devrait-il pas réjouir tout responsable syndical ? Apparemment non.

FO Métaux a fustigé une CGT qui, avec la justice, a « pris en otages » les salariés. Surtout, interrogé il y a quelques heures et comme d’habitude abondamment relayé par les médias, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé « la posture de la CGT » qui « est irresponsable et infondée ».

Rien de moins ! Drôle de raisonnement. Est-ce la CGT qui a décidé de fermer l’usine ? Sur des bases « infondées » ? Le n° 1 de la CFDT semble oublier qu’il critique là une décision de justice qui, au demeurant, a estimé la démarche de la CGT parfaitement fondée !

Emporté par son élan, Laurent Berger a même vanté « un dialogue social assez exemplaire sur la reprise d’activité en toute sécurité pour les travailleurs ». Bizarrement, l’ordonnance du tribunal dit très exactement le contraire !! Qui plus est en donnant moult détails.

Il y a donc un problème. Soit le dirigeant cédétiste n’a pas lu l’ordonnance de la justice. Soit il en a eu connaissance et il privilégie la reprise de la production sur la protection des travailleurs (qui, faut-il le lui rappeler, est la fonction première d’un syndicat…). Cette dernière hypothèse paraît cohérente. La sentence de Laurent Berger intervient en effet une semaine à peine après la « déclaration commune » du MEDEF, de la CFDT et de la CFTC sur « le maintien ou la reprise des activités économiques dans des conditions sanitaires optimales », si peu contraignante pour les employeurs en matière sanitaire.

Arrivé à ce stade, une phrase célèbre me vient à l’esprit : « Mon dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! ».
Stéphane SIROT

PROMESSE DE MACRON: ÇÀ VA "CHANGER"! OUI! EN PIRE! (°)


Start-up France , chronique des moeurs de la macronie

Publié le 11 Mai 2020


Présentée comme une fable
polémique pour carricature,
qui l'aurait cru?
la sinistre et réelle
mascarade des masques
continue

Start-up France , chronique des moeurs de la macronie

Un jeune loup s'avançait fièrepment dans les vastes plaines du nord à la conquête d'une emblematique citée industrielle de l'agglomération lilloise, Hellèmmes.
Sur le site LREM des Haut de France on trouve à la rubrique "candidat investi par LREM"
Florian Thieffry, candidat investi à la mairie de Hellemmes-Lille — NORD (59)
Le jeune loup en question, aux dents à creuser des sillons sur tous les terrils de l'horizon, a donc été adoubé par toute la macronie et chevauchait - jusqu'à ce jour - fièrement à la tête de ses troupes.
Mais avant de sièger, il faut bien vivre. Et donc reprenant au vol (c'est le cas de le dire) et à la lettre, les incitations de tout ce qui fait la substantifique moelle du programme poliotico économique  de la passerelle du vaisseau France, du haut de sa dunette, il a fait comme l'autre flibustier ex porte-carte de Veran, il a tenté son coup avec sa start-up.
Pandémie? Pénurie? Niche de profit ? Hop on y court...
"Il sont beaux mes masques" , "j'en ai des masques !"," Masques à vendre !"
Ce qui est beau est rare, et ce qui est rare est cher.
donc, ce sera 4 masques pour 48€, 100€ les 10

Canaille le Rouge espère bien que ses camarades cheminots du coin vont trouver une solution qui sans aller jusqu'aux méthodes de 1792* le conduiront à vite quitter la ville avec ou sans goudron et plumes.
*Durant la révolution, la lutte contre les spéculateurs et organisateurs des pénuries  (les agioteurs)  conduira à des procès où ces flibustiers-profiteurs auront le privilège et dans les mêmes conditions d'user de la même charrette et monter le même escalier que Louis XVI avant d'aller le rejoindre.
(°) Titre de Pedrito

Paradoxes révolutionnaires

 (texte augmenté le 9 mai)

11 Mai 2020 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Théorie immédiate, #GQ, #Front historique, #Qu'est-ce que la "gauche"
Ceci n'est pas un texte révolutionnaire
Ceci n'est pas un texte révolutionnaire
Exploration d’un paradoxe : les vrais révolutionnaires doivent-ils s’afficher comme des « révolutionnaires » ? C’est un peu le paradoxe de Machiavel : si Machiavel avait été vraiment machiavélique il n’aurait pas dit qu’il l’était.

Les révolutions historiques, sauf l’exception majeure de la Révolution d'Octobre russe, donnent l’impression sinon d’avoir été faites, du moins déclenchées par des masses qui n’étaient pas le moins du monde révolutionnaires, mais animées d’un désir de justice élémentaire, et philosophiquement conservateur.

Ou bien avaient-elles des raisons tactiques de dissimuler leur but ? Même à elles-mêmes ? Il est patent que dans bien des cas, la simple expression d’une volonté révolutionnaire suffit à marginaliser son porteur, à faire douter de son sérieux et de son esprit pratique et à le repousser dans l’inefficacité, à le couper des masses. A ce moment-là le groupuscule d’idéologie révolutionnaire peut même devenir un instrument de la faction la plus conservatrice de la bourgeoise. Ce fut le destin du trotskysme, du maoïsme ...

L’idéologie révolutionnaire s’oppose-elle à la révolution réelle ? On peut le penser, si on examine le destin ultérieur de la génération 1968 de révolutionnaires autoproclamés, qui ont pour la plupart abouti au libéralisme pro-impérialiste.

Sans s’en apercevoir, parce qu’ils sont même les philosophes parmi eux, incultes, ils ont régressés du réel à l'idéal, de Marx à Hegel. Tout cela a fait du bruit dans la pensée pure.

Debord le déclarait péremptoirement dans la Société du Spectacle : « la théorie révolutionnaire est maintenant l’ennemie de toute idéologie révolutionnaire et elle sait qu’elle l’est ». C’est bien joliment dit. Sauf que dans la pratique, c’était le discours révolutionnaire hyperbolique des situationnistes qui agressait verbalement toutes les organisations concrètes au projet révolutionnaire ! Lorsque Debord se défendait d’attaquer en priorité « les hommes de la gauche unie » en proférant en voix off de son ton méprisant habituel, devant la photo choisie au hasard d’Alvaro Cunhal (dont manifestement il ne connaissait rien du tout), "quelle gauche ? quelle union ? quels hommes ?" et bien oui, tout est dit, mon bonhomme !

Par contre, le Parti bolchevik, l’opérateur de la révolution en Russie en 1917, est explicitement révolutionnaire depuis sa fondation en 1894 et se bat pied à pied pour le rester, parce qu'il est marxiste orthodoxe, et cet engagement joue un rôle dans l'advenue de la révolution. La révolution matérialiste devient un idéal incandescent qui transfigure les masses de l’Empire russe. La révolution russe est effectivement une révolution faite par des révolutionnaires, qui savaient qu’ils l’étaient.

La révolution est une invention historique de la bourgeoisie montante, et la bourgeoisie adore les belles phrases et les longs discours, mais dans quelles conditions se transfère-elle au prolétariat ?

Il a fallu la situation particulière des grandes capitales à l’époque de la révolution industrielle et d’un petit nombre de villes industrielles, ports, régions minières, en rapide développement. Dans les faubourgs et dans les grandes usines, la révolution fermentait. Mais aujourd’hui ces cuves de fermentation n’existent plus : la bourgeoisie a redessiné la géographie du monde à toutes les échelles pour l’empêcher, pour empêcher les concentrations territoriales de ses ennemis. Il faut aussi observer que ce ne fut qu’une potentialité pas toujours actualisée : de nombreuses grandes métropoles de cette génération de villes, à commencer par les principales, Londres, New York, n’ont guère eu d’histoire révolutionnaire au bout du compte. Alors les nouveaux territoires de la révolution passent avec toutes leurs limitations évidentes, par les chambres d’écho de l’Internet.

Peuple et prolétariat y errent ensemble mais courent-ils après la même révolution ?

Le peuple quand il apparaît comme sujet de l’histoire, c’est le Tiers-État de la Révolution française. Il regroupe la future bourgeoisie et le futur prolétariat. Mais le peuple radical français ou anglais associe ouvriers les plus instruits et artisans, petits bourgeois, et jeunes étudiants des grandes villes, une "gauche unie" contre la bourgeoisie arrivée, dont le but devient le plus souvent de s’intégrer dans la classe aristocratique. S’il y a une fuite et une trahison continue des révolutionnaires de la phrase et de la chaire vers la bourgeoisie et ses carrières glorieuses ou confortable, il y a de même une fuite de la bourgeoisie productive vers les banques, les palaces et les châteaux de la classe parasitaire.

L’idéologie joue un rôle dans la création du front révolutionnaire, Rousseau et Marx ne sont pas seulement des penseurs, des théoriciens rationnels qui fournissent une interprétation du monde apte à le faire changer, ce sont aussi en quelque sorte dans l’espace moral des étendards et des lieux de ralliements.

Faire la révolution, ce n’est au commencement rien d’autre que se battre pour conserver le rosbif anglais et le pain quotidien des acquis sociaux que le progrès technique et scientifique aux mains des privilégiés met en danger. Il faut remarquer aussi que la révolution est une action ou un effet involontaire de cette lutte pour améliorer la vie, ou pour garder ce qu'elle a de bon. On peut penser que si elle s’était posée comme projet dès le simple commencement, elle aurait été rapidement contrecarrée.

Faire la révolution c’est aussi la mise en mouvement des masses pour rétablir ou établir l’égalité. C’est l’acte de charité des niveleurs et des diggers de délivrer les riches de leur prison dorée, pour leur rédemption.

Or pour faire la révolution il faut dégager une forme d’élite révolutionnaire. Tout le monde n’est pas capable de se hausser intellectuellement, moralement et physiquement aux exigences de la situation (s'il y en a un qui en a été incapable, c’est bien Debord! ).

L’idéologie révolutionnaire est une réalité pleine de contradictions, d’ambiguïtés et de promesses : une « religion » de l’action qui pousse au dévouement, à l’héroïsme et au sacrifice, mais qui dégénère en « western », en look ou en roman historique à la Dumas lorsqu’elle devient une légende dont les hauts faits sont situés dans le passé ou dans des pays lointains.

A ce propos, Gramsci pensait que le Comte de Monte-Christo était le modèle du fameux surhomme nietzschéen qui était voué à dégénérer par la suite en super-héro de la culture-inculture populaire contemporaine. La révolution bouleverse l’esthétique, et l’esthétique qui en exploite les thèmes n’est pas forcément révolutionnaire. Mais elle peut l'être de manière agissante, Eisenstein, avec ces quatre films, le Cuirassée Potemkine, Octobre, la Ligne Générale, Alexandre Nevski, crée une esthétique révolutionnaire dont on n'aura pas fini d'explorer les possibilités avant longtemps.

Et Godard, auquel on peut reprocher le manque de clarté dans ses œuvres et dans ses intentions, a su quand même démasquer les médias : l’objectivité à la télévision disait-il, c’est l'idéal grotesque d’accorder une heure aux juifs et une heure aux nazis. Aujourd'hui ça donne deux minutes à Maduro, une heure à Guaido.

Toute révolution est une guerre civile. La violence n’est pas au programme, mais en définitive celui qui l’emporte sera celui qui ne reculera pas devant son usage. Quitte à être lui-même emporté ou détérioré moralement. C'est pour cette raison que l'on peut conclure de ces réflexions que la révolution n'est pas, mais pas du tout, le but des vrais révolutionnaires. Leur but, c'est le nouveau monde d'après révolution.

Les voies de faits et la violence ne sont légitimes dans aucun système juridique et moral, et pourtant elles sont nécessaires pour passer d'un système à un autre meilleur, et ce passage est aussi historiquement nécessaire. On constate que partout jusqu'à présent, même en Russie, les masses prolétariennes ne sont devenues révolutionnaires que lorsqu'elles ont été entraînées dans la guerre par la bourgeoisie, elle dont la légitimité ne repose que sur l'idée qu'elle apporterait à tous le progrès et la paix.  Mais il fallait qu'auparavant agisse dans la société une minorité révolutionnaire active et sûre de son bon droit, pour publiciser ce scandale et démasquer la propagande continue qui passe aux yeux des naïfs pour de la libre "information".  Et cette minorité tire principalement sa légitimité de la répression qu'elle subit et de la haine non dissimulée des médias dominants.

Si les États-Unis nous entraînent dans une guerre avec la Chine, ils peuvent lancer sans le vouloir une révolution mondiale. Le paradoxe conclusif étant que ceux qui souhaitent cette révolution ne peuvent pas souhaiter cette guerre, sans perdre leur légitimité. Ils ne peuvent souhaiter que la révolte des masses qui s'ensuivrait.

Le premier but de la révolution que nous espérons, le socialisme, est défini par la propriété collective des moyens de production. Il s’agit certes d’accéder à une économie rationnelle des ressources de l’humanité, mais d’abord et en premier lieu de priver la bourgeoisie des bases matérielles sa puissance politique de parti de fait, qui exerce la dictature à l’échelle mondiale sous des apparences ouvertes et pluralistes.

Son deuxième but est le communisme, la remise en cause de la propriété des moyens de consommation individuels, qui consiste à supprimer la médiation des marchandises, des choses dans les rapports humains, ce qui en fera apparaître d’une intensité nouvelle qui sera sans doute difficile à supporter pour beaucoup de ceux qui ont été formatés par le monde des choses et qui n’ont pas été confrontés depuis longtemps à une intelligence autre qu'artificielle.

Sans aucun doute, ils trouveront le nouveau monde épouvantable!

GQ, 6-9 mai 2020

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Affaires secrètes pour le rachat de masques exportés de Chine
En fait, c'est par rapport à une commission sur le prix d'achat de masques FFP2 par le Ministère de la Santé. Figurez-vous qu'Olivier Véran, ministre de la Santé et des masques qui ne sont pas gratos, était député socialiste de l'Isère sous François Hollande président. Et monsieur Tewfik Derbal était son attaché parlementaire de la même étiquette.
Et puis, ledit Tewfik Derbal est devenu attaché parlementaire de la député macroniste Emilie Chalas. Toujours dans le département de l'Isère. Comme quoi, lorsqu'on est fidèle...
Durant qu'il bossait pour la députée macroniste, il est contacté par une société gauloise qui exporte des masques en grande quantité de la Chine. Comme quoi le capital n'a pas de frontières.
Tewfik Derbal est à la fois toujours pote avec l'actuel ministre de la Santé et attaché parlementaire d'une députée du palais de l'Elysée. Comme quoi, certaines portes peuvent s'ouvrir pour le business libre et non faussé. Et donc, en pleine pénurie de masques, Tewfik Derbal a cherché à monnayer ses services auprès du ministre de la santé pour toucher une commission sur l’achat de masques FFP2. Dixit Médiapart.
- Circulez, il n'y a plus rien à voir, a déclaré l'ex-socialiste Olivier Véran.
- Ces faits me heurtent, l’intention me heurte. L’indispensable lien de confiance qui lie, dans l’exercice de ses fonctions, un parlementaire à ses collaborateurs, a été ici rompu par M. Derbal. L’intéressé m’a remis sa démission avec effet immédiat, que j’ai acceptée, ce vendredi 8 mai, a réagi la députée macroniste de l'Isère. Non mais!
"Je n'ai rien fait d'illégal", a dit au Dauphiné Libéré, l'ex-attaché parlementaire d'un député PS, puis d'une député macroniste. "J’ai vu que les commissions s’élevaient entre 6 et 8%. J’ai proposé 2%. Ils ont refusé, il y a eu négociation pour moi et l’intermédiaire.(...)"
Bon, l'affaire n'a pas été conclue. Mais l'Assemblée nationale et sa majorité de godillots aux semelles plombées ont voté contre la gratuité des masques. Na!
Comme quoi le jour d'après ressemble comme deux goutes d'eau au jour d'avant. Na!

Publié par El Diablo

[La tribune de Pierre ARNAUD]

Chers tous,
Dans tous les médias, il n'est bruit que du déconfinement. Néanmoins, les conditions dans lesquelles il interviendra soulignent, quand elles ne les accroissent pas, les inégalités de la société et les avantages dont jouissent les dominants (politiques et économiques). Ce que, bien entendu, les médias taisent...
1. On a souvent dit que les privilèges essentiels, primordiaux, dont jouissaient les dominants ce n'était pas la richesse, c’étaient l'espace et le temps.
1.1. Le premier luxe des dominants, c'est l'espace, dans ses deux dimensions. D'abord ils ont des lieux de résidence bien plus vastes que ceux des pauvres. Et le confinement actuel a souligné les difficultés, la détresse des plus pauvres à être confinés près de deux mois dans des appartements minuscules - et le confort des plus riches dans des appartements de 100 à 200 m² au minimum (avec jardin ou parc associés). De surcroît, les dominants n'ont pas une seule "maison", ils en ont plusieurs - et ne se gênent pas pour effectuer des allers et retours entre leurs propriétés, comme Geoffroy Roux de Bézieux, patron du MEDEF, qui navigue sans vergogne entre sa maison de l'île de Ré et son domicile parisien, en violation des règles du confinement.
1.2 L'autre dimension de l'espace, pour les dominants est qu'ils se déplacent beaucoup, et loin. D'abord entre leurs multiples résidences, puis dans des lieux où ils rencontrent leurs semblables, en Europe, en Amérique, sur tous les continents et océans. Alors que les pauvres se déplacent peu : ils ne prennent jamais de vacances, et certains jeunes de Seine-Saint-Denis (le "93") n'ont jamais même franchi le périphérique pour aller à Paris intramuros. Avec la pandémie, c'est encore accentué : jusqu'au 11 mai, on ne peut se déplacer que dans un rayon de 1 km. Après, ce sera 100 km, mais pas plus.
Mais pour les gouvernants, les parlementaires, les préfets, les maires, les présidents de grandes villes ou d'assemblées régionales et départementales, les PDG, l'armée, la police, le déplacement, c'est partout. Et pour les PDG, les actionnaires majoritaires du CAC 40, c'est partout et avec des avions privés.
1.3. L'autre avantage dont jouissent les dominants, c'est le temps. Les dominants n'ont pas à faire leurs courses eux-mêmes, ni le ménage, ni la cuisine, ni les soins du linge. Ils n'ont pas à cirer leurs chaussures, ni à faire leur lit. Ils n'ont pas à faire travailler leurs enfants, à gérer leur budget, à amener leur voiture au contrôle technique, au garage pour les révisions ou les réparations, ni même pour faire un plein d'essence : d'autres s'en chargent. Et tout cela, pour le commun des mortels, prend un temps considérable.
Or, avec le déconfinement, les Français - surtout les plus modestes ou les plus fragiles, par exemple les patrons de PME à la trésorerie mal assurée - vont se trouver avec un emploi du temps plus chargé : plus de temps pour aller au travail (dans des transports en commun plus rares, ou à vélo, ou à pied), ou pour s'occuper des enfants qui auront été gardés à la maison, ou pour effectuer des démarches - auprès des banques, des assurances, des organismes sociaux, des mairies des administrations départementales ou régionales, des associations caritatives pour ne pas voir leur affaire couler ou pour ne pas sombrer dans la misère. Et, compte tenu du retard accumulé par les médecins, cliniques et hôpitaux, ils risquent d'attendre encore plus longtemps pour se faire soigner.
2. La deuxième inégalité est celle des capacités de riposte. Les salariés et les retraités ne disposent pas de l'outil de production, ils ne disposent pas non plus de l'argent. Leurs seules armes sont la grève et la manifestation - ou les actions musclées, comme l'ont essayé les gilets jaunes. Or, avec les nouvelles règles de distanciation physique (et non pas "sociale", comme on le dit faussement - et laidement...), il est difficile d'organiser une manifestation ou d'y participer. Or la période du confinement a permis à la police d'expérimenter des outils - comme les drones munis de haut parleurs, qui s'ajoutent aux moyens de répression.
3. Cette fragmentation du pays en unités isolées nous ramène, à maints égards, un peu plus de 230 ans en arrière, avant la Révolution. Quelle était la situation, à l'époque ? Il n'y avait pas une France, mais des provinces. Les circonscriptions politiques, judiciaires, fiscales, militaires, ecclésiastiques... étaient de taille très variable et ne se recoupaient même pas ! Les poids et mesures différaient, les institutions (entre pays d'états et pays d'élection, entre pays de grande gabelle, de petite gabelle, pays rédimés, pays exempts, pays de salines) variaient d'un pays à l'autre, les langues différaient. Les habitants de l'Alsace avaient une vie, des mœurs, des habitudes plus proches de leurs voisins du duché de Wurtemberg que de leurs compatriotes du Béarn.
4. Et c'est à cette fragmentation que souhaitent nous ramener les riches, les multinationales, les grandes banques, assurances et fonds spéculatifs (et ceux qui sont à leur service au gouvernement) : faire en sorte que, lors de mesures anti-sociales (comme la retraite à points, l'augmentation du temps de travail, la réforme du Code du travail...), ils n'aient plus à affronter, de Saverne à Biarritz, de Menton à Granville, une riposte nationale, une riposte unie de salariés, de retraités, de chômeurs, d'étudiants, mais une myriade de réactions disparates, décousues, désynchronisées, éclatées selon les lieux et les statuts sociaux. La pandémie leur offre un bon prétexte et un bon terrain d'entraînement...
Je vous saurais gré de vos remarques, précisions, compléments et critiques.
Bien à vous
Philippe Arnaud,
Amis du Monde Diplomatique

Une épidémie n’est pas une GUERRE… mais le révélateur d’une crise écologique

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Depuis l’apparition de l’épidémie du COVID19, les discours bellicistes se multiplient. Nous serions en guerre. Cette rhétorique de la guerre n’est pas anodine. Elle sert à nier le lien évident entre la crise écologique et la pandémie. Elle a, en outre, une fonction performative, adapter nos esprits à une situation de guerre, une bataille contre un virus invisible, le SARS-CoV-2. Cette rhétorique est un piège pour nous faire croire que la situation exceptionnelle et singulière que nous vivons serait une guerre qui nécessiterait une administration de temps de guerre. Ce discours a déjà été utilisé dans la lutte face au terrorisme.

 La suite sur le site "Le bruit des arbres"