Les revenants
PS,PCF,
EELV flanqués par nombre de momies de la gauche bourgeoise lancent une
tribune qui, soyons en certains, va faire trembler le capital.
Outre
que nous ayons au moins un tribune quotidienne nous décrivant le "jour
d'après", voire les restes peu ragoûtants du parti de Jospin, le
privatiseur, Valls, le matraqueur, Hollande, que par charité nous
n'allons pas qualifier, oser s'afficher en public à peine 3 ans après
que ces "ennemis de la finance" aient réussi à se prendre une raclée
historique et méritée, c'est gonflé.
Plus
pathétique encore que le PCF, par la signature de Ian Brossat, sa
remarquable tête de liste aux Européennes qui réalisa le score himalayen
de 2,49%..., s'affiche en pareille compagnie en dit long sur la maladie
sénile qui frappe ce parti entré en phase terminale.
Quant
à EELV son rêve d'hégémonie solitaire semble s'être envolé sous les
coups de boutoir de la dure réalité. Les Municipales l'ont sans doute
aidé à revenir sur terre. Et comme sa motivation obsessionnelle est
d'accéder aux maroquins ministériels, il lui fallait retrouver ses
alliés traditionnels vu que Macron est grillé et que Nicolas Hulot
risque d'occuper l'espace politique de l'écologie
capitalisto-compatible.
Sur
le contenu de bonnes mesures sociales et environnementales qui
ressemblent à la morale kantienne tel que Péguy la critiquait : "Le
kantisme a les mains pures, mais il n'a pas de mains". Ce programme nous
dit qu'il faut "relocaliser
au niveau français ou européen, les chaînes de valeurs à contrôler et
les productions à assurer au plus proche des lieux de consommation". C’est bien. Mais comme le dit Frédéric Lordon dans un texte remarquable* "L’ennui peut-être, c’est qu’on ne trouve pas la première analyse des conditions concrètes dans lesquelles ce " il faut " aura à se mouvoir. Disons-le tout de suite, elles sont adverses. En fait même : hostiles." Ces gens ont-ils entendu parler de la lutte des classes ?
Et aussi grave cette gauche bourgeoise s'accroche à l’Europe sociale et démocratique, sa plus grande illusion ou son plus grand mensonge. On peut lire ces lignes surréalistes "On
attend de l’Europe qu’elle conduise durablement une politique monétaire
à la hauteur du risque actuel, mais aussi qu’elle mette en œuvre des
formes inédites de financement en commun pour empêcher une hausse de
l’endettement des Etats, en particulier les plus affectés par la crise
sanitaire. Il faudra aussi dès les prochains mois engager le chantier de
la restructuration des dettes héritées des crises successives. "
Ces gens ont-ils entendu parler de la Grèce ? Ont-ils entendu parler de
la Troïka ? Ont-ils entendu parler de Syriza qui avait aussi un bien
joli programme et qui face à la violence des gangsters de l'Union
Européenne s'est "affalé" ?
Pourquoi
pensons-nous que face à l’inflexibilité d’airain du capital, les Jadot,
Faure et Brossat, ne font pas le poids ? Parce que déjà ils ont perdu
même en supposant qu'ils puissent gagner, ce qui déjà est un acte de foi
aveugle. Leur programme a 70 ans de retard. On la joue social-démocrate
quand le rapport des forces le permet. Quand l'existence de l'URSS
et la Chine permet de croire possible l'idée de révolution, quand les
partis ouvriers sont puissants, quand les syndicats sont de syndicats.
C'est-à-dire quand on est capable d'opposer de la force à la force. Le seul langage que le capital comprenne.
Et ne parlons pas de la petite manœuvre qui consiste à écarter Jean-Luc Mélenchon de la distribution de Gauche plurielle, le retour 2 ou 3.
En croyant lui nuire nos charlots lui rendent service. Et de toute
manière nous le croyons assez décent et intelligent pour récuser toute
participation à ce genre de bouffonnerie.
L'alternative progressiste mérite autre chose.
Antoine Manessis.
Note de Pedrito: Lu ailleurs, sur un blog de gauche, c'est la gauche plus rien qui revient