mercredi 20 mai 2020

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                                                                               Les revenants

PS,PCF, EELV flanqués par nombre de momies de la gauche bourgeoise lancent une tribune qui, soyons en certains, va faire trembler le capital.
Outre que nous ayons au moins un tribune quotidienne nous décrivant le "jour d'après", voire  les restes peu ragoûtants du parti de Jospin, le privatiseur, Valls, le matraqueur, Hollande, que par charité nous n'allons pas qualifier, oser s'afficher en public à peine 3 ans après que ces "ennemis de la finance" aient réussi à se prendre une raclée historique et méritée, c'est gonflé.
Plus pathétique encore que le PCF, par la signature de Ian Brossat, sa remarquable tête de liste aux Européennes qui réalisa le score himalayen de 2,49%..., s'affiche en pareille compagnie en dit long sur la maladie sénile qui frappe ce parti entré en phase terminale.
Quant à EELV son rêve d'hégémonie solitaire semble s'être envolé sous les coups de boutoir de la dure réalité. Les Municipales l'ont sans doute aidé à revenir sur terre.  Et comme sa motivation obsessionnelle est d'accéder aux maroquins ministériels, il lui fallait retrouver ses alliés traditionnels vu que Macron est grillé et que Nicolas Hulot risque d'occuper l'espace politique de l'écologie capitalisto-compatible.
Sur le contenu de bonnes mesures sociales et environnementales qui ressemblent à la morale kantienne tel que Péguy la critiquait : "Le kantisme a les mains pures, mais il n'a pas de mains". Ce programme nous dit qu'il faut "relocaliser au niveau français ou européen, les chaînes de valeurs à contrôler et les productions à assurer au plus proche des lieux de consommation". C’est bien. Mais comme le dit Frédéric Lordon dans un texte remarquable* "L’ennui peut-être, c’est qu’on ne trouve pas la première analyse des conditions concrètes dans lesquelles ce " il faut " aura à se mouvoir. Disons-le tout de suite, elles sont adverses. En fait même : hostiles." Ces gens ont-ils entendu parler de la lutte des classes ?
Et aussi grave cette gauche bourgeoise s'accroche à l’Europe sociale et démocratique, sa plus grande illusion ou son plus grand mensonge. On peut lire ces lignes surréalistes "On attend de l’Europe qu’elle conduise durablement une politique monétaire à la hauteur du risque actuel, mais aussi qu’elle mette en œuvre des formes inédites de financement en commun pour empêcher une hausse de l’endettement des Etats, en particulier les plus affectés par la crise sanitaire. Il faudra aussi dès les prochains mois engager le chantier de la restructuration des dettes héritées des crises successives. " Ces gens ont-ils entendu parler de la Grèce ? Ont-ils entendu parler de la Troïka ? Ont-ils entendu parler de Syriza qui avait aussi un bien joli programme et qui face à la violence des gangsters de l'Union Européenne s'est "affalé" ?
Pourquoi pensons-nous que face à l’inflexibilité d’airain du capital, les Jadot, Faure et Brossat, ne font pas le poids ? Parce que déjà ils ont perdu même en supposant qu'ils puissent gagner, ce qui déjà est un acte de foi aveugle. Leur programme a 70 ans de retard. On la joue social-démocrate quand le rapport des forces le permet. Quand l'existence de l'URSS et la Chine permet de croire possible l'idée de révolution, quand les partis ouvriers sont puissants, quand les syndicats sont de syndicats. C'est-à-dire quand on est capable d'opposer de la force à la force. Le seul langage que le capital comprenne.
Et ne parlons pas de la petite manœuvre qui consiste à écarter Jean-Luc Mélenchon de la distribution de Gauche plurielle, le retour 2 ou 3. En croyant lui nuire nos charlots lui rendent service. Et de toute manière nous le croyons assez décent et intelligent pour récuser toute participation à ce genre de bouffonnerie.
L'alternative progressiste mérite autre chose.

Antoine Manessis.

Note de Pedrito: Lu ailleurs, sur un blog de gauche, c'est la gauche plus rien qui revient