Quel bonheur de se lever sur les tendidos pour apprécier au bout d'une année d'attente la maestria de la Cobla Millenaria interprétant "Els Segadors", ce chant Catalan de révolte et de liberté! En attendant la "Santa Espina" qui annonce la sortie du dernier toro de la corrida, et que le mécréant que je suis savoure avec la même ferveur.
Mais que retiendrons nous, les uns et - ou- les autres, de ce CERET 2013?
D'abord, un public de moins en moins exigeant, plus prêt à réclamer des récompenses au terme de lidias quelconques, si ce n'est bâclées, et à râler contre les rares aficionados qui adressent aux cuadrillas et à leurs petits chefs peu scrupuleux quelques critiques pertinentes. Beaucoup de toreo fuera de cacho durant ces deux journées, de faenitas sur le recul, de passes à découvert, de "pasitos" atràs démesurés, où le plus souvent les quadrupèdes imposaient leur dominio. Piques pour la plupart traseras et assassines sans que jamais l'alguazil n'intervienne. Cuadrillas de pantomines, les uns et les autres, peons et piqueros, déshonorant sans vergogne leur profession. Ne parlons pas des coletudos qui font de grands gestes dans le dos des cavaliers pour faire croire au public qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour mettre fin aux criminelles cariocas... Et les palcos, dans tout cela? Comme partout! Désolants d'incompétence, celui de Bilbao a été de plus invité à présider deux fois, on se demande pourquoi les cérétans de l'ADAC persistent dans leur entêtement: une oreille injustifiée, une autre réclamée par une majorité de gogos mais refusée, un mouchoir bleu pour une vuelta posthume TOTALEMENT injustifiée....Et j'en passe....
LES NOVILLOS DE YONNET.
Les pensionnaires de "La Bélugue" n'étaient pas de candides agneaux, disposés à se laisser caresser ou endormir. Tous bien présentés, le premier prend trois piques, autant pour le quatrième qui charge la cavalerie avec entrain. Le second fut changé, le sobrero prend deux piquettes, obligeant ORTIZ à lui administrer une faena d'infirmier. Une seule naturelle croisée. Noble, le cinquième, exclusivement toréé de profil, salué par les abominables "bièèènnn" du burladero. Encasté, le troisième frappait les planches, et prit trois bonnes rations de fer,puis garda jusqu'à la fin la gueule fermée. Bien reçu par SOLER par véroniques serrées et templées, mais la suite sera à l'avantage du YONNET, le sixième novillo sera toréé essentiellement sur le passage, il gardera la tête haute jusqu'à la mort, après avoir cueilli dangereusement SOLER. Après une entière engagée, le public réclame l'oreille du courage, le palco tient tête, et ne cède pas. Bronca. Cette récompense était injustifiée, mais elle appartenait au public.
Inadmissible!! Une faute, le premier pavillon, admettons. Deux fautes, c'est impardonnable.
Il n'y avait pas que les piqueros qu'on pouvait qualifier de "supermercado".
Total pour les piques: 16! La plupart traseras, dans l'épaule, les reins, les côtes. Aucune dans le morillo.
Una porqueria.... Et quatre épées sur le côté.
Inadmissible!! Une faute, le premier pavillon, admettons. Deux fautes, c'est impardonnable.
Il n'y avait pas que les piqueros qu'on pouvait qualifier de "supermercado".
Total pour les piques: 16! La plupart traseras, dans l'épaule, les reins, les côtes. Aucune dans le morillo.
Una porqueria.... Et quatre épées sur le côté.
LA CORRIDA DE DON CELESTINO CUADRI
On en attendait beaucoup, sans doute même un peu trop. Magnifiques de présentation, sorties applaudies, la plupart lourds comme leurs ainés des années 90, mais il fallut vite déchanter: ils arrivaient sans jus au troisième tercio, en panne d'embestida. Et ce n'est pas les dépeceurs piqueros qui devaient arranger les choses, pas plus que la fade prestation d'Uceda LEAL, et ses pitoyables banderilleros au diapason de leur maitre en mal de ce métier qu'il n'auront l'un et les autres sans doute jamais. Rebelote avec son second opposant qu'il maintint à 1m92 du poignet qui conduisait le pico, loin, très loin, trop loin de lui. Destoreo évidemment sans dominio, et pour conclure, entière dans le cou!
Pour le désormais citoyen d'honneur de Céret, ROBLEÑO, m'est avis que l'ADAC en fait un peu trop, au point que beaucoup de spectateurs définitivement gogoïsés ou robleñisés ont pour Fernand les yeux de Chimène, même lorsqu'il expédie les affaires courantes sans trop forcer sur son talent. Et il en a, le bougre, surtout pour cultiver cette idolâtrie débile que lui vouent même les prétendus aficionados, tels ces montois qui ne craignaient pas des attitudes ridicules dignes des toreristas morantés. Tout çà en dit long sur l'état alarmant de la dérive de l'aficion. Plaque souvenir de l'encerrona "historique !!!!!", ovation avant, gesticulations pendant, salut et palmas après une lidia moyenne, rien n'y manque. Et ROBLEÑO peut laisser son piquero assassiner tranquillement son toro sans lever le petit doigt, il sait que ce public, SON public, n'aura pas de mémoire, il applaudira abondamment le "maestro" après sa prestation totalement faussée par ces piques assassines qu'il a lui même ordonnées. Faena ennuyeuse, pour ma part, malgré la bonne réception avec la cape dès la sortie du toril. Peu d'engagement, passes en rond sans transmission sur un public pourtant conquis, hormis quatre énergumènes qui se lèvent et crient en croyant assister à la faena du siècle. Cerise sur le gâteau: bajonazo!! Pour le cinquième CUADRI, une seule pique valable sur deux, à peu près bien dosée, puis faenita sans se croiser ou si peu de l'enfant chéri de l'ADAC, au noble animal. Naturelles de profil, avant un autre acier dans le poumon, et l'ultime dans les côtes.
Le troisième CUADRI prend sa ration de vara dans l'épaule, et refuse longuement avant de se décider de charger pour la seconde embestida. Pas plus que ses compagnons, JOSELILLO ne se croise. Mais son envie de toréer entraine l'adhésion du conclave. A retenir: trois naturelles templées au milieu d'une débauche de passes sans peser. Puis épée dans le poumon - c'est une manie - à la sixième tentative. Au lourd sixième, il administre plusieurs recortes successifs, qui ont pour effet de casser la charge du CUADRI. Ajoutez trois piques: trasera, la première, dans l'épaule, puis replacée la seconde, idem pour la dernière. Derechazos dominateurs de l'enfant de VALLADOLID, naturelles de bonne facture, nous aurons droit je pense aux plus beaux gestes de l'après midi, conclus pas des pechos applaudis commeils sont mérités. Malgré le bagage limité, courage et entrega ne manquent pas au torero qui met un terme à la vie du toro d'une entière tombée et trasera .
FIN DE L'ACTE 2