mardi 30 janvier 2024

LES PETITES PHRASES DU JOUR

 

 Blog AGORA VOX 

Article de Pascal DUBELLÉ sur le livre - controversé par la meute servile aux ordres de "l'Occident " et des magnats de la presse, mais pourtant clairvoyant selon de nombreux critiques- de EMMANUEL TODD paru chez Gallimard

" LA DÉFAITE DE L'OCCIDENT" 

 

"Comme lui (°) , je pense que l’Occident s’est lui-même piégé en Ukraine par manque de lucidité sur ses propres capacités (surestimées) et sur celles de la Russie (sous-estimées). Comme lui, j’ai toujours pensé que Poutine n’a aucun désir de conquête (crime contre la paix) et que son opération militaire se limite à l’Ukraine. Comme lui, je ne pense pas que cette guerre débouche sur une guerre mondiale opposant frontalement les deux Grands, car alors, ce serait la fin de tout, la fin de l’Europe, assurément, et du monde peut-être."

 

(°) EMMANUEL TODD 

Note de Pedrito

(°) Rien à voir avec un autre Emmanuel tristement célèbre, qui n'a surtout pas, lui, cette clairvoyance politique.....Cette hauteur d'analyse. Et le courage de l'auteur. Plutôt addict à des mesures politiciennes dévastatrices pour notre pays qu'il est sensé gouverner pour les seuls intérêts de la France et de la République dont il se sert comme d'un paillasson. Un pion immature et sans scrupules entièrement dévoué à une seule cause : le fric de ses  maitres, les banquiers.

Et je confirme: çà n'est pas avec Vladimir que je partirais en vacances.

 Mais comme l'auteur de l'article je pense que ce n'est pas en jetant de l'huile sur le feu Russo Ukrainien que Biden et les valets  serviles "chefs d'états" de son empire colonial Européen ainsi que les aboiements débiles de "notre" presse occidentale Otanisée résoudront un problème Russo Ukrainien. 

US GO HOME !  

Le monde vivra un peu plus en Paix et pourra traiter les problèmes à régler plus sagement que sous la contrainte et les dangers de l'armement des milliardaires yankees.

 

Emmanuel Todd défraie la chronique avec son dernier livre  : « La défaite de l’Occident » paru chez Gallimard

 

Emmanuel Todd défraie une nouvelle fois la chronique avec son dernier livre qui nous renvoie une image peu réjouissante de notre monde ou, plus précisément, du monde sous domination anglo-saxonne qui serait en plein déclin, en proie au nihilisme.

Encore un livre « déclinologue », se lamentent les laudateurs d’une vision progressiste de l’Occident ! Mais la critique ne s’en tient pas là pour se déchaîner sur une lecture « poutinophile » de l’ouvrage qui porte sur le conflit opposant la Russie et l’OTAN en Ukraine. Emmanuel Todd a le tort de ne pas reprendre à son compte le narratif des journalistes et politiques pour qui l’affreux Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine avant d’avaler l’Europe ; il ne traite pas Poutine de fou ou de danger pour la paix du monde et pire, dans cette affaire, il ne l’accuse pas. Or, pour les bienpensants, ceci est un crime, même si, pour autant, l’auteur ne donne pas raison au chef du Kremlin. Emmanuel Todd a beau répéter à l’envi qu’il ne porte pas de jugement sur les événements et les hommes qui les créent, ayant, sur « l’affaire ukrainienne », comme sur le monde, un regard d’historien et d’anthropologue, rien n’y fait : pour ses détracteurs, ne pas condamner Poutine est inacceptable. Et son livre est bon à jeter. Tant pis pour eux. Gageons que ces censeurs ne seront pas suivis, car la valeur intellectuelle de l’auteur et du propos tenu est bien supérieure à celle des idolâtres béats de la modernité occidentale.

Pour ma part, j’ai pris l’habitude d’écouter et de suivre avec attention et intérêt ce que dit Emmanuel Todd dont je rejoins les analyses et les conclusions. Comme lui, je pense que l’Occident s’est lui-même piégé en Ukraine par manque de lucidité sur ses propres capacités (surestimées) et sur celles de la Russie (sous-estimées). Comme lui, j’ai toujours pensé que Poutine n’a aucun désir de conquête (crime contre la paix) et que son opération militaire se limite à l’Ukraine. Comme lui, je ne pense pas que cette guerre débouche sur une guerre mondiale opposant frontalement les deux Grands, car alors, ce serait la fin de tout, la fin de l’Europe, assurément, et du monde peut-être. Or, à moins d’être animé d’une furieuse volonté suicidaire, personne ne souhaite la montée aux extrêmes – celle qui mettrait en jeu l’arsenal nucléaire stratégique, les armes de destruction massive - à moins que, inconsciemment, l’un des deux « Grands » ne commette un acte provocateur. Mais si pareille chose devait se produire, je serais enclin à penser que cela viendrait de l’Amérique nihiliste plutôt que de Poutine qui, contrairement à ce que certains disent, est plutôt tempéré et raisonnable. Comme Emmanuel Todd, enfin, je pense que la société occidentale va mal et que son déclin s’accélère.

 En témoignent les articles sur ces sujets postés sur mon blog :

 https://pascaldubelle.wordpress.com/

 Toutefois, mon abord de la question suit d’autres voies que celles qui mêlent l’anthropologie et l’histoire pour emprunter celles qui lient l’histoire à la sociologie et à la psychologie et où je m’attache plus particulièrement aux structures sociales et psychologiques du sujet. J’en appelle moins à Émile Durkheim, à Emmanuel Le Roy Ladurie et à l’École des annales qu’à Georges Dumézil, Georges Duby et à la psychanalyse avec Freud, Lacan ou à René Kaës.

 Pour Emmanuel Todd, le processus de déclin qui touche la société américaine débute dans les années 60 ; il est la conséquence de la perte d’influence du protestantisme dont témoigne l’élection à la Maison blanche du catholique John Fitzgerald Kennedy. L’éclipse de la religion et de ses valeurs dans lesquelles se reconnaissaient les Américains a modifié en profondeur l’Amérique ainsi que sa politique intérieure (abolition de l’apartheid entre autres) et extérieure (bellicisme, impérialisme…), au point qu’actuellement, la société américaine qui se réfère à la seule valeur marchande, verse dans le nihilisme.

 Cette évolution née outre-Atlantique s’est peu à peu étendue à l’ensemble de la société occidentale dont les nations européennes, celles-ci étant sensibles à l’aura du vainqueur des dictatures et du maître du jeu économique. Fascinées (reconnaissantes pour l’Allemagne et pour la Pologne, notamment) et volontiers soumises au soft power américain, ces nations se sont rendues aveugles aux faiblesses du maître.

 Ce propos rejoint celui que je développe dans un récent ouvrage* où je suis l’évolution de la société dans laquelle nous évoluons, en France plus particulièrement, en considérant le plan structurel des choses.

 Comme Emmanuel Todd, je pars de la perte de l’influence religieuse qui, pour nous, dans l’Europe chrétienne, date du moment où, à partir de la fin du Moyen Âge, les hommes de science et de progrès ont revendiqué la place qui était celle de Dieu, ce dernier étant définitivement relégué lors des États généraux de 1789 quand la nation s’est déclarée souveraine.

 Pour Georges Dumézil, en rejoignant le Tiers-État lors de ces États généraux, le clergé a signé la fin de la fonction sacerdotale, fonction essentielle où l’ordre du sacré structurait la société issue du monde indo-européen rattachée à son idéologie tripartite. Durant les millénaires précédant l’érosion du fait religieux, les sociétés occidentales d’Europe reposaient sur un trépied composé de trois fonctions (Dumézil) ou de trois ordres (Georges Duby et la société féodale) : le sacré (fonction sacerdotale), la guerre (fonction guerrière) et la production (fonction productrice ou reproductrice) avec ses trois figures, le clerc, le guerrier et le paysan (Georges Duby).

 À partir de la fin du XVIIIe siècle, après que Dieu est mort, comme l’a annoncé Nietzsche, cette société ne reposait plus que sur deux piliers, la fonction guerrière et la fonction productrice, la seconde étant au service de la première. Ceci permet de comprendre que l’Europe, puisque c’est là que cette évolution s’est produite, est entrée dans un cycle guerrier infernal qui s’est achevé à Hiroshima.

 Ainsi, une ère guerrière a succédé à l’ère historique, une ère durant laquelle la puissance des armées était le facteur déterminant de la vie des peuples et des nations. Les gens ne redoutaient plus Dieu et le jugement dernier, mais la guerre et le sort des combats.

 Tout cela s’est achevé en 1945 quand le monde a pris conscience de la puissance phénoménale de ses armes, la bombe H étant une arme de destruction massive ou fatale.

 Impossible pour les Grandes puissances détentrices de ces armes de se faire la guerre frontalement. Elles s’affronteraient dorénavant sur un plan économique.

 Depuis ce moment fondateur, imposé contre le cours de l’Histoire, l’Argent est devenu le maître absolu du monde en lieu et place du glaive tenu de rester en son fourreau. Si la force des armes devait être utilisée, elle le serait pour empêcher la guerre ou pour la prévenir en rétablissant l’équilibre économique du monde – l’intervention menée contre l’Irak en 1991 en est l’exemple type.

 Ainsi, le glaive serait mis au service de l’argent quand hier encore, l’argent était le nerf de la guerre (ce qui reste en partie vrai), mis au service du glaive. C’est un changement de paradigme dont on peut voir d’ailleurs qu’il s’exerce en Ukraine, les Américains ayant misé sur la « guerre » pour détruire la Russie, l’ennemi désigné, non pas par les armes, mais en provoquant sa faillite. 

 Après l’ère historique qui a pris fin au XVIIIe siècle, après l’ère guerrière qui s’est achevée en 1945, le monde occidental est entré dans une ère post-guerrière. Aussi, après avoir reposé sur trois pieds, puis sur deux, la société occidentale ne tient plus que par un pilier, la fonction productrice, la moins structurante des trois fonctions, d’où le recours à la loi, à l’ordre judiciaire, quand l’ordre naturel du monde vacille. D’où, aussi le déclin de l’Occident quand l’argent est sa valeur capitale, déterminant et organisant la vie des hommes, des peuples et des nations, véritable objet phallique, comme disent les psychanalystes, un objet qui suscite le désir et par lequel se distribue le pouvoir.

 Dans cette société occidentale, l’argent domine et s'immisce dans tous les domaines, comme on a pu le mesurer à propos de la crise sanitaire due à la Covid ; en instaurant partout l’impératif de rentabilité, il sape la fonction des grandes institutions qui, jadis, représentaient la permanence, soutenaient des valeurs et des symboles et alimentaient un espace imaginaire propre dans lesquels puisaient la société pour vivre véritablement ensemble et les individus pour se constituer psychiquement et mentalement.

 La société occidentale n’offre plus les repères et les lieux institutionnels nécessaires à la structuration de l’appareil psychique**, laissant ses enfants dans un état de néoténie psychique qui se traduit plus tard par une immaturité psychoaffective ou par un état limite ou par une adolescence interminable…, ainsi que le constatent les psychiatres en prise avec des sujets anxieux, affectivement fragiles, émotionnellement instables quand ils ne sont pas perdus dans un monde individualiste qui isole et enferme. De là une incitation « naturelle » à consommer des psychotropes licites ou non.

 Libre, égalitaire, mais déstructurée et désordonnée, évoluant sous l’empire de l’Argent-roi, notre société se distingue du reste du monde. Sans s’en apercevoir, bien souvent, naïvement, benoîtement, elle se démarque ou entre en conflit avec d’autres sociétés attachées au tripartisme - religieux, guerrier, producteur - et indéfectiblement ordonnées par les valeurs qui en découlent au plan familial et social***. Ainsi en est-il, par exemple, en Iran, en Arabie Saoudite, au Pakistan, en Afghanistan, en Indonésie, où l’influence de l’Islam est majeure, ou en Inde où demeure l’influence du bouddhisme, ou encore en Russie, comme l’a rappelé Vladimir Poutine, même s’il est à craindre, qu’à terme, ces sociétés ne soient gagnées par le nihilisme occidental via le soft et hard power.

 C’est ce qui fait dire à certains que nous sommes dans un choc de civilisations. Peut-être. Mais le pire serait que se réalise le rêve des partisans d’un monde unipolaire et marchand, celui d’une société universelle qui est le cauchemar de ceux qui, comme moi, pensent que ce serait la fin de toute civilisation, l’avènement d’un monde gagné par un nihilisme intégral.

 

L’affaire de Georges Abdallah, une exception ou une détermination de l’État français à exécuter les crimes d’Israël ?

mardi 30 janvier 2024 par ANC

La France détient Georges Ibrahim Abdallah sous-ordre des sionistes et des américains depuis 40 ans, alors que la justice s’est prononcée pour sa libération ! [1]
Georges Abdallah est un combattant communiste contre l’impérialisme mondial et le sionisme.

Il est détenu en France depuis 1984 suite à un procès truqué selon les confessions :

– De son avocat de la défense de l’époque, Jean-Paul Mazurier, qui a avoué travailler pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) durant ce procès ayant eu lieu entre 1984 et 1987 ; [2]

– Et de l’ex-patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Yves Bonnet, au moment de l’arrestation de Georges Abdallah en 1984, qui a avoué que la police française n’avait pas grand-chose contre lui. [3]

La France réclame aujourd’hui la libération de ses fils "israéliens" binationaux qui sont enrôlés dans les forces sionistes génocidaires, afin de combattre pour l’existence d’un État implanté par l’impérialisme colonial mondial en 1948, à des milliers de km de la France.

Cependant elle refuse de signer un arrêté d’expulsion qui libère un citoyen libanais mononational, dont son "crime" est de combattre à côté de son peuple l’invasion israélienne de sa patrie ; et aux côtés des Palestiniens, dans le but de libérer la Palestine, située aux frontières de son pays.

L’acharnement de l’État Français pour soutenir les génocides perpétrés par Israël contre les hôpitaux, les universités, le peuple isolé de Gaza et les bébés des couveuses, cet acharnement qui contredit les pactes internationaux des droits des humains [4] ;
Expliquerait l’opiniâtreté de ses gouvernements à maintenir Georges Abdallah en prison contre les principes de l’existence de la république française. [5]

La campagne nationale de la libération de Georges Ibrahim Abdallah réitère sa détermination à poursuivre son combat afin de libérer Georges Abdallah, un otage de l’État sioniste dans les geôles de l’État français.

Campagne nationale libanaise pour la libération de Georges Abdallah.
Lundi, 29 janvier 2024

Note de Pedrito

Comme toujours selon le choix de sa majesté notre tout petit monarque, par le prestige dans le monde qui nous - LE -  nargue et le méprise, mais grand seulement par la vanité : DEUX poids DEUX mesures.

Selon la crainte que lui inspirent les faux amis de la France ou ses vrais ennemis.

 


Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Capture d'écran sur Reporterre

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles et son patron, Arnaud Rousseau, se proclament chefs de file de la mobilisation des agriculteurs. L'homme, depuis le 22 janvier, reçu plusieurs fois par le gouvernement, enchaîne les interventions médiatiques, comme s’il donnait le « la » à la contestation sociale. Mais qui est-il dans ce monde paysan pluriel entre les touts petits exploitants et les gros céréaliers, catégorie à laquelle il appartient.

Propriétaire de 700 hectares en colza, blé, tournesol, betterave, maïs, orge et légumes., en comparaison, la taille moyenne des exploitations de céréales et oléoprotéagineux est de 96 hectares en 2020. Et comme l'UE du capital alloue des primes sur le nombre d'hectares et pas sur l'agriculteur, Fabien Rousseau engrange 170 000 euros.  Ben oui, plus on est gros, plus la Politique agricole commune(sic), la PAC comme on dit, est bénéfique. D'où le rachat de petites exploitations par les grosses exploitations.

À ses revenus agricoles, s’ajoute la vente d’énergie via la société Biogaz du Multien, dont Arnaud Rousseau est le directeur.

Mais plus encore, le patron de la FNSEA, est président du conseil d’administration du groupe industriel alimentaire Avril. Si nombre d'agriculteurs survivent à peine de leur labeur (18 % sous le seuil de pauvreté en 2018 selon l'Insee, encore plus de nos jours), les grands groupes agroalimentaires se portent très bien. Merci le capital!

En 2022, Avril a réalisé des profits records: 218 millions d'euros (+45 %) et un chiffre d’affaires historique de 9 milliards d’euros (+32 %). Présent dans dix-huit pays, Avril indique sur son site que l’international est « un levier majeur » de sa croissance et représente 51 % de son chiffre d’affaires.

Dites, dans les grandes surfaces, le prix de l'huile, entre autres produits, est-il à la baisse? Parce que c'est la société Avril qui les vend.

 

 

Massacre des emplois dans les grandes entreprises américaines à l’approche des fêtes

Il est étrange que le phénomène qui a toute chance d’être le plus caractéristique de la situation actuelle au niveau mondial, à savoir l’offensive du capital contre le travail soit celui le moins médiatisé, le moins sujet de discussion dans les réseaux sociaux. Pourtant si l’on analyse l’influence de la nouvelle phase d’accumulation du capital que constitue le passage à l’IA et son lot habituel d’invalides, plus la pseudo lutte contre l’inflation et vraie asphyxie de l’économie productive, les guerres, tout cela conduit à une lutte féroce pour tenter de faire pression sur les salaires par des réductions d’effectifs et creuser encore plus les monstrueuses inégalités à l’échelle mondiale. Massacre à la tronçonneuse justifiés et légalisés par des votes où la haine, le discours sécuritaire, tous les “divertissements” ont pris le pas sur ce dont il ne doit pas être question et qui pourtant fond sur nous comme une tempête. Nos trotskistes favoris de WSWS ont raison d’insister sur ce fait et ils ont également raison de noter que sans perspective politique tout ce qui nait à savoir une combativité des travailleurs et une conscience anti-impérialiste de la jeunesse a toute chance de ne pas tenir le choc dans le monde occidental entré dans un déclin irréversible : l’Europe étant “l’homme malade” (avec le Japon) de cet attelage impérialiste. Une fois de plus Roussel a raison de s’indigner sur la nature du débat politique en France, mais l’essentiel réside dans la capacité qu’aura le PCF à constituer une véritable force politique au-delà des débats médiatiques. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Tom Hall

Alors que les Américains se préparent aux fêtes de fin d’année, les entreprises américaines célèbrent cette période par une vague de licenciements qui s’inscrit dans le cadre d’une offensive continue de la classe dirigeante capitaliste contre la classe ouvrière.

Des milliers d’emplois sont supprimés dans la seule industrie automobile, dont 3.600 licenciements chez Stellantis et des centaines de travailleurs chez Ford qui réduit la production de camionnettes électriques. General Motors a récemment annoncé plus de 1.300 suppressions d’emplois dans ses usines de Lake Orion et de Lansing Grand River, et 900 suppressions supplémentaires chez GM Cruise, une filiale spécialisée dans les «robotaxis» autonomes. Il est probable que les réductions d’effectifs chez les trois grands se répercutent en cascade sur les usines des équipementiers automobiles.

Ces licenciements massifs interviennent quelques semaines seulement après que l’UAW a fait adopter à toute vapeur de nouveaux contrats chez les trois constructeurs, que la bureaucratie syndicale a qualifiés d’«historiques» et de «transformateurs». Ces affirmations ont été démasquées comme étant de la poudre aux yeux. La bureaucratie savait que ces licenciements allaient avoir lieu et n’a rien dit aux travailleurs à ce sujet afin de garantir l’adoption d’accords de capitulation pro-patronaux.

Des milliers d’emplois supplémentaires sont supprimés dans le secteur du commerce de détail, alors que les familles ouvrières doivent restreindre leurs dépenses en raison de la hausse des prix et de la stagnation des salaires. Dans les chemins de fer, des années de licenciements historiques se poursuivent sans relâche, un an après l’interdiction par le Congrès d’une grève nationale des chemins de fer. L’Union Pacific a annoncé 1.300 cas de «chômage technique», qui seront probablement permanents, réduisant ainsi de près de moitié ses effectifs chargés de l’entretien des voies par rapport à il y a quelques années seulement.

Il s’agit là d’un phénomène mondial. Des licenciements sont également en cours en Allemagne, en particulier dans le secteur automobile, où le fabricant allemand de pneus Continental prévoit des milliers de suppressions de postes. Le fournisseur de pièces détachées Bosch a récemment annoncé qu’il allait supprimer 1.500 emplois dans le sud de l’Allemagne.

Cette dernière série de licenciements vient couronner une année marquée par un massacre des emplois. Jusqu’en novembre, les entreprises américaines ont supprimé près de 700.000 emplois, soit plus du double du taux de l’année dernière et le taux le plus élevé depuis la première année de la pandémie. L’industrie technologique a été l’une des principales concernées, avec près de 260.000 emplois supprimés, contre 165.000 l’année dernière, selon le site layoffs.fyi.

Il en résulte une baisse rapide du niveau de vie. De nouvelles données de recensement, rapportées par CBS News, montrent que la pauvreté des enfants a doublé entre 2021 et 2022, tandis que la pauvreté globale a atteint son niveau le plus élevé depuis un demi-siècle. Dans le même temps, le revenu médian des ménages a diminué de 2,3 pour cent pour s’établir à 74.580 dollars.

Ce n’est pas le résultat de «forces du marché» abstraites. C’est le résultat de politiques délibérées visant à utiliser le chômage pour faire reculer la modeste croissance des salaires, qui avait atteint l’année dernière un peu plus de 4 %. Bien que les augmentations salariales aient été bien inférieures au taux d’inflation de 9 % atteint l’été dernier, un record depuis des décennies, la classe capitaliste a considéré que même de légères augmentations étaient intolérables, tandis que les commentateurs ont mis en garde contre les attentes «irréalistes» des travailleurs, qui souhaitent que leurs salaires suivent le rythme de l’inflation. L’érosion du niveau de vie est l’un des principaux moteurs de la montée des grèves et du mécontentement social au sein de la classe ouvrière.

Le fer de lance de la politique de la classe dirigeante a été la décision d’augmenter continuellement les taux d’intérêt, depuis le début de l’année dernière, pour les faire passer de près de zéro à 5,33 % aujourd’hui, soit le taux le plus élevé en près d’un quart de siècle. Cette politique a été délibérément calquée sur le «choc Volcker» des années 1980, qui a fait disparaître des millions d’emplois, en particulier dans l’industrie manufacturière, en réponse au militantisme ouvrier des années 1970, qui avaient connu la plus grande vague de grèves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La seule préoccupation de la Fed était que cette politique ait un «atterrissage en douceur» pour les marchés financiers – qui sont devenus totalement dépendants de l’argent gratuit depuis la récession de 2008-2009 – et non pour les travailleurs. Les attaques contre l’emploi ont été si efficaces que la Fed a récemment prévu trois baisses de taux au cours de l’année à venir, ce qui a provoqué une flambée des marchés boursiers, les spéculateurs salivant à la perspective d’une baisse des coûts d’emprunt.

Mais les pertes d’emplois ne font que commencer. Une vaste restructuration de la main-d’œuvre est en cours, utilisant les progrès de l’automatisation, de la robotique et d’autres technologies telles que l’intelligence artificielle, pour remplacer des pans entiers de la main-d’œuvre. Le passage aux véhicules électriques par l’industrie automobile entraînera probablement la perte de dizaines de milliers d’emplois dans les années à venir, car les VE nécessitent 40 % de main-d’œuvre en moins que les véhicules à essence traditionnels. Des dizaines de milliers d’employés des entrepôts d’UPS, d’Amazon, de la poste et d’ailleurs seront remplacés par des installations presque entièrement automatisées.

L’attaque contre les emplois et les conditions de travail déclenche une opposition massive de la classe ouvrière, comme le World Socialist Web Site l’avait prédit au début de l’année. Les douze derniers mois ont commencé par une grève nationale lancée par 120.000 cheminots, une série continue de luttes des travailleurs de la santé et des éducateurs, des grèves importantes des acteurs et des scénaristes de l’industrie cinématographique et télévisuelle, et des luttes contractuelles menées par 340.000 travailleurs d’UPS et 150.000 travailleurs de l’automobile.

La lutte des classes, telle qu’elle est mesurée par les activités de grève, se développe rapidement. Pour le seul mois d’octobre, 4,5 millions de journées de travail ont été perdues pour cause de grève, selon les chiffres du gouvernement. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur à celui de l’année 2022 au complet, qui était lui-même l’un des plus élevés depuis des décennies. L’émergence de la classe ouvrière en tant que force sociale active et puissante réfute les affirmations des radicaux démoralisés de la classe moyenne selon lesquelles la classe ouvrière, en particulier aux États-Unis, était si désespérément arriérée qu’elle était incapable de résister, ou qu’elle n’existait même plus.

Quelles sont les conclusions que les travailleurs doivent tirer de l’expérience de l’année écoulée?

Tout d’abord, ils se trouvent face à la question cruciale du développement de leurs propres organisations et initiatives indépendantes, libérées du contrôle de l’appareil syndical. C’est un fait objectif que les grèves auraient été beaucoup plus nombreuses en 2023 si la bureaucratie syndicale n’avait pas joué un rôle dans l’isolement, la limitation et le sabotage des grèves et dans l’adoption forcée de contrats au rabais.

L’appareil syndical et le gouvernement répondent à la croissance de la lutte des classes en se rapprochant de plus en plus dans une alliance corporatiste. L’administration Biden a été intimement impliquée dans pratiquement toutes les grandes négociations contractuelles depuis son entrée en fonction, en particulier dans les secteurs critiques pour les chaînes d’approvisionnement de l’armée américaine, tels que les docks, les chemins de fer, les raffineries de pétrole et l’industrie automobile (où le contrôle de la technologie des véhicules électriques et des matières premières est un élément central du conflit qui oppose les États-Unis à la Chine).

L’opposition organisée à ces attaques s’est considérablement développée au cours de l’année 2023 grâce à la formation de comités de base. Dans l’industrie automobile, chez UPS et à la poste, et dans d’autres secteurs stratégiques de la classe ouvrière, les travailleurs ont formé ces comités pour lutter contre les trahisons et fournir de nouvelles structures pour transférer la direction à la base.

Ces comités se développent dans le monde entier grâce à l’Alliance ouvrière internationale des comités de base, qui a fourni un forum pour la collaboration et les actions conjointes des travailleurs dans différents pays. La campagne de Will Lehman, ouvrier chez Mack Trucks et candidat socialiste à la présidence de l’UAW, est également apparue comme un puissant pôle d’attraction parmi les ouvriers de l’automobile et la classe ouvrière en général.

En réponse à la menace croissante d’une rébellion, la bureaucratie a mis en avant diverses personnalités «réformatrices», telles que le président des Teamsters, Sean O’Brien, et le président de l’UAW, Shawn Fain. Les Socialistes démocrates d’Amérique et d’autres organisations de la pseudo-gauche ont joué un rôle clé pour blanchir le bilan réel de ces fonctionnaires carriéristes et les présenter comme la preuve de la soi-disant auto-réforme de l’appareil syndical corporatiste et pro-capitaliste. Cependant, les actions des bureaucraties syndicales ne sont pas déterminées par les phrases malhonnêtes qu’elles utilisent occasionnellement pour tenter de donner aux travailleurs un faux sentiment de sécurité, mais plutôt par les besoins du système capitaliste et du Parti démocrate, qu’elles défendent impitoyablement.

Deuxièmement, les luttes des travailleurs doivent être guidées par une perspective politique. Bien plus que la plupart des travailleurs n’en sont conscients, ils sont engagés dans des luttes aux implications politiques profondes. La société est dans une impasse. La croissance du militantisme de la classe ouvrière s’inscrit dans le contexte d’une guerre mondiale en expansion, du danger croissant du fascisme aux États-Unis et dans d’autres pays du monde, et du refus persistant des élites dirigeantes de prendre des mesures pour stopper la propagation du COVID-19 ou les changements climatiques qui s’aggravent.

Tout cela est une réaction, sous une forme ou une autre, au défi lancé par la classe ouvrière à une classe dirigeante qui pourrit sur pied, incapable de trouver une solution progressiste à tout problème social.

Au cours des derniers mois de l’année, une opposition de masse a éclaté face au génocide en cours dans la bande de Gaza. Cela a révélé un vaste gouffre entre les travailleurs et les jeunes, d’une part, et l’establishment politique capitaliste qui non seulement apporte son aide à ces crimes, mais qui est également impliqué. L’impérialisme américain considère Gaza comme une partie d’un conflit mondial plus large – qui comprend la guerre par procuration en Ukraine et une future guerre contre la Chine – pour la domination de l’Europe et de l’Asie et l’élimination de ses principaux rivaux stratégiques.

Ici aussi, la bureaucratie syndicale joue un rôle essentiel, soit en soutenant ouvertement la guerre et l’impérialisme américain, soit en offrant une fausse «opposition» afin de capturer et de démobiliser le mouvement anti-guerre en plein essor.

La classe ouvrière fait face à la nécessité d’une lutte politique, non pas dans le sens de l’élection d’individus au Congrès, mais d’une lutte pour que la classe ouvrière prenne le pouvoir. La demande d’une grève générale politique pour bloquer l’envoi d’armes à Israël et imposer la fin de la guerre reçoit un large soutien; une déclaration vidéo de Will Lehman appelant à une telle action a été visionnée plus d’un million de fois.

Le développement de la lutte des classes doit être guidé par une stratégie internationale, fondée sur l’unité des intérêts des travailleurs du monde entier et sur le rejet des divisions nationales, raciales ou religieuses utilisées pour les diviser et les affaiblir. L’IWA-RFC est un instrument puissant pour réaliser l’unité internationale des travailleurs engagés dans les luttes à travers le monde, dont la construction doit se poursuivre l’année prochaine.

Mais la plus haute expression de l’unité internationale de la classe ouvrière est un programme socialiste révolutionnaire et internationaliste visant à amener la classe ouvrière au pouvoir. Ce n’est que sur cette base que les travailleurs pourront mettre fin à la pauvreté, à la guerre et aux autres maux sociaux générés par le système de profit. La construction d’une direction à la hauteur de cette tâche est ce pour quoi se battent le Comité international de la Quatrième Internationale et les partis de l’égalité socialiste dans chaque pays.

La défense de l’emploi passe par le rejet du «droit» de la classe capitaliste aux profits. Elle exige l’expropriation des banques et des grandes entreprises et leur transformation en tant que services publics, dirigés démocratiquement par la classe ouvrière. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’utiliser de manière rationnelle et progressiste les gains d’efficacité rendus possibles par la technologie au bénéfice de l’humanité, en réduisant la durée de la journée de travail et en augmentant les salaires, tout en garantissant l’emploi pour tous.

(Article paru en anglais le 15 décembre 2023)

Diffusé sur ce blog le 30 Janvier 2024 pour actualité toujours brûlante

 

Les Banderistes ont pris le pouvoir en Ukraine déjà sous Gorbatchev, par Ludmila Nikolaeva

Si on découvre en particulier grâce à des auteurs américains à quel point la dénazification allemande a été un mythe, cet interview présente un autre aspect du problème, la manière dont l’URSS elle-même n’a pas souhaité réellement mettre à jour les collaborations soit dans les pays du pacte de Varsovie, soit pire encore dans ceux de l’URSS et l’Ukraine est à ce titre un cas d’école et effectivement ce que l’on sait d’Himmler face au massacre de Lvov et la cruauté inhumaine des collaborateurs ukrainiens va dans le sens de ce constat, avec l’idée de préserver la race des seigneurs nazis de ces basses besognes. Dès Khrouchtchev (et c’est le sens du film de Konchalovsky “chers camarades”, il y a eu une entente au sommet entre bureaucrates qui a permis de développer le retour du nazisme dans des “élites” corrompues” et un lumpen prolétariat toujours prêt à se vendre. Notez la référence au Caucase, à l’Arménie en particulier. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://svpressa.ru/post/article/402961/

Ces jours-ci, la ville sur la Neva célèbre le jour de la victoire de Leningrad, le 80e anniversaire de la libération de la ville du blocus nazi, qui a coûté la vie à au moins 1,5 million de civils en 872 jours. Et un an plus tard, le 27 janvier 1944, les troupes soviétiques entraient dans Berlin, ayant achevé l’ennemi dans son repaire et en ayant fini pour toujours, comme tout le monde le pensait à l’époque, avec le nazisme.

L’histoire doit-elle nous apprendre quelque chose ? Oui, mais il s’avère que tout le monde n’apprend pas. L’Ukraine, que les fascistes ont brûlée et détruite dans les années 1940, où un million et demi à trois millions d’habitants ont péri, est aujourd’hui devenue comme l’Allemagne sous Hitler. Ou pire.

Comment cela a-t-il pu arriver ? Et pas à l’État allemand, pas à l’État italien, qui évoque encore avec nostalgie son Duce, pas aux Polonais narcissiques avec leurs éternelles prétentions au pouvoir, mais à nos frères – les Malorossi….

SP s’est entretenu avec Natalia Yeremina, historienne spécialisée dans les problèmes du nationalisme en Europe et professeur à l’université d’État de Saint-Pétersbourg.

– Le nationalisme en tant que tel est caractéristique de tous les pays du monde à un degré plus ou moins élevé. Il se manifeste sous différentes formes. Par exemple, sous la forme du colonialisme, où les peuples asservis par les pays plus industrialisés travaillent pour eux, dépendent d’eux, mais ne perdent pas pour autant leur identité. Dans le nazisme, le droit à l’existence des autres nations est nié par principe.

Le génocide politique est une caractéristique de la plupart des États d’Europe de l’Est. Cette même Pologne a considéré pendant des siècles les habitants de l’Ukraine comme du bétail. Elle les a traités en conséquence. La Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, dans leur politique internationale, ont suivi la logique du darwinisme social pendant des siècles et continuent de le faire : “notre vie est meilleure, plus nourrissante, alors nous revendiquons vos terres”.

“SP” : Mais les Ukrainiens sont des Slaves, nous sommes du même sang ! Comment se sont-ils retrouvés en si mauvaise compagnie ?

– Il y a beaucoup de facteurs. Prenons par exemple leur désunion, conséquence de la division de la société ukrainienne à différentes époques. Et des tentatives infructueuses, en règle générale, pour l’unifier. L’Union soviétique a également tenté de le faire dans l’après-guerre. Mais même alors, selon les témoins oculaires, cela ne s’est pas fait dans le calme. On n’en parlait tout simplement pas.

SP : A cause de l’amnistie de 1947, puis, quelques années plus tard, de l'”absolution” complète des Banderistes avec leur retour au pays, où ils se sont progressivement infiltrés au pouvoir ?

– Pour cette raison, entre autres. Mais aussi parce que le problème a été passé sous silence pendant de nombreuses années. Il n’était pas permis de parler ou d’écrire sur les crimes commis dans les villes et les villages de l’Ukraine occidentale. Il s’est passé quelque chose quelque part – les forces de l’ordre sont arrivées et ont ramené un ordre relatif. Tout s’est calmé pendant un certain temps.

Les documents relatifs aux crimes commis par les organisations pro-fascistes sur le territoire des “Ukrainiens de l’Ouest” ont été largement négligés. Notamment pour des raisons opportunistes.

Les bandes de Bandera sont progressivement chassées de la majeure partie du territoire de la RSS d’Ukraine et le Kremlin considère que le sujet est épuisé. Les archives contenant des documents sur les atrocités commises par les nazis locaux ont été fermées. C’est ainsi qu’ils sont revenus, ou plutôt que leurs descendants et leurs partisans ont repris une activité active depuis le début des années 1980. Un nombre considérable de Banderistes ont occupé des postes importants dans les administrations des villes, des districts et des républiques, dans les universités et les institutions scientifiques, où l’histoire du pays a commencé à être rapidement réécrite.

SP : Leonid Kravchuk, qui est devenu le premier président de l’Ukraine après sa séparation de la Russie en 1991, n’a pas caché sa sympathie pour les criminels de l’OUN* et de l’UPA*. N’avons-nous pas pu ou, pour une autre raison, ne nous sommes-nous pas opposés à leur renaissance ? Avons-nous joué le jeu de l’amitié entre les nations ?

– Dans les années 90, notre seul soucis était de survivre… Le génocide est imprescriptible. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de rendre publics les noms de tous ceux qui ont participé à la destruction du peuple ukrainien. Personne ne doit être oublié, qu’il soit vivant ou disparu depuis longtemps. Avec un compte rendu détaillé des “actes” de chacun. Totalement. Peut-être qu’alors, ceux qui sont trompés par l'”héroïsme” de ces bipèdes réfléchiront au moins, enfin, à ce qui se passe dans leur chère patrie.

Notre expert Dmitri Solonnikov, directeur de l’Institut du développement de l’État moderne, poursuit le sujet.

“SP” : On sait que les hitlériens considéraient le nationalisme ukrainien comme plus terrible, plus inhumain que leur propre nazisme. Est-ce une exagération ?

– C’est exactement ça. Les Banderistes ont montré à plusieurs reprises leur barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale, surpassant les nazis en cruauté.

Ils se caractérisaient par une haine viscérale des gens. Quelle que soit leur nationalité. Mais surtout à l’égard des Russes, des Juifs et de leurs propres compatriotes.

Les Allemands leur confiaient le travail le plus sale : terroriser la population locale, mener des actions punitives. Mais les Banderistes prenaient souvent eux-mêmes l’initiative : ils brûlaient les villages, violaient les femmes, tuaient les enfants. Il n’y avait aucune restriction pour eux.

Ils pouvaient venir dans un village où ils avaient grandi, où ils connaissaient tout le monde, qui partageait le pain avec eux – et tuer tout le monde, puis s’en réjouir. C’est-à-dire une absence totale de fondements moraux, éthiques, philosophiques et religieux. Des Inhumains, on ne peut pas dire autrement.

SP : Et pourtant, ils ne sont pas nés comme ça !

– Il est évident que ces brutes sont issues de milieux non éduqués. Ou pas d’éducation du tout. Ils ont été déclassés. Marginalisés. Des lumpen. La vie est dure en Ukraine occidentale depuis des décennies. Cela ne pouvait qu’affecter leur psyché. Ils n’avaient nulle part où apprendre l’humanité. Et lorsque les commandos banderistes sont apparus, la brutalité a été accueillie favorablement, et ils ont eu l’occasion de déchaîner leur tempérament animal.

SP : Certains de vos collègues pensent que le fascisme est apparu en réaction à la poussée révolutionnaire, dont le début a été ouverte par le Grand Octobre en Russie….

– L’histoire est différente. D’abord la Hetmanshchina, puis l’occupation allemande, puis Pilsudski… La Russie n’a rien à voir. Ce n’est pas elle qui a formé Bandera. Mais la Banderovchtchina s’était déjà manifestée à ce moment-là. Ses atrocités étaient connues bien avant la naissance du pouvoir soviétique.

SP : L’Ukraine occidentale a donné naissance aux Banderistes, et maintenant ils se sont déjà emparés de la mère des villes russes [Kiev, NdT]!

– Et des villes russes, Odessa, Kharkov. Presque jusqu’à la Crimée… Ce n’est pas surprenant, étant donné l’assiduité avec laquelle on leur a lavé le cerveau avec de la russophobie. Ensuite, ils les ont formés, préparés à devenir des voyous. L’Occident sait comment faire : des méthodologies bien développées, des instructeurs professionnels venus de l’étranger. Des équipes de sport, de jeunesse, de formation professionnelle… C’était le cas dans les années 1920. Et il en va de même aujourd’hui, dans les années 2000. Il y a cent ans, c’était l’Abwehr qui finançait tout cela. Aujourd’hui, c’est la CIA et le MI6.

Vous pouvez vous demander : pourquoi nous, en Russie, étions-nous au courant et n’avons-nous rien fait ? Le fait est que toute la politique du pays était basée sur des tentatives de négociation avec l’élite locale. Je me souviens que Viktor Tchernomyrdine, lorsqu’il était ambassadeur en Ukraine, peu avant le Maïdan, ce qui était déjà évident pour beaucoup, a déclaré que “tout va bien, nous sommes parvenus à un accord avec tout le monde sur l’exportation de bonbons, nous allons réduire les droits”… Tout était basé sur l’argent, que les élites russes partageaient avec les élites ukrainiennes.

A bien des égards, c’est toujours le cas. On ne peut pas dire que nous ayons un grand nombre de programmes de travail dans la CEI. L’Arménie en est un exemple : travaillons-nous beaucoup avec les jeunes de ce pays ? Non. D’autres y travaillent, en provenance de pays lointains, d’outre-mer.

* L’Armée insurrectionnelle ukrainienne (la branche armée de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN)) a été déclarée organisation extrémiste par la Cour suprême russe le 17 novembre 2014, et ses activités en Russie sont interdites.

La lutte de l’Occident contre le courant de l’histoire

Une politique catastrophique peut être imputée à un manque de conscience de soi, ou à la croyance que le monde voit l’Occident comme l’Occident se voit lui-même. Un article d’Asia Times, les milieux d’affaire de Hong Kong qui décrit d’une manière assez impitoyable l’impuissance de l’occident qui n’arrive pas à renoncer à des mœurs dépassées par la réalité et qui se ment à soi-même autant qu’aux autres, leur principale arme “le dollar” est en train de devenir leur talon d’Achille et leur armée n’est pas loin d’être aussi peu convaincante, il ne s’agit pas comme ils le voudraient de recommencer la guerre froide et les coalitions, les idéologies qui vont avec, il s’agit de les empêcher de nuire en partant de la réalité. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par JAN KRIKKE29 JANVIER 2024

Le boulet de démolition du dollar américain qui menace l’Occident. Crédit photo : iStock

On parle de guerre de plus en plus fort en Occident. Le ministre allemand de la Défense a proclamé ce mois-ci que l’Allemagne devait reconstruire son armée, comme l’a fait son collègue britannique. Au début de la guerre en Ukraine il y a deux ans, les médias occidentaux ont dépeint l’armée russe comme désespérément inefficace, dépassée et corrompue. Pourtant, ces dernières semaines, la Russie est devenue un danger imminent qui nécessite le réarmement de l’Europe.

De l’autre côté du monde, nous assistons à une transformation similaire. En 1972, l’Occident a adhéré à la politique d’une seule Chine. L’année dernière, de hauts responsables du gouvernement occidental ont effectué des visites largement médiatisées à Taïwan pour soutenir les « forces pro-démocratie ».

Plus tôt, en 2020, le Congrès américain a adopté la loi sur l’autonomie de Hong Kong qui imposait des sanctions aux responsables et aux entités de Hong Kong et de Chine continentale qui violaient « l’autonomie de Hong Kong ».

L’Occident, bien sûr, a une histoire de 500 ans d’implication avec des pays éloignés de ses frontières. Bien qu’il n’ait plus de contrôle physique sur le monde, il a toujours le contrôle financier grâce au système du dollar américain et à SWIFT, la chambre de compensation mondiale pour les transactions financières internationales.

Le dollar reste la lingua franca internationale. Cela explique pourquoi tout, du pétrole à l’or en passant par le bitcoin, est évalué en dollars.

L’Occident essaie maintenant de trouver des moyens légaux de confisquer les 300 milliards de dollars de la Russie qui sont enfermés dans le système du dollar. Cela nuira de façon permanente à la réputation de l’Occident en tant que gardien neutre du système financier, et pourrait accélérer un processus de dédollarisation déjà en cours, mais l’élite politique et financière occidentale a montré qu’elle était prête à parier sur la soumission de la Russie.

Diaboliser la Russie

Faire de la Russie un ennemi a été un cas remarquable de reprogrammation de l’opinion publique occidentale.

À partir des années 1990, la Russie et l’Occident ont investi des milliards dans l’exploration pétrolière russe et dans des oléoducs pour transporter du gaz et du pétrole vers une douzaine de pays européens. L’énergie russe à bas prix aurait ajouté un billion de dollars au PIB allemand.

L’intégration économique de l’Europe et de la Russie était un cas d’école d’une situation gagnant-gagnant – à l’exception des atlantistes et des gardiens du système du dollar à Wall Street.

Par conséquent, l’expansion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, déguisée en diffusion de la liberté et de la démocratie, est la version moderne du fardeau de l’homme blanc à l’époque coloniale.

Les Russes ont tracé une ligne rouge à l’Ukraine. Ils connaissent leur histoire. Ils ont perdu 20 millions de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale parce qu’Adolf Hitler avait besoin de pétrole russe après que l’Angleterre ait imposé un blocus pétrolier à l’Allemagne. C’est une vieille ruse impérialiste : créer une provocation et proclamer son indignation si cela provoque une réaction. L’OTAN s’est élargie et la Russie a réagi.

Lorsque l’Ukraine n’a pas réussi à contenir l’armée russe après l’échec de son offensive de l’été 2023, l’Occident a rebaptisé la Russie en tant qu’agresseur qui représente un danger pour l’Europe. La Russie est passée d’un pays de troisième ordre (selon les mots d’un sénateur américain défunt, « une station-service déguisée en pays ») à un danger existentiel.

Peu importe que la Russie ait une population qui représente un quart de l’Europe et un PIB de la taille de l’Espagne ; sans parler de plus de Lebensraum que n’importe quel autre pays du monde. La densité de population de la Russie est de 8,46 habitants par kilomètre carré ; en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe centrale, il est de plus de 230 habitants par kilomètre carré.

L’Allemagne a oublié les leçons du XXe siècle. Il prévoit désormais d’augmenter ses dépenses militaires annuelles et a alloué un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour moderniser l’armée allemande. Peu importe que le taux de pauvreté en Allemagne approche les 20% et que près de 10 millions d’Allemands soient trop pauvres pour manger des repas complets, même tous les deux jours.

Le théâtre de l’absurde a atteint son paroxysme lorsque la ministre allemande des Affaires étrangères, la « verte », Annalena Baerbock, a proclamé : « Je fais la promesse au peuple ukrainien, nous sommes à vos côtés, tant que vous aurez besoin de nous, alors je veux tenir mes promesses. Peu importe ce que pensent mes électeurs allemands, je veux livrer la marchandise au peuple ukrainien ».

À l’instar de l’Allemagne, le Royaume-Uni envisage également de se réarmer. Le mois dernier, le général britannique Sir Patrick Sanders a fait valoir que le danger posé par la Russie exigeait que l’Europe se mette sur le pied de guerre. Peu importe que le Royaume-Uni ait connu une surmortalité de 5 000 personnes l’hiver dernier, en partie à cause du coût élevé de l’énergie, et que 4,2 millions d’enfants et 2,1 retraités vivent dans la pauvreté.

Tournant

Lorsqu’il est devenu clair que la Chine et l’Inde refusaient de jouer le jeu du régime de sanctions occidentales contre la Russie, les pays du Sud ont senti que la carte géopolitique avait changé. Une vingtaine de pays, pour la plupart d’anciennes colonies européennes, ont demandé l’adhésion aux BRICS. Lorsque l’armée nigérienne a destitué son président francophile, des manifestants ont encerclé le parlement nigérien et l’ambassade de France en brandissant des banderoles pro-Poutine.

La France a menacé d’intervenir, mais lorsque les voisins du Niger, le Burkina Faso et le Mali, ont déclaré que l’intervention occidentale au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre eux aussi, les Français ont su que le vieux jeu impérial était terminé. L’héritage de la France de 100 ans de domination (néo)coloniale sur le Niger : 30 % de l’électricité française est alimentée par de l’uranium nigérian, tandis que 85 % de la population nigérienne n’a pas accès à l’électricité.


Il est tentant de blâmer la politique catastrophique de l’Occident sur un manque de conscience de soi, ou la croyance que le monde voit l’Occident de la même manière que l’Occident se voit lui-même. Une théorie plus sombre qui circule sur les réseaux sociaux est que l’Occident fomente un conflit avec la Russie et la Chine pour masquer l’état fragile du système financier dominé par le dollar.

Si le système du dollar devait s’effondrer sous le poids de sa dette massive (300 000 milliards de dollars et plus), la Russie et la Chine seraient des boucs émissaires parfaits pour détourner l’attention de décennies de politique financière et monétaire irresponsable, qui a provoqué une inégalité des richesses jamais vue depuis le XIXe siècle. Les enfants américains héritent d’une dette de 78 000 dollars à la naissance, ce qui représente leur part de l’énorme dette nationale américaine de 34 000 milliards de dollars.

Carte du monde basée sur la taille de la population plutôt que sur la zone géographique. Image : OurWorldData.org.

En l’absence d’un retour en arrière, l’Alliance atlantique n’a aucun scrupule à jeter des millions de personnes dans la pauvreté, à encourager les Ukrainiens à se battre jusqu’au dernier Ukrainien dans une bataille qu’ils ne peuvent pas gagner, et à mener une guerre économique contre la Chine pour maintenir un monde unipolaire, même si cela signifie combattre la majorité mondiale. L’esprit de la démocratie s’arrête au bord de la rive habituelle.

Mais il y a une lueur d’espoir.

L’élite politique et économique occidentale est peut-être moralement en faillite et tente de préserver son hégémonie à un coût énorme, mais elle n’est pas suicidaire. L’histoire montre que son bras d’application de l’OTAN n’entre jamais dans une confrontation militaire directe avec des pays qui peuvent se défendre, en particulier les pays qui possèdent des armes nucléaires.

JAN KRIKKE


Jan Krikke est un ancien correspondant au Japon pour divers médias, ancien rédacteur en chef d’Asia 2000 à Hong Kong et auteur de Creating a Planetary Culture : European Science, Chinese Art, and Indian Transcendence (2023).Autres titres écrits par Jan Krikke


 

Les Etats-Unis sont “adddicts” à la guerre et à l’empire

Faut-il considérer comme le font de plus en plus certains militants pacifistes des USA que les Etats-Unis sont un cas préoccupant d’addiction à la drogue de l’armement ? Cet individualisation des mœurs d’une caste dominante a au moins le mérite en tant que métaphore de nous faire concevoir la faiblesse et le mensonge comme inhérents non à quelques choix moraux, mais bien à l’addiction elle-même. Cette addiction doit être mise en rapport avec la sortie du rapport annuel d’OXFAM de janvier 2024. Au mois de janvier, l’ONG créée en Grande-Bretagne remet traditionnellement ses conclusions sur les écarts de richesse dans le monde. Cette année, OXFAM a constaté que la richesse cumulée des cinq personnes les plus fortunées s’élevait en 2023 à 869 milliards contre 405 milliards en 2022. Dans le même temps, les 5 milliards de personnes les moins riches auraient perdu 20 milliards de dollars. Le mensonge du drogué est peut-être aussi l’impossibilité de justifier cela. De cette impossibilité, nous en avons des exemples quotidiens dans les explications embarrassées et peu crédibles que les “élites” politico-médiatiques donnent à peu près sur tous les choix gouvernementaux. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

PAR FRAN SHORFacebook (en anglais seulementGazouillerSur RedditMessagerie électronique

Source de la photographie : Chic Bee – CC BY 2.0

Oui, les États-Unis ont une addiction à la guerre et à l’empire

Qu’est-ce qui explique l’obsession de l’administration Biden pour les Houthis et les tirs quasi quotidiens de missiles et de frappes aériennes du Pentagone sur des cibles au Yémen ? La raison d’être apparente est de protéger la navigation dans la mer Rouge. Pourtant, d’autres pays arabes alliés, à l’exception de Bahreïn (un pays qui abrite la plus grande base militaire américaine de la région), n’ont pas rejoint la très limitée « coalition des volontaires » de Biden.

Il y a certainement des considérations géopolitiques derrière cette dernière d’une longue série d’interventions militaires américaines dans la région et, en fait, dans le monde entier. Cependant, la volonté de cette administration et de tant d’autres administrations précédentes de rester la nation « indispensable » constitue un engagement idéologique déterminant pour de telles interventions. Ainsi, faire la guerre à des ennemis désignés au Moyen-Orient, comme au Yémen, ou permettre aux alliés des États-Unis, comme Israël, de dévaster la population de Gaza est un élément clé et mortel pour les États-Unis d’être la nation « indispensable ».

Un aperçu particulièrement pertinent de l’idéologie de « l’indispensabilité » a été livré au début de la soi-disant « guerre contre le terrorisme » par Emmanuel Todd. Selon Todd, « les États-Unis prétendent rester la superpuissance indispensable du monde en attaquant des adversaires insignifiants ». Mais cette Amérique – un pays militariste, agité, incertain, anxieux, projetant son propre désordre dans le monde entier – est loin d’être la nation indispensable qu’elle prétend être et n’est certainement pas ce dont le reste du monde a vraiment besoin aujourd’hui.

Cela ne devrait pas être une surprise pour quiconque a étudié l’histoire des États-Unis (et non la version blanchie à la chaux colportée par les guerriers de la culture de droite) que la guerre et l’empire ont fait partie intégrante de la naissance, de l’expansion et de l’hégémonie mondiale de cette nation. Beaucoup d’entre nous qui écrivent sur la longue histoire de l’implication des États-Unis dans la guerre et l’empire ont souligné ses effets dévastateurs sur ses victimes à l’étranger, mais aussi sur la population à l’intérieur du pays (voir, par exemple, Dying Empire)

Avec un engagement aussi profondément enraciné avec l’empire et la guerre, il n’est pas surprenant que ce lien se soit métastasé en une dépendance. En utilisant des éléments de la définition de Merriam-Webster de la dépendance, les symptômes suivants pourraient s’appliquer aux États-Unis : « une dépendance compulsive, chronique… Besoin psychologique d’un comportement ou d’une activité créant une accoutumance ayant des effets nocifs… effets psychologiques et sociaux ».

Bien sûr, tout ajout a lieu dans un environnement qui devient propice à cette dépendance. À son tour, il y a des forces dans cet environnement qui sont essentielles au renforcement de cette dépendance. À cet égard, je tiens à souligner le rôle joué par un pousseur central dans cette dépendance. Comme tant de facilitateurs de ceux qui ont une dépendance biochimique, les trafiquants de drogue, qu’il s’agisse de Big Pharma ou d’autres profiteurs prédateurs, opèrent dans l’ombre, se cachant soit derrière des immunités d’entreprise, soit derrière de vastes réseaux fantômes.

Dans le cas des marchands d’armes qui alimentent la machine de guerre et ses opérations impériales, il y a clairement une porte tournante entre le Pentagone, le Congrès et l’industrie de l’armement. Selon un rapport du Sénat de 2022, parmi les principaux sous-traitants américains de la défense (sic), il y avait près de 700 anciens responsables gouvernementaux offrant leur « expertise » à ceux qui aident à permettre la dépendance à la guerre et à l’empire. Même avec les soi-disant réformes de cette porte tournante, il y a maintenant plus d’accès et moins de transparence. Les hommes de la poussée ne font que maintenir la nation tendue.

Avec le budget du Pentagone qui continue de croître de manière obscène (sans même un audit – Al Capone doit se retourner de jalousie est sa tombe !) – maintenant près de 900 milliards de dollars (plus que les dépenses de défense des huit pays suivants réunis !) – il y a au moins un dossier public pour enregistrer ce trope de la dépendance. Sur les six plus grands fabricants d’armes au monde, cinq se trouvent aux États-Unis. Il s’agit de General Dynamics, Northrup Gruman, Raytheon (maintenant RTX), Boeing et Lockheed Martin Corp. Non seulement ils sont des pousseurs aux États-Unis, mais pour une période de dix ans jusqu’en 2019, les exportations d’armes américaines se sont élevées en moyenne à environ 162 milliards de dollars. Et, bien sûr, l’un des plus grands bénéficiaires avec des offres spéciales et un service accéléré était et est Israël où maintenant des armes fabriquées aux États-Unis massacrent des Gazaouis innocents par dizaines de milliers.

Cette terrible dépendance, bien que profitable pour certains, est donc mortelle pour d’autres et, même, débilitante pour toute la nation. S’attaquer à cette dépendance et à ses promoteurs est une tâche sans fin et difficile. Cependant, nous devons au monde et à nous-mêmes d’aider à nous débarrasser de cette habitude. Le plus tôt sera le mieux !

Fran Shor est une enseignante, auteure et militante politique à la retraite basée dans le Michigan.