La puissance des armées et la force de l’histoire
La puissance des armées et la force de l’histoire.
Les armées du gouvernement israélien détruisent ce qu’elles peuvent sur le territoire étranger dit « bande de Gaza ». Et tuent évidemment les gens qu’elles veulent éliminer, et les personnes qui s’y trouvent, malheureusement pour elles, qui on pris la « responsabilité » de ne pas déguerpir à temps.
La vigueur de ces opérations est la hauteur de l’enjeu affiché officiellement : pas moins que la survie de l’Etat d’Israël.
C’est que la situation de l’entité étatique en question peut être considérée comme problématique au regard de l’histoire.
Cet Etat a été créé par l’entente de quelques Etats entre eux qui comptaient à l’époque. Contre l’opposition des Etats de la région. Sur le territoire occupé par des populations auxquelles on n’a pas demandé leur avis pour les en chasser. Et pour y installer des étrangers qui vivaient ailleurs, dans d’autres Etats.
Or les importations de populations sont précaires. En Algérie cela a duré 130 ans. … Et l’importation en Palestine n’a pas atteint cette durée.
Une fois les Israéliens inventés, sur le territoire ainsi fabriqué, ces derniers en ont voulu plus. Et ils ont pris sur eux de s’installer sans cesse plus loin, sur les terres qui devaient servir à la création d’un Etat pour les autochtones. Attitude qui, du point de vue de l’histoire, va encore moins - si l’on peut dire - dans le bon sens.
En plus, cet Etat a été organisé sur une base religieuse. Base également communautaire pour certains, voire selon les propos des mêmes, ethnique. Etre de telle religion, faisant appartenir au même peuple. Avec la possibilité pour certains d’être en même temps athée et juif. Le concept ayant été imaginé bien avant la création de l’Etat d’Israël, par des idéologues interprètes de divers textes tenus par eux pour sacrés.
C’est à dire exactement ce qu’ont fait et que veulent faire (moins la dimension « ethnique ») les adeptes d’une autre religion, et que l’on appelle communément les « Islamistes ».
Mais ces Etats mixtes, religieux et politiques, sont des Etats dont la forme et le mode de fonctionnement ont été dans le passé, et sont actuellement toujours, et pour les mêmes raisons, largement et vigoureusement contestés, rejetés et combattus
L’histoire montre qu’il y aura toujours des mouvements prônant l’adéquation entre la population, les gens qui la gouvernent et le territoire sur lesquels ils vivent traditionnellement. Car lorsque les gouvernants importés ont la force des armes pour eux, et ne veulent pas négocier avec les gens chez lesquels ils se sont installés, des mouvements de « résistance » se forment. Qui faute qu’on les laisse s’exprimer par la parole, provoquent des attentats. Les traiter de terroristes fait partie du vocabulaire utilisé par ceux qui en souffrent. Mais l’usage du vocabulaire ne perturbe pas le sens dans lequel marche l’histoire. On l’a vu en Algérie avec l’ALN et partout ailleurs. Et même en Palestine avec les attentats, parfois très meurtriers, des milices Irgoun ou Hagana. . Et si l’un des ces mouvements vient à disparaître, d’autres - comme sur le champ de nos batailles - ramasseront le drapeau et repartiront au combat. Parce que pour eux, le drapeau est celui de leur dignité.
Les gens qui, dans les principaux médias, répètent depuis des semaines les mêmes litanies ( - « Hamas - terroristes », - ceux qui ne le disent pas sont des antisémites,…Quand Israël attaque Gaza, cet Etat s’en prend aux terroristes, etc…) devraient y réfléchir. Spécialement les « invités » à titre professionnel, qui jusqu’alors avaient une certaine réflexion, et qui se sont mis à rejoindre les imbéciles de service, dans les mêmes argumentaires à courte vue ( et pouvant avoir un effet boomerang) .
Il y a beaucoup de solutions pérennes qui peuvent être envisagées, qui permettent aux personnes ayant la nationalité israélienne de rester là où elles vivent.
Que ce soit dans un Etat fédéral ou dans un Etat unitaire laïque permettant aux adeptes de toutes les religions de pratiquer leur foi.
Que ce soit dans deux Etats séparés (1) , avec la délivrance de cartes de séjour aux Israéliens vivant dans les colonies implantées hors du territoire d’Israël …
Accepter de réfléchir épargnerait peut - être aussi beaucoup de misère pour les pauvres gens et beaucoup de morts … inutiles au regard de l’histoire.
Marcel - M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
(1) On rappelle qu’on a entendu - à condition de tendre l’oreille - E. Macron ( président de la République) , rappeler que la France était favorable à la création d’un Etat palestinien. Mais comme c’est pour l’instant Israël qui , dans les faits, en décide, ce rappel est bien formel. Et, compte tenu du contexte, tient du voeu pieux, voire aux yeux de certains, de la galéjade. Surtout, contrairement à ce qui se passe quand il s’agit d’aider les Etats-Unis dans leurs entreprises, la France = ses dirigeants, ne fournissent aux intéressés aucune aide pour aider à la création de ce deuxième Etat : ni fourniture de moyens, ni initiative diplomatique, internationale sérieuse, ni mesures de pression /sanctions contre les initiatives contraires d’Israël.