dimanche 30 avril 2023

tre postures, arrogance, mensonges et vulgarité

Cette semaine a été orchestrée pour passer à autre chose, de l’intervention de lundi aux annonces et déplacements thématiques du président, de la première ministre et de certains ministres. Las, les ressorts d’une communication complètement mensongère sont aujourd’hui trop visibles pour que les Français soient convaincus, accélérant au contraire le discrédit d’une équipe repoussante.

 

Présidence virtuelle et déconnectée

Le plan de communication du président est impressionnant : une intervention lundi soir pour donner un cadre présidentiel aux prochains mois et tenter d’enclencher une nouvelle phase, un déplacement mercredi en Alsace pour parler industrialisation, puis un autre jeudi pour parler éducation, avec des annonces sur la rémunération des enseignants. La première ministre a enchainé vendredi sur le sujet des papiers officiels. Puis, la prolongation du bouclier tarifaire a été annoncée, et une opération de vaste ampleur à Mayotte contre la délinquance et l’immigration illégale a été lancée. L’exécutif a voulu saturer l’actualité de la semaine qui a suivi l’acceptation par le Conseil Constitutionnel de la réforme des retraites pour tenter de passer à autre chose. Mais l’écart est gigantesque entre les mots et les faits.

« Un changement de vie, une petite révolution copernicienne  » : Macron n’a pas manqué d’emphase dans son annonce de jeudi. Pourtant, le même article montre bien que les 100 à 230 euros d’augmentation par mois ne représentent pas grand-chose. « On va les prendre. Les 100 euros ne suffiront pas pour combler la perte de pouvoir d’achat face à l’inflation  » rappelle le secrétaire général du SE-Unsa. Après tout, avec un salaire moyen à 2640 euros, cela ne représente qu’une augmentation de 3,8 à 8,7%... 3,8%, c’est moins que l’inflation pour la seule année 2023 et 8,7%, c’est moins que l’inflation pour 2022 et 2023. En clair, il n’est même pas sûr que les enseignants préservent leur pouvoir d’achat, d’autant plus pour ceux qui doivent beaucoup rouler pour assurer leur mission, et dont le budget carburant a explosé…

Bien sûr, il y a le « pacte » qui promet une hausse de salaires « jusqu’à 500 euros par mois » pour des missions supplémentaires (remplacement, dispositifs « devoirs faits ») mais cela revient à une forme de chantage : le gouvernement n’ayant pas prévu de monter vos maigres salaires, en travaillant encore plus que vous ne le faites déjà (leurs temps de travail est déjà estimé à 43 heures par semaine), ils pourraient gagner plus, façon Sarkozy. Face à la pénurie de candidat à un métier de moins en moins attirant, faire travailler plus longtemps peut paraître plus facile pour les fous qui nous gouvernent qu’une vraie revalorisation… Bref, il s’agit d’un nouveau marché de dupe, et le grand écart entre les éléments de langage de l’exécutif et la réalité a tout pour amplifier plus encore la colère légitime du corps professoral.

Et cela est d’autant plus hypocrite qu’au même moment, c’est l’austérité budgétaire qui se dessine pour la suite du quinquennat. Elisabeth Borne a demandé 5% d’économie aux ministres pour tenir les promesses qui viennent d’être faites à Bruxelles, avec une croissance de 0,6% de la dépense publique, deux fois moins que de 2017 à 2022. Et comme il n’y a pas eu assez d’argent pour payer convenablement professeurs et professionnels de santé pendant le premier mandat de Macron, on ne voit pas comment il pourrait y avoir la moindre révolution alors qu’il y aura moins d’argent à disposition pendant le second mandat. Pire encore, le coût de la dette va augmenter, notamment avec les bons du trésor indexé sur l’inflation, alors qu’il baissait lors du premier mandat. Bref, les annonces de jeudi ne représentent donc qu’un geste unique, une posture mensongère que les syndicats enseignants ont bien décryptée.

La séquence sur la réindustrialisation est tout aussi risible pour le président qui a doublé le déficit commercial. Bien sûr, il vante le nombre de projets, mais ce choix d’indicateur cache des montants d’investissement souvent très limités. En outre, le prix de l’énergie a poussé de nombreux industriels à revoir leurs choix et les Etats-Unis nous mènent une concurrence agressive pour attirer les entreprises. Bref, comme toujours, la macronie est dans la posture superficielle et mensongère, et compte sur les limites du système médiatique pour que ses arrangements avec la réalité soient passés sous silence. Autant dire que les promesses de Borne de diviser par deux le délai pour obtenir ses papiers et l’opération de Mayotte doivent être prises avec la plus grande circonspection. Là encore, il pourrait bien s’agir d’une simple opération de mauvaise communication sans conséquences concrètes pour les Français.

Et pour couronner le tout, il y a ce ton Macron, mélange d’hyperbole complètement déconnectée de la réalité, d’arrogance mal placée, et de manque complet de tenue. Proposer de parler aux syndicats seulement après la promulgation d’une loi, et avoir refusé de leur parler pendant trois mois au sujet de cette loi, alors qu’un mouvement social inédit s’était levé est d’autant plus indécent que les lecteurs de Pif Gadget ont eu droit, eux, à leur entrevue, ainsi que les clients d’un bar de Kinshasa, en plein conflit ! Et que dire de cette ministre déléguée dont les poses dans Playboy semblent un peu trop servir à tenter de faire oublier l’affaire du fonds Marianne. Mais il faut dire que l’exécutif goûte les diversions, comme a pu tenter de le faire Olivier Dussopt dans la dernière ligne droite législative, sans grand effet.

Heureusement, les Français ont beaucoup de bon sens. 78% n’ont pas été convaincus par le discours hors sol de lundi. Et la cote de popularité de Macron se rapproche de ses plus bas historiques malgré les efforts pour rassembler une minorité de fidèles, aisés, et souvent âgés, derrière lui. L’exaspération des Français monte et les manœuvres dérisoires ne parviennent plus à cacher l’absence d’écoute. Pierre Rosanvallon a eu bien raison de parler d’une crise démocratique historique

 

30 avril 2023

L'émergence des BRICS   a une incidence sur la science économique et particulièrement le calcul du PIB qu'on nous a habitués à considérer comme un choix  incontournable , ce qu'il n'est pas.

La question fondamentale est la question du poids  des services financiers dans le tertiaire.  Dans tous les pays du capitalisme rentier leur poids est écrasant alors  que celui de l'industrie et de l'agriculture diminue. Sans la Finance le Royaume Uni est un pays de second rang.

Dans les pays émergents c'est le contraire. . Les services ne pèsent que 63% en Russie contre près de 80% en Occident. Il en résulte un total qui surévalue la richesse produite par l'occident. Par exemple  le PIB de la Russie et de la Biélorussie représente 3,3 % du PIB occidental, pratiquement rien.  .

Et les données statistiques donnent toujours le PIB en dollar calqué sur le taux de change du dollar

Le problème de fond devient  le manque de pertinence du PIB. Ce produit intérieur brut a été construit dans les années 1930 par l’économiste américain Simon Kuznets. Le calcul du PIB est officiellement créé en 1934 et intégré dans le calcul de l’économie mondiale lors de la conférence de Bretton Woods (1944). Le PIB a son utilité, mais il n’est pas une valeur absolue et doit être étudié avec d’autres indicateurs. L’économiste français Frédéric Bastiat illustrait ces limites par son conte sur la vitre cassée : briser une vitre et la remplacer augmente la valeur du PIB. Pourtant, aucune richesse n’a été créée puisqu’on n’a fait que remplacer un bien détruit.  Fukushima a contribué au PNB du Japon !

Emmanuel Todt  est  très critique . "Si on retire du PIB américain la moitié de ses dépenses de santé surfacturées, puis la « richesse produite » par l’activité de ses avocats, par les prisons les mieux remplies du monde, puis par toute une économie de services mal définis incluant la « production » de ses 15 000 à 20 000 économistes au salaire moyen de 120 000 dollars, on se rend compte qu’une part importante de ce PIB est de la vapeur d’eau. " Jean Fourastié pensait que  la puissance économique ne repose pas sur la production et la consommation, mais sur la productivité et l’innovation..  

Un  mauvais indicateur devient le révélateur d’une mauvaise compréhension de ce qu’est l’économie.  C'est pourquoi le débat devient urgent, et bien au-delà des spécialistes.

Déjà utiliser le dollar PPA serait un grand pas en avant. La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir d'achat) est une méthode utilisée  pour établir une comparaison, entre pays, du pouvoir d'achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire.    Dire qu'un Laotien dispose de  300 dollars par an pour vivre n'a aucun sens. Il faut calculer combien il pourrait acheter de riz dans sa monnaie nationale   et non combien il pourrait acheter de riz au prix américain aux Etats-Unis. 

Par exemple  si on convertit le PIB russe donné en roubles  en dollar PPA   le PIB russe est multiplié par 3,7.   La différence  est donc énorme. Et à l'heure de la dédollarisation cela devient   une erreur colossale.

pcf littoral

 

IL N'Y A RIEN DE BON CHEZ MACRON

Annonces de revalorisation des enseignants : arnaque et fil à la patte

N° 818 26/04/2023 Macron et son commis chargé de l’éducation nationale, Pape N’Diaye ont annoncé, à grand renfort de publicité des media, une "revalorisation" des enseignants. Mais, comme à l’habitude, mensonge et arnaque se perçoivent facilement derrière les boniments.

 

Faux-semblants sur toute la ligne

Il est important de noter que c’est le mot de revalorisation qui est utilisé et non celui d’augmentation des salaires. En effet, il ne s’agit en aucun cas d’une augmentation. On ne touche pas au point d’indice et le "traitement", nom du salaire des fonctionnaires, ne change pas d’un centime. Depuis des années, les gouvernements, et les véhicules de l’idéologie dominante avec eux, entretiennent le flou sur cette question, parlant de pouvoir d’achat et non de salaire. L’épisode actuel dans l’éducation nationale ne déroge pas à la règle. Il ne s’agit pas de salaire, mais de prime, sans effet sur la retraite.

Les enseignants bénéficient d’une indemnité pour les tâches afférentes à leur métier hors du temps devant élève (suivi, orientation, notation, coordination, etc.) appelée ISOE dans le second degré et ISAE dans le premier. Le ministre a annoncé que ces indemnités seront doublées à partir de septembre. Il est important de noter qu’elles ne concernent que les enseignants, sauf les professeurs documentalistes. Les CPE (Conseillers Principaux d'Education, qui animent la vie scolaire) et les psychologues ne la touchent pas non plus. Mais leurs indemnités spécifiques devraient augmenter également ainsi que la prime d’activité des enseignants contractuels.

L’augmentation devrait être de 92 euros par mois en moyenne, ce qui, évidemment, ne fait pas le compte.

Comme lors de la précédente "revalorisation", annoncée avec tambours et trompettes par l’ancien ministre Blanquer, il s’agit de poudre aux yeux. Et surtout, la revendication commune à l’ensemble des organisations syndicales de la fonction publique, à savoir le dégel du point d’indice n’a absolument pas été évoqué. Or, la baisse de niveau de vie des enseignants est principalement dûe, depuis le début des années 2000, à la fin de l’indexation du point d’indice sur l’inflation et depuis la fin de ces mêmes années, au gel du point d’indice. Un enseignant en début de carrière qui gagnait 2,4 fois le SMIC en 1990, ne gagne aujourd’hui même pas 1,2 fois le salaire minimum.

Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, il est urgent de dégeler le point d’indice, de l’aligner de nouveau sur l’inflation et d’opérer un rattrapage notamment pour les traitements les plus bas.

Le pacte et le cercle vicieux des heures supplémentaires

Mais ce n’est pas tout. Le "pacte", ainsi que le dénomment nos gouvernants, prévoit aussi une augmentation plus substantielle (mais toujours hors salaire), contre des tâches supplémentaires.

Les enseignants du second degré, principalement concernés par ce volet ont des obligations de service de 18 h 00 devant élèves, s’ils sont certifiés (titulaires du CAPES) ou PLP (enseignants de lycée professionnel, bivalents dans les matières générales) ou de 15 h 00 devant élèves s’ils sont agrégés. Mais, ils peuvent compléter leur service avec des heures supplémentaires, sachant que pendant longtemps, elles n’étaient pas obligatoires et qu’ensuite Sarkozy a décidé que les chefs d’établissement pouvaient en imposer une selon leur bon vouloir, c’est passé à deux avec Macron.

Notons que le nombre d’heures supplémentaires choisies par les enseignants est en grande augmentation depuis quelques années, les enseignants choisissent en nombre non négligeable la solution individuelle pour pallier la baisse de leur niveau de vie.

Il existe deux sortes d’heures supplémentaires, celles fixées à l’année, qui entrent dans l’emploi du temps (HSA) et celles effectuées dans le cadre d’une mission particulière, ponctuelle (HSE). C’est dans ce second volet, qui concerne aussi les enseignants du premier degré, que seront puisés les moyens du pacte. Leur taux sera augmenté.

Les heures effectuées dans le cadre de ce pacte seront défiscalisées. Deux types de missions sont proposées : des missions en face à face pédagogique et des missions de coordination de projet.

Le premier volet de ces missions sera le remplacement des absences de courte durée pour les enseignants du second degré et les heures de soutien en sixième pour les professeurs des écoles ; ce sont les missions prioritaires pour le ministère.

Les enseignants concernés auront 18 heures à l’année soient 30 minutes par semaine à effectuer pour toucher 1250 euros, soient un peu plus de 69 euros de l’heure. En comparaison, une HSE rapporte aujourd’hui pour un professeur des écoles de classe normale 28 euros, pour un certifié ou PLP 41 euros et pour un agrégé, presque 60 euros. Il s’agit donc d’un gain pour tous les enseignants, excepté les documentalistes.

Pour les remplacements de courte durée, les professeurs devront remplacer leurs collègues absents au pied levé. Et si les élèves manquent un cours de maths et qu’il n’y a qu’un prof de français disponible, qu’à cela ne tienne, les élèves n’auront pas maths mais français. Le ministre N’Diaye a indiqué que cela s’inverserait lorsque le professeur de français serait absent à son tour, mais on a du mal à voir la mise en pratique.

Pour les autres missions, celles qui ne seront pas en face à face avec les élèves tout comme celles qui ne sont pas prioritaires, le pacte sera composé de 24 heures payées également 1250 euros, soit 52 euros de l’heure. Dans le premier degré, il s’agit de missions de coordination, de mise en œuvre de projets, d’accompagnement d’élèves en difficulté scolaire. Les enseignants pourront aussi effectuer des heures de soutien si à la suite du passage des évaluations CP, CE1 et CM1, l’équipe pédagogique constate des difficultés persistantes chez les élèves.

Un but réel : déconnecter la rémunération du salaire et s’en prendre au statut

Le modèle du pacte enseignant déconnecte la rémunération du salaire. Il conditionne cette rémunération à l’accomplissement de tâches. Il définit l’acte d’enseignement en des temps morcelés, en une accumulation de dispositifs disjoints choisis « à la carte » par des professeurs devenant prestataires.

Le présent « pacte », qui ne propose que de gagner plus, c’est-à-dire de vendre ses services, est un contrat qui ne dit pas son nom. Il fait du fonctionnaire le partenaire d’un marché. Ce qu’il sous-entend, c’est que le statut a perdu son caractère fondateur et que toute relation de travail peut être contractualisée. Nous avons, honteusement, changé de sphère.

Enfin, les chefs d’établissements seront rémunérés pour « organiser ce travail » ; le syndicat majoritaire (SNPDEN-UNSA) a négocié et obtenu une prime de mille euros, il semble qu’ils aient clairement choisi leur camp et que cette notion si controversée de pacte ne les gêne absolument pas. Cela leur donne encore plus de pouvoir et ils seront utilisés pour « recruter », au cas où les enseignants seraient réfractaires au pacte.

Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, de « pacte » créant des obligations nouvelles, avec la solennité qui s’attache à ce mot, il ne peut être question.

Un second but plus caché : l’intégration au système

La question se pose de savoir si les enseignants vont « mordre à l’hameçon », si le gouvernement va réussir son opération, sans bouger les salaires, en s’attaquant au statut, transformant encore plus les enseignants en exécutants. Le ministère table sur un tiers des salariés concernés qui pourraient accepter. Cela favoriserait la « solution individuelle », briserait encore plus les collectifs et ferait basculer un peu plus dans la normalité la déconnexion de la revalorisation du salaire et les attaques contre le statut.

On peut se demander pourquoi le gouvernement se fixe ainsi sur l’éducation nationale. On sait que sa politique consiste à détruire tous les acquis sociaux obtenus depuis l’après-guerre. Cette politique s’accompagne d’un volet idéologique visant à intégrer les salariés au système, à leur faire accepter comme inéluctable sa politique. Or, Macron est en échec sur ce sujet avec la réforme des retraites.

Le gouvernement essaie probablement de reprendre la main en s’attaquant à un maillon faible. Les enseignants, qui avaient été très présents lors des grèves de 1995, fers de lance lors de celles de 2003, ont été de moins en moins présents dans les grèves, en 2010, en 2019 et cet hiver. A partir de l’après 7 mars, leur nombre a fortement diminué lors des grandes journées de grève, et seule une partie marginale, dans quelques endroits de France, a tenté la grève reconductible.

On peut expliquer cette évolution par deux éléments. D’abord, chronologiquement, le rôle de la FSU, organisation syndicale majoritaire dans la profession, qui, après 2003, s’est évertuée à changer la nature de la grève dans l’esprit des salariés : avec deux ou trois journées par an, on a peu à peu perdu de vue l’idée que la grève était le moyen de gagner sur des revendications, et c’est devenu un simple symbole de protestation, la grève de lutte a été remplacée par la grève de respiration. Tout a été fait pour que la question de la suite ne soit plus posée ; on peut comprendre à cette aune pourquoi les enseignants grévistes des grandes journées de la lutte actuelle ont massivement déserté les assemblées générales, où la question de la suite, de la reconduction, pouvait se poser. Ils ont été les meilleurs élèves de l’intersyndicale, organisatrice des « journées saute-mouton ».

Mais il y a une seconde raison, probablement plus importante. Depuis 2008, les enseignants ne sont plus recrutés à bac plus 3 mais à bac plus 5, ce qui a induit une mutation sociologique dans cette frange du salariat. A une époque où la majorité des étudiants sont salariés, il est difficile mais possible pour celles et ceux issus des couches populaires d’obtenir un diplôme validant trois années de fac. En revanche, il est quasiment impossible d’obtenir celui qui valide cinq années, surtout avec la méga sélection entre la quatrième et la cinquième année. Nous avons donc désormais une majorité d’enseignants, même dans le premier degré, issus des couches moyennes, de la petite voire de la moyenne Bourgeoisie.

Les organisations syndicales de l’éducation et notamment la FSU ont été peu présentes dans la lutte. Il faut dire que, depuis la loi de transformation de la fonction publique, qui participe également à la destruction du statut et des acquis, le lien salarié/syndicat s’est délité, peut-être plus que dans le reste de la fonction publique d’État. Le gouvernement veut profiter à fond de cet état de fait, des mutations sociologiques et idéologiques en cours depuis vingt ans chez les enseignants.

Conclusion

Les mesures décidées par Macron et son ministre N’Diaye constituent un nouveau recul. Outre que, pour la majorité des enseignants, la revalorisation sera quasi inexistante, les mesures enfoncent le clou sur le plan idéologique ; déconnexion du salaire, attaques répétées contre le statut, individualisation et prime à l’obéissance, divisions parmi les personnels, intégration au système. Il n’y a rien de bon dans ce dispositif !

Le Parti Révolutionnaire Communistes est avec tous les enseignants qui refuseront la soumission incarnée par ce pacte, et qui combattront pour une augmentation de salaire sans contrepartie, avec le dégel du point d’indice et son alignement sur l’inflation.

 

samedi 29 avril 2023

 

Des jeunes gens des États-Unis se rendent à Cuba et brisent le siège

Dans le cadre de ma mise à distance et droit à la retraite de toute responsabilité politique je n’ai pas agi pour préparer l’activité qui nous réunit depuis deux ans à Marseille sur la place du général De Gaulle, le dernier dimanche de chaque mois (donc demain 30 avril) et à la maison des Associations, 93 la Canebière à Marseille, le premier jeudi de chaque mois (donc ce jeudi 4 mai de 17 heures à 20 heures). A charge de ceux qui en ont pris la responsabilité de tout organiser. on sait jamais si comme dans cette histoire, nous avions enfin des jeunes gens capables de faire autre chose que de se contempler le nombril et de ne rien lire en s’envoyant des selfies débiles en attendant que le capital les plume.Sans parler des différentes organisations locales à commencer par les invraisemblables Jeremy Bacchi et josiane Durrieu (renouvelée par le congrès dans son irresponsabilité internationale comme tous les incapables du même secteur) qui jusqu’à présent interdisent que l’on stocke dans les locaux du siège le moindre envoi pour Cuba et qui, quand nous sommes obligés de les porter en Italie nous accusent comme Durrieu d’être en cheville avec la mafia… ou encore Coppola qui dit que si on agit avec moi on n’aura pas droit aux subventions de la ville pour organiser le tourisme de ces messieurs dans les bars de la Havane. A Marseille, il y a des beaux parleurs, plein de gens qui sont capables sur internet de s’inventer des forces inexistantes ou dans un congrès d’une nullité crasse de proclamer leur solidarité avec Cuba devant l’ambassadeur mais en général ça s’arrête là… Il arrive un moment où trop c’est trop, le mépris vous envahit et c’est un sentiment insupportable,on abandonne … Mais comme j’ai l’espoir chevillé au corps je me rendrai à ces deux rendez vous. On peut toujours espérer que ces gens là sont capables d’autre chose que de se faire payer du tourisme à Cuba et mettre des batons dans les roues de ceux qui agissent. j’ai quelques doutes sur les Marseillais mais peut-être j’aurai enfin une surprise. (note et traduction de danielle Bleitrach pour hstoire et societe)

ParManolo De Los Santos et Kate GonzalesBio de l’auteur:Cet article a été produit par Globetrotter.

Manolo De Los Santos est co-directeur exécutif du Forum des peuples et chercheur au Tricontinental: Institute for Social Research. Il a coédité, plus récemment, Viviremos: Venezuela vs. Hybrid War (LeftWord Books/1804 Books, 2020) et Comrade of the Revolution: Selected Speeches of Fidel Castro (LeftWord Books/1804 Books, 2021). Il est coordinateur du Sommet des peuples pour la démocratie.

Kate Gonzales est la coordinatrice éditoriale de 1804 Books. Née et élevée à New York, elle a travaillé dans le développement et l’éducation pour les arts et les organisations politiques, et a organisé avec des mouvements populaires en Hongrie et au New Jersey. Kate a étudié l’anthropologie au Bard College, où elle a écrit sa thèse sur le nationalisme des migrants philippins.Source: Globe-trotterTags:activismeBidenéconomieinterview, Amérique du Nord/Cuba, Amérique du Nord/États-Unis d’Amériqueopinionsensible au facteur tempscommerce

Cette énergie imprègne et anime la Brigade du Premier Mai 2023 : un sens aigu de la curiosité aiguisé par la responsabilité de cette entreprise historique. L’Assemblée internationale des peuples a invité de jeunes militants de base de toute la diversité des luttes aux États-Unis à participer à un échange crucial à Cuba, une expérience privée d’eux et de leur génération par le blocus vieux de 60 ans. Le plus grand groupe à voyager depuis des décennies, cette brigade est une intervention dans les tentatives sans fin des États-Unis de faire taire et d’étrangler les succès du projet socialiste cubain. Comme l’a dit Zuleica Romay, directrice du programme d’études afro-américaines à la Casa de las Américas, lors de leur panel du matin, « Cuba est également victime de son propre succès ».

Il fait chaud et ily a foule mardi matin au Centre culturel Yoruba de La Havane, et l’air colle à la peau. Vous pouvez entendre le battement du papier alors que les gens s’éventent et qu’une panne d’électricité surprise élimine le système audio avec un scintillement des lumières. Et pourtant, 150 jeunes activistes des États-Unis sont assis côte à côte, écoutant attentivement deux leaders du mouvement culturel à Cuba. Ils font la queue dans le couloir avec l’espoir de répondre à leur question – sur le changement climatique, sur le logement, sur la lutte contre le racisme, sur l’espoir en l’avenir – avant que le temps ne soit écoulé.

Et pourtant, ces succès sont contagieux et durement gagnés. Dès leur premier jour, ces jeunes ont parlé à des leaders pionniers dans les secteurs mêmes qu’ils se battent pour reconstruire chez eux. Les organisateurs de locataires ont appris la situation du logement, car plus de 80% des Cubains sont propriétaires (les autres sont sur la voie de la propriété), mais aussi la difficulté de construire suffisamment pour une population croissante accablée par le blocus. Les dirigeants noirs interrogés sur les efforts de lutte contre le racisme après 500 ans de colonialisme qui ont semé les graines de la ségrégation et de la violence sur l’île. Ceux qui luttent pour la libération queer aux États-Unis ont appris l’existence du Code historique des familles, adopté et édité par six millions de Cubains qui ont proposé des centaines de milliers de changements. Le code révolutionnaire couvre toutes les questions de l’unité familiale, du mariage homosexuel aux soins aux personnes âgées, en passant par la maternité de substitution et les structures familiales non normatives. Abel Prieto, président de la Casa de las Américas, nous a dit : « Il y a quelque chose que le gouvernement des États-Unis n’a jamais compris, c’est que quelque chose a été planté ici à Cuba, ce principe de justice sociale, de démocratie populaire, d’égalité, de participation du peuple au processus politique. Et cela n’a pas été affaibli. Pendant ce temps, ces jeunes organisateurs expliquent à plusieurs reprises la régression actuelle des droits des personnes trans en Floride alors que l’État adopte une interdiction générale des soins transaffirmatifs – une interdiction qui va jusqu’à retirer les droits parentaux à ceux qui soutiennent leurs enfants trans. Beaucoup dans la foule hochent la tête en signe d’accord.

Pourtant, il n’a pas échappé à ces jeunes organisateurs qu’ils sont arrivés à Cuba dans un moment de profonde crise économique. En admirant les célèbres voitures cubaines des années 50 qui roulent dans la Vieille Havane, ils savent à quel point le carburant est précieux en ce moment même, empêché par le blocus. Biden ne montre aucun signe de levée des sanctions, ni de retrait du pays de la liste des États soutenant le terrorisme qui l’empêche d’accéder au système financier mondial. C’est ce système de mesures coercitives unilatérales qui rend presque impossible pour les jeunes d’assister aux réalisations d’un processus socialiste. C’est la politique étrangère des États-Unis dans ce qu’elle a de plus irrationnel et de plus meurtrier, alors qu’elle poursuit son siège contre Cuba. Il n’a jamais été aussi urgent de lever le blocus, pour la survie du peuple cubain et pour l’avenir des États-Unis. Ces jeunes organisateurs se battent pour un monde meilleur, et ce premier jour n’est qu’un aperçu d’un avenir avec des relations normales entre les États-Unis et cette île à seulement 90 miles.

Note de Pedrito

Merci, Danielle, merci et mille fois merci de ce que tu apportes d'immensément pensé, analysé, réfléchi, marxiste, dans cet océan de lutte suicidaire des places,  à notre réflexion de communistes. D'autant plus que l'on se sent bien seul dans nos campagnes où les vieux cocos comme moi ne souhaitent même plus de contacts avec des cocos dont ils ont fini par se détacher après avoir trop longtemps douté. Découragement. Dégoût. Promesses jamais tenues. D'où la montée des fascistes.
Aujourd'hui, après les votes que l'on sait sur CUBA, l'UKRAINE, etc, il n' y a plus de doute.
Il faut tout reconstruire, repartir sur des bases nouvelles, marxistes, sans aucun compromis. Pas d'autre solution, comme nous le répétons ensemble, si l'on veut abolir ce vieux monde capitaliste  impérialiste pourri. Front populaire? OUI! Mais sans compromission avec un quelconque sauveur suprême avide de gloire à bon marché.

Deux ou trois choses qui me paraissent incontournables par Danielle Bleitrach

“Nous sommes exactement entre le pouvoir de la télévision et celui du réfrigérateur”. Nos masses en sont là et nous sommes incapables de les convaincre que la liberté, voire la simple survie, n’est pas dans la soumission, ni dans l’illusion qu’il faut s’adapter à ce qui est exigé de vous par ceux qui sont à l’origine des problèmes.

Alors que la situation d’une grande partie des populations d’Europe comme de celles du reste de la planète est marqué du sceau de l’urgence il faudrait avoir la force comme le font les Chinois de penser sur le long terme, cinquante ans ou plus. Parce que nous sommes dans une situation de basculement historique irréversible mais où les résistances au changement nécessaire peuvent engendrer des drames et même un conflit nucléaire. C’est en ce sens que la référence au nazisme est pertinente et pas seulement dans la prolifération de sectes et groupes qui jouent au nazisme, le parodient. Le phénomène ne se limite pas à ce à quoi on prétend le circonscrire : des extrême-droites plus ou moins infréquentables.

C’est tout le système capitaliste qui résiste au changement nécessaire et qui devient de plus en plus mortifère. Pour le mesurer il faut percevoir que le processus dans lequel nous sommes a débuté avec la première guerre mondiale (un incompréhensible prétexte balkanique) et sa conséquence la révolte des peuples devant la dite guerre et ceux qui l’ont imposée avec son mot d’ordre révolutionnaire, s’en prendre à ses propres dirigeants, les renverser, leur retirer tous les moyens d’action. C’est une vague qui n’a cessé de grossir et a également connu des reflux auxquels il était difficile de résister.

Si tout cela mérite analyse, débat et si désormais s’accumulent les réflexions sur les événements historiques, leur conséquences, il faut souligner qu’au niveau phénoménal toujours cette crise apparait comme un drame pour ceux qui sont entraînés dans ce naufrage, un chaos… des gens qui se débattent proches d’étouffer. On ne peut également qu’être frappé par le fait que c’est là où se développe la misère que l’on voit souvent surgir les signes d’une richesse de plus en plus ostentatoire, les inégalités sont la marque de ce déséquilibre au plan social mais aussi dans l’usage de la nature.

C’est pourquoi cette situation d’urgence ne peut que trouver une fausse issue dans la contrainte du système politique dominant à savoir celui de “la démocratie” occidentale qui est fait pour empêcher tout changement remettant en question ce pouvoir, cette démocratie se limite aux jeux et passions électorales, de plus en plus coupées des préoccupations populaires, de plus en plus orientées vers des coalitions de sommet, de plus en plus dictatoriales : le mépris d’un Macron, le choix d’une ligne qu’aucune protestation populaire ne peut contredire met à jour la nature réelle des institutions. De la rive, ils contemplent ceux qui se noient c’est le propre de la pensée despotique disait Marx qui accusait Napoléon de l’avoir exercée face à la Berezina de la grande armée.

Le capitalisme dans ce processus de fascisation et de bellicisme trouve dans le “fatalisme” de la “gauche” un puissant allié, l’idée d’une sorte de darwinisme social à savoir “qui ne s’adapte pas meurt” qui détruit toute alternative de gauche. Cette “modernité” c’est l’expérience de la social démocratie et de ses versions radicalisées de l’eurocommunisme dont Syrisa représente une des formes les plus achevées.

Outre son inscription géographique dans des zones sismiques historiques des Balkans à la fin de l’empire Ottoman, le KKE, le parti communiste de Grèce “bénéficie” d’une triple expérience historique: 1) celle du nazisme et de la manière dont il faut l’affronter, sous une forme démocratique par laquelle on peut résister à la famine, la mort. Le nazisme a été pour les Grecs une expérience dans laquelle le pillage extérieur se combinait avec les luttes internes des politiciens, leur incapacité bureaucratique, le tout aboutissant à un paroxysme génocidaire. C’était une œuvre de mort face à laquelle le peuple s’il veut survivre doit résister à la base, produire de nouveaux dirigeants. 2) Dans la foulée, le KKE a vécu comme un pays du tiers monde la manière dont les gouvernements “démocratiques” la Grande-Bretagne et les USA ont préféré les collaborateurs nazis à ce soulèvement populaire, il sait qu’Hiroshima ne fut pas un hasard mais bien un acte délibéré pour voler au peuple sa victoire. 3) Enfin, il a connu l’ultime expérience avec la reddition de Syriza. Les métamorphoses du nazisme à travers le diktat des marchés financiers et de leurs monopoles, il les a avalées jusqu’à la lie, les conséquences d’une telle gauche et de l’alternance des mêmes. Cela fait beaucoup d’expériences en une centaine d’années.

Le KKE dit et redit à quel point l’histoire récente de la manière dont le pseudo progressisme des “coalitions” , celle de Tsipras se traduit par un gouvernement pire que les précédents et chaque élection ne devient plus que la manière de tenter de se débarrasser du précédent pour tomber dans pire. En effet, mais les mêmes protagonistes rejouent la même comédie sous la contrainte de l’UE et des marchés financiers. Ceux-ci réclament toujours leur part de sang et de misère. Ce n’est pas seulement le retour de Tsipras ou du gouvernement conservateur, l’incapacité de ces gens-là à résister et cela ne concerne pas que la Grèce, mais c’est toute l’Europe qui vit la logique du nazisme, celle où en Europe même, est appliqué aux peuples européens la logique que l’on a infligé aux “barbares”, ou aux colonisés supposés tels. Il n’y a pas dans cette voie de solution progressiste et le cas du Portugal est là pour le démontrer.

Le parti communiste portugais est indéniablement celui qui a tenté de maîtriser le processus et son organisation, son idéologie, la manière dont il avait résisté à l’eurocommunisme lui donnait des atouts comme aucun autre parti européen: la version sociale-démocrate de “qui ne s’adapte pas meurt qui a conduit à l’expérience grecque “SYRIZA et à divers front de gauche de “gouvernance progressiste” a trouvé ici un adversaire aguerri, le capital ne s’y est pas plus trompé que face à Mitterrand, il est prêt à soutenir toute gauche qui lui assure l’affaiblissement ou la disparition des communistes et il met son appareil de propagande au service de cette cause. En fait, le Parti communiste portugais en appui critique du Parti socialiste de 2015 à 2021 a abouti au double fiasco habituel : la solution du Front populaire n’en est plus une surtout quand il n’y a aucun parti communiste prêt à résister. Le Bloc de gauche, au nom du « front anti-droite » même au Portugal connait les mêmes problèmes. Lors des élections qui ont suivi, le Parti socialiste a profité des pertes électorales du PC portugais et du Bloc et a formé un gouvernement autonome, qui a également été accueilli avec ferveur par la direction d’alors du PCF et son secteur international, qui a classé – avec l’Espagne, l’Allemagne et Syriza et tous les partis qui suivaient cette voie – dans le bloc des “gouvernements progressistes” de l’UE. Mais quelle a été la réalité de ce “progressisme” ? Les relations de travail flexibles dans le pays se sont étendues, au nom de la « réduction du chômage », tandis que l’arsenal juridique de base de l’emploi pour réduire les salaires est non seulement resté intact, mais aussi renforcé. Révéler c’est aussi la preuve qu’en 2019, le Portugal était le champion d’Europe en pourcentage de soi-disant “accidents” des travailleurs basés sur Eurostat

Le KKE vient à Paris soutenir le mouvement des retraites, le peuple grec est passé à 67 ans, la destruction des services publics, des droits du travailleurs a pris dans l’alternance démocratique entre gauche et droite une tonalité encore plus exterminatrice.

Comment peut-on prétendre aujourd’hui donner aux mouvements sociaux qui en France comme partout en Europe et dans lequel les communistes jouent un rôle positif par leurs propositions prétendre appuyer ces expériences, celles de la débâcle de SYRIZA ou même celle de nos camarades portugais ?

Nous ne sommes pas en Amérique latine où le progressisme a eu ses avancées mais qui connait des limites. On ne peut se contenter du bolivarisme, d’un mouvement, et les gouvernements réellement progressistes cherchent au moins à s’ancrer sur de nouveaux rapports sud-sud et comme Lula veulent désespérément échapper à la dictature des marchés financiers. Ils sont obligés, parce que le fascisme est allé jusqu’au bout, de revoir leur interprétation fasciste de “la démocratie” limité à des jeux “constitutionnels et des coalitions qui assurent le pouvoir sans limite de ces marchés. Pas plus que l’Afrique et les autres pays colonisés ils ne peuvent se faire d’illusion sur la bienveillance des Etats-Unis.

Dire que ce pouvoir occidental est sans limite ne signifie pas qu’il soit totalement efficace, les faits sont têtus et l’exploitation insupportable. Marianne m’a donné une excellente expression des Russes:

“Nous sommes exactement entre le pouvoir de la télévision et celui du réfrigérateur”. Nos masses en sont là.

Donc le KKE de Grèce nous dit des choses essentielles sur la nécessité de fermer la télévision et de reprendre pied dans la nécessité pour penser la démocratie mais il lui manque pour aller jusqu’au bout de son courage politique de percevoir la nature du basculement historique dans laquelle les peuples sont contraints de vivre leur résistance. Pour le moment, ce sont plus des gouvernements de pays soumis à l’impérialisme américain, contraints par lui à participer à des coalitions suicidaires y compris pour leur propres capitalistes qui paraissent avoir pris conscience de la nécessité de “la neutralité”.

En écoutant les fiers camarades grecs, j’ai littéralement été hantée par ce constat de Petros Roussos, l’un des dirigeants du KKE de la résistance et de la guerre civile: “A partir de l’été 1944, il devenait de plus en plus évident que nos efforts, nos sacrifices, nos peines, nos évolutions, nos sacrifices, ne donnaient pas le résultat souhaité. C’était comme si nous nous étions trouvés dans un champ magnétique de haute intensité où notre boussole était soumise à d’intenses perturbations “

Ce champ était celui de la contrerévolution de la guerre froide qui débute par l’horreur d’Hiroshima pour témoigner jusqu’où est prêt à aller la “démocratie” occidentale avec l’accélération face à sa propre crise du tournant des années soixante et dix. La caricature qui veut que ce soit à partir de l’horreur chilienne, de l’échec de l’unité populaire même avec un parti socialiste dirigé par un Allende qu’est mené l’assaut contre le “totalitarisme” de l’URSS, l’identification du stalinisme et du fascisme. A la tête des “démocraties” occidentales, les USA repartent dans une nouvelle forme de colonialisme, un pillage destructeur dans lequel l’ennemi désigné va l’être comme attentant aux droits démocratiques, la justification de toutes les expéditions.

Il n’y a pas seulement de l’incapacité à penser le nouveau “champ magnétique”, il y a la nécessité de répondre à l’urgence, les prudences de la Chine à l’inverse du sacrifice soviétique (qui avait déjà ses propres limites nationales) font que le parti communiste grec ne peut pas se contenter de suivre ce chemin-là, il lui faut résister sur ses propres bases, celles des souffrances actuelles du peuple grec et de sa classe ouvrière.

Voilà ce à quoi nous sommes y compris en France et qui m’ont fait prendre mes distances avec le Congrès de Marseille. Non qu’il se trouve aujourd’hui une quelconque alternative crédible politique à ce que je considère comme une voie erronée du PCF mais le danger est que ce Congrès débouche sur une nouvelle censure, un nouvel isolement dans l’illusion parlementariste et son accompagnement le syndicalisme révolutionnaire. A l’inverse de celui de la CGT, ce Congrès est resté centré sur les illusions de coalitions démocratiques, le tout à gauche contre le tout à droite qui est sans issue, une ignorance dramatique du contexte géopolitique.

Une théorie politique permet d’articuler le temps long du “champ magnétique” géopolitique et celui de l’urgence c’est le marxisme et ses développements ultérieurs dans leurs relations théorico-pratiques..

Si le congrès du PCF a représenté un tel choc c’est parce qu’il représentait non seulement le niveau zéro de la reconquête théorique, l’alignement sur le discours dominant en matière géopolitique mais il y avait plus grave nous étions à nouveau sur le fond dans le problème des coalitions et de l’adaptation de fait au système, ce n’était pas un hasard si son ouverture avait fait appel uniquement aux forces type SYRIZA, il y avait une logique et un certain nombre d’entre nous savent par expérience que cette logique consiste à la fin à bloquer tout débat, à ne donner droit de cité qu’à ce que tolère le consensus “démocratique” européen, il y a ce qui peut se dire et ce qui relève d’un véritable sacrilège. Ce qui de fait favorise une vision complotiste et d’extrême-droite.

Après avoir subi pendant trente ans ce système, il m’est totalement impossible de continuer et je demande le droit au retrait. C’est tout. Ce blog continuera à avoir des intervenants qui poursuivront le débat dans le PCF, dans la constellation communiste en ce qui me concerne je refuse de me sentir étouffée dans un politiquement correct qui ressemble à un plateau de télévision de LCI au moins en ce qui concerne ce que je définis comme le “champ magnétique” qui oriente de fait nos efforts militants. Il existe dans ce blog une belle équipe, la preuve est faite qu’ils peuvent se passer de moi et de l’usage parfois pernicieux de mes “chapôs” puisqu’ils évitent à certains de faire l’effort de lire l’article en entier.

J’espère à ce titre que vous m’autoriserez des divagations sur l’origine du monde… C’est mon mode d’accès à la sérénité et cela n’est pas étranger à l’engagement communiste et à la liberté, celle de Démocrite et Épicure auxquels Marx consacra ses derniers travaux universitaires avant de devenir journaliste puis militant.

Danielle Bleitrach

Illustration : ce navire échoué sur cette immense plage déserte s’appelait Dimitri, il était celui de trafiquants, semi-pirates… La mer était douce et chaude le sable avait des tons de brun et de gris… L’air était encore gelé malgré le soleil, à cause de la montagne noire et ce fut un délice de marcher pendant des kilomètres sur cette plage, celle-là et tant d’autres… Demain je vous parlerai de Ritsos et d’une autre rencontre et de ce qu’elle m’a appris… ce jour-là était celui de mes 85 ans… Dans le fond je ne cherche qu’à vous expliquer que la liberté n’est pas ce que l’on croit.. et que nous convaincre de la nécessité de demeurer aliénés est la pire ruse de nos ennemis.

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Dimanche 23 Avril 2023

Les élections régionales du Land de Salzourg ont été marqués par une percée du Parti Communiste d'Autriche.

Le KPÖ a remporté 11,31% des voix contre 0,4% en 2018. Absent depuis 1949 du parlement (Landtag), le KPÖ remporte 4 sièges.

Le Parti communiste termine à la seconde place dans la ville de Salzbourg.

Article et traduction Nico Maury


Percée du Parti Communiste d'Autriche (KPÖ) dans les élections régionales de Salzbourg
Les élections régionales du Land de Salzbourg se sont déroulées ce dimanche. 69,5% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes.

Les conservateurs du Parti populaire (ÖVP) arrivent en tête du scrutin avec 30,52% des voix, un score en net recul par rapport à 2018 (-7,26). L'ÖVP gagne 12 sièges (-2). Ce recul profite essentiellement à l'extrême droite du FPÖ qui prend la seconde place avec 26,38% des voix (+7,54). Le FPÖ remporte 10 sièges (+3).

Les partis formant la coalition sortante (Les Conservateurs, les Verts et les libéraux de Neos) sont sévèrement battus. Les Verts (Grünen) terminent derrière le Parti communiste avec 7,77% des voix (-1,54) et les libéraux ne franchissent pas le seuil électoral des 5%, ils remportent 4,08% des suffrages (-3,19). Les Grunen conservent leurs 3 sièges.

Les sociaux-démocrates du SPÖ reculent à la troisième place avec 17,94% des voix (-2,09). Le SPÖ remporte 7 sièges (-1).

Percée du Parti communiste, 2de force politique dans la capitale du Land

Enfin, pour la première fois depuis 1949, le Parti Communiste d'Autriche (KPÖ) remporte ses premiers sièges au Landtag. Avec 11,37% des voix, contre 0,4% en 2018, le KPÖ gagne 4 des 36 sièges du parlement régional.

Le Parti communiste termine à la seconde place dans la ville de Salzbourg. Le KPÖ remporte 21,8% des voix contre 1,8% en 2018. Les communistes ratent la première place de 2,6 points face à l'ÖVP (24,4%). Le FPÖ prend la troisième place avec 20,2 % des voix. Le SPÖ - longtemps la force dominante dans la capitale de l'État - n'a pas pu arrêter sa chute. Il a perdu 6,3 points et se retrouve à 16,9%. Et les Verts - encore la force la plus forte lors des élections régionales il y a dix ans - ont chuté de 4,9 points à 11,0 %.

Le succès des communistes repose sur une mobilisation forte des militants et de la gauche non sociale-démocrate autour de Kay-Michael Dankl, connu sous le surnom de "Robin des bois"

7112 - Globe terrestre politique - diam. 32 cm - Non lumineux

La Russie à la présidence du Conseil de sécurité  de l'ONU, la plus puissante organisation internationale,  ruine tous les efforts des Etats, qui se réclament de l'Occident - les Etats-Unis en tête, mais aussi l'Union européenne - d'isoler Moscou du reste du monde.

Et pourtant, Washington, et l'OTAN, menant la dance, sous prétexte de l'intervention russe en Ukraine, ont imposé des trains de sanctions économiques, politiques et diplomatiques,  avec l'objectif de mettre à genoux la Russie et de ruiner son économie. Le plan occidental préparait à termes son éclatement en plusieurs pays, de manière à exploiter plus facilement leurs richesses au profit des multinationales yankees. 

Pour couronner leur coup, Washington et les Occidentaux ont délivrer contre le Président russe un mandat de leur "tribunal international", traité en bandit de grand chemin , déclaré "wanted" comme dans les westerns.

C'est vrai, qu'en matière de dépècement des Etats, ils  avaient déjà , il y a vingt-cinq ans mené la guerre, sous drapeau de l'OTAN, dans les Balkans, pour réduire à néant la Yougoslavie et découper celle-ci en républiques rivales sans aval des Nations Unies.

Mais cette fois, face à la Russie, le plan impérialiste a échoué.

Moscou a révisé ses liens commerciaux occidentaux en les réorientant vers d'autres continents, la Chine , le Proche et le Moyen-Orient, l'Afrique et  l'Amérique latine.  Avec des contrats en monnaie locale se passant du dollar, au grand dam de l'oncle Sam.

Et cerise sur le gâteau, c'est le ministre de Poutine qui préside le Conseil de Sécurité, à faire hurler Washington et ses obligés occidentaux.

"Le Monde" est de la dance : le quotidien enrage et titre le 4 avril : 

La présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU,

une « gifle » pour l’Ukraine

"la Russie a officiellement pris les rênes du Conseil de sécurité, lundi 3 avril. La voir assurer cette présidence tournante (...) est une absurdité de trop pour certains (...)  du fait, notamment, du travail de sape des institutions onusiennes par Moscou.

C’est aussi donner à la Russie un porte-voix symboliquement plus important, alors que le Kremlin vient de présenter officiellement sa nouvelle doctrine de politique étrangère, aux charges virulentes contre l’Occident. 

Il faut que Wall Street, la Maison Blanche, le Pentagone et la CIA  (et leur billet vert)  se fassent une raison. S'ils ont encore des laquais en Europe, si ceux-ci peuvent encore baver sur la Chine et la Russie, le rapport de forces est en train de basculer dans le monde entier. La coopération entre Etats gagne du terrain en Asie où Chine, Russie et Inde - trois milliards d'habitants -  coopèrent à égalité, au Proche-Orient et Moyen-Orient, les liens se reconstituent entre Arabie saoudite et Iran, sous l'égide de Pékin, les BRICS ouvrent leurs portes à l'Algérie, au Mexique pour constituer un nouveau pôle économique, c'est le monde dollarisé qui est en train d'éclater.

Une bonne nouvelle en faveur de la paix et de la coopération internationale.

Tant pis pour les marchands de canons.

JEAN LEVY

 

vendredi 28 avril 2023

A bas la réforme des retraites ! Macron dehors !

samedi 15 avril 2023, par Jacques COTTA

Durant plusieurs jours, le Conseil Constitutionnel a été présenté comme le recours ultime permettant de mettre en échec la loi retraite de Macron. Journalistes et éditorialistes y sont allés de leur couplet, entretenant un semblant de « suspens » pour faire de l’audimat. Certains responsables syndicaux ont également préféré faire du Conseil constitutionnel un organe « neutre » et qualifier ses membres de « sages » plutôt que d’appeler à la grève générale pour mettre en échec la loi rejetée par l’immense majorité du peuple français.

Vendredi 14 avril au soir, il est apparu pour qui en doutait que le Conseil constitutionnel, institution de la Ve république, ne se prononçait pas du simple point de vue du droit sur la constitutionnalité de la loi, mais rendait des avis politiques, et ne pouvait en conséquence rendre qu’un avis positif sur l’essentiel de la loi d’Emmanuel Macron sur les retraites.

Pouvait-il en être autrement ?

La composition du conseil donne une première réponse.

Laurent Fabius est à sa tête. L’ancien ministre socialiste est un des plus grands « privatiseurs » des quarante dernières années. Les retraites il connait. Enfin, il connait surtout la sienne. Sa longue carrière politique qui avant le conseil constitutionnel lui a permis de fréquenter le conseil d’État, l’Assemblée nationale comme député, plusieurs ministères, lui a permis d’obtenir une retraite mensuelle de 27 808 euros. Les à-côtés —bureau, chauffeur privé à vie, secrétaire particulier et garde du corps jusqu’en 2029 sont évidemment aux frais de la République, évidemment.

Alain Juppé, le candidat malheureux à la présidence de la république, ancien ministre RPR, ancien député, est battu sur le fil avec une retraite dont le montant s’élève à 27 741 euros par mois. L’ancien maire de Bordeaux est un des précurseurs de toutes les lois attaquant le droit à la retraite des Français, avec notamment celle portant son nom et mise en échec en 1995.

Et sept autres, tous macroniens, nommés là soit par Macron lui-même, soit les présidents de l’Assemblée nationale ou du Sénat, liés sinon par des convictions bien ancrées, du moins par la « reconnaissance du ventre »…

L’histoire des décisions du Conseil Constitutionnel parle d’elle-même

La dernière période, marquée spécialement par la crise du Covid, donne une mesure assez précise des choix opérés par cette institution sur demande de l’État.

Il a approuvé, par exemple, toutes sortes de lois liberticides telles :

 Les confinements
 Les couvre-feux
 La vaccination des enfants
 L’état d’urgence
 Le pass sanitaire
 Le Pass vaccinal

Les membres du conseil, comme l’institution elle-même, sont au service du capital et les décisions qu’ils prennent sont sans surprise. Les quelques articles retoqués dans la loi retraite ne servent qu’à donner le change.

Personne n’est en réalité dupe

Emmanuel Macron s’est mis dans une situation impossible. A la crise sociale viennent maintenant s’adjoindre une crise démocratique et politique qui confinent à la crise de régime.

Les plus optimistes dans l’entourage du chef de l’État ne cachent pas leur inquiétude. Quatre an à tenir encore, quatre ans, c’est long ! La promulgation de la loi dans la nuit du 14, en catimini, donne un aperçu de la peur qui envahit l’exécutif.

En déplacement dans une grande surface pour « la jouer » décontractée, Elisabeth Borne est accueillie par des clients qui expriment bruyamment leur rejet de la réforme, du 49-3, de Macron et du gouvernement. La 1re ministre rit jaune…

Au même moment, à Notre dame en travaux qu’il est venu visiter, Emmanuel Macron mobilise des centaines de CRS pour évacuer le parvis et s’assurer d’un déplacement sans perturbation apparente, ce qui n’empêche pas le fameux « on est là, on est là, même si Macron ne veut pas » de résonner alentours. Évidemment Macron fait mine de rien, encore marqué par son épisode agité aux Pays-Bas où il comptait bien vivre un répit paisible.

Ministres et députés sont dès lors terrorisés à l’idée de croiser le peuple français. Et les forces de l’ordre mobilisées pour assurer leur protection sont exaspérées de voir de nouvelles charges venir se surajouter à un quotidien déjà bien occupé.

Alors que sa décision était présentée comme susceptible de calmer la situation, de « tourner la page », le Conseil constitutionnel a en réalité jeté un nouveau bidon d’Essence sur le feu. L’exaspération est d’autant plus à son comble qu’il a en même temps qu’il validait la réforme, décidé de rejeter le RIP demandé par plus de 250 députés.

En toute logique, tout ce qui est attaché à la Macronie, et plus généralement à la Ve république, veut interdire au peuple de prendre la parole, notamment dans un processus référendaire.

Un référendum, mais après tout, pourquoi donc demander l’autorisation ?

Quel que soit son nom, RIP, ou RIC, le peuple doit pouvoir dire par millions qu’il refuse cette loi et le pouvoir qui veut la lui imposer avec les méthodes que l’on connait.

En conséquence, il revient aux organisations ouvrières et démocratiques, aux syndicats, aux partis, aux associations, aux groupes, réseaux, blogs de prendre l’initiative en mobilisant sur les marchés, dans les usines, dans les entreprises, dans les communes, dans les quartiers, partout, pour que des millions puissent s’exprimer en signant un texte clair qui affirme le rejet de la réforme des retraites que Macron veut imposer et en lui infligeant de fait un terrible camouflet.

Jacques Cotta
Le 15 avril 2023

 

Accueil > International > L’adhésion aux BRICS explose : 19 pays font leur demande avant le sommet (...)

L’adhésion aux BRICS explose : 19 pays font leur demande avant le sommet annuel

jeudi 27 avril 2023 par Laurent Duboust+Business News

À l’approche du sommet annuel des BRICS, 19 pays soumettent des demandes d’adhésion, mettant en lumière le changement de pouvoir économique à l’échelle mondiale.

L’alliance des BRICS, composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a reçu un nombre sans précédent de 19 demandes d’adhésion de pays souhaitant rejoindre ce puissant bloc économique. Cette vague d’intérêt survient à l’approche du sommet annuel des BRICS qui se tiendra en Afrique du Sud cet été, où l’expansion sera au cœur des discussions.

Bloomberg a rapporté la liste croissante de candidatures suite à l’annonce des pays des BRICS, plus tôt cette année, qu’ils étaient ouverts à l’élargissement de leur adhésion. L’ambassadeur sud-africain auprès du groupe, Anil Sooklal, a donné un aperçu de l’agenda du prochain sommet.

Ce qui sera discuté, c’est l’expansion des BRICS et les modalités de la manière dont cela se produira.

L’impact croissant du groupe des BRICS sur l’économie mondiale.

Selon Sooklal, 13 pays ont officiellement demandé à rejoindre l’alliance des BRICS, tandis que six autres ont fait des demandes informelles. De nouvelles candidatures sont soumises quotidiennement, rendant l’expansion du groupe de plus en plus probable. Toutefois, la perspective d’admettre de nouveaux membres suscite des inquiétudes parmi les nations actuelles des BRICS quant à la dilution de leur influence, notamment en ce qui concerne les alliés proches de la Chine.

Le PIB de la Chine est déjà deux fois supérieur à celui des quatre autres pays des BRICS réunis, ce qui soulève des préoccupations quant à la domination de Pékin au sein du groupe. L’inclusion des alliés de la Chine pourrait aggraver ce problème, mais le sommet verra les ministres des Affaires étrangères des cinq États membres aborder ces préoccupations.

Les pays des BRICS ont déjà dépassé les nations du G7 en termes de PIB (PPA), déplaçant davantage l’équilibre mondial des pouvoirs. Avec l’expansion potentielle de l’alliance, cette tendance pourrait se poursuivre, voire accélérer les efforts en cours du groupe pour remplacer le dollar américain dans le commerce international.

Alors que les nations des BRICS se préparent pour leur sommet annuel, la question de l’expansion sera sans aucun doute un sujet central de discussion.

L’ajout potentiel de membres parmi les 19 nouvelles demandes pourrait modifier de manière significative la dynamique du groupe, ainsi que remodeler le paysage économique mondial.
Les décisions prises lors du sommet seront suivies de près par la communauté internationale, car elles pourraient signaler des changements importants dans le pouvoir économique et l’influence à l’échelle mondiale.


Quels sont les pays susceptibles de rejoindre le Brics ?

Actuellement, le groupe des Brics représente près de 42% de la population de la planète et environ 25% du PIB mondial, mais ses membres ne disposent que de 15% des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang avait annoncé, début mai 2022, le début d’un processus d’élargissement du groupe des Brics.

De son côté, Anil Sooklal (Ambassadeur itinérant : Asie et Brics, Brics Sherpa. IBSA Sherpa, IORA Focal Point. Département Relations Internationales et Coopération. Afrique du Sud) a déclaré en février 2023 : « Il y a plus d’une douzaine de pays qui ont frappé à la porte du groupe des Brics. Nous avons atteint une étape assez avancée dans l’examen de l’adhésion de nouveaux membres ».

Alors que l’Occident souhaiterait que les grands pays en développement prennent leurs distances avec la Russie (et convertissent les Brics en Bics), Moscou le voit clairement d’un point de vue complètement différent.

Début novembre 2022, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a déclaré que plus d’une douzaine de pays avaient officiellement demandé à rejoindre le groupe Brics après que le groupe a décidé d’autoriser de nouveaux membres à rejoindre le groupe plus tôt cette année.

M. Lavrov a déclaré que l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ont tous postulé, mais on sait déjà que l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Égypte et l’Afghanistan sont intéressés.

D’autres candidats possibles à l’adhésion sont le Kazakhstan, le Nicaragua, le Nigéria, le Sénégal, la Thaïlande et les Émirats arabes unis, selon Silk Road Briefing.
Tous ces pays ont vu leurs ministres des Finances présents à la conférence de dialogue élargi des Brics en mai 2022.

 

jeudi 27 avril 2023

Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.

EINSTEIN »





« LA FORTERESSE DES TYRANS EST L’INERTIE DES PEUPLES »

(Machiavel)

MACRON est un tyran.

L’HISTOIRE le jugera comme tel.

Mais même les tyrans sont mortels.

Et MACRON le tyran laissera la haine qu’il aura semée.

Ses crétins de courtisans auront de quoi récolter

Quand sa tyrannie prendra-t-elle fin ?

 

mercredi 26 avril 2023


Publié par El Diablo

 

Chers tous,

Ces remarques portent sur une déclaration un peu lointaine (datant de plus d'un mois) mais comme leur objet - la contestation de la (contre)-réforme des retraites - est loin d'être obsolète, je vais y revenir quelques instants.

- Le 21 mars dernier, la veille de son interview, à 13 h, sur les chaînes nationales, Emmanuel Macron, devant les élus de son parti, a dit : « L'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple ». Par « émeute », il faisait allusion aux nombreuses manifestations (parfois accompagnées de violences et de déprédations) organisées contre sa « réforme » (en fait sabotage) des retraites.

Remarque 1. Emmanuel Macron ne serait pas président de la République (le mot est important) si, le 14 juillet 1789, le 10 août 1792, le 27 juillet 1830, le 22 février 1848, le 4 septembre 1870 (entre autres), il n'y avait pas eu « d'émeutes » (pour reprendre son terme méprisant) qui renversèrent le pouvoir monarchique du moment. Si ces « émeutes » n'avaient pas eu lieu, la France serait encore un royaume (comme en Angleterre ou en Belgique) ou un empire (comme sous Napoléon III) et le chef de l’État s'appellerait Louis XXII, Charles XV, ou Napoléon VI. Et Macron devrait se souvenir de ce qu'était le roi à l'origine : un chef de bande, un brigand de grand chemin, un peu plus fort, un peu plus rusé et un peu plus impitoyable que les autres, qui, sans état d'âme, éliminait ses concurrents.

Et, peu après et continuellement au cours des siècles, l’Église, à grand renfort d'in-folios, de références scripturaires, de citations latines, de sermons et de catéchismes justifiait le coup de force originel, en expliquant au bon peuple combien il était salutaire et bénéfique de courber la tête et d'être exploité. Ce qui était le propre de l'idéologie.

Remarque 2. Plus précisément, ce terme d'émeute m'a remis en mémoire un passage des Misérables, de Victor Hugo, au Livre dixième, intitulé Le 5 juin 1832, et sous-titré Le fond de la question. Que dit Hugo dans ce sous-chapitre ?

Il dit : « Il y a l'émeute, et il y a l’insurrection ; ce sont deux colères ; l'une a tort et l'autre a droit. Dans les États démocratiques, les seuls fondés en justice, il arrive quelquefois que la fraction usurpe ; alors le tout se lève, et la nécessaire revendication de son droit peut aller jusqu'à la prise d'armes. Dans toutes les questions qui ressortissent à la souveraineté collective, la guerre du tout contre la fraction est insurrection, l'attaque de la fraction contre le tout est émeute ; selon que les Tuileries contiennent le roi ou contiennent la Convention, elles sont justement ou injustement attaquées. » [...]. Et, plus loin, il poursuit : « De là vient que, si l'insurrection, dans des cas donnés, peut-être, comme a dit Lafayette, le plus saint des devoirs, l'émeute peut aussi être le plus fatal des attentats. [...]. La révolte, nous l'avons dit, est quelquefois dans le pouvoir. Polignac est un émeutier ; Camille Desmoulins est un gouvernant. Parfois, l'insurrection, c'est la résurrection. »

Remarque 3 pour l'intelligence des noms citésJules de Polignac fut le dernier chef de gouvernement du roi Charles X (1824-1830). En promulguant les ordonnances de Saint-Cloud, particulièrement réactionnaires, le 25 juillet 1830, il suscita la révolution connue sous le nom de Trois glorieuses (27-19 juillet 1830), qui renversa ce dernier roi de la Restauration. Camille Desmoulins fut un révolutionnaire et conventionnel montagnard, proche de Danton, guillotiné en même temps que Danton, le 5 avril 1794. Il n'eut jamais, à vrai dire, un rôle dirigeant, gouvernemental, à l'instar de Robespierre, Danton, Saint-Just, Couthon ou Carnot. Hugo joue néanmoins de ce rôle subalterne, moindre, pour en faire, paradoxalement, en le qualifiant de gouvernant, l'antithèse de Polignac.

Remarque 4. Comment ne pas faire le rapprochement entre la situation de 2023 et celle de 1830 ? Comment ne pas rapprocher le duo Macron-Borne du duo Charles X-Polignac ? En effet, dans les deux cas, nous avons l'exemple de gouvernants, représentant une minorité du pays, confrontée à la majorité des habitants du même pays. En 1830, il y avait le suffrage censitaire, qui n'accordait le droit de vote qu'aux plus riches, ce qui donnait 100 000 électeurs pour 30 millions de Français. En 2023, on se trouve dans la même situation : Macron est triplement minoritaire. D'abord, en 2022, il n'a été élu que par 20 % des inscrits. Ensuite, comme en 1830, ses électeurs sont comme ceux de Polignac : ils regroupent une majorité de classes aisées. Enfin, la contre-réforme des retraites est rejetée par plus des deux tiers des Français et 96 % des actifs. On peut donc, logiquement, appliquer à Macron la définition que Victor Hugo attribue à Polignac : en imposant la volonté d'une minorité à une majorité, il se comporte en émeutier.

Remarque 5. Le 19 mai 1968, face aux grèves et aux manifestations, de Gaulle proclamait : « La réforme, oui ! La chienlit, non ! ». Mais quelques jours après, une affiche était placardée sur les murs de Paris. On y voyait une silhouette de de Gaulle avec ses bras levés, portant l'inscription vengeresse : « La chienlit, c'est lui ». Sur ce même modèle, et en s'inspirant de l'exemple célèbre de Hugo, ne pourrait-on dire de Macron : « L'émeute, c'est lui » ?

Je vous saurais gré de vos remarques, précisions, compléments et critiques.

Bien à vous

Philippe Arnaud

Amis du Monde Diplomatique - Tours