dimanche 9 juillet 2023

LA GUERRE DU DOLLAR


Donbass Insider

Nouvelles et analyses du Donbass

La guerre en Ukraine, c’est la guerre du dollar

Voici la deuxième des trois parties d’une interview qu’Oleg Nesterenko, président du CCIE, a accordé à la publication “L’Éclaireur des Alpes”. Cette partie aborde les raisons réelles derrière la guerre en Ukraine, qui est en réalité une guerre du dollar, la troisième plus précisément.


L’Éclaireur – Alors que la question se pose de la fin de la suprématie du dollar, vous dites que la guerre en Ukraine est non seulement la guerre du dollar américain mais qu’elle n’est pas la première…

Oleg Nesterenko – Je vois que vous faites allusion à mon analyse sur les guerres du dollar, publiée cela fait quelque temps… En effet, ce n’est pas la première, ni même la deuxième, mais la troisième guerre du dollar. La première, c’était la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein. La deuxième, celle de la guerre contre la Libye de Kadhafi. Et la troisième, donc, contre Moscou sur le territoire de l’Ukraine, menée sur le territoire d’un État tiers tout simplement parce qu’on ne peut pas mener la guerre contre les Russes directement chez eux. Et ce n’est que la guerre hybride et par procuration qui peut avoir lieu face à la Russie.

S’agissant des deux premières guerres du dollar, il faut d’abord comprendre que des pays comme l’Irak et la Libye sont, avant tout, des grandes puissances énergétiques. Des puissances qui ont osé mettre la monnaie américaine en danger. En 2003, Saddam Hussein avait mis sa menace à exécution : celle de cesser de vendre les hydrocarbures et le gaz en dollar américain. Saddam Hussein était le premier à soulever la question de la légitimité du dollar, du pétrodollar et, surtout, à agir d’une manière très significative contre ce dernier.  Il a alors signé son arrêt de mort.
En février 2003, Saddam Hussein a vendu 3 milliards de barils de pétrole brut pour un montant supérieur à 25 milliards d’euros. Cette vente a eu lieu bien en euros et non pas en dollars américains. Un mois plus tard, les Etats-Unis envahissaient l’Irak. On ne connait pas les chiffres exacts, mais on estime le nombre de victimes à un million, dont une sur deux était mineure. Sans parler des centaines de milliers de morts supplémentaires dans les années qui ont suivi à la suite de la destruction totale de l’infrastructure sociale et économique du pays. D’ailleurs les Américains eux-mêmes, leurs analystes dignes de ce nom, le reconnaissent.

En 2009, en Libye, c’est aussi une guerre du dollar qui a eu lieu. Président de l’Union africaine à cette époque, Mouammar Kadhafi, a proposé à tout le continent africain une véritable révolution monétaire : se soustraire de la domination du dollar américain et créer une union monétaire panafricaine. Avec elle, les exportations du pétrole et d’autres ressources naturelles du continent noir auraient été payées non pas en dollar ou pétrodollar, mais dans une nouvelle monnaie qu’il appellerait le dinar-or. Lui aussi a signé son arrêt de mort.

Si de telles déclarations avaient été faites non pas par l’Irak ou la Libye, richissimes en pétrole et le gaz, mais, par exemple, par le Burkina Faso qui est riche en or, mais dépourvu des réserves prouvées en hydrocarbures – il n’y aurait eu aucune guerre. L’Irak de Saddam Hussein et la Libye de Kadhafi, étant des puissances énergétiques dotées de réserves gigantesques étaient un danger existentiel pour l’économie américaine. Les deux leaders avaient annoncé ouvertement et officiellement qu’ils voulaient se débarrasser du dollar américain. Ce sont aussi deux pays avec lesquels les États-Unis n’avaient pas à craindre de conséquences néfastes dans le cas d’une agression. Il fallait donc les anéantir. Et cela a été fait sans tarder.

Avec Moscou, ce n’était pas possible. La Russie, ce n’est ni l’Iran, ni l’Irak, ni la Libye. Avec la Russie, les États-Unis ne pouvaient agir qu’indirectement.

L’Éclaireur – Mais qu’est-ce que la guerre entre l’Ukraine et Moscou a à voir avec le dollar américain ?

Oleg Nesterenko – Moscou a réellement menacé le statut du dollar américain sur la scène internationale, et, donc, toute l’économie américaine derrière. Dès l’arrivée de Poutine au pouvoir, bien avant 2021 et même avant le coup d’état anti-russe en Ukraine en 2014, la Russie, qui est une puissance énergétique de premier plan, a entamé le processus de liquidation des bons du Trésor américain (détenus par l’État russe, ndlr), bons libellés en dollar.

En cinq ans, de 2010 à 2015, la Russie a divisé par deux le nombre de bons du Trésor américain qu’elle détenait. Alors que jusque-là, elle faisait partie des plus gros détenteurs au monde, elle n’en possède quasiment plus aujourd’hui.

En parallèle, la fédération de Russie a également commencé à se séparer progressivement du système des pétrodollars en concluant des accords commerciaux payables en monnaie nationale, à commencer par la Chine. Des quantités gigantesques de produits énergétiques ont commencé à être payés en yuan chinois et en rouble russe.

C’étaient les débuts des débuts de la nouvelle guerre qui a commencé à être préparée et qu’on connaît depuis février 2022.

En parallèle, il existe un accord non officiel entre la Russie et la Chine d’une synchronisation des actions contre les États-Unis. La Chine se débarrasse ainsi également et progressivement du débiteur américain. En 2015, la Chine détenait pour plus de 1270 milliards en bons du Trésor américain ; aujourd’hui c’est dans les 950 milliards – le niveau le plus bas depuis plus de 10 ans.

C’est la Chine qui est désignée comme l’adversaire numéro 1 des États-Unis, mais c’est bien la Fédération de Russie qui a déclenché le processus de la libération du monde du système des pétrodollars.

Avec le déclenchement en février 2022 de ce que j’appelle la phase active de la guerre qui dure depuis bientôt 10 ans, la Russie et la Chine, en tandem, cette fois de manière officielle puisque les masques sont tombés, incite les banques centrales de par le monde à repenser le bien fondé de leurs investissements dans des obligations du Trésor américain et, donc, dans l’économie et le bien être des américains.

Le dollar américain, c’est une monnaie de singe. Il n’y a rien derrière. Rien de tangible. La valeur d’aujourd’hui du dollar américain n’a strictement rien à voir, pour sa majeure partie émise, avec de réels actifs qui devraient l’assurer. Sa valeur n’est soutenue que par la planche à billets et la domination militaire des États-Unis. La domination qui supprime tous les mécontents.

L’Eclaireur – Avec la dédollarisation, l’euro, que personne n’a semble-t-il poussé, aurait-elle pu être une alternative au dollar ?

Oleg Nesterenko – Il ne faut pas sous-estimer le poids et le rôle potentiel de l’euro. Par le passé, Saddam Hussein, par exemple, a voulu vendre son pétrole non pas en dollar, mais en euro. Et c’est, d’ailleurs, la raison principale de la guerre d’Irak et de l’assassinat de Saddam. L’euro peut, ou plutôt pourrait, jouer un rôle plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. Mais, je ne crois absolument pas que cela aura lieu. Le potentiel ne sera pas réalisé. Tout simplement parce que la politique européenne est profondément soumise à la volonté américaine.
Les États-Unis ne permettront jamais que la monnaie du vassal leur fasse de l’ombre. Et avec le niveau de la médiocrité des hauts responsables ou, plutôt, il faut dire des irresponsables de l’Europe et de la majorité des chefs d’états qui la compose aujourd’hui, les Américains et leur monnaie n’ont vraiment rien à craindre du côté de l’euro. Les initiatives des leaders européens sont tellement, la plupart du temps, anti-européennes et anti-nationales que ceux-ci ressemblent davantage à des consuls honoraires des États-Unis sur le vieux continent qu’à autre chose.

Et comme si cela n’était pas déjà suffisant, pratiquement demain – en 2025 – la présidence du Conseil de l’Union européenne sera tenu par les Polonais. La Pologne est un agent direct, pratiquement le salarié des États-Unis au sein de l’UE. Les Polonais prendront la tête de l’UE juste après la Hongrie et feront le nécessaire pour anéantir les moindres acquis souverainistes des rebelles hongrois. Deux ans avant que cet événement déplorable ait lieu, ils ont d’ores et déjà annoncé que leur principale priorité sera le renforcement de la “collaboration” de l’UE avec les États-Unis. Dans les années qui vont suivre, les restes très modestes de l’autonomie européenne, militaire et économique, vont être encore davantage réduits et ne seront que symboliques.

Ce n’est pas pour rien qu’aucune puissance au monde, y compris les États-Unis et encore davantage la Russie et la Chine, ne reconnaisse l’UE en tant qu’interlocuteur sérieux et ne privilégie de traiter qu’au niveau des états-membres séparément. Sur la scène internationale, les fonctionnaires de Bruxelles n’ont aucun poids politique et ne font que de la figuration.

Mais je ne crois pas, néanmoins, au pire scénario pour la monnaie européenne – sa disparition. Car le bateau de l’euro est déjà parti beaucoup trop loin en mer et ne dispose plus de carburant pour revenir en arrière sans faire couler les économies des pays-membres. Mais, cela étant, je suis plus qu’un eurosceptique. Non pas que je suis contre la réunion des pays occidentaux autour d’un centre européen – loin de là : l’histoire de l’humanité démontre que tout va vers la réunion des forces similaires qui ont la même vision des choses, des valeurs et des objectifs similaires.

C’est juste que le projet en sa version optimiste, l’image idéale – c’est une chose ; la réalité – s’en est une autre. En observant la “dégénérescence” ces dernières décennies et surtout depuis 2004, du beau projet européen initial, il n’est plus possible d’ignorer que l’Union européenne n’est devenue qu’une sorte d’hydre dysfonctionnelle, dont chaque tête a ses propres idées. Il est plaisant de constater que la Russie à elle seule a réussi à faire se resserrer ces têtes. C’est la peur, la haine et les phobies qui les ont rapprochés davantage que tout le reste du projet européen.

L’Éclaireur – Comment se porte l’économie russe au regard des sanctions mises en œuvre par les Occidentaux ?

Oleg Nesterenko – A court et à moyen terme, les retombées des sanctions occidentales contre l’économie russe sont relativement faibles. Du point de vue du niveau de vie de la large majorité de la population, l’effet de ces sanctions est tout simplement inexistantes. Cela étant, il ne faut pas être naïf : à long terme, bien évidemment, il y aura certains domaines d’activité qui souffriront jusqu’à un certain degré. Degré qui dépendra d’un grand nombre de variables.

En parlant des conséquences des sanctions occidentales contre la Russie, il ne faut pas perdre de vue le sens même du déclenchement desdites sanctions. Dans chaque business plan, il y a la présence obligatoire et fondamentale des notions de l’investissement et du retour sur investissement dans des limites temporelles prédéfinies d’une manière précise. La première bonne question à se poser est : est-ce que les sanctions sont parvenues à leurs objectifs fixés dans le temps et les ampleurs précalculées ?

Les faits sont connus, bien qu’ils soient soigneusement minimisés et déformés par ses auteurs, afin de se sauver la face : les objectifs visés par les sanctions déclenchées étaient l’effondrement de l’économie de la Fédération de la Russie qui aurait dû mener, de facto, à la capitulation de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine. Le résultat de cette entreprise est un échec total. Il n’y a eu aucun effondrement. Il n’y aucun effondrement aujourd’hui et il n’y aura aucun effondrement demain. En parler n’est que pures spéculations fantaisistes coupées de la réalité.
Les sanctions qui avaient les plus grandes chances de réussite ont été mises en place au tout début de la confrontation. Surtout celles de la seconde et de la troisième vague qui ont visé les fondements mêmes de l’infrastructure du système financier de la Russie, les capacités des acteurs publics et privés de lever des capitaux auprès des marchés financiers mondiaux, ainsi que la déconnexion de centaines de banques russes du système Swift, dont des banques “systémiques”.

Ces sanctions faisaient partie du business-plan initial et ont été jugées pleinement suffisantes pour arriver à des objectifs préétablis de l’effondrement de l’économie russe dans des délais limités, inférieurs à douze mois. Toutes les autres vagues de sanctions, qui ont eu lieu par la suite et qui auront encore lieu à l’avenir, sont sans aucune mesure aussi dangereuses pour la stabilité économique et financière de la Russie et ne sont que des gesticulations assez chaotiques dues à l’effondrement du projet initial occidental.

Les retombées de ces actions sont-elles néfastes pour le pays à long terme ? La réponse est non. Je rappelle que ce n’est pas depuis 2022, mais depuis 2014 que la Russie fait l’objet d’importantes sanctions de la part du camp occidental. On ne parle plus du tout de ces sanctions “originelles” dans la propagande “atlantiste”; et pour cause. Non seulement, l’économie russe n’a été nullement ébranlée malgré les jubilations de Barak Obama – “l’économie russe est en morceaux !” au moment d’une importante, mais ponctuelle, chute du cours de la monnaie russe – mais en plus, les sanctions ont joué le rôle de catalyseur et ont grandement renforcé la souveraineté de l’économie nationale.

Nul besoin de commenter les propos de Bruno le Maire du 1er mars 2022 sur l’anéantissement imminent de l’économie russe, qui sont encore plus ridicules que ceux d’Obama et qui ne font que démontrer, une fois de plus, l’amateurisme flagrant de ce monsieur occupant un poste qui ne coïncide pas avec ses aptitudes et compétences professionnelles.

La nature a horreur du vide. Si dans les pays à capacités réduites de la coopération à l’international les embargos peuvent maintenir le vide sectoriel artificiellement créé, cela ne fonctionne pas vis-à-vis des grandes puissances dont les économies ne peuvent jamais être tenues dans l’isolement à long terme. Des alternatives au niveau national et international sont toujours mises en place.

Ainsi, les restrictions des importations alimentaires en provenance de pays qui ont soutenu les sanctions contre la Russie se sont traduites par la croissance et la consolidation, et de manière très significative, du secteur agro-alimentaire. En seulement quelques années de sanctions, la Russie est passée de grand importateur de produits agro-alimentaires à exportateur. D’autres secteurs sont en train de devenir autosuffisants et, au terme des hostilités russo-occidentales, deviendront quasi-impénétrables pour les acteurs économiques européens.

Les entreprises des secteurs de l’énergie et de la défense contournent aisément les sanctions en refusant tout simplement d’utiliser le dollar américain dans leurs transactions internationales au profit de la devise russe et celle du pays partenaire. Ceci en accélérant par la même occasion le processus de la dédollarisation du monde, cette monnaie qui est devenue hautement toxique.

Dans le secteur financier, anticipant dès 2015 le risque d’être coupé un jour du système international de messagerie bancaire Swift contrôlé par l’Occident, la banque centrale de la Fédération de Russie a créé son propre système de transmission interbancaire, le système SPFS, ainsi que son propre système de paiement pour cartes bancaires, le système MIR. Les deux systèmes sont utilisables à l’international et sont déjà liés au système bancaire chinois Chinese Union Pay. D’autres pays vont rejoindre SPFS. Le grand outil de menaces et de chantage permanent du camp américano-centrique vis-à-vis du reste du monde d’être coupé de leur SWIFT n’est plus considéré comme une fatalité et un danger existentiel.
Parallèlement, aujourd’hui nous discutons très sérieusement non seulement de la création d’une nouvelle monnaie commune à des pays du Brics, mais également de la monnaie numérique : le rouble numérique. La monnaie sera un excellent moyen supplémentaire de se débarrasser de la contrainte des sanctions illégales, car elle pourra être utilisée sans faire appel aux services des banques qui elles-mêmes peuvent craindre de faire l’objet d’hostilités occidentales.

L’Éclaireur – Selon vous, l’Occident a donc plus à craindre, et notamment du retour de bâton de ses sanctions ?

Oleg Nesterenko – Les relations économiques russo-allemandes détruites, les retombées sur l’économie allemande par exemple seront dramatiques. L’industrie allemande, dont une belle partie est énergivore, est déjà en grande difficulté vu que ses coûts de production ont tout simplement explosé et que ses concurrents directs, non européens, en commençant par les Américains, n’ont pas les problèmes que les Allemands viennent de se créer.

Dans l’Union Européenne qui est, en fait, la seconde grande cible collatérale des sanctions anti-russes américaines, la plupart des projets de coopération intracommunautaire dans les domaines scientifiques, technologiques et énergétiques sont déjà revus à la baisse. A moyen terme, les pertes totales de l’ensemble des pays de l’UE dues aux sanctions contre Moscou sont estimées à plusieurs centaines de milliards d’euros.

Quand j’ai parlé des restrictions des importations alimentaires en provenance des pays hostiles vers la Russie, il ne faut pas oublier que les agriculteurs européens y perdent des milliards d’euros chaque année et perdront, à terme, encore des dizaines de milliards, car le marché russe est fermé pour eux à très long terme. Et même dans un avenir éloigné, quand les restrictions russes seront levées, les parts du marché qu’ils pourront reprendre seront dérisoires par rapport à celles qu’ils ont eu par le passé.

Côté tourisme, en Europe, c’est surtout la France qui paie la facture. Il n’y a plus de tourisme entre la Russie et la France. Si vous consultez les professionnels du secteur de l’hôtellerie-tourisme du sud de la France, pour eux c’est désastreux, de même que pour le secteur de l’immobilier. Depuis 30 ans, le client russe était majeur en termes de chiffre d’affaires. Les médias de masses cachent très soigneusement cette réalité.

Pour le secteur des énergies, ce n’est même pas la peine d’en parler. On connaît tous l’ampleur de la catastrophe. Catastrophe qui est tant bien que mal dissimulée par de gigantesques compensations de l’État faites en creusant davantage la dette publique déjà démesurée et qui ne sera certainement pas remboursée.

A partir d’aujourd’hui, ce sont les États-Unis qui non seulement feront la régulation du coût de revient des industries énergivores, mais également prendront la décision du prix d’une baguette à la boulangerie ou de la facture de chauffage pour les ménages. Et ceux qui pensent que les Américains feront des cadeaux à leurs concurrents vassalisés que sont les Européens, qu’ils laissent tomber leur mauvaise habitude de rêver, cela ne leur réussit pas…

D’une manière générale, tout ceux qui ont suivi le projet américain subissent et subiront des conséquences négatives sur leurs économies, des conséquences bien plus néfastes que celles que la Russie connaîtra dans les années à venir. Car en économie comme dans les affaires, tout est une question d’alternatives. Et la Russie dispose d’alternatives que les pays de l’Union européenne n’ont pas et n’auront pas.

Pour que la situation change, notamment en France, la politique étrangère française doit changer de manière radicale. Mais avec la propagande relayée d’une manière très poussée par les médias mainstream et le conditionnement de l’électorat français, il est clair que même les futures élections de 2027 n’ont aucune chance de faire venir qui que ce soit au pouvoir qui permettrait une significative amélioration des relations avec la Russie.

L’Éclaireur – Pour vous, les trains de sanctions (le 11e actuellement) n’ont plus aucune efficacité ?

Oleg Nesterenko – Toute la gamme des sanctions sérieuses contrôlables par le camp atlantiste est déjà épuisée. Parfois, au niveau des restrictions, l’occident tombe dans le ridicule le plus grotesque. Par exemple, l’une des sanctions mises en place était l’interdiction aux chats domestiques de participer à une compétition internationale en Europe. Je me suis déjà posé la question : pourquoi les oiseaux migrateurs n’ont pas encore été sanctionnés ? Si les Polonais ne le font pas encore, ils devraient commencer à les abattre à l’entrée de leur espace aérien…
L’une des principales sanctions mise en place est celle contre le pétrole russe. Quel est le résultat ? La Russie a vendu au premier trimestre 2023 encore plus du pétrole qu’avant même le début de la guerre en Ukraine.

L’embargo sur l’or russe ne fonctionne pas non plus. Et, cette fois-ci, je le regrette même… Car demain l’or jouera un rôle bien plus important dans l’économie mondiale qu’aujourd’hui. A la place du gouvernement russe, j’aurais grandement restreint les exportations d’or russe et depuis un moment. Il faut savoir que si les réserves nationales en or aux États-Unis et en Allemagne n’ont pratiquement pas bougé en volume depuis l’an 2000 – et en France elles ont même grandement diminué – en Russie, elles ont été multipliées par six sur la même période. Mais il est important de les augmenter davantage.

Côté sanctions sérieuses, il ne reste que celles qui passent par le chantage et les menaces des partenaires de la Russie. Mais vu qu’il s’agit à chaque fois d’éléments stratégiques, voire vitaux pour les pays visés, les chances de réussite sont proches de zéro.

Aujourd’hui, on parle de sanctions contre l’énergie nucléaire, contre l’atome russe. Ces projets sont totalement irréalistes. Ce que veulent les responsables, ou plutôt les irresponsables de la politique européenne, ne marchera jamais. Les bureaucrates de Bruxelles exigent de la Hongrie, qui dépend grandement de l’atome russe, de l’abandonner. Or, pratiquement la moitié de l’énergie du pays vient d’installations nucléaires construites par les Russes. Et aujourd’hui, de nouvelles installations nucléaires sont en train d’y être construites afin d’accroître l’indépendance énergétique des Hongrois. Quand j’entends Von der Leyen demander à Orban de faire une croix dessus… Les pertes pour le peuple hongrois seraient gigantesques. En s’inclinant devant Bruxelles, ils reviendront trente ans en arrière. Et c’est de la pure fantaisie d’imaginer que le gouvernement hongrois fera preuve d’une telle folie.

Josep Borrell (le chef de la diplomatie européenne, ndlr) a également évoqué les sanctions contre l’Inde et les produits pétroliers russes raffinés dans le pays. La mise en place de telles sanctions serait une pure folie et coûterait très cher à l’Europe, car l’Inde dispose d’un grand nombre de leviers de représailles contre l’économie européenne.

Source : L’Eclaireur des Alpes

 

 

Oui je sais. Nous sommes en pleine crise, guerre en Ukraine, avec le risque d’un conflit qui s’étend et dure, l’inflation qui étrangle les peuples et risque d’une extrême droite au pouvoir partout ou presque, crise climatique, sociale, sociétale … Et la mort de Naël . tué par un policier ! Et parler de l’euthanasie ?

Mais c’est la position du parti communiste portugais (PCP) qui a ouvert le débat. Et ce problème n’est pas un problème sociétal ! Parce qu’il concerne tout le monde ; Nous devons tous mourir un jour, à moins que l’on trouve la potion magique pour l’immortalité…

  1. Ce débat concerne en priorité les personnes âgées ( 20% de la population environ)
  2. Ce débat concerne aussi leurs familles, leur entourage, leurs amis
  3. Ce débat concerne aussi les gouvernements qui doivent faire face à ce problème : Maintien à domicile ? Ou EHPAD ?

Quel que soit le choix de la personne âgée (sauf si elle n’a plus la capacité de choisir, dans ce cas c’est la famille qui décide), il faut assurer le coût : aides sociales ? la famille ? Complémentaire s’il y en a ?

Bien sûr, la retraite à 60 ans ( Et non 64) et une pension suffisante permettent une meilleure fin de vie !

Mais, même si l’on n’a jamais vu autant de centenaires , malgré les pesticides, la médecine a fait des progrès extraordinaires !

Les maladies, pathologies diverses surviennent avec le grand âge, douloureuses, invalidantes et parfois la maladie incurable.

Et là le patient ou la patiente se pose la question de la fin de vie.

L’association pour le droit de mourir dans la dignité (admd) lutte pour que les malades aient ce choix d’une mort digne. Elle propose aux patients de rédiger leurs directives anticipées c’est-à-dire leurs dernières volontés.

Les personnels hospitaliers, en cas d’intervention demandent, maintenant, ces directives anticipées avant l’intervention.

La fin de vie

La proposition de loi de Guy Fisher (1), sénateur communiste, en avril 2011, était très juste, complète. Elle précisait les droits de la personne malade :

  1. Droit au refus de tout traitement
  2. Droit au soulagement de la douleur
  3. Droit aux directives anticipées
  4. Droit de se faire représenter par une personne de confiance
  5. Droit d’accès au dossier médical
  6. Droit à l’euthanasie ( voir conditions)

Le patient ( ou patiente) doit clairement faire connaitre son souhait de bénéficier de l’euthanasie soit par lui-même , ou examen de la situation par 2 médecins pour euthanasie.  Au bout de 8 jours (examen approfondi ), il faut  un certificat «  En l’Etat de la Science…le médecin satisfait à la demande …(  abrégé)

Si certains médecins refusent cet acte, il y a la possibilité de s’adresser à d’autres médecins qui acceptent.

La France, pays des droits de l’homme, devrait avancer sur la question de ce droit de mourir dans la dignité et dans la liberté.

J’ai en réponse aux arguments des opposants une panoplie d’arguments opposables ( je ne les citerai pas tous, ce serait trop long, mais si un débat s’instaure, je répondrai )

1er Argument :

les médecins Contre : « Ah oui ? mais selon L’INED, études démographiques) 4560 personne en France font l(objet d’une euthanasie clandestine. On ne sait pas de quoi elles sont mortes…Nous savons, si nous refusons l’hypocrisie, que l’euthanasie est pratiquée mais dans la plus grande discrétion …Et nous proposons l’euthanasie avec l’accord du médecin) 

2e Argument : « On ne souffre pas d’une sédation « 

« Ah oui ? Qu’en savez-vous ? J’ai vu mourir un être cher, une semaine d’agonie, cet homme privé d’eau et de nourriture, très grand, était désséché, jaune, devenu tout petit, sa bouche se tordait de douleur, je lui ai demandé s’il souffrait. A plusieurs reprises, il a serré ma main pour me dire oui ! . Il a agonisé 7 jours. Mais l’agonie peut durer plus longtemps !

3e Argument : Il faut l’unanimité des parlementaires

« Ah oui ? Toutes les grandes lois sociétales se sont faites dans une opposition entre le camp des conservateurs et le camp des progressistes. Droit de vote des femmes, L’interruption volontaire de grossesse, le mariage pour tous »

Mon argumentaire pour une loi est en 16 points (au moins )

J’ai assisté à quelques débats sur le sujet et nous finissons toujours par : « Mais enfin de quoi avez-vous peur ? Les malades ont le choix, s’ls veulent une fin dans la douleur, ils sont libres. Mais laissez-nous le droit de mourir dans la dignité »

Et j’ajoute dans la liberté !

Mireille Popelin                      

Militante féministe et laïque

(1) Guy Fisher, instituteur, sénateur communiste, né en 1944, mort le 1er novembre 2014, d’un cancer.

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Israël : crimes de guerre en Palestine…

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Trois rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ont déclaré que les opérations militaires israéliennes récentes en Palestine « peuvent, à première vue, constituer un crime de guerre ».

 

Mais au-delà des traditionnelles déclarations de circonstances, y compris françaises… on reste dans l’impunité et dans l’absence totale d’initiatives politiques et d’actes crédibles pour pouvoir mettre un terme aux crimes de l’État d’Israël et de ses forces militaires d’occupation en Palestine.

 

Voici le lien nécessaire pour accéder à l’intégralité du texte diffusé par le Secrétariat de l’ONU en préparation d’une consultation à huis clos du Conseil de Sécurité sur le Moyen-Orient, y compris la question palestinienne :

 

Conseil de Sécurité des Nations-Unies – What’s In Blue Posted – Jeudi 6 juillet 2023

VOICI UN EXTRAIT DE CE TEXTE :

 

Il s’agit de la deuxième opération en deux semaines dans le camp de réfugiés de Jénine qui implique l’utilisation de frappes aériennes par Israël après une interruption d’environ 20 ans. (Les FDI– forces de défense israéliennes – ont également mené une opération dans le camp de réfugiés de Jénine le 19 juin, au cours de laquelle cinq Palestiniens ont été tués et deux autres ont succombé à leurs blessures par la suite).

 

Dans un tweet du 3 juillet, Hastings (coordinateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient) s’est alarmé de l’ampleur de l’opération des FDI à Jénine, car  " [d]es frappes aériennes ont été utilisées dans le camp de réfugiés densément peuplé " .

 

Dans une déclaration à la presse le 6 juillet, le Secrétaire général António Guterres a déclaré que « les frappes aériennes et les opérations terrestres d’Israël dans un camp de réfugiés surpeuplé ont été les pires violences en Cisjordanie depuis de nombreuses années, avec un impact significatif sur les civils, y compris plus d’une centaine de blessés et des milliers de personnes forcées de fuir ».

 

Dans une déclaration du 5 juillet, trois rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ont déclaré que « les frappes aériennes et les opérations terrestres israéliennes en Cisjordanie occupée visant le camp de réfugiés de Jénine et tuant au moins 12 Palestiniens peuvent, à première vue, constituer un crime de guerre ».

 

Au cours de l’opération, plusieurs rapports ont fait état d’ambulances empêchées d’accéder à des zones du camp de réfugiés, y compris pour atteindre des personnes gravement blessées.

 

Dans une déclaration du 3 juillet, la coordinatrice des opérations de Médecins Sans Frontières (MSF) à Jénine, Jovana Arsenijevic, a indiqué que  "les aides sur le camp de Jénine ont commencé à suivre un schéma familier  » dans lequel  » les ambulances ont été éperonnées par des voitures blindées, et les patients et le personnel de santé se sont vus régulièrement refuser l’entrée et la sortie dans le camp" .

 

Dans une mise à jour du 4 juillet, MSF a rapporté que les FDI ont tiré des gaz lacrymogènes à l’intérieur de l’hôpital Khalil Suleiman à Jénine, rendant la salle d’urgence inutilisable et forçant l’organisation à « traiter les blessés dans le hall principal, à même le sol ».