samedi 24 février 2018

Aucun texte alternatif disponible.

Le blog de José Fort


Comme beaucoup d’entre vous, j’ai regardé jeudi dernier sur France 2 l’émission « Envoyé spécial » et le reportage sur le Yémen. Là-bas, la barbarie est quotidiennement renouvelée dans une indifférence qui en dit long sur les émotions sélectives exprimées ici et là.
La réalisatrice yéménite Khadija al-Salami a confié un smartphone à trois enfants. Avec leurs mots, leurs douleurs, leurs pleurs parfois et leur courage toujours, ils ont crevé l’écran. Ils ont interpellé la France et l’Europe en lâchant : «  Que faites-vous pour qu’on cesse de nous bombarder ? »
Le lendemain sur France Inter, la ministre des Armées, Florence Parly a tenté pitoyablement de contourner une question pourtant toute simple : « Ce sont donc des bombes françaises qui tombent sur le Yémen ?»
L’ancienne du cabinet de Jospin, ancienne secrétaire d’Etat au Budget, ancienne de la direction d’Air France et de la SNCF où elle émargeait à 52.000 euros par mois s’est ridiculisée en  évoquant les «  contrôles » des ventes d’armement par le parlement et des organismes spécialisés. Si je ne décernais pas après cette chronique deux prix traditionnels sur Radio-Arts Mada, je me permettrais d’en créer un troisième : celui de l’hypocrisie pour Mme Florence Parly.
La France est directement impliquée dans les massacres au Yémen. La monarchie saoudienne est le premier client de la France en matière d’armement. De 2010 à 2016, elle a acheté près de 9 milliards d’euros d’armes et en 2017 les achats d’armes ont été multipliés par deux par rapport à l’année précédente
Selon le site Orient XXI, dès le déclenchement de la guerre au Yémen, je cite, «l’armée française a effectué des vols de reconnaissance au-dessus des positions d’une des parties en conflit pour le compte du client saoudien et continue à former ses pilotes de chasse. »
Paris a également transféré des nacelles de désignation de cibles et de guidage de bombes, a fourni des Rafale et des avions ravitailleurs, des hélicoptères de transport, des drones de renseignements,  des blindés légers, des fusils de précision, des patrouilleurs, en soutien aux navires de guerre, pour assurer le blocus du pays.
Les explosions vues sur nos écrans ont été provoquées par des bombes de fabrication française. Des enfants ont été mutilés ou frappés à mort par des obus et des missiles français. Le choléra et autres maladies qui ravagent la population est le résultat du blocus imposé au Yémen par les navires fournis par la France.
 «  Que faites-vous pour que cessent les bombardements », demandaient l’autre soir des gosses yéménites. Ils sauront un jour que  leur sort a été réglé dans des bureaux feutrés parisiens, dans des ministères et des banques, dans des officines aux intermédiaires véreux. A coup de milliards d’euros.
Au mieux, si ces gosses survivent, ils plaindront notre lâcheté, au pire, ils se vengeront.

José Fort
 Il se passe que l’impérialisme nord-américain mène une offensive économique, idéologique, politique et peut être prochainement militaire contre les gouvernements progressistes de la région.