mardi 21 juin 2022

L'ÉCHEC DU PCF(1)

(1) Extrait d'un article blog de Nicolas Maury

Que l'on soit clair, le Parti communiste français termine ces élections sur un échec ! Avec 12 sièges (+1), le PCF ne parvient pas à constituer un groupe à l'Assemblée nationale (15 sièges minimum) et il devra donc constituer un groupe technique avec des député.e.s d'autres formations (ultramarins, divers-gauches, etc.).

Cet échec s'explique par plusieurs facteurs :

1- Un accord de dupes avec la NUPES

L'accord négocié entre LFI et le PCF était clairement une escroquerie. Il a été validé en ayant l'illusion que c'était le seul moyen pour le PCF d'avoir un groupe (échec) et que le "peuple" voulait l'union de la gauche (échec).

Avec 50 circonscriptions réservées au PCF (dont une donnée à Génération.S), le Parti communiste a dû présenter des candidatures fantômes pour pouvoir bénéficier de certains outils publics. Les négociateurs du PCF ont été en dessous de tout et ont capitulés en rase campagne. Le Conseil national du PCF, en validant cette stratégie, porte la lourde responsabilité de cet échec. Il doit démissionner.

2- Une absence de vision tactique/stratégique

Le 38ᵉ congrès du PCF actait la fin de l'effacement politique, ce vœu pieux n'aura durée que le temps de l'élection présidentielle.

Après la défaite de Fabien Roussel, tout a été fait pour inféoder le PCF à LFI. Et la 5ᵉ colonne a eu les mains libres pour réduire le PCF à un auxiliaire, non plus du PS, mais de LFI.

Loin de se renforcer, le PCF sort affaibli de ces élections législatives. Avec 540.820 voix (hors DOM-COM), le PCF recule électoralement. Il perd plus de 250.000 voix par rapport à l'élection présidentielle (Fabien Roussel : 802 422 suffrages) et perd plus de 60.000 voix par rapport à 2017 (615 487 suffrages). Certains dirons que c'est parce que le PCF n'était pas présent partout (l'effacement), où que l'abstention fausse les chiffres.

De plus, le premier tour, a donné l'illusion que le PCF pouvait se renforcer. Comme pour les élections municipales, le second tour a été une boucherie. Boucherie renforcée par la perte de la ville de Stains, le dissident Azzedine Taïbi ayant rendu sa carte du PCF.

Désormais, le PCF entre dans une phase qu'il connait bien : La constitution d'un groupe technique à l'Assemblée nationale. Cette constitution peut s'avérer être difficile, car les premiers appels à la constitution d'un groupe unique de la NUPES se dessine.

L'opportunisme et l'électoralisme continuent de saper les fondements du PCF. Il est grand temps que le PCF rompe avec les stratégies issues de la mutation et cesse de se tourner uniquement vers des tactiques électorales qui se résument à vouloir gagner des élus.

Le 39ᵉ congrès, sera le dernier congrès pour sortir le PCF de la spirale de l'échec. Cette élection démontre que sans une lutte des classes forte, pas de conscience de classe forte, la gauche perd. L'avenir du PCF ne sera ni dans les alliances avec la sociale-démocratie, ni dans le chauvinisme, mais bien dans le marxisme-léninisme.


3- Un vote antirépublicain contre le PCF

Le "barrage républicain" s'est effondré aussi devant le PCF.

La droite et LREM permettent l'élection de député.e.s du RN dans plusieurs circonscriptions :


🔴 4ᵉ circonscription du Loiret : Bruno NOTTIN battu 36,64 %
🔴 19ᵉ circonscription du Nord : Patrick SOLOCH battu 42,85 %

🔴 7ᵉ circonscription de l'Hérault : Gabriel BLASCO battu 40,81 %
🔴 16ᵉ circonscription du Nord : Le député Alain BRUNEEL est battu 49,67 %

Même si, grâce au travail de terrain des communistes, la 3ᵉ circonscription du Pas-de-Calais est gagnée par Jean-Marc TELLIER avec 50,11 % des voix, cela ne compense pas la perte de la 16ᵉ du Nord. Comment les électeurs-électrices de cette circonscription ont-ils pu se faire berner comme cela ?

La période électorale de 2022 se termine. L'heure est à l'autocritique. 

Mélenchon joue la provocation, André Chassaigne lui répond...

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Mélenchon joue la provocation, André Chassaigne lui répond...
Prétextant le chaos et la provocation de Dupont Moretti déclarant que LREM et le RN seraient contraints d'avancer ensemble, Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il n'est plus député, et n'a plus aucune responsabilité politique sauf celle de se représenter lui-même avec le concours des médias, propose publiquement de liquider les engagements pris par les partis signataires de l'accord électoral entre les diverses forces politiques de gauche et des écologistes avec la création d'un groupe commun NUPES à l'Assemblée Nationale.
 
«La Nouvelle union populaire écologique et sociale devrait se constituer comme un seul groupe» à l’Assemblée nationale, a proposé lundi Jean-Luc Mélenchon, inquiet que l’obtention de 89 députés par le RN remette en cause son «statut» de première opposition à Emmanuel Macron.
 
Totalement incompréhensible et contraire aux engagements signés, cette proposition a fait l'objet d'une mise au point d'André Chassaigne :
 
"La proposition de Jean-Luc Melenchon me surprend. En effet, elle n'était pas dans l'accord de la NUPES.
 
Je m'interroge sur l'intérêt d'un groupe unique qui gomme les sensibilités et les richesses de chacune et chacun. Par ailleurs, 4 groupes au sein de l'Assemblée seront plus forts qu'un seul. Pour la gauche, ce sera du temps de parole en plus et plus de droit de tirage ( commissions d'enquête, niches parlementaires, etc...) .
 
Pour ma part, je n'ai qu'une seule boussole : l'intérêt pour le peuple de gauche... Sur ce point, qu'apporterait un groupe unique?
 
Par ailleurs, concernant les postes à responsabilité au sein de notre Assemblée, qui constituent un enjeu secondaire, une coopération intelligente entre nos groupes aboutira au même résultat que la constitution d'un groupe unique. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la constitution d'un intergroupe."
 
Les autres forces de gauche sont allées dans le même sens Citées par BFM-TV, les directions du PS, du PCF et d’EELV se sont opposées à la proposition formulée par Jean-Luc Mélenchon. « Un groupe chacun, un intergroupe pour nos positions communes. C’est une initiative des seuls LFI, à laquelle nous ne sommes pas favorables », explique notamment EELV.

Publié dans NUPES, PCF

 

Quand Médiapart censure un collaborateur du Grand Soir

Mediapart et ses gros ciseaux

Le saviez-vous ? Médiapart a de gros ciseaux. Aussi gros que la bêtise, l’information biaisée et le manque d’éthique professionnelle, tous réunis dans le même lieu. Oui, Mediapart, le canard du moustachu trotskyste, celui-là même dont les pratiques journalistiques très louches ont été étalées dans « La Face cachée du Monde » et qui ont mené à sa démission de la direction du Monde.

Le saviez-vous ? Médiapart a de gros ciseaux. Aussi gros que la bêtise, l’information biaisée et le manque d’éthique professionnelle, tous réunis dans le même lieu. Oui, Mediapart, le canard du moustachu trotskyste, celui-là même dont les pratiques journalistiques très louches ont été étalées dans « La Face cachée du Monde » et qui ont mené à sa démission de la direction du Monde. Celui-là même dont on disait :

« En matière d’investigation, il ne faisait rien d’autre que de recopier les fiches des renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement ».

C’est dans son journal, Mediapart, transformé par je ne sais quelle escroquerie intellectuelle en « temple de la déontologie », qu’une géante paire de ciseaux a été érigée en totem de la censure.

Et cet outil a été récemment utilisé à l’occasion d’un piteux article signé par Rachida El Azzouzi, une journaleuse qui a fait du Hirak algérien un fonds de commerce lucratif (on y reviendra dans un article plus approfondi). La disciple du moustachu trotskyste titra, sans cligner des yeux et en bombant le torse : « En Algérie, le journalisme continue de mener en prison ».

Bien que je sois personnellement contre l’emprisonnement des journalistes dans le cadre de l’exercice de leur fonction, il est quand même étonnant de constater les nombreuses lacunes qui jonchent son texte. Et en journalisme cela porte un nom : « mensonge par omission ».

Tout d’abord, elle passe sous silence le fait que Radio M, dirigée par Ihsane El Kadi, un autre moustachu trotskyste (bizarre, bizarre, comme c’est étrange...) a été financée par le Quai d’Orsay et, de ce fait, sert directement ou indirectement les intérêts français. Cela a été explicité de manière détaillée dans un de mes articles. Mme El Azzouzi pourrait-elle nous dire dans quel pays occidental un média supposé national peut être largement financé par une puissance étrangère ? Et dans quel but ?

Ensuite, elle omet sciemment de dire que le mouvement Rachad a été classé comme organisation terroriste par le gouvernement algérien, alors que cela est de notoriété publique.

Finalement, dans sa diatribe contre l’Algérie, elle fait intervenir l’organisation fantoche « Reporters sans frontières » (RSF). En effet, le rôle de ce « machin » autoproclamé « défenseur de la liberté de la presse et des journalistes » a été très souvent trainé dans la boue. Rappelons que RSF a été (est encore ?) largement financé par la United States Agency for International Development (USAID) et la National Endowment for Democracy (NED), deux organisations étatiques américaines qualifiées de « paravents de la CIA », spécialisées dans les « regime change » à travers le monde. Et cela, sans compter l’Open Society Institute de George Soros et d’autres officines du même acabit.

Alors, Mme El Azzouzi, le mensonge par omission, cela mène à quoi d’après vous ?

Mais revenons à notre paire de ciseaux, si chère à Mediapart.

Répondant au titre provocateur d’El Azzouzi qui était donc « En Algérie, le journalisme continue de mener en prison », mon ami le journaliste Jacques-Marie Bourget commenta son article avec six petits mots :

« Et en Israël à la mort » (1).

Son commentaire fut immédiatement censuré par les gardiens du « totem du ciseau » qui se fendirent d’une explication abracadabrante enveloppée dans un ridicule galimatias.

Pourquoi l’avoir censuré ? Le journalisme ne mène-t-il pas à la mort en Israël ? Depuis l’an 2000, pas moins de 55 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. La dernière en date est Shirine Abou Aqleh (Paix sur son âme) qui a été abattue par l’ignoble soldatesque israélienne. Y a-t-il un autre pays qui peut se « vanter » d’un tel record ?

Et Jacques-Marie Bourget n’a-t-il pas été ciblé par l’État hébreu dans l’exercice de ses fonctions ? Il ne doit sa survie qu’à un extraordinaire miracle. Ce n’est que par hasard qu’en Israël, le journalisme ne l’ait pas conduit, lui aussi, à la mort tout comme ses 55 collègues.

Et il peut en parler lui. Hier, aujourd’hui et demain. Car il n’est pas un journaliste de canapé comme El Azzouzi qui griffonne ses articles bidons en sirotant sa camomille. Il l’a sentie, lui, cette balle du sniper israélien qui a traversé sa chair pour chercher son cœur.

Et qu’a fait cette perfide association nommée RSF pour défendre sa cause ? Rien, absolument rien.

À ce sujet, Jacques-Marie Bourget est clair :

« Si RSF ne m’a pas défendu, c’est pour ne pas offenser l’Etat d’Israël auteur d’une tentative d’assassinat contre moi. Entre le soutien de Tel -Aviv et moi, le choix a été vite fait. C’était Israël ».

Alors, ne peut-on pas dire que le comité de censure de Mediapart a fait la même chose avec le commentaire de Jacques-Marie Bourget ? N’a-t-il pas tiré sur ses six mots afin de ne pas « offenser » Israël ?

Où est donc passée la solidarité d’un média français avec un journaliste français qui a failli succomber aux balles des assassins de la liberté d’expression ? Où sont passées l’éthique et la déontologie journalistiques dont on nous bassine les yeux et les oreilles à longueur de pixels et de vocalises ?

Après 55 décès, Rachida El Azzouzi (ainsi que tous les trotskystes de ce monde, moustachus ou pas) aura-t-elle le courage de pleurer Shirine Abou Aqleh et d’accuser Israël de sa mort en titrant :

« En Israël, le journalisme continue de mener à la mort »

ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, sans cligner des yeux et en bombant le torse ?

Note du GS (1) Allusion à l’assassinat de Shireen Abu Akleh par un sniper israélien le 11 mai 2022 à Ramallah. Voir :
https://www.legrandsoir.info/il-est-scientifiquement-prouve-qu-une-bal... ]

 

Trintignant: nous ne sommes pas encore prêts à être communistes

Avant tout merci à toi jean louis Trintignant d’être mort paisiblement de vieillesse, une manière élégante d’ inviter à te suivre: “tu vois ce n’est pas si compliqué”.

“C’est si long !” me disait Aragon quinze jours avant de s’éteindre avec la même élégance mais plus d’impatience. On meurt de la mort des autres parce qu’à chaque mort une part essentielle de vous n’existe plus et le dialogue se resserre autour de simples habitudes. Il y a aussi le pire, la mort de l’enfant, celle à laquelle on est coupable d’avoir survécu. Dans le livre d’entretiens avec la journaliste Catherine Ceylac À la vie, à la mort , il a avoué : “Je suis mort le 1er août 2003, le jour où Marie est morte. À l’intérieur de moi, tout est détruit. Je devais venir la retrouver ce soir-là et je ne suis pas venu. C’était un grand voyage en voiture, quatre ou cinq jours. C’est peut-être de ma faute : si j’avais été présent ce soir-là, elle ne serait sans doute pas morte. Cette culpabilité me pèse beaucoup parce que je suis presque sûr d’avoir raison.”

“Le plus grand sujet, finalement, c’est la mort. Moi, je n’aime que les auteurs qui parlent de la mort. Ceux qui ne parlent pas de la mort ne sont pas très intéressants. Je trouve.” Jean-Louis Trintignant, dans l’émission À voix nue

On meurt de n’avoir plus rien d’essentiel à partager même si l’on est entouré : non les yeux ne peuvent pas en tout temps se fermer et on ne peut pas toujours éluder une discussion par simple fatigue, ne pas réellement répondre en feignant de donner raison. On peut pas toujours avoir la force de refuser le compromis de la survie.

Nous les communistes, nous qui avons eu cette “pensée” communiste, nous avons voulu l’art comme un réel de plus, nous l’avons arraché au “divertissement” de Blaise PASCAL en étant élitaire pour tous. Le divertissement, c’est-à-dire la recherche désespérée d’une consolation face à la difficulté d’être soi, pour échapper à la contingence, à la mort. Nous avons voulu combler ce gouffre de soi-même non par des activités futile (recherche de la notoriété ou de l’enrichissement) mais par une identification à l’espèce humaine, à l’histoire, à la Révolution. Et le faire modestement, comme un honnête ouvrier, devenir un protagoniste timide mais qui aide le metteur en scène à dire ce qu’il a à dire, le mieux et le plus simplement possible. Alors là ça devient estimable. .C’était ça que tu savais : jouer la comédie, être le porteur momentané de ce que l’instant recèle, de l’étreinte qui fatalement se dénoue, la condition humaine, alors dis-moi, l’ego fait-il une fois de plus diversion ou arrive-t-on enfin paisiblement à l’essentiel ? .

Alors peut-être est-ce que l’on meurt de cela, de fermer les yeux et ce n’est pas si difficile puisque l’on n’a plus de contemporain avec qui le partage soit possible. Dans le dialogue qui suit, on peut toujours se dire en matière de consolation que déjà l’interlocuteur de Trintignant André Asséo parait à un certain nombre d’entre nous un sacré imbécile et qu’en revanche Trintignant avec sa réponse ambigüe ouvre d’autres temps. il est dans le futur, et celui-ci est en gestation, mais il n’empêche ces temps là nous ne les verrons pas et ce qui reste à boire de cette période qui est encore là est insupportable, un vide abyssal et la brutalité de ceux qui croient savoir et vous imposent leur ordre du jour futile, seuls ceux qui jouent leur vie s’approchent de ce que nous avons été . (note de danielle Bleitrach dans histoire et societe)

 Dans un livre  « Jean-Louis Trintignant du côté d’Uzès entretiens avec André Asséo » Le Cherche Midi Editeur 2012. Aux pages 146-147, André Asséo l’interroge sur Louis Aragon. Voici le dialogue :

André Asséo – Si tout le monde admet qu’Aragon fut un grand poète, on peut cependant être gêné – même dans La Valse des Adieux  – par tous ses mensonges, en particulier sur le plan politique.

Jean-Louis Trintignant – Ce qui est bouleversant dans ce texte, c’est qu’il en parle. Il reconnaît certaines de ses erreurs. Il était stalinien, et même s’il savait une quantité de choses que nous ignorions, il restait avant tout communiste. “La fin justifie les moyens.” Ce dogme justifie l’attitude d’Aragon.

A. A. – Tu ne penses pas que la responsabilité de l’intellectuel est plus grande que celle exprimée par qui que ce soit d’autre ?

J-L. T. – Je trouve intéressant que ses idées politiques aient guidé Aragon vers une poésie d’autant plus belle qu’elle était nourrie d’opinions profondes, même si elles sont contradictoires. Je trouve l’écriture de Proust magnifique, mais il nous raconte l’histoire d’une bourgeoisie décadente. Personnellement, je préfère Céline, même si ses idées politiques me choquent. Voyage au bout de la nuit remue des sentiments et des idées qui me bouleversent. Et pourtant Céline était sûrement un type détestable, humainement. Si nous avions connu Rimbaud, nous l’aurions certainement trouvé insupportable, sa poésie n’en demeure pas moins magnifique. Il faut différencier l’oeuvre du créateur. Comment se comportaient dans la vie Picasso, Bach, Molière, Van Gogh ? Est-ce vraiment important de le savoir ? André Gide aussi fut communiste.

A. A. – Il n’a pas défendu le goulag, ce qu’Aragon a fait !

J-L. T. – C’est un peu comme le “Pari” de Pascal. Il y a une chance sur mille que Dieu existe. Ce serait la plus belle chose qui puisse arriver. Il vaut donc mieux jouer cette seule chance sur mille et laisser les neuf cent quatre vingt dix neuf autres qui n’ont pas d’intérêt. Je pense que le communisme, c’est ça ! Il était impensable que cette doctrine puisse triompher, mais s’il avait existé la moindre chance de réussite, ça aurait été tellement plus beau que toutes les autres idées politiques et économiques. C’est pour cela que j’ai pensé communiste. Cette idée me plaisait parce qu’elle représentait la solution, et même si je doutais qu’elle fût réalisable maintenant, elle valait la peine d’être défendue.

A. A. – Ne trouves-tu pas que vingt millions de morts pour parvenir à cette solution est un prix un peu lourd à payer?

Jean-Louis Trintignant – Tu as raison, nous ne sommes pas prêts à être communistes. Pas encore, c’est trop tôt !

 

Les leçons d’un scrutin: vive le congrès du PCF.

Que dire de ces élections, sinon que leur résultat n’a rien pour nous de surprenant et qu’il a ses ombres et ses lumières. Au titre des satisfactions il y a bien sûr la mise en “petite” majorité relative de Macron, un désaveu du président élu comme il y en eut jamais dans cette Constitution et ce mode de scrutin. Désaveu bien mérité et quelques battus comme Castaner qui arrachèrent des cris de joie à tout ceux pour qui il représente le mépris, la violence gratuite et la trahison de ses engagements. Cette constitution a été créée pour verrouiller tout changement de société et exclure le parti communiste, l’hypothèse socialiste de la vie politique française en relation avec les institutions européennes opérant dans le même sens.

Entre l’abstention, et l’absence de majorité présidentielle, on peut dire que la Constitution a volé en éclat et cela se passe à un moment de crise ouverte de l’UE de plus en plus identifiée à l’OTAN. Macron en devient le visage de l’impuissance.

Oui mais à quel prix, revenons-y.

L’abstention est de loin le premier parti de France, elle dit la colère sans force motrice, comme cette assemblée. Autre fait, comme nous n’avons cessé de le répéter, le vote a été marqué par une poussée à droite et à l’extrême-droite. C’est donc vers ce camp-là que le pouvoir des riches va chercher une majorité pour faire passer des lois scélérates, pour le capital et contre le monde du travail, contre la jeunesse avec le leurre de la haine raciste. Jamais la gauche n’a été aussi faible même si son rassemblement de dernière heure a permis de sauver quelques meubles et de limiter les dégâts. Nous sommes loin des illusions d’un Mélenchon premier ministre, mais a été accomplie la véritable mission nécessaire : empêcher Macron d’imposer son programme de liquidation des services publics et des droits des couches populaires, nous sommes dans ce domaine au milieu du gué puisque Macron attend tout de la droite et de l’extrême-droite et n’a plus rien à espérer du centre gauche. Sur le plan social c’est très inquiétant mais ça l’est également dans la lutte pour la paix et l’environnement.

Ce que signifie ce vote a été peu souligné : la vie politique va devoir être différente à l’Assemblée nationale mais elle va surtout l’être enfin dans un nécessaire renouveau des partis. Il faudra bien que l’on reprenne ce qui faisait l’originalité de la campagne présidentielle de Fabien Roussel dans sa première phase: s’adresser aux abstentionnistes et même à ceux qui votaient Rassemblement National pour ouvrir un dialogue non politicien, ne pas tirer vers les jeux politiciens, les foires d’empoigne, les rivalités d’appareil, tout ce qui écœure et qui risque de déshonorer un peu plus cette assemblée telle qu’elle est au soir de l’élection.

C’est une bonne chose que les forces de gauche rassemblées dans la NUPES aient leur groupe propre et c’est encore meilleur que le PCF ait un groupe. On peut faire confiance à Chassaigne pour savoir ce qui doit unir la gauche et ce que le PCF doit développer. On se réjouit en particulier de l’élection d’un député communiste du Pas de Calais qui a battu le Rassemblement national même si Bruneel, l’ouvrier droit et sincère nous manque. Ce groupe serra un facteur de justice et de paix, il fera écho des préoccupations populaires et saura se montrer unitaire pour contribuer à la principale force d’opposition dans une chambre introuvable marquée par l’extrême-droite et les forces du capital, mais son action aura ses limites et le parti doit savoir jouer son propre rôle.

Tout cela devrait conduire les communistes à une prise de conscience, le rassemblement nécessaire excédera nécessairement les élus, députés et sénateurs, ils redeviennent ce qu’ils n’auraient jamais du cesser d’être : une courroie de transmission de la volonté de changement, on a plus que jamais besoin d’une perspective politique, le socialisme à la française, et l’essentiel est donc de reconstruire un parti communiste qui n’a pas pour seule perspective l’élection et comme activité les fêtes de l’humanité. Ces buts restent mais ils reprennent leur place parce que la Constitution qui les imposait a vu son plafond de verre brisé, la vie politique n’est plus totalement verrouillée par une alternance sans alternative.

L’assemblée nationale est ingouvernable sur ce mode-là, il va falloir l’utiliser différemment, dans l’unité et la diversité et en relation avec des enjeux non politiciens. Pour les communistes, il va falloir passer du rejet a priori le plus souvent fondé à l’affirmation d’une identité positive soucieuse d’une politique propre et d’ententes nécessaires sur des points correspondant à l’intérêt des travailleurs et du pays autant que de la défense, de la paix, de l’environnement et des choix progressistes émancipateurs dans le contexte d’une autre société, le socialisme.

Les partis ont tous besoin de repenser leur rôle dans et hors assemblée et c’est la grande chance du parti communiste français de pouvoir redevenir le parti de terrain, organisé au plus proche de ceux qui n’ont plus confiance dans ces jeux d’appareil et qui ont un besoin urgent de repenser l’avenir, d’intervenir réellement et d’avoir les moyens de cette intervention avec une perspective qui embrasse leurs difficultés autant que le mouvement du monde.

Que chacun prépare à sa place cette transformation de la vie politique en se disant bien que si le parti communiste et tous ceux qui sont prêts à agir dans le sens d’un changement de pouvoir et de société s’enfermaient dans des jeux d’appareil et se limitaient à des jeux oratoires dans cette assemblée telle qu’elle est, des rivalités de partis, l’avenir serait alors dans le fascisme et ses haines.

C’est de cela dont devra traiter le Congrès du parti communiste. Il reste encore un espace construisons-le sans exaspérer les rivalités politiciennes mais en créant un nouveau contrat social avec notre peuple, sa classe ouvrière, ses couches populaires et ses intellectuels et artistes, en sachant que le rôle du parti communiste est de favoriser l’intervention populaire.

VIVE LE CONGRÈS DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

DANIELLE BLEITRACH

 

POUR CEUX QUI AURAIENT OUBLIÉ.

 

@Octave Lebel

Pour ceux qui auraient oublié :

 

Marine Le Pen au pied du mur, c’est là qu’on juge le maçon. À l’Assemblée

 

- Réforme des retraites : absente !
 

 -Impôt sur la fortune : absente !


  -Nationalisation des autoroutes :absen
te !


  -RSA pour les 18/25 ans : absente !


  -Parcoursup : absente !

Additif de P.

-Soirées mondaines dans les palais Autrichiens avec l'extrême droite: présente !

 

Jean-Luc Mélenchon essaie de refaire le match

Le match, c'est le deuxième tour des élections législatives après lesquelles il se rêvait tête d'affiche d'un gouvernement composé de ministres Nupes, particulièrement de ministres Lfi.

Les sondeurs patentés donnaient à la Nupes entre 150 et 200 sièges, avec une forte proportion de députés Lfi, et l'extrême droite entre 30 et 50 sièges.

Mais au soir du deuxième tour, ce n'était plus la même chanson: 141 sièges pour la Nupes et 89 pour l'extrême droite, même un peu plus avec des élus pas étiquetés Rn. Et dans le coup à boire après match, le verre à moitié plein ou à moitié vide?

L'OBS écrit ceci à ce sujet:"Succès en demi-teinte pour la Nupes

Le résultat du RN éclipse celui de l’homme qui devait être le gagnant de la soirée, Jean-Luc Mélenchon. Le leader « insoumis » ne sera pas Premier ministre, mais cela, il s’en doutait. Sa déception tient plus au nombre de députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) envoyés à l’Assemblée : près de 140 députés, soit le seuil de 150 en dessous duquel la gauche estimait pouvoir parler de succès."

Et JL Mélenchon de faire grise mine en ne dénombrant en tout et pour tout que 72 élus Lfi, à 26 encablures, sinon plus, derrière l'extrême droite.

La nuit, qui porte conseil, selon l'adage, a dû être également agitée pour le chef des "Insoumis". Dès lors, réflexion faite, seul et sans en causer à aucun de son premier cercle de zélateurs, dès le lendemain, JLM improvise un point de presse devant le QG parisien de Lfi. Si aucun de son premier cercle n'est présent, la presse se trouve pratiquement au grand complet: "Il faut un groupe unique Nupes à l'Assemblée nationale" tonitrue alors devant micros et caméras le tribun des "Insoumis".

Ben oui, avec 72 députés, Lfi n'est pas le premier groupe d'opposition à la droite (macroniste et Lr) et à leur extrême. Sauf que dans l'accord Nupes entre Lfi, Eelv, Ps et Pcf, 4 groupes indépendants seraient formés et un inter-groupe pour aller dans le bon sens des choses

Chacun appréciera et la suite de la tambouille politicienne au prochain numéro.

Dans la 8e circonscription du 78, dès le premier tour, j'ai voté Lucas, candidat Nupes, sans étiquette Lfi, Ps, Pcf ou Eelv. Il se serait appelé Martin ou Martine, c'était pareil, j'aurai voté pour lui ou pour elle. C'était pour faire mordre la poussière au député sortant Lr du clan Bédier. Effectivement, ledit député fut éliminé dès le premier avec seulement 7,5% des voix.

Pour le 2e tour, rebelote, j'ai voté Lucas. En face, la candidate de Macron bis. Battue par Lucas, Benjamin de son prénom.

Hier soir, sur France info, interview de mon député Nupes. J'apprends qu'il s'est étiqueté Eelv. Pas étonnant que Jean-Luc Mélenchon soit vénère. Non?

 blog de Roger Colombier

Note  de P.

Chez moi, dans les HP, "mon" Nupes a été battu, l'autre est élu. Je ne voulais plus voter, je me suis décidé samedi 18, la veille. Je suis heureux que le prédateur qui sévit à l'Élysée n'ait plus la majorité absolue, j'espère que ma fille qui va faire 60 ans ne sera pas obligée de prendre la retraite à 65 ans,ou 67 !!!!!Sinon, il faudra descendre dans la rue et en découdre, à 83 ans je suis prêt à faire çà pour elle, et çà me fera du bien!

Une amie que je crois ou que je croyais de gauche me reproche d'avoir "voté" Méluche, alors que j'ai voté CONTRE  Jupiter l'apprenti sorcier qui se prend pour Dieu le père. Sous prétexte que Mélenchon est une crapule.... Comme si je ne le savais pas que c'est un dangereux aventurier. Et comme si nous avions le choix, nous, les électeurs communistes....Ou alors, il faut se fâcher avec TOUS ceux qui ont voté Macron contre Le Pen. On a aujourd'hui le commencement du retour de bâton. Me revient en mémoire une amie commune qui un jour vit voler en éclat notre relation parce que " je ne devais pas critiquer le parti socialiste, parce que chez elle on avait toujours été de gauche, on avait toujours voté socialiste"(sic)!!

Comme quoi il est souvent difficile de se comprendre, même entre amis, même entre gens que peu de choses humaines séparent