vendredi 6 avril 2018

ÉCLAT DE RIRE NATIONAL

Publié le par EDUCASERVE
Sur les antennes, un jeune loup très connu et sûr de lui s’insurgeait contre ces employés de la SNCF qui bénéficient de billets gratuits.
Un intervenant lui fait remarquer qu’en tant que député il bénéficie du même privilège.
Sans se démonter, il rétorque qu’il ne prend jamais le train !
Éclat de rire général.
En voilà un qui n’est sûrement jamais monté dans la cabine d’un poids lourd ou sur une péniche.
Il a le profil rêvé pour devenir un jour Ministre des Transports ... et il aurait, je vous l’assure, l’outrecuidance d’accepter le poste !!!
Peu importe son nom ou celui du grand parti auquel il appartient, nombreux sont ces « je sais tout mais je ne sais rien » qui hantent les bancs de l’Assemblée ou les bureaux ministériels.
Et notre République va toujours cahin-caha ... à cause de ces paltoquets baratineurs et incapables que NOUS élisons !!!!!!


LES ÉBOUEURS ET LA BOXE

 COUP DE TORCHON

Le Président de la République recevra-t-il les éboueurs à l’Élysée, comme Giscard à un petit-déjeuner en décembre 74 ? Mystère. Mais une chose est sûre : parmi les grèves qui montent en ce mois de germinal, le mouvement des éboueurs est grand angle. Tout sauf défensif, il porte un projet d’avenir et d’intérêt public.Les fédérations CGT des Transports et des Services publics ont en effet lancé un appel commun à la grève dans l’ensemble de la filière environnement-déchets, «du balayeur à la collecte, au centre de tri, à l’incinérateur.» À Paris, Marseille et Montpellier, dans l’Est et le Nord de la France, les syndicats réclament la création d’un «service public national» des déchets avec un «statut unique public» pour tous les salariés. Les revendications portent aussi sur la "reconnaissance de la pénibilité": 
départ anticipé à la retraite de cinq ans à taux plein, de dix ans pour les métiers insalubres (ramassage des ordures, agents de tri).

Les cheminots défendent un statut que les éboueurs n’ont pas. Ils ont raison. Qui peut penser que la dégradation du service public, l’explosion de tarifs ayant plombé l’égalité de traitement, la faiblesse de nombreux investissements, les retards à répétition sont dus au statut ? 

Quant à la dette, tous les plans élaborés depuis 160 ans pour obtenir des entreprises ferroviaires qu’elles la résorbent avec leurs propres forces ont échoué. Soumettre la SNCF aux lois du marché est absurde et dangereux. Il y a besoin au contraire de la libérer du collier étrangleur de la dette, au lieu de faire ressurgir les vieilles recettes du démantèlement, de la vente à la découpe et de la privatisation de ce qui rapporte. Une transformation de la SNCF doit en revanche prévoir que les tâches assumées au bénéfice de la société et des entreprises (réduction de la pollution et des coûts énergétiques, satisfaction des besoins sociaux et territoriaux, fret, mobilité des voyageurs, dont les salariés) soient compensées.
La bataille pour un service public ferroviaire novateur, de qualité et du XX e siècle est stratégique. Sinon, nous serons comme le personnage de Tennessee Williams : des boxeurs manchots.
       Philippe Stierlin  Blog "Les crises"

LES START-UP DE JUPIMACRON EN FAILLITE!!!






Des succès, les start-up ? En fait 94 % d’entre elles font faillite au bout d’un an,

Résistance
Inventerre
Charlie Hebdo – 28/03/2018 – Jacques Littauer –
A notre époque, l’incertitude sur l’avenir est revendiquée comme une force motrice nous forçant à « innover ». Mais plus demain est incertain, plus cela nous paralyse, empêchant tout progrès véritable. C’est ainsi que deux jeunes experts démolissent le mythe des start-up et en appellent à un volontarisme politique.
Ah ! qu’est-ce que j’avais envie de vous le faire en anglais dans le texte, surtout après les déclarations de Macron contre la langue Corse et en faveur de la francophonie, lui qui baragouine de l’English à longueur de discours… Mais je veux être sympa, je vous le traduis : « Je veux que la France soit une « nation start-up », c’est-a-dire non seulement une nation qui travaille avec et pour les start-up, mais aussi une nation qui pense et agit comme une start-up. »
 
 
« Une nation qui pense et agit comme une start-up »… en voilà un beau programme, énoncé par Emmanuel Macron lors du salon VivaTech en juin 2017 devant un parterre d’investisseurs étrangers. Malheureusement, à en croire les start-uppers Nicolas Menet et Benjamin Zimmer, qui dirigent l' »écosystème d’innovation » Silver Valley, destiné à l’anticipation des besoins liés au vieillissement de la population, ce rêve est un cauchemar.
Des succès, les start-up ? En fait 94 % d’entre elles font faillite au bout d’un an, expliquent-ils dans leur ouvrage Start-up, arrêtons la mascarade (1). Comme ils le disent, la valeur de nombreuses start-up est « totalement virtuelle« , ces entreprises ne rapportent rien, à l’image des stars comme Uber ou Twitter, qui accumulent sous les bravos des milliards de dollars de pertes.  Et cela n’empêche pas le gouvernement d’y consacrer 10 milliards d’euros par an, soit le triple, mes amis, du budget annuel du CNRS (2), toutes disciplines confondues, la physique, la biologie, la sociologie, tout, vous dis-je ! Et cela sans aucune sélection ni aucun discernement. Il suffit de dire le mot magique « start-up » et toutes les bourses s’ouvrent, même si votre entreprise a un nom débile et que personne ne comprend ce qu’elle fait.
 
 
Tout ça parce que le « mythe de la start-up a envahi les esprits. Or les start-up sont « le symptôme d’une société qui va mal et qui ne prépare pas son avenir« , sans que ne soit jamais posée la seule question qui vaille : « Est-ce que tout cela a une utilité, un sens profond et collectif pour faire progresser la société ? « En effet, loin d’être un paradis pour les esprits créatifs et généreux, la Silicon Valley est propice à la « folie, l’égocentrisme et la cupidité.« 
Les start-uppers, des hommes presque toujours issus d’écoles de commerce et d’ingénieurs, donc presque jamais des autodidactes, sont à mille lieues de leur image d’êtres « cool, désirables héros des temps modernes« , qui peuvent « changer le monde » grâce à une « solution disruptive« . Ceux qui pensent que leur « vision singulière » fait d’eux des « artistes » sont en vérité très souvent de beaux salauds qui exploitent sans vergogne les jeunes dont les yeux brillent à l’évocation du monde chimérique de la « Tech ». Menet et Zimmer n’hésitent pas à parler de « milliers de nouveaux prolétaires du digital », venus « assouvir les appétits des capitalistes« . Et ils dénoncent la « coolitude« , ces habitudes des start-up – tutoiement, bureau partagé, pas de hiérarchie apparente – n’ayant d’autre visées que de « leurrer et accentuer le contrôle des salariés« . Mais l’innovation, alors ? La plupart du temps, elle devient un but en elle-même, au détriment du progrès, « certes plus lent, mais plus réel et surtout plus pérenne.« 
Contre toutes ces dérives, nos deux jeunes auteurs ont une solution, la seule possible ,sans doute, mais inattendue sous la plume de pionniers du high-tech en ce début de XXIème siècle : « la planification des besoins sociétaux ». pour eux, seule une définition collective des besoins permettrait de faire face à la transition écologique, à la fin du travail, ou aux défis posés par l’intelligence artificielle.
 
Et là, on touche au Graal : dans cette optique, la start-up ne serait plus une « organisation capitaliste éphémère qui gagne le plus d’argent possible en un minimum de temps« , mais un « rouage du système de planification« . Gloups.
Dans son discours, Manu disait que nous étions « au début ‘une nouvelle ère« . Mince, s’il avait su que c’était celle de la planification…
(1)
 
Paru le 7 févr. 2018 – 224 pages – 18, 50 €
Startup ! Voilà un mot qui fait rêver des générations entières, dans le monde entier. Argent, richesse, gloire pour certains, innovation, progrès, mission messianique pour d’autres, la startup est le lieu de presque toutes les nouvelles utopies. Mais, problème… des millions d’euros d’argent public subventionnent cet « écosystème » sans retour sur investissement. Derrière le rêve, se cache une réalité plus rude. Il est temps d’imaginer un vrai projet de société autour de cette nouvelle manière de créer de la valeur.
Ce livre déconstruit le mythe du start-upper et propose un nouveau modèle, plus mature et plus adapté aux enjeux des prochaines années. Il s’adresse aux entrepreneurs, aux start-uppers, aux investisseurs et aux dirigeants de l’innovation, issus de la sphère privée ou publique, et à tous ceux qui se passionnent pour le temps présent et le monde qui vient.
Faisons de la start-up un projet de société plutôt qu’un phénomène sociétal !
(2) Le Centre national de la recherche scientifique est un organisme public de recherche (Établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation). Il produit du savoir et met ce savoir au service de la société.