mardi 5 avril 2022

 

Le massacre de Boutcha

Hier (3 avril 2022), Oleksiy Arestovych, conseiller principal du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, qui fait régulièrement le point à la télévision sur l’évolution de la guerre, est apparu sur UA-TV - Ukrinform, le radiodiffuseur d’État ukrainien - pour informer le public de l’effroyable massacre de civils dans les villes de Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Les forces russes, conformément aux engagements pris lors du dernier cycle de négociations, se sont retirées de cette zone de l’Oblast de Kiev, permettant aux forces armées ukrainiennes de reprendre le contrôle de ces villes. Tard dans la soirée de samedi, des images ont commencé à circuler de ce qu’Arestovych a décrit comme un "film d’horreur post-apocalyptique" - jusqu’à trois cents corps de civils ukrainiens assassinés jonchant les rues publiques, les caves et les tombes peu profondes.

Dans The Kyiv Independent, Olga Rudenko a écrit dans un article publié à 2h21 du matin (le 3 avril) que dès que les forces russes ont commencé à se retirer de la zone, " des photos et des vidéos horribles ont commencé à affluer " qui " semblaient prouver que les forces russes avaient procédé à des meurtres ciblés et organisés de civils à Boutcha ". À onze heures et demie du matin, Valentyna Romanenko donnait plus de détails sur ces atrocités dans l’Ukrayinska Pravda, dans un article intitulé : "Vous vouliez un autre Srebrenica ?", établissant un lien entre ces crimes et le génocide de huit mille hommes musulmans bosniaques en 1995 en Bosnie. Citant Mykhailo Podoliak, le conseiller du chef du bureau présidentiel, qui avait déclaré que parce que le monde occidental ne voulait pas provoquer la Russie, il a obtenu l’horreur totale et indicible de l’inhumanité à Boutcha, Irpin et Hostomel :

Des centaines, des milliers de personnes assassinées, mutilées, violées, ligotées, violées à nouveau et ensuite tuées. Des centaines, des milliers de civils ukrainiens. Assassinés avec une brutalité particulière.

Les photos publiées sur les pages des médias sociaux de Podoliak et dans les journaux de tout le pays ont confirmé ces scènes apocalyptiques de brutalité sauvage. Des personnes exécutées contre des murs, les mains attachées dans le dos, des corps étendus sur la voie publique dans toute la ville de Boutcha, des membres sortant de ce qui semble être des fosses communes. Des restes carbonisés drapés sur les débris tordus de véhicules et de matériel détruits et calcinés, des mains recouvertes de vernis à ongles et des visages ensanglantés par de multiples blessures par balle. L’horreur était là pour que le monde entier la voie. Deux heures entières avant que les médias ukrainiens n’en parlent, Louise Callaghan avait publié l’histoire complète sur l’édition en ligne du Sunday Times en Grande-Bretagne, et à cinq heures du matin, l’article de Wikipédia était en ligne : "Le massacre de Boutcha fut un massacre de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha par les troupes russes engagées dans l’invasion de l’Ukraine en 2022".

Tous les faits étaient établis. Les habitants d’Europe occidentale auraient tous les détails, toutes les photos gores et le nombre de fois que chaque victime avait été violée avant d’être abattue avant d’aller se coucher et en Ukraine, ce serait juste à l’heure du petit-déjeuner. Non seulement cette histoire serait le sujet d’actualité du jour - saturant tous les bulletins d’information de Los Angeles à Berlin, cette histoire serait le fait du jour.

Mais c’est une histoire étrange. Il ne manque pas de preuves photographiques du résultat. Personne ne peut contester que des centaines de civils ont été massacrés dans les rues de leurs villes. Nous pouvons tous le voir. Nous savons que cela s’est produit. Pourtant, depuis le début de ce conflit, les médias ont souligné que cette guerre se déroulait dans le "monde civilisé". Chaque moment de cette guerre est filmé par des gens ordinaires. Il n’y a pas une seule vidéo de ce crime massif, pas un seul cliché, pas une seule mise à jour des médias sociaux, pas un seul SMS, rien. La première fois que quelqu’un, où que ce soit, entend parler de ce crime honteux et très public, c’est lorsqu’il est publié dans les journaux. À Mariupol, une ville entièrement encerclée par les forces russes, les habitants utilisent Skype pour contacter les médias en Grèce. Même dans le sud et l’est du pays occupés par les Russes, les citoyens ordinaires filment ce que font les Russes et ce que les forces ukrainiennes font aux Russes. Cependant, à quelques kilomètres au nord de Kiev, au cours d’une attaque horrible et soutenue contre la population civile, nous n’avons rien d’autre que le silence jusqu’à ce que la presse publie l’histoire. C’est étrange.

Il y a quelque chose de plus étrange encore. La couverture médiatique nous donne l’impression que les soldats ukrainiens qui avancent dans ces villes satellites de Kiev sont confrontés à cette horreur. La plupart des photos que nous avons montrent clairement la nature publique de ces crimes. Quiconque se rendait à Boutcha allait voir la scène du crime. Rien de tout cela n’était caché. C’est exactement ce que Rudenko avait écrit : dès que les forces russes ont commencé à se retirer de la région, des photos et des vidéos horribles ont commencé à affluer. On peut donc supposer que les forces russes ont commencé à se retirer de Boutcha en fin de soirée le samedi 2 avril et que les photos ont commencé à affluer vers Rudenko et ses collègues de The Kyiv Independent peu de temps après. Mais non, ce n’est pas ce qui s’est passé.

Les forces russes ont commencé à quitter Boutcha Irpin et l’Hostomel dans l’après-midi du mercredi 30 mars, soit trois jours avant que ces horribles vidéos et images ne commencent à "affluer" dans les médias ukrainiens. Les militaires russes avaient entièrement quitté la ville de Boutcha à 16h31 le 1er avril, car c’est à ce moment-là qu’Anatoliy Fedoruk, le maire de Boutcha, s’est tenu devant l’hôtel de ville et a déclaré la "libération" de la ville et l’a publié sur la page Facebook officielle du conseil municipal de Boutcha. Il va donc de soi que les survivants du massacre et les soldats ukrainiens qui arrivent auraient vu les scènes horribles dans les rues et les auraient signalées - mais non. En fait, M. Fedoruk ne dit rien des corps qui jonchent les rues dans son discours de libération en ligne. Ce n’est que vingt-quatre heures plus tard qu’un massacre est porté à l’attention de la presse. Étrange.

Il est clair que nous avons quelques heures à remplir ici. Les Russes partent dans l’après-midi du 30 mars, aucun rapport sur un massacre ne provient de la ville - pas même du maire qui est effectivement à Boutcha le 1er avril, et puis le soir du 2 avril, nous avons un massacre. Cela fait plus de soixante-douze heures que personne ne signale un massacre et que les forces ukrainiennes contrôlent la ville. Le maire est en ville et les habitants retournent dans les rues, et personne - personne - ne parle de massacre. Il y a peut-être une ou deux vidéos, prises par des personnes traversant la ville en voiture, dans lesquelles des corps sont visibles sur la route. Mais il n’y en a peut-être que trois ou quatre, et c’est une zone de guerre active. Il est difficile d’associer ces vidéos aux images ultérieures de massacres à grande échelle.

Selon le New York Times, dont le photojournaliste Daniel Berehulak était sur le terrain, l’une des premières unités ukrainiennes à entrer dans Boutcha était le bataillon ultra-nationaliste Azov. Lors d’un déplacement avec le bataillon Azov, on peut lire le commentaire accompagnant la photo :

Des soldats ukrainiens du bataillon Azov marchent parmi les restes d’un convoi militaire russe dans la ville de Boutcha, récemment libérée, samedi, juste à l’extérieur de la capitale après le retrait des Russes. Les habitants des environs ont pris la nourriture distribuée par les soldats ukrainiens. Beaucoup n’ont pas reçu de nourriture, ni d’électricité ou de gaz pour cuisiner, depuis plus d’un mois. Des résidents plus âgés se tiennent près d’un corps abandonné sur le trottoir.

Pendant toute la matinée du 2 avril, il y avait des cadavres, mais pas assez pour suggérer qu’un massacre avait eu lieu. Le New York Times ne fait aucune mention d’un massacre de civils - et il a accès à la ville et aux habitants. La détresse est évidente et les gens, en particulier les personnes âgées et les infirmes, souffrent énormément. Mais il n’y a aucune indication d’un massacre, avec charniers, sites d’exécution, victimes de viols, etc. Non, tout cela est absent. Nulle part dans la ville, Berehulak n’a la moindre indication d’un massacre de la population civile et, étant donné sa haine idéologique des Russes, on pourrait penser que si une telle chose était connue ou même si une rumeur circulait, les soldats du bataillon Azov n’auraient été que trop heureux de la partager.

Une chose très intéressante se produit alors le 2 avril, quelques heures avant qu’un massacre ne soit porté à l’attention des médias nationaux et internationaux. Le site en ligne de l’Institut Gorshenin, financé par les États-Unis et l’Union européenne, Лівий берег, annonce que :

Les forces spéciales ont commencé une opération de nettoyage dans la ville de Boutcha dans la région de Kiev, qui a été libérée par les forces armées de l’Ukraine. La ville est en train d’être débarrassée des saboteurs et des complices des forces russes.

L’armée russe a maintenant complètement évacué la ville, ce qui fait penser à des représailles. Les autorités de l’État parcourent la ville à la recherche de "saboteurs" et de "complices des forces russes". La veille encore, Ekaterina Ukraintsiva, représentante de l’autorité municipale, est apparue dans une vidéo d’information sur la page Telegram de Boutcha Live, vêtue d’un treillis militaire et assise devant un drapeau ukrainien, pour annoncer " le nettoyage de la ville ". Elle a informé les habitants que l’arrivée du bataillon Azov ne signifiait pas que la libération était achevée (mais elle l’était, les Russes s’étant totalement retirés) et qu’un "nettoyage complet" devait être effectué. Avant de signer, elle a demandé aux habitants de rester dans leurs abris et de ne pas circuler dans les rues. Soit dit en passant, ce message a été diffusé sur les médias sociaux. Cela met fin à l’idée que les témoins des massacres qui auraient été commis par les Russes ne pouvaient pas communiquer avec le monde extérieur. Ils le pouvaient, et nous avons de nombreuses preuves de discussions en ligne au sein de Boutcha pendant cette période - seulement, nous n’avons aucune preuve d’un massacre.

À ce stade, quelque part dans l’après-midi et en début de soirée du samedi 2 avril, les troupes du bataillon Azov et les forces spéciales du régiment SAFARI se trouvent à l’intérieur de la ville et mènent une opération spéciale de ratissage à la recherche de saboteurs et de complices. On dirait bien que quelques civils vont être tués. A partir de ce moment, il y a une absence presque totale de sources à l’intérieur de Boutcha, sauf une. Tous les autres habitants de la ville ont reçu l’ordre de quitter les rues et ont été informés qu’une opération militaire allait avoir lieu autour d’eux. Ils doivent s’attendre à de nouveaux tirs. Puis une source supplémentaire, la seule source de la fenêtre temporelle entre le début de l’opération de ratissage et la nouvelle d’un massacre arrivant dans les médias : Sergiy Korotkikh, chef de la défense territoriale nazie à Boutcha, a partagé sur Telegram une courte vidéo de trente secondes montrant des troupes du bataillon Azov marchant dans une rue déserte et un fragment de conversation :

Ces gars-là, sans brassard bleu, on peut leur tirer dessus ?
Bien sûr, putain !

C’est tout. Ce que nous savons ensuite, c’est qu’il y a eu un massacre. Toutes les preuves vidéo et photographiques sont à Londres, Berlin, New York et Washington à la tombée de la nuit et des images horribles affluent dans les bureaux des médias ukrainiens à Kiev. Les faits sont tous connus et une page Wikipedia est en ligne dès que la presse publie l’histoire. Il s’agit d’un crime massif contre la population civile perpétré par l’armée russe. Mais l’armée russe est partie plusieurs jours auparavant, aucune enquête médico-légale ou juridique n’a été menée et il n’y a pas un seul témoin oculaire. Mais qui a besoin d’une procédure en bonne et due forme quand on est en guerre ?

Jason Michael McCann  Blog Le Grand Soir

Traduction "La seule chose que Boutcha révèle *pour le moment* est que les médias n’ont rien retenu des leçons du passé" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

Ukraine – Le massacre de Boutcha, un Timisoara à l’ukrainienne ?

Le 3 avril 2022, les autorités ukrainiennes et les Occidentaux ont accusé la Russie d’avoir commis un massacre sur des civils de Boutcha, une localité située en périphérie de Kiev. Mais plusieurs incohérences indiquent que le massacre de Boutcha est un épisode digne de l’affaire des charniers de Timisoara (un cas d’école de désinformation).

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Pour comprendre ce qui s’est réellement passé, il faut reprendre la chronologie des événements.

Le 30 mars 2022, l’armée russe se retire de Boutcha, dans le cadre du redéploiement des troupes vers le théâtre principal des opérations, à savoir le Donbass. Alexandre Kots, un journaliste qui était avec les troupes russes à Boutcha dit même que l’armée russe avait commencé à se retirer de cette zone déjà plusieurs jours avant, et que le 30 mars est juste la date à laquelle les derniers soldats sont partis. L’armée ukrainienne n’a pas réalisé immédiatement que l’armée russe était partie et a continué à bombarder la zone pendant plusieurs jours, ce qui a pu provoquer des pertes civiles.

Le 31 mars 2022, le maire de Boutcha, Anatoli Fedorouk, enregistre une vidéo, où il exprime sa joie concernant le départ des forces armées russes de sa ville. À aucun moment dans la vidéo il ne parle de massacre de civils. Le maire affiche un grand sourire et parle de victoire, etc. Pas un mot sur un éventuel massacre àBoutcha, pas un mot sur des pertes civiles. Rien. Ce qui est pour le moins étrange.

Dans le même temps, la chaîne Telegram Bucha Live, qui parle de l’actualité de Boutcha ne mentionne aucun massacre de civils, ni le 29, ni le 30, ni le 31 mars 2022. Il n’y a rien sur cette chaîne avant l’éclatement du scandale public. Plutôt bizarre non pour une chaîne censée être au courant de ce qui se passe localement.

Le 1er avril 2022, une vidéo est publiée sur Twitter par un compte appartenant à une Ukrainienne, qui dit l’avoir reçue de son frère. On y voit clairement des corps gisant dans la rue, mais aussi à 8 secondes on voit très clairement à droite de la route un cratère bien frais, sûrement laissé par un obus de mortier. Or plusieurs corps sont à quelques mètres à peine de ce cratère, ce qui semble clairement indiquer que ces civils sont morts à cause d’un bombardement récent (et donc un bombardement de l’armée ukrainienne) et non d’une balle dans la tête (ils ne sont d’ailleurs pas ligotés contrairement à d’autres corps).

Le 2 avril 2022, la police ukrainienne publie une longue vidéo de leur périple dans Boutcha, où on ne voit qu’un seul corps dans l’ensemble des rues visitées (au début de la vidéo-, et au vu de l’état de ce dernier, il est évident qu’il a été tué par un bombardement.

Cette vidéo fait tellement tache dans le narratif que certains en Ukraine le disent publiquement.

« Notre source au sein du cabinet présidentiel a déclaré qu’il y a un grand scandale à Bankova à propos de la vidéo de la police nationale, qui a été mise en ligne sur l’instruction d’Anton Guerachtchenko sur le nettoyage de Boutcha. C’est cette vidéo qui présente de fortes divergences avec les images des résidents assassinés, qui a fait le tour du monde hier, mais qui a été réalisée deux jours après le nettoyage et n’a pas été incluse dans le rapport de la police nationale, qui soulève aujourd’hui des questions. M. Arestovitch considère les actions de M. Guerachthchenko comme une provocation délibérée, car la vidéo soulève de nombreuses questions quant à la raison pour laquelle il n’y a pas de morts dans les rues et que le maire ne fait que rendre compte de l’opération de nettoyage  », peut-on lire dans ce post.

Le même jour, le 2 avril 2022, le chef de la défense territoriale de Kiev, Sergueï Korotkikh, surnommé Botsman (qui a combattu dans le régiment néo-nazi Azov), publie plusieurs vidéos du travail de « ses gars ». Dans la deuxième vidéo de son post, à 6 secondes on entend clairement un des gars demander s’il peut tirer sur les « hommes qui n’ont pas de brassard bleu » (brassards de l’armée ukrainienne). Ce à quoi son commandant (Botsman) répond positivement.

Or, un certain nombre de corps, dont ceux se trouvant dans la fameuse « cave de torture », portent des brassards blancs, typiques des civils vivant dans une zone sous contrôle russe (ces brassards servent à indiquer qu’ils ne sont pas hostiles), et qui font écho à ceux de l’armée russe en Ukraine.

De plus, si on regarde la chaîne Telegram de Botsman, on voit clairement que les premières photos de gens morts ET ligotés, ne datent que du 2 avril, c’est-à-dire quand Botsman et ses hommes sont déjà sur place avec la police ukrainienne pour (et je cite là le média ukrainien LB.ua, dans un article du 2 avril 2022) nettoyer la ville « des saboteurs et complices des forces russes » !!!

Si on met ça en rapport avec la question du soldat de l’équipe de Botsman sur le fait de pouvoir tirer sur les hommes ne portant pas un brassard bleu, le scénario commence à devenir plus clair.

Soulignons les autres incohérences. Rien que sur les chiffres, personne n’est d’accord. La procureure générale Venediktova annonce 410 corps, le maire de Boutcha a déclaré à l’AFP par téléphone 280 corps trouvés dans les fosses communes, l’AFP qui elle-même ne parle que de 24 corps vus, et Associated Press annonce 20 morts dans les rues.

Si on regarde les différents corps quatre localisations différentes se dessinent :

– La rue Iablonskaya, où une vingtaine de civils ont été tués, vraisemblablement par des bombardements de l’armée ukrainienne sur Boutcha après le départ des soldats russes. Ils ont été laissés sur place jusqu’au 3 avril 2022. Un reportage de la BBC nous éclaire à ce sujet. À 16 secondes, le cameraman filme un obus de mortier encastré dans l’asphalte. Une fois géolocalisé, on se rend compte que cet obus vient du sud, c’est-à-dire de l’endroit où se trouvait l’armée ukrainienne !

 

Carte montrant l'origine des tirs dans la rue Iablonskaya

– La fosse commune située près de l’église Saint Andreï. La tranchée a été creusée par les autorités municipales en concertation avec les troupes russes, pour y enterrer des civils morts lors des échanges de tirs entre l’armée russe et l’armée ukrainienne. Et cette tranchée ne date pas du 30 ou 31 mars, mais de la mi-mars comme le prouve cette vidéo datée du 13 mars, où on voit que les corps ont été enterrés décemment. La vidéo dit d’ailleurs clairement que les gens enterrés sont morts à cause des bombardements. Rien à voir donc avec des civils exécutés par l’armée russe. Il y aurait 67 corps dans cette fosse commune d’après la vidéo.

– Il y a neuf corps près de, et dans, un bâtiment qui aurait abrité les forces armées russes. Un des morts a les mains attachées dans le dos avec du ruban adhésif et du film alimentaire (méthode typique des Ukrainiens, visible sur toutes les vidéos de personnes attachées à des poteaux avant d’être frappées, qui circulent activement sur internet depuis plusieurs semaines). Un des corps montre aussi de manière visible une blessure par balle au genou, méthode de torture utilisée par les Ukrainiens contre les soldats russes capturés (torture qu’ils ont eux-mêmes filmés).

Massacre de Boutcha

Homme blessé au genou

– Des photos de civils morts sur l’autoroute de Jitomir. Il s’agit en fait du même endroit où une vidéo a été filmée le 7 mars montrant une fusillade impliquant les membres des fameux bataillons de défense territoriale.

Enfin pour finir d’achever le tableau, dans une interview donnée au média Meduza (classé comme agent étranger en Russie), une femme vivant à Boutcha et membre de la défense territoriale (donc pas une pro-russe), dit elle-même que « les personnes allongées sur Iablonskaya sont mortes à cause de tirs chaotiques », et elle ne rapporte aucun cas de tir des soldats russes sur des civils pendant le temps où ils contrôlaient la ville. Plutôt bizarre.

Si on prend maintenant toutes ces informations, et qu’on analyse ce qui ressort de tout ça, voici le scénario qui se dessine :

– Le 30 mars 2022 l’armée russe retire ses derniers soldats de Boutcha. Mais l’armée ukrainienne ne s’en rend pas compte immédiatement et continue de tirer sur la ville pendant plusieurs jours, et entre autre la rue Iablonskaya où se trouvait un bâtiment occupé par les troupes russes.

– Le 31 mars 2022 le maire de Boutcha fait une vidéo pour célébrer la libération de la ville, et ne mentionne pas de civils massacrés par les troupes russes ou de corps visibles dans les rues.

– Le 1er avril 2022, les corps de la rue Iablonskaya sont filmés depuis une voiture et la vidéo est publiée tard le soir sur Twitter. Ce qui veut dire que ces personnes sont certainement mortes le 31 mars (après l’heure de tournage de la vidéo du maire) ou le 1er avril (avant l’heure de tournage de la vidéo montrant les corps).

– Le 2 avril 2022, la police ukrainienne filme les rues de Boutcha et seul un corps manifestement tué par un bombardement apparaît en début de vidéo. Aucune mention de massacre, ni même des morts de la rue Iablonskaya. Pourtant l’information est connue puisqu’une vidéo circule déjà depuis la veille. Mon hypothèse est que la police ukrainienne n’a pas voulu montrer les corps car ces civils ont été tués par des bombardements de l’armée ukrainienne et pas par les troupes russes. La police aurait donc chercher à éviter de mettre en avant ce crime de l’armée ukrainienne envers sa propre population. Il semble que la police ukrainienne n’a pas eu l’idée d’exploiter ces morts pour en faire porter la responsabilité à la Russie. Ce qui lui vaut des remontrances.

– Le 2 avril 2022 toujours, l’équipe de combattants ukrainiens de Botsman arrive aussi à Boutcha avec la police ukrainienne pour débusquer d’éventuels saboteurs ou complices des troupes russes. Les troupes de Botsman reçoivent l’autorisation de tirer sur les hommes ne portant pas un brassard bleu. Les troupes ukrainiennes auraient alors capturé, torturé et tué plusieurs civils qu’ils considéraient comme ayant collaboré avec les Russes. C’est à ce moment-là qu’apparaissent des photos de civils torturés et tués avec les mains attachés dans le dos, dont la mort est attribuée aux Russes. Pareil pour les civils qui avaient été enterrés dans la fosse commune près de l’église à la mi-mars, et ce alors qu’ils sont morts lors de bombardements et pas du tout exécutés par les soldats russes.

Si on met bout à bout les 67 civils enterrés dans la fosse commune, la vingtaine de corps dans la rue Iablonskaya, et les neuf près et dans le bâtiment où s’étaient installés les soldats russes, on est très loin des 410 corps annoncés par les autorités ukrainiennes. Des civils sont morts à Boutcha, mais la plupart l’ont été lors des bombardements de la ville, y compris lors de bombardements menés par l’armée ukrainienne, et neuf ont été manifestement torturés et assassinés par les troupes ukrainiennes pour collaboration avec les troupes russes.

Comme on peut le voir cette affaire du massacre de Boutcha ressemble furieusement à celle des charniers de Timisoara, mais à la sauce ukrainienne. Il est clair qu’il faut une enquête internationale impartiale et rapide sur ce qui s’est passé à Boutcha. Mais il semble que cela n’est pas à l’ordre du jour, les Occidentaux refusant la demande de la Russie d’organiser une réunion urgente du Conseil de Sécurité de l’ONU sur ce qui s’est passé à Boutcha.

Christelle Néant

Voir l'article sur Donbass Insider

 


 


 

Publié par El Diablo

 


La Chine à l’UE : cause toujours , tu m’intéresses…

On rappelle que pour l’institut de recherche en économie Bruegel, le coût à court terme de la réduction de la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie pourrait atteindre 100 milliards d’euros dont 50 milliards d’euros pour la reconstitution des réserves de gaz naturel, 25 milliards d’euros pour les coûts supplémentaires d’importation de gaz non russe et 25 milliards d’euros pour les coûts de distribution interne dans l’UE. Autant dire que les injonctions des USA et de leurs larbins en Europe mettent le grand patronat dans l’embarras. Et pour couronner le tout, les conséquences économiques et sociales des sanctions se font déjà ressentir. Aussi les coups d’épée sont-ils entrés dans l’eau et les menaces des fantoches n’ont fait trembler personne. Le Monde a titré « Dialogue de sourds entre la Chine et l’Union Européenne. Les Européens ont vainement tenté, lors d’un sommet virtuel organisé vendredi, d’impliquer Pékin dans la recherche d’une solution au conflit. Mais cette rencontre n’a fait bouger aucune ligne. » Côté chinois on lit « La partie UE a présenté ses vues et ses positions sur la situation actuelle en Ukraine. » Façon diplomatique de dire : cause toujours tu m’intéresses. (note de Xuan pour histoireetsociete)

L’ambassade de Chine en France a fourni quelques indications intéressantes sur les propositions chinoises. Ci-dessous une partie de l’intervention de Xi Jinping :

… 

Ø Premièrement, promouvoir les pourparlers de paix. La Chine soutient l’UE dans ses efforts visant le règlement politique de la question ukrainienne et joue depuis toujours son rôle en faveur de la paix et du dialogue. Les pourparlers de paix sont la seule issue possible pour éviter l’escalade de la tension. La communauté internationale doit continuer de créer des conditions et un environnement favorables aux négociations entre la Russie et l’Ukraine, dégager de l’espace pour le règlement politique et s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’attiser les tensions.

Ø Deuxièmement, prévenir une crise humanitaire de plus grande ampleur. La Chine a avancé une initiative en six points sur la situation humanitaire en Ukraine et fourni plusieurs lots d’aides humanitaires d’urgence à l’Ukraine et des matériels aux pays européens ayant accueilli de nombreux réfugiés. La Chine est prête à maintenir la communication avec la partie européenne pour prévenir ensemble une crise humanitaire de plus grande ampleur.

Ø Troisièmement, construire une paix durable en Europe et sur le continent eurasiatique. La crise ukrainienne tire ses origines dans les tensions sécuritaires régionales accumulées en Europe au fil des ans, et la solution de fond consiste à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes de toutes les parties concernées. Aujourd’hui, il faut rejeter la mentalité de la guerre froide dans la construction de l’architecture mondiale et régionale de la sécurité. La Chine soutient l’Europe, surtout l’UE, dans leurs efforts pour jouer un rôle majeur. Elle soutient le développement d’un dialogue entre l’Europe, la Russie, les États-Unis et l’OTAN pour affronter les tensions accumulées depuis des années et y trouver des solutions, en vue d’une architecture sécuritaire équilibrée, effective et durable en Europe

Ø Quatrièmement, éviter l’amplification du conflit local. La crise ukrainienne doit être gérée de manière adéquate. Il ne faut pas prendre le mauvais remède, ni s’attaquer à un aspect en négligeant les autres, ni prendre en otage le monde entier, et encore moins faire payer le prix lourd aux peuples du monde. Plus la situation est dangereuse et urgente, plus il est important de garder la lucidité et le sang-froid. L’actuelle architecture économique mondiale s’est construite grâce aux efforts de tous les pays depuis de longues années. C’est un ensemble indissociable. Toutes les parties doivent préserver cet acquis. Il ne faut pas bouleverser à la légère le système économique mondial existant, et encore moins politiser et instrumentaliser l’économie mondiale ou l’utiliser comme une arme pour provoquer de graves crises dans le monde sur les plans financier, commercial, énergétique, scientifique, technologique, alimentaire et des chaînes industrielles et d’approvisionnement. Beaucoup craignent que la situation actuelle ne réduise à néant les fruits obtenus dans la coopération économique internationale au cours des décennies. Et si la situation continue de se dégrader, il faudra des années, des décennies voire plusieurs décennies pour remettre les choses sur les rails. La Chine et l’UE doivent œuvrer à gérer la situation, à éviter le débordement de la crise, et surtout à préserver la stabilité du système, des règles et des fondements de l’économie mondiale et à renforcer la confiance. Les deux parties pourront mener une coordination et une coopération dans ce sens.”...

Les dirigeants européens, baïonnette au canon, s’attendaient à une âpre confrontation.

Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel avaient prévu de dire au président chinois Xi Jinping que “la guerre n’est pas dans l’intérêt de la Chine”, ”le fait de fournir des armes à la Russie et de l’aider à contourner les sanctions aura un impact sur les relations entre l’UE et la Chine » et que l’impact pourrait inclure des sanctions.

Michel, convaincu que le « soutien de Pékin à l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine avait conduit les 27 États membres de l’UE à s’unir après des années de désaccord et à adopter une “position ferme” à l’égard de la Chine » prédisait que “Ce sera le sommet le plus difficile auquel nous ayons jamais participé”.

Enfin le Premier ministre finlandais Sanna Marin péremptoire : “Nous devons nous assurer que la Chine est du bon côté de l’histoire.”

Mais sauf cette unité de façade, la forteresse européenne est construite sur des sables mouvants. Divisée sur l’interdiction des importations de pétrole russe, entre l’Allemagne et la Hongrie d’un côté, la Lettonie et la Pologne de l’autre, divisée dans sa dépendance au gaz russe (Allemagne 53 %, Pologne 81 %, Finlande 100 %, Estonie 100 %, Lettonie 97 %, Slovaquie 86 %, Hongrie 78 % en 2021), déjà divisée sur les réfugiés et sur les vaccins, divisée sur des questions d’idéologie et d’éthique, mais divisée de nouveau pour savoir qui va récupérer les réfugiés ukrainiens.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré : « La question de l’embargo sur le pétrole n’est pas une question de ce que nous voulons ou ne voulons pas, mais une question de combien nous dépendons du pétrole. Elle a souligné que l’Allemagne n’est pas le seul pays de l’UE qui “ne peut pas arrêter les importations de pétrole en un jour”.

Effectivement la Fédération des Industries allemandes se trouve face à un choix cornélien. Son président Siegfried Russwurm, déclarait le 23 mars : “L’industrie allemande met en garde la communauté des États européens contre des réactions précipitées aux conséquences incalculables dans la suite de la gestion des sanctions.”

D’un côté il appelle à devenir moins dépendante du gaz russe au plus vite, à forger de nouveaux partenariats énergétiques et s’approvisionner en gaz naturel liquéfié auprès d’autres pays, dont les États-Unis en particulier.

Et simultanément : « Un boycott de l’approvisionnement en gaz russe menace de déchirer l’UE. Le réseau gazier européen n’a pas encore été conçu pour des flux de gaz d’ouest en est. Il n’est pas clair si, en cas d’arrêt des livraisons de gaz russe, le gaz liquéfié débarquant aux Pays-Bas ou en Belgique se retrouverait en République tchèque ou en Slovaquie. Un embargo sur le gaz entraînerait des interruptions de production, des pertes d’emplois et, dans certains cas, des dommages massifs aux installations de production. »


Le maire de Dnipro appelle à tuer des Russes dans le monde entier “en aussi grand nombre que possible”.

La Russie proteste avec énergie et colère contre la nouvelle mise en scène ukraino-occidentale concernant un charnier dans la ville de Boutcha, cette mise en scène est selon eux destinée à masquer les véritables nazis qui avec l’aide des occidentaux continuent à diffuser leur haine anti-russe comme ce maire de Dnipro, Filatov adjoint de Kolomoïsky, et à ce titre soutien des bataillons néo-nazis Azov, Aïdar et autres, le même oligarque parrain de ZELENSKI (et de BHL). Cette mise en scène est destinée au public occidental pour éviter de répondre aux questions sur les laboratoires d’armes biologiques et l’implication directe du fils Biden dans cette affaire, ou même la présence de Français dans la formation des bataillons. Voire il existe tout un courant radical qui veut faire capoter les négociations et va jusqu’à l’assassinat des négociateurs, ou la fabrication de faux charniers comme à TIMISOARA; si vous ne lisez pas histoireetsociete vous ignorerez complètement ce contexte mais serez indignés par la barbarie supposée des Russes. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/news/2022/4/3/1151838.html

Le chef de la ville de Dnipro (anciennement Dniepropetrovsk), Borys Filatov, a déclaré que les Ukrainiens ont pleinement le droit moral de tuer des Russes partout dans le monde “en aussi grand nombre que possible”. Auparavant, le Comité d’enquête russe a ouvert une procédure pénale à l’encontre d’un présentateur de télévision ukrainien qui a appelé au meurtre en masse de Russes, y compris d’enfants.

” Je vois à quel point la haine nous envahit tous, après ce que les sous-hommes ont fait dans la région de Kiev. Mais les torturés, les fusillés, les brûlés vifs ne peuvent être ramenés. Laissons la haine. Hélas, c’est incontrôlable”, a écrit Filatov sur Facebook*.

Selon lui, le temps de la “rage froide” est venu, et les Ukrainiens ont pleinement le droit moral “de tuer, calmement et avec un esprit complètement dégagé, ces non-humains maintenant dans le monde entier, en temps illimité et en aussi grande quantité que possible.” “Méthodiquement et sans héroïsme inutile”, a précisé Filatov.
Rappelons que depuis 2000, Boris Filatov a été impliqué dans des procès liés aux intérêts de l’homme d’affaires Igor Kolomoïsky, à la suite de quoi les médias ukrainiens ont commencé à le considérer comme un avocat à plein temps du groupe Privat.

En 2014, Filatov est devenu l’adjoint de Kolomoïsky, qui était alors président de l’administration régionale d’État de Dniepropetrovsk. À ce poste, il a activement interagi avec le leader du Secteur droit*, Dmytro Yarosh. Il est également connu pour sa déclaration scandaleuse de février 2014 sur “la manière de pacifier les protestations civiles” dans ce qui était alors encore la Crimée ukrainienne : “Donnez aux racailles des promesses (et) des garanties et pendez-les ensuite”.

VZGLYAD a précédemment rapporté que les médias et les politiciens occidentaux et ukrainiens diffusaient une nouvelle fausse histoire sur le massacre présumé de civils par l’armée russe dans la ville de Boutcha à Kiev. Moscou a décrit ce qui se passait comme une véritable guerre d’information militaire contre la Russie. Le ministère russe de la Défense a qualifié les documents présentés par les autorités ukrainiennes de “nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux”.

Ce n’est pas la première fois que des politiciens et des personnalités ukrainiennes appellent à la violence contre des citoyens russes. À la mi-mars, sur la chaîne de télévision ukrainienne 24, le présentateur Fakhrudin Sharafmal a cité le criminel nazi Adolf Eichmann et a appelé au meurtre d’enfants russes. En réponse, le Comité d’enquête russe a ouvert une procédure pénale à l’encontre du présentateur de télévision, trouvant dans ses propos “des indices de crimes au sens de l’article du Code pénal russe (actions visant à inciter à la haine ou à l’inimitié, ainsi qu’à humilier une personne ou un groupe de personnes en raison de leur nationalité ; réhabilitation du nazisme – approbation des crimes établis par le verdict du Tribunal militaire international)”.

Commentant les déclarations de l’ancien ministre ukrainien des infrastructures, Volodymyr Omelian, qui a publiquement affirmé qu'”un bon Moskal est un Moskal mort”, l’analyste politique Volodymyr Kornilov a souligné que les discours de haine entendus ne peuvent s’expliquer exclusivement par des réactions post-traumatiques.

"Ces politiciens détestaient la Russie il y a un an, et il y a trois ans, et avant cela, ils rêvaient de voir les ruines des villes russes.

C’est pourquoi ils appellent toujours à tuer tous les Russes”, a souligné Kornilov.

La Russie a lancé une opération militaire spéciale en Ukraine le 24 février. Le dirigeant russe Vladimir Poutine a déclaré que les plans de Moscou n’incluaient pas l’occupation de territoires ukrainiens, l’objectif étant de dénazifier et de démilitariser le pays. En outre, un certain nombre de conditions politiques ont été posées aux autorités de Kiev : fixation législative du statut de pays non aligné de l’Ukraine avec interdiction totale de l’installation de bases militaires et de systèmes d’armes de choc de l’OTAN sur son territoire, jugement des criminels nazis qui ont commis des crimes contre des citoyens ukrainiens et du Donbass ces dernières années, reconnaissance de la Crimée comme étant russe et des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk comme étant des États i