- Le lien pour signer la pétition pour sortir de l'étranglement de la dette et mieux utiliser l'argent public de la BCE:
https://www.change.org/p/g%C3%A9rard-darmanin-dette-de-la-sncf-l-argent-de-la-bce-pour-les-services-publics-pas-pour-la-finance
Dette de la SNCF : l’argent de la BCE pour les services publics, pas pour la finance !
Le président de la République a annoncé que l’État reprendrait « pour
partie, progressivement » la dette de la SNCF à partir de 2020. Cela ne
permet pas de répondre aux exigences de développement du service public
ferroviaire. En outre, aucun projet réel de développement du transport
ferroviaire au service des besoins sociaux et écologiques, des besoins
des gens comme des territoires, n’est présenté par le gouvernement.
Il faut libérer la SNCF du coût excessif de la dette.
Selon le dernier rapport sur les comptes des transports, sur l’ensemble
des dépenses liées au transport ferroviaire en 2016, 2,7 milliards sont
allés aux banques et aux assurances, pour l’essentiel en charges
financières. C’est presque un tiers de la masse salariale ! Le coût
élevé de la dette contractée par le passé sur les marchés financiers
(sur 50,8 milliards empruntés par SNCF Réseau, 46,4 milliards l’ont été
par émissions d’obligations), et les intérêts qu’ils continuent d’exiger
pour les nouveaux emprunts de la SNCF leur permettent de pomper les
richesses créées par les cheminots et la SNCF et empêchent son
développement (2 % d’intérêts pendant 30 ans, c’est beaucoup !). La
reprise de la dette par l’État doit s’accompagner d’une renégociation et
d’une conversion en une dette à très long terme et à taux très bas,
proche de 0 %, sinon cela reporte la charge sur les contribuables,
c’est-à-dire, pour l’essentiel, sur les salariés et retraités. La Caisse
des dépôts pourrait être chargée de cette opération pour laquelle, en
tant qu’établissement de crédit, elle peut demander un refinancement à
la BCE.
Mais il faut aussi financer de nouvelles dépenses pour le service public ferroviaire de voyageurs et de fret :
nouveaux investissements dans le matériel et les infrastructures,
embauches, R&D... C’est indispensable pour faire face à l’état
dégradé des infrastructures, à l’engorgement des transports urbains, à
l’engorgement des routes par les poids lourds, à l’arrivée de nouvelles
technologies économes en énergie pour lutter contre le réchauffement
climatique, au besoin de cohérence entre les systèmes de transports à
l’échelle de l’Europe, au besoin de relever le défi des données
numériques dans un secteur – les transports ferroviaires – où elles
jouent un rôle stratégique, au besoin de consolider le statut des
cheminots et même de l’étendre aux salariés du transport routier, aux
perspectives de développement de l’emploi et de création de richesses
dans toutes les activités liées au transport ferroviaire, dont sa
filière industrielle et de services. En outre, ces investissements
donneront une impulsion à la demande et à l’activité économique.
Nous pensons que la question du manque de moyens et de financements est ce qui est commun à tous les services publics : l’hôpital, les EHPAD et le système de santé n’en peuvent plus, l’Université est mise en demeure d’organiser la sélection et le tri sélectif, le système éducatif scolaire et secondaire sont asphyxiés, les collectivités locales
sont étranglées et leurs services publics, comme ceux de l’État,
peuvent de moins en moins faire face. Il faut les sortir de l’étau des
marchés financiers.
Il faut de l’argent pour développer ces services publics !
Où trouver les financements ? Au-delà d’une nécessaire contribution
fiscale incluant la lutte contre l’évasion et la fraude, arrêtons de
livrer notre endettement aux marchés financiers à qui l’État paye plus
de 40 milliards d’intérêts par an. La Banque centrale européenne (BCE)
injecte dans le même temps des centaines de milliards d’euros sur les
marchés financiers. Cet argent ne doit plus aller à la spéculation, aux
délocalisations ou aux destructions d’emploi. Si nos services publics
bénéficiaient pour leurs emprunts des mêmes conditions que les banques ―
à qui la BCE prête actuellement 760 milliards d’euros à des taux
compris entre 0 % et ‑0,4 % pour des prêts à échéance de 4 ans ― ils
auraient les moyens de faire aujourd’hui les dépenses qui leur
permettraient de se développer, d’accroître les richesses produites dans
le pays, et ainsi de rembourser, progressivement dans l’avenir, une
dette rendue utile et efficace. Ils auraient les moyens d’une gestion
démocratique, plus proche des usagers pour mieux répondre à leurs
besoins et pour réussir la transition écologique. Oui, un euro employé
pour les services publics dans ces conditions, c’est un euro efficace !
Le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe doivent mobiliser les institutions financières pour cela.
Ce dispositif français serait une première étape ouvrant la voie à la
création d’un Fonds de développement économique, social et écologique
européen solidaire qui financerait, avec l’argent prêté par la BCE, des
projets démocratiquement décidés dans chaque État européen pour le
développement des services publics.
Nous souhaitons ouvrir la discussion en ce sens avec tous les
pays de l’Union européenne (acteurs sociaux, intellectuels, sociétés
civile, forces politiques…) d’autant plus que partout le besoin de développer les services publics est criant.
Dans l’immédiat, nous demandons :
- Des négociations autour d’un véritable plan d’avenir pour le transport ferroviaire ;
- Un plan d’urgence d’investissement matériel et humain financé à un taux très bas, proche de 0 % par la Caisse des dépôts (CDC) et les banques publiques (BPI France, Banque postale, …) pour les services publics ;
- Que la Banque centrale européenne (BCE) appuie ce plan en attribuant à ce pôle public bancaire et pour les services publics une partie des milliards qu’elle crée chaque mois, comme le permet l’article 123.2 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, au lieu de les injecter sur
- les marchés financiers.