Syrie: un menteur nommé Macron
mercredi 11 juillet 2018, par Comité Valmy
Syrie : un menteur nommé Macron
C’est devenu une habitude : le godelureau de l’Élysée
fait le paon au château de Versailles. Brasseur d’air inusable, le
freluquet fait des phrases, il pérore dans le vide. Comme un
télévangéliste, il brandit de grands mots tout en agitant ses petits
bras. Une presse servile l’a tellement encensé qu’il a sans doute fini
par croire à son destin planétaire. “Macron sauve le monde”, titrait
Challenges en mai 2017 au sujet d’un sommet européen que son
insignifiance a condamné à l’oubli. Mais ce n’était que le hors d’œuvre.
On eut droit, par la suite, à un véritable morceau d’anthologie.
“Macron : naissance d’un chef de guerre”, osait Le Point à propos du
bombardement punitif de l’armée syrienne perpétré par les forces
aéronavales françaises le 14 avril 2018.
Cet audacieux hebdomadaire oubliait de préciser, au
passage, que la moitié des missiles français avaient raté leur envol et
que les autres avaient manqué leur cible. Quant au prétexte de cette
agression militaire contre un État souverain, on sait désormais ce qu’il
vaut. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)
vient de publier son premier rapport consacré à l’attaque chimique
présumée contre la Ghouta orientale du 7 avril 2018. Résumant le
résultat de plusieurs mois d’investigations, ce document constate
“l’absence de gaz à effet innervant” et la “présence possible de
chlorine” sur les sites concernés.
Pas de gaz sarin, donc, et peut-être
un peu de chlorine. Bref, la montagne a accouché d’une souris.
Ajouté aux 17 témoignages oculaires présentés par la
diplomatie russe lors d’une conférence de presse boycottée par les pays
bellicistes, ce rapport, implicitement, tord le cou aux accusations
occidentales proférées contre Damas. A sa façon, il accrédite la thèse
d’une grossière manipulation organisée par les White Helmets, ces
petites mains si promptes à exécuter les basses besognes de l’ingérence
occidentale. La chlorine est une substance que l’on peut trouver à peu
près partout, et il a suffi d’en arroser les patients de l’hôpital de
Douma pour faire croire à une monstrueuse “attaque chimique”. C’est
cette supercherie que relatent, très précisément, ces nombreux témoins -
syriens - que les dirigeants occidentaux n’ont pas voulu entendre.
Que les experts de l’OIAC eux-mêmes aient refusé de
rencontrer ces témoins en dit long sur les efforts de leurs parrains
occidentaux pour amener ces experts aux conclusions voulues. Mais on ne
peut pas toujours nier les faits, et l’opération a fait chou blanc.
Occulté par les médias aux ordres du monde libre, cet effondrement de la
thèse occidentale sur les événements de la Ghouta est un événement
capital. Les Français ont la mémoire courte, mais ils se souviennent
d’un président qui affirmait détenir les preuves irréfutables d’une
attaque chimique perpétrée par l’armée syrienne contre les civils de
Douma. Alors, si ces preuves existent, où sont-elles ? Si l’OIAC -
dûment chapitrée - n’a pas su les trouver, c’est qu’il n’y en a pas.
M. Macron ayant affirmé qu’il avait de telles preuves en sa possession,
il n’y a qu’une conclusion possible : M. Macron est un menteur.
En clair, la France de Macron a bombardé la Syrie en
prétextant une attaque chimique fabriquée pour les besoins de la cause.
Son gouvernement a sciemment violé le droit international. Il s’est
rendu coupable d’un crime que même Hollande n’avait pas commis. A
vouloir calquer la politique française sur l’agenda américain, le Young
Leader élyséen a fait pire que son prédécesseur. Macron est une sorte de
Bush au petit pied : il fait de gros mensonges pour justifier ses
crimes. Satrape de l’empire, il est fier de recevoir les honneurs d’une
presse larbinisée qui le proclame “chef de guerre”.
Ce qu’on retiendra
de ce vaniteux décidé à briller en faisant le malheur des autres ? Qu’il
aura combattu deux peuples courageux - le peuple syrien et le peuple
yéménite - au côté des criminels wahhabites, fourriers de l’impérialisme
et banquiers du terrorisme.
Bruno Guigue
11 juillet 2018
11 juillet 2018
Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA, Haut fonctionnaire d’Etat français, essayiste et politologue, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire, chargé de cours en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines |