vendredi 21 juin 2024

LE MONDE UNIPOLAIRE OTANESQUE COMPTE SES JOURS

 

Pyongyang partagera avec Moscou ses obus, ses volontaires et son expérience face à Washington, par Dmitri Rodionov

L’accord est total autour de la proposition de Poutine d’exiger du Conseil de sécurité qu’il lève les sanctions iniques contre la Corée du Nord (justifiée par la plus infâme des propagandes de l’empire Murdoch devenu lettre d’évangile pour l’ensemble des relais médiatiques), la question au point où en sont les rapports de force dans le monde et le bellicisme occidental : faut-il exiger la levée des sanctions, des blocus ou les ignorer et agir comme si la “légalité” des Etats-Unis fondée sur l’illégalité de l’extraterritorialité des diktats américains et européens qui repose seulement sur le dollar et l’armada militaire, devait tout simplement ne plus être respectée. Le choix d’affronter en Ukraine l’OTAN de fait, et celui de la dédollarisation, l’entrée dans le port de la Havane et cette rencontre avec la Corée du nord puis du Vietnam sous l’œil bienveillant de la Chine dit le choix de la Russie … C’est assez fascinant parce que, comme nous le montrons aujourd’hui, on est à la fois dans une situation totalement inédite avec un monde multipolaire et de nouveaux équilibres sud-sud et ce monde nouveau détricote ce qui a pu s’installer depuis les années 59 y compris la “coexistence pacifique”, l’eurocommunisme, la querelle sino-soviétique, la chute de l’URSS, à partir du constat que l’on ne peut pas faire confiance à l’Occident, à l’empire américain et à ses vassaux… il faut le contraindre à abdiquer. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://svpressa.ru/politic/article/419406/

Quels avantages peut-on retirer de l’accord signé avec la RPDC ?

Le régime de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre la RPDC lancé par Washington doit être révisé, est convaincu Vladimir Poutine. “Je voudrais souligner que le régime restrictif indéfini du Conseil de sécurité de l’ONU à l’égard de la RPDC, inspiré par les États-Unis et leurs alliés, doit être réexaminé”, a déclaré notre président à l’issue des négociations avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Les clichés de propagande reproduits indéfiniment par l’Occident ne parviennent plus à masquer ses projets géopolitiques agressifs, y compris en Asie du Nord-Est, le dirigeant russe en est persuadé.

Il a noté que les évaluations de Moscou et de Pyongyang sur les causes profondes de l’escalade des tensions militaires et politiques coïncident. Il s’agit de “la politique de confrontation des États-Unis visant à étendre leur infrastructure militaire dans la sous-région, qui s’accompagne d’une augmentation significative de l’échelle et de l’intensité de divers exercices militaires impliquant la République de Corée et le Japon, dont les armées sont hostiles à la RPDC”.

Dans ce cas, pourquoi demander au Conseil de sécurité des Nations unies de lever les sanctions ? Nous devrions simplement cesser de les respecter. Le traité de partenariat stratégique global avec la RPDC, signé la veille à Pyongyang, implique lui-même la reprise d’une coopération scientifique et technique à part entière, qui est en cours depuis longtemps.

En outre, la clause du document sur les obligations des parties de s’entraider en cas d’agression peut s’appliquer à la SVO. D’autant plus que les discussions sur la possibilité que des volontaires nord-coréens participent aux opérations spéciales russes sont en cours depuis longtemps. Pourquoi ne pas commencer dès maintenant et l’annoncer bruyamment au monde entier ?

– Le régime de sanctions contre la Corée du Nord a été imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui interdit à Moscou de refuser officiellement de s’y conformer”, explique Pavel Feldman, professeur associé à l’Académie du travail et des relations sociales et candidat en sciences politiques.

– Au printemps dernier, la Russie a toutefois utilisé son droit de veto pour bloquer la prolongation des pouvoirs du groupe spécial de surveillance de l’ONU qui contrôlait la mise en œuvre des sanctions contre la RPDC.

En l’absence d’instruments efficaces de contrôle international, toute restriction internationale perd son sens. Même auparavant, il existait de nombreux vides juridiques qui permettaient de contourner les sanctions anti-coréennes. Par exemple, la Russie interdit toujours l’emploi officiel de travailleurs nord-coréens. Cependant, ces derniers peuvent très bien effectuer des “stages” ou des “pratiques de production” sur des chantiers d’Extrême-Orient.

“SP” : Même si les sanctions sont maintenues, le nouveau traité aura-t-il une incidence sur le développement de la coopération militaro-technique ? L’Occident nous accuse de fournir de la technologie à la Corée du Nord et d’y acheter des obus. Peut-être est-il temps de le faire ouvertement et d’intensifier les processus ?

– Pour mettre en place un système de coopération militaro-technique entre Moscou et Pyongyang, on peut s’inspirer du modèle d’interaction entre l’Iran et ses alliés régionaux et formations supplétives. Il n’y a pas lieu de rendre cela public. Ce type de contact aime le silence. Laissons les analystes occidentaux se creuser les méninges pour comprendre de quel type d’armes et de technologies nous parlons. La frontière entre nos pays n’est pas seulement terrestre, mais aussi maritime. L’Occident ne peut pas empêcher la circulation des marchandises à travers cette frontière.

“SP : Une autre question importante se pose à la lumière du déploiement par les États-Unis de missiles à courte et moyenne portée dans la région Asie-Pacifique. Ils ont déjà été placés aux Philippines. De toute évidence, le Japon et la Corée du Sud sont les prochains sur la liste. À cet égard, nous devons nous protéger d’une manière ou d’une autre. La RPDC ne serait-elle pas l’endroit idéal pour se défendre ? D’autant plus que Poutine a mis en garde les Américains contre la possibilité de frappes depuis les coins sensibles de la planète….

– Le renforcement militaire de Pyongyang dans la région Asie-Pacifique correspond indirectement aux intérêts de la Russie, car il oblige la Corée du Sud, les Philippines, Taïwan et le Japon à demander une assistance militaire aux États-Unis. Par conséquent, l’Ukraine ne recevra pas la quantité d’armes américaines sur laquelle elle compte.

L’ancien hégémon mondial manque déjà de ressources pour répondre aux besoins croissants de ses alliés. Il ne faut pas compter sur plus, car la Corée du Nord se trouve dans la zone de responsabilité internationale de la Chine, et le placement de missiles russes sur son territoire nécessite l’approbation de Xi Jinping. Toutefois, étant donné que les tensions mondiales continuent de s’accroître, Pékin pourrait non seulement approuver, mais aussi encourager une telle démarche.

“SP : Le traité entre la Russie et la RPDC peut être appliqué à la SVO. N’est-il pas temps d’envoyer des volontaires coréens en Ukraine ? Ils ne sont pas contre, n’est-ce pas ? Ils ont besoin d’expérience pour la future guerre avec le Sud.

– L’apparition d’unités de combat nord-coréennes dans la zone des forces de défense nord-coréennes semble être un scénario tout à fait naturel pour la suite des événements. Elles se battraient avec courage et désintéressement, car l’Ukraine moderne est devenue un champ de bataille entre l’impérialisme occidental et le mouvement anticolonialiste mondial.

En d’autres termes, toutes les conditions idéologiques sont réunies. Les volontaires nord-coréens n’ont même pas besoin de récompenses matérielles, et Kim Jong-un peut être payé pour leurs services par des livraisons d’énergie.

– Quant au dilemme des sanctions contre la RPDC, il faut comprendre que les autorités russes l’ont créé de leurs propres mains”, rappelle Andrei Dmitriev, rédacteur en chef d’APN Severo-Zapad. – La Fédération de Russie a voté au Conseil de sécurité des Nations unies l’interdiction de l’utilisation de la main-d’œuvre nord-coréenne, de la fourniture d’armes, d’équipements et de vecteurs énergétiques à la Corée du Nord. Ce sont des questions très sensibles pour Pyongyang. Et il est impossible de lever les sanctions. Personnellement, pour le juriste qu’est Vladimir Poutine, les questions de légitimité formelle ont toujours été importantes. Et il a lui-même critiqué à plusieurs reprises l’Occident pour avoir violé les normes du droit international. Que faire maintenant ?

L’issue semble avoir été trouvée. Les sanctions ont déjà été annulées de facto. En outre, il est dit que dans les conditions de l’envoi d’armes par l’Occident en Ukraine (et d’ailleurs, pas seulement l’Occident, mais aussi la Corée du Sud via la Pologne), Pyongyang et Moscou ont tout à fait le droit de coopérer sur le plan militaro-technique. Et c’est bien vrai. Par ailleurs, il était étrange de créer une telle collision, surtout en 2017, alors que la Russie elle-même était déjà sous le coup de sanctions pour la Crimée. Il n’en reste pas moins que la politique étrangère nationale a encore de forts échos des années 1990 et des années 2000, et qu’elle sent parfois clairement la doctrine Kozyrev…..

Mais beaucoup plus important est le traité de partenariat stratégique global conclu lors de la visite, selon lequel les deux pays se sont engagés à s’entraider en cas d’attaque venant de l’extérieur. Une offre sérieuse ! Il existe d’ailleurs un parallèle historique intéressant.

En 1961, la RPDC a signé un accord d’amitié et de coopération avec l’URSS. Cet accord prévoyait également une assistance militaire en cas d’agression. En 1968, des marins nord-coréens ont capturé le navire espion américain “Pueblo”, qui était entré dans les eaux territoriales du pays, ont fait prisonnier l’équipage et ont exigé des excuses. Les États-Unis ne voulant pas plier, ils envoient la 7e flotte dans la région et mobilisent les réservistes.

Pyongyang commence à se préparer sérieusement à la guerre, rouvre les abris antiatomiques dans les villes. Elle demande à l’URSS une assistance militaire. Leonid Brejnev ne veut absolument pas s’impliquer dans un conflit avec les États-Unis et les diplomates soviétiques doivent péniblement inventer la formulation du refus. Finalement, ils ont déclaré que le traité servait d'”instrument de paix” sur la péninsule et ont précisé qu’il n’y aurait pas d’assistance.

Quel effet cela a-t-il eu sur Kim Il Sung ? Aucun. Il a continué à exiger des excuses. Au bout d’un an ( !), les Américains ont cédé, se sont excusés et ont garanti que cela ne se reproduirait plus. C’est le seul précédent de ce genre dans toute l’histoire des États-Unis. L’équipage du “Pueblo” est ensuite rentré chez lui, mais les Coréens ont gardé le navire, l’ont amené dans la capitale et y ont créé un musée d’éducation anti-américaine. L’un des officiers qui l’a capturé y travaille toujours comme guide touristique.

Cette histoire nous montre que si un pays se considère comme juste et souverain, il doit rester sur ses positions et ne pas s’incliner sans crainte des conséquences. Dans le contexte de la SVO, cette leçon est plus que pertinente pour la Russie. Et un allié tel que la RPDC nous est très précieux. Il est bon que cela ait été reconnu au plus haut niveau de l’État.

 

La ficelle qui a la grosseur d’un câble !

Dans le contexte de la crise politique sans précédent que nous connaissons, la montée du néo fascisme auquel nous assistons en France et ailleurs est une menace d’une gravité extrême, une conspiration contre les peuples. Le capital est à la recherche d’un moyen lui permettant de trouver le répit dont il a besoin y compris en recourant aux solutions les plus extrêmes dont la guerre et dans l’immédiat par la technique bien connue des deux fers au feu.

Le choix est entre confier directement les rênes du pouvoir à l’extrême droite comme il l’a fait en Italie et dans sa version la plus extrémiste en Argentine ou s’accommoder d’un gouvernement d’Union nationale comme le suggère E.Macron qui pourrait être une passerelle entre les forces de la finance dont il est le chargé de pouvoir et tout ou partie des signataires du Nouveau Front Populaire.

Dans les deux cas la priorité pour l’oligarchie vise à enrôler le peuple et les travailleurs au service des objectifs d’une politique de confrontation avec ce que l’impérialisme considère comme la menace principale à son hégémonie. En d’autres termes la confrontation avec l’émergence de forces nouvelles dans le monde qui défendent dorénavant bec et ongles leur souveraineté. Celles-ci font le choix de contester la surexploitation de leurs richesses humaines et matérielles par un occident en déclin, devenu par ailleurs un danger pour l’humanité entière.

La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblé nationale et de provoquer des élections générales anticipées doit être aussi vu en fonction de ce monde qui change vite, ou l’initiative bascule progressivement et change de camp à travers un affrontement d’une ampleur inégalé. Que de tels évènements interviennent en France, puissance nucléaire et 7e économie du monde en dit long et n’est pas sans significations. Ils ont forcément une valeur plus générale. Maillon faible du système impérialiste la France n’est-elle pas comme disait Marx "le pays où les luttes de classes se mènent jusqu’au bout".

Pour Macron il ne saurait y avoir d’alternative à la politique de chaos qui est la sienne ! La France doit renoncer définitivement à ce qui demeure de sa souveraineté et de son identité. Elles constituent aux yeux du système financier international un obstacle majeur et une anomalie. Pour cela, la destruction du modèle social à la française doit se poursuivre avec notamment la liquidation définitive des services publics et par une régression sociale en forme de recul de civilisation. Cela ne peut se faire sans fouler aux pieds les libertés, tout particulièrement la liberté de parole dont les médias et leurs protagonistes donnent un exemple quotidien sans limites. Comme Thatcher, Reagan et les dictatures latino-américaines en leurs temps il s’agit également de casser les reins du mouvement ouvrier, d’en finir avec la contestation, les grèves, les syndicats et la rébellion qu’inspire le capitalisme en particulier dans la jeunesse. La démocratie libérale à la française, modèle un temps du monde libre est devenue une caricature contagieuse dont les repères sont la lâcheté, l’ignorance et le mensonge assumé, la médiocrité et la violences dans les paroles comme dans les actes. Comme le souligne l’historienne italienne Clara Mattei, l’austérité est au cœur du fascisme, même lorsque l’austérité est administrée par un État libéral.

La ficelle à la grosseur d’un câble

C’est cela le défi auquel le peuple et les travailleurs doivent faire face. En fait, la bourgeoisie cherche à les piéger en les enfermant dans un faux dilemme. Ou choisir le Rassemblement National de Marine Lepen ou faire celui d’une Union sacrée allant de la droite à ce qui restera des macronistes avec tout ou partie de cette gauche raisonnable et présentable qu’abrite dans ses rangs le Nouveau Front Populaire, ce qui suppose d’exclure les forces de contestation de l’ordre établie. Même si le radicalisme de celles-ci n’est souvent qu’apparent, c’est déjà de trop. Bis repetita, l’objectif est donc de jouer la version de 2017 et 2022 avec les mêmes ingrédients mais à partir d’une nouvelle recette, aboutissant toujours aux mêmes résultats c’est à dire, faire en sorte de garder le système en place. Au fond il importe peu, que ce dernier soit géré par le Rassemblement National ou les alliances qui se dessinent sous la forme d’une Union sacrée avec quelques thurifères du Nouveau Front Populaire. La preuve du pudding, c’est qu’on le mange.

Ainsi le feuilleton de la dissolution que l’on commente en boucle est celui d’un coup monté. Les commentaires qui accompagnent les différents épisodes sont ceux d’un feuilleton déjà connu, le narratif est toujours identique en forme de péripéties et d’intrigues.

L’ensemble des journalistes réduits au rôle de mercenaires reçoit quotidiennement leurs éléments de langage. Le peuple quant à lui doit rester un spectateur passif délibérément exclu des rebondissements rythmés par le ballet des experts, des sondeurs, des commentateurs, de politiciens madrés, des philosophes à la petite semaine, de vieux chevaux de retour et même de syndicalistes qui dissertent sur le bien fondé et les conséquences de la dissolution avec une unanimité touchante et la morale en bandoulière. Pour tous ceux là, le chaos ce n’est pas Macron, ce sont les extrêmes et la pire d’entre elles justifie le Mélenchon bashing à laquelle on assiste jusqu’à la nausée.

Ainsi, jour après jour se confirme ce qui au fond était envisagé de longue date ! Cette combine n’est au fond qu’une énième tentative pour l’oligarchie et leur fondé de pouvoir Macron de garder les mains libres pour aller au termes du job qui lui a été confié. Il a été embauché pour ça. C’est-à-dire la destruction et la normalisation de ce qui faisait la singularité de la société française afin de pouvoir partir en guerre contre la Russie et Poutine et qui sait demain contre la Chine. C’est pourquoi, on explique sans ironie aucune que ce programme a besoin pour les circonstances d’avoir l’apparence de cette démocratie à la française si respectueuse des institutions, de notre constitution, de nos valeurs républicaines et de la libre parole du peuple.

Combinazione et Union sacrée

Bien sûr tout cela doit se faire au nom d’un front commun contre l’extrême droite dont le duo Macron/Lepen a pourtant été et est le promoteur à succès. Résultat avec cette combinazione à la française le peuple sera encore et toujours perdant, trompé, manipulé. Dès le 7 juillet Macron choisira ou le RN ou une nouvelle union sacrée pour une même politique et de mêmes intérêts. Au besoin on trouvera dans cette dernière les vieux chevaux de retour de la trahison, ceux pour qui la finance était l’ennemi et qui ont soutenu le patronat dans la destruction des conquis sociaux, qui ont foulé aux pieds la souveraineté nationale et l’indépendance de la France au nom de l’euro atlantisme et qui sont devenus les petits télégraphistes aux ordres de la Maison blanche.

Cette nouvelle union sacrée se retrouve dans l’adhésion la main sur le cœur d’un grand nombre de ceux qui veulent se mobiliser et faire le sacrifice de leur personne, face à la menace de l’extrême droite. Au fond, la plupart d’entre eux s’accommodent très bien d’un Macron et cela d’autant plus qu’ils ont participé à son élection à deux reprises.

On ne sera donc pas surpris de trouver notamment comme candidats de cette union élastique et un brin réchauffée des représentants de cette « gauche » bon chic bon genre comme François Hollande qui déclare avoir un projet pour la France ( et aussi pour la Corrèze), Aurélien Trouvé ex membre du PCF et ancien Ministre de la Santé du gouvernement d’Elisabeth Borne, Lionel Jospin, Raphaël Glucksman, le vert Yannick Jadot, Bernard-Henry Lévy que l’on ne présente plus et, pour faire bonne mesure, l’indémodable Daniel Cohn-Bendit qui a soufflé à l’oreille de Glucksman la candidature de Laurent Berger ancien secrétaire général de la CFDT au poste de premier ministre.

L’entente est à ce point parfaite que Macron à recommandé aux dirigeants de son parti Renaissances de s’effacer devant la candidature de François Hollande et de plusieurs dizaines de candidats du Parti Socialiste permettant ainsi de jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale.

Les ralliements sont même à ce point que Gabriel Attal aime à rappeler qu’il est lui-même un ancien membre du PS, ce qui permet de ressusciter et en toute cohérence la mémoire et l’action de Léon Blum, l’homme de la pause sociale et de la non intervention quand la défunte république espagnole faisait face héroïquement les armes à la main face aux forces alliés du fascisme.

Déjouer le piège

Pour assurer sa survie le capitalisme à besoin de cette politique au besoin en recourant aux vieilles combines politiciennes qui ne conduisent qu’au pire, à l’amertume et au découragement.

On est donc prévenu ! Il faut déjouer ce piège.

Pour ces raisons on comprend mieux pourquoi l’objectif est d’écarter, de marginaliser et discréditer les forces politiques et sociales qui malgré les compromis de certaines peuvent représenter une possible alternative de progrès social en contribuant à redonner confiance aux travailleurs, au peuple comme à l’action collective.

C’est pourquoi et afin de détourner l’attention des problèmes réels les politiciens de droite, de cette gauche tant de fois compromise et discréditée, comme de l’extrême droite mènent avec les medias à leur service une campagne systématique et incessante de mensonges, de contre vérités, de fake news. Ainsi être solidaire du peuple palestinien victime d’un génocide c’est faire preuve d’antisémitisme. Mettre en garde sur les conséquences de l’élargissement de la guerre en Ukraine comme le veulent les dirigeants occidentaux, dont Macron, c’est soutenir Poutine. Faire valoir l’exigence d’abrogation de la réforme des retraites et de l’assurance chômage, vouloir augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités c’est faire le choix irresponsable de l’endettement de l’état. Car en fait et sur tous ces sujets le consensus est total.

C’est pourquoi, Lepen ou Macron et leurs alliés de circonstances, le choix c’est toujours et encore le capitalisme dans sa forme la plus brutale et la plus abjecte. Pas les uns sans les autres mais ensembles. Par conséquent ils sont les pires ennemis du peuple et des peuples d’autant que leurs programmes sont identiques et complémentaires. Par conséquent il serait illusoire et irresponsable de croire que nous avons affaire pour les uns à une version soft et de moindre mal et pour les autres à une version hard et obscurantiste. La relation consanguine entre tous est une évidence, cramponnée qu’ils sont tous à une vision du monde à l’horizon indépassable. Celle du contrôle des activités humaines par une minorité égoïste et parasite avide de profits à travers la surexploitation des hommes et de la nature par le pillage et les guerres d’agression et d’occupation.

Dans l’histoire c’est toujours le choix de l’austérité sociale qui conduit directement au fascisme. Macron, Lepen et leurs acolytes en sont les exécutants. Il suffit de se référer aux faits, rien que les faits et de faire preuve de lucidité.

Ensembles !

Ainsi ensembles ils s’engagent à de nouveaux cadeaux pour les plus riches : fiscalité avantageuse pour les plus aisés en faveur de leur patrimoine, prix a payer par les travailleurs du surendettement qui est devenu le moyen dont use et abuse les économies occidentales pour enrichir plus encore cette sangsue qu’est devenu le système financier mondial et les guerres, exonérations des cotisations sociales pour les entreprises, cadeaux et aides financières diverses et variées pour une politique de relocalisation au nom d’un prétendu patriotisme économique.

Le cynisme est décidément sans limites ce sont les mêmes recettes qui ont réduit la France à un champ de friches industrielles. Ce sont des choix identiques et une même logique en faveur de la finance qui ont détruit non seulement les services publics et les entreprises nationalisés entre autre par les privatisations. L’abandon délibéré des industries stratégiques a ruiné l’indépendance de la France en le soumettant à la rapacité des dogmes libéraux européens comme à ceux d’outre-Atlantique. Ainsi, des régions entières ont été dévastées, des millions d’emplois supprimés, contribuant à installer le pays dans un chômage et une pauvreté de masse et une société à plusieurs vitesses.

Au nom d’un autoritarisme que l’on juge nécessaire, la discipline doit prévaloir. Il faut détruire le code du travail, restreindre le droit de grève, l’exercice du droit syndical dans les entreprises et celui à manifester en encourageant la répression policière, en réprimant brutalement toutes opinions critiques et indépendantes. Il faut privatiser l’audiovisuel public pour s’accaparer de nouvelles parts de marché autant que pour museler la parole et retreindre l’usage fait des réseaux sociaux en contrôlant leurs contenus. La justice est dorénavant mobilisée aux ordres du pouvoir politique rappelant l’usage fait en d’autres temps de la Section Spéciale pour une criminalisation de l’action syndicale et politique qui conduit comme sous l’occupation à de lourdes peines de prisons ou des révocations. C’est pourquoi, on peut dire aujourd’hui que ce néofascisme en marche depuis des années n’a nul besoin de bandes armées pour détruire des organisations politiques et syndicales, ou pour en finir avec les conquêtes ouvrières. Tout simplement par ce que les politiciens qui se sont succédés s’en sont chargés.

Les tenants de l’ordre libéral veulent mettre en cause les versements des contributions sociales aux familles les plus modestes au nom de l’insécurité à l’école, dans un système scolaire dévasté. Déjà, un terrain d’accord a été trouvé pour mettre en oeuvre un train de mesures liberticides contre l’immigration. Ils entendent maintenant appliquer au plus vite une réforme réactionnaire de l’assurance chômage qui va frapper durement plus d’un million d’hommes et de femmes privés d’emplois et accroitre de ce fait la misère des plus fragilisés. La préférence française doit prévaloir et y compris le droit du sol est également dans le viseur.

Ils veulent continuer à s’ s’opposer à toute augmentation du pouvoir d’achat, du SMIC et s’en tenir au blocage des salaires dans la fonction publique, il en va de même pour les retraites et pensions.

Ce sont les mêmes qui à des nuances prêts se préparent en Europe à renforcer les pouvoirs discrétionnaires de la commission de Bruxelles en plaçant à sa tête une réactionnaire va-t-en guerre comme Ursula Von der Leyen dont la collaboration étroite avec Georgia Meloni est un secret de polichinelle. Georgia Meloni, qui, faut-il le rappeler, est le modèle et là référence politique qu’entend suivre Marine Lepen.

Ne pas être les dupes

Par conséquent et à travers ces quelques exemples on ne saurait être dupes, depuis des années c’est à travers une austérité sociale et dans une étroite concertation, une connivence et une complicité que les pouvoirs de droite comme de « gauche » qui se sont succédés ont satisfait aux exigences politiques, économiques et financières du capitalisme financier et mondialisé. C’est d’ailleurs vrai en France, comme en Europe et dans le reste du monde, c’est-à-dire partout ou l’impérialisme impose ses règles totalitaires à base de sanctions illégales et de guerres. La réunion du récent G7 à Borgo Ignazia en Italie ne vient-il pas d’en être de nouveau l’illustration en mettant en cause la politique commerciale de la Chine et son alliance stratégique avec la Russie. Si nous baissons la garde le monde libéral disparaitra, a alerté le politologue US Francis Fukuyama, l’homme de la fin de l’histoire. L’adversaire de classe n’a pas l’intention de prendre ce risque.

Face à cette situation et à un chaos qui ne peut que s’aggraver faire barrage à l’extrême droite devient une exigence et le choix de s’y opposer par le vote est une réponse légitime. Mais cela doit-il conduire à fermer les yeux comme on nous y invite sur cette autre mâchoire de la pince que l’on s’apprête à serrer sur le mouvement populaire. Car, il ne manque pas de forces politiques pour contribuer à reprendre les vieilles recettes de la cohabitation et de la collaboration des classes en inscrivant leur action dans le cadre d’un moindre mal conciliant avec le programme du capital. On retrouve ces candidats au sein de ce Nouveau Front Populaire qui ne font pas mystère de leur volonté de compromis comme de gérer loyalement le cahier des charges qu’entend continuer à imposer les forces du libéralisme financier.

Ainsi, sur le plan international les choix dans le programme du Nouveau Front Populaire faits en faveur de la guerre par la livraison d’armes au régime néo nazi de Kiev est en soit conforme à ce qu’attendent les Etats-Unis de leurs vassaux européens. C’est aussi une confirmation au projet euro atlantique, et au rôle de l’OTAN dont l’action et les provocations ne sont pas remises en cause. Quant au Proche Orient si il y a condamnation du régime d’ultra droite de Netanyahu à aucun moment n’est fait mention de soutien à la résistance palestinienne, pas plus d’ailleurs au droit inaliénable, à la décolonisation et à l’autodétermination du peuple palestinien, au droit au retour des réfugiés. Si l’on parle de libération des prisonniers politiques palestiniens on omet de dire de tous les prisonniers politiques et on reste silencieux par ailleurs sur l’arrêt des livraisons d’armes et l’arrêt de la coopération européenne avec Israël.

Dans ces conditions, le programme du Nouveau Front Populaire n’est ni historique, ni un programme de ruptures. Méfions nous des superlatifs et soyons lucide. Certes, il prend en compte dans son programme de 100 jours ce qui est et a été au cœur du mouvement social, des grèves et manifestations depuis ces dernières années qu’il s’agisse, du pouvoir d’achat, des retraites, des services publics, de la mise en cause de la politique agricole européenne et des traités de libre échange, ou encore sur la taxation au niveau européen des super profits, une fiscalité plus contraignante à l’égard des plus riches, enfin est préconisé toute une série de mesures concernant le réchauffement climatique, l’environnement, l’eau.

Il faut mettre ces avancées au crédit des luttes sociales qui trouvent ainsi un écho positif même si pour certains sujets cela reste bien limité au regard des besoins permettant une inversion de tendance véritable. Si il est indiscutable que l’application de telles mesures apporterait des réponses à bien des attentes, elles ne sont en aucun cas garantis d’autant que l’on ne s’attaque pas aux pouvoirs du capital et qu’aucune contraintes ne sont prévues à ce sujet. On mesure par conséquent les limites d’un programme qui n’ouvre aucun espace à l’intervention des travailleurs ou des collectivités en faveur du contrôle des moyens de production. La propriété privée n’est pas remise en cause par les choix keynésiens de ce programme, auquel sans tenir compte de l’expérience passée, la CGT, seule comme organisation syndicale a décidé d’apporter un soutien explicite en appelant à voter pour celui-ci. Ce qui à termes pourrait se révéler périlleux pour son indépendance. Preuve si il en était que l’expérience du Programme Commun de la défunte Union de la Gauche n’a toujours pas été menée à son terme.

Dans ces conditions la seule réponse qui vaille et il n’en existe aucune autre pour les travailleurs et les classes populaires c’est d’ouvrir grands leurs yeux sur le danger d’une manipulation qui se profile déjà et c’est de s’organiser sans déléguer la moindre parcelle de pouvoir et de souveraineté à quiconque. C’est organiser la résistance dès maintenant pied à pied partout et d’abord dans les entreprises et les quartiers populaires en se rassemblant non pas autour d’un programme fût il celui du Nouveau Front Populaire mais contre le capitalisme et l’impérialisme, en faisant le choix par l’action de la justice sociale, de la paix et des libertés. C’est ce qu’ont décidé cette semaine et sans tarder les travailleurs des industries chimiques, des ports et docks, des services publics, de la culture, de l’agro alimentaire, des transports urbains dans plusieurs villes. Il faut élargir et coordonner ces mouvements confédéralement sans attendre le résultat des élections et les décisions politiques qui seront prises.
Par conséquent la lutte contre l’extrême-droite n’est pas une question d’arithmétique électorale comme on cherche à nous l’expliquer naïvement mais bien de dynamique de lutte de classes.

Résistances et déclin occidental

Par conséquent la réponse ne peut-être une solution de moindre mal, quand celle-ci doit être révolutionnaire. En se gardant de toute réaction émotionnelle, il faut expliquer et expliquer encore ce qui au fond est l’enjeu véritable. Sans omettre de rappeler que cette situation inédite mais prévisible est révélatrice de l’état du monde réel dans lequel nous vivons avec ses risques mais aussi avec ses opportunités, celle d’un monde qui change vite et ou l’impérialisme est de moins en moins en capacité d’imposer ses règles tant ses échecs se multiplient.

En fait, le déclin du système occidental dominant ne cesse de s’élargir face aux résistances des peuples, les contradictions deviennent de plus en plus aigues. Le rôle des luttes de libération nationale sont déterminantes dans ce changement. C’est ce que l’on voit en Palestine et à travers l’extraordinaire mouvement de solidarité mondiale dont la résistance de la nation palestinienne bénéficie. C’est aussi le cas à travers une nouvelle génération de combats émancipateurs face au colonialisme singulièrement de ce qui demeure du colonialisme français. C’est le cas aussi des alliances anti hégémoniques qui se nouent et qui bouleversent la géopolitique. C’est ce que l’on peut vérifier avec la montée en puissance de plusieurs pays émergents avec le rôle pivot joué en leur sein par la Chine dans le cadre de cette alliance politique, économique, financière et bientôt monétaire des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Cette évolution illustre le choix d’un nombre toujours plus grand de pays en faveur d’un droit au développement fondé sur un nouvel ordre économique international. Il convient donc de prendre en compte la signification profonde de ces changements inédits et d’y contribuer en agissant contre les objectifs de sa propre bourgeoisie. Les changements s’accélèrent et vont déterminer l’avenir des relations internationales dans la toute prochaine période. La France n’y échappera pas. Il importe donc que le mouvement populaire prenne sa part dans ce combat comme il a toujours su le faire et souvent en ouvrant la voie.
Les évènements en France ne se dissocient pas de ce qui se passe du point de vue de l’évolution du rapport des forces mondial, de l’ampleur des contradictions. Nous avons changé d’époque et renforcer le camp de la paix est la tache urgente qui sera déterminante. Le résultat des élections en France, la dissolution de l’Assemblée nationale et les péripéties politiciennes qui caractérise la crise politique et sociale et les perspectives incertaines dans laquelle s’enfonce le pays ne saurait se dissocier du besoin de changements à une échelle plus vaste.

Faire face aux responsabilités

On doit se battre, on va devoir le faire en mettant la barre au niveau de l’enjeu en comptant sur ses propres forces. Il n’y a pas de troisième voie, celle "d’un peu de ceci et d’un peu de cela" comme certains le proposent et le proposeront demain à travers de nouvelles combinaisons. La solution en forme d’union sacrée si celle-ci se réalisait au nom du barrage à l’extrême droite conduirait aux mêmes résultats et aux mêmes déboires. Car, jusqu’où iront les partisans de l’union sacrée ? Il faut donc clarifier ce que l’on a pas voulu ou pu faire avant. C’est pourquoi, on ne saurait réduire cette guerre de classes au nombre de députés à envoyer à l’Assemblée Nationale quand l’enjeu à l’échelle mondiale est entre socialisme ou barbarie.

Le capital n’est pas tout puissant ! La question véritable pour les travailleurs, c’est de prendre le pouvoir, pas de limiter les dégâts. On ne peut plus faire l’économie du comprendre "comment on en est arrivé là " et de clarifier si on veut tirer toutes les leçons pour résister efficacement, utilement et ouvrir une perspective qui soit vraiment une alternative. En 1936 ce n’est pas la seule victoire électorale qui a permis les grandes conquêtes sociales ce sont surtout et d’abord les grèves, les occupations d’usines et cette mise en mouvement des forces populaires qui sont les seules à créer les richesses et les conditions de changements véritables. La victoire électorale ne fût que la traduction politique d’un mouvement profond des idées de classes parmi les masses. N’oublions jamais également, qu’en 1939-1941 les premières résistances contre l’occupant nazi, Vichy, et le fascisme furent les manifestations populaires, "les manifestations ménagères" des femmes du peuple, contre les pénuries, pour le pain et le savon.

On ne choisit pas l’époque dans laquelle on vit, il faut savoir se hisser à la hauteur de ce qu’elle exige. Il se fait que la nôtre exige beaucoup !

 

Note de P. 

Le capitalisme  n'a aucun avenir. Il est condamné. Que au moins ceux qui nous entrainent dans l'aventure du NOUVEAU FRONT POPULAIRE en soient eux mêmes persuadés et ne se trompent pas d'objectif! Sinon qu'ils arrêtent pendant qu'il est encore temps !

Si c'est pour nous entrainer dans une nouvelle guerre contre la RUSSIE ou qui que ce soit et qui ne profitera qu'aux milliardaires: qu'ils réfléchissent et restent chez eux tranquilles!!!

L'aventure serait vouée à l'échec et au désastre !

Je vais voter pour le NFP avec réticences. A reculons !!!

Je vais voter contre le FN! Mais pas pour les pleins pouvoirs à des gens qui sont de gauche comme je suis archevêque!!

 

 Le Parti socialiste entre défaites et trahisons

La question du clivage politique entre la droite et gauche est une auberge espagnole où chacun vient avec ses objectifs, ses préjugés, et ses arrière-pensées. Le concept recouvre des réalités complètement différentes en fonction du lieu où il est énoncé. Le positionnement, surtout de gauche d’ailleurs, sera revendiqué positivement par nombre d’organisations, et négativement par leurs adversaires. Et même si l’on peut penser avec le politologue Jérôme Sainte-Marie qu’il n’est désormais plus véritablement opératoire, force est de constater, avec les péripéties qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale, que décidément il a la vie dure. Si Emmanuel Macron ou Marine Le Pen prétendent se situer en dehors de cette opposition, au sein même du parti du président on s’est toujours organisé en tendances reprenant les clivages. Jusqu’à Éric Zemmour qui se revendique porteur de la ligne politique « d’union des droites » qui fit le succès de Nicolas Sarkozy en 2007.

Stratégie du castor et fascisme imaginaire

Au nom de la désormais classique stratégie du castor pour barrer la route à un fascisme imaginaire, l’opinion française vient de se voir offrir un curieux brouet concocté dans une vieille marmite. Spéculant sur cette curieuse nostalgie qui fait qu’en France on adore les révolutions battues, les dirigeants de l’amalgame hétérogène de la NUPES, ont décidé de changer l’emballage et fait appel aux grands ancêtres, ceux du Front populaire de 1936. En oubliant opportunément que les acquis sociaux, furent obtenus uniquement grâce à une grève générale. Que Léon Blum s’empressa de démissionner au bout d’un an sans aucune justification institutionnelle pour passer les manettes au centre-droit. Et que la chambre du Front populaire porta Philippe Pétain pouvoir après avoir mis les députés communistes en prison.

Au moment de l’élection de François Hollande son candidat à la Présidence de la république, le Parti socialiste disposait de la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat ainsi qu’une hégémonie incontestable dans les collectivités locales et territoriales. On sait ce que Hollande a fait du mot d’ordre « mon ennemi c’est la finance » mettant tous les pouvoirs dont il disposait au service du néolibéralisme atlantisme plus servile. Pour finir par porter Emmanuel Macron au pouvoir. Affaibli par toutes ces trahisons le parti se retrouva à la portion congrue, contraint pour exister de passer sous les fourches caudines de Jean-Luc Mélenchon. L’affaiblissement de ce dernier ont fait des élections législatives anticipées une opportunité pour tenter de reprendre la main. La lecture du programme du « Nouveau Front Populaire » en est l’illustration. Un catalogue de promesses parfois inconsidérées dont on sait très bien qu’elles seront trahies le lendemain. Au point que le parti socialiste présente dans son quota un François Hollande pourtant incapable de se représenter « comme vomi par le peuple » (Emmanuel Todd), ou Aurélien Rousseau ministre de Macron et artisan de la destruction du système des retraites et de celle de l’hôpital public !

L’amnésie politique est malheureusement une maladie très répandue. C’est la raison pour laquelle, face à l’opération tentée par le PS pour revenir dans le jeu, il vaut mieux se plonger un peu dans ce que fut l’histoire de ce parti pour constater l’imposture.

Et le faire en identifiant un certain nombre de constantes et notamment les contradictions systématiques entre le discours revendiquant une appartenance à la partie gauche du spectre politique, pour systématiquement lui tourner le dos une fois parvenu au pouvoir politique.

Congrès de Tours : les raisons d’une scission

Le parti socialiste dont il sera question est celui né de la scission du congrès de Tours en décembre 1920, qui gardera le nom de SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) jusqu’en 1972 où il prendra le nom de « Parti socialiste » au congrès d’Épinay.

La SFIO sera créée en 1905 sous l’impulsion de Jean Jaurès par la fusion de cinq partis du mouvement ouvrier. Ce sera surtout un parti d’élus qui choisira le 2 août 1914 au lendemain de l’assassinat de Jaurès, la voie de « l’Union sacrée » en rentrant au gouvernement et en votant les crédits de guerre. Très minoritaire au départ, l’opposition à cette stratégie ne cessera de grandir durant le conflit, de 20 majoritaire après l’armistice. C’est dans ces conditions que va se dérouler en décembre 1920 le fameux congrès de Tours qui va voir une majorité écrasante se prononcer pour l’adhésion à la troisième internationale créée par les bolcheviques après la révolution d’Octobre. On présente toujours ce congrès comme une adhésion au modèle bolchevique pour le passage socialisme, ce n’est pas la réalité. C’est bien l’affrontement entre deux lignes politiques nationales qui s’y est déroulé, les tenants de la IIIe internationale voulaient d’abord et avant tout prendre le pouvoir sur l’organisation au détriment de ceux qui étaient considérés comme complices de la catastrophe avec la stratégie « d’Union sacrée ». De façon significative, le parti ne deviendra « communiste » qu’en 1924 et les dirigeants à l’origine de l’adhésion finirent par être tous épurés pendant les années 20 qui vient la mise en œuvre de la « bolchevisation » menée en parallèle de la mainmise de Staline sur le parti soviétique et l’internationale communiste. Léon Blum fut le minoritaire qui acta la scission et la création du nouveau parti socialiste. Qui termina son admirable discours par les phrases suivantes : « Nous sommes convaincus, jusqu’au fond de nous-mêmes, que, pendant que vous irez courir l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. Nous sommes convaincus qu’en ce moment, il y a une question plus pressante que de savoir si le socialisme sera uni ou ne le sera pas. C’est la question de savoir si le socialisme sera, ou s’il ne sera pas. » Cent ans plus tard, le parti socialiste ayant rejoint le parti communiste dans l’effondrement, force est de constater le double échec. D’aucuns diront qu’il trouve sa source dans le fait que le PCF était « plus à l’est qu’à gauche », et que le PS quant à lui a toujours évité d’être réellement de gauche.

Prendre le pouvoir ou l’exercer ?

La SFIO conservera essentiellement le tissu d’élus locaux et deviendra un parti de notables essentiellement tourné vers le parlementarisme qui s’impliquera dans presque toutes les combinaisons politiques des IIIe et IVe Républiques. Ce fut le cas avec le cartel des gauches de 1924 et un soutien sans participation ministérielle à une expérience qui tourna rapidement court avec une première capitulation « devant le mur de l’argent » et le rappel de Raymond Poincaré. Revenus dans l’opposition, les socialistes vont prendre la première fois la direction du gouvernement avec la victoire du Front Populaire aux élections de 1936. Léon Blum avait clairement indiqué que si le Front populaire l’emportait, seul le programme électoral de celui-ci serait appliqué. Il sera nommé Président du conseil au début de juin alors même que la France connaît depuis près d’un mois un mouvement social d’une ampleur considérable. La plupart des lois qui seront adoptées dans les semaines suivantes ne seront pas la mise en œuvre du programme mais la traduction législative de ce qui aura été obtenu par les grèves. Profitant de cette dynamique, quelques réformes furent adoptées dans les domaines économiques, de l’éducation, du sport et des loisirs. Le Front populaire fut confronté dès le mois de juillet 36 à la révolte militaire contre le gouvernement républicain en Espagne. Dans le but de conserver les radicaux dans sa coalition et de ménager la Grande-Bretagne, Léon Blum refusera d’apporter le soutien de la France au gouvernement espagnol légal. Dès février 37 il instaurera une « pause » dans les réformes, abandonnant les plus importantes. Le 21 juin suivant, un vote négatif du Sénat, et alors qu’aucune règle constitutionnelle le lui imposait, Léon Blum présentera la démission de son gouvernement, laissant le radical Chautemps lui succéder. L’échec rapide du front populaire a obéi à un schéma expérimenté pour la première fois avec le premier cartel des gauches, qui est le fruit du raisonnement de Léon Blum selon lequel, si le Parti socialiste était destiné à « prendre » le pouvoir pour instaurer le socialisme, il ne pouvait le faire que si le rapport de force le lui permettait. Sinon il devait se contenter de « l’exercer », en tentant si possible de faire adopter des réformes. Et c’est ainsi qu’il s’engagera jusqu’en 1983 dans une dialectique de la capitulation et de la trahison dont l’effondrement politique du Front populaire est l’illustration. En moins d’un an, celui-ci était consommé, le problème étant qu’il fut suivi d’une série de trahisons qui trouveront leur aboutissement d’abord avec le soutien affirmé aux accords de Munich, puis la participation approuvée par Léon Blum de ministres socialistes au gouvernement de capitulation formée par Pétain le 16 juin 40. Enfin avec l’abolition de la république et les pleins pouvoirs au même Pétain voté par la majorité du groupe socialiste à Vichy 10 juillet suivant.

Après la Libération, le choix de l’atlantisme et le refus de la décolonisation

Le parti socialiste paya son tribut à la Résistance et joua son rôle dans la Libération du pays, ce qui lui permit de surmonter la catastrophe de 1940. Aux élections de la première constituante de 1945, le PCF doublant son poids politique d’avant-guerre est devenu le premier parti de France mais la SFIO le suivait d’assez près, et les deux organisations qui représentaient 35 % des électeurs en 1936 frôlaient la majorité absolue. Socialistes et communistes s’entendirent pour proposer au référendum, qui le repoussera, un projet de Constitution très marquée à gauche, et ce contre l’avis du MRP et du général de Gaulle. Cette convergence sera matérialisée par un « Comité d’entente » réunissant les deux partis et allant même jusqu’à envisager une réunification ! L’arrivée de la guerre froide mettra fin brutalement à cette alliance, le président du conseil socialiste Paul Ramadier renverra les ministres communistes au printemps 1947 pour une alliance exclusive avec le MRP centriste. Choix qui sera maintenu jusqu’à la signature du « Programme commun de gouvernement » avec les communistes en 1972. Dès le départ, la SFIO fera le choix d’un atlantisme sans faille et d’un refus de prendre en compte les exigences de la décolonisation et de la fin de l’empire français. Ce sera dès 1947 sous l’égide de Ramadier l’adhésion sans réserve au plan Marshall, Léon Blum signant quant à lui avec Jean Monnet le fameux « Accord Blum-Byrnes » inscrivant la France dans l’orbite économique et culturelle des États-Unis. Puis les débats, pour aboutir au vote d’un statut de l’Algérie, à l’issue desquels la SFIO abandonnant ses positions, acceptera une solution qui se révélera incapable de traiter le problème algérien pour aboutir sept ans plus tard au début de la guerre. Il en sera de même avec les débuts du conflit indochinois, avec un Léon Blum disant : « Il n’existe qu’un moyen et un seul de préserver en Indochine le prestige de notre civilisation, notre influence politique et spirituelle et aussi ceux de nos intérêts matériels qui sont légitimes : c’est l’accord sincère sur la base de l’indépendance, c’est la confiance, c’est l’amitié… ». En fait d’amitié et de confiance, ce sera la guerre sans issue, que la SFIO soutiendra jusqu’à la catastrophe de 1954. On retrouve là cette mécanique politique propre au parti socialiste qui le voit élaborer et défendre des positions que l’on peut qualifier « de gauche » lorsqu’il n’est pas au pouvoir pour leur tourner le dos dès qu’il y accède. Il n’est bien sûr pas le seul à pratiquer cette dialectique perverse, mais elle prend chez lui une dimension particulière. Car non seulement il trahit ses engagements et ses promesses, mais il le fait par un refus d’assumer sa nature revendiquée de parti ouvrier, en ralliant les forces qu’il prétendait combattre. La tragédie algérienne va malheureusement en être une illustration paroxystique.

Comment amener la France au bord de la guerre civile

En janvier 1956, les élections législatives donnent une victoire électorale à un « Front républicain » au sein duquel la SFIO dirigée par Guy Mollet est dominante. Pendant la campagne marquée par la tragédie algérienne, il affirme que pour lui la guerre d’Algérie est pour lui « imbécile et sans issue » ; l’indépendance étant dictée par le bon sens. Il nomme Georges Catroux, seul général d’armée à avoir rallié Charles de Gaulle en 1940, au poste essentiel de Ministre résidant en Algérie. Puis se rend le 6 février à Alger où il est accueilli par une manifestation d’Européens excités qui jettent des tomates sur le cortège officiel. La capitulation est immédiate, Georges Catroux est écarté de façon humiliante. La trahison suit immédiatement quand Mollet nomme le socialiste Robert Lacoste partisan de la répression la plus brutale. Politique qu’il conduira en donnant dans ce domaine tous pouvoirs à l’armée, avec deux conséquences tragiques. D’abord avec le dévoiement déshonorant qu’une partie de l’armée acceptera de mener notamment pendant la répression de « la bataille d’Alger ». Ensuite en laissant basculer celle-ci dans une dérive factieuse qui mettra la France au bord de la guerre civile. La SFIO n’eut plus d’autre choix que d’appeler au pouvoir le général de Gaulle car c’était selon Mollet, le seul moyen d’éviter « une guerre civile sans armée républicaine ». Entre-temps, adepte de la politique de la canonnière, en novembre 1956, Mollet avait quand même trouvé le moyen d’engager la France dans une expédition militaire absurde contre l’Égypte à la suite de la nationalisation du canal de Suez. Malgré ce bilan calamiteux il restera premier secrétaire de la SFIO jusqu’en 1969, juste avant le congrès d’Épinay en 1971, quand François Mitterrand qui n’avait jamais été socialiste s’empara de ce parti.

Contrairement à ce qui fut alors prétendu et affirmé avec constance par la suite, le Parti socialiste d’Épinay n’était que la continuation de l’organisation issue de la scission du congrès de Tours. Le changement de nom, malgré l’arrivée à sa tête d’un homme, pourtant largement compromis dans les errements antérieurs, permis de passer un large coup d’éponge et de se refaire une virginité politique à gauche.

L’union de la gauche pourquoi faire ?

François Mitterrand s’était opposé à la constitution de 1958 et à l’élection du Président de la République au suffrage universel. Mais il en avait parfaitement compris le mécanisme politique et la nécessité des alliances pour parvenir à ce qui était son seul objectif, la prise du pouvoir. Les gaullistes occupants la droite et le centre du spectre, Mitterrand décida d’utiliser la gauche en construisant une alliance avec la principale force qui l’occupait. Ce fut en 1972 la signature du programme commun de gouvernement avec le PCF, support d’une stratégie électorale qui finit par se révéler gagnante. Il faut se rappeler ce que furent les discours du parti socialiste et de ses dirigeants entre 1972 et 1981, à base de lutte des classes, de transformation du capitalisme et de passage au socialisme ! Les relire aujourd’hui permet de mesurer très exactement le sens des mots de reniement et de trahison. François Mitterrand alla jusqu’à affirmer : « Celui qui n’accepte pas la rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, ne peut être adhérent au Parti socialiste. » Les deux premières années du mandat de François Mitterrand élu en 1981 furent celles de la mise en œuvre de quelques-unes des mesures sociales de son programme, mais comme d’habitude, cette orientation fut vite abandonnée avec le fameux tournant de mars 1983. Cette fois-ci, ce ne fut pas à cause d’un parlement rétif ou d’une bourgeoisie hostile qu’intervint la capitulation. En effet la France était confrontée à une situation économique délicate liée à la contradiction entre les politiques budgétaires et monétaires. Le choix proposé par Jacques Delors et ordonné par François Mitterrand fut celui de la rigueur et de l’austérité parce qu’il permettait le maintien de la France dans la construction européenne. Le tournant portait en lui-même la trahison, puisque les socialistes violaient leurs engagements au profit d’un premier abandon de souveraineté. Ce fut en ce qui concerne le parti socialiste une conversion au néolibéralisme dont il devint par la suite le principal fourrier pour la France. Les années 80 offrirent le spectacle d’un effondrement moral à base d’argent fou et de corruption politique ou les socialistes n’étaient pas les derniers impliqués. François Mitterrand en tête, ils poussèrent les feux d’une construction européenne dont l’objectif évident, dès le traité de Maastricht, était la mise en place d’un dispositif institutionnel visant à priver les états membres de leur souveraineté économique en la faisant échapper à la délibération démocratique. Pierre Bérégovoy fut chargé dans la perspective de la monnaie unique d’appliquer la politique du « Franc fort » et de la « désinflation compétitive » au prix de centaines de milliers de chômeurs. Ces politiques furent poursuivies par Lionel Jospin quand il revint au pouvoir, en continuant le démantèlement de l’appareil industriel français public et privé et en dirigeant le gouvernement qui aura le plus privatisé dans l’Histoire de France.

Profitant de l’effondrement et de la quasi-disparition du PCF, débarrassé de toute concurrence sur sa gauche, ayant abandonné les couches populaires, le PS est devenu l’outil de la déconstruction de l’État-providence à la française et de l’abandon de la souveraineté de la France. Il n’avait plus besoin désormais de commencer par capituler, il incarne lui-même la trahison.

François Hollande en mode liquidateur ?

On ne s’étendra pas sur le mandat présidentiel calamiteux de celui dont il faut quand même rappeler qu’auparavant, en tant que premier secrétaire du Parti socialiste, il fut un des principaux acteurs de la forfaiture politique de la violation de la décision référendaire de 2005 et de l’adoption du traité de Lisbonne auquel il apporta son appui et celui de son parti. Son passage à l’Élysée fut une humiliation pour le pays devant lequel il ne put même pas se représenter, préférant favoriser l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée et prêtant probablement la main au coup d’État judiciaire qui l’a permis. Le parti socialiste semble avoir entamé une dérive groupusculaire que la candidature d’Anne Hidalgo pourrait précipiter.

 Il faut quand même noter, qu’à ce stade de la campagne électorale, outre la maire de Paris, deux autres candidats sont d’anciens membres du PS et ont été peu ou prou associés à tous les reniements et les trahisons que nous venons d’évoquer. Comme Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg n’assument rien, ne reconnaissent rien de leurs responsabilités pourtant lourdement engagées. C’est Anne Hidalgo enfilant les phrases creuses à base de vœux pieux sans prise avec la réalité. C’est Jean-Luc Mélenchon vitupérant le bilan du PS en oubliant le rôle qu’il y a joué comme par exemple avec son soutien au traité de Maastricht. Précisément celui qui a décidé la création de la monnaie unique, véritable boulet, rendant quasiment impossible la mise en œuvre du programme qu’il propose. C’est Arnaud Montebourg qui fait semblant d’être souverainiste en préconisant une réindustrialisation de la France, alors qu’il a contribué à l’arrivée à la présidence de François Hollande, et à celle de Manuel Valls au poste de premier ministre, pour déplorer aujourd’hui les conséquences des politiques de ceux qu’il a servis.

Aquilino Morelle n’est pas candidat, ce qui ne l’empêche pas de procéder de la même façon en publiant un livre extraordinaire. Violent réquisitoire contre les socialistes qu’il accuse, excusez du peu, d’avoir « permis au néolibéralisme de conquérir la planète », d’avoir commis un « coup d’Etat fédéraliste » en 1983, et « d’avoir défait la France sans faire l’Europe ». Touché par la grâce souverainiste il affirme « La réhabilitation de la Nation, réalité anthropologique et politique indépassable, s’impose ». On se frotte les yeux en se rappelant que cet homme a fait toute sa carrière au Parti socialiste, qu’il fut conseiller de Lionel Jospin premier ministre et de François Hollande à l’Élysée. Est-il possible de mieux se moquer du monde ? Cet exemple révèle finalement un des aspects de la nature profonde du Parti socialiste. Fruit de la scission du congrès de Tours il est devenu une organisation de notables sociologiquement liée aux couches moyennes. Son lien avec les couches populaires était celui d’une représentation alors que le PCF dans sa composition, sa direction et ses élus étaient une organisation authentiquement ouvrière. Cette concurrence contraignait la SFIO d’abord et le PS ensuite, à afficher des engagements « de gauche » pour arriver au pouvoir, et prestement les abandonner une fois installés. La disparition de la concurrence du PCF lui a permis de se débarrasser autant que faire se peut, du préalable des engagements de gauche, et d’assumer ce qui est finalement son ADN politique : celui d’un banal parti de droite. Suivant la distinction de Léon Blum, le Parti socialiste n’a jamais voulu « prendre » le pouvoir mais « l’exercer », c’était plus confortable. L’alternance et l’amnésie permettant régulièrement de réinvestir les salons de la république.

Finalement, l’alternative offerte par le ralliement des organisations « de gauche » à la stratégie du Parti socialiste est la même que d’habitude : la défaite ou la trahison, au choix.

 

G7 : Le déclin de l’empire américain d’Occident

Région :
 67  1  7  95

Le Sommet du G7 sous présidence italienne, organisé par le Gouvernement Meloni dans les Pouilles, proclame comme sa priorité “la défense du système international fondé sur la force du droit”, déclarant que “la guerre d’agression russe conter l’Ukraine en a affecté les principes et a déclenché une croissante instabilité, visible dans les divers foyers de crise”. Ceci est déclaré par le G7, dont 6 membres (États-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne et Italie) sont les plus grandes puissances de l’OTAN, qui a fait exploser la guerre en Ukraine contre la Russie, auxquelles se joint le Japon, plus gros partenaire de l’OTAN en Asie Orientale contre la Chine.

La mise en scène idyllique, avec laquelle est présenté ce Sommet, ne peut pas cacher le fait qu’il s’agit en réalité d’un sommet de guerre. Les États-Unis ont signé un pacte militaire décennal avec l’Ukraine, à qui est concédé par le G7 un prêt de 50 milliards de dollars pour l’aider à acheter des armes, prêt qui sera remboursé en utilisant les intérêts acquis sur les 300 milliards de dollars de biens russes gelés, la plupart dans des banques européennes.

Les ministres de la défense des 6 pays du G7 appartenant à l’OTAN ont en même temps décidé de fournir à l’Ukraine de nouvelles énormes aides militaires et de destiner 43 milliards de dollars par an pour continuer à alimenter la guerre au coeur de l’Europe.

Dans le viseur du G7 il n’y a pas seulement la Russie mais toute l’organisation des BRICS, cette année sous présidence russe, qui s’est élargie de 5 à 10 membres et en ultérieur développement  : plus de 30 pays veulent en faire partie.

Aujourd’hui déjà le produit intérieur brut des BRICS dépasse celui du G7 et les prévisions pour 2024-2029 indiquent une croissance économique des BRICS, due notamment à la Chine, de 44% face aux 21% du G7. Ne pouvant pas empêcher avec des outils économiques le développement des BRICS, le G7 essaye de conserver sa domination avec des outils guerriers. 

Au G7 dans les Pouilles a été invité le Pape François, pour donner une apparence de paix à ce sommet de guerre. Là le Pape François a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans dire un mot sur le fait qu’il est en train de persécuter l’Église Orthodoxe Russe en Ukraine, de laquelle l’ukrainienne a effectué un schisme, servant à la guerre contre tout ce qui est russe.

Manlio Dinucci

El Diablo

 

 

Marine le Pen amène le pire 

La France dans le train de la mort du RN

Extraits de « Marine le Pen amène le pire », de Frédéric et Maxime Vivas, préface de Paul Ariès, éditions Golias, 249 pages, février 2014.

Lu dans une interview de Marine Le Pen : « Je ne me sens absolument et définitivement aucun point commun avec la collaboration avec l’Allemagne nazie, et je me permets de vous informer que le chef du réseau FFI du Morbihan vient de témoigner que J.-M. Le Pen, à seize ans, a cherché à entrer dans la Résistance, que ceci lui a été refusé en raison de son jeune âge et du fait qu’il était déjà orphelin de guerre ».

Selon Raymond Casas (ancien FFI), Le Pen aurait tenté d’intégrer les FFI en novembre 1944. Si cette tentative est avérée, on notera qu’elle intervient 5 mois après le débarquement de Normandie (6 juin 1944), 4 mois après la Libération de Vannes, chef lieu du Morbihan (6 août 1944), 3 mois après la Libération de Paris (fin août 1944).

Par contre, sont indéniables les accointances des fondateurs et d’animateurs du FN (parti légué à Marine le Pen qui l’a rebaptisé) avec du « beau linge » tendance vert-de-gris. Florilège d’hier et d’aujourd’hui :
• Léon Gaultier, ancien lieutenant Waffen SS, a fondé la maison d’édition du FN (le SERP) avec Le Pen.
• Gilbert Gilles, ancien adjudant Waffen SS, ancien membre de l’OAS, a été chargé de mission au FN.
• Pierre Bousquet, ancien de la division SS Charlemagne, a été membre du bureau politique du FN.
• Victor Barthélemy, collaborateur, ancien de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), a été un des fondateurs du FN.
• Paul Malaguti, membre du Parti Populaire Français (collaborateur), condamné à mort par contumace à la Libération, a été cadre du FN.
• Roland Gaucher, de son vrai nom Roland Goguillot, collaborateur, condamné à cinq ans de prison à la Libération, a été un des fondateurs du Front National.
• Steeve Briois, FN, est un ex de l’Œuvre Française (mouvement pétainiste).
• Laurent Brice, FN est lui aussi un ex de l’Œuvre Française.
• Alexandre Gabriac, ex-FN est membre de l’Œuvre Française.
• André Dufraisse, a été membre du PPF (Parti Populaire Français de Jacques Doriot collaborationniste) et de la LVF (Légion des Volontaire Français), engagé sous uniforme allemand, membre du bureau politique en 1972 et secrétaire de la fédération FN de Paris en 1983.
• François Brigneau est un ancien milicien, membre des RNP (Rassemblement national populaire) de Marcel Déat (ministre du Travail dans le gouvernement de Vichy), fondateur de Présent et éditorialiste à National Hebdo (organe officiel du FN) (1).
• Alain Jamet, 1er Vice-Président du Front National depuis 2011, membre du Comité central 2013, était en 1965 « Délégué départemental du Comité Tixier Vignancour ».
• Jean-Louis Tixier-Vignancour (2), Secrétaire général du FN était, secrétaire général adjoint à l’information du Gouvernement de Vichy de 1940 à 1941. Il était le parrain de la première fille de Jean-Marie Le Pen, Marie-Caroline (3). L’ancien animateur de sa campagne présidentielle était Jean-Marie Le Pen.

Sur Nelson Mandela, en lutte contre la ségrégation raciale, emprisonné pendant 27 ans dans les prisons d’Afrique du Sud, relâché en 1990, Marine Le Pen ose lors de la Matinale de France Inter le 26 juin 2013, : « Il se trouve que Jean-Marie Le Pen a toujours condamné l’apartheid et que Nelson Mandela voulait rencontrer Jean-Marie Le Pen ». Oublie ? Lapsus ? Déni ? Grossière couverture familiale ? En 1990, dans l’émission l’Heure de Vérité, en réponse à une question sur la libération de Nelson Mandela, Jean-Marie Le Pen avait lâché : « Ça ne m’a pas ni ému, ni ravi, d’abord parce que j’ai toujours une espèce de méfiance à l’égard des terroristes quel que soit le niveau auquel ils se situent ».

Le FN, un parti d’extrême droite ?
En octobre 2013, dans une interview à L’Express, Marine Le Pen récuse l’appellation d’extrême-droite : « Incontestablement, nous sommes perçus par nos propres électeurs comme un mouvement ni de droite, ni de gauche et nous sommes, je crois, perçus par beaucoup de Français comme un mouvement ni de droite, ni de gauche. C’est la raison pour laquelle je contexte formellement cette étiquette d’extrême-droite (…). Si je suis obligée de saisir les tribunaux pour le faire admettre à un certain nombre d’agences ou de médias, je le ferai ». Notons qu’elle conteste l’étiquette au prétexte de la « perception » supposée de ses électeurs et non en raison de la nature de son mouvement. Notons également qu’elle judiciarise les échanges démocratiques…

Un parti fasciste ?

Vous avez le droit de faire remarquer que le logo du FN [et du RN] est une flamme tricolore directement copié sur la flamme tricolore du MSI (le Movimento sociale italiano) qui s’est proclamé fasciste dès sa création, vous pouvez faire l’historique du FN qui a prospéré avec des militants au bras tendu, avec une maison d’édition de disques de chants nazis et des mots fameux de Jean-Marie Le Pen (Durafour crématoire, chambres à gaz « détail de l’histoire »…), vous pouvez vous étonner quand Marine Le Pen est l’invitée d’honneur d’un bal organisé à Vienne par le FPÖ, organisation d’extrême-droite autrichienne dont le chef n’hésitait pas à tresser des lauriers au Troisième Reich, vous pouvez vous offusquer de l’y voir le 27 janvier 2012, jour de la commémoration de l’holocauste et du 67ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, vous pouvez observer que l’UNESCO, a retiré l’ensemble des bals viennois de sa liste du patrimoine culturel de l’humanité, en raison de la présence de ce bal sur la liste proposée, mais, vous n’auriez pas le droit de dire que le FN est un parti fasciste ? Si, on peut. La justice a tranché dans un procès qui opposa Marine le Pen à Jean-Luc Mélenchon.

Le RN ou le train du malheur

Serge Ayoub, un militant d’extrême droite connu pour sa violence (il a pour surnom Batskin par allusion à son amour des battes de baseball), plusieurs fois condamné à de la prison, propriétaire d’un local, lieu de rencontre de la faschosphère (on y a vu Marine Le Pen) a déclaré le 6 avril 2011, pour saluer l’élection de Marine Le Pen à la présidence du FN : « Je suis particulièrement content que la locomotive qu’est le FN marche parce que les wagons suivront... ».

La locomotive RN fonce…comme dans la chanson : « Roule roule train du malheur dans la plaine assombrie, roule à toute vapeur d’un élan de folie... ».

C’est contre ces gens-là que je vais glisser dans l’urne un bulletin pour le Nouveau Front Populaire porteur ici et là de germes de trahisons, de coups fourrés, de complots, d’injustes procès internes, d’ambitions, de haines, de félonies et de désillusions. Tout fout l’camp, ma chère, à la table de Jésus, il n’y avait qu’un Judas.

Mais, disait le titre d’un livre de Lénine : « Que faire ? ». Peut-être considérer que le NFP réunit aussi des gens de coeur, d’intelligence, de fidélité, de dévouement. Et les aider.

Maxime VIVAS

Notes.
(1) Organe du FN crée en 1984, ayant déposé le bilan en 2008, renaissant sur le net. Roland Gaucher Directeur de National Hebdo, membre du bureau politique FN, écrira en novembre 1989, dans un numéro hors série : « Nous sommes à l’aube d’un formidable combat à l’échelle planétaire entre l’Internationale juive et l’Internationale chrétienne, catholique d’abord. Selon l’issue de ce combat, qui est le grand affrontement religieux et politique de l’an 2000, selon l’issue de cette bataille, ou bien le christianisme réussira à se maintenir face à la fantastique force du monde juif. Ou bien, croyants et incroyants, nous vivrons http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/12/15/le-front-national-n... la loi de la religion nouvelle : celle de la Shoah ». Droites-extremes.blog.Lemonde, 15 décembre 2011.

(2) Jean-Louis Tixier-Vignancour (1907-1989) sera nommé secrétaire général adjoint à l’Information de l’Etat Français du gouvernement de Vichy du 13 décembre 1940 au 25 janvier 1941. Puis il s’occupe des comités de propagande du Maréchal. Il est condamné à une peine d’inéligibilité de 10 ans, pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain (4 décembre 1945). En 53-55, il fonde le « rassemblement national ». Jean-Marie Le Pen animera sa campagne présidentielle de 1965. Ce dernier est une des « chevilles ouvrières » de l’ancien secrétaire pétainiste. Assemblee-nationale.fr, cité par Eric W. Faridès, « Emilienne Mopty (1907-1943) une figure de résistance en pays minier ».

(3) Candidate du Rassemblement National aux législatives 2024 dans la quatrième circonscription de la Sarthe .

 UN POST DE XUAN QUE JE PARTAGE SUR LE NOUVEAU FRONT POPULAIRE ET LA HONTEUSE COMPLICITÉ DU PcF SUR LE PROBLÈME DE L'UKRAINE

Xuan

Glucksmann s’est réjoui d’avoir fait taire Mélenchon et imposé son propre programme, qui est antisocial, atlantiste et belliciste. Qui ne dit mot consent, mais ici c’est plus qu’un silence complice. C’est l’abandon de la paix, la validation de la trahison.
Ce n’est pas la première fois que la direction du PCF se range sans honte du côté de la grande bourgeoisie.
Mais rien ne nous oblige. Du reste si nous attendons la fin du scrutin ce sera exactement la même chanson. Après il ne faut pas « faire le jeu de la droite » en critiquant le gouvernement d’Union de la Gauche, on peut s’attendre à il ne faut pas « faire le jeu des fasciste » en critiquant le nouveau front populaire.
Du reste, comme Bardella a écarté les revendications « sociales » purement démagogiques, pour se faire adouber par le grand capital, le RN s’est aussi empressé d’entrer dans l’union sacrée du soutien aux néo nazis de Kiev.

Mais rien ne nous oblige. Les communistes n’ont pas signé pour envoyer des armes en Ukraine. Si certains l’ont fait qu’ils assument d’être désavoués.
Le combat pour le pain et pour la paix, contre le fascisme et contre l’OTAN, ne s’interrompt pas pendant l’espace d’un scrutin sacré, ni avant ni après.
Le combat contre le fascisme est aussi le combat contre la guerre. Envoyer des armes à Kiev c’est aussi faire le jeu du fascisme

 

 

 

 

 

Pour l’avenir, se rassembler sans masquer les questions posées !

Au titre de la réflexion collective indispensable voici l’intervention de Marie-Christine Burricand membre de l’exécutif qui a voté contre l’accord de Front populaire avec 4 autres camarades et 8 qui se sont abstenus et qui s’en explique ici. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Lundi 17 juin 2024, par  Marie-Christine Burricand

Les membres du Conseil National devaient ce jeudi 14 juin se prononcer quant à l’accord du nouveau Front populaire ! Cinq camarades se sont prononcés contre cet accord – j’en suis – 8 se sont abstenus. J’explique ici mes raisons en précisant que ce vote n’affaiblit pas mon engagement pour que le nouveau Front populaire batte l’extrême droite les 30 juin et 7 juillet.

L’accord du Nouveau Front Populaire comprend deux volets, la répartition des circonscriptions et le programme.

Concernant la répartition des circonscriptions, l’accord reprend pour le PCF l’essentiel de celui passé en 2022 avec la Nupes. C’était un accord très contraignant puisqu’il ne permettait au PCF de ne se présenter que dans 50 circonscriptions. En 2022, je ne l’avais pas approuvé d’autant que sur la la 14éme circonscription du Rhône, il attribuait la candidature à la France Insoumise. Cependant, après nous être battus le plus loin possible pour une candidature communiste (Michèle Picard),nous l’avions respecté sur la circonscription.

Deux ans plus tard, alors que le Rassemblement National est aux portes du pouvoir, je ne m’attendais pas à autre chose que la reproduction à l’identique et je n’ai donc pas contesté l’accord sur ces questions.

C’est sur le programme que s’est donc décidé mon vote.

Il contient les mesures d’urgence essentielles, concernant l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance chômage, le pouvoir d’achat…

S’il prévoit des mesures de taxation financières sur le capital et les grandes fortunes, il ne contient pas les propositions permettant de prendre le pouvoir sur le capital quant aux outils de production et financiers, en fait les leviers du pays.

Le programme laisse aussi de côté la question du maintien et développement du nucléaire, pour assurer un coût et une production garantissant l’égal accès à l’énergie et la réponse aux besoins de la population et de l’industrie qu’il faut développer dans des domaines à déterminer.

C’est une faiblesse, mais je peux considérer que ces questions se régleront par le développement et le renforcement du mouvement social, question qui doit mobiliser le PCF en permanence. Et s’il manque des propositions, le texte n’en interdit aucune à priori.
Ce qui a déterminé mon vote, c’est donc bien ce qui est écrit sur l’Ukraine, très tôt dans le document, que chacun peut lire ci-dessous

Défendre l’Ukraine et la paix sur le continent européen
Pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine, et qu’il réponde de ses crimes devant la justice internationale : défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe dans le cadre permis par le droit international, l’envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et œuvrer au retour de la paix”

Il est déjà assez étrange de prôner la paix pour justifier la guerre.
Les mots ont un sens et ce paragraphe nous enferme dans une guerre de plus en plus terrible et meurtrière.

Le soutien est “indéfectible” donc à priori indiscutable ; “la livraison d’armes nécessaires” indique que ce soutien autorise toutes les livraison d’armes, sans distinction aucune entre offensives et défensives, sans limite quant à la nature des ces armes ; c’est donc toujours plus …qui peut s’imagine que de telles livraisons d’armes peut aller sans l’intervention de militaires français sur le terrain ? Enfin, la référence à l’intégrité des frontières de l’Ukraine rend pour encore de longs mois toute négociation impossible avec la Russie puisque cette formule indique que les accords de Minsk qui ouvraient la porte à l’autodétermination des républiques du Donbass. sont caducs.

Mais François Hollande et Angela Merkel n’avaient ils pas avoué que ces accord n’avaient été signés que pour permettre à l’Ukraine de se réarmer sous l’égide de l’OTAN !

Ce paragraphe est extrêmement dangereux, il autorise une escalade supplémentaire dans la guerre quelle que soit la nature du gouvernement, y compris un gouvernement de gauche. Il y a trop de similitudes dans ce moment avec les débuts de la guerre meurtrière de 1914, où malgré Jean Jaurès et avant la création des partis communistes en 1920, la gauche français se compromit dans le soutien à la guerre.

Le pain et la paix vont de pair car la guerre finit toujours par rapporter aux financiers et marchands d’armes, ce sont toujours les peuples qui la paient. Enfin, cette guerre se fait sous l’égide de l’OTAN, qui peut s’imaginer que l’OTAN, bras armé de l’impérialisme du dollar veut la paix, alors qu’elle entretient partout dans le monde des foyers de tension qui peuvent être sources de nouveaux conflits ?

Qui peut fermer les yeux sur la réalité, le capitalisme pour maintenir sa domination a besoin de l’extrême-droite comme de la guerre, la dissolution n’est pas un caprice de Macron mais un choix du capital qu’il est urgent de déjouer.

C’est ce passage, pour moi contre-sens historique,qui a motivé mon opposition à ce programme. C’est pour cela aussi que je me félicite qu’en même temps que la section de Vénissieux se bat pour faire élire un député “Front Populaire”, elle appelle à agir dans le cadre d’un” comité populaire contre le fascisme, pour la paix” et à renforcer le PCF. Le vote est un moment de la bataille pour changer la société, l’action et l’organisation sont le cœur et la permanence de cette bataille.


L’ÉLYSÉE MANIPULE LES FRANÇAIS ET DIABOLISE LES EXTRÊMES

Voici encore une description des manœuvres politiciennes dans lesquelles les malheureux Français sont pris émanant cette fois d’une société d’investissement très “libérale” mais qui visiblement partage la détestation générale de Macron… Cette unanimité a atteint un tel niveau qu’il n’est pas sûr que les “extrêmes” en pâtissent même si les “coalitions” pédalent en rétrogradant impressionnées par la propagande sur le chaos que leurs timides propositions risquent de provoquer sur fond de danger fasciste si l’on s’écarte d’un iota du consensus du “château” qui est aussi celui de l’UE, du Medef et des marchés financiers. Jusqu’où ira le grotesque d’une situation, quelle prise de conscience ? Le diagnostic est unanime mais les solutions divergent et aucun débat démocratique ne permet d’en construire fut-ce dans la confrontation…(note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

rédigé par Philippe Béchade 20 juin 2024

A une dizaine de jours des élections législatives, que proposent vraiment les extrêmes et quel est le plan de la Macronie ?

Alors que les programmes politiques susceptibles d’obtenir le plus grand nombre de députés ne sont pas encore esquissés, les renoncements aux propositions disruptives ou généreuses apparaissent déjà plus nombreux que les projets maintenus parmi ceux figurant dans les professions de foi des législatives européennes.

D’ordinaire, c’est plutôt l’inverse. A environ dix jours du scrutin, les partis les mieux placés se livrent à une « opération séduction » qui se solde par une surenchère de promesses intenables, qu’ils ne tiennent jamais d’ailleurs, pour tenter de « faire la différence ».

Cette fois-ci est différente : l’Élysée joue très bien sur les peurs de voir la France basculer dans un « scénario à la grecque ». Cela avait déjà bien fonctionné lors des présidentielles de 2022, mais c’est encore plus efficace cette année car combiné au leitmotiv du « fascisme est à nos portes ». Les états-majors politiques font machine arrière, notamment sur les sujets des retraites, de la baisse de la TVA, du blocage des prix, dès que les marchés manifestent un brin de stress.

D’un extrême à l’autre, vous l’avez bien compris, il n’existe plus en France que des « extrêmes », une fois sorti du périmètre du « camp de la raison ». Les députés qui soutiennent le gouvernement et les médias ne jurent plus que par le « TINA » (There Is No Alternative) et les éléments de langage – des mensonges à peine déguisés sur le bilan de la Macronie, concoctés à leur intention les communicants de l’Élysée et Matignon.

Aucun faux pas n’est permis

Par conséquent, comme il n’y a plus de Matignon, presque toutes les informations proviennent désormais exclusivement du « château », ne laissant aucune place à la réinterprétation du « message » par un ministre ou un secrétaire d’Etat qui aurait envie de faire le « buzz ». Vous avez déjà pu le constater du côté des oppositions : la « diversité » des messages, liée à l’hétérogénéité des coalitions qui briguent nos suffrages, constitue une faiblesse évidente.

Il est très facile de démontrer les contradictions, l’amateurisme et l’incompétence des opposants. A droite, difficile de cerner la ligne directrice concernant l’immigration. Bien sûr, chaque proposition de restriction des visas ou de remise en cause du droit du sol déclenche des torrents d’anathèmes, car la France est le pays des droits de l’homme et elle ne peut se permettre d’envoyer un « mauvais message » à la planète entière, notamment à cinq semaines des Jeux Olympiques.

Le ras-le-bol des Français ignoré depuis des années

Mais le RN ne peut renoncer à promettre de remédier à une situation mal vécue par de très nombreux Français, dont les difficultés sont niées depuis des décennies, aussi bien par des gouvernements de gauche que de droite, et qui se voient de surcroît affublés de l’infamante étiquette de xénophobe et de raciste.

Il n’y pas de meilleur moyen de faire monter les « extrêmes » que d’opposer un déni méprisant à une population victime d’un sentiment de déclassement, de précarisation et d’insécurité à tous les niveaux.

C’est également ce qui a été fort bien fait avec la réforme des retraites passée à coup de 49.3, sans qu’aucun amendement raisonnable et de bon sens, qu’il émane de la gauche ou de la droite dite « républicaine », n’ait été adopté.

Il en va de même pour la réforme du chômage qui est actuellement menée avec la même brutalité et sans la moindre concertation, comme si le principal souci du pouvoir était de complaire aux technocrates de Bruxelles en appliquant avec zèle les « GOPE » qui démantèlent le modèle social français…

Le budget continue de se creuser

Force est de constater que les déficits n’ont pas été beaucoup réduits, mais ont, au contraire, continué de se creuser à une vitesse stratosphérique en 2023.

Le gouvernement ne s’est manifestement pas attaqué aux vrais foyers de déséquilibre budgétaire : les niches fiscales, dont bénéficient principalement les très grandes entreprises, les millefeuilles administratifs qui vont des communes, aux départements puis aux régions, grande idée bruxelloise inspirée des Länder allemands.

Il ne s’est pas non plus attelé à l’obligation de participer aux chèques que l’Europe distribue à l’Ukraine, par décret, sans débat parlementaire et sans contrôle de ce que devient l’argent des contribuables.

Que proposent les extrêmes ?

En réalité, ni la droite ni la gauche, aussi « extrêmes » soient-ils, n’envisagent de s’attaquer au coût des directives et appels de fonds européens dont notre pays ne tire aucun profit par peur de passer pour des anti-européens. Alors, faute de pouvoir réduire les dépenses, les « extrêmes » se rabattent inexorablement sur l’augmentation des recettes.

La droite (extrême, bien sûr) projette de privatiser l’audiovisuel public, ce qui devrait rapporter quelques milliards, mais qui sera candidat à la reprise d’une institution archi-syndiquée comme Radio-France ou France-TV ?

La gauche (extrême, bien sûr) ressort ses expédients les plus classiques, c’est-à-dire faire payer les « riches », soit plus de 3 800 € de revenus par mois alors qu’en Suisse ou aux Etats-Unis, à moins de 4 000 $, vous êtes proche du seuil de la pauvreté.

Cela suppose la création de nouvelles tranches d’impôt au-delà de 50%, déjà essayé par F. Hollande, de rendre la CSG progressive et de rétablir l’ISF sur le patrimoine financier. Pour les plus fragiles, les prix des produits de première nécessité seront bloqués (qui aura envie de nous les livrer ?), le SMIC sera augmenté (7 millions de salariés, majoritairement employés par des PME qui n’ont pas accès aux niches fiscales des valeurs du SBF-120 et qui comptent peu de Smicards).

Le Nouveau Front populaire, conseillé par Thomas Piketty et Julia Cagé, semble s’accrocher au rejet du « pacte de stabilité européen », ce qui signifie que Bruxelles et la BCE nous couperont les vivres. Les marchés se feront un plaisir d’envoyer nos OAT au tapis et le CAC40 20% plus bas.

Comment créer plus de richesses ?

Mais la question qui devrait être au centre de toutes les préoccupations (et que personne ne pose) au lieu de savoir si le renvoi des immigrés illégaux nous fera économiser 2 ou 3 milliards ou si l’ISF en rapportera le double, c’est, comment créer plus de richesses, au lieu de la confisquer et de la redistribuer ?

Partager la richesse, c’est généreux, ne pas la gaspiller, c’est rationnel. L’essentiel est de trouver des pistes pour encourager sa création. Cela suppose certainement un peu de génie mais cela dépend surtout de la liberté de profiter des fruits de son génie et d’en disposer à sa guise, sans être surtaxé, ni stigmatisé lorsque l’on dépense son argent, et sans risquer sa peau dès qu’on met le pied dans l’espace public (ou même chez soi).

La chasse aux riches ou aux signes ostensibles de richesse est ouverte 24h/24 et 365j/an.

L’audition des projets économiques des différentes formations par le Medef et autres organisations patronales a débuté ce jeudi : la volatilité des marchés permettra de deviner qui est jugé le plus proche de Matignon et quel programme est jugé le plus inquiétant.