Le
choix est entre confier directement les rênes du pouvoir à l’extrême
droite comme il l’a fait en Italie et dans sa version la plus extrémiste
en Argentine ou s’accommoder d’un gouvernement d’Union nationale comme
le suggère E.Macron qui pourrait être une passerelle entre les forces de
la finance dont il est le chargé de pouvoir et tout ou partie des
signataires du Nouveau Front Populaire.
Dans les deux cas la
priorité pour l’oligarchie vise à enrôler le peuple et les travailleurs
au service des objectifs d’une politique de confrontation avec ce que
l’impérialisme considère comme la menace principale à son hégémonie. En
d’autres termes la confrontation avec l’émergence de forces nouvelles
dans le monde qui défendent dorénavant bec et ongles leur souveraineté.
Celles-ci font le choix de contester la surexploitation de leurs
richesses humaines et matérielles par un occident en déclin, devenu par
ailleurs un danger pour l’humanité entière.
La décision d’Emmanuel
Macron de dissoudre l’Assemblé nationale et de provoquer des élections
générales anticipées doit être aussi vu en fonction de ce monde qui
change vite, ou l’initiative bascule progressivement et change de camp à
travers un affrontement d’une ampleur inégalé. Que de tels évènements
interviennent en France, puissance nucléaire et 7e économie du monde en
dit long et n’est pas sans significations. Ils ont forcément une valeur
plus générale. Maillon faible du système impérialiste la France
n’est-elle pas comme disait Marx "le pays où les luttes de classes se
mènent jusqu’au bout".
Pour Macron il ne saurait y avoir
d’alternative à la politique de chaos qui est la sienne ! La France
doit renoncer définitivement à ce qui demeure de sa souveraineté et de
son identité. Elles constituent aux yeux du système financier
international un obstacle majeur et une anomalie. Pour cela, la
destruction du modèle social à la française doit se poursuivre avec
notamment la liquidation définitive des services publics et par une
régression sociale en forme de recul de civilisation. Cela ne peut se
faire sans fouler aux pieds les libertés, tout particulièrement la
liberté de parole dont les médias et leurs protagonistes donnent un
exemple quotidien sans limites. Comme Thatcher, Reagan et les dictatures
latino-américaines en leurs temps il s’agit également de casser les
reins du mouvement ouvrier, d’en finir avec la contestation, les grèves,
les syndicats et la rébellion qu’inspire le capitalisme en particulier
dans la jeunesse. La démocratie libérale à la française, modèle un temps
du monde libre est devenue une caricature contagieuse dont les repères
sont la lâcheté, l’ignorance et le mensonge assumé, la médiocrité et la
violences dans les paroles comme dans les actes. Comme le souligne
l’historienne italienne Clara Mattei, l’austérité est au cœur du
fascisme, même lorsque l’austérité est administrée par un État libéral.
La ficelle à la grosseur d’un câble
C’est
cela le défi auquel le peuple et les travailleurs doivent faire face.
En fait, la bourgeoisie cherche à les piéger en les enfermant dans un
faux dilemme. Ou choisir le Rassemblement National de Marine Lepen ou
faire celui d’une Union sacrée allant de la droite à ce qui restera des
macronistes avec tout ou partie de cette gauche raisonnable et
présentable qu’abrite dans ses rangs le Nouveau Front Populaire, ce qui
suppose d’exclure les forces de contestation de l’ordre établie. Même si
le radicalisme de celles-ci n’est souvent qu’apparent, c’est déjà de
trop. Bis repetita, l’objectif est donc de jouer la version de 2017 et
2022 avec les mêmes ingrédients mais à partir d’une nouvelle recette,
aboutissant toujours aux mêmes résultats c’est à dire, faire en sorte de
garder le système en place. Au fond il importe peu, que ce dernier soit
géré par le Rassemblement National ou les alliances qui se dessinent
sous la forme d’une Union sacrée avec quelques thurifères du Nouveau
Front Populaire. La preuve du pudding, c’est qu’on le mange.
Ainsi
le feuilleton de la dissolution que l’on commente en boucle est celui
d’un coup monté. Les commentaires qui accompagnent les différents
épisodes sont ceux d’un feuilleton déjà connu, le narratif est toujours
identique en forme de péripéties et d’intrigues.
L’ensemble des
journalistes réduits au rôle de mercenaires reçoit quotidiennement leurs
éléments de langage. Le peuple quant à lui doit rester un spectateur
passif délibérément exclu des rebondissements rythmés par le ballet des
experts, des sondeurs, des commentateurs, de politiciens madrés, des
philosophes à la petite semaine, de vieux chevaux de retour et même de
syndicalistes qui dissertent sur le bien fondé et les conséquences de la
dissolution avec une unanimité touchante et la morale en bandoulière.
Pour tous ceux là, le chaos ce n’est pas Macron, ce sont les extrêmes et
la pire d’entre elles justifie le Mélenchon bashing à laquelle on
assiste jusqu’à la nausée.
Ainsi, jour après jour se confirme ce
qui au fond était envisagé de longue date ! Cette combine n’est au fond
qu’une énième tentative pour l’oligarchie et leur fondé de pouvoir
Macron de garder les mains libres pour aller au termes du job qui lui a
été confié. Il a été embauché pour ça. C’est-à-dire la destruction et la
normalisation de ce qui faisait la singularité de la société française
afin de pouvoir partir en guerre contre la Russie et Poutine et qui sait
demain contre la Chine. C’est pourquoi, on explique sans ironie aucune
que ce programme a besoin pour les circonstances d’avoir l’apparence de
cette démocratie à la française si respectueuse des institutions, de
notre constitution, de nos valeurs républicaines et de la libre parole
du peuple.
Combinazione et Union sacrée
Bien
sûr tout cela doit se faire au nom d’un front commun contre l’extrême
droite dont le duo Macron/Lepen a pourtant été et est le promoteur à
succès. Résultat avec cette combinazione à la française le peuple sera
encore et toujours perdant, trompé, manipulé. Dès le 7 juillet Macron
choisira ou le RN ou une nouvelle union sacrée pour une même politique
et de mêmes intérêts. Au besoin on trouvera dans cette dernière les
vieux chevaux de retour de la trahison, ceux pour qui la finance était
l’ennemi et qui ont soutenu le patronat dans la destruction des conquis
sociaux, qui ont foulé aux pieds la souveraineté nationale et
l’indépendance de la France au nom de l’euro atlantisme et qui sont
devenus les petits télégraphistes aux ordres de la Maison blanche.
Cette
nouvelle union sacrée se retrouve dans l’adhésion la main sur le cœur
d’un grand nombre de ceux qui veulent se mobiliser et faire le sacrifice
de leur personne, face à la menace de l’extrême droite. Au fond, la
plupart d’entre eux s’accommodent très bien d’un Macron et cela d’autant
plus qu’ils ont participé à son élection à deux reprises.
On ne
sera donc pas surpris de trouver notamment comme candidats de cette
union élastique et un brin réchauffée des représentants de cette
« gauche » bon chic bon genre comme François Hollande qui déclare avoir
un projet pour la France ( et aussi pour la Corrèze), Aurélien Trouvé ex
membre du PCF et ancien Ministre de la Santé du gouvernement
d’Elisabeth Borne, Lionel Jospin, Raphaël Glucksman, le vert Yannick
Jadot, Bernard-Henry Lévy que l’on ne présente plus et, pour faire bonne
mesure, l’indémodable Daniel Cohn-Bendit qui a soufflé à l’oreille de
Glucksman la candidature de Laurent Berger ancien secrétaire général de
la CFDT au poste de premier ministre.
L’entente est à ce point
parfaite que Macron à recommandé aux dirigeants de son parti
Renaissances de s’effacer devant la candidature de François Hollande et
de plusieurs dizaines de candidats du Parti Socialiste permettant ainsi
de jeter les bases d’un gouvernement d’union nationale.
Les
ralliements sont même à ce point que Gabriel Attal aime à rappeler qu’il
est lui-même un ancien membre du PS, ce qui permet de ressusciter et en
toute cohérence la mémoire et l’action de Léon Blum, l’homme de la
pause sociale et de la non intervention quand la défunte république
espagnole faisait face héroïquement les armes à la main face aux forces
alliés du fascisme.
Déjouer le piège
Pour
assurer sa survie le capitalisme à besoin de cette politique au besoin
en recourant aux vieilles combines politiciennes qui ne conduisent qu’au
pire, à l’amertume et au découragement.
On est donc prévenu ! Il faut déjouer ce piège.
Pour
ces raisons on comprend mieux pourquoi l’objectif est d’écarter, de
marginaliser et discréditer les forces politiques et sociales qui malgré
les compromis de certaines peuvent représenter une possible alternative
de progrès social en contribuant à redonner confiance aux travailleurs,
au peuple comme à l’action collective.
C’est pourquoi et afin de
détourner l’attention des problèmes réels les politiciens de droite, de
cette gauche tant de fois compromise et discréditée, comme de l’extrême
droite mènent avec les medias à leur service une campagne systématique
et incessante de mensonges, de contre vérités, de fake news.
Ainsi être solidaire du peuple palestinien victime d’un génocide c’est
faire preuve d’antisémitisme. Mettre en garde sur les conséquences de
l’élargissement de la guerre en Ukraine comme le veulent les dirigeants
occidentaux, dont Macron, c’est soutenir Poutine. Faire valoir
l’exigence d’abrogation de la réforme des retraites et de l’assurance
chômage, vouloir augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs et des
retraités c’est faire le choix irresponsable de l’endettement de l’état.
Car en fait et sur tous ces sujets le consensus est total.
C’est
pourquoi, Lepen ou Macron et leurs alliés de circonstances, le choix
c’est toujours et encore le capitalisme dans sa forme la plus brutale et
la plus abjecte. Pas les uns sans les autres mais ensembles. Par
conséquent ils sont les pires ennemis du peuple et des peuples d’autant
que leurs programmes sont identiques et complémentaires. Par conséquent
il serait illusoire et irresponsable de croire que nous avons affaire
pour les uns à une version soft et de moindre mal et pour les autres à
une version hard et obscurantiste. La relation consanguine entre tous
est une évidence, cramponnée qu’ils sont tous à une vision du monde à
l’horizon indépassable. Celle du contrôle des activités humaines par une
minorité égoïste et parasite avide de profits à travers la
surexploitation des hommes et de la nature par le pillage et les guerres
d’agression et d’occupation.
Dans l’histoire c’est toujours le
choix de l’austérité sociale qui conduit directement au fascisme.
Macron, Lepen et leurs acolytes en sont les exécutants. Il suffit de se
référer aux faits, rien que les faits et de faire preuve de lucidité.
Ensembles !
Ainsi
ensembles ils s’engagent à de nouveaux cadeaux pour les plus
riches : fiscalité avantageuse pour les plus aisés en faveur de leur
patrimoine, prix a payer par les travailleurs du surendettement qui est
devenu le moyen dont use et abuse les économies occidentales pour
enrichir plus encore cette sangsue qu’est devenu le système financier
mondial et les guerres, exonérations des cotisations sociales pour les
entreprises, cadeaux et aides financières diverses et variées pour une
politique de relocalisation au nom d’un prétendu patriotisme
économique.
Le cynisme est décidément sans limites ce sont les
mêmes recettes qui ont réduit la France à un champ de friches
industrielles. Ce sont des choix identiques et une même logique en
faveur de la finance qui ont détruit non seulement les services publics
et les entreprises nationalisés entre autre par les privatisations.
L’abandon délibéré des industries stratégiques a ruiné l’indépendance
de la France en le soumettant à la rapacité des dogmes libéraux
européens comme à ceux d’outre-Atlantique. Ainsi, des régions entières
ont été dévastées, des millions d’emplois supprimés, contribuant à
installer le pays dans un chômage et une pauvreté de masse et une
société à plusieurs vitesses.
Au nom d’un autoritarisme que l’on
juge nécessaire, la discipline doit prévaloir. Il faut détruire le code
du travail, restreindre le droit de grève, l’exercice du droit syndical
dans les entreprises et celui à manifester en encourageant la
répression policière, en réprimant brutalement toutes opinions critiques
et indépendantes. Il faut privatiser l’audiovisuel public pour
s’accaparer de nouvelles parts de marché autant que pour museler la
parole et retreindre l’usage fait des réseaux sociaux en contrôlant
leurs contenus. La justice est dorénavant mobilisée aux ordres du
pouvoir politique rappelant l’usage fait en d’autres temps de la Section
Spéciale pour une criminalisation de l’action syndicale et politique
qui conduit comme sous l’occupation à de lourdes peines de prisons ou
des révocations. C’est pourquoi, on peut dire aujourd’hui que ce
néofascisme en marche depuis des années n’a nul besoin de bandes armées
pour détruire des organisations politiques et syndicales, ou pour en
finir avec les conquêtes ouvrières. Tout simplement par ce que les
politiciens qui se sont succédés s’en sont chargés.
Les tenants de
l’ordre libéral veulent mettre en cause les versements des
contributions sociales aux familles les plus modestes au nom de
l’insécurité à l’école, dans un système scolaire dévasté. Déjà, un
terrain d’accord a été trouvé pour mettre en oeuvre un train de mesures
liberticides contre l’immigration. Ils entendent maintenant appliquer
au plus vite une réforme réactionnaire de l’assurance chômage qui va
frapper durement plus d’un million d’hommes et de femmes privés
d’emplois et accroitre de ce fait la misère des plus fragilisés. La
préférence française doit prévaloir et y compris le droit du sol est
également dans le viseur.
Ils veulent continuer à s’ s’opposer à
toute augmentation du pouvoir d’achat, du SMIC et s’en tenir au blocage
des salaires dans la fonction publique, il en va de même pour les
retraites et pensions.
Ce sont les mêmes qui à des nuances prêts
se préparent en Europe à renforcer les pouvoirs discrétionnaires de la
commission de Bruxelles en plaçant à sa tête une réactionnaire va-t-en
guerre comme Ursula Von der Leyen dont la collaboration étroite avec
Georgia Meloni est un secret de polichinelle. Georgia Meloni, qui,
faut-il le rappeler, est le modèle et là référence politique qu’entend
suivre Marine Lepen.
Ne pas être les dupes
Par
conséquent et à travers ces quelques exemples on ne saurait être dupes,
depuis des années c’est à travers une austérité sociale et dans une
étroite concertation, une connivence et une complicité que les pouvoirs
de droite comme de « gauche » qui se sont succédés ont satisfait aux
exigences politiques, économiques et financières du capitalisme
financier et mondialisé. C’est d’ailleurs vrai en France, comme en
Europe et dans le reste du monde, c’est-à-dire partout ou l’impérialisme
impose ses règles totalitaires à base de sanctions illégales et de
guerres. La réunion du récent G7 à Borgo Ignazia en Italie ne vient-il
pas d’en être de nouveau l’illustration en mettant en cause la politique
commerciale de la Chine et son alliance stratégique avec la Russie. Si
nous baissons la garde le monde libéral disparaitra, a alerté le
politologue US Francis Fukuyama, l’homme de la fin de l’histoire.
L’adversaire de classe n’a pas l’intention de prendre ce risque.
Face
à cette situation et à un chaos qui ne peut que s’aggraver faire
barrage à l’extrême droite devient une exigence et le choix de s’y
opposer par le vote est une réponse légitime. Mais cela doit-il conduire
à fermer les yeux comme on nous y invite sur cette autre mâchoire de la
pince que l’on s’apprête à serrer sur le mouvement populaire. Car, il
ne manque pas de forces politiques pour contribuer à reprendre les
vieilles recettes de la cohabitation et de la collaboration des classes
en inscrivant leur action dans le cadre d’un moindre mal conciliant avec
le programme du capital. On retrouve ces candidats au sein de ce
Nouveau Front Populaire qui ne font pas mystère de leur volonté de
compromis comme de gérer loyalement le cahier des charges qu’entend
continuer à imposer les forces du libéralisme financier.
Ainsi,
sur le plan international les choix dans le programme du Nouveau Front
Populaire faits en faveur de la guerre par la livraison d’armes au
régime néo nazi de Kiev est en soit conforme à ce qu’attendent les
Etats-Unis de leurs vassaux européens. C’est aussi une confirmation au
projet euro atlantique, et au rôle de l’OTAN dont l’action et les
provocations ne sont pas remises en cause. Quant au Proche Orient si il y
a condamnation du régime d’ultra droite de Netanyahu à aucun moment
n’est fait mention de soutien à la résistance palestinienne, pas plus
d’ailleurs au droit inaliénable, à la décolonisation et à
l’autodétermination du peuple palestinien, au droit au retour des
réfugiés. Si l’on parle de libération des prisonniers politiques
palestiniens on omet de dire de tous les prisonniers politiques et on
reste silencieux par ailleurs sur l’arrêt des livraisons d’armes et
l’arrêt de la coopération européenne avec Israël.
Dans ces
conditions, le programme du Nouveau Front Populaire n’est ni historique,
ni un programme de ruptures. Méfions nous des superlatifs et soyons
lucide. Certes, il prend en compte dans son programme de 100 jours ce
qui est et a été au cœur du mouvement social, des grèves et
manifestations depuis ces dernières années qu’il s’agisse, du pouvoir
d’achat, des retraites, des services publics, de la mise en cause de la
politique agricole européenne et des traités de libre échange, ou encore
sur la taxation au niveau européen des super profits, une fiscalité
plus contraignante à l’égard des plus riches, enfin est préconisé toute
une série de mesures concernant le réchauffement climatique,
l’environnement, l’eau.
Il faut mettre ces avancées au crédit des
luttes sociales qui trouvent ainsi un écho positif même si pour certains
sujets cela reste bien limité au regard des besoins permettant une
inversion de tendance véritable. Si il est indiscutable que
l’application de telles mesures apporterait des réponses à bien des
attentes, elles ne sont en aucun cas garantis d’autant que l’on ne
s’attaque pas aux pouvoirs du capital et qu’aucune contraintes ne sont
prévues à ce sujet. On mesure par conséquent les limites d’un programme
qui n’ouvre aucun espace à l’intervention des travailleurs ou des
collectivités en faveur du contrôle des moyens de production. La
propriété privée n’est pas remise en cause par les choix keynésiens de
ce programme, auquel sans tenir compte de l’expérience passée, la CGT,
seule comme organisation syndicale a décidé d’apporter un soutien
explicite en appelant à voter pour celui-ci. Ce qui à termes pourrait se
révéler périlleux pour son indépendance. Preuve si il en était que
l’expérience du Programme Commun de la défunte Union de la Gauche n’a
toujours pas été menée à son terme.
Dans ces conditions la seule
réponse qui vaille et il n’en existe aucune autre pour les travailleurs
et les classes populaires c’est d’ouvrir grands leurs yeux sur le danger
d’une manipulation qui se profile déjà et c’est de s’organiser sans
déléguer la moindre parcelle de pouvoir et de souveraineté à quiconque.
C’est organiser la résistance dès maintenant pied à pied partout et
d’abord dans les entreprises et les quartiers populaires en se
rassemblant non pas autour d’un programme fût il celui du Nouveau Front
Populaire mais contre le capitalisme et l’impérialisme, en faisant le
choix par l’action de la justice sociale, de la paix et des libertés.
C’est ce qu’ont décidé cette semaine et sans tarder les travailleurs des
industries chimiques, des ports et docks, des services publics, de la
culture, de l’agro alimentaire, des transports urbains dans plusieurs
villes. Il faut élargir et coordonner ces mouvements confédéralement
sans attendre le résultat des élections et les décisions politiques qui
seront prises.
Par conséquent la lutte contre
l’extrême-droite n’est pas une question d’arithmétique électorale comme
on cherche à nous l’expliquer naïvement mais bien de dynamique de lutte
de classes.
Résistances et déclin occidental
Par
conséquent la réponse ne peut-être une solution de moindre mal, quand
celle-ci doit être révolutionnaire. En se gardant de toute réaction
émotionnelle, il faut expliquer et expliquer encore ce qui au fond est
l’enjeu véritable. Sans omettre de rappeler que cette situation inédite
mais prévisible est révélatrice de l’état du monde réel dans lequel nous
vivons avec ses risques mais aussi avec ses opportunités, celle d’un
monde qui change vite et ou l’impérialisme est de moins en moins en
capacité d’imposer ses règles tant ses échecs se multiplient.
En
fait, le déclin du système occidental dominant ne cesse de s’élargir
face aux résistances des peuples, les contradictions deviennent de plus
en plus aigues. Le rôle des luttes de libération nationale sont
déterminantes dans ce changement. C’est ce que l’on voit en Palestine et
à travers l’extraordinaire mouvement de solidarité mondiale dont la
résistance de la nation palestinienne bénéficie. C’est aussi le cas à
travers une nouvelle génération de combats émancipateurs face au
colonialisme singulièrement de ce qui demeure du colonialisme français.
C’est le cas aussi des alliances anti hégémoniques qui se nouent et qui
bouleversent la géopolitique. C’est ce que l’on peut vérifier avec la
montée en puissance de plusieurs pays émergents avec le rôle pivot joué
en leur sein par la Chine dans le cadre de cette alliance politique,
économique, financière et bientôt monétaire des BRICS (Brésil, Russie,
Inde, Chine, Afrique du Sud).
Cette évolution illustre le choix
d’un nombre toujours plus grand de pays en faveur d’un droit au
développement fondé sur un nouvel ordre économique international. Il
convient donc de prendre en compte la signification profonde de ces
changements inédits et d’y contribuer en agissant contre les objectifs
de sa propre bourgeoisie. Les changements s’accélèrent et vont
déterminer l’avenir des relations internationales dans la toute
prochaine période. La France n’y échappera pas. Il importe donc que le
mouvement populaire prenne sa part dans ce combat comme il a toujours su
le faire et souvent en ouvrant la voie.
Les
évènements en France ne se dissocient pas de ce qui se passe du point de
vue de l’évolution du rapport des forces mondial, de l’ampleur des
contradictions. Nous avons changé d’époque et renforcer le camp de la
paix est la tache urgente qui sera déterminante. Le résultat des
élections en France, la dissolution de l’Assemblée nationale et les
péripéties politiciennes qui caractérise la crise politique et sociale
et les perspectives incertaines dans laquelle s’enfonce le pays ne
saurait se dissocier du besoin de changements à une échelle plus vaste.
Faire face aux responsabilités
On
doit se battre, on va devoir le faire en mettant la barre au niveau de
l’enjeu en comptant sur ses propres forces. Il n’y a pas de troisième
voie, celle "d’un peu de ceci et d’un peu de cela" comme certains le
proposent et le proposeront demain à travers de nouvelles combinaisons.
La solution en forme d’union sacrée si celle-ci se réalisait au nom du
barrage à l’extrême droite conduirait aux mêmes résultats et aux mêmes
déboires. Car, jusqu’où iront les partisans de l’union sacrée ? Il faut
donc clarifier ce que l’on a pas voulu ou pu faire avant. C’est
pourquoi, on ne saurait réduire cette guerre de classes au nombre de
députés à envoyer à l’Assemblée Nationale quand l’enjeu à l’échelle
mondiale est entre socialisme ou barbarie.
Le capital n’est pas
tout puissant ! La question véritable pour les travailleurs, c’est de
prendre le pouvoir, pas de limiter les dégâts. On ne peut plus faire
l’économie du comprendre "comment on en est arrivé là " et de clarifier
si on veut tirer toutes les leçons pour résister efficacement, utilement
et ouvrir une perspective qui soit vraiment une alternative. En 1936 ce
n’est pas la seule victoire électorale qui a permis les grandes
conquêtes sociales ce sont surtout et d’abord les grèves, les
occupations d’usines et cette mise en mouvement des forces populaires
qui sont les seules à créer les richesses et les conditions de
changements véritables. La victoire électorale ne fût que la traduction
politique d’un mouvement profond des idées de classes parmi les masses.
N’oublions jamais également, qu’en 1939-1941 les premières résistances
contre l’occupant nazi, Vichy, et le fascisme furent les manifestations
populaires, "les manifestations ménagères" des femmes du peuple, contre
les pénuries, pour le pain et le savon.
On ne choisit pas l’époque
dans laquelle on vit, il faut savoir se hisser à la hauteur de ce
qu’elle exige. Il se fait que la nôtre exige beaucoup !
Note de P.
Le capitalisme n'a aucun avenir. Il est condamné. Que au moins ceux qui nous entrainent dans l'aventure du NOUVEAU FRONT POPULAIRE en soient eux mêmes persuadés et ne se trompent pas d'objectif! Sinon qu'ils arrêtent pendant qu'il est encore temps !
Si c'est pour nous entrainer dans une nouvelle guerre contre la RUSSIE ou qui que ce soit et qui ne profitera qu'aux milliardaires: qu'ils réfléchissent et restent chez eux tranquilles!!!
L'aventure serait vouée à l'échec et au désastre !
Je vais voter pour le NFP avec réticences. A reculons !!!
Je vais voter contre le FN! Mais pas pour les pleins pouvoirs à des gens qui sont de gauche comme je suis archevêque!!
Xuan