lundi 8 janvier 2024

 

Le crépuscule de Zelensky et Netanyahou ?

Le conflit ukrainien aurait signifié un retour à la guerre froide entre la Russie et les États-Unis et un retour à la doctrine du confinement, dont les fondements ont été posés par George F. Kennan dans son essai Les sources de la conduite soviétique dans Foreign Affairs (Juillet 1947) et dont les idées principales sont résumées dans la citation « Le pouvoir soviétique est imperméable à la logique de la raison mais très sensible à la logique de la force ».

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La stagnation de la guerre due à l'arrivée de l'hiver et au manque d'armes et de l’aide économique de la part des États-Unis aurait provoqué le découragement de l'armée ukrainienne qui serait déjà en train de préparer un accord de paix en Ukraine entre les États-Unis et la Russie. Un accord de paix qui tenterait d’être torpillé par Zelensky, la Grande-Bretagne et les États baltes. Ainsi, de tels acteurs tenteraient désespérément d'impliquer l'OTAN dans le conflit ukrainien avec lequel le bouffon Zelensky serait déjà pour les États-Unis un fardeau dont il convient de se détacher immédiatement, sans exclure qu'il soit accusé de corruption et contraint à l'exil aux États-Unis. 

La perte du contrôle du Congrès par les démocrates après les élections de mi-mandat de novembre signifie que les républicains supervisent la future aide aux armements à l'Ukraine, estimée à ce jour à 90 milliards de dollars et en vigueur jusqu'en décembre, ainsi qu'une vague croissante de désaffection à l’égard de Zelensky qui s’étendrait à tout le spectre politique américain. Ainsi, le démocrate Robert F. Kennedy Jr., dans un entretien au New Statesman, a déclaré que « les États-Unis envoient 113 milliards de dollars à l'Ukraine alors qu'un quart des citoyens américains se couchent le ventre vide ». 

Du côté républicain, l'ancien président Donald Trump a déclaré que « nous n'avons jamais été aussi proches d'une Troisième Guerre mondiale » et qu'il doit y avoir un « engagement total pour démanteler le groupe de pouvoir néoconservateur mondialiste responsable d'entraîner le monde dans des guerres sans fin ». De même, le candidat républicain Ron DeSantis a affirmé « Washington a de nombreux intérêts nationaux vitaux, mais s'impliquer encore plus dans le conflit territorial entre l'Ukraine et la Russie n'en fait pas partie ». 

Le coup de grâce pour l'Ukraine serait le récent rejet par le Congrès de la proposition de Biden d'apporter 80 milliards de dollars supplémentaires en aide militaire ou humanitaire à Kiev, en raison de l'opposition frontale de l'aile républicaine radicale du Congrès dirigée par Donald Trump, dans le but avoué d'étouffer Zelensky par la famine économique pour le forcer à signer un accord de paix avec Poutine. De plus, l'aide militaire à Israël suite à l'invasion de la bande de Gaza absorbera une partie importante du budget militaire américain, ce qui pourrait accélérer la rencontre personnelle entre Biden et Poutine. Cela qui conduirait à la mi-2024 à un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie mettant fin au conflit ukrainien, déjà considéré par les États-Unis comme un frein en raison des dépenses inabordables impliquées. 

Netanyahou, le dernier roi juif. Netanyahou, un politicien infâme qui a tenté de commettre un coup d'État autocratique pour établir plus tard un régime présidentiel et mettre en œuvre l'atavisme du Grand Israël, pourrait faire face à un procès pénal dans lequel il serait accusé de négligence et de crimes contre les droits de l'homme, ce qui pourrait signifier une condamnation pénale et son départ définitif de la scène politique israélienne. 

Ainsi, profitant des prétendues failles de sécurité dans la défense israélienne provoquées par le schisme entre les réservistes et Netanyahou, la branche armée du groupe islamiste Hamas, a lancé la plus grande offensive militaire depuis 2007 avec l'infiltration de dizaines de ses membres dans des localités israéliennes avec le lancement de milliers de projectiles contre de vastes zones, notamment Tel-Aviv et Jérusalem, faisant environ 1.400 victimes israéliennes et plus de 200 otages. 

Netanyahou, utilisant la dictature invisible de la peur du troisième Holocauste, venu du Hamas, du Hezbollah ou de l'Iran, a profité de l'incursion sanglante du Hamas pour déclarer l'état de guerre (défense de la sécurité d'Israël) et déclencher une offensive écrasante dans la bande de Gaza. Cela augmenterait sa popularité perdue suite à l’échec de sa réforme juridique et lui permettrait de contourner le processus judiciaire dans lequel il est accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance. 

 Ainsi, toutes les infrastructures de base, écoles, mosquées, hôpitaux et 80% des bâtiments de Gaza auraient été rasés par le bombardement systématique de l'aviation israélienne, avec pour résultat plus de 20.000 victimes civiles palestiniennes et plusieurs milliers d'autres ensevelies sous les décombres. Cela aura comme garantie une nouvelle Nakba dans laquelle 1,5 million de Palestiniens seront contraints de quitter une bande de Gaza transformée en une masse de décombres et de restes humains qui rendra impossible le retour de la population gazaouie déplacée. 

Cependant, après l'invasion de Gaza par Israël, la désaffection d'une société civile qui ne peut pardonner les échecs sécuritaires de la défense israélienne, qui auraient conduit à la mort de 1.400 Israéliens et à l'enlèvement de plus de 200 personnes par le Hamas, serait exacerbée. Ainsi, le journal Haaretz serait devenu le champion de la défense des valeurs démocratiques et dans un éditorial du 8 octobre, il accuserait directement Netanyahou d'être « responsable de cette guerre entre Israël et Gaza ». Le gouvernement Netanyahou aurait donc imposé une Châtiment. 

De plus, l’opinion publique israélienne tiendrait déjà Netanyahou pour responsable de l’échec choquant de la sécurité israélienne en minimisant les rapports égyptiens qui, dix jours plus tôt, l’auraient averti que le Hamas préparait une offensive majeure contre Israël, ce qu’il a démenti dans un tweet dans lequel il a accusé les services de renseignement de négligence, réussissant à contrarier les puissants services du Mossad israélien. Ainsi, selon une enquête du Jerusalem Post, 86% des personnes interrogées déclarent que « le gouvernement est le principal responsable de l'infiltration des milices palestiniennes » et 56% pensent que « Netanyahou devrait démissionner à la fin de la guerre actuelle ». 

Netanyahou serait déjà coincé par la répulsion de la communauté internationale face à la violation flagrante des droits de l'homme à Gaza avec près de 20.000 victimes civiles et les États-Unis comme seul soutien devant l'ONU. C'est pourquoi l'administration Biden tente désespérément d'obtenir une déclaration de « trêve illimitée » qui permettrait l'échange des otages juifs encore détenus par le Hamas ainsi que rétablir la circulation des camions d'aide humanitaire pour environ 1 million de Palestiniens confinés dans un espace de 7 km2 à côté du poste frontière de Rafah. Biden viserait un important coup diplomatique pour laver son image devant le monde. 

Dans ce contexte, on assiste à la mort malheureuse par Tsahal de trois des otages juifs en les confondant avec des membres du Hamas. Résultat, les mobilisations des proches des personnes kidnappées par le Hamas à la résidence de Netanyahou qui se font « personnellement responsables de leur retour vivant à la maison » ont augmenté. Par conséquent, la désaffection de la société israélienne envers Netanyahou en raison de sa gestion néfaste de la crise avec le Hamas et de son manque d’intérêt à sauver vivants les otages juifs, pourrait provoquer la démission de son gouvernement et la convocation ultérieure de nouvelles élections qui faciliteraient la formation d'un nouveau gouvernement de salut, dont la tâche principale serait de rééditer les accords d'Oslo qui permettent la coexistence de deux peuples dans deux États. 

Germán Gorraiz López, analyste politique

 

La Révolution n'est pas tolérante (retour sur "Charlie")

7 Janvier 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Ce que dit la presse, #GQ, #Théorie immédiate, #Front historique, #Antonio Gramsci, #Qu'est-ce que la "gauche", #Mille raisons de regretter l'URSS

Griffith contre l'intolérance, mais pour le Ku Klux Klan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci dessus l'affiche du film de Griffith "Intolérance". Par une singulière ironie, le grand cinéaste américain fut successivement à quatre ans d'intervalle le héraut de la tolérance et celui du Ku Klux Klan.

Les terroristes de Charlie Hebdo, de Nice ou du Bataclan ne provoquent ni admiration, ni compassion, malgré le sacrifice de leur vie, parce qu'ils sont cruels et pervers, et ne comprennent pas le monde dans lequel ils vivent. Mais ils peuvent tout de même nous apprendre quelque chose, puisque rien d'humain ne nous est étranger. Quelque chose sur l'intolérance, dont ils ont à revendre.

L'opposition entre l'athéisme bourgeois de Charlie Hebdo et les défenseurs intégristes de l'islam était une dialectique sans issue parce que les caricaturistes assassinés le 7 janvier 2015 essayaient inutilement de montrer que les musulmans auraient été intolérants sur le plan religieux, pour en quelque sorte les éduquer, et en le faisant ne faisaient qu'augmenter cette intolérance à laquelle ils prétendaient remédier au nom de valeurs "républicaines" c'est à dire bourgeoises.

La tolérance, contrairement à ce qu'on croit et fait croire dès l'enfance dans notre monde d'esclaves consommateurs n'est pas une vertu. Rosa Luxemburg s'est trompée le jour où elle déclara que "la liberté c'est la liberté de ceux qui ne pensent pas comme moi". Ceux qui ne pensaient pas comme elle l'ont tuée. Ou pire encore, ils ont laissé faire.

Les musulmans seraient intolérants, et alors? Nous aussi nous sommes intolérants : une révolution et une dictature du prolétariat, pourrait-on dire pour paraphraser Engels, ce sont les choses les plus intolérantes qui soient. C'est lorsque les musulmans deviendront aussi intolérants que nous le sommes de la société de classe qu'ils deviendront tolérants sur le plan religieux (à moins que la société du capitalisme démocratique libéral et tolérant ne les extermine avant - comme à Gaza).

L'URSS, avec ses limitations, avait réussi à assurer la coexistence pacifique des différentes traditions religieuses, en luttant fermement contre les intégrismes politisés, et 90% de ses habitants regrettent aujourd'hui cette paix des âmes qui semble hors de porté dans le capitalisme. Et les Afghans aussi.

Les musulmans en règle générale n'aiment pas qu'on critique les fondements de leur religion, et ils ont tort, parce que la critique consolide ce qu'elle critique, mais c'est leur problème et les athées rationnels n'ont pas besoin de polémiquer avec eux sur ce qui n'existe pas à leurs yeux.

Lorsqu'on est fermement convaincu de ses idées et prêt à engager sa vie pour elles, la tolérance des idées de l'adversaire est une faute logique et éthique, et celle qu'on proclame ne peut être qu'une ruse pour le tromper, ou un compromis provisoire qui reflète un rapport de force. Elle ne prévaudra sincèrement que lorsque le débat sera historiquement clôt, et que les diverses parties se seront implicitement mises d'accord pour un partage du pouvoir social dans l'abandon de la prétention à l'hégémonie, mais du même coup aussi dans l'abandon de leurs convictions réelles (l'apaisement du débat religieux en France à la fin du XVIIIème siècle n'a pu se produire qu'ainsi ; se retrouvant dans l'hypocrisie, catholiques et protestants, jésuites et jansénistes, chrétiens et juifs ne se tolérèrent enfin que parce qu'ils étaient déjà devenus agnostiques, plus ou moins consciemment).

Les convictions contradictoires qui coexistent dans le consensus pseudo-démocratique libéral rétrogradent de la prétention à dire le vrai sur l'être social à celle de former un maillon de la chaine insignifiante du discours de la culture. Elles ne deviennent rien de plus qu'un couplet de la berceuse scolaire, dont la fin n'est pas la sagesse mais la distinction sociale qu'accorde une masse de connaissances pédantesques et inutiles. Dans "l'Empire du moindre mal" qui règne aujourd'hui sur les idées, dans une ambiance "postmoderne" édulcorée, on célèbre à l'Université et dans la presse le règne éternel du discours sans référent, selon le schéma nietzschéen de la chaine infinie des métaphores que rien ne relie à la nature ou à l'histoire. Un éclectisme ultra-tolérant en quête d'excitations éphémères, sales et vicieuses qui n'a plus rien à voir avec la vérité et que tout relie à la division de la société en classes.

Le retour en parallèle d'un discours religieux simpliste accomplit une fonction confusionniste supplémentaire en offrant un récit d'anathème qui est aussi d'oblitération de la Révolution, un universel de secours qui a déjà beaucoup servi et qui n'a jamais conduit nulle part. Il séduit une partie des masses acculturées par la marchandise, et fournit une conviction à ceux que l'empire du discours culturel ni vrai ni faux mais si tolérant indispose pour de bonnes raisons.

Les tolérants affairistes et agioteurs qui gouvernent aujourd'hui l'Occident ne peuvent d'ailleurs pas prospérer complètement sans agiter devant eux leurs marionnettes religieuses convaincues et fanatiques qui discréditent toute forme d'engagement radical, et leur servent de faire-valoir (sans parler du pouvoir de nuisance qu'elles peuvent procurer dans la négociation mondiale pour le partage de la plus-value).

Si on veut éviter de voir les désespérés de la democracy libérale et marchande se jeter dans les bras des néonazis et des takfiristes, il est urgent de réhabiliter avec une pleine conviction l'histoire de la Révolution depuis 1789, et celle du socialisme depuis 1917, y compris dans tout ce qu'elles ont d'odieux et d'indéfendable du point de vue de la bourgeoisie, y compris dans les personnalités de Robespierre et de Staline.

La lecture attentive d'Antonio Gramsci (qui malgré sa réputation falsifiée par les commentateurs postmodernes est un révolutionnaire marxiste absolument radical) montre que seule une conviction révolutionnaire inconditionnelle répandue dans les masses peut dépasser la religion en fournissant les bases d'un nouveau sens commun populaire largement partagé, et une nouvelle philosophie embrassant tous les aspects de l'existence, créatrice de valeurs morales et correspondant au développement actuel des forces productives.

La Révolution est la seule rédemption des masses. Et les forces contre-révolutionnaires, qu'elles soient "républicaines", "intégristes", ou n'importe quoi d'autre doivent être traitées avec l'esprit de tolérance et de modération dont elles se sont toujours montrées capables elles-mêmes, depuis la Commune de Paris de 1871. Il faut dorénavant réhabiliter l'intolérance pour l'intolérable société de classe.

François Villon disait de l'évèque d'Orléans Thibault d'Aussigny qui l'avait emprisonné et torturé : "S'il m'a été pitoyable, que Dieu en soit de même pour lui".

GQ février 2015, relu le 5 janvier 2024

 

 

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Guerre à Gaza : La gauche palestinienne à l’offensive Par Pierre Barbancey (L’Humanité)


Heureux de reprendre un article paru dans l’Humanité...
Pam

Les Palestiniens se rassemblent pour commémorer le 19e anniversaire de la mort de Yasser Arafat, ancien président palestinien et chef de l’Organisation de libération de la Palestine, à Ramallah, en Cisjordanie, le 11 novembre 2023. (Photo by Issam Rimawi / ANADOLU / Anadolu via AFP)

Au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), la gauche se bat pour réaliser l’unité du mouvement national, y compris avec le Hamas, engager une nouvelle stratégie en dehors des accords d’Oslo et obtenir un cessez-le-feu à Gaza.

Le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se dresse derrière le siège de l’Autorité palestinienne, à quelques mètres à peine du mausolée érigé à la mémoire du leader historique Yasser Arafat. Mais celui-ci doit certainement se retourner dans sa tombe en constatant combien l’OLP est aphone et sans réaction face au massacre en cours dans la bande de Gaza. L’attaque perpétrée, notamment par le Hamas, en territoire israélien le 7 octobre, a rebattu les cartes. « Cette opération a ouvert les yeux du monde sur la situation des Palestiniens », fait remarquer Bassam Saleh, secrétaire général du Parti du peuple palestinien (PPP, communiste).

Hani Al Masri, directeur de Masarat, le Centre palestinien pour la recherche sur les politiques et les études stratégiques, souligne, lui aussi, que « l’attaque du 7 octobre a mis un coup d’arrêt, d’une part, à la création d’un nouveau Moyen-Orient sous l’égide des États-Unis dans lequel Israël occuperait une position centrale, d’autre part, à la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite. Un nouveau Moyen-Orient marqué par la marginalisation de la question palestinienne et la poursuite de l’occupation israélienne ». Même Mohammed ben Salman (MBS), prince héritier saoudien, a dû reconnaître que ce qui s’est passé est « le résultat de la poursuite de l’occupation et de la privation du peuple palestinien de ses droits légitimes ».

Des spéculations au sein de l’OLP

Ces derniers mois, au sein de l’OLP (1), les seules discussions officieuses ne concernaient que le remplacement de Mahmoud Abbas, le président, âgé de 88 ans, concentrant l’essentiel des pouvoirs dans ses mains tant au sein de l’Autorité palestinienne (AP) qu’à la direction de l’OLP. Certes, sa succession est toujours à l’ordre du jour et les noms de Marwan Barghouti, Mohammed Dahlan, Nasser Al Kidwa et d’autres continuent de circuler dans les cercles politiques. Mais la question centrale, désormais posée par les organisations de gauche au sein du comité exécutif (CE) de l’OLP, est celle de la stratégie à appliquer après des années de silence et d’inaction.

« Ce n’est pas seulement le Hamas qui est attaqué mais tous les Palestiniens, souligne Ramzi Rabah, représentant du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP). Parce qu’Israël veut en finir avec l’autodétermination du peuple palestinien et la création d’un État. » Et parce qu’il importe maintenant de « stopper l’agression israélienne à Gaza mais aussi en Cisjordanie, il faut passer à l’initiative », soutient Saleh Rafat, de l’Union démocratique palestinienne (Fida), qui a récemment demandé que l’OLP coupe tout lien avec les États-Unis. Mustafa Barghouti de l’Initiative nationale palestinienne, personnalité connue et respectée, assure que « Netanyahou a un plan, celui d’un nettoyage ethnique de la Cisjordanie et de Gaza ».

Ces dirigeants de la gauche palestinienne estiment que, « maintenant, toutes les organisations palestiniennes doivent être unies pour mettre fin à l’occupation ». Pour Bassam Saleh, du PPP, en novembre 2012, lorsque l’État de Palestine obtient le statut d’État non-membre observateur auprès de l’ONU, il aurait fallu « ne plus construire des institutions mais construire la résistance et cesser de reconnaître Israël. Mais l’OLP n’a pas suivi ». Selon lui, il faut « reconstruire l’unité nationale y compris avec le Hamas sur la base d’un programme accepté par tous et revenir au rôle historique de l’OLP ». L’idée principale est que, désormais, aucune discussion n’ait lieu avec Israël tant que l’occupation se poursuit et que les colonies ne sont pas démantelées. « On a voulu nous faire croire qu’on était indépendants alors que nous ne contrôlons rien et que l’occupation s’aggrave. Ce modèle a échoué. Si nous voulons un État indépendant, il faut la fin de l’occupation et donc résister. » Ce que la gauche palestinienne résume dans un slogan : « Pas de libération sans fin de l’occupation ».

Hani Al Masri, de Masarat, regrette que « Mahmoud Abbas persévère dans son approche. Il doit reconnaître l’échec d’Oslo et changer sa politique attentiste qui ne permet pas de changer les choses ». Au sein du comité exécutif de l’OLP, selon nos renseignements, la gauche s’est trouvée isolée face au tout-puissant Fatah. Celui-ci est pourtant divisé. Certains ministres de l’AP partagent les critiques de la gauche et la nécessaire unité. C’est le cas des partisans de Marwan Barghouti, toujours incarcéré, initiateur du « Document des prisonniers », en mai 2006, et cosigné par le Fatah, le Djihad islamique, le Hamas, le FPLP et le FDLP, dans lequel ils proposent une plateforme d’unité nationale en dix-huit points. Dans les grandes villes palestiniennes également, sur le terrain, l’unité est de mise entre les différentes organisations. « Au sein de la direction de l’OLP, certains dorment encore sur leur paradigme, ils sont encore liés aux accords d’Oslo et ne se rendent pas compte que le danger est le même pour tous. Tous les partis doivent être dans l’OLP », prévient Mustafa Barghouti.

Marwan Barghouti, un avenir pour la Palestine ?

Mahmoud Al Aloul, vice-président du Fatah, paraît d’accord. Il dénonce « la communauté internationale qui s’est réveillée le 7 octobre sans tenir compte de ce qui nous arrivait avant : expansion des colonies, provocations à Jérusalem sur les lieux saints, assassinats ciblés. Tout ça a poussé à l’explosion, conformément à nos mises en garde. Et un de ceux qui n’ont pas voulu voir, c’est Macron ». Al Aloul se dit d’accord pour l’unité nationale mais les multiples discussions, tant au Caire qu’à Tunis, ces dernières années, n’ont jamais abouti. En cause, selon des participants, la volonté hégémonique tant du Fatah que du Hamas qui ont rendu impossible tout accord. Et les actions du Fatah ne plaident pas en sa faveur : aucune initiative politique, pas de lutte contre la corruption et un alignement sur l’AP.

C’est dans ce contexte que la libération de Marwan Barghouti, Ahmad Saadat et d’autres dirigeants enfermés représente un enjeu majeur pour les Palestiniens. C’est aussi ce qui rend leur sortie de prison plus difficile : Israël ne tient pas à ce que le mouvement national palestinien retrouve son unité politique et géographique et donc un nouveau souffle contre l’occupation. Pour l’heure, toutes les factions palestiniennes se retrouvent sur un point : il faut obtenir un cessez-le-feu et faire cesser le génocide en cours dans la bande de Gaza.

Pierre Barbancey
L’Humanité du 28 décembre 2023

(1) Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a suspendu sa participation à l’OLP.

LA PHRASE DU JOUR......

 

 ......TIRÉE D'UN ARTICLE de HASSAN TARFAOUI    -Blog "LE GRAND SOIR "- TITRE 

 

A GAZA , ON MASSACRE  DES INNOCENTS, ON ENTERRE NOTRE HUMANITÉ

 

 La phrase:

 "Pourquoi les dirigeants occidentaux refusent-ils d’appeler à un véritable cessez-le-feu (°)? C’est parce qu’ils sont complices d’un projet élaboré depuis longtemps par les Américains et les Israéliens pour s’accaparer la future voie maritime, l’une des plus importantes au monde, et ses richesses gazières ".

(°) Il s'agit évidemment du massacre des Palestiniens par le gouvernement fasciste d' Israël dans le silence assourdissant de la "COMMUNAUTÉ" INTERNATIONALE.

 

Note de Pedrito.

Après avoir longtemps tiré ses richesses de son empire colonial, la France de Macron est devenue à son tour une colonie. Nous dépendons comme les autres 27 pays Européens des USA,  et de l'OTAN, leur outil de guerre et de domination mondiale impérialiste. 

Mais domination chancelante. Les cowboys, le sénile et le débile, ont de la concurrence. 

Reste le sionisme US qui possède le nerf de la guerre et continue ses ravages à GAZA.

Nous sommes dorénavant  devenus un état croupion des américains, ce que craignaient De Gaulle, les communistes, et tous les patriotes, au lendemain de la deuxième guerre mondiale qui vit la victoire des alliés, dont la Russie avec ses 27 millions de morts, sur le nazisme hitlérien.

Et ce qu'oublient aujourd'hui les merdias Français enchainés à Macron.Ils vendent essentiellement du mensonge pour se partager les miettes au grand banquet du dépeçage de la France. 

La presse est muselée. Comme le Parlement. Comme notre démocratie. 

Pourra-t- on rêver un jour du retour d'un vrai Parti Communiste au service du peuple et non des milliardaires et  autres oligarques?