vendredi 29 septembre 2023

 

Sabotage des gazoducs Nord Stream : un an après, la Russie dénonce l'inaction des enquêteurs

Une année s'est écoulée depuis l'explosion des gazoducs Nord Stream. Plusieurs enquêtes journalistiques pointent vers une responsabilité occidentale, mais l'enquête des juridictions européennes, elle, n'avance pas.

«L'enquête de Hersh dépasse l'affaire du Watergate. Jamais les présidents américains n'étaient allés aussi loin. L'administration Biden est obligée d'y apporter une réponse circonstanciée, point par point», a déclaré ce 26 septembre Maria Zakharova sur sa chaîne Telegram.

En effet, un an jour pour jour après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le journaliste américain Seymour Hersh a publié un article rapportant, selon une source des services secrets américains, que «la décision de l'administration Biden de faire exploser les gazoducs avait peu à voir avec le fait de gagner ou de faire cesser la guerre en Ukraine».

«Elle était la conséquence des craintes de la Maison Blanche que l'Allemagne et l'OTAN [...] tombent sous l'emprise de la Russie et de ses ressources naturelles immenses et bon marché», souligne le journaliste. Avant de conclure : «Elle découlait de la peur ultime de l'Amérique, celle de perdre sa suprématie de longue date en Europe de l'Ouest.»

Dans la foulée de l'explosion, de nombreux dirigeants, commentateurs et médias occidentaux s'étaient persuadés de la culpabilité russe. 

Plusieurs hypothèses

Seymour Hersh, journaliste américain distingué du prestigieux Prix Pulitzer en 1970 pour avoir révélé le massacre de My Lai durant la guerre du Vietnam, avait fait sensation le 8 février dernier avec un article dénonçant l'implication de la CIA dans le sabotage des gazoducs. Une allégation rejetée en bloc le jour même par la Maison Blanche, qui l'avait estimée «complètement fausse».

Le 7 mars, une enquête du New York Times avait évoqué «un groupe pro-ukrainien», citant des «officiels» américains. Une hypothèse qualifiée d'«insensée» par le président russe une semaine plus tard sur la chaîne Rossia 1 : «C'est un attentat conduit à un niveau étatique, aucun amateur n'est capable d'accomplir un tel acte.» Réinterrogé sur le même sujet le 25 mars, Vladimir Poutine s'était dit «entièrement d'accord avec l'hypothèse de Hersh».

Au mois de juin, le Washington Post puis la chaîne publique néerlandaise Dutch NOS, en collaboration avec la télévision allemande ARD et l'hebdomadaire Die Zeit, citant des sources ukrainiennes, indiquaient que la CIA, après avoir reçu un rapport «alarmant» du renseignement militaire néerlandais (MIVD), aurait «mis en garde l’Ukraine de ne pas faire exploser» le Nord Stream en juin 2022. 

La Russie accuse la partialité de l'enquête

Alors que l'enquête a été confiée aux pays dont les eaux territoriales sont traversées par le gazoduc, à savoir l'Allemagne, la Suède et le Danemark, la Russie a exprimé son mécontentement devant leur absence de résultat. Ainsi, le 25 septembre, Vladimir Babrine, ambassadeur russe à Copenhague, regrettait qu'«il n'y ait eu aucune avancée [...] Le Danemark refuse à la Russie non seulement de mener une enquête conjointe, mais de répondre à la majorité des demandes d'aide juridique dans cette affaire criminelle».

Même constat de l'ambassadeur russe à Berlin, Sergueï Netchaïev, pour qui «les pays chargés de l'enquête n'ont à ce jour publié aucun résultat concret». Le 25 septembre, il déplorait sur Telegram que «les demandes officielles ne donnent lieu qu'à des réponses formelles – quand elles sont suivies de réponses – et que les propositions de coopérations soient déclinées, de même que les appels à une transparence maximale du déroulé de l'enquête». Le diplomate a en outre relevé que tout cela suscitait «une extrême inquiétude et des questions légitimes quant à l'objectivité et l'impartialité de l'enquête».

Fin juin, le procureur suédois Mats Ljungqvist avait déclaré qu'il avait rencontré son homologue allemand et que l'enquête approchait de «sa phase finale». Il espérait alors conclure les investigations «à l'automne».

Devant l'absence de toute avancée, le représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vassili Nebenzia, avait le 11 juillet regretté l'absence de collaboration et de transparence des parties concernées avec la Russie, qui «attend[ait] des autorités allemandes, danoises et suédoises qu'elles prennent des mesures concrètes pour mener une enquête objective et transparente, avec l'implication obligatoire des organes d'enquête russes». Le diplomate avertissait en outre celles-ci que «tout effort visant à dissimuler des traces de sabotage en mer Baltique [serait] voué à l'échec».

L'Occident brouille les pistes, selon Zakharova

Dans sa conférence de presse du 19 septembre, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova accusait les pays occidentaux de «non seulement détourner l'attention des points essentiels, mais aussi de "nettoyer" les traces du crime et d'insinuer de manière trompeuse que la Russie est complice [de cette attaque]». Puis, poursuivait-elle, «ils annonceront des "coupables". C'est un scénario bien rôdé». Et Maria Zakharova de citer les précédents de Boutcha et de l'affaire Skripal.

La diplomate a jugé que la conséquence directe de cette «veulerie et de cet entêtement à ne pas défendre ses intérêts ni sa propre sécurité énergétique» était «la perte par l'Union européenne de toute chance théorique de gagner son autonomie stratégique».

Maria Zakharova a enfin rappelé la détermination de la Russie à mener l'enquête à son terme : «Nous déploierons tous les efforts possibles, notamment dans le cadre de formats multilatéraux, pour que le monde connaisse la vérité. L'une de ces étapes doit être le briefing de ce 26 septembre qui se tiendra au Conseil de sécurité de l'ONU à l'occasion du premier anniversaire de l'attentat.»

 

Le nazi ovationné au Parlement canadien est loin d’être le seul glorifié par l’occident !

jeudi 28 septembre 2023 par Bruno Drwski (ANC)

Le président de la Chambre des communes du Canada a annoncé mardi sa démission après le scandale provoqué par l’hommage rendu à un vétéran ukrainien ayant combattu avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, lors de la visite du président Volodymyr Zelensky.

La réponse de Bruno Drwski (ANC) à cette opération pro-nazi. Ils ne se cachent même plus même s’ils versent ensuite des larmes de crocodile. Le "nazisme" semble de plus en plus être le stade ultime du capitalisme !(JP-ANC)

Cette démission du président du parlement canadien sonne complètement fausse.

1/ parce que la législation parlementaire canadienne fait que le président de la chambre des communes au Canada n’a pas le droit d’inviter quelqu’un sans l’aval du premier ministre, donc Trudeau devrait aussi démissionner car il a obligatoirement donné son aval à cette invitation.

2/ parce que tout le parlement s’est levé pour applaudir et que chaque député a l’obligation d’avoir un minimum de culture historique et savoir qu’en 1941-45 le Canada était en guerre contre l’Allemagne et alliée de l’URSS, ce qui veut dire que celui qui était en guerre à ce moment là contre l’URSS, était en guerre aux côtés de l’Allemagne et en guerre aussi contre la Canada.

3/ parce qu’on parle partout de l’holocauste (on peut estimer, ce qui est regrettable, que la connaissance des massacres de Russes, de Biélorussiens, d’Ukrainiens, de Polonais, de Slovaques, de Yougoslaves par les unités SS ukrainiennes est méconnue) et qu’il est donc impossible de ne pas savoir que combattre aux côtés des nazis en Ukraine dans une unité SS voulait ipso facto dire participer à des massacres de juifs.

4/ et, trêve d’hypocrisie, au Canada on a accueilli après la guerre des milliers de supplétifs du 3e Reich de différents pays et c’est quelque chose d’assez connu là-bas dans la génération d’après guerre et surtout chez les immigrés d’Europe de l’Est qui avaient été victimes des nazis.

5/ parce que Zelensky ne peut pas ne pas savoir avec exactitude qui étaient les membres des "formations qui combattaient les Russes" à ce moment là et donc, en applaudissant debout, il a couvert cette hypocrisie et ce cynisme.

Donc toute cette bande qui s’est levée pour applaudir est en partie une bande d’incultes graves, en partie une bande de cyniques nazifiés. Et c’est tout les députés canadiens qui devraient démissionner ainsi que le premier ministre canadien et Zelensky si "le combat pour la démocratie" était bien à l’ordre du jour dans la guerre d’Ukraine.
C’est évident que ce n’est donc pas le cas et que, comme dans les années 1920 et 1930, en Amérique du Nord comme en Europe, il y a complicité envers la fascisation en cours, à l’heure où nos régimes sont dans une crise profonde ...et que ce n’est sans doute que le début d’un processus qui va aller en augmentant.

On veut faire avaler ces couleuvres par touches à l’opinion publique mais le centre Simon Wiesenthal s’est mis en travers de la route cette fois ci et c’est louable, ce qui était sans doute imprévu pour les auteurs de cette invitation car, depuis le début de la guerre en Ukraine, les associations chargées en principe de la lutte contre l’antisémitisme comme l’ADL aux USA sont désespérément quasi-muettes devant les signes évident de nazisme en Ukraine ...et chez ses alliés.
Pour des raisons sans doute de conjoncture dans les rapports entre Kiev et Tel Aviv ...ce qui n’est pas tout à fait nouveau, dans les années 1933-1939, les organisations sionistes, en particulier en Allemagne et aux USA, avaient manifesté des complicités avec les nazis (certaines comme le groupe Stern au moins jusqu’en 1942), base de classe oblige.

N’oublions pas, si nous voulons comprendre l’histoire réelle, que l’immense majorité des juifs exterminés par les nazis en Europe de l’Est étaient des prolétaires et des semi-prolétaires et qu’ils étaient soit favorables aux religieux juifs traditionalistes antisionistes (Agoudas Israël) soit favorables aux socialistes anti sionistes (Bund) soit aux communistes (anti sionistes).

...C’est un peu tout cela que fait ressortir le sordide comportement du parlement canadien très révélateur de l’état réel de nos "démocraties".
Donc No Pasaran !!!

Photo Une : Monument à la gloire des nazis dans la banlieue de Toronto

 


Les découvertes gênées du Monde

Comme le note avec beaucoup de pertinence Annie Lacroix-Riz dans le texte ci-dessous, il faut réellement de la part de la presse et du monde politicien beaucoup de culot pour prétendre ignorer les liens du régime ukrainien avec les collaborateurs des nazis. Dans le cas du Canada, vu les origines familiales de la vice-présidente et le soin qu’elle à mis à glorifier ces gens-là, ce serait réellement stupéfiant. Mais Annie Lacroix-Riz a raison de noter à quel point c’est un fait avéré que la manière dont les États-Unis et les gouvernements proches ont récupérés ces gens-là, elle cite le livre (Le Boomerang américain) dont nous avons déjà parlé qui s’il a connu en France une traduction tardive (grâce à Delga) est tout à fait connu aux USA. Mais voici le commentaire d’Annie Lacroix-Riz sur les contorsions gênées du Monde… Et le Monde n’est pas le seul organe de presse à avoir fait la promotion de nazis, les avoir présentés comme les chevaliers de la liberté. C’est toute la classe politique française qui est aux abonnés absents dans cette lutte pour la paix et l’avenir d’un continent, de notre pays. Les communistes s’indignent légitimement quand on traite Fabien Roussel de Doriot, quand des tags haineux et des tee shirts qui ne le sont pas moins viennent insulter ceux dont les anciens ont combattu le nazisme, mais cette affaire devrait leur servir de leçon sur la nécessité de ne pas oublier leur histoire au point d’en arriver se tromper d’adversaire et de soutenir les fascistes, l’OTAN, ceux qui les ont entretenus depuis la guerre froide. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Un des deux monuments nazis est à Edmonton, au cimetière Saint Michael’s, et l’autre est à Oakville, dans la grande banlieue de Toronto, au cimetière ukrainien Saint Volodymyr. Ils honorent les combattants de la division de Galicie de la Waffen-SS comme des « héros » ukrainiens, des « combattants pour la liberté », qui ont lutté contre le communisme soviétique.

 Le Monde, gêné à l’évidence par ces alliés compromettants, qui ont ovationné un massacreur notoire de juifs (et de Polonais!), a fini par traiter le sujet, après deux (ou trois?) jours d’hésitation sur cette grosse « maladresse ». Mais en écrivant (sans rire, vraiment?), à propos d’un pays qui a accueilli, en toute connaissance de cause, et en totale complicité avec Washington, des dizaines de milliers de faux « réfugiés » nazis ukrainiens (sans compter ceux de Vichy, d’Allemagne et tous les autres pays occupés par le Reich, dont les Baltes, également glorifiés ces temps-ci), 1° que « les députés de tous les partis, Justin Trudeau, son gouvernement et Volodymyr Zelensky, de confession juive, se sont levés pour applaudir Yaroslav Hunka, ignorant les détails de son passé » (souligné par moi), et 2° que, dixerunt « les Amis du Centre Simon-Wiesenthal, cet incident “a compromis l’intégrité de tous les 338 membres du Parlement et a également offert une victoire de propagande à la Russie” ». Ah, bon, encore un coup de ces « criminels de guerre » barbares, qui mentent honteusement sur l’Ukraine?

Mais quelle publicité à pareil scandale serait encore possible si le massacre des juifs n’était plus tabou ?

C’est dire l’utilité de lire l’ouvrage enfin traduit (après 35 ans) de Christopher Simpson, Le Boomerang américain, édité chez Delga (https://editionsdelga.fr/produit/le-boomerang-americain/), éditeur qui rencontre peu d’écho (par euphémisme) dans la grande presse.

Même en France, Marc Bergère, avec toutes les précautions académiques requises, a traité de l’accueil chaleureux « d’une minorité d’activistes de droite appartenant à la mouvance clérico-nationaliste, qui constituait le noyau dur de “l’accueil collabo”» (https://pum.umontreal.ca/catalogue/vichy-au-canada). M. Trudeau et le troupeau d’ânes de son Parlement doivent également ignorer ce dossier…

Certains vaillants de la presse canadienne sont moins ignorants, cf. https://www.journaldemontreal.com/2023/09/25/lex-combattant-nazi-ovationne-au-parlement-nest-pas-le-seul-a-avoir-refait-sa-vie-ici-en-heros

Bien cordialement,

Annie Lacroix-Riz

Note de Pedrito

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" 

Merci à Annie Lacroix-Riz  de persister pour enfoncer le clou! Mais pourquoi et comment la "grande" presse française persiste-t-elle dans son entêtement à refuser de reconnaitre l'évidence?

Pourquoi un tel degré de surdité, alors que de partout dans le monde éclatent les signes évidents d'un renouveau fasciste, et tout près de nous notamment en Europe, fascisme enfanté par le capitalisme et l'impérialisme US?