lundi 25 juillet 2011

ORTHEZ: LES DOLORÈS AGUIRRE ENTRE DÉCEPTION ET AMERTUME
























































































UNE TARDE ORTHÉZIENNE DÉCEVANTE !
3/5 ème d’arène pour cette tarde ORTHÉZIENNE de la déception, du doute(bof), et de l’amertume, dont les aficionados attendaient tant. Trop, sans doute….
C’est d’une telle évidence, les AGUIRRE n’ont pas, loin de là, et c’est un doux euphémisme, comblé les espoirs que nous mettions en eux depuis de longues semaines. Et j’ai beau observé à la loupe les photos de Bilbanero, de Cigarrero, de Langosto, et de leurs frères, publiées sur le dépliant des fêtes, après avoir vu la vidéo, je ne décèle aucun piton anormal, tous limpios, alors que les animaux, TOUS, sortis hier au Pesqué, portaient des stigmates douteux, tellement douteux que j’ai entendu autour de moi parler de toros dignes du rejon. Tout çà ne fait pas très sérieux, tout çà fait mal à la corrida, et éloigne à chaque fois un peu plus des tendidos des aficionados déçus et trompés. Écoeurés ! Un os de plus au travers de la gorge, avec la désagréable sensation que la fraude s’installe inexorablement, même là où on le l’attendait pas, malgré toute l’admiration affectueuse que je voue au Président de la commission taurine d’ORTHEZ, je me demande, et nous sommes nombreux à nous demander, qu’est-ce qui se passe, ou que s’est-il passé, pour que ces toros annoncés « certifiés limpios » aient été à ce point défigurés ?
Soupçon d’afeitado général largement partagé autour de nous, - au moins une corne en pinceau à chaque animal, parfois les deux- Malaise qui ne s’est pas départi de toute la tarde, dès la sortie du premier, destiné à FRASCUELO. Pour ce qui concerne sa toreria, le matador conserve encore quelques gestes précieux de sa planta romantique et de sa classe de lidiador, mais il m’a aussi rappelé les dernières heures sombres de Curro ROMERO, en pleine débâcle de sa despedida qui n’en finissait pas de finir, alors qu’il était poursuivi par un torito mollasson, et qu’il fallait une nuée de nombreuses capes providentielles pour le sortir de ses mauvais pas. Certes, FRASCUELO n’est pas le bouffon que fut le Sévillan, mais il me parait raisonnable qu’il laisse aux plus jeunes le soin de perpétuer l’art de CUCHARES. Cada uno en su sitio. Face à son premier, il fit illusion, le temps de quelques véroniques, mais c’est le toro qui s’imposa vite en maître absolu du ruedo béarnais. Mise en suerte ratée, d’abord, pique dans l’épaule – piquero carnicero et matador complice, pourquoi se gêner ?- puis deuxième embestida partant de plus loin. A partir de là, pico, gestes mal assurés, désarmés, poursuite, toreo à reculons, et au final, abandon. Le toro, bouche fermée, se couche après une entière desprendida. Mort laborieuse, après multiples descabellos. Impossible équation pour le madrilène, quelques sifflets malséants.
Pique assassine pour le second, dans l’épaule, mais applaudie par un public ignarissime: à ces réactions anachroniques, on jauge là l’aficion nouvelle. Deuxième rencontre : le Dolorès s’échappe. Troisième pique : DANS LE DOS ! Il s’échappe encore, heureusement pour lui,il fuit un châtiment qui ne s’imposait pas, c’est un manso, certes, mais parfois, comme ici, çà sert. Pour la faena, évidemment, aucune charge, bouche fermée, refus de combattre, malgré des pattes d’acier, mais entre les cariocas qui plus est traseras, et une corne droite raccourcie, son moral en a pris sans doute un sacré coup. Profil du marador, reprofil, avec le pico, torchonnades approximatives, de celles qui accentuent les défauts, ajoutées aux mises en suertes interminables pour la pose des banderilles, la totale ! Avis, une entière, douze descabellos. Circulez, monsieur Raùl VELASCO, bagage insuffisant. A ne pas revoir.
Deux pitons amputés, pour le toro reçu par Alberto LAMELAS, et de plus, il boite incontestablement. Quelques draps verts déployés çà et là, dans les tendidos. Le palco hésite, puis ordonne le changement. Par bonheur, il reste encore quelques aficionados intègres, et prévoyants, qui gardent la bouche ouverte et les yeux en éveil.
Le toro qui sort est le second qui était prévu pour LAMELAS, dommage là aussi que le public ne reçoive aucune information officielle, au fur et à mesure des incidents et changements provoqués. La corne gauche du quadrupède ressemble à un pinceau, mais celui-là n’a rien d’un artiste : il renverse la cavalerie, et manque rééditer son exploit au cours de la troisième rencontre. Il s’avère dur à fixer, solide sur ses pattes. LAMELAS lui impose sa loi, au cours d’une faena exclusivement droitière, certes, mais volontaire et poderosa, réussissant à canaliser la charge désordonnée d’un animal au départ difficile à fixer. Conclusion par un bajonazo. Hélas !!
Le second opposant de FRASCUELO est un negro bragado puissant. Et le jour d’ORTHEZ tant attendu se transforme vite en débâcle. En plus rapide encore, le matador duplique sa démission du premier. Hésitations, reculades, il est assez pitoyable. Pas assez cependant pour une partie du public – impitoyable, celui-là- qui le conspue, sans doute parce qu’il a été trop longtemps privé de faena, de triomphe espéré, d’oreilles, après une demie hasardeuse pour se débarrasser de son autre insoluble problème.
Manso de gala, également, le quinto non malo est un negro bien présenté. Mise en suerte laborieuse, le chevel de « PIMPI » ne semble pratiquer que la marche arrière. Picador désarçonné après la première embestida, mais cheval resté debout. Panique générale dans le ruedo, le toro fonçant partout, FRASCUELO y laisse la deuxième cape de la tarde. Troisième pique évidemment assassine – assassiner les toros sur les ordres de leurs petits chefs, c’est la spécialité de la plupart des piqueros - Banderilles à la sauvette, en courant au cul du toro : là aussi, les professionnels sont rares, et d’autant plus appréciés que les premiers, les nuls, sont méprisables. Et recommence le sempiternel numéro de passes profilées, pour un animal qui nous a paru mériter une vraie lidia qui pouvait mettre en valeur les deux opposants. Des passes encore, sans relief, sans dominio, un pinchazo, et une entière trasera. Le toro lutte longuement contre la mort….la caste à fleur de cuir …. Meurt en brave, à genou, dépouille applaudie. Sans doute le plus complet de la tarde. Mais VELASCO a confirmé qu’il était largement en dessous de ce qu’on pouvait attendre d’un lidiador. Un second couteau, sans plus !
Le dernier de la tarde, pour LAMELAS : cornes esquintées, honteusement abimées. Un manso qui court, évite le cheval. Première pique : dans l’ÉPAULE ! Seconde pique : dans le DOS ! Changement après la troisième. Pauvre toro, pauvre aficion ! Et pauvre corrida : comment et quand finiront ces saloperies ? La pluie nous trempe, le froid nous gagne, vivement la fin, tellement cette tarde est triste jusqu’au bout. Mais pas seulement par le temps, hélas LAMELAS partage sans doute notre avis : il abrège, dans l’indifférence et l’apathie, générales.
Retour : lot bien présenté, hormis les armures. Scandaleusement mutilées. Comment ? Pourquoi. ? Par qui ? Piqueros voyous. Cuadrillas souvent à la dérive, dépassées, mais avec le culot, et l’œil mauvais, pour certain, de toiser les aficionados qui osent exprimer dégoût ou désaccord.
Depuis quand et pourquoi déclancher la musique au cours d’une suerte de picar méprisable ?
Quand les clarines sonnent, pourquoi la peña musicale continue-t-elle de jouer jusqu’à couvrir leur sonnerie ? Beaucoup trop de monde dans les callejons, qui n'ont rien à y faire. Quand va cesser cette manie du copinage, des passe-droits?
Et puis, surtout, à quoi servent les alguaciles, sinon à rien!

A RIEN!!! Sinon à parader à cheval!
Dernier point d'interrogation: entre TYROSSE et ORTHEZ, qui a le plus souffert du temps, mais surtout de cette concurrence qui persiste contre tout bon sens? Et qui sera plus sage que l'autre, pour mettre fin à cette stupiditude - comme dirait Ségo- cultivée et entretenue depuis quelques décennies?Demain sera certes un autre jour : mais que demain taurin est morose!


Photos sans légende. Pour les cornes, surtout, cliquer.

ORTHEZ MATINALE: DES VERAGUAS QUI MÉRITAIENT MIEUX.





























Matinée automnale.

Banderilles de VERUAGUA: aussi loin du balcon que de la coupe aux lèvres.

Plus haut: véroniques à genoux de ESCRIBANO. Au-dessous: le profil, dans tous ses états.


LES VERAGUAS de AURELIO HERNANDO

Il y a comme çà des jours où tout ne se présente pas au mieux; le temps maussade provoque malgré soi l’appréhension, favorise le doute, fait craindre la schkoumoune. Un petit os imprévu, un second, puis un autre, et la journée entière n’en finit plus ensuite d’égrener ses désagréments, au rythme soutenu de déceptions et désillusions.

Dimanche matin, à ORTHEZ, nous nous retrouvions pour voir des VERAGUAS, pour passer ensemble quelques bonnes heures d’aficion. Pourtant, une pluie fine tombe sur les gradins détrempés, premier bémol. Et il est 11 heures bien passées de 6 ou 7 minutes, et pendant ce temps-là, bien à l’abri sous leur gradas couvertes, des gens en retard, agglutinés autour du palco, à la tribune des invités – qui paye leurs places, si ce n’est NOUS, cochons de payants ?- n’en finissent pas de se congratuler, tout à leurs mondanités ridicules, tellement à côté de leurs pompes qu’ils s’imaginent sans doute qu’ils sont le clou du spectacle, ils se font attendre et regarder, et personne ne se préoccupe du retard du paseillo, et du respect dû au bon petit peuple aficionado contraint à une patience mal contenue. Vingt qui protestent, peut-être, mais 500 qui n’en pensent pas moins. Et râlent en silence, avant d'aller grossir les rangs des anciens aficionados.
Un tiers d’arènes, lorsque s’avance le paseillo, j’observe qu’une invitée retardataire tape en cadence avec une main, sur l’air de « Pan y Toros », sur ce qui semble un pupitre posé devant elle. On pourra compter sur elle et tous ses semblables m'a-tu-vu invités pour défendre la corrida. La pluie fine continue. Enfin, sortie du premier, un jabonero bien fait, que Christian ESCRIBANO reçoit à genoux, pour sept véroniques applaudies. Tout s’annonce pour le mieux. Hélas, c’est au tour des piqueros, et commence alors le numéro habituel des saloperies en tout genre, qui ne prendra fin que le soir, vers 20h30, avec le dernier Dolorès AGUIRRE.
Première vara trasera, abondamment pompée, deuxième charge en partant de plus loin, bien poussée. Mais aux bâtons, aucune charge, le novillo paye déjà cash le prix de la pique meurtrière imposée par le varilarguero aux ordres. Par la suite, faena standardisée, honteusement profilée, petit numéro de toreo de salon appris dans les écoles taurines, faire passer et repasser le toro avec le pico, muleta sur le museau de l’animal, inutile de se croiser, pour peser. Un quart d’épée, avis, et descabello à toro vif et debout. De la grande escroquerie que les ignares prennent pour du grand art et applaudissent, mouchoir blanc à l'appui.
Le second est un negro bien charpenté, haut sur ses pattes avant, qui cherche aussitôt la sortie de secours. Mansedumbre, quand tu nous tiens…. Pique de voyou dans l’épaule, reprise sans vergogne alors que le toro s’est collé au peto. Trois rencontres en tout, et le novillo arrive à la muleta avec la bouche fermée. Ils étaient mansos, mais costauds, les HERNANDOS. Raùl RIVERA est vite averti, son opposant semble susceptible sur la gauche. Immuable solution à éternel problème : toreo de profil, fade, stéréotypé, plagié sur les prétendues figuras, faenitas insipides se succèdent ainsi chaque novillada, sans que l’un des prétendants à l’alternative ne sorte des sentiers battus. Conclusion par une entière contraire dans le poumon. Vous avez dit toreria ?
Le troisième est un petit bijou, moucheté de blanc et noir, berceau large, astifino, il nous fait saliver trois secondes, même pas le temps d’applaudir, il sort du toril comme une flèche, traverse le ruedo au galop, et s’écroule raide mort au pied du burladero, il a dû frapper une arête avec le frontal. Putain de sort: on est passé à côté de quelque chose ....
S’accumulent un peu plus désillusions et déceptions Mais qui en pouvait?
Son remplaçant, negro bragado tout en pointes, est accueilli par les véroniques récortées d’ESCRIBANO. Charge bien le cheval, et reçoit deux piques potables, celles-là. Il paraît faible, ce qui ne l’empêche pas qu’il s’avise, le novillero est averti. Puis il se reprend, et semble aller à màs. Jusqu’à se révéler un toro d’embestida, probablement LE novillo de la matinée, dont ne saura pas profiter son opposant. Trop occupé à écouter les « biiiièèènnn » d’une cuadrilla médiocre, il ne verra pas – c’est toutefois mon avis – que son animal avait besoin d’embestir d’assez loin, il fallait juste se placer à 10 ou 12 mètres et citer, si possible en se croisant, ce que devait permettre le novillo, noble à souhait, pour être mis en valeur, être toréé de rêve, mais pas bonbon. Là aussi, au contraire d’une lidia personnelle, faenita profilée, des passes en gueulant, mais sans toréer de verdad, quart d’épée après trois pinchazos, avis, 6 descabellos.
Un toro de bandera gâché par un plagiaire et son équipe de peones incompétents. Mais qui pourrait sauver la corrida, devant tant de lacunes et de pratiques inavouables?
Le quatrième – le cinquième, prévu sur l’affiche, a remplacé le troisième, qui s’est tué – jabonero comme son frère sorti en premier, est lui aussi reçu et mis à mal par véroniques trop récortées. Il prend trois piques, sans trop pousser, puis arrive à la muleta bouche ouverte et gueulant comme un manso qu’il est. Avec RIVERA, devinez ce qu’il advint ensuite ? Sempiternelle faenita profilée, sur le passage, sans jamais se croiser. Qui s’éternise, alors que nous sommes trempés, déjà pas mal déçus de cette éprouvante matinée, par le temps, d’abord, et par les trop nombreuses carences des acteurs, comme çà a déjà été dit. Un pinchazo, deux avis, 1/3 d’épée, descabello. Prime de la meilleure pique attribuée à un piquero – peu importe lequel-, alors qu’autour de nous on la déclarait disierta. Idem pour le plus beau geste taurin, aucun novillero ne le méritait autant que le banderillero d’ESCRIBANO, qui, lui, s’exposa avec art et vaillance dans deux paires de bâtons plantés « au balcon », et pas à cornes passées, comme RIVERA, qui lui pourtant eut droit à la musique pour une mascarade de « violin ».
Là non plus, nous n’avons pas été en phase avec les décideurs.
Fin du premier acte .