lundi 27 décembre 2021

27 déc. 2021

LIBERTE HEBDO N° 1512, EDITO DE PHILIPPE

                   

QUE TENTE DE TENTER TAUBIRA ?

Nous avions failli oublier qu’elle fut le soutien de feu Bernard Tapie. Nous avions failli oublier qu’elle fut candidate PRG à l’élection présidentielle. C’était en 2002 (2,32 % au premier tour et défaite de Jospin). 

Nous avions failli oublier qu’elle fut balladurienne. Le temps passe, la mémoire citoyenne fait parfois dans l’impasse. Nous n’oublions pas, évidemment, qu’elle fut militante indépendantiste. Nous n’oublions pas qu’elle est à l’origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. 
Elle était alors députée et Éric Zemmour la vouait déjà aux gémonies. Nous n’oublions toujours pas qu’elle fut la garde des Sceaux qui a défendu le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe. 
Une intellectuelle d’une grande éloquence décidément détestable pour Zemmour. Reste que ce dernier fait d’arme date déjà un peu. Christiane Taubira s’était mise en retrait de la vie politique depuis cinq ans. 

Courtisée par quelques inquiets nostalgiques d’une gauche centriste qui penche nettement à droite (c’est sa vocation), courtisée par les médias dominants qui adorent les nostalgiques à la recherche d’une survivance, Christiane Taubira revient sous les projecteurs. 
D’abord, elle affirme que non, jamais, elle ne présentera une énième candidature « de gauche » à la présidentielle de 2022. L’affaire est alors entendue. La brillante Christiane ne prendra pas la responsabilité d’une dispersion qui aboutirait au duel tant redouté du second tour entre Macron et Le Pen.

Voilà alors que surgit, hors de la réalité, le héros mal masqué. Avec l’entrée en scène du très morveux Zemmour, la donne change puisque, paraît-il, il déstabilise Marine Le Pen. Ainsi, le duel n’est plus d’actualité. Qu’à cela ne tienne, Taubira revient sur sa décision et va décider plus tard, en janvier peut- être, de sa décision. Ce faisant, elle agace beaucoup de monde d’autant qu’elle n’a jusqu’à présent que sa tête - et sa divine aura - à présenter. De programme, point. À part un passif en politique sociale du temps de Hollande, Ayrault et Valls. 

À part aussi ses prises de position contre la vaccination en Guyane avant d’opérer une remarquable volte-face. 
Problème : la gestion des horloges façon Mme Taubira apparaît bien contestable. Le pitoyable Zemmour s’essouffle et se fait dépasser, selon les sondages bien sûr, par sa concurrente fasciste. Une fois de plus, à se contenter de commenter des sondages et en oubliant le fond, c’est-à- dire les idées, on se plante.

Mais, allons-nous tenter de demander, que tente donc de tenter Taubira ? 
Elle l’a dit : elle veut raccommoder l’union à gauche afin de n’avoir qu’un candidat (ou une candidate...) contre les méchants. Belle idée. Comme au Chili ? 
Voilà qui reste à démontrer. La victoire de Gabriel Boric, bien-sûr candidat de la coalition Apruebo Dignidad, a bénéficié de la contribution essentielle du Parti communiste chilien. 
Cela n’a rien à voir avec une union de circonstance, brinquebalante et de dernière minute qui porte les gènes du renoncement et d’une social-démocratie à la remorque d’un libéralisme mortifère.


 

Publié par El Diablo

Tu es malade, tu ne trouves aucun médecin de ville pour t’ausculter, tu te rends donc aux urgences  où le médecin te prescrit un traitement sans pour autant t’hospitaliser car ton état ne le nécessite pas : tu dois payer 20 euros non remboursés par la Sécurité Sociale : MERCI MACRON !

 


URSS : Il est de plus en plus difficile de le nier…

Dans le midi libre comme dans d’autres publications on semble découvrir ce que nous n’avons cessé de proclamer “la nostalgie de l’URSS” en Russie . Fedorovski, qui fut le diplomate attitré des trahisons gorbatcheviennes , et celui que les tenants de l’eurocommunisme et de la fin du PCF organisé par un Guy HERMIER et d’autres ne cessèrent d’interviewer dans Révolution pour y proclamer par anticipation “la bonne nouvelle” du retour du tsarisme, bref une crapule qui ne cessa de se vendre et de vendre de médiocres livres sur la Russie éternelle, est contraint à son tour de le reconnaitre. L’affaire fut si bien ficelée que les mêmes effacèrent les résistances, ceux qui s’opposèrent à la liquidation, les communistes français eux-mêmes ignorèrent qu’il a fallu tuer et tirer du canon sur la douma pour imposer le drame du “retour à la démocratie”.

il a fallu que j’aille à Cuba et que je parte avec Marianne interviewer ceux qui furent soviétique sur les routes russes, ukrainiennes, moldaves pour découvrir l’ampleur de cette “nostalgie” … l’institut de sondage LAVADA antisoviétique, qui tous les ans reconnait la popularité de l’URSS et celle de Staline chez les Russes, établit le fait que 63% des Russes regrettent l’URSS et qu’ils désignent Staline et après Lénine comme les plus grand hommes de tous les temps. Ce que je peux dire c’est qu’au cours de nos interviews dans les transports publics, les gens pris au hasard des rencontres, ce n’e sont pas 63% des Russes, qui ont manifesté de tels regrets, mais quasiment 100 %. Un seul était d’accord avec les changements, c’était notre logeur à Kazan qui faisait des affaires avec l’Azerbaïdjan et estimait réussir son enrichissement. Tous ces faits, nous les avons publié dans des livres et ils ont été censurés, interdits , moqués dans la presse. Interdit de lecture aux communistes français… Et ça continue…Fabien Roussel, étant secrétaire du PCF et menant un “retour” du PCF salutaire, continue à proclamer des imbécilités sur le sujet, à confier les postes de porte parole à ceux qui n’ont cessé de duper les communistes. Ceux qui n’ont cessé de présenter pendant des décennies une image du socialisme qui est une pure construction trotskiste pour le meilleur et violemment anticommuniste sur le fond tiennent le haut du pavé et c’est accepté au “de l’unité du parti”… . Il faut faire avec pour qu’il reste un peu d’espoir pour la France et pour le monde du travail, pour la jeunesse…

il aura fallu beaucoup de courage et de dignité à ceux qui se sont opposés à un tel mensonge, tant la lâcheté fut générale. Ils eurent la dignité politique de chercher un chemin et de refuser la politique du pire, ils ont tout subi et ils acceptent même que l’on continue à leur mettre un bâillon sur la bouche, et qu’on les maltraite pour oser dire la vérité face à des faiseurs de fables comme Federovski …

Le paradoxe est que je n’ai jamais témoigné que de mes certitudes, je ne sais toujours pas faire un véritable bilan de Staline, simplement il me semble que les Russes ont à ce sujet bien des choses à nous dire… Grâce à Marianne et maintenant à Andrei, nous leur avons simplement donné la parole. Alors que ces Russes-là sont la majorité, nos démocraties et notre presse démocratique n’a accordé le droit à la parole à des gens qui ne représentent même pas 2% … Ce qui se passe en Russie se passe partout dans le monde et nos intellectuels en deviennent risibles, notre peuple ignorant de son propre pouvoir.

Quand on doit reconnaitre “la nostalgie”, on invente le fait que le gouvernement de Poutine aurait préservé l’image de l’URSS. Non! il doit au contraire tenir compte de l’opinion russe et du refus majoritaire de s’en laisser compter sur leur passé. L’anticommunisme, la répression et la fraude existent contre les communistes, mais comme les Russes refusent la propagande qui est bel et bien tentée, les réactionnaires trouvent argument dans le fait que ce sont des “communistes” comme Gorbatchev, Eltsine et autres FEDOROVSKI qui ont détruit l’URSS. Il y a aussi un fait que l’on veut ignorer : la plupart des Russes s’ils éprouvent de la nostalgie ressentent plus encore de l’épuisement, de l’incapacité à tout recommencer… Paradoxalement, ici aussi la mauvaise foi, l’agressivité des occidentaux les convainc que bientôt ils ne pourront pas faire autrement, les capitalistes veulent poursuivre la balkanisation et la mise à genoux de tout ce qui a été soviétique et seul le communisme peut résister, mobiliser le peuple. Il y a leur expérience mais aussi l’exemple de la Chine, de Cuba…

Pour nous Français, le bilan devrait être encore plus clair que pour l’opinion russe, le “stalinisme” ne nous apporté que du bien,: la libération du nazisme mais aussi toutes les conquêtes sociales dont nous avons bénéficié par les luttes ouvrières, celles des communiste, et que l’on reprend quand ils sont faibles. Ces conquêtes sociales auraient-elle existé sans le contexte créé par la révolution bolchevique. Celle-ci a permis un rapport des forces planétaire imposé à l’impérialisme, ce qui est définitivement niable. Mais là encore, nous nous sommes débrouillés en redécouvrant le rôle d’Ambroise CROIZAT d’ignorer premièrement le contexte de la victoire de l’Union soviétique, ce que ce pays avait accompli en matière de droit à la santé malgré toutes les guerres qui lui avaient été livrées; A été aussi ignoré volontairement le fait qu’Ambroise CROIZAT avait préféré être emprisonné en tant que député en refusant de désavouer l’Union soviétique obligée face à la trahison de Munich de signer les accords de paix avec l’Allemagne nazie pour se préparer à la guerre avec ceux qu’elle fut seule à vaincre.

Tout cela un jour sera dit, mais qui se souviendra des souffrances de ceux que l’on a interdit, détruit, et pas seulement le capital et ses valets, mais ceux qui déshonoraient le nom de communistes. Qui se souviendra de tous ceux qui “manquèrent de prudence” au point de préférer la vérité et qui durent agir dans une totale solitude tant la lâcheté fut générale. Ils durent agir seuls et parfois s’égarèrent … C’est une bien étrange histoire que celle de ces trente dernières années, je ne sais pas si les communistes français et ceux d’autres peuples s’en relèveront parce qu’ils continuent à céder du terrain en croyant le regagner et rendent tout effort inutile. Mais il n’y a aucun autre possible que d’accepter un chemin qui reste le seul, celui de la conscience historique par l’action en faveur de la classe ouvrière et des classes populaires… Même dans la nuit des demi-mensonges comme FEDOROVSKI…

Danielle Bleitrach