Nous
avions failli oublier qu’elle fut le soutien de feu Bernard Tapie. Nous
avions failli oublier qu’elle fut candidate PRG à l’élection
présidentielle. C’était en 2002 (2,32 % au premier tour et défaite de
Jospin).
Nous avions failli oublier qu’elle fut
balladurienne. Le temps passe, la mémoire citoyenne fait parfois dans
l’impasse. Nous n’oublions pas, évidemment, qu’elle fut militante
indépendantiste. Nous n’oublions pas qu’elle est à l’origine de la loi
tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que
crime contre l’humanité.
Elle était alors députée et Éric
Zemmour la vouait déjà aux gémonies. Nous n’oublions toujours pas
qu’elle fut la garde des Sceaux qui a défendu le projet de loi ouvrant
le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe.
Une
intellectuelle d’une grande éloquence décidément détestable pour
Zemmour. Reste que ce dernier fait d’arme date déjà un peu. Christiane
Taubira s’était mise en retrait de la vie politique depuis cinq ans.
Courtisée
par quelques inquiets nostalgiques d’une gauche centriste qui penche
nettement à droite (c’est sa vocation), courtisée par les médias
dominants qui adorent les nostalgiques à la recherche d’une survivance,
Christiane Taubira revient sous les projecteurs.
D’abord, elle affirme que non, jamais, elle ne présentera une énième candidature « de gauche
» à la présidentielle de 2022. L’affaire est alors entendue. La
brillante Christiane ne prendra pas la responsabilité d’une dispersion
qui aboutirait au duel tant redouté du second tour entre Macron et Le
Pen.
Voilà alors que surgit, hors de la réalité, le héros mal
masqué. Avec l’entrée en scène du très morveux Zemmour, la donne change
puisque, paraît-il, il déstabilise Marine Le Pen. Ainsi, le duel n’est
plus d’actualité. Qu’à cela ne tienne, Taubira revient sur sa décision
et va décider plus tard, en janvier peut- être, de sa décision. Ce
faisant, elle agace beaucoup de monde d’autant qu’elle n’a jusqu’à
présent que sa tête - et sa divine aura - à présenter. De programme,
point. À part un passif en politique sociale du temps de Hollande,
Ayrault et Valls.
À part aussi ses prises de position contre la vaccination en Guyane avant d’opérer une remarquable volte-face.
Problème
: la gestion des horloges façon Mme Taubira apparaît bien contestable.
Le pitoyable Zemmour s’essouffle et se fait dépasser, selon les sondages
bien sûr, par sa concurrente fasciste. Une fois de plus, à se contenter
de commenter des sondages et en oubliant le fond, c’est-à- dire les
idées, on se plante.
Mais, allons-nous tenter de demander, que tente donc de tenter Taubira ?
Elle
l’a dit : elle veut raccommoder l’union à gauche afin de n’avoir qu’un
candidat (ou une candidate...) contre les méchants. Belle idée. Comme au
Chili ?
Voilà qui reste à démontrer. La victoire de Gabriel
Boric, bien-sûr candidat de la coalition Apruebo Dignidad, a bénéficié
de la contribution essentielle du Parti communiste chilien.
Cela
n’a rien à voir avec une union de circonstance, brinquebalante et de
dernière minute qui porte les gènes du renoncement et d’une
social-démocratie à la remorque d’un libéralisme mortifère.
Tu
es malade, tu ne trouves aucun médecin de ville pour t’ausculter, tu te
rends donc aux urgences où le médecin te prescrit un traitement sans
pour autant t’hospitaliser car ton état ne le nécessite pas :tu dois payer 20 euros non remboursés par la Sécurité Sociale : MERCI MACRON !
URSS : Il est de plus en plus difficile de le nier…
Dans le midi libre comme dans d’autres publications on semble
découvrir ce que nous n’avons cessé de proclamer “la nostalgie de
l’URSS” en Russie . Fedorovski, qui fut le diplomate attitré des
trahisons gorbatcheviennes , et celui que les tenants de
l’eurocommunisme et de la fin du PCF organisé par un Guy HERMIER et
d’autres ne cessèrent d’interviewer dans Révolution pour y proclamer par
anticipation “la bonne nouvelle” du retour du tsarisme, bref une
crapule qui ne cessa de se vendre et de vendre de médiocres livres sur
la Russie éternelle, est contraint à son tour de le reconnaitre.
L’affaire fut si bien ficelée que les mêmes effacèrent les résistances,
ceux qui s’opposèrent à la liquidation, les communistes français
eux-mêmes ignorèrent qu’il a fallu tuer et tirer du canon sur la douma
pour imposer le drame du “retour à la démocratie”.
il a fallu que j’aille à Cuba et que je parte avec Marianne
interviewer ceux qui furent soviétique sur les routes russes,
ukrainiennes, moldaves pour découvrir l’ampleur de cette “nostalgie” …
l’institut de sondage LAVADA antisoviétique, qui tous les ans reconnait
la popularité de l’URSS et celle de Staline chez les Russes, établit le
fait que 63% des Russes regrettent l’URSS et qu’ils désignent Staline
et après Lénine comme les plus grand hommes de tous les temps. Ce que je
peux dire c’est qu’au cours de nos interviews dans les transports
publics, les gens pris au hasard des rencontres, ce n’e sont pas 63%
des Russes, qui ont manifesté de tels regrets, mais quasiment 100 %. Un
seul était d’accord avec les changements, c’était notre logeur à Kazan
qui faisait des affaires avec l’Azerbaïdjan et estimait réussir son
enrichissement. Tous ces faits, nous les avons publié dans des livres
et ils ont été censurés, interdits , moqués dans la presse. Interdit de
lecture aux communistes français… Et ça continue…Fabien Roussel, étant
secrétaire du PCF et menant un “retour” du PCF salutaire, continue à
proclamer des imbécilités sur le sujet, à confier les postes de porte
parole à ceux qui n’ont cessé de duper les communistes. Ceux qui n’ont
cessé de présenter pendant des décennies une image du socialisme qui
est une pure construction trotskiste pour le meilleur et violemment
anticommuniste sur le fond tiennent le haut du pavé et c’est accepté au
“de l’unité du parti”… . Il faut faire avec pour qu’il reste un peu
d’espoir pour la France et pour le monde du travail, pour la jeunesse…
il aura fallu beaucoup de courage et de dignité à ceux qui se sont
opposés à un tel mensonge, tant la lâcheté fut générale. Ils eurent la
dignité politique de chercher un chemin et de refuser la politique du
pire, ils ont tout subi et ils acceptent même que l’on continue à leur
mettre un bâillon sur la bouche, et qu’on les maltraite pour oser dire
la vérité face à des faiseurs de fables comme Federovski …
Le paradoxe est que je n’ai jamais témoigné que de mes certitudes, je
ne sais toujours pas faire un véritable bilan de Staline, simplement il
me semble que les Russes ont à ce sujet bien des choses à nous dire…
Grâce à Marianne et maintenant à Andrei, nous leur avons simplement
donné la parole. Alors que ces Russes-là sont la majorité, nos
démocraties et notre presse démocratique n’a accordé le droit à la
parole à des gens qui ne représentent même pas 2% … Ce qui se passe en
Russie se passe partout dans le monde et nos intellectuels en deviennent
risibles, notre peuple ignorant de son propre pouvoir.
Quand on doit reconnaitre “la nostalgie”, on invente le fait que le
gouvernement de Poutine aurait préservé l’image de l’URSS. Non! il doit
au contraire tenir compte de l’opinion russe et du refus majoritaire de
s’en laisser compter sur leur passé. L’anticommunisme, la répression
et la fraude existent contre les communistes, mais comme les Russes
refusent la propagande qui est bel et bien tentée, les réactionnaires
trouvent argument dans le fait que ce sont des “communistes” comme
Gorbatchev, Eltsine et autres FEDOROVSKI qui ont détruit l’URSS. Il y a
aussi un fait que l’on veut ignorer : la plupart des Russes s’ils
éprouvent de la nostalgie ressentent plus encore de l’épuisement, de
l’incapacité à tout recommencer… Paradoxalement, ici aussi la mauvaise
foi, l’agressivité des occidentaux les convainc que bientôt ils ne
pourront pas faire autrement, les capitalistes veulent poursuivre la
balkanisation et la mise à genoux de tout ce qui a été soviétique et
seul le communisme peut résister, mobiliser le peuple. Il y a leur
expérience mais aussi l’exemple de la Chine, de Cuba…
Pour nous Français, le bilan devrait être encore plus clair que
pour l’opinion russe, le “stalinisme” ne nous apporté que du bien,: la
libération du nazisme mais aussi toutes les conquêtes sociales dont nous
avons bénéficié par les luttes ouvrières, celles des communiste, et
que l’on reprend quand ils sont faibles. Ces conquêtes sociales
auraient-elle existé sans le contexte créé par la révolution
bolchevique. Celle-ci a permis un rapport des forces planétaire
imposé à l’impérialisme, ce qui est définitivement niable. Mais là
encore, nous nous sommes débrouillés en redécouvrant le rôle d’Ambroise
CROIZAT d’ignorer premièrement le contexte de la victoire de l’Union
soviétique, ce que ce pays avait accompli en matière de droit à la santé
malgré toutes les guerres qui lui avaient été livrées; A été aussi
ignoré volontairement le fait qu’Ambroise CROIZAT avait préféré être
emprisonné en tant que député en refusant de désavouer l’Union
soviétique obligée face à la trahison de Munich de signer les accords de
paix avec l’Allemagne nazie pour se préparer à la guerre avec ceux
qu’elle fut seule à vaincre.
Tout cela un jour sera dit, mais qui se souviendra des souffrances de
ceux que l’on a interdit, détruit, et pas seulement le capital et ses
valets, mais ceux qui déshonoraient le nom de communistes. Qui se
souviendra de tous ceux qui “manquèrent de prudence” au point de
préférer la vérité et qui durent agir dans une totale solitude tant la
lâcheté fut générale. Ils durent agir seuls et parfois s’égarèrent …
C’est une bien étrange histoire que celle de ces trente dernières
années, je ne sais pas si les communistes français et ceux d’autres
peuples s’en relèveront parce qu’ils continuent à céder du terrain en
croyant le regagner et rendent tout effort inutile. Mais il n’y a aucun
autre possible que d’accepter un chemin qui reste le seul, celui de la
conscience historique par l’action en faveur de la classe ouvrière et
des classes populaires… Même dans la nuit des demi-mensonges comme
FEDOROVSKI…