"Il
faut un parti prolétarien qui demande la limitation de l’immigration de
la force de travail, la répression des mafias dans les quartiers
populaires, la fermeture des mosquées terroristes, la rupture de
relations diplomatiques avec les États wahhabites, la fin des logiques
communautaristes, de la promotion des « différences » et qui ne fait
plus de l'appartenance à une minorité un modèle à suivre. ...."
......Tout ce qui
est interdit de formuler dans le champ politique improprement nommé
« républicain » en somme ! Complément de ce qui est encore tout juste
permis : retraits de l'euro, de l'UE, de l'OMC et de l'OTAN et
« produire en France », autant de demandes qui ont été amalgamées à de
la pure et simple xénophobie et délégitimées par contiguïté avec le
discours de l'extrême droite !....
..... Que revienne avec force de nouveau
l'intelligence de la théorie marxiste, le marxisme compris comme seule
science véritable de l’histoire, et non comme un langage d’initié
réservé à une élite qui se croit révolutionnaire parce qu'elle ne sait
pas se faire comprendre - parce qu'elle sait ne pas se faire comprendre !
(°) Gilles Questiau. Blog Réveil communiste international
Note de Pedrito.
En somme, il faut un Parti Communiste qui redevienne communiste, et non un parti de politiciens professionnels comme ceux qui nous ont conduits à l'impasse actuelle: impasse politique, économique, sociale, et humaine, prônée par les fascistes de tout poil
Je partage: il n'est pas possible de continuer à foncer tête baissée vers le désastre qui se profile. Il faut aussi et surtout que ce Parti lance toutes ses forces pour promouvoir la PAIX!
Tant pis pour les milliardaires marchands d'armements. Ils doivent bien se rendre à l'évidence: un autre monde que l'anarchie capitaliste se profile.
Comment détacher les prolétaires de l'extrême droite?
Vote ouvrier pour le candidat FN aux élections présidentielles (source : fondation Jean Jaurès)
Un article de 2019 qui reste à peu près
d'actualité, malgré le contexte nouveau de la grande guerre de défense
de l'impérialisme que l'OTAN mène en Ukraine et va lancer prochainement
en Mer de Chine, contexte où le PCF et Fabien Roussel ont été très
défaillants, pour le dire gentiment (note du 6 juin 2023).
Pour
un révolutionnaire communiste, il ne peut faire aucun doute que
l’extrême droite (ED) sous ses diverses incarnations est l'ennemi
absolu, au sens d'ennemi mortel. La raison d'être d'un fasciste, c'est
de le tuer. Il a été inventé pour cela, en Italie, il y a cent ans
exactement. Et il a repris du service aujourd'hui, dans l'Amérique de
Trump.
Mais
cela fait-il de lui l'ennemi principal ? Si je suis attaqué par un
pit-bull, je dois affronter le chien, mais c'est le maître qui est
l'ennemi véritable.
L'ED
a des idées racistes et anticommunistes, et profère un discours à
l'intention des électeurs. Et ce discours en France et en Europe tout au
moins, est le plus souvent bien loin de ses idées réelles, en bonne
élève de Goebbels qu'elle est. Goebbels, lui-même élève doué des grands
innovateurs de la publicité et du marketing de Madison Avenue à New
York, au début du XXème siècle, qui disait "plus un mensonge est gros,
mieux il passe"!
Mais
dans la situation de l'Europe avant guerre, l'ED d'idéologie fasciste
ou autre jouait clairement le rôle de défenseur du capitalisme, malgré
la récupération d'éléments du langage prolétarien révolutionnaire,
visible dans le dénomination même du parti nazi allemand : Parti
National Socialiste Ouvrier Allemand . On peut
même définir sommairement la spécificité d'un mouvement fasciste comme
un mouvement populaire de droite qui imite le langage ouvrier de gauche.
Pour ce faire, ils avaient obtenu l'appui massif du patronat, en
Italie, en Allemagne et France notamment. Leur agenda , c'était de
détruire par la violence le PCF en France, l'URSS et la IIIème
Internationale dans le monde.
Mais
ça, c'était il y a très longtemps. Maintenant une situation durable
toute autre s’est installée, en France depuis 1983 : l’extrême droite
s'est emparée du rôle d'opposant électoral populaire (« populiste »
disent les médias) au libéralisme et à la mondialisation capitaliste.
Ceux-ci, représentés autrefois dans les pays anglo-saxons par Thatcher
et Reagan, ou à contre-temps aujourd'hui par Macron, pourraient bien
être l'ennemi principal des prolétaires et des communistes qui
prétendent les représenter, plutôt que l'ED. Et grâce au vote ouvrier
l'ED est effectivement parvenue au pouvoir dans divers pays dont le
moindre n'est pas les États-Unis (et en est repartie).
Après
plus de trente ans de recul, nous constatons que nous avons essayé de
convaincre les prolétaires de se détourner de ces mauvais bergers tout à
fait en vain. On pourrait se poser la question « pourquoi » ?
Il
se pourrait bien que l'ED actuelle, aussi anticommuniste qu'elle soit
restée, et malgré la continuité historique qui la relie en France au
régime de Vichy, représente un phénomène politique complètement
différent de l'ED d'entre deux-guerres.
Si
c’était le cas pourrions-nous envisager de nous allier avec nos
ex-ennemis mortels pour combattre l’ennemi principal, le capital
mondialisé, ennemi non pas des communistes en particulier, mais du genre
humain en général ? Un petit "pacte germano-soviétique" en quelque
sorte ? Déjà expérimenté dans la lutte contre l'agression impérialiste
en Syrie. Un peu à la manière dont le parti Toudeh s'est allié avec les
islamistes en Iran contre l'impérialisme américain, avant d'être éliminé
par eux. Islamistes (chiites au moins) qui s’avèrent malgré leur
anticommunisme étymologique n'être pas totalement mauvais … en tout cas
beaucoup plus efficaces pour combattre le terrorisme wahhabite exporté
par l'Occident et les pétro-monarchies du Golfe que n’importe qui
d'autre.
A
cela on répondra avec une bonne part de vérité que les fascistes bien
de chez nous sont de faux ennemis du capital, ce que prouve leur
antisémitisme, quand il existe encore, qui est le fameux "socialisme des
imbéciles" qui cherche à détourner la critique du capitalisme vers la
haine des juifs, et que leur langage social est cousu de fil blanc, etc.
Mais faut-il encore s'en donner la peine? Marine Le Pen est apparue
pour ce qu'elle était, une baudruche, dans le débat avec Macron en mai
2017 entre les deux tours [et de manière encore plus caricaturale si
c'était possible au débat de 2022], et la réalité du FN, maintenant RN,
est de n'être qu'un commode épouvantail qui ressort de sa boite avant
chaque élection (réalité si connue qu'elle a ouvert un espace politique
au clown Zemmour). Ce genre de fasciste est de l'ordre de la farce, il
est ni plus ni moins fasciste que le PCF est communiste, c'est à dire
pas beaucoup. Et il n’est pas davantage soutenu par le patronat que le
PCF par le prolétariat, c'est à dire pas du tout.
Alors,
inutile de voter Macron pour éviter une « peste brune » qui n'existe
pas, ni d'ailleurs non plus de voter RN pour battre Macron, puisque le
RN n'est pas une vraie opposition à Macron. Dans des situations de
recomposition face au péril commun des ennemis acharnés peuvent se
retrouver du même coté de la barricade, cela s'est vu pendant la
Résistance ; mais ici il ne s'agit que d'une guerre de postures et de
barricades de comédie, antifas et fachos portent des masques de
carnaval, leur seul but est de passer à la télévision, et ni l'un ni
l'autre n’agissent du tout contre le capitalisme. Ils sont, quoiqu'ils
en pensent, du même coté dans la lutte des classes, du même coté que
Macron. Le racisme était l'idéologie dominante de la bourgeoisie des
années trente. L'antiracisme est son idéologie officielle aujourd'hui
(que Macron, qui est mentalement incohérent, laisse transparaître un
racisme candide quand il parle des Comoriens, tout en en faisant mine de
s'indigner d'une vague antisémite imaginaire ne change rien à
l'affaire).
Il
ne peut donc pas être envisagé de s'allier avec des organisations
fascistes, et pas simplement pour des raisons morales, mais
principalement parce que ça ne sert à rien de créer un « front
patriotique » avec des nationalistes vichyssois qui ne sont pas
patriotes du tout en réalité. Il est inutile aussi de gonfler leur score
électoral pour contribuer à les crédibiliser dans leur rôle de fausse
opposition.
Mais
il n’empêche que la majorité des prolétaires français votent pour l'ED,
ou s’abstient, tout en partageant nombre des idées qu’on lui attribue .
Il faut analyser sans complaisance la raison de notre défaite
idéologique dans le prolétariat et le remplacement du vote PCF par le
vote FN, au delà de raisons sociologiques qui ont aussi leur importance
(mais les organisations ouvrières auraient dû tenir compte aussi des
évolutions de la société qui viennent de loin au lieu de laisser
l'extrême droite progresser dans les déserts syndicaux). Les raisons
idéologiques majeures de cette défaite tiennent à la liquidation
progressive du caractère prolétarien du PCF. Mais il y a aussi des
raisons à trouver dans la séduction des masses par l'ED.
Il
ne faut pas s'allier avec extrême droite, mais il ne faut avoir aucun
tabou sur le réemploi de son programme explicite . Sachant que le
langage de l’ED joue sur la dérive du sens vers l'implicite :
l'explicite « il y a trop d'immigration » servant à formuler l’implicite
« je n’aime pas les immigrés » ou « il faut les renvoyer chez eux ».
Il
est remarquable que les militants bien pensants qui luttent avec tant
d’inefficacité depuis trente-cinq ans, selon la formule de Rajfus contre
la « lepenisation des esprits », ait pris le problème à l'envers. Pour
eux, ces formules sont indiscernables et explicitement racistes. Leur
tactique est donc de tenter d'interdire de prononcer la première pour
refouler les suivantes. Et elle aboutit à l'inverse, à multiplier le
nombre de candidats à la dérive fasciste. A commencer par tous ceux qui
vivent mal la ghettoïsation des quartiers.
Et
bien non : il peut très bien y avoir trop d’immigrés pour leur propre
bien (ont-ils vraiment envie de venir en France pour se retrouver sous
des tentes en bordure du boulevard périphérique de Paris?) ou pour la
situation générale de la classe laborieuse déjà présente en France,
immigrée ou non, et on peut très bien (le MEDEF, pour ne pas le nommer)
vouloir plus d’immigration, pour avoir plus d'esclaves sous la main.
On
peut raisonner de la même manière sur le thème de l'insécurité, sur
l'identité culturelle, ou sur les questions de mœurs. Des
questionnements légitimes qui deviennent en quelque sorte la propriété
de l'ED, grâce au maccarthysme de « gauche », soutenu par les médias
dominants qui stigmatiseront tout militant qui penserait, à tort ou à
raison d'ailleurs, que la place des dealers est en prison, que les
immigrés doivent s’assimiler ou s'en aller, que l'hétérosexualité est
une norme de comportement juste ou qu'il vaut mieux qu'un enfant ait un
papa et une maman, et je pense que l'immense majorité des prolétaires
adhère à au moins une de ces idées.
Je
ne suis d'ailleurs personnellement d'accord avec aucune d'entre elles,
mais je n'ai aucune animosité envers ceux qui les soutiennent, qui ont
le droit absolu de penser ainsi. Aucune de ces idées n'est incompatible
avec la lutte pour renverser la dictature de la bourgeoisie, et aucune
de ces idées n'est assimilable à l'idée qu'il existe une élite (race,
genre ou classe) et qu'elle à le droit d'opprimer le reste de
l'humanité, ou à l'idée ultra-raciste de la transhumanité inspirée de
Nietzsche qui est l’aboutissement de l'idéologie libérale-libertaire
californienne.
L'extrême
droite progresse parce que l'expression d'idées répandues qui
reflètent, bien ou mal, la souffrance vécue des classes populaires dans
les lieux où elles vivent, et la destruction accélérée du monde qu'elles
ont connu, qui doivent pouvoir se discuter, sont diabolisées dès
qu'elles sont formulées, sont reprises par l'ED et sont donc rendues
disponibles pour cette dérive vers l'implicite raciste et autoritaire
qui fait le fond étymologique de cette tradition politique.
Donc
il faut reprendre à l’extrême-droite les thèmes où elle exprime avec
une distorsion souvent infime une colère populaire légitime, dans un
langage que l'idéologie politique dominante a réussi à délégitimer mais
qui n'est nullement raciste ou fasciste en soi.
Il
faut un parti prolétarien qui demande la limitation de l’immigration de
la force de travail, la répression des mafias dans les quartiers
populaires, la fermeture des mosquées terroristes, la rupture de
relations diplomatiques avec les États wahhabites, la fin des logiques
communautaristes, de la promotion des « différences » et qui ne fait
plus de l'appartenance à une minorité un modèle à suivre. Tout ce qui
est interdit de formuler dans le champ politique improprement nommé
« républicain » en somme ! Complément de ce qui est encore tout juste
permis : retraits de l'euro, de l'UE, de l'OMC et de l'OTAN et
« produire en France », autant de demandes qui ont été amalgamées à de
la pure et simple xénophobie et délégitimées par contiguïté avec le
discours de l'ED !
Pour
battre l'ED, il faudra sur bien des points dire la même chose qu'elle,
sachant que ce qu'elle dit explicitement au public n'est pas d'extrême
droite, à 90%. Fort peu d'éléments racistes ou fascistes transparaissent
dans son discours, hors du noyau idéologique voilé qui contient la
vraie nature implicite et le vrai programme antipopulaire de ces
organisations.
Ces
points de programme et ces éléments de langage sont secondaires dans un
programme prolétarien dont l'intention n'est pas de formuler des
discours pour passer à la télévision mais de convaincre les masses de
prendre le contrôle des moyens de production, et qui loin de s'en
prendre aux minorités en réalité n'en cible qu'une, celle des riches,
pour leur ôter leurs propriétés comme leur pouvoir. Mais il est
indispensable que ces thèmes stigmatisés comme "populistes" y
apparaissent, pour retrouver la confiance du peuple en général et du
prolétariat en particulier.
Le
langage qu'il est nécessaire de tenir réhabilitera et rendra la
confiance en soi aux les masses prolétariennes indifférenciées qui sont
la majorité, et qui définissent la norme culturelle, qui est différente
dans chaque pays. Revendiquer un droit de minoritaire à la manière du
communautarisme et du politiquement correct victimaire actuel c'est
revendiquer un privilège, le privilège narcissique de se séparer des
masses. Les minorités, aujourd'hui, sont manipulées par le capital
contre les masses, dont elles font pourtant partie pour l'essentiel de
leur vie réelle, et il faut qu'elles en prennent conscience.
Sur
l'immigration, un parti prolétarien défendra explicitement
l'assimilation et la fusion des immigrés dans les masses françaises, qui
se fera de toute manière, et pour la rendre moins douloureuse, il
faudra diminuer le rythme des arrivées.
En résumé :
aucune alliance, aucun accord avec l'extrême droite
réemploi légitime de tous les thèmes populaires explicites dont elle s’est faite l’interprète
car
l'ED n'a pas pu devenir dominante dans le prolétariat (y compris chez
les immigrés puisque l'islamisme n'est rien d 'autre que l'expression de
l'ED dans une autre culture) sans jamais lui tenir de discours juste.
Aujourd'hui,
c'est un comble que de voir que pour les forces de répression, le
drapeau tricolore est devenu plus subversif, c'est à dire plus
prolétarien, que le drapeau rouge. Ce qui manifeste que l'extrême gauche
qui arbore le second de manière purement identitaire et folklorique,
agit conformément à sa composition sociale, et fonctionne ouvertement
maintenant comme une gardienne de l'ordre bourgeois.
Tout
cela est si simple. Mais pourquoi personne ne le met-il en pratique ?
Le terrorisme moral des médias bourgeois joue un rôle d'intimidation non
négligeable, la pensée éclectique issues de 1968 a déstructuré la
pensée rationnelle critique, mais ça ne suffit pas à expliquer
l'inexistence d'un courant prolétarien organisé qui soit sur le refus de
cette ligne narcissique de la nomadisation morale et territoriale
prônée par Deleuze et Guattari.
Tout
ce que je pourrais ajouter en guise de conclusion, c'est que le
mouvement réel est pris en sandwich entre une extrême gauche
antipopulaire assez bien représentée par une figure comme celle de
Clémentine Autain, et de faux défenseurs du peuple opportunistes qui
sont allés crédibiliser le discours social de l'ED, à la manière de
Florian Philippot, et qu'il est peu réceptif aux discours communistes
résiduels, qui sont malheureusement le plus souvent abscons, verbeux et
sectaires [on note cependant en 2021 quelques inflexions positives dans
le discours du PCF tel qu'il est avancé par Fabien Roussel].
En
attendant de faire mieux que ce qui a été tenté jusqu'ici du coté des
communistes non-repentis, on peut tout de même remarquer que sur un
terrain précis l’extrême gauche et l'extrême droite vont se retrouver
ensemble sur une position identique et complice : dans l’attaque contre
le socialisme réel, contre ses manifestations actuelles, notamment
visibles en ce moment au Venezuela, à Cuba, et dans toute l'Amérique
latine, et contre son histoire. Défendre de manière non passéiste
l’histoire de l'URSS, de la Chine populaire, et du mouvement ouvrier lié
à la IIIème internationale est donc une priorité pour faire de nouveau
apparaître le socialisme comme la seule et véritable alternative au
capitalisme, système économique et social qui a fait son temps, qui est
universellement détesté, et qui pourtant n'est jamais combattu
effectivement dans notre pays au moins, depuis la fin de la Guerre
froide.
A
la racine de ce mouvement réel, il y a, il y aura de nouveau
l'intelligence de la théorie marxiste, le marxisme compris comme seule
science véritable de l’histoire, et non comme un langage d’initié
réservé à une élite qui se croit révolutionnaire parce qu'elle ne sait
pas se faire comprendre - parce qu'elle sait ne pas se faire comprendre !
GQ, 9 juin 2019, relu le 6 juin 2023
” La guerre en Ukraine, c’est la guerre du dollar ” (2ème partie)
Oleg NESTERENKO
blog Le Grand Soir
Interview
d’Oleg Nesterenko, président du Centre de Commerce et d'Industrie
Européen, accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes". Partie 2/3
L’Eclaireur
- Alors que la question se pose de la fin de la suprématie du dollar,
vous dites que la guerre en Ukraine est non seulement la guerre du
dollar mais qu’elle n’est pas la première...
Oleg Nesterenko – Je vois que vous faites allusion à mon analyse sur les guerres du dollar,
publiée cela fait quelque temps. En effet, ce n’est pas la première, ni
même la deuxième, mais la troisième guerre du dollar. La première,
c’était la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein. La deuxième, celle de
la guerre contre la Libye de Kadhafi. Et la troisième, donc, contre
Moscou sur le territoire de l’Ukraine, menée sur le territoire d’un Etat
tiers tout simplement parce qu’on ne peut pas mener la guerre contre
les Russes directement chez eux. Et ce n’est que la guerre hybride et
par procuration qui peut avoir lieu face à la Russie.
S’agissant
des deux premières guerres du dollar, il faut d’abord comprendre que des
pays comme l’Irak et la Libye sont, avant tout, des grandes puissances
énergétiques. Des puissances qui ont osé mettre la monnaie étasunienne
en danger. En 2003, Saddam Hussein avait mis sa menace à exécution :
celle de cesser de vendre les hydrocarbures et le gaz en dollar. Saddam
Hussein était le premier à soulever la question de la légitimité du
dollar, du pétrodollar et, surtout, à agir d’une manière très
significative contre ce dernier. Il a alors signé son arrêt de mort.
En
février 2003, Saddam Hussein a vendu 3 milliards de barils de pétrole
brut pour un montant supérieur à 25 milliards d’euros. Cette vente a
bien eu lieu en euros et non pas en dollars. Un mois plus tard, les
Etats-Unis envahissaient l’Irak. On ne connait pas les chiffres exacts,
mais on estime le nombre de victimes à un million, dont une sur deux
était mineure. Sans parler des centaines de milliers de morts
supplémentaires dans les années qui ont suivi à la suite de la
destruction totale de l’infrastructure sociale et économique du pays.
D’ailleurs les EU eux-mêmes, leurs analystes dignes de ce nom, le
reconnaissent.
En 2009, en Libye, c’est aussi une guerre du dollar
qui a eu lieu. Président de l’Union africaine à cette époque, Mouammar
Kadhafi, a proposé à tout le continent africain une véritable révolution
monétaire : se soustraire à la domination du dollar et créer une union
monétaire panafricaine. Avec elle, les exportations du pétrole et
d’autres ressources naturelles du continent noir auraient été payées non
pas en dollar ou pétrodollar, mais dans une nouvelle monnaie qu’il
appellerait le dinar-or. Lui aussi a signé son arrêt de mort.
Si
de telles déclarations avaient été faites non pas par l’Irak ou la
Libye, richissimes en pétrole et le gaz, mais, par exemple, par le
Burkina Faso qui est riche en or, mais dépourvu des réserves prouvées en
hydrocarbures - il n’y aurait eu aucune guerre. L’Irak de Saddam
Hussein et la Libye de Kadhafi, étant des puissances énergétiques dotées
de réserves gigantesques étaient un danger existentiel pour l’économie
étasunienne. Les deux leaders avaient annoncé ouvertement et
officiellement qu’ils voulaient se débarrasser du dollar. Ce sont aussi
deux pays avec lesquels les Etats-Unis n’avaient pas à craindre de
conséquences néfastes dans le cas d’une agression. Il fallait donc les
anéantir. Et cela a été fait sans tarder.
Avec Moscou, ce n’était
pas possible. La Russie, ce n’est ni l’Iran, ni l’Irak, ni la Libye.
Avec la Russie, les Etats-Unis ne pouvaient agir qu’indirectement.
L’Eclaireur - Mais qu’est-ce que la guerre entre l’Ukraine et Moscou a à voir avec le dollar ?
Oleg Nesterenko -
Moscou a réellement menacé le statut du dollar sur la scène
internationale, et, donc, toute l’économie des EU derrière. Dès
l’arrivée de Poutine au pouvoir, bien avant 2021 et même avant le coup
d’état anti-russe en Ukraine en 2014, la Russie, qui est une puissance
énergétique de premier plan, a entamé le processus de liquidation des
bons du Trésor étasunien (détenus par l’Etat russe, ndlr), bons libellés
en dollar.
En cinq ans, de 2010 à 2015, la Russie a divisé par
deux le nombre de bons du Trésor étasunien qu’elle détenait. Alors que,
jusque-là, elle faisait partie des plus gros détenteurs au monde, elle
n’en possède quasiment plus aujourd’hui. En parallèle,
la fédération de Russie a également commencé à se séparer
progressivement du système des pétrodollars en concluant des accords
commerciaux payables en monnaie nationale, à commencer par la Chine. Des
quantités gigantesques de produits énergétiques ont commencé à être
payés en yuan chinois et en rouble russe.
C’était les débuts des débuts de la nouvelle guerre qui a commencé à être préparée et qu’on connait depuis février 2022.
La valeur du dollar n’est soutenue que par la planche à billets et la domination militaire des Etats-Unis
En
parallèle, il existe un accord non officiel entre la Russie et la Chine
d’une synchronisation des actions contre les Etats-Unis. La Chine se
débarrasse ainsi également et progressivement du débiteur étasunien. En
2015, la Chine détenait pour plus de 1270 milliards en bons du Trésor
étasunien ; aujourd’hui c’est dans les 950 milliards – le niveau le plus
bas depuis plus de 10 ans.
C’est la Chine qui est désignée comme
l’adversaire numéro 1 des Etats-Unis, mais c’est bien la Fédération de
Russie qui a déclenché le processus de la libération du monde du système
des pétrodollars.
Avec le déclenchement en février 2022 de ce que
j’appelle la phase active de la guerre qui dure depuis bientôt 10 ans,
la Russie et la Chine, en tandem, cette fois de manière officielle
puisque les masques sont tombés, incite les banques centrales de par le
monde à repenser le bienfondé de leurs investissements dans des
obligations du Trésor étasunien et, donc, dans l’économie et le bien
être des Étasuniens.
Le dollar est une monnaie de singe. Il n’y a
rien derrière. Rien de tangible. La valeur d’aujourd’hui du dollar n’a
strictement rien à voir, pour sa majeure partie émise, avec de réels
actifs qui devraient l’assurer. Sa valeur n’est soutenue que par la
planche à billets et la domination militaire des Etats-Unis. La
domination qui supprime tous les mécontents.
L’Eclaireur
- Avec la dédollarisation, l’euro, que personne n’a semble-t-il poussé,
aurait-elle pu être une alternative au dollar ?
Oleg Nesterenko –
Il ne faut pas sous-estimer le poids et le rôle potentiel de l’euro.
Par le passé, Saddam Hussein, par exemple, a voulu vendre son pétrole
non pas en dollar, mais en euro. Et c’est, d’ailleurs, la raison
principale de la guerre d’Irak et de l’assassinat de Saddam. L’euro
peut, ou plutôt pourrait, jouer un rôle plus important qu’il ne l’est
aujourd’hui. Mais, je ne crois absolument pas que cela aura lieu. Le
potentiel ne sera pas réalisé. Tout simplement parce que la politique
européenne est profondément soumise à la volonté des EU.
Les
Etats-Unis ne permettront jamais que la monnaie du vassal leur fasse de
l’ombre. Et avec le niveau de la médiocrité des hauts responsables ou,
plutôt, il faut dire des irresponsables de l’Europe et de la majorité
des chefs d’États qui la compose aujourd’hui, les Étasuniens et leur
monnaie n’ont vraiment rien à craindre du côté de l’euro. Les
initiatives des leaders européens sont tellement, la plupart du temps,
anti-européennes et anti-nationales que ceux-ci ressemblent davantage à
des consuls honoraires des Etats-Unis sur le vieux continent qu’à autre
chose.
Et comme si cela n’était pas déjà suffisant, pratiquement
demain - en 2025 – la présidence du Conseil de l’Union européenne sera
tenu par les Polonais. La Pologne est un agent direct, pratiquement le
salarié des Etats-Unis au sein de l’UE. Les Polonais prendront la tête
de l’UE juste après la Hongrie et feront le nécessaire pour anéantir les
moindres acquis souverainistes des rebelles hongrois. Deux ans avant
que cet événement déplorable ait lieu, ils ont d’ores et déjà annoncé
que leur principale priorité sera le renforcement de la “collaboration”
de l’UE avec les Etats-Unis. Dans les années qui vont suivre, les restes
très modestes de l’autonomie européenne, militaire et économique, vont
être encore davantage réduits et ne seront que symboliques.
Sur la scène internationale, les fonctionnaires de Bruxelles n’ont aucun poids politique et ne font que de la figuration
Ce
n’est pas pour rien qu’aucune puissance au monde, y compris les
Etats-Unis et encore davantage la Russie et la Chine, ne reconnait l’UE
en tant qu’interlocuteur sérieux et ne privilégie de traiter qu’au
niveau des États-membres séparément. Sur la scène internationale, les
fonctionnaires de Bruxelles n’ont aucun poids politique et ne font que
de la figuration.
Mais je ne crois pas au pire scénario pour la
monnaie européenne – sa disparition. Car le bateau de l’euro est déjà
parti beaucoup trop loin en mer et ne dispose plus de carburant pour
revenir en arrière sans faire couler les économies des pays-membres.
Mais, cela étant, je suis plus qu’un eurosceptique. Non pas que je sois
contre la réunion des pays occidentaux autour d’un centre européen -
loin de là : l’histoire de l’humanité démontre que tout va vers la
réunion des forces similaires qui ont la même vision des choses, des
valeurs et des objectifs similaires.
C’est juste que le projet en
sa version optimiste, l’image idéale - c’est une chose ; la réalité -
c’en est une autre. En observant la “dégénérescence” ces dernières
décennies et surtout depuis 2004, du beau projet européen initial, il
n’est plus possible d’ignorer que l’Union européenne n’est devenue
qu’une sorte d’hydre dysfonctionnelle, dont chaque tête a ses propres
idées. Il est plaisant de constater que la Russie à elle seule a réussi à
faire se resserrer ces têtes. C’est la peur, la haine et les phobies
qui les ont rapprochés davantage que tout le reste du projet européen.
L’Eclaireur - Comment se porte l’économie russe au regard des sanctions mises en œuvre par les Occidentaux ?
Oleg Nesterenko –
Á court et à moyen terme, les retombées des sanctions occidentales
contre l’économie russe sont relativement faibles. Du point de vue du
niveau de vie de la large majorité de la population, l’effet de ces
sanctions est tout simplement inexistantes. Cela étant, il ne faut pas
être naïf : à long terme, bien évidemment, il y aura certains domaines
d’activité qui souffriront jusqu’à un certain degré. Degré qui dépendra
d’un grand nombre de variables.
En parlant des conséquences des
sanctions occidentales contre la Russie, il ne faut pas perdre de vue le
sens même du déclenchement desdites sanctions. Dans chaque plan
d’affaires, il y a la présence obligatoire et fondamentale des notions
de l’investissement et du retour sur investissement dans des limites
temporelles prédéfinies d’une manière précise. La première bonne
question à se poser est : est-ce que les sanctions sont parvenues à
leurs objectifs fixés dans le temps et les ampleurs précalculées ?
Les
faits sont connus, bien qu’ils soient soigneusement minimisés et
déformés par ses auteurs, afin de se sauver la face : les objectifs
visés par les sanctions déclenchées étaient l’effondrement de l’économie
de la Fédération de la Russie qui aurait dû mener, de facto, à
la capitulation de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine. Le
résultat de cette entreprise est un échec total. Il n’y a eu aucun
effondrement. Il n’y aucun effondrement aujourd’hui et il n’y aura aucun
effondrement demain. En parler n’est que pures spéculations
fantaisistes coupées de la réalité.
Les sanctions qui avaient les
plus grandes chances de réussite ont été mises en place au tout début de
la confrontation. Surtout celles de la seconde et de la troisième vague
qui ont visé les fondements mêmes de l’infrastructure du système
financier de la Russie, les capacités des acteurs publics et privés de
lever des capitaux auprès des marchés financiers mondiaux, ainsi que la
déconnexion de centaines de banques russes du système Swift, dont des
banques “systémiques”.
Ces sanctions faisaient partie du plan
d’affaires initial et ont été jugées pleinement suffisantes pour arriver
à des objectifs préétablis de l’effondrement de l’économie russe dans
des délais limités, inférieurs à douze mois. Toutes les autres vagues de
sanctions, qui ont eu lieu par la suite et qui auront encore lieu à
l’avenir, sont sans aucune mesure aussi dangereuses pour la stabilité
économique et financière de la Russie et ne sont que des gesticulations
assez chaotiques dues à l’effondrement du projet initial occidental.
Les sanctions n’ont aucune chance d’arrêter la poursuite des opérations militaires russes en Ukraine
Les
retombées de ces actions sont-elles néfastes pour le pays à long
terme ? La réponse est non. Je rappelle que ce n’est pas depuis 2022,
mais depuis 2014 que la Russie fait l’objet d’importantes sanctions de
la part du camp occidental. On ne parle plus du tout de ces sanctions
“originelles” dans la propagande “atlantiste” ; et pour cause. Non
seulement, l’économie russe n’a été nullement ébranlée malgré les
jubilations de Barak Obama – “l’économie russe est en morceaux !” au
moment d’une importante, mais ponctuelle, chute du cours de la monnaie
russe – mais en plus, les sanctions ont joué le rôle de catalyseur et
ont grandement renforcé la souveraineté de l’économie nationale.
Nul besoin de commenter les propos de Bruno le Maire du 1er mars 2022
sur l’anéantissement imminant de l’économie russe, qui sont encore plus
ridicules que ceux d’Obama et qui ne font que démontrer, une fois de
plus, l’amateurisme flagrant de ce monsieur occupant un poste qui ne
coïncide pas avec ses aptitudes et compétences professionnelles.
La
nature a horreur du vide. Si dans les pays à capacités réduites de la
coopération à l’international les embargos peuvent maintenir le vide
sectoriel artificiellement créé, cela ne fonctionne pas vis-à-vis des
grandes puissances dont les économies ne peuvent jamais être tenues dans
l’isolement à long terme. Des alternatives au niveau national et
international sont toujours mises en place.
Ainsi, les
restrictions des importations alimentaires en provenance de pays qui ont
soutenu les sanctions contre la Russie se sont traduites par la
croissance et la consolidation, et de manière très significative, du
secteur agro-alimentaire. En seulement quelques années de sanctions, la
Russie est passée de grand importateur de produits agro-alimentaires à
exportateur. D’autres secteurs sont en train de devenir autosuffisants
et, au terme des hostilités russo-occidentales, deviendront
quasi-impénétrables pour les acteurs économiques européens.
Les
entreprises des secteurs de l’énergie et de la défense contournent
aisément les sanctions en refusant tout simplement d’utiliser le dollar
dans leurs transactions internationales au profit de la devise russe et
celle du pays partenaire. Ceci en accélérant par la même occasion le
processus de la dédollarisation du monde, cette monnaie qui est devenue
hautement toxique.
Dans le secteur financier, anticipant dès 2015
le risque d’être coupé un jour du système international de messagerie
bancaire Swift contrôlé par l’Occident, la banque centrale de la
Fédération de Russie a créé son propre système de transmission
interbancaire, le système SPFS, ainsi que son propre système de paiement
pour cartes bancaires, le système MIR. Les deux systèmes sont
utilisables à l’international et sont déjà liés au système bancaire
chinois Chinese Union Pay. D’autres pays vont rejoindre SPFS. Le grand
outil de menaces et de chantage permanent du camp américano-centrique
vis-à-vis du reste du monde d’être coupé de leur SWIFT n’est plus
considéré comme une fatalité et un danger existentiel.
Parallèlement,
aujourd’hui nous discutons très sérieusement non seulement de la
création d’une nouvelle monnaie commune à des pays du Brics, mais
également de la monnaie numérique : le rouble numérique. La monnaie sera
un excellent moyen supplémentaire de se débarrasser de la contrainte
des sanctions illégales, car elle pourra être utilisée sans faire appel
aux services des banques qui elles-mêmes peuvent craindre de faire
l’objet d’hostilités occidentales.
L’Eclaireur - Selon vous, l’Occident a donc plus à craindre, et notamment du retour de bâton de ses sanctions ?
Oleg Nesterenko -
Les relations économiques russo-allemandes détruites, les retombées sur
l’économie allemande par exemple seront dramatiques. L’industrie
allemande, dont une belle partie est énergivore, est déjà en grande
difficulté vu que ses coûts de production ont tout simplement explosé et
que ses concurrents directs, non européens, en commençant par les
Étasuniens, n’ont pas les problèmes que les Allemands viennent de se
créer.
Dans l’Union Européenne qui est, en fait, la seconde grande
cible collatérale des sanctions anti-russes étasuniennes, la plupart
des projets de coopération intracommunautaire dans les domaines
scientifiques, technologiques et énergétiques sont déjà revus à la
baisse. A moyen terme, les pertes totales de l’ensemble des pays de l’UE
dues aux sanctions contre Moscou sont estimées à plusieurs centaines de
milliards d’euros.
Quand j’ai parlé des restrictions des
importations alimentaires en provenance des pays hostiles vers la
Russie, il ne faut pas oublier que les agriculteurs européens y perdent
des milliards d’euros chaque année et perdront, à terme, encore des
dizaines de milliards, car le marché russe est fermé pour eux à très
long terme. Et même dans un avenir éloigné, quand les restrictions
russes seront levées, les parts du marché qu’ils pourront reprendre
seront dérisoires par rapport à celles qu’ils ont eu par le passé.
Côté
tourisme, en Europe, c’est surtout la France qui paie la facture. Il
n’y a plus de tourisme entre la Russie et la France. Si vous consultez
les professionnels du secteur de l’hôtellerie-tourisme du sud de la
France, pour eux c’est désastreux, de même que pour le secteur de
l’immobilier. Depuis 30 ans, le client russe était majeur en termes de
chiffre d’affaires. Les mass médias cachent très soigneusement cette
réalité.
Pour le secteur des énergies, ce n’est même pas la peine
d’en parler. On connait tous l’ampleur de la catastrophe. Catastrophe
qui est tant bien que mal dissimulée par de gigantesques compensations
de l’État faites en creusant davantage la dette publique déjà démesurée
et qui ne sera certainement pas remboursée.
En
économie comme dans les affaires, tout est une question d’alternatives.
Et la Russie dispose d’alternatives que les pays de l’Union européenne
n’ont pas et n’auront pas
A partir d’aujourd’hui, ce
sont les Etats-Unis qui non seulement feront la régulation du coût de
revient des industries énergivores, mais également prendront la décision
du prix d’une baguette à la boulangerie ou de la facture de chauffage
pour les ménages. Et ceux qui pensent que les Étasuniens feront des
cadeaux à leurs concurrents vassalisés que sont les Européens, qu’ils
laissent tomber leur mauvaise habitude de rêver, cela ne leur réussit
pas...
D’une manière générale, tout ceux qui ont suivi le projet
des EU subissent et subiront des conséquences négatives sur leurs
économies, des conséquences bien plus néfastes que celles que la Russie
connaîtra dans les années à venir. Car en économie comme dans les
affaires, tout est une question d’alternatives. Et la Russie dispose
d’alternatives que les pays de l’Union européenne n’ont pas et n’auront
pas.
Pour que la situation change, notamment en France, la
politique étrangère française doit changer de manière radicale. Mais
avec la propagande relayée d’une manière très poussée par les médias
mainstream et le conditionnement de l’électorat français, il est clair
que même les futures élections de 2027 n’ont aucune chance de faire
venir qui que ce soit au pouvoir qui permettrait une significative
amélioration des relations avec la Russie.
L’Eclaireur - Pour vous, les trains de sanctions (le 11e actuellement) n’ont plus aucune efficacité ?
Oleg Nesterenko - Toute la gamme des sanctions sérieuses contrôlables par le camp atlantiste est déjà épuisée.
Parfois,
au niveau des restrictions, l’occident tombe dans le ridicule le plus
grotesque. Par exemple, l’une des sanctions mises en place était
l’interdiction aux chats domestiques de participer à une compétition
internationale en Europe. Je me suis déjà posé la question : pourquoi
les oiseaux migrateurs n’ont pas encore été sanctionnés ? Si les
Polonais ne le font pas encore, ils devraient commencer à les abattre à
l’entrée de leur espace aérien...
L’une des principales sanctions
mise en place est celle contre le pétrole russe. Quel est le résultat ?
La Russie a vendu au premier trimestre 2023 encore plus du pétrole
qu’avant même le début de la guerre en Ukraine.
L’embargo sur l’or
russe ne fonctionne pas non plus. Et, cette fois-ci, je le regrette
même. Car demain l’or jouera un rôle bien plus important dans l’économie
mondiale qu’aujourd’hui. A la place du gouvernement russe, j’aurais
grandement restreint les exportations d’or russe et depuis un moment. Il
faut savoir que si les réserves nationales en or aux Etats-Unis et en
Allemagne n’ont pratiquement pas bougé en volume depuis l’an 2000 – et
en France elles ont même grandement diminué – en Russie, elles ont été
multipliées par six sur la même période. Mais il est important de les
augmenter davantage.
Côté sanctions sérieuses, il ne reste que
celles qui passent par le chantage et les menaces des partenaires de la
Russie. Mais vu qu’il s’agit à chaque fois d’éléments stratégiques,
voire vitaux pour les pays visés, les chances de réussite sont proches
de zéro.
Aujourd’hui, on parle de sanctions contre l’énergie
nucléaire, contre l’atome russe. Ces projets sont totalement
irréalistes. Ce que veulent les responsables, ou plutôt les
irresponsables de la politique européenne, ne marchera jamais. Les
bureaucrates de Bruxelles exigent de la Hongrie, qui dépend grandement
de l’atome russe, de l’abandonner. Or, pratiquement la moitié de
l’énergie du pays vient d’installations nucléaires construites par les
Russes. Et aujourd’hui, de nouvelles installations nucléaires sont en
train d’y être construites afin d’accroitre l’indépendance énergétique
des Hongrois. Quand j’entends Von der Leyen demander à Orban de faire
une croix dessus... Les pertes pour le peuple hongrois seraient
gigantesques. En s’inclinant devant Bruxelles, ils reviendront trente
ans en arrière. Et c’est de la pure fantaisie d’imaginer que le
gouvernement hongrois fera preuve d’une telle folie.
Josep
Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a également évoqué les
sanctions contre l’Inde et les produits pétroliers russes raffinés dans
le pays. La mise en place de telles sanctions serait une pure folie et
coûterait très cher à l’Europe, car l’Inde dispose d’un grand nombre de
leviers de représailles contre l’économie européenne.
Mais
quelle mouche a donc piqué Gabriel Attal pour faire une telle
proposition. Il faut décrypter son discours pour comprendre que le sujet
traité est celui de la fraude et que, comme son mentor E. Macron, cette
opération participe de la chasse sur le terrain du RN. Son discours met
une louche sur la fraude des assurés sociaux pour une petite cuillère
sur les professionnels et les employeurs. Il s’agit typiquement d’une
approche qui semble teintée de bon sens, mais qui en fait est très
fortement connotée par la désignation des éternels boucs émissaires que
sont les étrangers.
Regardons
les chiffres de la Cour des comptes. Elle estime la fraude aux
prestations sociales aux alentours de 6 milliards, très loin des 30
milliards cités par B. Lemaire et repris servilement par les médias.
Elle souligne par ailleurs que pour le RSA la fraude estimée à 800
millions est très en dessous des économies réalisées du fait du
non-recours à cette prestation d’un montant de 5,7 milliards.
Autres
chiffres éclairants, ceux de l’Assurance maladie qui souligne que 21 %
du montant des fraudes est du fait des assurés sociaux et que 78 %
proviennent des professionnels de santé et des établissements. En ce qui
concerne les retraites, l’exemple mis en avant des « centenaires »
vivant en Afrique qui toucheraient encore une pension alors qu’ils sont
décédés, il faut bien entendu régler le problème, mais il est
complètement marginal avec un montant global des fraudes, toutes causes
confondues, estimé entre 0,1 et 0,3 % du total des pensions versées.
Par
contre, Gabriel Attal a cité ou a passé sous silence les chiffres qui
constituent le vrai problème : la fraude aux cotisations sociales par
les employeurs qui est de 14 milliards ! À cela s’ajoute celle aux
impôts sur les sociétés, 27 milliards, et celle aux impôts sur le
revenu, 17 milliards. Résumons, d’un côté 6 milliards, de l’autre 56
milliards. Il faut alors décrypter le projet de fusion entre la carte
d’identité et la carte vitale. Il vise à focaliser le débat sur le
terrain des immigrés qui profiteraient du système, soit le fonds de
commerce raciste de M. Le Pen.
À
la suite de l’opération de légitimation du RN opérée par le président
de la République, son ministre chasse sur les mêmes terres. Par contre,
Monsieur Attal n’a peut-être pas fait le lien avec le débat autour de la
Constitution dans le cadre du conflit sur les retraites, car au-delà de
l’aspect moral, lier au niveau administratif l’affiliation à la
Sécurité sociale à la preuve de la nationalité est sûrement
anticonstitutionnel.
En
effet l’alinéa 11 du préambule de la Constitution de 1946 qui est
toujours en vigueur est ainsi rédigé : « La Nation garantit à tous,
notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection
de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs ». Nous ne
sommes pas très loin de l’arroseur-arrosé. En mettant en lumière les
artifices de notre Constitution, le gouvernement va maintenant être
tenu, tant que cette dernière est en vigueur, de garantir la pleine et
entière application de ses différents articles sans exception.
Docteur Christophe Prudhomme
Praticien hospitalier-SAMU 93
LA PHRASE DU JOUR
Nikolaï Patrouchev (°) affirme que l’Ukraine voulait
signer un accord de paix avec la Russie avant de céder sous la pression
des Américains.
(°) Secrétaire du Conseil de défense de RUSSIE
Note de P.
Phrase du jour que les chiens de garde de la presse guerrière impérialiste devraient se mettre sous l'oreiller....comme çà.... pour commencer à réfléchir
Une conférence passionnante de Michel TALI, Président de l’ARAC 34
pleine d’arguments pour la bataille pour la Paix, à l’initiative des
communistes de l’Hérault ! A la fin de la conférence, l’assistance
nombreuse s’est levée pour applaudir. Une telle conférence – comme les
échos nombreux qui nous parviennent de cellules, de sections et de
comités fédéraux condamnant le dossier en faveur de l’OTAN paru dans le
journal l’Humanité – prouve qu’il y a dans le PCF une attente importante
concernant ces questions de la paix et des rapports de forces
internationaux. Le haut niveau de la conférence prouve qu’il existe dans
ce parti des ressources pour la formation et l’information des
adhérents. Si la principale insuffisance de ce parti me semble être
l’absence de conscience de la nocivité de l’adversaire, il est clair que
les luttes d’aujourd’hui aident à cette prise de conscience.
Ré-organiser, impulser, bref se considérer au sein du PCF non comme des
“opposants” mais bien ceux qui au 38e congrès ont décidé de retrouver un
parti révolutionnaire ayant sa ligne propre et tentent d’agir en ce
sens. Cela n’a l’air de rien mais réfléchissez-y vous verrez que cela
change aussi la perspective (note de Danielle Bleitrach pour histoire et
societe)
Avant-propos (Contre la guerre, pour la paix, convaincre, rassembler et lutter)
Chers Camarades,
C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation d’être parmi
vous ce soir, pour évoquer et débattre d’un sujet actuel et important
« la paix ».
Notre réflexion va bien évidemment s’appuyer sur « la guerre en Ukraine ».
Je vais intervenir tant au titre de responsable départemental de l’ARAC, qu’en tant que vieux militant communiste.
Dans les faits ne voyez aucune incohérence mais bien au contraire une simple logique :
A 15 ans, En 1956 lorsque j’adhère à la JC et dans la foulée au
parti communiste, mes motivations se focalisent sur le besoin de lutter
pour la Paix en Algérie et la solidarité internationale, de manifester
contre le colonialisme et le fascisme.
En 1963, de retour
d’Algérie, je rejoins l’ARAC pour poursuivre mon engagement contre les
guerres, contre le fascisme et pour l’amitié, la solidarité
internationale.
Vous comprendrez donc sans peine, que pour moi, intervenir au nom de
l’ARAC ou à titre personnel, me permet d’affirmer les mêmes valeurs.
Dès le départ posons-nous une 1ère question : La création de l’ARAC
(novembre 1917) et celle du Parti communiste (décembre 1920) sont-elles
issues d’une situation et d’une détermination commune ?
Je pense que oui, au moins sur 1 point, les 2 organisations trouvent
leurs origines dans les idéaux de Jean Jaurès, l’opposition à la guerre
de 14-18 par de nombreux militants socialistes (pour la plupart anciens
combattants) qui reprochent à la SFIO de n’avoir pas su s’opposer à la
guerre et d’avoir soutenu l’Union nationale contre l’Allemagne. Ils
rejettent le réformisme et se déclarent révolutionnaires.
La « révolution d’octobre » est victorieuse. Elle vient de créer un contexte nouveau.
Les 9 présidents de l’ARAC ont tous été membres du parti communiste, 5 ont même été parlementaires.
De nombreuses affiches des années 1920 (contre la guerre au Maroc,
contre le fascisme) sont cosignées par le PC et l’ARAC. Nous ne pouvons
ignorer une certaine filiation.
1 – Nous allons maintenant nous pencher sur le passé afin de réfléchir sur le présent.
A l’image de ses fondateurs, l’ARAC mène le combat pour la paix et
n’a jamais cessé de dénoncer les causes des guerres, leurs conséquences.
Notre Président-Fondateur Henri BARBUSSE écrivait dans « Le Feu » (prix
Goncourt en 1916) :
« Les puissances impérialistes veulent conquérir de nouveaux
territoires, exploiter de nouvelles populations, s’emparer de nouveaux
produits, brasser plus d’affaires ».
Nous savons que le capitalisme a toujours utilisé la guerre pour sortir des crises économiques qu’il engendre.
Dès 1914, la France et l’Europe connaissent d’importants mouvements
sociaux. Les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail,
ils ont créé des syndicats, ils demandent de meilleurs salaires et plus
de démocratie. Le patronat industriel florissant supporte difficilement
ces revendications.
Depuis longtemps les grandes puissances industrielles, les grandes
banques et les grandes entreprises voulaient de nouvelles colonies pour
s’accaparer les matières premières, et de la main-d’œuvre bon marché.
Entre elles, la concurrence était rude et a donc conduit à la guerre
14/18.
Elles s’étaient engagées dans la course folle à la militarisation, au surarmement.
Les marchands de canons avaient préparé cette guerre, ils l’ont eue.
L’impérialisme européen décide d’arrêter la guerre le 11 novembre
1918, mais, réarment et renvoient dès le lendemain 100.000 soldats
allemands pour réprimer la révolte des ouvriers, assassinent dans le
même temps Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, décapitant ainsi la ligue
spartakiste et exterminant des centaines de syndicalistes.
Dans les années 1930, le moyen mis en avant par le capital pour
sauver son système, détourner la colère sociale et écraser les
mouvements révolutionnaires consiste à favoriser le fascisme.
Le fascisme est une créature du capitalisme, le moyen de repartager le monde dans une nouvelle guerre mondiale (1939 -1945).
Rappelons-nous le slogan des droites et du patronat français « plutôt Hitler que le Front Populaire », Ils préféraient sacrifier les droits, les libertés et la démocratie pour préserver leurs profits.
Les causes de la seconde guerre mondiale doivent donc être également
recherchées dans la complicité silencieuse des hommes au pouvoir, ce qui
a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre
le mouvement ouvrier, la collusion des grands monopoles allemands avec
Hitler.
Rappelons-nous, en 1939, 17 pays sur les 27 formants actuellement l’Union Européenne étaient fascistes.
Comment ne pas trouver dans ces évènements, des similitudes avec la
situation d’aujourd’hui. Nous ne pouvons pas voir, sans inquiétude
sérieuse, l’état de tensions dans le monde, l’accroissement phénoménal
des injustices et des inégalités, des famines, l’ampleur et la
profondeur de la crise économique et sociale, la montée des fanatismes,
des extrémismes et des nationalismes.
Comment ne pas être inquiet de la remontée, en Europe notamment, de
l’extrême droite, parfois relookée mais toujours sournoise. Leurs idées
progressent en s’appuyant sur les peurs économiques et la colère sociale
nées de la crise, mais également en activant des idées sécuritaires et
xénophobes, en opposant les catégories sociales entre elles.
Ne sommes-nous pas aujourd’hui devant un copié–collé lorsque le
patron du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux répond à un journaliste du
JDD : « tant pis si Marine Le Pen arrive au pouvoir » « il s’agit d’un mal nécessaire », « je cohabiterais sans aucun problème ».
Les guerres sont des opportunités formidables d’enrichissement pour le capital et les multinationales.
A chaque guerre son lot de drames subis par les populations. Mais
surtout son flot de profits engrangés par les grands groupes
industriels, notamment ceux de l’armement.
Quand les USA ont lancé le plan Marshall en 1947, ils avaient une
accumulation gigantesque de capitaux issus de la production de guerre,
une consommation intérieure en plein essor, ils dominaient le marché
européen dont l’outil de production était en grande partie détruit.
Notre main-d’œuvre hautement qualifiée était disponible et bon marché.
Souvenons-nous : le Plan Marshall est un programme de prêts
américains accordés aux États Européens pour reconstruire les villes et
installations bombardées.
Il ne s’agit ni d’une opération philanthropique, ni gratuite. Ces
prêts sont assortis de la condition d’importer pour un montant
équivalent d’équipements et de produits américains ainsi que de
l’exigence d’appliquer une économie libérale.
Le bénéfice est pour les Etats-Unis multiple, l’économie américaine
évite ainsi la récession en trouvant des débouchés à sa surproduction
massive, due à la cessation des hostilités et rend plus difficile le
développement des productions nationales concurrentes.
Nul doute que la guerre en Ukraine va permettre aux industriels américains de renouveler cette opération.
2- Réfléchissons maintenant au présent.
Une évidence : La Russie d’aujourd’hui n’est pas l’Union soviétique.
Nous savons tous que la Russie n’est pas un modèle de démocratie.
Cette simple réalité doit-elle la rendre seule responsable de la
situation actuelle ? Devons-nous nous dispenser d’en rechercher les
causes ?
Dès le 24 février 2022, l’ARAC était claire : nous condamnions
l’intervention russe en Ukraine, contraire aux lois internationales, au
respect de la charte des Nations Unis, au respect de la souveraineté des
Nations.
Nous déclarions également devoir prendre le temps de la réflexion,
sur les raisons de cette situation et comprendre pourquoi les Etats-Unis
ont tout fait, depuis 30 ans, pour la créer (élargissement de l’OTAN,
guerre en ex-Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye …).
Nous ne pouvons ignorer une réalité, la 3ème guerre mondiale a
commencé, elle n’est pas que militaire elle est avant tout économique.
Les Etats-Unis attisent depuis plusieurs années les tensions au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord et poursuivent une politique
agressive consistant à utiliser l’Ukraine contre la Russie et Taïwan
contre la Chine.
Si la Russie a clairement agressé l’Ukraine, elle la fait suite à un
long processus de provocations américaines. Washington savait que
l’Ukraine était une « ligne rouge » pour les Russes et qu’ils
réagiraient. Les Etats-Unis sont donc tout autant responsables de ce
conflit que Moscou.
En 1990, à la veille de la dissolution du Pacte de Varsovie, le
secrétaire d’état américain James BAKER assurait le Président de l’URSS
Mikhaïl Gorbatchev que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce à l’Est ».
Mais, en 1999 l’OTAN englobait déjà les 3 premiers pays de l’ex Pacte
de Varsovie « la Pologne – la République Tchèque et la Hongrie ». Ce
n’était que le début.
En 2014 le protocole des accords de Minsk est signé, il prévoit un
cessez-le-feu immédiat, mais cet accord ne sera jamais appliqué. Un
accord de 2015 prévoyait notamment le retrait des armements lourds. De
fait, il y a eu un non-respect de ses accords par le gouvernement
ukrainien avec le soutien de l’OTAN, de l’Union Européenne et des USA.
Posons-nous la question suivante : Serions-nous dans la situation d’aujourd’hui si les accords de Minsk avaient été respectés ?
Il ne s’agit nullement de justifier l’invasion, ni d’abdiquer par
peur de la Russie, mais d’avoir une vision objective de la situation, et
non d’accepter celle orientée et déformée que nous en donnent les
Etats-Unis, et les médias occidentaux d’une manière générale.
Arrêtons de croire que les Etats-Unis est une puissance bienfaitrice
de l’humanité, désintéressée, pacifique et qui ne vise que le bien
commun. Nous venons à l’instant de rappeler les conditions du Plan
Marshall. Depuis la fin de la Guerre Froide, Washington montre un
hégémonisme accru, imposant sans retenue ses lois au reste du monde,
sanctionnant et rackettant ses alliés, saturant l’opinion d’informations
qui servent ses seuls intérêts.
Les médias font partie du dispositif militaire de fabrication du
consentement des Occidentaux à la guerre, mais aussi à l’économie de
guerre qui en découle. Il faut faire accepter les privations et les
rationnements. Avant le 24 février 2022, « la crise sanitaire » était
responsable de la « crise alimentaire » et de « la crise énergétique » à
venir. Maintenant c’est la Russie.
L’envoi d’armes ne peut pas changer l’issue du conflit, mais
seulement le prolonger, augmentant ainsi les pertes humaines et les
souffrances des populations ukrainienne et russe.
La guerre en Ukraine permet déjà aux trusts de nous faire les poches,
et de justifier l’explosion des prix. Pour eux, la guerre n’est pas un
problème mais une affaire juteuse. Ils se frottent les mains.
En 2020, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 2000 milliards de dollars.
En 2022, la valeur marchande des principales sociétés de défense occidentales a augmenté de 21.5%.
Les fabricants d’armes sont devenus les principaux bénéficiaires de
cette crise. Plus de 130 entreprises approvisionnent Kiev en armes (60
sont américaines et 55 sont européennes).
Devons-nous nous étonner de la durée de cette guerre ? Pourquoi la
Russie n’a-t-elle pas réussi son intervention en quelques jours ?
La réponse nous est fournie (si besoin en était), le 13 février 2023,
lors d’une conférence de presse de l’OTAN par Jens Stoltenberg, son
secrétaire général lui-même qui déclare :
« En fait, depuis 2014, l’OTAN
a mis en place les plus grands renforts de défense collective depuis
une génération, car la guerre n’a pas commencé en février de l’année
dernière. Cela a commencé en 2014. »… « Lorsque
nous avons le matin de l’invasion, décidé d’augmenter notre présence,
nous avons pu nous appuyer sur la présence accrue que nous avions déjà
mise en place au cours des dernières années ». « Nous
avons déjà beaucoup fait en plaçant 40.000 soldats sous le commandement
de l’OTAN dans la partie orientale de l’Alliance. ».
Angela Merkel confirme « Les accord de Minsk de 2014 ont servi à
donner du temps à l’Ukraine. L’Ukraine de 2014-2015 n’était pas
l’Ukraine d’aujourd’hui. Poutine aurait pu alors facilement gagner, et
je doute fort qu’à l’époque l’OTAN aurait été en capacité d’aider
l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui » ; (Die Zeit le 7/12/2022).
N’est-ce pas l’ensemble de ces éléments qui posent problème, quant à
l’analyse du vote par la quasi-unanimité de l’Assemblée Nationale de la
motion 390 condamnant unilatéralement la Russie, le 30 novembre 2022 ?
Cette motion est avant tout un soutien inconditionnel à l’Ukraine et à
l’OTAN, elle ignore l’origine de la situation, la dimension de la
recherche de négociations et de paix.
Elle passe sous silence entre autres évènements, le massacre de la
maison des syndicats à Odessa où les forces d’extrême droite, fascistes,
décident de mettre le feu au bâtiment et empêchent les gens de sortir.
Plus de 60 militants de gauche, communistes, syndicalistes,
intellectuels ont perdu la vie.
Aucune enquête officielle n’a été lancée, aucune poursuite. Nous constatons le mutisme de l’Europe et de ses dirigeants.
11 partis d’opposition, considérés comme pro-russes ont étés interdits.
Nous aimerions entendre l’argumentaire des députés communistes votant cette motion dans laquelle nous pouvons lire « L’Ukraine est attaquée pour ce qu’elle est : un pays libre, démocratique » ainsi que « le salut de l’octroi à l’Ukraine du statut d’Etat candidat à l’adhésion à l’Union européenne ».
Un grand nombre de griefs mis sur le compte de la Russie, ne le seraient-ils pas également pour l’Ukraine ?
Le vote des députés communistes a-t-il été une erreur d’analyse ? Ou
une faute politique, ce qui serait à mon avis beaucoup plus grave ? Dans
tous les cas nous pouvons penser qu’il faudra un jour s’expliquer.
3–Tour d’horizon international.
Les conflits armés sont multiples, la liste est longue Yémen,
Éthiopie, Haïti, Congo, Birmanie, Syrie, Afghanistan,… sans oublier la
Palestine… et la guerre idéologique et économique contre CUBA.
La Chine vient de publier l’inventaire des 20 pays bombardés par les Etats-Unis après la 2eme guerre mondiale. Elle invite à
« ne jamais oublier qui est la véritable menace pour le monde », et questionne : « Y a-t-il eu des indignations de la part de communauté occidentale ? », « y a-t-il eu de grands cris d’accusation ? », « y a-t-il eu au moins une fois des sanctions contre les Etats-Unis ? »
Depuis 1992, l’assemblée générale de l’ONU exige la levée du blocus
de Cuba. Cette politique imposée par les Etats-Unis est condamnée
unanimement (en novembre 2022, seuls les USA et Israël ont voté contre
la résolution, l’Ukraine de Zelensky et le Brésil de Bolsonaro ont
préféré s’abstenir).
De nombreuses questions se posent et nous interrogent:
Pourquoi la « Guerre en Ukraine » bénéficie-t-elle d’une différence de traitement international des évènements ?
Si des sanctions sont possibles contre la Russie qui viole le droit
international, pourquoi ne le sont-elles pas contre le pouvoir
israélien ? Israël ne respecte pas les conditions de l’article 2 du
traité d’association avec l’Union Européenne qui oblige au respect des
libertés et de l’Etat de droit. Pourquoi maintient-on cet accord ? Où
sont les prétendues valeurs occidentales ?
Pouvons-nous nous limiter à constater la différence d’approche de l’Union Européenne en fonction des engagements militaires ?
L’OTAN est-il un instrument de paix ? La question posée, la réponse induite est évidente…
Il faut dissoudre l’OTAN parce que si la charte des Nations Unies
admet les organisations régionales ce n’est que dans le but d’organiser
les rapports pacifiques et de coopération entre les peuples de la région
et non pour être le gendarme du monde.
Il est bon de se rappeler que l’OTAN a été créée en 1949 non pas pour
répondre au pacte de Varsovie qui n’a été créé qu’en 1955 (soit 6 ans
plus tard), mais en réponse au fait qu’en 1948 la Tchécoslovaquie,
refusant l’application du plan Marshall s’était rapprochée de l’Union
Soviétique. L’OTAN a toujours été le bras armé d’une volonté de
domination d’intérêts économiques.
Penchons-nous maintenant sur un autre volet : certes, l’Assemblée Générale de l’ONU a condamné à une grande majorité les « annexions illégales » de la Russie, mais, seuls les occidentaux livrent des armes à l’Ukraine. Pourquoi ?
Imageons cette réalité par un exemple : Laura RICHARDSON responsable
du commandement militaire Sud des Etats-Unis a proposé un marchandage à
la Colombie. Si le pays acceptait de mettre à la disposition de l’armée
ukrainienne sa cinquantaine de vieux hélicoptères de fabrication
soviétique, Washington remplacerait les appareils par du matériel
flambant neuf « made USA ».
La réponse du président de gauche, Gustavo Pétro a été tranchante : « Nous garderons ces armes, même si nous devons les transformer en ferraille » en ajoutant « Nous ne sommes dans aucun camp, sinon celui de la paix ».
Cette position est conforme à la majorité des pays d’Amérique Latine
qui ont voté les résolutions de l’ONU, mais se sont abstenus de toute
sanction et ont refusé l’envoi de matériel militaire.
Il nous faut tenir compte de la situation internationale et ne pas se limiter à la sphère occidentale.
La Chine est en train de passer d’une neutralité bienveillante envers
Moscou à un soutien de plus en plus affirmé. Elle partage les thèses
russes sur l’origine du conflit.
L’Afrique se désengage de la tutelle de la France, ne veut plus d’anciens ou de nouveaux maitres colonisateurs.
L’Asie sort du sous-développement.
Le dollar n’est plus considéré comme la seule valeur de référence, la
confiance dans la monnaie américaine s’affaiblit de jour en jour.
Depuis 2011, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et
Afrique du Sud) plaide pour une refondation des organisations comme le
« conseil de sécurité de l’ONU », « Le FMI », « La Banque Mondiale ». La
réforme du système monétaire se met en place.
Aujourd’hui, le groupe des BRICS représente 42% de la population
mondiale (3.2 milliards de personnes). Début avril nous avons pris
connaissance que pour la première fois, les BRICS dépassent
économiquement le G7 (31.43 %) du Produit Intérieur Brut (PIB) contre
(30,63 %). La tendance devrait s’accentuer.
Une vingtaine de pays veut rejoindre le BRICS, la décision sera prise en août.
Nous devons également attacher un intérêt réel à la Vingt-Deuxième
Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, qui s’est
déroulée du 27 au 29 octobre 2022 à La Havane (Cuba). Les délégués de 78
partis représentants 60 pays ont mis en garde au sujet de la situation
dangereuse que traverse l’humanité.
Dans la déclaration finale nous pouvons lire : « Par suite de
l’agressivité croissante de l’impérialisme et de la recomposition
géopolitique en cours sur la planète, nous sommes confrontés à une
nouvelle escalade de la course aux armements, au renforcement et à
l’expansion de l’OTAN, à l’apparition de nouvelles alliances
militaires, à l’aiguisage des tensions et des conflits militaires, comme
celui de l’Ukraine, à la résurgence du fascisme dans différentes
parties du monde, ainsi qu’à la « guerre froide » {} et à la menace d’une conflagration nucléaire, ce que nous devons rejeter ».
Cette déclaration n’est-elle pas très éloignée d’une condamnation unilatérale de la Russie ? Réfléchissons !
Tout ce que nous venons d’exposer, amène à un constat. Le monde change.
4–Nous devons agir
La guerre acharnée qui ravage la République d’Ukraine depuis un an,
huit ans après le début des combats, déchire le continent européen et
perturbe le monde. La paix semble plus éloignée que jamais.
Une victoire décisive rapide d’un camp reste une utopie. Il faut y
mettre un terme, car plus elle dure, plus les moyens mis en action se
développent et plus les conséquences seront lourdes.
La guerre qui se poursuit en Ukraine est un évènement majeur qui nous
concerne et doit nous mobiliser. Les ambitions de Washington dans cette
guerre OTAN contre Russie vont bien au-delà de l’Ukraine.
Pour la Russie, la situation est existentielle, elle continuera l’opération.
La sanction économique qui devait au début de l’intervention
entrainer son effondrement est un échec. Du point de vue militaire
l’avenir est incertain.
Nous sommes passés de l’envoi de matériel humanitaire à la livraison
d’armes offensives et si nous laissons faire les choses, la guerre va
durer et poursuivre sa montée en puissance. La baronne Goldie, ministre
de la défense britannique a déclaré le 22 mars que Londres fournirait à
Kiev pour ses chars de combat des obus perforants y compris des
munitions à l’uranium appauvri.
Heureusement au niveau international, une prise en compte du risque
d’embrassement et, en parallèle le besoin d’intervenir pour arrêter
l’engrenage se renforce. Le 16 avril, le Président brésilien Lula,
suggère à son tour une médiation conjointe avec la Chine et les Emirats
Arabes Unis. Il propose même un G20 pour mettre fin à la guerre.
Nous ne devons pas rester inactifs face aux guerres qui engendrent la
misère, la famine. Nous sommes convaincus que les peuples sont capables
de se rapprocher, d’être solidaires et de vivre en paix.
L’histoire nous a prouvé que face aux crises financières et aux
luttes, la guerre a toujours été utilisée comme recours contre le
mouvement social.
L’escalade militaire, la course à l’armement, les menaces nucléaires,
l’alignement de l’Europe derrière les États-Unis et l’OTAN, le refus de
chercher une solution politique sont très inquiétants et menacent
gravement la paix.
La France s’honorerait en développant une politique qui favorise le
rapprochement des peuples dans la défense de leurs intérêts mutuels.
La France est déjà allée beaucoup trop loin dans son soutien à l’Ukraine.
Dans un contexte médiatique guerrier, où les « s’en va-t’en guerre »
sont légion, l’opération dite « Orion 2023 » a démontré une fois de plus
le choix du gouvernement français de se placer sous la tutelle de
l’OTAN.
Notre pays ne doit pas devenir cobelligérant. Notre pays doit jouer un rôle de médiateur et gagner un cessez-le-feu.
Pour l’ARAC, la solution à cette guerre ne doit pas être militaire
mais diplomatique. Il y a urgence à arrêter les combats et ouvrir des
négociations sous l’égide de l’ONU.
Nous devons donc exiger un cessez-le-feu immédiat, sans conditions,
et l’ouverture de négociations sans préalables. C’est la seule façon de
sortir aujourd’hui du conflit.
Il faut plus que jamais faire respecter la Charte des Nations Unies
qui garantit la paix et la sécurité dans le monde, la souveraineté de
chaque peuple.
Il faut engager une politique de désarmement universel, la France
doit rejoindre les 92 états qui ont déjà signé le Traité sur
l’Interdiction des Armes Nucléaires. La force de dissuasion est non
seulement dangereuse, inefficace, mais coûteuse.
Pour l’ARAC, la seule voix est celle de la paix, et nous devons nous
rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui
sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité, de justice
sociale.
La paix est un combat quotidien difficile, il demande courage et lucidité.
La paix doit être l’ambition de tous et doit être défendue par le plus grand nombre.
La paix, c’est le seul chemin pour garantir l’avenir de l’humanité et de la planète.
Il est probable qu’en fonction de l’inflation, de problèmes
économiques, d’aggravation de la guerre et de sa durée, un débat
s’instaure dans les prochaines semaines. Allons-nous être prêts à jouer
notre rôle dans l’orientation de l’opinion ?
5–Le PCF et la Paix
Dès « la grande guerre », un profond « pacifisme raisonné » diffuse peu à peu ses idées.
Le Parti Communiste Français a dans le passé assumé son fondement pacifiste, l’opposition à la guerre est inscrite dans son ADN.
De 1920 à 1940, en France plus qu’ailleurs, le communisme et lié au pacifisme.
En 1939–1940, les communistes sont poursuivis pour « propos
défaitistes » alors qu’ils défendent le pacifisme, lequel est en
réalité, un refus politique du consentement à la guerre »
Au tournant des années 1940 et 1950, le PCF participe activement au développement du Mouvement de la Paix.
A l’heure où le processus de décolonisation s’accélère, celui-ci est encouragé par le PCF.
Pendant la guerre d’Indochine (1946-1954) le PCF critique
vigoureusement la politique du gouvernement et réclame l’arrêt du
conflit, tout en demandant l’indépendance du Vietnam.
Les Communistes ont été les seuls à demander dès 1947 la fin de la guerre en Indochine
Dès l’origine de la guerre d’Algérie, le PCF demande un
cessez-le-feu, la négociation, la paix en Algérie. Il se trouve isolé,
l’opinion publique ne prendra conscience qu’avec le temps et les morts.
6 – Le PCF peut-t-il, doit-il jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour la paix en Ukraine ?
Comment peut-on expliquer la disparition du pacifisme en France ?
Fin décembre, un sondage nous apprenait que la totalité des Français
étaient pour l’aide militaire, même, si 70% d’entre eux préconisaient
une solution négociée.
Certes, il y a le bellissime ambiant des médias, le manque
d’informations sur la réalité, la méconnaissance de la politique
internationale.
Il y a également la perception émotionnelle :
la guerre est en Europe.
Le petit (l’Ukraine) est attaqué par le gros (la Russie)
On oublie l’aide massive de l’occident qui renverse le rapport de force. Les
Communistes Français n’ont-ils pas pris depuis de nombreuses années un
retard important sur l’analyse globale de la réalité internationale et
en particulier sur la situation en ex-URSS ?
Pour justifier ce constat nous pouvons certes évoquer la faiblesse du
parti, les divergences internes, l’importance et les difficultés de la
Présidentielle.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus attendre, l’ensemble des
organisations militantes de la paix doivent débattre et trouver un
consensus, afin de créer un grand mouvement populaire pour arrêter cette
guerre.
Reprenons ce que nous venons d’évoquer au niveau de l’Ukraine :
Le non-respect des accords de Minsk
L’expansion de l’OTAN aux frontières de la Russie.
Ajoutons à cela :
Le coup d’Etat sanglant, contre le président Ianoukovitch
démocratiquement élu, après des mois de déstabilisation politique
financée par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Des
extrémistes néo-nazis, à l’avant-garde des manifestations obtenant des
ministères et autres postes importants dans le nouveau gouvernement.
Les
prémisses de la situation : dès 2008 au sommet de Bucarest, l’Alliance
annonce l’adhésion possible de l’Ukraine et de la Géorgie.
L’avertissement de Poutine face à cette éventualité : « si l’Ukraine rejoint l’OTAN, ce sera sans la Crimée et nombre de ses régions orientales. ». Prenant acte du risque, Sarkozy et Merkel s’opposent à l’élargissement.
Aujourd’hui les communistes doivent suivre sans attendre l’exemple de Jean Jaurès, et « avoir le courage de chercher la vérité et de la dire ».
Nous pouvons nous féliciter du communiqué du 29 février de la
Fédération de l’Hérault de notre parti qui appelle tous les pacifistes,
humanistes et progressistes à s’engager dans une grande campagne pour
exiger :
De faire cesser toute livraison d’armes
Un cessez le feu et des négociations de paix
Un
plan de paix qui n’humilie personne, qui organise la sécurité de tous
les pays, qui garantisse le droit d’auto- détermination aux peuples du
Donbass
Libérer la France de l’OTAN
Refuser le piège de l’Union sacrée. Le peuple n’a aucun intérêt avec les profiteurs de guerre.
Tout en affirmant notre analyse, nous devons prendre au niveau
national l’initiative d’une rencontre la plus large possible pour
débattre et tout faire pour agir, créer et développer une convergence en
faveur de la paix.
Dans son discours de clôture au Congrès National Fabien Roussel parle de paix et déclare : « La France se tient au côté des Ukrainiens et nous avec ».
Comment interpréter cette formule ? Vous semble-t-elle conforme à la
situation que nous venons d’évoquer ? Est-elle la réponse courageuse,
lucide et déterminante que nous attendons du mouvement ouvrier et plus
particulièrement du PCF ?
Je ne peux laisser sous silence l’intervention de Fabien Roussel
présentant la motion de rejet préalable de la loi de programmation
militaire 2024 – 2030.
Sans rentrer dans le détail, nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette déclaration lorsqu’il exprime :
Le besoin d’un large débat avec l’ensemble de notre société
Notre attachement à l’indépendance et à la souveraineté de la France en matière de défense et d’industrie de défense
La nécessité de moyens permettant de disposer d’une armée dédiée, à la défense du territoire national
De favoriser un lien puissant entre l’armée et la nation
La
préférence d’investir dans la diplomatie, la recherche de la paix et
l’affirmation d’un soutien aux actions lancées par les Nations Unies
Nous sommes également en osmose, lorsqu’il met en cause :
le montant excessif de 413 milliards d’euros pour les 7
prochaines années, les 69 milliards annuels à partir de 2030, alors que
l’on demande aux Français énormément d’efforts.
une stratégie au service de l’OTAN, et notre participation à son commandement intégré.
Les 13% consacré à la dissuasion nucléaire, soit 54 milliards,
alors que nous devons tout faire pour que l’arme nucléaire disparaisse
de la planète.
Les 10 milliards pour un porte-avion de nouvelle
génération, et l’armée de projection, c’est-à-dire une armée destinée à
conduire des interventions hors de nos frontières.
La direction du Parti Communiste Français semble donc avoir pris la
mesure de la déclaration conjointe de l’Union Européenne et de l’OTAN
publiée le 10 janvier. Ce document ratifiant d’une part la dépendance de
l’Union Européenne à l’OTAN et qui d’autre part est une véritable
déclaration de guerre puisque la Chine est nommément citée.
Il manque toutefois encore, l’analyse sur la réalité ukrainienne.
Il est temps actuellement de terminer cette présentation, et d’approfondir notre réflexion
Je vous propose donc maintenant de passer au débat… Merci.