samedi 10 juin 2023

 LA PHRASE DU JOUR......

ET SON COMPLÉMENT.(°)


 

 

"Il faut un parti prolétarien qui demande la limitation de l’immigration de la force de travail, la répression des mafias dans les quartiers populaires, la fermeture des mosquées terroristes, la rupture de relations diplomatiques avec les États wahhabites, la fin des logiques communautaristes, de la promotion des « différences » et qui ne fait plus de l'appartenance à une minorité un modèle à suivre. ...."

......Tout ce qui est interdit de formuler dans le champ politique improprement nommé « républicain » en somme ! Complément de ce qui est encore tout juste permis : retraits de l'euro, de l'UE, de l'OMC et de l'OTAN et « produire en France », autant de demandes qui ont été amalgamées à de la pure et simple xénophobie et délégitimées par contiguïté avec le discours de l'extrême droite !....

..... Que revienne avec force de nouveau l'intelligence de la théorie marxiste, le marxisme compris comme seule science véritable de l’histoire, et non comme un langage d’initié réservé à une élite qui se croit révolutionnaire parce qu'elle ne sait pas se faire comprendre - parce qu'elle sait ne pas se faire comprendre !

 (°) Gilles Questiau. Blog Réveil communiste international

Note de Pedrito.

En somme, il faut un Parti Communiste qui redevienne communiste, et non un parti de politiciens professionnels comme ceux qui nous ont conduits à l'impasse actuelle: impasse politique, économique, sociale, et humaine, prônée par les fascistes de tout poil

Je partage: il n'est pas possible de continuer à foncer tête baissée vers le désastre qui se profile. Il faut aussi et surtout que ce Parti lance toutes ses forces pour promouvoir la PAIX! 

Tant pis pour les milliardaires marchands d'armements. Ils doivent bien se rendre à l'évidence: un autre monde que l'anarchie capitaliste se profile.

Comment détacher les prolétaires de l'extrême droite?

9 Juin 2023 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Qu'est-ce que la "gauche", #Théorie immédiate, #Front historique, #Élections, #Mille raisons de regretter l'URSS

Vote ouvrier pour le candidat FN aux élections présidentielles (source : fondation Jean Jaurès)

Vote ouvrier pour le candidat FN aux élections présidentielles (source : fondation Jean Jaurès)

Un article de 2019 qui reste à peu près d'actualité, malgré le contexte nouveau de la grande guerre de défense de l'impérialisme que l'OTAN mène en Ukraine et va lancer prochainement en Mer de Chine, contexte où le PCF et Fabien Roussel ont été très défaillants, pour le dire gentiment (note du 6 juin 2023).

 

Pour un révolutionnaire communiste, il ne peut faire aucun doute que l’extrême droite (ED) sous ses diverses incarnations est l'ennemi absolu, au sens d'ennemi mortel. La raison d'être d'un fasciste, c'est de le tuer. Il a été inventé pour cela, en Italie, il y a cent ans exactement. Et il a repris du service aujourd'hui, dans l'Amérique de Trump.

Mais cela fait-il de lui l'ennemi principal ? Si je suis attaqué par un pit-bull, je dois affronter le chien, mais c'est le maître qui est l'ennemi véritable.

L'ED a des idées racistes et anticommunistes, et profère un discours à l'intention des électeurs. Et ce discours en France et en Europe tout au moins,  est le plus souvent bien loin de ses idées réelles, en bonne élève de Goebbels qu'elle est. Goebbels, lui-même élève doué des grands innovateurs de la publicité et du marketing de Madison Avenue à New York, au début du XXème siècle, qui disait "plus un mensonge est gros, mieux il passe"!

Mais dans la situation de l'Europe avant guerre, l'ED d'idéologie fasciste ou autre jouait clairement le rôle de défenseur du capitalisme, malgré la récupération d'éléments du langage prolétarien révolutionnaire, visible dans le dénomination même du parti nazi allemand : Parti National Socialiste Ouvrier Allemand . On peut même définir sommairement la spécificité d'un mouvement fasciste comme un mouvement populaire de droite qui imite le langage ouvrier de gauche. Pour ce faire, ils avaient obtenu l'appui massif du patronat, en Italie, en Allemagne et France notamment. Leur agenda , c'était de détruire par la violence le PCF en France, l'URSS et la IIIème Internationale dans le monde.

Mais ça, c'était il y a très longtemps. Maintenant une situation durable toute autre s’est installée, en France depuis 1983 : l’extrême droite s'est emparée du rôle d'opposant électoral populaire (« populiste » disent les médias) au libéralisme et à la mondialisation capitaliste. Ceux-ci, représentés autrefois dans les pays anglo-saxons par Thatcher et Reagan, ou à contre-temps aujourd'hui par Macron, pourraient bien être l'ennemi principal des prolétaires et des communistes qui prétendent les représenter, plutôt que l'ED. Et grâce au vote ouvrier l'ED est effectivement parvenue au pouvoir dans divers pays dont le moindre n'est pas les États-Unis (et en est repartie).

Après plus de trente ans de recul, nous constatons que nous avons essayé de convaincre les prolétaires de se détourner de ces mauvais bergers tout à fait en vain. On pourrait se poser la question « pourquoi » ?

Il se pourrait bien que l'ED actuelle, aussi anticommuniste qu'elle soit restée, et malgré la continuité historique qui la relie en France au régime de Vichy, représente un phénomène politique complètement différent de l'ED d'entre deux-guerres.

Si c’était le cas pourrions-nous envisager de nous allier avec nos ex-ennemis mortels pour combattre l’ennemi principal, le capital mondialisé, ennemi non pas des communistes en particulier, mais du genre humain en général ? Un petit "pacte germano-soviétique" en quelque sorte ? Déjà expérimenté dans la lutte contre l'agression impérialiste en Syrie. Un peu à la manière dont le parti Toudeh s'est allié avec les islamistes en Iran contre l'impérialisme américain, avant d'être éliminé par eux. Islamistes (chiites au moins) qui s’avèrent malgré leur anticommunisme étymologique n'être pas totalement mauvais … en tout cas beaucoup plus efficaces pour combattre le terrorisme wahhabite exporté par l'Occident et les pétro-monarchies du Golfe que n’importe qui d'autre.

A cela on répondra avec une bonne part de vérité que les fascistes bien de chez nous sont de faux ennemis du capital, ce que prouve leur antisémitisme, quand il existe encore, qui est le fameux "socialisme des imbéciles" qui cherche à détourner la critique du capitalisme vers la haine des juifs, et que leur langage social est cousu de fil blanc, etc. Mais faut-il encore s'en donner la peine? Marine Le Pen est apparue pour ce qu'elle était, une baudruche, dans le débat avec Macron en mai 2017 entre les deux tours [et de manière encore plus caricaturale si c'était possible au débat de 2022], et la réalité du FN, maintenant RN, est de n'être qu'un commode épouvantail qui ressort de sa boite avant chaque élection (réalité si connue qu'elle a ouvert un espace politique au clown Zemmour). Ce genre de fasciste est de l'ordre de la farce, il est ni plus ni moins fasciste que le PCF est communiste, c'est à dire pas beaucoup. Et il n’est pas davantage soutenu par le patronat que le PCF par le prolétariat, c'est à dire pas du tout.

Alors, inutile de voter Macron pour éviter une « peste brune » qui n'existe pas, ni d'ailleurs non plus de voter RN pour battre Macron, puisque le RN n'est pas une vraie opposition à Macron. Dans des situations de recomposition face au péril commun des ennemis acharnés peuvent se retrouver du même coté de la barricade, cela s'est vu pendant la Résistance ; mais ici il ne s'agit que d'une guerre de postures et de barricades de comédie, antifas et fachos portent des masques de carnaval, leur seul but est de passer à la télévision, et ni l'un ni l'autre n’agissent du tout contre le capitalisme. Ils sont, quoiqu'ils en pensent, du même coté dans la lutte des classes, du même coté que Macron. Le racisme était l'idéologie dominante de la bourgeoisie des années trente. L'antiracisme est son idéologie officielle aujourd'hui (que Macron, qui est mentalement incohérent, laisse transparaître un racisme candide quand il parle des Comoriens, tout en en faisant mine de s'indigner d'une vague antisémite imaginaire ne change rien à l'affaire).

Il ne peut donc pas être envisagé de s'allier avec des organisations fascistes, et pas simplement pour des raisons morales, mais principalement parce que ça ne sert à rien de créer un « front patriotique » avec des nationalistes vichyssois qui ne sont pas patriotes du tout en réalité. Il est inutile aussi de gonfler leur score électoral pour contribuer à les crédibiliser dans leur rôle de fausse opposition.

Mais il n’empêche que la majorité des prolétaires français votent pour l'ED, ou s’abstient, tout en partageant nombre des idées qu’on lui attribue . Il faut analyser sans complaisance la raison de notre défaite idéologique dans le prolétariat et le remplacement du vote PCF par le vote FN, au delà de raisons sociologiques qui ont aussi leur importance (mais les organisations ouvrières auraient dû tenir compte aussi des évolutions de la société qui viennent de loin au lieu de laisser l'extrême droite progresser dans les déserts syndicaux). Les raisons idéologiques majeures de cette défaite tiennent à la liquidation progressive du caractère prolétarien du PCF. Mais il y a aussi des raisons à trouver dans la séduction des masses par l'ED.

Il ne faut pas s'allier avec extrême droite, mais il ne faut avoir aucun tabou sur le réemploi de son programme explicite . Sachant que le langage de l’ED joue sur la dérive du sens vers l'implicite : l'explicite « il y a trop d'immigration » servant à formuler l’implicite « je n’aime pas les immigrés » ou « il faut les renvoyer chez eux ».

Il est remarquable que les militants bien pensants qui luttent avec tant d’inefficacité depuis trente-cinq ans, selon la formule de Rajfus contre la « lepenisation des esprits », ait pris le problème à l'envers. Pour eux, ces formules sont indiscernables  et explicitement racistes. Leur tactique est donc de tenter d'interdire de prononcer la première pour refouler les suivantes. Et elle aboutit à l'inverse, à multiplier le nombre de candidats à la dérive fasciste. A commencer par tous ceux qui vivent mal la ghettoïsation des quartiers.

Et bien non : il peut très bien y avoir trop d’immigrés pour leur propre bien (ont-ils vraiment envie de venir en France pour se retrouver sous des tentes en bordure du boulevard périphérique de Paris?) ou pour la situation générale de la classe laborieuse déjà présente en France, immigrée ou non, et on peut très bien (le MEDEF, pour ne pas le nommer) vouloir plus d’immigration, pour avoir plus d'esclaves sous la main.

On peut raisonner de la même manière sur le thème de l'insécurité, sur l'identité culturelle, ou sur les questions de mœurs. Des questionnements légitimes qui deviennent en quelque sorte la propriété de l'ED, grâce au maccarthysme de « gauche », soutenu par les médias dominants qui stigmatiseront tout militant qui penserait, à tort ou à raison d'ailleurs, que la place des dealers est en prison, que les immigrés doivent s’assimiler ou s'en aller, que l'hétérosexualité est une norme de comportement juste ou qu'il vaut mieux qu'un enfant ait un papa et une maman, et je pense que l'immense majorité des prolétaires adhère à au moins une de ces idées.

Je ne suis d'ailleurs personnellement d'accord avec aucune d'entre elles, mais je n'ai aucune animosité envers ceux qui les soutiennent, qui ont le droit absolu de penser ainsi. Aucune de ces idées n'est incompatible avec la lutte pour renverser la dictature de la bourgeoisie, et aucune de ces idées n'est assimilable à l'idée qu'il existe une élite (race, genre ou classe) et qu'elle à le droit d'opprimer le reste de l'humanité, ou à l'idée ultra-raciste de la transhumanité inspirée de Nietzsche qui est l’aboutissement de l'idéologie libérale-libertaire californienne.

L'extrême droite progresse parce que l'expression d'idées répandues qui reflètent, bien ou mal, la souffrance vécue des classes populaires dans les lieux où elles vivent, et la destruction accélérée du monde qu'elles ont connu, qui doivent pouvoir se discuter, sont diabolisées dès qu'elles sont formulées, sont reprises par l'ED et sont donc rendues disponibles pour cette dérive vers l'implicite raciste et autoritaire qui fait le fond étymologique de cette tradition politique.

Donc il faut reprendre à l’extrême-droite les thèmes où elle exprime avec une distorsion souvent infime une colère populaire légitime, dans un langage que l'idéologie politique dominante a réussi à délégitimer mais qui n'est nullement raciste ou fasciste en soi.

Il faut un parti prolétarien qui demande la limitation de l’immigration de la force de travail, la répression des mafias dans les quartiers populaires, la fermeture des mosquées terroristes, la rupture de relations diplomatiques avec les États wahhabites, la fin des logiques communautaristes, de la promotion des « différences » et qui ne fait plus de l'appartenance à une minorité un modèle à suivre. Tout ce qui est interdit de formuler dans le champ politique improprement nommé « républicain » en somme ! Complément de ce qui est encore tout juste permis : retraits de l'euro, de l'UE, de l'OMC et de l'OTAN et « produire en France », autant de demandes qui ont été amalgamées à de la pure et simple xénophobie et délégitimées par contiguïté avec le discours de l'ED !

Pour battre l'ED, il faudra sur bien des points dire la même chose qu'elle, sachant que ce qu'elle dit explicitement au public n'est pas d'extrême droite, à 90%. Fort peu d'éléments racistes ou fascistes transparaissent dans son discours, hors du noyau idéologique voilé qui contient la vraie nature implicite et le vrai programme antipopulaire de ces organisations.

Ces points de programme et ces éléments de langage sont secondaires dans un programme prolétarien dont l'intention n'est pas de formuler des discours pour passer à la télévision mais de convaincre les masses de prendre le contrôle des moyens de production, et qui loin de s'en prendre aux minorités en réalité n'en cible qu'une, celle des riches, pour leur ôter leurs propriétés comme leur pouvoir. Mais il est indispensable que ces thèmes stigmatisés comme "populistes" y apparaissent, pour retrouver la confiance du peuple en général et du prolétariat en particulier.

Le langage qu'il est nécessaire de tenir réhabilitera et rendra la confiance en soi aux les masses prolétariennes indifférenciées qui sont la majorité, et qui définissent la norme culturelle, qui est différente dans chaque pays. Revendiquer un droit de minoritaire à la manière du communautarisme et du politiquement correct victimaire actuel c'est revendiquer un privilège, le privilège narcissique de se séparer des masses. Les minorités, aujourd'hui, sont manipulées par le capital contre les masses, dont elles font pourtant partie pour l'essentiel de leur vie réelle, et il faut qu'elles en prennent conscience.

Sur l'immigration, un parti prolétarien défendra explicitement l'assimilation et la fusion des immigrés dans les masses françaises, qui se fera de toute manière, et pour la rendre moins douloureuse, il faudra diminuer le rythme des arrivées.

En résumé :

  1. aucune alliance, aucun accord avec l'extrême droite

  2. réemploi légitime de tous les thèmes populaires explicites dont elle s’est faite l’interprète

  3. car l'ED n'a pas pu devenir dominante dans le prolétariat (y compris chez les immigrés puisque l'islamisme n'est rien d 'autre que l'expression de l'ED dans une autre culture) sans jamais lui tenir de discours juste.

Aujourd'hui, c'est un comble que de voir que pour les forces de répression, le drapeau tricolore est devenu plus subversif, c'est à dire plus prolétarien, que le drapeau rouge. Ce qui manifeste que l'extrême gauche qui arbore le second de manière purement identitaire et folklorique, agit conformément à sa composition sociale, et fonctionne ouvertement maintenant comme une gardienne de l'ordre bourgeois.

Tout cela est si simple. Mais pourquoi personne ne le met-il en pratique ? Le terrorisme moral des médias bourgeois joue un rôle d'intimidation non négligeable, la pensée éclectique issues de 1968 a déstructuré la pensée rationnelle critique, mais ça ne suffit pas à expliquer l'inexistence d'un courant prolétarien organisé qui soit sur le refus de cette ligne narcissique de la nomadisation morale et territoriale prônée par Deleuze et Guattari.

Tout ce que je pourrais ajouter en guise de conclusion, c'est que le mouvement réel est pris en sandwich entre une extrême gauche antipopulaire assez bien représentée par une figure comme celle de Clémentine Autain, et de faux défenseurs du peuple opportunistes qui sont allés crédibiliser le discours social de l'ED, à la manière de Florian Philippot, et qu'il est peu réceptif aux discours communistes résiduels, qui sont malheureusement le plus souvent abscons, verbeux et sectaires [on note cependant en 2021 quelques inflexions positives dans le discours du PCF tel qu'il est avancé par Fabien Roussel].

En attendant de faire mieux que ce qui a été tenté jusqu'ici du coté des communistes non-repentis, on peut tout de même remarquer que sur un terrain précis l’extrême gauche et l'extrême droite vont se retrouver ensemble sur une position identique et complice : dans l’attaque contre le socialisme réel, contre ses manifestations actuelles, notamment visibles en ce moment au Venezuela, à Cuba, et dans toute l'Amérique latine, et contre son histoire. Défendre de manière non passéiste l’histoire de l'URSS, de la Chine populaire, et du mouvement ouvrier lié à la IIIème internationale est donc une priorité pour faire de nouveau apparaître le socialisme comme la seule et véritable alternative au capitalisme, système économique et social qui a fait son temps, qui est universellement détesté, et qui pourtant n'est jamais combattu effectivement dans notre pays au moins, depuis la fin de la Guerre froide.

A la racine de ce mouvement réel, il y a, il y aura de nouveau l'intelligence de la théorie marxiste, le marxisme compris comme seule science véritable de l’histoire, et non comme un langage d’initié réservé à une élite qui se croit révolutionnaire parce qu'elle ne sait pas se faire comprendre - parce qu'elle sait ne pas se faire comprendre !

 

GQ, 9 juin 2019, relu le 6 juin 2023

 

 

” La guerre en Ukraine, c’est la guerre du dollar ” (2ème partie)

Interview d’Oleg Nesterenko, président du Centre de Commerce et d'Industrie Européen, accordé à la publication "L'Eclaireur des Alpes". Partie 2/3

L’Eclaireur - Alors que la question se pose de la fin de la suprématie du dollar, vous dites que la guerre en Ukraine est non seulement la guerre du dollar mais qu’elle n’est pas la première...

Oleg Nesterenko – Je vois que vous faites allusion à mon analyse sur les guerres du dollar, publiée cela fait quelque temps. En effet, ce n’est pas la première, ni même la deuxième, mais la troisième guerre du dollar. La première, c’était la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein. La deuxième, celle de la guerre contre la Libye de Kadhafi. Et la troisième, donc, contre Moscou sur le territoire de l’Ukraine, menée sur le territoire d’un Etat tiers tout simplement parce qu’on ne peut pas mener la guerre contre les Russes directement chez eux. Et ce n’est que la guerre hybride et par procuration qui peut avoir lieu face à la Russie.

S’agissant des deux premières guerres du dollar, il faut d’abord comprendre que des pays comme l’Irak et la Libye sont, avant tout, des grandes puissances énergétiques. Des puissances qui ont osé mettre la monnaie étasunienne en danger. En 2003, Saddam Hussein avait mis sa menace à exécution : celle de cesser de vendre les hydrocarbures et le gaz en dollar. Saddam Hussein était le premier à soulever la question de la légitimité du dollar, du pétrodollar et, surtout, à agir d’une manière très significative contre ce dernier. Il a alors signé son arrêt de mort.

En février 2003, Saddam Hussein a vendu 3 milliards de barils de pétrole brut pour un montant supérieur à 25 milliards d’euros. Cette vente a bien eu lieu en euros et non pas en dollars. Un mois plus tard, les Etats-Unis envahissaient l’Irak. On ne connait pas les chiffres exacts, mais on estime le nombre de victimes à un million, dont une sur deux était mineure. Sans parler des centaines de milliers de morts supplémentaires dans les années qui ont suivi à la suite de la destruction totale de l’infrastructure sociale et économique du pays. D’ailleurs les EU eux-mêmes, leurs analystes dignes de ce nom, le reconnaissent.

En 2009, en Libye, c’est aussi une guerre du dollar qui a eu lieu. Président de l’Union africaine à cette époque, Mouammar Kadhafi, a proposé à tout le continent africain une véritable révolution monétaire : se soustraire à la domination du dollar et créer une union monétaire panafricaine. Avec elle, les exportations du pétrole et d’autres ressources naturelles du continent noir auraient été payées non pas en dollar ou pétrodollar, mais dans une nouvelle monnaie qu’il appellerait le dinar-or. Lui aussi a signé son arrêt de mort.

Si de telles déclarations avaient été faites non pas par l’Irak ou la Libye, richissimes en pétrole et le gaz, mais, par exemple, par le Burkina Faso qui est riche en or, mais dépourvu des réserves prouvées en hydrocarbures - il n’y aurait eu aucune guerre. L’Irak de Saddam Hussein et la Libye de Kadhafi, étant des puissances énergétiques dotées de réserves gigantesques étaient un danger existentiel pour l’économie étasunienne. Les deux leaders avaient annoncé ouvertement et officiellement qu’ils voulaient se débarrasser du dollar. Ce sont aussi deux pays avec lesquels les Etats-Unis n’avaient pas à craindre de conséquences néfastes dans le cas d’une agression. Il fallait donc les anéantir. Et cela a été fait sans tarder.

Avec Moscou, ce n’était pas possible. La Russie, ce n’est ni l’Iran, ni l’Irak, ni la Libye. Avec la Russie, les Etats-Unis ne pouvaient agir qu’indirectement.

L’Eclaireur - Mais qu’est-ce que la guerre entre l’Ukraine et Moscou a à voir avec le dollar ?

Oleg Nesterenko - Moscou a réellement menacé le statut du dollar sur la scène internationale, et, donc, toute l’économie des EU derrière. Dès l’arrivée de Poutine au pouvoir, bien avant 2021 et même avant le coup d’état anti-russe en Ukraine en 2014, la Russie, qui est une puissance énergétique de premier plan, a entamé le processus de liquidation des bons du Trésor étasunien (détenus par l’Etat russe, ndlr), bons libellés en dollar.

En cinq ans, de 2010 à 2015, la Russie a divisé par deux le nombre de bons du Trésor étasunien qu’elle détenait. Alors que, jusque-là, elle faisait partie des plus gros détenteurs au monde, elle n’en possède quasiment plus aujourd’hui.
En parallèle, la fédération de Russie a également commencé à se séparer progressivement du système des pétrodollars en concluant des accords commerciaux payables en monnaie nationale, à commencer par la Chine. Des quantités gigantesques de produits énergétiques ont commencé à être payés en yuan chinois et en rouble russe.

C’était les débuts des débuts de la nouvelle guerre qui a commencé à être préparée et qu’on connait depuis février 2022.

La valeur du dollar n’est soutenue que par la planche à billets et la domination militaire des Etats-Unis

En parallèle, il existe un accord non officiel entre la Russie et la Chine d’une synchronisation des actions contre les Etats-Unis. La Chine se débarrasse ainsi également et progressivement du débiteur étasunien. En 2015, la Chine détenait pour plus de 1270 milliards en bons du Trésor étasunien ; aujourd’hui c’est dans les 950 milliards – le niveau le plus bas depuis plus de 10 ans.

C’est la Chine qui est désignée comme l’adversaire numéro 1 des Etats-Unis, mais c’est bien la Fédération de Russie qui a déclenché le processus de la libération du monde du système des pétrodollars.

Avec le déclenchement en février 2022 de ce que j’appelle la phase active de la guerre qui dure depuis bientôt 10 ans, la Russie et la Chine, en tandem, cette fois de manière officielle puisque les masques sont tombés, incite les banques centrales de par le monde à repenser le bienfondé de leurs investissements dans des obligations du Trésor étasunien et, donc, dans l’économie et le bien être des Étasuniens.

Le dollar est une monnaie de singe. Il n’y a rien derrière. Rien de tangible. La valeur d’aujourd’hui du dollar n’a strictement rien à voir, pour sa majeure partie émise, avec de réels actifs qui devraient l’assurer. Sa valeur n’est soutenue que par la planche à billets et la domination militaire des Etats-Unis. La domination qui supprime tous les mécontents.

L’Eclaireur - Avec la dédollarisation, l’euro, que personne n’a semble-t-il poussé, aurait-elle pu être une alternative au dollar ?

Oleg Nesterenko – Il ne faut pas sous-estimer le poids et le rôle potentiel de l’euro. Par le passé, Saddam Hussein, par exemple, a voulu vendre son pétrole non pas en dollar, mais en euro. Et c’est, d’ailleurs, la raison principale de la guerre d’Irak et de l’assassinat de Saddam. L’euro peut, ou plutôt pourrait, jouer un rôle plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. Mais, je ne crois absolument pas que cela aura lieu. Le potentiel ne sera pas réalisé. Tout simplement parce que la politique européenne est profondément soumise à la volonté des EU.

Les Etats-Unis ne permettront jamais que la monnaie du vassal leur fasse de l’ombre. Et avec le niveau de la médiocrité des hauts responsables ou, plutôt, il faut dire des irresponsables de l’Europe et de la majorité des chefs d’États qui la compose aujourd’hui, les Étasuniens et leur monnaie n’ont vraiment rien à craindre du côté de l’euro. Les initiatives des leaders européens sont tellement, la plupart du temps, anti-européennes et anti-nationales que ceux-ci ressemblent davantage à des consuls honoraires des Etats-Unis sur le vieux continent qu’à autre chose.

Et comme si cela n’était pas déjà suffisant, pratiquement demain - en 2025 – la présidence du Conseil de l’Union européenne sera tenu par les Polonais. La Pologne est un agent direct, pratiquement le salarié des Etats-Unis au sein de l’UE. Les Polonais prendront la tête de l’UE juste après la Hongrie et feront le nécessaire pour anéantir les moindres acquis souverainistes des rebelles hongrois. Deux ans avant que cet événement déplorable ait lieu, ils ont d’ores et déjà annoncé que leur principale priorité sera le renforcement de la “collaboration” de l’UE avec les Etats-Unis. Dans les années qui vont suivre, les restes très modestes de l’autonomie européenne, militaire et économique, vont être encore davantage réduits et ne seront que symboliques.

Sur la scène internationale, les fonctionnaires de Bruxelles n’ont aucun poids politique et ne font que de la figuration

Ce n’est pas pour rien qu’aucune puissance au monde, y compris les Etats-Unis et encore davantage la Russie et la Chine, ne reconnait l’UE en tant qu’interlocuteur sérieux et ne privilégie de traiter qu’au niveau des États-membres séparément. Sur la scène internationale, les fonctionnaires de Bruxelles n’ont aucun poids politique et ne font que de la figuration.

Mais je ne crois pas au pire scénario pour la monnaie européenne – sa disparition. Car le bateau de l’euro est déjà parti beaucoup trop loin en mer et ne dispose plus de carburant pour revenir en arrière sans faire couler les économies des pays-membres. Mais, cela étant, je suis plus qu’un eurosceptique. Non pas que je sois contre la réunion des pays occidentaux autour d’un centre européen - loin de là : l’histoire de l’humanité démontre que tout va vers la réunion des forces similaires qui ont la même vision des choses, des valeurs et des objectifs similaires.

C’est juste que le projet en sa version optimiste, l’image idéale - c’est une chose ; la réalité - c’en est une autre. En observant la “dégénérescence” ces dernières décennies et surtout depuis 2004, du beau projet européen initial, il n’est plus possible d’ignorer que l’Union européenne n’est devenue qu’une sorte d’hydre dysfonctionnelle, dont chaque tête a ses propres idées. Il est plaisant de constater que la Russie à elle seule a réussi à faire se resserrer ces têtes. C’est la peur, la haine et les phobies qui les ont rapprochés davantage que tout le reste du projet européen.

L’Eclaireur - Comment se porte l’économie russe au regard des sanctions mises en œuvre par les Occidentaux ?

Oleg Nesterenko – Á court et à moyen terme, les retombées des sanctions occidentales contre l’économie russe sont relativement faibles. Du point de vue du niveau de vie de la large majorité de la population, l’effet de ces sanctions est tout simplement inexistantes. Cela étant, il ne faut pas être naïf : à long terme, bien évidemment, il y aura certains domaines d’activité qui souffriront jusqu’à un certain degré. Degré qui dépendra d’un grand nombre de variables.

En parlant des conséquences des sanctions occidentales contre la Russie, il ne faut pas perdre de vue le sens même du déclenchement desdites sanctions. Dans chaque plan d’affaires, il y a la présence obligatoire et fondamentale des notions de l’investissement et du retour sur investissement dans des limites temporelles prédéfinies d’une manière précise. La première bonne question à se poser est : est-ce que les sanctions sont parvenues à leurs objectifs fixés dans le temps et les ampleurs précalculées ?

Les faits sont connus, bien qu’ils soient soigneusement minimisés et déformés par ses auteurs, afin de se sauver la face : les objectifs visés par les sanctions déclenchées étaient l’effondrement de l’économie de la Fédération de la Russie qui aurait dû mener, de facto, à la capitulation de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine. Le résultat de cette entreprise est un échec total. Il n’y a eu aucun effondrement. Il n’y aucun effondrement aujourd’hui et il n’y aura aucun effondrement demain. En parler n’est que pures spéculations fantaisistes coupées de la réalité.

Les sanctions qui avaient les plus grandes chances de réussite ont été mises en place au tout début de la confrontation. Surtout celles de la seconde et de la troisième vague qui ont visé les fondements mêmes de l’infrastructure du système financier de la Russie, les capacités des acteurs publics et privés de lever des capitaux auprès des marchés financiers mondiaux, ainsi que la déconnexion de centaines de banques russes du système Swift, dont des banques “systémiques”.

Ces sanctions faisaient partie du plan d’affaires initial et ont été jugées pleinement suffisantes pour arriver à des objectifs préétablis de l’effondrement de l’économie russe dans des délais limités, inférieurs à douze mois. Toutes les autres vagues de sanctions, qui ont eu lieu par la suite et qui auront encore lieu à l’avenir, sont sans aucune mesure aussi dangereuses pour la stabilité économique et financière de la Russie et ne sont que des gesticulations assez chaotiques dues à l’effondrement du projet initial occidental.

Les sanctions n’ont aucune chance d’arrêter la poursuite des opérations militaires russes en Ukraine

Les retombées de ces actions sont-elles néfastes pour le pays à long terme ? La réponse est non. Je rappelle que ce n’est pas depuis 2022, mais depuis 2014 que la Russie fait l’objet d’importantes sanctions de la part du camp occidental. On ne parle plus du tout de ces sanctions “originelles” dans la propagande “atlantiste” ; et pour cause. Non seulement, l’économie russe n’a été nullement ébranlée malgré les jubilations de Barak Obama – “l’économie russe est en morceaux !” au moment d’une importante, mais ponctuelle, chute du cours de la monnaie russe – mais en plus, les sanctions ont joué le rôle de catalyseur et ont grandement renforcé la souveraineté de l’économie nationale.

Nul besoin de commenter les propos de Bruno le Maire du 1er mars 2022 sur l’anéantissement imminant de l’économie russe, qui sont encore plus ridicules que ceux d’Obama et qui ne font que démontrer, une fois de plus, l’amateurisme flagrant de ce monsieur occupant un poste qui ne coïncide pas avec ses aptitudes et compétences professionnelles.

La nature a horreur du vide. Si dans les pays à capacités réduites de la coopération à l’international les embargos peuvent maintenir le vide sectoriel artificiellement créé, cela ne fonctionne pas vis-à-vis des grandes puissances dont les économies ne peuvent jamais être tenues dans l’isolement à long terme. Des alternatives au niveau national et international sont toujours mises en place.

Ainsi, les restrictions des importations alimentaires en provenance de pays qui ont soutenu les sanctions contre la Russie se sont traduites par la croissance et la consolidation, et de manière très significative, du secteur agro-alimentaire. En seulement quelques années de sanctions, la Russie est passée de grand importateur de produits agro-alimentaires à exportateur. D’autres secteurs sont en train de devenir autosuffisants et, au terme des hostilités russo-occidentales, deviendront quasi-impénétrables pour les acteurs économiques européens.

Les entreprises des secteurs de l’énergie et de la défense contournent aisément les sanctions en refusant tout simplement d’utiliser le dollar dans leurs transactions internationales au profit de la devise russe et celle du pays partenaire. Ceci en accélérant par la même occasion le processus de la dédollarisation du monde, cette monnaie qui est devenue hautement toxique.

Dans le secteur financier, anticipant dès 2015 le risque d’être coupé un jour du système international de messagerie bancaire Swift contrôlé par l’Occident, la banque centrale de la Fédération de Russie a créé son propre système de transmission interbancaire, le système SPFS, ainsi que son propre système de paiement pour cartes bancaires, le système MIR. Les deux systèmes sont utilisables à l’international et sont déjà liés au système bancaire chinois Chinese Union Pay. D’autres pays vont rejoindre SPFS. Le grand outil de menaces et de chantage permanent du camp américano-centrique vis-à-vis du reste du monde d’être coupé de leur SWIFT n’est plus considéré comme une fatalité et un danger existentiel.

Parallèlement, aujourd’hui nous discutons très sérieusement non seulement de la création d’une nouvelle monnaie commune à des pays du Brics, mais également de la monnaie numérique : le rouble numérique. La monnaie sera un excellent moyen supplémentaire de se débarrasser de la contrainte des sanctions illégales, car elle pourra être utilisée sans faire appel aux services des banques qui elles-mêmes peuvent craindre de faire l’objet d’hostilités occidentales.

L’Eclaireur - Selon vous, l’Occident a donc plus à craindre, et notamment du retour de bâton de ses sanctions ?

Oleg Nesterenko - Les relations économiques russo-allemandes détruites, les retombées sur l’économie allemande par exemple seront dramatiques. L’industrie allemande, dont une belle partie est énergivore, est déjà en grande difficulté vu que ses coûts de production ont tout simplement explosé et que ses concurrents directs, non européens, en commençant par les Étasuniens, n’ont pas les problèmes que les Allemands viennent de se créer.

Dans l’Union Européenne qui est, en fait, la seconde grande cible collatérale des sanctions anti-russes étasuniennes, la plupart des projets de coopération intracommunautaire dans les domaines scientifiques, technologiques et énergétiques sont déjà revus à la baisse. A moyen terme, les pertes totales de l’ensemble des pays de l’UE dues aux sanctions contre Moscou sont estimées à plusieurs centaines de milliards d’euros.

Quand j’ai parlé des restrictions des importations alimentaires en provenance des pays hostiles vers la Russie, il ne faut pas oublier que les agriculteurs européens y perdent des milliards d’euros chaque année et perdront, à terme, encore des dizaines de milliards, car le marché russe est fermé pour eux à très long terme. Et même dans un avenir éloigné, quand les restrictions russes seront levées, les parts du marché qu’ils pourront reprendre seront dérisoires par rapport à celles qu’ils ont eu par le passé.

Côté tourisme, en Europe, c’est surtout la France qui paie la facture. Il n’y a plus de tourisme entre la Russie et la France. Si vous consultez les professionnels du secteur de l’hôtellerie-tourisme du sud de la France, pour eux c’est désastreux, de même que pour le secteur de l’immobilier. Depuis 30 ans, le client russe était majeur en termes de chiffre d’affaires. Les mass médias cachent très soigneusement cette réalité.

Pour le secteur des énergies, ce n’est même pas la peine d’en parler. On connait tous l’ampleur de la catastrophe. Catastrophe qui est tant bien que mal dissimulée par de gigantesques compensations de l’État faites en creusant davantage la dette publique déjà démesurée et qui ne sera certainement pas remboursée.

En économie comme dans les affaires, tout est une question d’alternatives. Et la Russie dispose d’alternatives que les pays de l’Union européenne n’ont pas et n’auront pas

A partir d’aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui non seulement feront la régulation du coût de revient des industries énergivores, mais également prendront la décision du prix d’une baguette à la boulangerie ou de la facture de chauffage pour les ménages. Et ceux qui pensent que les Étasuniens feront des cadeaux à leurs concurrents vassalisés que sont les Européens, qu’ils laissent tomber leur mauvaise habitude de rêver, cela ne leur réussit pas...

D’une manière générale, tout ceux qui ont suivi le projet des EU subissent et subiront des conséquences négatives sur leurs économies, des conséquences bien plus néfastes que celles que la Russie connaîtra dans les années à venir. Car en économie comme dans les affaires, tout est une question d’alternatives. Et la Russie dispose d’alternatives que les pays de l’Union européenne n’ont pas et n’auront pas.

Pour que la situation change, notamment en France, la politique étrangère française doit changer de manière radicale. Mais avec la propagande relayée d’une manière très poussée par les médias mainstream et le conditionnement de l’électorat français, il est clair que même les futures élections de 2027 n’ont aucune chance de faire venir qui que ce soit au pouvoir qui permettrait une significative amélioration des relations avec la Russie.

L’Eclaireur - Pour vous, les trains de sanctions (le 11e actuellement) n’ont plus aucune efficacité ?

Oleg Nesterenko - Toute la gamme des sanctions sérieuses contrôlables par le camp atlantiste est déjà épuisée.

Parfois, au niveau des restrictions, l’occident tombe dans le ridicule le plus grotesque. Par exemple, l’une des sanctions mises en place était l’interdiction aux chats domestiques de participer à une compétition internationale en Europe. Je me suis déjà posé la question : pourquoi les oiseaux migrateurs n’ont pas encore été sanctionnés ? Si les Polonais ne le font pas encore, ils devraient commencer à les abattre à l’entrée de leur espace aérien...

L’une des principales sanctions mise en place est celle contre le pétrole russe. Quel est le résultat ? La Russie a vendu au premier trimestre 2023 encore plus du pétrole qu’avant même le début de la guerre en Ukraine.

L’embargo sur l’or russe ne fonctionne pas non plus. Et, cette fois-ci, je le regrette même. Car demain l’or jouera un rôle bien plus important dans l’économie mondiale qu’aujourd’hui. A la place du gouvernement russe, j’aurais grandement restreint les exportations d’or russe et depuis un moment. Il faut savoir que si les réserves nationales en or aux Etats-Unis et en Allemagne n’ont pratiquement pas bougé en volume depuis l’an 2000 – et en France elles ont même grandement diminué – en Russie, elles ont été multipliées par six sur la même période. Mais il est important de les augmenter davantage.

Côté sanctions sérieuses, il ne reste que celles qui passent par le chantage et les menaces des partenaires de la Russie. Mais vu qu’il s’agit à chaque fois d’éléments stratégiques, voire vitaux pour les pays visés, les chances de réussite sont proches de zéro.

Aujourd’hui, on parle de sanctions contre l’énergie nucléaire, contre l’atome russe. Ces projets sont totalement irréalistes. Ce que veulent les responsables, ou plutôt les irresponsables de la politique européenne, ne marchera jamais. Les bureaucrates de Bruxelles exigent de la Hongrie, qui dépend grandement de l’atome russe, de l’abandonner. Or, pratiquement la moitié de l’énergie du pays vient d’installations nucléaires construites par les Russes. Et aujourd’hui, de nouvelles installations nucléaires sont en train d’y être construites afin d’accroitre l’indépendance énergétique des Hongrois. Quand j’entends Von der Leyen demander à Orban de faire une croix dessus... Les pertes pour le peuple hongrois seraient gigantesques. En s’inclinant devant Bruxelles, ils reviendront trente ans en arrière. Et c’est de la pure fantaisie d’imaginer que le gouvernement hongrois fera preuve d’une telle folie.

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a également évoqué les sanctions contre l’Inde et les produits pétroliers russes raffinés dans le pays. La mise en place de telles sanctions serait une pure folie et coûterait très cher à l’Europe, car l’Inde dispose d’un grand nombre de leviers de représailles contre l’économie européenne.

 

Publié par El Diablo

 

Mais quelle mouche a donc piqué Gabriel Attal pour faire une telle proposition. Il faut décrypter son discours pour comprendre que le sujet traité est celui de la fraude et que, comme son mentor E. Macron, cette opération participe de la chasse sur le terrain du RN. Son discours met une louche sur la fraude des assurés sociaux pour une petite cuillère sur les professionnels et les employeurs. Il s’agit typiquement d’une approche qui semble teintée de bon sens, mais qui en fait est très fortement connotée par la désignation des éternels boucs émissaires que sont les étrangers.

Regardons les chiffres de la Cour des comptes. Elle estime la fraude aux prestations sociales aux alentours de 6 milliards, très loin des 30 milliards cités par B. Lemaire et repris servilement par les médias. Elle souligne par ailleurs que pour le RSA la fraude estimée à 800 millions est très en dessous des économies réalisées du fait du non-recours à cette prestation d’un montant de 5,7 milliards.

Autres chiffres éclairants, ceux de l’Assurance maladie qui souligne que 21 % du montant des fraudes est du fait des assurés sociaux et que 78 % proviennent des professionnels de santé et des établissements. En ce qui concerne les retraites, l’exemple mis en avant des « centenaires » vivant en Afrique qui toucheraient encore une pension alors qu’ils sont décédés, il faut bien entendu régler le problème, mais il est complètement marginal avec un montant global des fraudes, toutes causes confondues, estimé entre 0,1 et 0,3 % du total des pensions versées.

Par contre, Gabriel Attal a cité ou a passé sous silence les chiffres qui constituent le vrai problème : la fraude aux cotisations sociales par les employeurs qui est de 14 milliards ! À cela s’ajoute celle aux impôts sur les sociétés, 27 milliards, et celle aux impôts sur le revenu, 17 milliards. Résumons, d’un côté 6 milliards, de l’autre 56 milliards. Il faut alors décrypter le projet de fusion entre la carte d’identité et la carte vitale. Il vise à focaliser le débat sur le terrain des immigrés qui profiteraient du système, soit le fonds de commerce raciste de M. Le Pen.

À la suite de l’opération de légitimation du RN opérée par le président de la République, son ministre chasse sur les mêmes terres. Par contre, Monsieur Attal n’a peut-être pas fait le lien avec le débat autour de la Constitution dans le cadre du conflit sur les retraites, car au-delà de l’aspect moral, lier au niveau administratif l’affiliation à la Sécurité sociale à la preuve de la nationalité est sûrement anticonstitutionnel.

En effet l’alinéa 11 du préambule de la Constitution de 1946 qui est toujours en vigueur est ainsi rédigé : « La Nation garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs ». Nous ne sommes pas très loin de l’arroseur-arrosé. En mettant en lumière les artifices de notre Constitution, le gouvernement va maintenant être tenu, tant que cette dernière est en vigueur, de garantir la pleine et entière application de ses différents articles sans exception.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier-SAMU 93

 

 

 LA PHRASE DU JOUR

 

Nikolaï Patrouchev (°) affirme que l’Ukraine voulait signer un accord de paix avec la Russie avant de céder sous la pression des Américains.

 

(°) Secrétaire du Conseil de défense de RUSSIE

 

Note de P.   

Phrase du jour que les chiens de garde de la presse guerrière impérialiste devraient se mettre sous l'oreiller....comme çà.... pour commencer à réfléchir

Une conférence passionnante de Michel TALI, Président de l’ARAC 34

pleine d’arguments pour la bataille pour la Paix, à l’initiative des communistes de l’Hérault ! A la fin de la conférence, l’assistance nombreuse s’est levée pour applaudir. Une telle conférence – comme les échos nombreux qui nous parviennent de cellules, de sections et de comités fédéraux condamnant le dossier en faveur de l’OTAN paru dans le journal l’Humanité – prouve qu’il y a dans le PCF une attente importante concernant ces questions de la paix et des rapports de forces internationaux. Le haut niveau de la conférence prouve qu’il existe dans ce parti des ressources pour la formation et l’information des adhérents. Si la principale insuffisance de ce parti me semble être l’absence de conscience de la nocivité de l’adversaire, il est clair que les luttes d’aujourd’hui aident à cette prise de conscience. Ré-organiser, impulser, bref se considérer au sein du PCF non comme des “opposants” mais bien ceux qui au 38e congrès ont décidé de retrouver un parti révolutionnaire ayant sa ligne propre et tentent d’agir en ce sens. Cela n’a l’air de rien mais réfléchissez-y vous verrez que cela change aussi la perspective (note de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Avant-propos (Contre la guerre, pour la paix, convaincre, rassembler et lutter)

Chers Camarades,

C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation d’être parmi vous ce soir, pour évoquer et débattre d’un sujet actuel et important « la paix ».

Notre réflexion va bien évidemment s’appuyer sur « la guerre en Ukraine ».

Je vais intervenir tant au titre de responsable départemental de l’ARAC, qu’en tant que vieux militant communiste.

Dans les faits ne voyez aucune incohérence mais bien au contraire une simple logique :

  • A 15 ans, En 1956 lorsque j’adhère à la JC et dans la foulée au parti communiste, mes motivations se focalisent sur le besoin de lutter pour la Paix en Algérie et la solidarité internationale, de manifester contre le colonialisme et le fascisme.
  • En 1963, de retour d’Algérie, je rejoins l’ARAC pour poursuivre mon engagement contre les guerres, contre le fascisme et pour l’amitié, la solidarité internationale.

Vous comprendrez donc sans peine, que pour moi, intervenir au nom de l’ARAC ou à titre personnel, me permet d’affirmer les mêmes valeurs.

Dès le départ posons-nous une 1ère question : La création de l’ARAC (novembre 1917) et celle du Parti communiste (décembre 1920) sont-elles issues d’une situation et d’une détermination commune ?

Je pense que oui, au moins sur 1 point, les 2 organisations trouvent leurs origines dans les idéaux de Jean Jaurès, l’opposition à la guerre de 14-18 par de nombreux militants socialistes (pour la plupart anciens combattants) qui reprochent à la SFIO de n’avoir pas su s’opposer à la guerre et d’avoir soutenu l’Union nationale contre l’Allemagne. Ils rejettent le réformisme et se déclarent révolutionnaires.

La « révolution d’octobre » est victorieuse. Elle vient de créer un contexte nouveau.

Les 9 présidents de l’ARAC ont tous été membres du parti communiste, 5 ont même été parlementaires.

De nombreuses affiches des années 1920 (contre la guerre au Maroc, contre le fascisme) sont cosignées par le PC et l’ARAC. Nous ne pouvons ignorer une certaine filiation.

1 – Nous allons maintenant nous pencher sur le passé afin de réfléchir sur le présent.

A l’image de ses fondateurs, l’ARAC mène le combat pour la paix et n’a jamais cessé de dénoncer les causes des guerres, leurs conséquences. Notre Président-Fondateur Henri BARBUSSE écrivait dans « Le Feu » (prix Goncourt en 1916) :

« Les puissances impérialistes veulent conquérir de nouveaux territoires, exploiter de nouvelles populations, s’emparer de nouveaux produits, brasser plus d’affaires ».

Nous savons que le capitalisme a toujours utilisé la guerre pour sortir des crises économiques qu’il engendre.

Dès 1914, la France et l’Europe connaissent d’importants mouvements sociaux. Les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail, ils ont créé des syndicats, ils demandent de meilleurs salaires et plus de démocratie. Le patronat industriel florissant supporte difficilement ces revendications.

Depuis longtemps les grandes puissances industrielles, les grandes banques et les grandes entreprises voulaient de nouvelles colonies pour s’accaparer les matières premières, et de la main-d’œuvre bon marché. Entre elles, la concurrence était rude et a donc conduit à la guerre 14/18.

Elles s’étaient engagées dans la course folle à la militarisation, au surarmement.

Les marchands de canons avaient préparé cette guerre, ils l’ont eue.

L’impérialisme européen décide d’arrêter la guerre le 11 novembre 1918, mais, réarment et renvoient dès le lendemain 100.000 soldats allemands pour réprimer la révolte des ouvriers, assassinent dans le même temps Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, décapitant ainsi la ligue spartakiste et exterminant des centaines de syndicalistes.

Dans les années 1930, le moyen mis en avant par le capital pour sauver son système, détourner la colère sociale et écraser les mouvements révolutionnaires consiste à favoriser le fascisme.

Le fascisme est une créature du capitalisme, le moyen de repartager le monde dans une nouvelle guerre mondiale (1939 -1945).

Rappelons-nous le slogan des droites et du patronat français « plutôt Hitler que le Front Populaire », Ils préféraient sacrifier les droits, les libertés et la démocratie pour préserver leurs profits.

Les causes de la seconde guerre mondiale doivent donc être également recherchées dans la complicité silencieuse des hommes au pouvoir, ce qui a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier, la collusion des grands monopoles allemands avec Hitler.

Rappelons-nous, en 1939, 17 pays sur les 27 formants actuellement l’Union Européenne étaient fascistes.

Comment ne pas trouver dans ces évènements, des similitudes avec la situation d’aujourd’hui. Nous ne pouvons pas voir, sans inquiétude sérieuse, l’état de tensions dans le monde, l’accroissement phénoménal des injustices et des inégalités, des famines, l’ampleur et la profondeur de la crise économique et sociale, la montée des fanatismes, des extrémismes et des nationalismes.

Comment ne pas être inquiet de la remontée, en Europe notamment, de l’extrême droite, parfois relookée mais toujours sournoise. Leurs idées progressent en s’appuyant sur les peurs économiques et la colère sociale nées de la crise, mais également en activant des idées sécuritaires et xénophobes, en opposant les catégories sociales entre elles.

Ne sommes-nous pas aujourd’hui devant un copié–collé lorsque le patron du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux répond à un journaliste du JDD : « tant pis si Marine Le Pen arrive au pouvoir » « il s’agit d’un mal nécessaire », « je cohabiterais sans aucun problème ».

Les guerres sont des opportunités formidables d’enrichissement pour le capital et les multinationales.

A chaque guerre son lot de drames subis par les populations. Mais surtout son flot de profits engrangés par les grands groupes industriels, notamment ceux de l’armement.

Quand les USA ont lancé le plan Marshall en 1947, ils avaient une accumulation gigantesque de capitaux issus de la production de guerre, une consommation intérieure en plein essor, ils dominaient le marché européen dont l’outil de production était en grande partie détruit.

Notre main-d’œuvre hautement qualifiée était disponible et bon marché.

Souvenons-nous : le Plan Marshall est un programme de prêts américains accordés aux États Européens pour reconstruire les villes et installations bombardées.

Il ne s’agit ni d’une opération philanthropique, ni gratuite. Ces prêts sont assortis de la condition d’importer pour un montant équivalent d’équipements et de produits américains ainsi que de l’exigence d’appliquer une économie libérale.

Le bénéfice est pour les Etats-Unis multiple, l’économie américaine évite ainsi la récession en trouvant des débouchés à sa surproduction massive, due à la cessation des hostilités et rend plus difficile le développement des productions nationales concurrentes.

Nul doute que la guerre en Ukraine va permettre aux industriels américains de renouveler cette opération.

2- Réfléchissons maintenant au présent.

Une évidence : La Russie d’aujourd’hui n’est pas l’Union soviétique.

Nous savons tous que la Russie n’est pas un modèle de démocratie.

Cette simple réalité doit-elle la rendre seule responsable de la situation actuelle ? Devons-nous nous dispenser d’en rechercher les causes ?

Dès le 24 février 2022, l’ARAC était claire : nous condamnions l’intervention russe en Ukraine, contraire aux lois internationales, au respect de la charte des Nations Unis, au respect de la souveraineté des Nations.

Nous déclarions également devoir prendre le temps de la réflexion, sur les raisons de cette situation et comprendre pourquoi les Etats-Unis ont tout fait, depuis 30 ans, pour la créer (élargissement de l’OTAN, guerre en ex-Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye …).

Nous ne pouvons ignorer une réalité, la 3ème guerre mondiale a commencé, elle n’est pas que militaire elle est avant tout économique.

Les Etats-Unis attisent depuis plusieurs années les tensions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et poursuivent une politique agressive consistant à utiliser l’Ukraine contre la Russie et Taïwan contre la Chine.

Si la Russie a clairement agressé l’Ukraine, elle la fait suite à un long processus de provocations américaines. Washington savait que l’Ukraine était une « ligne rouge » pour les Russes et qu’ils réagiraient. Les Etats-Unis sont donc tout autant responsables de ce conflit que Moscou.

En 1990, à la veille de la dissolution du Pacte de Varsovie, le secrétaire d’état américain James BAKER assurait le Président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce à l’Est ».

Mais, en 1999 l’OTAN englobait déjà les 3 premiers pays de l’ex Pacte de Varsovie « la Pologne – la République Tchèque et la Hongrie ». Ce n’était que le début.

En 2014 le protocole des accords de Minsk est signé, il prévoit un cessez-le-feu immédiat, mais cet accord ne sera jamais appliqué. Un accord de 2015 prévoyait notamment le retrait des armements lourds. De fait, il y a eu un non-respect de ses accords par le gouvernement ukrainien avec le soutien de l’OTAN, de l’Union Européenne et des USA.

Posons-nous la question suivante : Serions-nous dans la situation d’aujourd’hui si les accords de Minsk avaient été respectés ?

Il ne s’agit nullement de justifier l’invasion, ni d’abdiquer par peur de la Russie, mais d’avoir une vision objective de la situation, et non d’accepter celle orientée et déformée que nous en donnent les Etats-Unis, et les médias occidentaux d’une manière générale.

Arrêtons de croire que les Etats-Unis est une puissance bienfaitrice de l’humanité, désintéressée, pacifique et qui ne vise que le bien commun. Nous venons à l’instant de rappeler les conditions du Plan Marshall. Depuis la fin de la Guerre Froide, Washington montre un hégémonisme accru, imposant sans retenue ses lois au reste du monde, sanctionnant et rackettant ses alliés, saturant l’opinion d’informations qui servent ses seuls intérêts.

Les médias font partie du dispositif militaire de fabrication du consentement des Occidentaux à la guerre, mais aussi à l’économie de guerre qui en découle. Il faut faire accepter les privations et les rationnements. Avant le 24 février 2022, « la crise sanitaire » était responsable de la « crise alimentaire » et de « la crise énergétique » à venir. Maintenant c’est la Russie.

L’envoi d’armes ne peut pas changer l’issue du conflit, mais seulement le prolonger, augmentant ainsi les pertes humaines et les souffrances des populations ukrainienne et russe.

La guerre en Ukraine permet déjà aux trusts de nous faire les poches, et de justifier l’explosion des prix. Pour eux, la guerre n’est pas un problème mais une affaire juteuse. Ils se frottent les mains.

En 2020, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 2000 milliards de dollars.

En 2022, la valeur marchande des principales sociétés de défense occidentales a augmenté de 21.5%.

Les fabricants d’armes sont devenus les principaux bénéficiaires de cette crise. Plus de 130 entreprises approvisionnent Kiev en armes (60 sont américaines et 55 sont européennes).

Devons-nous nous étonner de la durée de cette guerre ? Pourquoi la Russie n’a-t-elle pas réussi son intervention en quelques jours ?

La réponse nous est fournie (si besoin en était), le 13 février 2023, lors d’une conférence de presse de l’OTAN par Jens Stoltenberg, son secrétaire général lui-même qui déclare :

« En fait, depuis 2014, l’OTAN a mis en place les plus grands renforts de défense collective depuis une génération, car la guerre n’a pas commencé en février de l’année dernière. Cela a commencé en 2014. »… Retour ligne automatique
« Lorsque nous avons le matin de l’invasion, décidé d’augmenter notre présence, nous avons pu nous appuyer sur la présence accrue que nous avions déjà mise en place au cours des dernières années »Retour ligne automatique
« Nous avons déjà beaucoup fait en plaçant 40.000 soldats sous le commandement de l’OTAN dans la partie orientale de l’Alliance. ».

Angela Merkel confirme « Les accord de Minsk de 2014 ont servi à donner du temps à l’Ukraine. L’Ukraine de 2014-2015 n’était pas l’Ukraine d’aujourd’hui. Poutine aurait pu alors facilement gagner, et je doute fort qu’à l’époque l’OTAN aurait été en capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui » ; (Die Zeit le 7/12/2022).

N’est-ce pas l’ensemble de ces éléments qui posent problème, quant à l’analyse du vote par la quasi-unanimité de l’Assemblée Nationale de la motion 390 condamnant unilatéralement la Russie, le 30 novembre 2022 ?

Cette motion est avant tout un soutien inconditionnel à l’Ukraine et à l’OTAN, elle ignore l’origine de la situation, la dimension de la recherche de négociations et de paix.

Elle passe sous silence entre autres évènements, le massacre de la maison des syndicats à Odessa où les forces d’extrême droite, fascistes, décident de mettre le feu au bâtiment et empêchent les gens de sortir. Plus de 60 militants de gauche, communistes, syndicalistes, intellectuels ont perdu la vie.

Aucune enquête officielle n’a été lancée, aucune poursuite. Nous constatons le mutisme de l’Europe et de ses dirigeants.

11 partis d’opposition, considérés comme pro-russes ont étés interdits.

Nous aimerions entendre l’argumentaire des députés communistes votant cette motion dans laquelle nous pouvons lire « L’Ukraine est attaquée pour ce qu’elle est : un pays libre, démocratique » ainsi que « le salut de l’octroi à l’Ukraine du statut d’Etat candidat à l’adhésion à l’Union européenne ».

Un grand nombre de griefs mis sur le compte de la Russie, ne le seraient-ils pas également pour l’Ukraine ?

Le vote des députés communistes a-t-il été une erreur d’analyse ? Ou une faute politique, ce qui serait à mon avis beaucoup plus grave ? Dans tous les cas nous pouvons penser qu’il faudra un jour s’expliquer.

3–Tour d’horizon international.

Les conflits armés sont multiples, la liste est longue Yémen, Éthiopie, Haïti, Congo, Birmanie, Syrie, Afghanistan,… sans oublier la Palestine… et la guerre idéologique et économique contre CUBA.

La Chine vient de publier l’inventaire des 20 pays bombardés par les Etats-Unis après la 2eme guerre mondiale. Elle invite à

« ne jamais oublier qui est la véritable menace pour le monde », et questionne : « Y a-t-il eu des indignations de la part de communauté occidentale ? »« y a-t-il eu de grands cris d’accusation ? »« y a-t-il eu au moins une fois des sanctions contre les Etats-Unis ? »

Depuis 1992, l’assemblée générale de l’ONU exige la levée du blocus de Cuba. Cette politique imposée par les Etats-Unis est condamnée unanimement (en novembre 2022, seuls les USA et Israël ont voté contre la résolution, l’Ukraine de Zelensky et le Brésil de Bolsonaro ont préféré s’abstenir).

De nombreuses questions se posent et nous interrogent :

Pourquoi la « Guerre en Ukraine » bénéficie-t-elle d’une différence de traitement international des évènements ?

Si des sanctions sont possibles contre la Russie qui viole le droit international, pourquoi ne le sont-elles pas contre le pouvoir israélien ? Israël ne respecte pas les conditions de l’article 2 du traité d’association avec l’Union Européenne qui oblige au respect des libertés et de l’Etat de droit. Pourquoi maintient-on cet accord ? Où sont les prétendues valeurs occidentales ?

Pouvons-nous nous limiter à constater la différence d’approche de l’Union Européenne en fonction des engagements militaires ?

L’OTAN est-il un instrument de paix ? La question posée, la réponse induite est évidente…

Il faut dissoudre l’OTAN parce que si la charte des Nations Unies admet les organisations régionales ce n’est que dans le but d’organiser les rapports pacifiques et de coopération entre les peuples de la région et non pour être le gendarme du monde.

Il est bon de se rappeler que l’OTAN a été créée en 1949 non pas pour répondre au pacte de Varsovie qui n’a été créé qu’en 1955 (soit 6 ans plus tard), mais en réponse au fait qu’en 1948 la Tchécoslovaquie, refusant l’application du plan Marshall s’était rapprochée de l’Union Soviétique. L’OTAN a toujours été le bras armé d’une volonté de domination d’intérêts économiques.

Penchons-nous maintenant sur un autre volet : certes, l’Assemblée Générale de l’ONU a condamné à une grande majorité les « annexions illégales » de la Russie, mais, seuls les occidentaux livrent des armes à l’Ukraine. Pourquoi ?

Imageons cette réalité par un exemple : Laura RICHARDSON responsable du commandement militaire Sud des Etats-Unis a proposé un marchandage à la Colombie. Si le pays acceptait de mettre à la disposition de l’armée ukrainienne sa cinquantaine de vieux hélicoptères de fabrication soviétique, Washington remplacerait les appareils par du matériel flambant neuf « made USA ».

La réponse du président de gauche, Gustavo Pétro a été tranchante : « Nous garderons ces armes, même si nous devons les transformer en ferraille » en ajoutant « Nous ne sommes dans aucun camp, sinon celui de la paix ».

Cette position est conforme à la majorité des pays d’Amérique Latine qui ont voté les résolutions de l’ONU, mais se sont abstenus de toute sanction et ont refusé l’envoi de matériel militaire.

Il nous faut tenir compte de la situation internationale et ne pas se limiter à la sphère occidentale.

La Chine est en train de passer d’une neutralité bienveillante envers Moscou à un soutien de plus en plus affirmé. Elle partage les thèses russes sur l’origine du conflit.

L’Afrique se désengage de la tutelle de la France, ne veut plus d’anciens ou de nouveaux maitres colonisateurs.

L’Asie sort du sous-développement.

Le dollar n’est plus considéré comme la seule valeur de référence, la confiance dans la monnaie américaine s’affaiblit de jour en jour.

Depuis 2011, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) plaide pour une refondation des organisations comme le « conseil de sécurité de l’ONU », « Le FMI », « La Banque Mondiale ». La réforme du système monétaire se met en place.

Aujourd’hui, le groupe des BRICS représente 42% de la population mondiale (3.2 milliards de personnes). Début avril nous avons pris connaissance que pour la première fois, les BRICS dépassent économiquement le G7 (31.43 %) du Produit Intérieur Brut (PIB) contre (30,63 %). La tendance devrait s’accentuer.

Une vingtaine de pays veut rejoindre le BRICS, la décision sera prise en août.

Nous devons également attacher un intérêt réel à la Vingt-Deuxième Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, qui s’est déroulée du 27 au 29 octobre 2022 à La Havane (Cuba). Les délégués de 78 partis représentants 60 pays ont mis en garde au sujet de la situation dangereuse que traverse l’humanité.

Dans la déclaration finale nous pouvons lire : « Par suite de l’agressivité croissante de l’impérialisme et de la recomposition géopolitique en cours sur la planète, nous sommes confrontés à une nouvelle escalade de la course aux armements, au renforcement et à l’expansion de l’OTAN, à l’apparition de nouvelles alliances militaires, à l’aiguisage des tensions et des conflits militaires, comme celui de l’Ukraine, à la résurgence du fascisme dans différentes parties du monde, ainsi qu’à la « guerre froide » {} et à la menace d’une conflagration nucléaire, ce que nous devons rejeter ».

Cette déclaration n’est-elle pas très éloignée d’une condamnation unilatérale de la Russie ? Réfléchissons !

Tout ce que nous venons d’exposer, amène à un constat. Le monde change.

4–Nous devons agir

La guerre acharnée qui ravage la République d’Ukraine depuis un an, huit ans après le début des combats, déchire le continent européen et perturbe le monde. La paix semble plus éloignée que jamais.

Une victoire décisive rapide d’un camp reste une utopie. Il faut y mettre un terme, car plus elle dure, plus les moyens mis en action se développent et plus les conséquences seront lourdes.

La guerre qui se poursuit en Ukraine est un évènement majeur qui nous concerne et doit nous mobiliser. Les ambitions de Washington dans cette guerre OTAN contre Russie vont bien au-delà de l’Ukraine.

Pour la Russie, la situation est existentielle, elle continuera l’opération.

La sanction économique qui devait au début de l’intervention entrainer son effondrement est un échec. Du point de vue militaire l’avenir est incertain.

Nous sommes passés de l’envoi de matériel humanitaire à la livraison d’armes offensives et si nous laissons faire les choses, la guerre va durer et poursuivre sa montée en puissance. La baronne Goldie, ministre de la défense britannique a déclaré le 22 mars que Londres fournirait à Kiev pour ses chars de combat des obus perforants y compris des munitions à l’uranium appauvri.

Heureusement au niveau international, une prise en compte du risque d’embrassement et, en parallèle le besoin d’intervenir pour arrêter l’engrenage se renforce. Le 16 avril, le Président brésilien Lula, suggère à son tour une médiation conjointe avec la Chine et les Emirats Arabes Unis. Il propose même un G20 pour mettre fin à la guerre.

Nous ne devons pas rester inactifs face aux guerres qui engendrent la misère, la famine. Nous sommes convaincus que les peuples sont capables de se rapprocher, d’être solidaires et de vivre en paix.

L’histoire nous a prouvé que face aux crises financières et aux luttes, la guerre a toujours été utilisée comme recours contre le mouvement social.

L’escalade militaire, la course à l’armement, les menaces nucléaires, l’alignement de l’Europe derrière les États-Unis et l’OTAN, le refus de chercher une solution politique sont très inquiétants et menacent gravement la paix.

La France s’honorerait en développant une politique qui favorise le rapprochement des peuples dans la défense de leurs intérêts mutuels.

La France est déjà allée beaucoup trop loin dans son soutien à l’Ukraine.

Dans un contexte médiatique guerrier, où les « s’en va-t’en guerre » sont légion, l’opération dite « Orion 2023 » a démontré une fois de plus le choix du gouvernement français de se placer sous la tutelle de l’OTAN.

Notre pays ne doit pas devenir cobelligérant. Notre pays doit jouer un rôle de médiateur et gagner un cessez-le-feu.

Pour l’ARAC, la solution à cette guerre ne doit pas être militaire mais diplomatique. Il y a urgence à arrêter les combats et ouvrir des négociations sous l’égide de l’ONU.

Nous devons donc exiger un cessez-le-feu immédiat, sans conditions, et l’ouverture de négociations sans préalables. C’est la seule façon de sortir aujourd’hui du conflit.

Il faut plus que jamais faire respecter la Charte des Nations Unies qui garantit la paix et la sécurité dans le monde, la souveraineté de chaque peuple.

Il faut engager une politique de désarmement universel, la France doit rejoindre les 92 états qui ont déjà signé le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires. La force de dissuasion est non seulement dangereuse, inefficace, mais coûteuse.

Pour l’ARAC, la seule voix est celle de la paix, et nous devons nous rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité, de justice sociale.

La paix est un combat quotidien difficile, il demande courage et lucidité.

La paix doit être l’ambition de tous et doit être défendue par le plus grand nombre.

La paix, c’est le seul chemin pour garantir l’avenir de l’humanité et de la planète.

Il est probable qu’en fonction de l’inflation, de problèmes économiques, d’aggravation de la guerre et de sa durée, un débat s’instaure dans les prochaines semaines. Allons-nous être prêts à jouer notre rôle dans l’orientation de l’opinion ?

5–Le PCF et la Paix

Dès « la grande guerre », un profond « pacifisme raisonné » diffuse peu à peu ses idées.

Le Parti Communiste Français a dans le passé assumé son fondement pacifiste, l’opposition à la guerre est inscrite dans son ADN.

De 1920 à 1940, en France plus qu’ailleurs, le communisme et lié au pacifisme.

En 1939–1940, les communistes sont poursuivis pour « propos défaitistes » alors qu’ils défendent le pacifisme, lequel est en réalité, un refus politique du consentement à la guerre »

Au tournant des années 1940 et 1950, le PCF participe activement au développement du Mouvement de la Paix.

A l’heure où le processus de décolonisation s’accélère, celui-ci est encouragé par le PCF.

Pendant la guerre d’Indochine (1946-1954) le PCF critique vigoureusement la politique du gouvernement et réclame l’arrêt du conflit, tout en demandant l’indépendance du Vietnam.

Les Communistes ont été les seuls à demander dès 1947 la fin de la guerre en Indochine

Dès l’origine de la guerre d’Algérie, le PCF demande un cessez-le-feu, la négociation, la paix en Algérie. Il se trouve isolé, l’opinion publique ne prendra conscience qu’avec le temps et les morts.

6 – Le PCF peut-t-il, doit-il jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour la paix en Ukraine ?

Comment peut-on expliquer la disparition du pacifisme en France ?

Fin décembre, un sondage nous apprenait que la totalité des Français étaient pour l’aide militaire, même, si 70% d’entre eux préconisaient une solution négociée.

Certes, il y a le bellissime ambiant des médias, le manque d’informations sur la réalité, la méconnaissance de la politique internationale.

Il y a également la perception émotionnelle :

  • la guerre est en Europe.
  • Le petit (l’Ukraine) est attaqué par le gros (la Russie)
  • On oublie l’aide massive de l’occident qui renverse le rapport de force.Retour ligne automatique
    Les Communistes Français n’ont-ils pas pris depuis de nombreuses années un retard important sur l’analyse globale de la réalité internationale et en particulier sur la situation en ex-URSS ?

Pour justifier ce constat nous pouvons certes évoquer la faiblesse du parti, les divergences internes, l’importance et les difficultés de la Présidentielle.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus attendre, l’ensemble des organisations militantes de la paix doivent débattre et trouver un consensus, afin de créer un grand mouvement populaire pour arrêter cette guerre.

Reprenons ce que nous venons d’évoquer au niveau de l’Ukraine :

  • Le non-respect des accords de Minsk
  • L’expansion de l’OTAN aux frontières de la Russie.

Ajoutons à cela :

  • Le coup d’Etat sanglant, contre le président Ianoukovitch démocratiquement élu, après des mois de déstabilisation politique financée par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
  • Des extrémistes néo-nazis, à l’avant-garde des manifestations obtenant des ministères et autres postes importants dans le nouveau gouvernement.
  • Les prémisses de la situation : dès 2008 au sommet de Bucarest, l’Alliance annonce l’adhésion possible de l’Ukraine et de la Géorgie.
    • L’avertissement de Poutine face à cette éventualité : « si l’Ukraine rejoint l’OTAN, ce sera sans la Crimée et nombre de ses régions orientales. ». Prenant acte du risque, Sarkozy et Merkel s’opposent à l’élargissement.

Aujourd’hui les communistes doivent suivre sans attendre l’exemple de Jean Jaurès, et « avoir le courage de chercher la vérité et de la dire ».

Nous pouvons nous féliciter du communiqué du 29 février de la Fédération de l’Hérault de notre parti qui appelle tous les pacifistes, humanistes et progressistes à s’engager dans une grande campagne pour exiger :

  • De faire cesser toute livraison d’armes
  • Un cessez le feu et des négociations de paix
  • Un plan de paix qui n’humilie personne, qui organise la sécurité de tous les pays, qui garantisse le droit d’auto- détermination aux peuples du Donbass
  • Libérer la France de l’OTAN
  • Refuser le piège de l’Union sacrée. Le peuple n’a aucun intérêt avec les profiteurs de guerre.

Tout en affirmant notre analyse, nous devons prendre au niveau national l’initiative d’une rencontre la plus large possible pour débattre et tout faire pour agir, créer et développer une convergence en faveur de la paix.

Dans son discours de clôture au Congrès National Fabien Roussel parle de paix et déclare : « La France se tient au côté des Ukrainiens et nous avec ».

Comment interpréter cette formule ? Vous semble-t-elle conforme à la situation que nous venons d’évoquer ? Est-elle la réponse courageuse, lucide et déterminante que nous attendons du mouvement ouvrier et plus particulièrement du PCF ?

Je ne peux laisser sous silence l’intervention de Fabien Roussel présentant la motion de rejet préalable de la loi de programmation militaire 2024 – 2030.

Sans rentrer dans le détail, nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette déclaration lorsqu’il exprime :

  • Le besoin d’un large débat avec l’ensemble de notre société
  • Notre attachement à l’indépendance et à la souveraineté de la France en matière de défense et d’industrie de défense
  • La nécessité de moyens permettant de disposer d’une armée dédiée, à la défense du territoire national
  • De favoriser un lien puissant entre l’armée et la nation
  • La préférence d’investir dans la diplomatie, la recherche de la paix et l’affirmation d’un soutien aux actions lancées par les Nations Unies

Nous sommes également en osmose, lorsqu’il met en cause :

  • le montant excessif de 413 milliards d’euros pour les 7 prochaines années, les 69 milliards annuels à partir de 2030, alors que l’on demande aux Français énormément d’efforts.
  • une stratégie au service de l’OTAN, et notre participation à son commandement intégré.
  • Les 13% consacré à la dissuasion nucléaire, soit 54 milliards, alors que nous devons tout faire pour que l’arme nucléaire disparaisse de la planète.
  • Les 10 milliards pour un porte-avion de nouvelle génération, et l’armée de projection, c’est-à-dire une armée destinée à conduire des interventions hors de nos frontières.

La direction du Parti Communiste Français semble donc avoir pris la mesure de la déclaration conjointe de l’Union Européenne et de l’OTAN publiée le 10 janvier. Ce document ratifiant d’une part la dépendance de l’Union Européenne à l’OTAN et qui d’autre part est une véritable déclaration de guerre puisque la Chine est nommément citée.

Il manque toutefois encore, l’analyse sur la réalité ukrainienne.

Il est temps actuellement de terminer cette présentation, et d’approfondir notre réflexion

Je vous propose donc maintenant de passer au débat… Merci.