samedi 17 juin 2023

 

Retraites : l’obstruction à la démocratie

Jeudi, le groupe LIOT a très logiquement retiré l’article qu’il avait déposé pour abroger la réforme des retraites, puisqu’il avait été vidé de son contenu en commission, et que la présidente de l’Assemblée Nationale a bloqué les amendements le restaurant. Une pantalonnade démocratique qui achève le rapprochement de la majorité et LR, tout en en disant long sur leur rapport à la démocratie. 

 

Une victoire à la Pyrrhus qui laissera des traces

Le pari du pourrissement a donc été gagné. Il faut dire qu’avec un chômage de masse, une inflation en hausse qui mord durement sur le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes, trop de Français n’avaient pas les moyens de se mobiliser et faire grève. Et pour achever le tout, les violences de certains policiers lors des manifestations, qui semblent presque faire partie de la stratégie de l’exécutif, achèvent probablement de démobiliser les plus hésitants. Après une bataille législative homérique, achevée par l’échec, à quelques voix près, de la motion de censure en mars, puis une incertitude sur la validation par le Conseil Constitutionnel de la loi, la tension était retombée. L’issue de la bataille semblait déjà jouée, même s’il restait encore la proposition de loi du groupe LIOT, portée par Charles de Courson.

Cette proposition de loi a déclenché un feuilleton politique largement nourri au droit constitutionnel. La minorité présidentielle a mis en place un plan particulièrement retors pour ne pas donner aux députés de la nation le choix de voter, ou non, sur le texte du centriste. Tout est parti de la commission des lois, où LR a joué au bon petit soldat macroniste en remplaçant ses membres pas assez dociles. Cela y a créé un bloc majoritaire qui a pu vider de sa substance le projet de loi. Et face aux manœuvres des oppositions pour tenter de la rétablir, les macronistes ont  utilisé toutes les ressources du droit pour bloquer l’examen du texte tel qu’il était prévu à l’origine. C’était donc un texte vide qui a été présenté jeudi, et face au blocage des amendements qui le restauraient par la présidente de l’Assemblée Nationale, les instigateurs du projet ont légitimement choisi de le retirer, donnant l’occasion d’un beau discours au député.

Je reste effaré par cette manière de procéder. Tout cela donne encore une fois une impression détestable de leur façon de faire par l’utilisation arbitraire de règles byzantines pour empêcher l’expression de la démocratie. N’aurait-il pas été plus simple et plus acceptable d’avoir un simple vote à l’Assemblée Nationale. Le ralliement de LR à la réforme ne garantissait-il pas une victoire, certes juste, mais claire et plus transparente ? Mais la prise du moindre risque semble presque impossible pour cet exécutif aussi fort en gueule qu’il est pleutre en acte, préférant les obscures manœuvres technocratiques au simple vote de parlementaires… La foi dans la démocratie suppose une forme de courage dont les macronistes ne semblent définitivement pas pourvus, comme le montre ce dernier épisode de la réforme des retraites.

Mais ce faisant, nous avons aussi assisté à une clarification. Sans doute un peu plus à l’aise dans sa capacité à se différencier de la majorité présidentielle depuis qu’ils ont publié un programme sur l’immigration assez touffu, les dirigeants de LR ont réaffirmé et renforcé leur soutien à la réforme des retraites, en n’hésitant à changer leurs membres de la commision des lois pour protéger Macron et son gouvernement. Le silence des opposants internes à LR à la réforme vaut pour une forme de complicité, qui peut faire penser que leur opposition passée n’était qu’une posture électoraliste momentanée, une exploitation de l’opposition populaire, qui ne semble même pas les avoir engagés dans la durée. LR n’a jamais été une véritable alternative pour la France, et cette manœuvre le rappelle très clairement aujourd’hui.

Bien sûr, dans le flot d’une actualité trop riche, traitée par des médias trop dociles et moutonniers, c’est un moyen de faire passer la réforme plus sûrement que par un vote des députés. Mais le feuilleton des derniers mois laissera des traces. La minorité présidentielle en ressort encore plus arrogante, plus arbitraire et plus anti-démocratique qu’avant, ce qui n’est pas peu dire…

Note de Pedrito 

Dussé-je me répéter, et aucune raison ne pourrait m'en empêcher, l'arrogance de Macron et son mépris de la démocratie ainsi que notamment des acteurs élus des institutions républicaines, sans parler de ses promesses multiples non tenues et de ses mensonges tout aussi insupportables que multiples, finiront bien un jour, par faire traduire notre petit dictateur devant une cour pénale fut elle spéciale, afin qu'il réponde de ses crimes et de ceux qu'il continue de couvrir impunément.

 Ce type est décidément trop dangereux, tellement il se croit au-dessus des lois et des règles qu'un chef d'État se doit de respecter, sous peine de rendre des comptes à ceux dont il se croit supérieur, et donc intouchable. En République, le peuple seul est souverain.

L’intelligence artificielle achève l’effondrement de notre civilisation qui ne survit provisoirement que sur l’argent et le délire

Qu’il est surprenant d’avoir collectivement oublié en Occident qu’être, agir et échanger sont les trois pieds de l’harmonie d’une civilisation ! La réflexion, l’action et la communication se nourrissent mutuellement et faiblissent toutes ensemble chaque fois que l’une décline.

Faut-il rappeler que la réflexion apporte la décision à l’action et l’expression à l’échange ? Que l’action apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange ; et que l’échange apporte l’efficacité à l’action et la connaissance à la réflexion.

Chacun peut constater que lorsque l’action manque, les phraseurs apparaissent. Quand l’échange faiblit, ce sont les activistes qui surgissent, et si c’est la réflexion qui est en panne, les moutons se mettent à suivre n’importe qui.

Il est heureusement plus rare que deux pieds soient simultanément malades. La réflexion déconnectée de tout échange et de toute action, et l’action (je devrais dire le mouvement) sans réflexion et sans échange, sont les deux formes d’autisme pendant que l’échange qui n’est plus nourri ni filtré par l’action et la réflexion, se transforme automatiquement en délire.

Depuis trois quarts de siècle notre fausse élite a sous-traité l’action à la monnaie dont le lien à l’homme a été supprimé puis oublié, et dont l’origine de la force n’est même plus comprise. La classe politique, dans son ensemble, ne fait plus que de la communication, ce qui la rend aussi ridicule que distante de son peuple. Elle ne s’intéresse plus qu’à l’image qu’elle donne d’elle-même et encombre, pour ce faire, tous les médias qui s’en repaissent. Facebook est allé chercher le préfixe grec Meta pour s’en habiller et proposer une vie virtuelle réduite à la communication et résolvant tous les problèmes non résolus dans la vraie vie. Tous réduisent la vie à la communication.

Mais il restait encore la réflexion qui permettait de sourire de la vacuité politique tout en regrettant les conséquences à venir du « quoi qu’il en coûte » de la gestion des peurs pandémique, climatique, guerrière, aquatique ou autres à venir.

Dans un premier temps la réflexion a été combattue en étant systématiquement taxée de complotiste, voire de négationniste, dès qu’elle se permettait effrontément de poser des questions quand l’un quelconque des ministères de la vérité avait parlé.

Mais ce n’était pas suffisant et les prétendus complotistes croissaient et prospéraient en tous domaines. Alors on a eu l’idée lumineuse de créer l’intelligence artificielle permettant à la monnaie qui a déjà remplacé l’action, de remplacer la réflexion devenue dangereuse.

Il faut en effet bien voir que l’intelligence artificielle n’est en aucun cas une réflexion et donc n’a rien à voir avec l’intelligence. Ce n’est, par le biais des algorithmes, que la communication ultra rapide d’intelligences humaines inconnues aux motivations toutes aussi inconnues. Les tests actuels font croire, et à la gratuité, et à la pondération des messages communiqués. Mais la vitesse coûte très cher (voir le coût énergétique et monétaire des moteurs de recherche) et il faudra très vite « rentabiliser » les énormes dépenses marketing destinées à convaincre de la rapidité, de la gratuité et de la cohérence impartiale de ce prétendu nouveau produit.

La réalité est que les tenants de l’intelligence artificielle pensent que l’argent facile va pouvoir remplacer la réflexion comme il a déjà remplacé l’action. Ils ne réalisent pas que l’argent n’est plus une réserve de valeur, qu’il coule à flots en laissant au futur le soin de lui donner sa force qu’ils escomptent tous sur la mythique création de richesse. Ils sont aveuglés par le fait qu’ils y ont tous un accès facile. Ils ne réalisent pas non plus qu’en sous-traitant la réflexion à l’argent comme ils lui ont déjà sous-traité l’action, leur communication n’est plus que du délire que ni la réflexion ni l’action ne corrigent plus. Accès facile à l’argent et monde du délire sont en effet les points communs à tous les Laurent Ruquier, Sandrine Rousseau, Laurent Alexandre, Bernard Henry-Levy ou autres Emmanuel Macron, tous ces communicants qui ne sont qu’une même fausse réalité que les médias ont vendue au peuple sous des formes apparemment différentes car chacun à son propre délire dans lequel il croit s’épanouir..

Le peuple a-t-il encore la force de réagir ? Ou est-il lui aussi entraîné par l’argent vers le délire ? L’avenir va nous répondre. La seule chose certaine est que la réaction arrivera, maîtrisée ou subie

 

17 juin 2023

La réaction au commentaire de Pedrito sur l'Huma  rèvèle que notre culture , du moins pour les plus anciens , reste marquée par   un besoin  d'unanimité.  Être contredit est ressenti comme une agression ou une leçon donnée..  Mais nous vivons une période très particulière , comparable aux années 1788, un monde s'effondre et rien encore ne le remplace. Rien ne serait donc plus dangereux qu'un monolithisme  de la pensée,  puisque nous avons à  affronter une tâche que personne n'a affrontée avant nous, dépasser le capitalisme dans la démocratie.

Les communistes au sens large ont un socle commun, qui les différencie  des autres familles politiques : la lutte des classes est intégrée, la valeur du travail aussi. Nous sommes pétris de marxisme.  Mais le marxisme n'a pas réponse à tout. Sur ce qu'il y a après la mort, sur  notre présence minoritaire dans des municipalités socialistes ou vertes , sur les questions environnementales,  sur ce que doit être le contenu journalier de l'huma,  sur la politique extérieure concernant des pays qui n'ont rien de marxiste,  sur l'existence même d'une étape socialiste, une unanimité n'est ni possible ni souhaitable entre communistes. Car on peut toujours se tromper dans ses analyses et chacun et chacune de nous a une histoire.

  Il importe donc de construire un intellectuel collectif au sens de Gramsci. Ce n'est possible que dans le débat.  La vie de notre blog prouve tous les jours la difficulté d'y arriver. Quelques autres et moi- même  émettons  des idées , avec très  peu de retours positifs ou critiques. Il est probable que le blog est ressenti comme l'expression du PCF, ce qu'il n'est pas . Il est l'expression d'une section un peu élargie , et dans cette section de quelques personnes qui discutent certes avec d'autres et qui dans un environnement obscur cherchent des solutions, s'aidant de sources déterminées.

La fonction informative  du blog  est irremplaçable. Tout le monde n'a pas le loisir  ou les connaissances linguistiques  permettant de parcourir internet. Mais sa fonction  débat est largement en devenir.

Ce que l'Humanité, le journal,  appelle débat , l'expression  d'avis qui cohabitent  sans dialoguer et  sans aboutir à quoi que ce soit , n'est pas notre choix . Nous appelons débat à notre niveau  un sujet, par exemple la reconquête des quartiers populaires , dépassant le constat et sur lequel chacun propose des solutions avant d'aboutir à une synthèse (ou pas) et de passer à autre chose.

Tant que nos succès et notre activité  sont minimes  ce débat a du mal à s'instaurer. L'intellectuel collectif, nous  dit Gramsci, ne s'empare des problèmes que quand ils se posent.

Pour prendre l'exemple précédent, si notre implantation à la Paillade devient une réalité, nul doute que les difficultés , les contradictions et les succès feront travailler les têtes. Tant que cela n'existe pas la question ne se pose pas.

C'est l'originalité  du communisme :  joindre la théorie et la pratique.  D'où la difficulté.

Henri Ausseil

 Note de P.


Il n'en demeure pas moins que beaucoup de communistes, comme moi, beaucoup ....sont complètement perdus. Désorientés. Perso je continue de m'accrocher à la personnalité de Fabien ROUSSEL, à sa candidature, à son combat et à ce qu'il pourrait apporter à ce Parti qui sera toujours le mien. Mais trop de prises de positions durant la dernière période, notamment par rapport à l'OTAN, cet outil de guerre exclusivement au service de l'impérialisme US, au capitalisme mortifère dont l'Europe tout entière se prévaut, sont encore trop loin de ce qui devrait marquer l'originalité d'un parti communiste, l'internationalisme prolétarien n'est plus qu'un vague souvenir pour les dirigeants du PC de France, alors que tous les pays qui souffrent et continuent de connaitre la misère ou la pauvreté parce qu'ils ont le courage envers et contre tous de se libérer de l'étau impérialiste US, devraient être entourés d'une solidarité sans faille.

Au contraire, le Parti mêle souvent sa voix au concert ignoble des nations riches planquées sous la bannière des milliardaires qui arment un pantin entouré de pro nazis. Notre seul discours doit être celui de la PAIX, contre ceux qui vivent du commerce des armes et de la mort. Il est quand même scandaleux que le PC français se prête, entre autres, à cette alliance avec les suppôts de l'impérialisme.

 

 

Depuis la prison, Assange se moque du roi Charles III

Image
Julian Assange

 

Julian Assange, militant et fondateur de Wikileaks, a écrit une lettre adressée au nouveau roi d’Angleterre Charles III, lui demandant ironiquement de lui rendre visite en prison. L’épouse du journaliste, Stella Morris, a confirmé la requête, qui a été officiellement transmise au monarque. Assange, détenu depuis le printemps 2019 dans la prison de haute sécurité de Belmarsh (au sud-est de Londres), où il lutte contre son extradition vers les États-Unis d’Amérique, souligne à plusieurs reprises dans ses écrits les conditions dégradantes dans lesquelles se trouvent ses prisonniers, évoquant même le suicide tragique d’un codétenu.
À quelques kilomètres de la prison, Charles a été couronné roi le 6 mai 2023, dans la plus traditionnelle et la plus fastueuse des cérémonies. La cérémonie solennelle, qui a duré environ deux heures, s’est déroulée dans l’abbaye de Westminster, puis le cortège royal s’est rendu au palais de Buckingham, où le souverain et son épouse sont retournés avant de saluer la foule depuis le balcon de la famille royale. Tandis que le cérémonial royal, abstrait et « orné de bijoux », est retransmis à la télévision dans le monde entier, M. Assange décrit dans sa lettre une situation inhumaine. Et, ligne après ligne, il désacralise brillamment ce pouvoir qui l’a oublié (en fait a sciemment voulu l’abandonner) derrière les barreaux.
Nous publions la lettre dans son intégralité :

À Sa Majesté le Roi Charles III,

À l’occasion du couronnement de mon souverain, j’ai cru bon de vous inviter chaleureusement à commémorer cet événement important en visitant votre domaine au sein du royaume : la prison de Sa Majesté, Belmarsh.
Vous vous souvenez sans doute des paroles de sagesse d’un célèbre dramaturge : « La qualité de la miséricorde n’est pas contrainte. Elle tombe du ciel comme une douce pluie sur le lieu où elle se trouve ».
Ah, mais qu’est-ce que ce barde de la miséricorde pourrait bien savoir sur le bilan à l’aube de Votre règne historique ?
Après tout, une société se mesure à la façon dont elle traite ses prisonniers, et Votre règne a certainement excellé dans ce domaine.
La prison de Sa Majesté, Belmarsh, est située à l’adresse prestigieuse de One Western Way, à Londres, à deux pas du Old Royal Naval College de Greenwich. Comme il doit être agréable qu’un établissement aussi prestigieux porte Votre nom !
C’est là que sont détenus 687 de Vos loyaux sujets, confirmant ainsi le record du Royaume-Uni en tant que nation ayant la plus grande population carcérale d’Europe occidentale. Comme l’a récemment déclaré Votre noble gouvernement, Votre royaume connaît actuellement « la plus grande expansion de places de prison depuis plus d’un siècle », Vos ambitieuses prévisions faisant état d’une augmentation de la population carcérale de 82 000 à 106 000 personnes dans les quatre prochaines années. Tout un héritage, en effet.
En tant que prisonnier politique, détenu à la demande de Votre Majesté au nom d’un souverain étranger embarrassé, je suis honoré de résider entre les murs de cette institution de classe mondiale. Vraiment, Votre règne ne connaît pas de limites.
Au cours de Votre visite, vous aurez l’occasion de vous régaler des délices culinaires préparés pour vos fidèles sujets avec un budget généreux de deux livres par jour. Vous goûterez les têtes mixées de thon, et les omniprésentes formes reconstituées qui sont censées être du poulet. Et ne vous inquiétez pas, car contrairement aux établissements plus petits comme Alcatraz ou San Quentin, il n’y a pas de repas en commun dans une cantine. À Belmarsh, les prisonniers dînent seuls dans leur cellule, ce qui leur garantit une intimité maximale avec leur repas.
Au-delà des plaisirs gustatifs, je peux vous assurer que Belmarsh offre de nombreuses possibilités éducatives à Vos sujets. Comme le dit Proverbes 22:6 : « Éduquez un enfant dans la voie qu’il doit suivre, et quand il sera grand, il ne s’en détournera pas ». Vous observerez les longues files d’attente devant la porte des médicaments, où les détenus viennent chercher leurs prescriptions, non pas pour un usage quotidien, mais pour l’expérience d’une « grande journée dehors » en une seule fois.
Vous aurez également l’occasion de rendre hommage à mon défunt ami Manoel Santos, un homosexuel qui risquait d’être expulsé vers le Brésil de Bolsonaro et qui s’est suicidé à huit mètres seulement de ma cellule à l’aide d’une corde rudimentaire fabriquée avec ses draps de lit. Son exquise voix de ténor a été réduite au silence pour toujours.
En s’aventurant dans les profondeurs de Belmarsh, on découvre l’endroit le plus isolé à l’intérieur de ses murs : le Healthcare, ou « Hellcare » centre médical comme l’appellent affectueusement ses habitants. Ici, Vous serez émerveillé par des règles raisonnables conçues pour la sécurité de tous, comme l’interdiction de jouer aux échecs, alors que le jeu de dames, beaucoup moins dangereux, est autorisé.
Au sein du centre médical se trouve l’endroit le plus glorieux et le plus édifiant de tout Belmarsh, voire de tout le Royaume-Uni : le sublime Belmarsh End of Life Suite. Écoutez bien et vous entendrez les cris des prisonniers : « Frère, je vais mourir ici », un témoignage de la qualité de la vie et de la mort à l’intérieur de Votre prison.
Mais ne craignez rien, car il y a de la beauté à l’intérieur de ces murs. Admirez les pittoresques corbeaux qui nichent dans les barbelés et les centaines de souris affamées qui habitent Belmarsh. Et si Vous venez au printemps, Vous pourrez peut-être même apercevoir les canetons pondus par les colverts à l’intérieur de la prison. Mais ne tardez pas, car les souris voraces leur assurent une courte vie.
Je vous implore, Roi Charles, de visiter la prison de Sa Majesté, Belmarsh, car c’est un honneur digne d’un roi. Alors que Vous entamez votre règne, puissiez-Vous toujours Vous souvenir des mots de la Bible du roi Jacques : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:7). Et que la miséricorde soit la lumière qui guide Votre royaume, à l’intérieur et à l’extérieur des murs de Belmarsh.

Votre très dévoué sujet,
Julian Assange