Soyons vigilants devant l’égoïsme du vaccin
Aujourd’hui, il y a au moins une chose simple et c’est celle
qui peut déterminer nos choix politiques dans un monde complexe, il y a
le choix de la vie ou celui de la mort. Celui du respect de chaque vie
et celui du tri sélectif au nom de critères plus que contestables.Etre
communiste c’est peut-être se prononcer là-dessus. (note de danielle Bleitrach pour histoire et societe)
« Nous devons éviter de tomber dans le nationalisme du vaccin. Seule
une distribution bien planifiée à l’échelle planétaire sera dans
l’intérêt de chaque pays. » En commentant le comportement de certains
pays qui spéculent sur les candidats vaccins, le directeur général de
l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a exprimé son inquiétude en ces termes.
En effet, certains politiciens américains sont allés encore plus loin
avec leur égoïsme extrême saboteur de la lutte antiépidémique mondiale.
Le monde dénombre à l’heure actuelle plus de 23 millions de cas
confirmés et plus de 800 000 décès dus au COVID-19. Le vaccin est
attendu comme le remède ultime. Ces derniers temps, plusieurs pays ont
rapporté d’importants progrès dans ce sens : les recherches ont bien
avancé ou un vaccin est sur le chemin d’être commercialisé. Ces bonnes
nouvelles redonnent de l’espoir au monde entier. Malheureusement,
certaines personnes aux Etats-Unis préfèrent envisager la question du
vaccin d’un œil politique et parlent même d’une « course géopolitique ».
Ainsi, les politiciens américains qui s’accrochent à leur idéologie
de compétition à somme nulle, après avoir politisé la question de
l’origine du virus, sautent sur le propos du vaccin et s’en servent pour
détourner le mécontentement et décrocher des voix électorales. Ils
accusent la Chine de « voler les techniques et données américaines », de
jouer de la « diplomatie du vaccin ». Dans le même temps, ils ont
dégainé toutes leurs armes pour avoir la prépondérance en termes de
recherche et développement et d’utilisation du vaccin. Ces messieurs
sont même prêts à en faire une affaire bien lucrative. En mars,
Washington a été soupçonné d’avoir tenté d’acquérir l’exclusivité de la
technique du vaccin développée par une société allemande. Cet acte
extrêmement égoïste a été vivement contesté.
Certains se livrent même à une guerre du vaccin. Le magazine Science a
révélé que le gouvernement américain avait signé avec plusieurs
sociétés pharmaceutiques des contrats d’achat de vaccin pour une valeur
totale de 6 milliards de dollars. Pas difficile de deviner la motivation
de Washington qui après avoir mal géré la crise sanitaire parie
maintenant sur la vaccination.
Le besoin urgent du vaccin est pourtant bien compréhensible.
Justement, ce besoin est encore plus imminent dans les pays en voie de
développement où vit la partie majoritaire des populations planétaires.
Comme l’indique le magazine britannique The Ecologist, la dispute des
candidats vaccins par les Etats-Unis et autres pays réduira
considérablement la chance des populations vulnérables vivant dans les
pays pauvres d’accéder à la vaccination. Le monde entier en subira les
conséquences. Le docteur Dr John Nkengasong du Centre de contrôle et de
prévention des maladies d’Afrique a bien peur que la quantité des doses
de vaccin accessibles à l’Afrique ne soit pas suffisante.
La mise au point du vaccin ne signifiera pas la fin de la guerre
contre le COVID-19. Assurer que la communauté internationale profite de
ce fruit de manière équitable sera un combat encore plus âpre.
La Chine a mené le développement du vaccin dans la dynamique de la
préservation de la sécurité sanitaire mondiale. En mai, dans son
discours prononcé à l’inauguration de l’Assemblée mondiale de la santé,
le président chinois Xi Jinping a promis de « mettre le vaccin chinois,
dès qu’il serait mis au point, à la disposition du monde entier comme un
produit public ». Récemment, le ministère chinois des Affaires
étrangères a invité l’académicien Zhong Nanshan à échanger en ligne avec
158 délégations diplomatiques étrangères pour partager les expériences
chinoises en termes de prévention et de traitement de la pneumonie due
au nouveau coronavirus.
La Chine n’est pourtant pas capable d’assurer à elle seule la
distribution équitable du vaccin. Tous les pays, en particulier les pays
développés ont leur responsabilité à assumer. L’OMS a reçu à ce jour
2,5 milliards de dollars de don pour financer le projet dit
l’Accélérateur de l’outil contre le COVID-19. La somme de 31,3 milliards
sera pourtant nécessaire pour soutenir les travaux des 12 premiers mois
: une grande lacune reste à remplir.
L’étroitesse du nationalisme est derrière l’impasse dans laquelle se
trouve le monde que ce soit pour répondre aux changements climatiques ou
pour réduire les écarts entre les nations. Face au défi du COVID-19,
les pays du monde ne doivent pas se laisser prendre en otage par
l’égoïsme du vaccin des politiciens américains. La solidarité et la
coopération sont les armes les plus puissantes pour combattre le
désastre. Le chef de l’OMS a bien résumé la situation : pour une reprise
plus vite, il faut que le monde entier se reprenne. Une partie du monde
ou quelques pays du monde à eux seuls n’arriveront pas à sortir de la
catastrophe.