mercredi 1 avril 2020



En Ehpad, la crainte d’une hécatombe

Publié le 31 mar 2020
Avec la crise sanitaire qui frappe la France, les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) se retrouvent dans une situation critique. Le personnel, confronté à la surmortalité des résidents, travaille dans la peur de contracter le virus et de le transmettre à leur famille et aux résidents.
Pénurie de masques et de matériels de protection, absence de dépistage, manque de gel hydroalcoolique… La crise sanitaire du Covid-19 a aggravé la situation dans les Ehpad, publics comme privés.
Certains ont déjà été durement touchés par le coronavirus, comme à Saint-Germain-en-Laye dans l’Ehpad du groupe Korian, où 16 personnes sont décédées sur un total de 84 résidents.

Le gouvernement redoute une hécatombe

Pourtant, cette crise était prévisible : depuis plus de deux ans, les travailleurs des Ehpad alertent sur les conséquences de l’austérité budgétaire mise en œuvre par les gouvernements successifs.
Dégradation de la prise en charge des résidents, souffrance des agents, multiplication des accidents du travail… Le constat a même été fait par le gouvernement, mais deux rapports et une mission flash sur l’état catastrophique des Ehpad et le manque de moyens alloués à la dépendance n’auront pas suffi. Il faut à nouveau une situation de crise sanitaire pour se rendre compte du sort réservé aux personnes âgées dans notre pays.
Depuis plusieurs jours, les établissements ont fermé leurs portes aux visiteurs extérieurs, certains résidents sont mis à l’isolement sans visite familiale. Certains Ehpad ont même décidé de se couper du monde.
En Charente, les 18 salariés de l’Ehpad de Mansle ont choisi de se confiner à l’intérieur de l’établissement pour éviter tout contact avec l’extérieur et protéger les résidents.
En effet, les salariés médicaux et paramédicaux restent les seules personnes qui entrent en établissement et qui peuvent donc transmettre le virus. Nombre d’entre eux sont renvoyés en confinement, à domicile, car ils ressentent les symptômes du Covid-19. Ils ne sont ni testés, ni diagnostiqués.
Pour éviter cette catastrophe qui s'annonce, nous exigeons du gouvernement qu’il mette en place immédiatement des moyens de protection, des effectifs, des traitements adaptés pour les résidents et les professionnels du secteur.
Il se doit d'approvisionner les professionnels en masques, gel, sur-blouses et de réaliser des dépistages systématiques.

USA: AU PAYS DE LA LIBERTÉ.....




.....Avec la pandémie, les ventes de bunkers s’envolent





Dessin de Ebert / Italie / Cartoon Movement
Outre-atlantique, la demande en bunkers et autres abris sécurisés n’a jamais été aussi forte, rapporte le Los Angeles Times. Et le catalogue des fabricants s’étoffe avec des versions de luxe et des solutions de confinement collectives.





Du désinfectant pour les mains ? Bien sûr. Des masques ? Parfait. Mais alors que le coronavirus se répand, les riches investissent dans des moyens de protection beaucoup plus extrêmes : les bunkers. Dans tout le pays, la demande et les ventes de bunkers et d’abris explosent.
La plupart sont équipés de systèmes spéciaux de purification de l’air qui, espèrent les acheteurs, se révéleront utiles pour tenir à l’écart un virus censé pourvoir survivre pendant plusieurs heures à l’air. Et, pour ceux qui redoutent un effondrement sociétal après la pandémie, rien ne vaut l’accès à une salle sécurisée avec l’équivalent d’une année de vivres pour avoir l’esprit tranquille.

La pandémie, argument marketing

Les bunkers n’ont rien de nouveau. Des dizaines de milliers d’Américains se sont construit des abris antiatomiques privés au plus fort des tensions liées à la guerre froide. Dans les régions balayées par les tornades, la demande d’abris, souterrains ou non, est constante. En règle générale, les prix s’échelonnent de 3 000 à 11 000 dollars.
Mais face au nouveau virus qui attise les angoisses, les fabricants produisent à la chaîne des espaces sécurisés dotés d’un confort réservé d’ordinaire aux demeures des plus riches. Gary Lynch, gérant de Rising S Bunkers, une entreprise texane, assure que son téléphone ne cesse de sonner.
Aussi impopulaire que soit le coronavirus, en matière de publicité, il est aussi vendeur qu’un tube des Backstreet Boys dans les années 1990, dit-il. Les gens en sont dingues.”
Une des premières personnes à l’avoir appelé a acheté un bunker le jour même. Peu après, un client du Japon a commandé un millier de systèmes de purification de l’air anti-NBC [nucléaire-bactériologique-chimique], faits sur mesure par sa société.
Comparables à ceux qui sont utilisés dans les hôpitaux, les systèmes anti-NBC classiques aspirent l’air et en éliminent les particules nocives, comme les bactéries ou la poussière des retombées nucléaires, fournissant un air purifié 
(Courrier international)
Macron-Jupiter affirme en Anjou  qu'il ne faut pas l'être . Il  parle  même de renationaliser les industries de santé. 
  
Maurice Ulrich  dans l'édito de l'Huma se permet de lui rappeler :

        *   qu'une note du ministère de la santé de 2019 se félicitait que la suppression de 4200 lits ait pu être compensée par des soins ambulatoires et des sorties rapides.
        *  que la même note chiffrait à 4000 le manque d'infirmiers et infirmières  et mettait en cause les salaires insuffisants, sans que rien ne bouge.
        *  Qu'au même moment un fantastique mouvement  associant professeurs, internes, infirmières, aides soignants, administratifs dénonçait  les 17 500 lits supprimés en six ans   (Hollande et Sarkozy ont   apporté leur contribution ) et l'état des Urgences. 
La réponse de l'exécutif ayant été loin des attentes.

Il ne faudra pas, lorsque la peur et la crise  auront passé que ce soit sans laisser de traces et qu'on revienne aux errements du libéralisme.  Car cela serait  terriblement   irresponsable.  

Nous nous chargerons de le rappeler à Jupiter.


(Blog PCF LITTORAL)

MALGRÉ LE BOURRAGE DE CRÂNE SUR LES "RÉFORMES RÉVOLUTIONNAIRES"....



Les Français dessinent les contours du nouveau monde et prennent les élites à contre-pied

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Les Français dessinent les contours du nouveau monde et prennent les élites à contre-pied
Selon un sondage Viavoice pour Libération, les Français ont des idées précises sur les changements nécessaires pour l’après crise, et ce ne sont pas celles que prônent les défenseurs du marché.
Quand certains parlent du « nouveau monde » à construire après la double crise de la finance et du coronavirus, ils se gardent bien d’en dessiner les contours, ce qui ouvre une porte salutaire pour se contenter d’un changement a minima. A contrario, si l’on en croit un sondage Viavoice pour Libération les Français ont des idées très précises sur le sujet.
Ces idées vont pour l’essentiel à contre-courant de la vulgate répétée en boucle par les élites, les experts autoproclamés et autres éditorialistes, confirmant que cette caste arrogante ne représente qu’elle-même – ceci expliquant cela.
Qu’on en juge. Les personnes interrogées se prononcent pour la relocalisation en Europe des filières de production installées en Asie (84%) ; pour reprendre la construction européenne sur de nouvelles bases (70%) ; pour réduire l’influence des actionnaires et de la finance sur la vie des entreprises (70%) ; pour ralentir le productivisme et la course à la rentabilité (69%) ; pour nationaliser les secteurs stratégiques tels que le transport, l’énergie, l’eau (68%) ou la pharmacie (60%) ; pour instaurer un protectionnisme aux frontières de l’Europe (65%) et même à l’échelle de la France (54%). Enfin quand on leur demande s’il faut que l’Etat soutienne les entreprises nationales ou pas, les sondés répondent de manière positive (56%).
Reconquête de la souveraineté collective
Bref, c’est la convergence des exigences, ainsi résumées par Viavoice : reconquête de la souveraineté collective, dépassement de la société de marché, sanctuarisation des biens communs indispensables à tous.
Certes, le sondage n’échappe pas au biais européiste qui fait de l’Union Européenne le seul et unique espace d’existence d’une souveraineté qui s’exprime pourtant d’abord dans le cadre national. Ainsi est-il étrange de n’envisager les nécessaires relocalisations qu’à l’échelle du vieux continent sans envisager l’hypothèse du champ national.
Cette question, étrangement, n’a pas été posée. La chose est d’autant plus surprenante que les Français interrogés se prononcent majoritairement pour des nationalisations. Jusqu’à preuve du contraire qui dit nationalisation dit nation. Or ce mot semble encore écorcher des âmes sensibles qui y décèlent aussitôt la trace du nationalisme, voire du fascisme. De même, la problématique de l’aide aux entreprises demeure ambiguë car elle passe sous silence les critères d’utilisation des fonds publics versés. Passons.
Un désaveu pour les "esprits supérieurs"
Reste l’essentiel, à savoir la défaite en rase campagne de tous ceux qui ont prétendu formater les esprits en expliquant jusqu’à plus soif que les délocalisations sont inéluctables ; que les financiers jouent le rôle de Moïse guidant son peuple ; que la main du marché remet tout en ordre par magie ; que les actionnaires sont une race d’intouchables ; que l’Etat ne sait pas gérer à la place du privé, expert en la matière ; et que le protectionnisme est le mal absolu.
Après plusieurs années de bourrage de crâne, les Français pensent majoritairement le contraire.
Comme le déclare à Libération Stewart Chau, consultant pour Viavoice, « les résultats sont frappants par leur ampleur ». Il s’agit bel et bien d’un quasi plébiscite et donc d’un désaveu pour les esprits supérieurs qui prétendent faire l’opinion en assénant jusqu’à plus soif des fausses évidences édictées telles des vérités d’Evangile.
Il faut tout changer
Voilà qui éclaire le débat sur le fameux « jour d’après », lorsqu’il faudra repenser et refonder le modèle de croissance. Pour nombre de commentateurs, la plupart des valeurs validées par le sondage font le terreau du « populisme ». A ce compte-là, même Emmanuel Macron, avec son hymne à la « souveraineté », serait un dangereux provocateur.
Dès que l’on évoque la nationalisation, le protectionnisme (européen ou pas), la sécurité (sanitaire ou pas), le besoin d’un Etat régulateur, ils y voient une concession à Marine Le Pen, un alignement sur le premier ministre hongrois Viktor Orban, voire un cadeau à Poutine.
En vertu de quoi ils déroulent le tapis rouge aux petits malins (suivez mon regard) qui parlent d’autant plus facilement du « nouveau monde » qu’ils rêvent de sauver l’ancien, fut-ce au prix de quelques aménagements de circonstance.
Or il faut tout changer, en creusant certaines des pistes ouvertes par un sondage qui vient confirmer que les Français ne correspondent en rien à la caricature dressée ici et là. Loin d’être bornés, égoïstes, repliés sur eux-mêmes et prêts à s’offrir au premier « homme fort » venu, les citoyens ont des attentes parfaitement recevables, des suggestions parfaitement réalistes, et des esquisses de solutions parfaitement adaptées aux circonstances.
Alors qu’on les décrit comme hostiles à toute réforme, ils ont le culot de défendre des « réformes révolutionnaires », pour reprendre l’expression de Jaurès.

Article de Jack Dion pour Marianne

Note de P. 
Journaliste à l'Huma à cette époque, Jack Dion conduisait la délégation de 15 CDH français invités gratieusement par la Pravda en 1972, groupe dont je faisais partie. Deux semaines de découverte de l'URSS, depuis  MOSCOU, jusqu'à MINSK,  puis LÉNINGRAD.....J'avais plusieurs fois au cours de ce voyage manifesté ma réprobation face à certaines attitudes et comportements de Russes qui nous accompagnaient, et qui ne me paraissaient pas du tout conformes à l'idée que nous, communistes français, nous nous faisions de ce pays socialiste, du socialisme, -j'insiste sur "socialiste," le communisme n'a jamais existé, même si des Partis Communistes sont à la tête de certains pays qui cherchent à se libérer du capitalisme.-  Avec Jack Dion nous avions eu des discussions au sujet de mes coups de colère, il y a quelques années, il m'avait écrit un message, sur lequel il admettait que j'étais déjà à l'époque un peu visionnaire, sur la suite prévisible de l'URSS. Près de 50 ans après notre rencontre au cours de ce voyage, je suis heureux de constater qu'il me parait avoir conservé des idées saines, contrairement à d'innombrables girouettes qui se sont égarées sur les chemins de la trahison.
Mercredi 1 Avril 2020

Marco Aurélio Mello, magistrat à la Cour suprême du Brésil, a adressé au Procureur général de la République une demande de suspension de 180 jours du président Jair Bolsonaro pour avoir commis diverses actions mettant le pays en danger face à l'urgence sanitaire liée au Covid-19 - traduction Nico Maury


La Cour suprême brésilienne demande la suspension de Jair Bolsonaro
Marco Aurélio Mello, magistrat à la Cour suprême du Brésil, a envoyé au bureau du procureur général une plainte pénale déposée par Reginaldo Lopes, député du Parti des Travailleurs de l'État du Minas Gerais contre le président Bolsonaro.

Lopes a officiellement informé la Cour suprême fédérale du Brésil des actes criminels présumés commis par Jair Bolsonaro, liés à sa conduite irresponsable dans la gestion de la pandémie de Covid-19.

Le parlementaire considère que le président a mené des actions susceptibles de favoriser la propagation du virus.

Les événements dénoncés contre Bolsonaro sont publics et notoires, étant donné la répercussion médiatique de leurs appels à des rassemblements et à continuer à fréquenter des places, des centres commerciaux et autres lieux publics.

À cela s'ajoute sa réticence à adopter des mesures d'isolement social et sa minimisation de l'épidémie, qui ont tous été critiqués et contredits par sa propre équipe gouvernementale.

Ces comportements, qui, selon Lopes et son parti, violent le droit pénal brésilien, figurent dans la plainte déposée, qui a reçu le feu vert de la Cour suprême pour sa saisine du ministère public.

Lorsque les faits sont portés à la connaissance du parquet, cet organe doit les évaluer et, s'il estime que l'enquête est fondée, d'en informer le parlement, compte tenu de l'immunité dont jouit Jair Bolsonaro pour sa haute fonction.

La Chambre des député.e.s peut autoriser ou non le traitement, toujours sur la base des faits dénoncés et des preuves existantes. S'il autorise l'ouverture d'une enquête, il peut interdire immédiatement à Bolsonaro d'exercer sa fonction pour une durée de 180 jours.

Auparavant, le Parti des Travailleurs avait envoyé à la Commission interaméricaine des droits de l'homme une lettre les informant des mêmes événements, en violation du droit fondamental des Brésilien.ne.s à la vie et à la santé.

Ce n'est pas la première décision judiciaire portant sur la conduite du gouvernement Bolsonaro face à la pandémie. Ces derniers jours, un juge fédéral à Rio de Janeiro a ordonné au président de suspendre une campagne publicitaire promue par la présidence, dans laquelle il était appelé à ne pas respecter la quarantaine

HISTOIRE DE POPE.



Aujourd’hui, sur le blog de Danielle Bleitrach, « Histoire et société », un article inspiré d’un documentaire sur la drogue – à voir absolument – publié par ARTE.
Et, en conclusion, ce commentaire de Danielle. En réponse à un lecteur. 
Note de P. 
L'histoire se déroula, écrit-elle, il y a très longtemps. Depuis lors, chez beaucoup, la solidarité s'est envolée, la cupidité n’a pas reculé, ni la rapacité, ni les divisions, ni le chacun pour soi. Aujourd'hui, c'est pire: un petit roi, issu de nulle part, fait régner sans vergogne, et sans résistance, la loi des puissants. A coups de mensonges, de 49.3, de menaces, de matraques, de démagogie, de régression sociale qu'aucun égo même additionné  ne pourra arrêter. Sauf sans doute le coronavirus.

"Il y a très longtemps, un pope qui se lamentait sur la méchanceté des êtres humains décida de quitter son village pour aller faire retraite. En chemin,il rencontra la peste à qui il demanda où elle allait
– dans le village que tu viens de quitter, ils sont vraiment trop égoïstes, sans le moindre respect les uns des autres, je vais leur infliger un châtiment.
Quarante jours après, le pope quitte sa retraite pour retrouver son village et il voit la peste.
-Alors lui demande-t-il ?
– La moitié du village est morte et l’autre pas très en forme…
-C’est toi qui a fait ce carnage?
– Moi, penses-tu, j’avais décidé d’en éliminer deux ou trois pour l’exemple, mais c’est la panique, le sauve qui peut, la rapacité des riches et la division des pauvres, le chacun pour soi qui les a tous tués."
danielle Bleitrach