En
violation de l’article II de la Constitution qui dispose que « la
langue de la République est le français », et de la loi Toubon de 1994
qui stipule que le français « est la langue du travail, de
l’enseignement, des échanges commerciaux et des services publics », le
tout-globish promu par le MEDEF, l’Union européenne (et tout
particulièrement ces derniers temps, par le Parquet européen, la Cour
des comptes européenne et la Commission européenne) et les traités
néolibéraux transatlantiques, avance à pas de géant en France dans le
cadre d’une inavouable politique générale de substitution de
l’anglo-américain managérial à la langue française. Tous les domaines
sont contaminés : publicités, enseignes et produits, communication
interne et externes des grandes entreprises, système éducatif de la
maternelle au troisième cycle universitaire, voire communication des
collectivités territoriales, des services publics (SNCF, Poste, EDF...)
et même des ministères. Dans le même temps, la France officielle
désinvestit sur tous les plans (économique et culturel notamment)
l’espace francophone mondial, notamment africain, pourtant riche de près
de 900 millions de personnes parlant ou comprenant peu ou prou notre
langue commune.
Cette tentative inavouée, soustraite par les média
et les gouvernements successifs à toute forme de débat démocratique, de
« désétablir » le français et de contourner, puis de changer, la
Constitution et la loi existante (loi Toubon d’août 1994) pour basculer
notre pays au tout-anglais, va de pair avec l’offensive délétère des
forces euro-régionalistes et eurofédéralistes qui, tout en ignorant les
langues de l’immigration de travail, et plus encore le chinois, première
langue parlée au monde, dévoient la défense, légitime en elle-même, des
langues régionales pour établir l’Europe fédérale des régions et
détruire l’espoir d’une République française souveraine, sociale,
démocratique, laïque, une et indivisible.
Héritier du grand PCF
patriote et internationaliste qui, sous l’Occupation, porta haut le
drapeau de la langue et des « Lettres françaises » clandestines, prenant
le contrepied du PCF-PGE actuel qui déclare veulement, par la voix de
son secrétaire national Fabien Roussel, que « PCF is back ! », le PRCF
appelle à résister au tout-globish aliénant, à défendre et à promouvoir
la langue française, à soutenir la Francophonie sur des bases
internationalistes, à enseigner les langues régionales sur des bases
républicaines sans mettre en cause le monopole administratif national du
français et à élargir à tous l’accès, via l’Education nationale, aux
langues étrangères dans toute leur diversité.
1 – UN CONSTAT LINGUISTIQUE ACCABLANT
Arrachage
délibéré du français, substitution systématique de l’anglo-américain
des affaires au français dans un nombre croissant de domaines,
basculement précipité du pays et des pays européens voisins au
tout-globish, le peuple français subit une politique linguistique
inavouable que les forces capitalistes dominantes refusent de mettre en
débat, préférant imposer si possible ce basculement linguistique
subreptice de manière « ludique » et inconsciente par les pubs, les
chansons, le cinéma, le bain linguistique en globish dès la maternelle
et la petite musique pernicieuse permanente, serinée dès la Maternelle,
selon laquelle l’anglais serait la seule langue d’avenir. Cette
« ligne » linguistique n’émane pas du peuple, encore moins du monde du
travail. C’est au contraire le MEDEF qui se déclare officiellement
« ready for the future » lors de son congrès de 2003, c’est le Baron
Sellières, ex-président du MEDEF et ancien président du syndicat
patronal européen qui déclare en 2004, devant le Conseil européen des
chefs d’Etat : « je ne vous parlerai plus désormais qu’en anglais, la
langue de l’entreprise et des affaires ». Ce sont aussi les grandes
entreprises privées « françaises », PSA et Renault en tête qui, imitant
Volkswagen, ont basculé toute leur communication technique interne à
l’anglais, portant un coup énorme au « français technique ». Ce sont les
pubs aux heures de « prime time » (grande écoute) qui sacrifient
grossièrement et laidement le français au globish. Ce sont les réformes
successives (Pécresse, Fioraso, Darcos, Vidal...) autorisant les
universités, voire les écoles, collèges et lycées à dispenser des cours
en anglais (délivrés par des professeurs francophones à des étudiants
francophones : il n’est pas question ici bien sûr des cours d’anglais
eux-mêmes...). C’est l’obligation désormais faite aux Universités de
n’inscrire en licence que des étudiants affichant une certification en
anglais (au détriment des autres langues étrangères, espagnol, arabe,
russe, chinois, arabe, italien, portugais...) ou, de manière encore plus
grossièrement anticonstitutionnelle et illégale, la nouvelle « carte
nationale d’identité », ou le « passe sanitaire » covid ornés d’un
drapeau européen et comportant des mentions en français suivie de leur
traduction uniquement en anglais (rupture majeure avec tout le droit
administratif, confirmé par la Révolution française, depuis 1539, et
avec la loi Toubon qui impose la traduction en au moins deux langues).
Quant
aux services « publics » en voie d’euro-privatisation, ils sont hélas
en pointe dans la politique d’anglicisation, l’Etat français qui domine
leurs conseils d’administration fermant les yeux, voire facilitant
l’anglicisation des enseignes et autres « produits » commerciaux : « Ma
French Bank », dit la Poste, « ouigo » ou « SNCF connect » répond la
SNC« F », « Pulse » poursuit ED« F », « Blue Sky », dit « Airfrance »,
et tout à l’avenant... Quant aux émissions de radio et de télévision,
elles se nomment, dans la parfaite impassibilité du CSA chargé de
veiller sur notre langue, « The Artists », « The Kid Voice », « Super
Fail », « Soft power », et tout à l’avenant.
Plus grave encore, le
chef de l’Etat censé garantir la Constitution et exécuter la loi est le
premier à les violer en organisant, en France même, des évènements
mondiaux titrés en anglais : « Make the planet great again », « Choose
France ! », « French Tech », etc.
Sur le plan des régions et des
« territoires », outre la rapide érosion du français par le tout-globish
cher aux caciques (« In Annecy Mountains », « Only Lyon », « O my
Lot ! », carte de transports « Navigo Easy » mise en place par Valérie
Pécresse qui prétend porter la « Fierté française »), on assiste à une
alliance du Parti Maastrichtien Unique (composé des partis LR, LREM,
UDI, PS, EELV...) avec les euro-séparatistes locaux, bretons, corses,
alsaciens, catalans, etc. ; leur but commun, défendu notamment par
Bayrou, est de co-officialiser les langues régionales, d’abolir
l’article II de la Constitution (« la langue de la République est le
français ») et de mettre en place dans la « Charte européenne des
langues minoritaires et régionales » promue par Berlin et par Bruxelles.
Ces euro-destructeurs de pays et d’acquis démocratiques est de
« désétablir » le français de son rôle structurant de premier service
public de France et de langue commune à tout le territoire national ; et
ce faisant, de « dépasser » l’idée même de territoire national
(« euro-régions transfrontalières »), d’ethniciser la citoyenneté
française, de passer subrepticement d’une citoyenneté universaliste à
une représentation figée des minorités ethniques. Cette brèche majeure
dans le droit linguistique français vise moins à établir l’usage
administratif quotidien des langues régionales, qui n’a en réalité
presque pas existé (le latin a précédé le français dans ce rôle), qu’à
aider l’UE à établir subrepticement l’anglais comme unique « lingua
franca » en France, puis, comme « langue auxiliaire » du pays (à la
manière de ce qui s’est passé en Irlande, et qui a fini par marginaliser
le gaélique).
Il s’agit aussi, à la faveur d’un basculement
linguistique généralisé (une « babélisation » de la France), de rendre
plus en plus « gazeux » les bases de la citoyenneté française et l’idée
même d’un territoire national régi par une seule loi, garantie
politico-juridique, sinon socioéconomique, de l’égalité formelle entre
les citoyens, mais aussi, par un seul Code du travail, un seul SMIG, un
seul Code des pensions, une seule Sécu, un seul statut national (des
fonctionnaires, des cheminots, des électriciens-gaziers, etc.), avec des
services publics d’Etat unifiés, un Plan national d’aménagement du
territoire, etc.
A plus ou moins brève échéance, cette
contre-révolution culturelle et linguistique remontant le film de
l’histoire de France jusqu’à Villers-Cotterêts (1539), ne peut manquer
de produire d’énormes conséquences funestes pour la paix civile : on le
voit depuis des décennies en Belgique où les prétendues « querelles
linguistiques » alimentées par l’oligarchie ont conduit à la quasi
« évaporation » de ce pays ami ainsi qu’à son ingouvernabilité chronique
sur fond de noises pseudo-linguistiques incessantes.
On le voit
aussi dans toute l’Europe où, sur fond de généralisation du tout-anglais
porté par l’UE-OTAN, une balkanisation des Etats-nations et des Etats
multinationaux historiquement constitués s’est opérée, souvent sur des
bases pseudo-linguistiques et « ethniques », pour diviser l’URSS et
discriminer les populations russophones (Est de l’Ukraine, Pays baltes),
scinder la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, etc.. Ce processus
sourdement inspiré de la devise impérialiste classique « diviser pour
régner », a d’abord percuté les ex-pays socialistes pour toucher
désormais de plus en plus, à partir de problèmes nationaux bien réels
mais dévoyés dans un sens euro-séparatiste, les pays de l’Ouest (Italie,
Espagne, France). Sauf l’un d’eux qui s’est « réunifié » et qui domine
aujourd’hui le continent...
2 – LES CAUSES : UNE POLITIQUE INAVOUABLE D’ARRACHAGE LINGUISTIQUE
Les enjeux de classes politiques, sociaux et culturels de ce démontage linguistique généralisé sont énormes.
Il
s’agit d’abord pour l’oligarchie de détruire les Etats-nations qui
composent l’UE pour installer, sous le nom d’Europe fédérale des
régions, un Empire euro-atlantique qui ne cache même plus son nom (le
mot « empire européen » est désormais utilisé couramment de Le Maire à
Strauss-Kahn). La France est particulièrement ciblée car c’est sa
Révolution qui a enclenché en Europe le « mouvement des nationalités »
fondé sur le principe anti-impérialiste du droit des nations à disposer
d’elles-mêmes. Le grand capital, la CAC 40 et le MEDEF « français »
affichent d’ailleurs cyniquement leur « besoin d’aire », c’est-à-dire
leur volonté d’étendre leur nouvel « espace vital », celui de la quête
du profit maximal, à l’échelle, quitte à liquider la France [1] et à
mettre en place ce que les oligarques appellent un « Empire ». Et pour
cela, comme l’a dit Rudolph Von Thadden, longtemps préposé par Bonn aux
affaires franco-allemandes, « pour faire l’Europe il faut un peu défaire
la France », le mot « un peu » enjolivant un processus destructif pour
la souveraineté, la démocratie, la casse généralisée du produire en
France et l’ensemble des acquis populaires.
Il s’agit ensuite, à
travers le tout-globish [2] de promouvoir, moins une langue véritable
qu’un code déculturé, le globish, qui s’affiche cyniquement comme la
langue du « management » néolibéral mondial : énormes effets néfastes en
termes d’hégémonie culturelle capitaliste car aucune langue, et moins
encore aucun code normalisé par le grand patronat, n’a jamais été
idéologiquement et politiquement neutre, la langue n’était pas seulement
un instrument de communication, mais bien une infrastructure (jusqu’ici
plurielle) de la pensée et de la production même des concepts...
Il
s’agit surtout, pour ceux que Michel Serres appelait les « collabos de
la pub et du fric », de désegmenter sauvagement, sur le plan
linguistique et à l’échelle transcontinentale, le marché de l’emploi. Si
l’anglais devient la seule langue permettant d’être « employable »,
d’une part les discriminations à l’embauche à l’encontre des
non-anglophones deviendront gigantesques (un francophone ou un
germanophone non anglicisant seraient moins bien placés en France ou en
Allemagne pour obtenir un emploi que ne le serait un « English Mother
Tongue » – anglais langue maternelle : ce qui instituerait une
préférence nationale... à l’envers !). En outre, pour chaque emploi
soumis par le patronat à l’offre et à la demande par la numérisation
tentaculaire en marche du travail (un processus complémentaire du
tout-globish, avec l’uberisation des emplois), il n’y aura plus dix,
mais 100, mais 1000 candidats en concurrence : énormes effets délétères
prévisibles sur les salaires et les protections sociales arrachées par
les luttes dans le cadre des Etats nationaux, les langues nationales
mises en extinction cessant brutalement de jouer le rôle de paliers
régulateurs entre les marchés nationaux de l’emploi, les « passages »
s’opérant jusqu’ici au moyen de l’apprentissage des langues étrangères.
Enfin,
le basculement à la langue unique continentale, voire mondiale, aurait
des effets proprement exterministes de contre-révolution
anthropologique : en effet, le propre de l’homme est que son langage
n’est pas inné et instinctif : nous ne parlons pas « le langage » (comme
feraient deux pigeons venus l’un d’Espagne, l’autre de Chine ; de si
loin qu’ils arrivent, ils se « comprendront » immédiatement sur une
place de Paris, leur « langage » étant pour l’essentiel instinctif),
mais des langues toutes liées à une culture et à une histoire parfois
millénaire. Finie alors la diversité des langues et des cultures,
facteur de diversité des écoles scientifiques, philosophiques,
artistiques, etc. Danger majeur de totalitarisme culturel
capitaliste-impérialiste par la destruction de toute forme
d’« ailleurs » linguistique, de toute recherche d’altérité conceptuelle,
de toute construction internationaliste (et non supranationaliste)
reposant, non sur l’uniformisation culturelle du monde derrière Mac
Donald, les GAFAM et Disney, mais sur le partage stimulant des
diversités. Bref, derrière le tout-anglais d’apparence si « open », un
monde monocolore inquiétant se met en place dont l’uniformité formelle
n’empêchera même pas les querelles intestines entre grands ensembles
monopolistiques. Dès lors, on ne peut que s’étonner du fait que
certains, qui se disent écologistes et défendent à juste titre la
biodiversité comme moteur indispensable à l’écosystème planétaire,
passent leur temps à promouvoir l’uniformisation linguistique et
culturelle de la planète – c’est-à-dire en fait, sous couvert d’
« internationalisation » -, l’américanisation générale des modes de vie,
des modes de penser et des modes de consommation au seul profit des
transnationales et de la marchandisation généralisée des activités
humaines, voire des humains eux-mêmes...
3 – PROPOSITIONS POUR UNE RESISTANCE LINGUISTIQUE A ASSOCIER AUX LUTTES SOCIALES
De
manière générale, il faut cesser de voir uniquement les langues comme
des compétitrices s’affrontant sur un « marché » linguistique mondial,
donc comme un simple « capital » marchand s’offrant aux individus comme
de simples marchandises. Elément constitutif de la personnalité des
nations, notamment de la nôtre, qui a largement construit son identité
sur le fait littéraire [3], socle commun et diversifié à la fois de la
Francophonie internationale et de l’ouverture de la France sur l’Europe
et le monde [4], l’Afrique, l’Amérique, l’Océanie et l’Asie, le français
doit redevenir, non plus seulement en droit mais en fait « la langue de
la République » dans le cadre d’une politique linguistique et
culturelle générale associée au rétablissement et à l’extension,
jusqu’au socialisme, au communisme et au fusionnement internationaliste
des nations, de la République souveraine, laïque et indivisible,
sociale, démocratique, populaire et centrée sur le monde du travail, de
la reconstruction du produire en France et des services publics, d’une
diplomatie française pacifique, internationaliste et anti-impérialiste
et non alignée, ouverte au dialogue avec les peuples de tous les
continents, excluant à la fois une attitude néocoloniale et paternaliste
envers l’Afrique et, symétriquement, une attitude servile de
néo-colonisé à l’égard de Berlin et de Washington.
A) Protection, développement et promotion du français
La
politique linguistique, pas plus que la politique culturelle, ne doit
être abandonnée à la « loi du marché » elle-même fortement encadrée par
les monopoles capitalistes. La loi Toubon sera renforcée et strictement
appliquée de manière que le français redevienne effectivement, sauf cas
très exceptionnel, la langue du travail, des services, des échanges, de
l’enseignement, des services publics, et a fortiori, celle de
l’administration, des institutions et des documents officiels. Tout
citoyen pourra porter plainte contre une infraction linguistique à la
loi Toubon renforcée. Ces infractions seront fortement sanctionnées sur
le plan financier, voire pénal quand elles émaneront d’acteurs publics
ou semi-publics.
Les « rappels à l’ordre » incessants de Bruxelles
et de la « justice » européenne visant à invalider la législation
linguistique française pour promouvoir le tout-anglais sous couvert de
« libre concurrence » seront catégoriquement refusés.
Les
dispositifs scélérats Fioraso, Darcos, Vidal seront abrogés et le
français redeviendra la langue de l’enseignement et de l’Université sauf
cas très exceptionnels.
Le patronat, les médias et les
publicitaires promouvant le tout-anglais subiront de lourdes amendes
abondant un fonds permanent pour la création francophone en tous
domaines (sciences, chanson, cinéma, technologies, etc.). Le travail des
commissions officielles de terminologie existantes sera
systématiquement promu et le peuple français et sa jeunesse seront
démocratiquement associés à l’évolution des usages.
Les quotas de
chanson francophone seront relevés et les subventions d’Etat ou de
collectivités publiques seront réservées aux chansons en français ou
dans les diverses langues régionales du pays. Il en ira de même pour les
films et spectacles.
Le français redeviendra la seule langue de l’armée, à l’exception bien entendu des nécessités de la traduction.
Tout
article scientifique devra d’abord paraître en français, fût-il ensuite
traduit en plusieurs langues, de manière à être compris de tout
francophone doté des compétences scientifiques requises.
La France
sortira en outre de l’UE et de l’OTAN mais, dès à présent, elle ne
tolèrera plus que les institutions européennes ou atlantiques
s’adressent à elle en anglais (y compris sous la plume d’eurocrates
français comme Moscovici), tous les textes européens devant être rédigés
dans l’ensemble des langues nationales des pays membres. Bref notre
pays devra associer la défense de sa langue à celle des autres langues
nationales d’Europe et du monde, la défense du français étant un aspect
de la défense de la pluralité linguistique mondiale contre
l’uniformisation en cours.
Le CSA fortement réformé sera tenu de
veiller enfin au respect de la langue française sur les ondes du service
public ainsi que sur les radios privées, la création en français étant
systématiquement aidée et promue.
Sur le plan éducatif, les
réformes progressistes à venir de l’Education nationale abonderont le
nombre d’heures de cours consacrées à l’étude et à la maîtrise sur tous
les plans de la langue française (vocabulaire, grammaire et orthographe,
rédaction, littérature, théâtre...) de l’école primaire à la terminale
au rebours des contre-réformes qui se sont succédé de Giscard d’Estaing à
Blanquer en passant par Jospin-Allègre, et qui n’ont cessé de diminuer
les horaires scolaires dévolus au français et aux lettres françaises.
B)
Les langues régionales seront considérées comme un patrimoine indivis
de la Nation et les partis et organisations antirépublicains prétextant
desdites langues pour fomenter l’euro-séparatisme régionaliste seront
combattus.
L’Education nationale sera dotée des moyens d’enseigner
les langues régionales dans un cadre laïque, et hors de toute
propagande séparatiste, dès lors qu’une demande significative de cet
enseignement se manifestera dans tel ou tel département.
Toutes
les prétendues « lois organiques » permettant aux collectivités
territoriales, au nom du « Pacte Girondin », de déroger à la loi
nationale, y compris sur le plan linguistique, seront abrogées. La
Charte européenne des langues régionales sera définitivement refusée.
Une
exception sera toutefois faite pour les langues nationales ou créoles
de l’outre-mer dans la mesure où ces territoires, s’ils demeurent de
plein gré dans la République française, devront faire l’objet d’un
processus complet de décolonisation et faire largement place, à côté de
l’enseignement du français, aux cultures locales.
C) Les langues
de l’immigration de travail pourront être enseignées comme LV 1 ou 2
partout où une demande suffisante se manifestera.
D)
L’enseignement de l’anglais (et non « en anglais ») et les autres
langues vivantes retrouveront dans le second degré les volumes horaires
dont les ont privés les contre-réformes austéritaires. Le plurilinguisme
sera favorisé et la France dialoguera avec tous ses voisins pour que le
plurilinguisme soit favorisé à parité dans notre pays et dans les pays
limitrophes dans une démarche impliquant la réciprocité. Le privilège
linguistique systématique conféré à l’anglais, seule langue inculquée
aux enfants à l’école primaire, voire à la maternelle, sera supprimé.
E)
Des alliances seront nouées à l’échelle européenne et mondiale entre la
Francophonie, l’Italophonie, l’Hispanophonie, la Lusophonie et les
autres langues d’origine latine ;
F) L’enseignement du chinois,
première langue parlée au monde, sera promu en France dans le cadre
d’accords de réciprocité avec la République populaire de Chine ;
G)
Les langues anciennes, latin et grec, qu’ont marginalisées, voire
exclues du second degré, les contre-réformes antihumanistes successives,
seront remises à l’honneur ; celles et ceux qui voudront les étudier
devront pouvoir le faire sérieusement, sans se limiter à une forme de
vernis culturel pseudo-humaniste.
H) Dans toutes les disciplines
d’enseignement, y compris scientifiques et techniques, sera remise à
l’honneur la maîtrise de la langue française écrite et parlée.
I)
Les recherches scientifiques et techniques menées en France, qu’elles
émanent de l’Université, du CNRS ou des entreprises, devront d’abord
être publiées et enseignées en français, un service public de la
traduction en langues étrangères étant mis en place et financé notamment
par l’argent des contraventions frappant les infracteurs à la
législation linguistique.
J) La Francophonie internationale sera
réformée dans un sens internationaliste exclusif de tout esprit de
domination néocoloniale, de tout paternalisme, et surtout, en mettant au
premier plan de son cahier des charges la promotion de la langue
française. La France proposera qu’une Académie internationale de la
Francophonie assure la mutualisation des créations et des évolutions
linguistiques de tous les pays francophones d’Afrique, d’Europe,
d’Amérique et d’Asie.
K) Des relations culturelles, économiques,
techniques et politiques dynamiques et égalitaires seront proposées aux
pays de l’Afrique francophone, au Québec, à Bruxelles et à la Wallonie, à
la Suisse romande, etc.
Des prix et des concours internationaux
en français seront créés (chanson, cinéma, théâtre, sciences,
techniques, philosophie...).
*Rédigée par Georges Gastaud et adoptée par le comité de campagne pour l’Alternative rouge et tricolore animé par Fadi Kassem.
[1] Mitterrand le sous-entendait subliminalement quand il déclarait : « la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir ».
[2]
Qu’il faut distinguer de l’anglais en tant que langue ancrée, comme
toute autre, dans une culture et une histoire nationales. Nous sommes,
non pas « contre l’anglais », ce qui ne voudrait rien dire, ni bien
évidemment contre les Anglais, mais contre le « tout-anglais ».
[3]
Cf ce manifeste hautement politique qu’écrivit le grand poète Joachim
du Bellay au XVIème siècle à l’époque où entrait en vigueur l’Ordonnance
de Villers-Cotterêts : Défense et illustration de la langue française.
[4] Le français est la langue seconde la plus enseignée au monde...
Note de P. : Il y en a vraiment ras-le-bol de l'impérialisme anglo-saxon, avec en premier lieu son infâme globish qui marginalise, étouffe, la langue FRANÇAISE tout en camouflant l'impérialisme économique capitaliste des USA, de leurs alliés serviles, avec leur arme de survie, l'OTAN, cet outil de guerre qui menace d'embraser la planète