jeudi 14 mai 2020

10 MARS 2010....LA FOULE PLEURE, VIENNE, CHANTE, ET PRIE....

.....OBSÈQUES-ADIEUX À UN IMMENSE CHANTEUR, ARTISTE "ENGAGÉ", POÈTE, HUMANISTE, UN PROCHE, UN FRÈRE POUR BEAUCOUP DE  FRANÇAIS, DE TOUS BORDS, QUI LE PLEURENT, ET NE L'OUBLIERONT JAMAIS.
JEAN FERRAT VIENT DE NOUS QUITTER...
NOUS SOMMES EN DEUIL.... 
SUR LA PETITE PLACE ARDÉCHOISE D'ENTRAYGUES, ENTRE DEUX SANGLOTS, "LA MONTAGNE", REPRISE AVEC ÉMOTION PAR CINQ MILLE POITRINES.

AMIS SOIGNANTS: POUR VOTRE HONNEUR......

Blog de Michel Dandelot

FRANCE: 28 ème RANG SUR 32 !! MAIS EN QUOI ?








Il était de bon ton parmi les "commentateurs" de télévision et beaucoup de politiques de droite et socialistes (c'est la même chose) de se pâmer devant l'exemplaire Allemagne.
Or face au coronavirus l'enthousiasme ne fut pas de mise. Certes Macron a expédié quelques malades outre-Rhin mais enfin comme l'Allemagne s'en sortait mieux que la France et que cela gênait l'Exécutif, les télés n'en firent pas des tonnes.
Pourtant il est intéressant de savoir pourquoi cette différence. Les deux pays sont dirigés par la même mouvance politique donc il y avait un loup quelque part.
La réponse n'est pas que les Allemands sont ontologiquement plus forts que nous, ni que les vertus (réelles il suffit de lire Le pays disparu. Sur les traces de la RDA de Nicolas Offenstadt ) de la RDA avaient survécu jusque là. Les deux affirmations sont aussi ridicules l'une que l'autre.
Non la réponse est que l'Allemagne est une puissance industrielle.
C'est cette puissante industrie qui lui a permis d'avoir des masques, des tests, des respirateurs etc. Réindustrialiser la France est donc aussi un enjeu de santé publique. Et pour ne pas prêter le flanc aux reproches de productivisme, rappelons que l'on peut concevoir des industries respectueuses de l'environnement quand le profit n'est pas le moteur et que l’intérêt général prime.
De plus si la France et l'Allemagne dépensent 11,2% de leur PIB pour la santé le pourcentage est trompeur puisque en fait le PIB n'est pas le même: l'Allemagne dépense donc 20% de plus que la France pour la santé. Ce qui fait que notre voisin  a 50% de lits d’hôpital en plus et le triple de lits de réanimation. La décision de supprimer des lits s'est heurtée à la pression de l'opinion populaire au niveau des Länder que les présidents n'ont pas osé affronter.
Et bien entendu l'Allemagne, ainsi armée, a donc mieux abordé la crise sanitaire que la France.
Un autre aspect structurel  qui nous a mis en situation limite c'est l'imposition à l'hôpital d'une logique capitaliste entrepreneuriale de management qui consistait à mettre la rentabilité comme axe de la politique de santé et faire des économies sur tout, introduire la concurrence, traiter l'hôpital comme un lieu dispensateur de prestations comme les autres.
Cela malgré, on l'a déjà souligné, les luttes des soignants depuis des années et particulièrement cette dernière année. Lutte qui avait le soutien de la population mais à laquelle les gouvernements des droites (UMP, PS, LREM) répondirent par le mépris et la violence d’État.
Pourtant les signes avant-coureurs des faiblesses structurelles existaient comme l'épidémie de bronchiolite l'a révélée sans que le régime macronien ne change d'un iota sa politique de casse du service public. Des dizaines d'enfants atteints furent expédiés hors de l’Île-de-France, parfois à plus de 200 km, par manque de lits et d’infirmières.
La gangrène entrepreneuriale a joué aussi dans le choix du flux contre le stock. Ainsi nous sommes-nous trouvés sans stocks de masques, par exemple, avec, pour aggraver les choses, un mensonge d'Etat délibéré sur le masque pour camoufler la pénurie qui était le résultat d'une politique qui met en avant la logique financière au détriment de la sécurité des citoyens et le bien commun. Des stocks stratégiques doivent impérativement être mis en place.
De la même façon il y a eut pénurie de médicaments (curare, morphine, anesthésiques...) puisque 80% des principes actifs contenus dans les médicaments sont fabriqués en Inde ou en Chine. Il est temps d'imposer à l'industrie pharmaceutique par la nationalisation ou tout autre moyen la priorité de santé contre la rentabilité capitaliste.
Dans cette optique de stock on peut aussi penser aux lits disponibles. Il faut des lits vides quand une épidémie éclate. Avoir des lits vides dans un hôtel est ennuyeux, dans un hôpital, c'est une nécessité.
Enfin il est grand temps de reconnaître l'utilité sociale dans la rémunération des soignants. Le salaire des infirmières arrive en queue de peloton des pays de l'OCDE : 28e rang sur 32 pays. La revalorisation des salaires et des carrières des soignants est une urgence nationale d’intérêt général. Car si l'hôpital a tenu face au coronavirus c'est grâce à une mobilisation hors norme des personnels de santé qui a impliqué de balayer les impératifs de rentabilité que Macron et les siens voulaient et veulent toujours, soyons en certains, imposer à l'hôpital public.
Un autre service public de la santé est à construire à partir de tout ce qui en a fait un des meilleurs du monde mais en brisant la logique capitaliste et bureaucratique qui l'accompagne, en développant une politique de prévention plus dynamique.

Antoine Manessis.

Pour plus d'information NBH vous propose la lecture des ouvrages d'André Grimaldi, Professeur émérite CHU, professeur d’Endocrinologie à la Pitié Salpêtrière, ancien chef du service de diabétologie. Il a publié L’Hôpital malade de la rentabilité (Edit Fayard 2009), il est coauteur du Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire publié en 2011 aux éditions Odile Jacob et publie, toujours chez Odile Jacob Santé:urgence (mai 2020).


28 ème sur 32 : c'est le rang - EN QUEUE DE PELOTON - des salaires des infirmières françaises  parmi les pays de l'OCDE. Les gens qui applaudissent et frappent sur des casseroles chaque soir pour manifester leur reconnaissance aux personnels soignants auraient été  mieux avisés de les soutenir lors de leurs mouvements revendicatifs pourtant parfaitement justifiés, leurs luttes revendicatives ont hélas souvent laissé de marbre ceux qui assistaient sans broncher au démantèlement des services publics.... Pourtant le danger que nos infirmières pressentaient n'était pas une fantaisie ou une vue de l'esprit....la preuve par la pénurie honteuse d'équipements indispensables pour affronter cette pandémie annoncée, et la gestion catastrophique qui s'en suivit et persiste encore aujourd'hui, conséquence  de la casse des services de santé par les gouvernements successifs, depuis Sarko, Hollande, et parachevés par Macron, dans l'indifférence générale. Comme si les conquêtes sociales étaient pour de nombreux Français - citoyens ? - des acquis définitifs inviolables, alors qu'il faut sans cesse les défendre contre l' appétit féroce du monde inhumain de la finance!
Conséquence: aujourd'hui, nous sommes muselés, fliqués, encadrés, infantilisés, délits d'opinion considérés comme crimes de lèse-majesté. Sans une opposition crédible pour nous soutenir, pour canaliser cette révolte sourde qui gronde, comme désarmés et abandonnés à la vindicte d'un pouvoir ultra autoritaire, - un autre mot plus vrai m'étrangle -  sans limites. Les merdias aux ordres du prince peuvent encore plagier Georges MARCHAIS: lui, au moins, aurait secoué le cocotier. Et la rue aurait résonné des cris de la colère du peuple aujourd'hui étouffée
Alors que le silence assourdissant d'une opposition honteusement absente confine un peu plus notre douleur
.

CONFINER, SURVEILLER, PUNIR, MATER......


Confiner, surveiller, punir, mater (°)
Sur une période très courte, les Français ont accepté une restriction importante de leurs libertés
par Josepha Laroche

jeudi 14 mai 2020, par Comité Valmy

Dans le Morbihan, à Belle-Île-en-Mer, la police municipale surveille les plages interdites d’accès pendant le confinement, le 16 avril 2020 © Philippe Dannic/SIPA Numéro de reportage : 00956520_000002

Confiner, surveiller, punir, mater

Sur une période très courte, les Français ont accepté
une restriction importante de leurs libertés

Le 11 mai 2020 restera dans l’histoire
comme une date nébuleuse ; celle d’un déconfinement
qui déconfinera sans déconfiner, tout en déconfinant :
comprenne qui pourra !

Seulement certains Français en bénéficieront, mais ni en tous lieux, ni en tout temps : point trop n’en faut. À cette occasion, le conseil scientifique viendra de nouveau en renfort du gouvernement. Avec force tableaux statistiques et cartes de France colorées de rouge et vert. Il légitimera ainsi une décision que les Français ont bien du mal à comprendre et a fortiori à accepter. Ce faisant, le savant continuera une fois de plus d’offrir au politique sa caution dans un exercice qui apparaît cependant de plus en plus périlleux car il engage également la responsabilité des experts(1).

Les Français en liberté conditionnelle

Le 11 mai 2020 restera dans l’histoire comme l’horizon improbable d’une liberté d’aller et venir à reconquérir. Ce que nombre de Français vivent comme une incarcération ne prendra en effet pas véritablement fin à cette date. En d’autres termes, leur levée d’écrou demeurera en grande partie limitée et indéterminée, toujours sujette à un droit de regard bureaucratique, plus tatillon que jamais. En bref, ils vont devoir apprendre à vivre sous contrôle et endurer ce que beaucoup d’entre eux vivent comme une punition.
Certes de prime abord, celle-ci ne se donne pas à voir comme telle. Bien au contraire, les pouvoirs publics la dénient. Selon ces derniers, la privation de quelques libertés fondamentales n’aurait été mise en place le 17 mars que pour le bien des citoyens, afin d’assurer leur sécurité sanitaire et pour nulle autre raison. C’est donc avec obéissance et dans la peur, que des millions d’administrés ont accepté d’être séparés les uns des autres, coupés du jour au lendemain de leur biotope social. De surcroît, c’est dans le silence qu’ils ont enduré et endurent encore d’incessantes injonctions paradoxales auxquelles ils doivent néanmoins se soumettre sous peine d’être sanctionnés. En effet, depuis le mois de janvier et jusqu’à ce jour, qu’il s’agisse de la fermeture des frontières, du port du masque, des tests de dépistage, des gestes barrières, des protocoles thérapeutiques, de la reprise du travail, du retour des enfants à l’école ou de la fréquentation des transports en commun, ils ont entendu tout et son contraire.

Les chiffres de Salomon visent à cacher
le climat politique mortifère

Les innombrables revirements des responsables politiques, tout comme les violents conflits entre experts médicaux n’ont pas manqué. Une telle situation illisible et abracadabrantesque a par conséquent rendu impossible l’adoption d’une ligne de conduite qui fût rationnelle et efficace. Surtout, ce climat mortifère sur fond de mesures liberticides, a largement accentué l’angoisse d’une population infantilisée et maintenue perpétuellement dans l’incertitude. Pendant des semaines, tests, masques, gels, lits d’hôpitaux et respirateurs ont manqué et manquent d’ailleurs encore. Rien n’explique, à ce jour, une pareille impéritie qui exige des Français toujours plus de résilience sans leur offrir pour autant de véritable contrepartie. Mais la peur au ventre, les Français ont dû affronter, vaille que vaille, cette pénurie hors-norme. Or dans le même temps, le gouvernement a cru bon de les submerger chaque soir d’un déluge de données statistiques dispensées par le directeur général de la santé publique qui, tel un greffier, dressait le bilan comptable des pertes humaines de la nation.
Finalement, qu’est-ce qui ressort de cette politique imprévoyante, brouillonne et si inefficace en termes logistiques et opérationnels que d’aucuns ont parfois parlé de gabegie pure et simple ? À l’évidence, se donne à voir un autoritarisme pesant, émaillé d’incohérences imposées avec une rare arrogance. L’attestation écrite de dérogation, pièce maîtresse du dispositif de confinement, apparaît à cet égard comme le symbole vexatoire de ce gouvernement des conduites. Tous les Français ont par exemple encore en mémoire l’histoire malheureuse de cet homme empêché de se rendre au chevet de son père mourant ou bien de cette infirmière de nuit verbalisée alors qu’elle sortait à l’aube de l’hôpital et n’avait pas indiqué une date exacte sur son document. Il faudra établir un jour la liste exhaustive de toutes ces brimades qu’on pourrait imaginer issues d’une terrible dystopie. Non pas, la réalité dépasse ici la fiction.

Notre malheur fait le bonheur des caisses de l’État

Durant le confinement, plus de 530.000 amendes ont été délivrées(2), ce qui devrait rapporter à l’État, 60 millions d’euros. Une répression qui a toutefois souvent scrupuleusement respecté la loi implicite, mais ô combien implacable, du deux poids deux mesures. Ainsi, le promeneur solitaire s’est-il vu infliger une amende parce qu’il ne détenait pas ses papiers d’identité ou qu’il avait mal rempli son attestation alors même qu’il marchait sur une plage déserte ou dans un massif montagneux sans âme qui vive. Mais dans le même temps, on notait l’absence fréquente de verbalisation dans les quartiers où le confinement n’était pourtant pas respecté par d’innombrables personnes. Un deux poids deux mesures que le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur, Mr Laurent Nunez, a lui-même recommandé et qui a si bien inspiré le préfet du Calvados.
Beaucoup de commentateurs ont souligné, à juste titre, que, dans les jours à venir, l’on ne pourra toujours pas se rendre dans un café, un restaurant, une salle de spectacle, un festival ou bien encore se promener sur une plage. Dans le même temps, les Français seront autorisés à voyager en toute promiscuité dans le métro, le tram ou le bus. En l’occurrence, c’est donc tout simplement le plaisir d’être ensemble, d’échanger, de mener des activités conviviales qui semble ainsi visé et rien d’autre ; à l’instar de cette Parisienne sommée par les forces de l’ordre d’interrompre la musique diffusée sur son balcon pour la plus grande joie de ses voisins. Tout se passe désormais comme si la destruction des liens de sociabilité s’invitait dans cet étrange programme sanitaire. On est alors en droit de s’interroger : s’agit-il avec cette curieuse orthopraxie, de transformer pour leur bien des citoyens traumatisés et apeurés – voire sidérés – en êtres dociles et obéissants ?

Quand tout cela s’arrêtera-t-il ?

On nous annonce pour les jours prochains un traçage numérique et un fichage qui serait opéré par les praticiens du secteur privé, moyennant une prime, ce que certains d’entre eux dénoncent comme attentatoire au secret médical. Les médecins généralistes sont en effet invités à collecter les données personnelles de leurs patients atteints du coronavirus, de leurs proches et des personnes avec lesquelles ils sont en contact(3). Dès lors, on voit que sous couvert de sécurité sanitaire, les pouvoirs publics assènent aujourd’hui aux Français des kyrielles de prescriptions technocratiques qui les désorientent et pourraient les conduire demain vers une certaine forme d’anomie. On doit donc légitimement s’inquiéter de ce contrôle de normalité de plus en plus oppressant – voire inquisitorial – qui entend les condamner à résipiscence.
Josepha Laroche 
(°) Note de P.  On peut ajouter infantiliser, jusqu'au ridicule. Par un gosse de riches. Le pire, peut-être.....au pays des Trois Glorieuses

EN MATIÈRE D'ENFUMAGE, L'ESCALADE MACRONIENNE CONTINUE! (°)



Donnez vos jours de congé et de RTT aux personnels soignants et applaudissez !

jeudi 14 mai 2020 par Roger Colombier

C’est la proposition de loi des députés godillots, approuvée par Muriel Pénicaud en charge du ministère du Travail par le palais de l’Élysée. La droite Sarkozy-Fillon crie au plagiat mais entérine la chose.
C’est quoi déjà la réplique dans les Tontons flingueurs : les cons ils osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît ??? (NDLR)

Sous couvert de solidarité, il serait demandé aux salariés du privé et du public de céder congés et RTT aux personnels soignants.
Mais attention, pas question que ledit personnel obtienne des jours de repos supplémentaires. Par la grâce de Macron et des gouvernements précédents, la Santé publique est notoirement en déficit chronique sur le personnel, les moyens et le budget. Les jours de congé et de RTT seraient transformés en chèque-vacances. De ce fait, pas de repos supplémentaire, l’État-patron ne met rien de sa poche. Et pour les travailleurs des entreprises publiques ou privées, qui écouteraient ce chant des sirènes, plus de temps à turbiner au boulot.
La prime exceptionnelle promise par Macron n’a toujours pas été versée. Et des tripatouillages se font jour entre un département et un autre sur sa valeur.
Les jours d’Après ressemblent bien aux jours d’Avant et toujours sur la subordination du capital. Et toujours diviser pour mieux régner.
On comprend dès lors pourquoi la police de Castaner est intervenue pour que disparaisse ce type de banderoles aux fenêtres le 1er mai 2020 (voir photo de Une.)
Donnez vos jours de congé et de RTT aux personnels soignants et applaudissez !
Et l’ignoble est atteint avec deux lois budgétaires rectificatives : l’une accordant 300 milliards d’euros pour l’aide au crédit des entreprises, l’autre de 45 milliards d’euros en compensation du temps partiel et de l’abandon des cotisations sociales des entreprises.
En revanche, aucune loi rectificative pour le budget de la Sécurité sociale afin d’engager des moyens humains et en matériel, ainsi qu’une augmentation générale des salaires dans la Santé publique.
(°) Titre de Pedrito

Dans un récent interview Annie Lacroix-Riz dit comment dans le sillage de la domination étasunienne il y a eu une véritable interprétation de l’Histoire gommant le rôle de l’Union soviétique au profit de celui des Etats-Unis en libérateur du nazisme. Il a fallu des gens, journalistes, écrivains,industrie de la presse, du cinéma pour produire jour après jour pareil tissu d’inepties et nous fabriquer d’une crédulité telle qu’il se trouve désormais y compris dans la presse communiste et dans ses lecteurs une majorité de gens capables de gober les inepties sur le “totalitarisme soviétique” et pour hurler littéralement de douleur à l’idée d’être identifié aux révolutions socialistes et à leur épopée. Voilà pourtant avec quel matériau imbécile se construit l’opinion de ceux qui se croient “libres” (note de danielle Bleitrach)
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2020/05/les-delires-du-deep-state.html
Si l’on juge le déclin d’une grande puissance à l’aune de l’insanité de ses élites, alors l’aigle déplumé va sans doute droit dans le mur. Un véritable delirium tremens semble avoir gagné DC la Folle, encore accentué par l’éboulement impérial suite à la crise pandémique.
Certes, l’intox, la propagande et la désinformation ont toujours été la marque de fabrique US et ce blog l’a suffisamment démontré. Mais ce qui nous vient d’outre-Atlantique en ce moment n’a même plus l’excuse de servir des intérêts stratégiques grandioses ; ce ne sont plus que pleurnicheries infantiles et geignements pathétiques. Jugez-en par vous-mêmes.
Marco Rubio et Bob Menendez sont deux sénateurs vrais/néo/faucons bien connus. Paniqués par le manque de “leadership” américain en ces temps coronaviriens, nos petits génies ont eu la brillante idée d’écrire une lettre ouverte. Les nombreux pays qui reçoivent l’aide médicale de Cuba pour lutter contre le Covid n’ont rien compris, ignorants qu’ils sont. L’envoi des docteurs cubains relève en réalité, Marco et Bob nous l’assurent, de “l’esclavagisme moderne” et de “la traite des êtres humains” ! D’où il est, Brzezinski doit décidément se prendre la tête à deux mains devant l’ineptie de ses successeurs…
Le courageux Washington Post a, quant à lui, choisi de mettre au jour une monstrueuse conspiration sino-russe. Tout commence il y a trois semaines, lorsqu’un tabloïd tchèque rapporte le “scoop” qu’un agent russe bardé de ricin a débarqué à Prague pour y assassiner le maire et deux autres cibles, rien que ça. Même le Moscow Times, pourtant opposant presque déclaré à Poutine, ridiculise la chose et parle de “fantaisie” : les deux pays avaient déjà fermé leurs frontières ; facilement détectable, le ricin est une signature évidente ; la ville était confinée et les mouvements surveillés ; surtout, la nouvelle ne reposait que sur une source anonyme. Bref, un canular.
Pas de quoi cependant décourager les tenaces plumitifs du Post qui ont trouvé la parade dans un article sobrement intitulé “Une menace plus durable qu’un virus“. En invité d’honneur, photo en bonne place, l’abominable Vladimirovitch des neiges. L’explication est lumineuse : l’année dernière, des drapeaux tibétains ont flotté en signe de solidarité sur les toits de la mairie de Prague. Pékin voulait donc se venger et a fait appel aux Russes. Bon sang mais c’est bien sûr, comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ?
L’occasion de rappeler le slogan éclairant de ce journal qui, c’est bien connu, lutte pour une information de qualité à l’opposé des théories du complot et autres viles fake news

ÇÀ N'EST PAS UN LABO QUI A CRÉÉ LA PANDÉMIE: C'EST L'HOMME!

L’homme a créé les conditions parfaites pour cette pandémie.

Deuxième partie
Quartiers dangereux
Des cerfs japonais errant dans une ville semi-désertique à Nara, des lynx dans un parc du León, Guanajuato, des pumas à Santiago du Chili ou des sangliers se promenant dans une Barcelone sans habitants sont quelques-unes des notes qui ont fait la une des journaux ces jours-ci et, pour le Dr Ceballos, elles sont un signe inquiétant de la proximité de la faune avec les zones urbaines, avec l’homme et ses animaux domestiques.
"En se propageant ainsi, les humains et les animaux domestiques se sont mis à proximité des animaux sauvages, ce qui présente un risque, et cela aide les maladies à briser la barrière qui existe souvent entre les espèces. Un exemple qui nous touche de près est celui des jaguars, qui sont infectés par la maladie de Carré typique des chiens, et qui meurent".
Il y a quelques jours, le New York Times rapportait que des frelons asiatiques géants (insectes endémiques du Japon) venaient d’arriver aux États-Unis, déclenchant un signal d’alarme non seulement en raison de leur présence dans un endroit où ils n’ont pas leur place, mais aussi parce qu’ils mettent en danger la population d’abeilles, très réduite en Amérique. "Chacun de ces événements modifie l’équilibre naturel et il est plus probable que de nouvelles maladies apparaissent et se répandent", explique l’universitaire.
"Cela explique pourquoi, en ce moment même, dans le nord du Mexique, il y a une très dangereuse épidémie de fièvre hémorragique qui touche les lapins domestiques et menace d’extinction les indigènes, ou qu’en Chine, on signale de plus en plus de cas d’hantavirus, une maladie infectieuse qui est passée des souris sauvages aux humains."
Gerardo Ceballos a déclaré à plusieurs reprises que cette perte accélérée d’espèces, l’altération constante des habitats et le changement climatique pourraient conduire à un effondrement de la civilisation.
"Ce n’est pas une exagération, c’est un scénario réalisable et auquel nous devrions réfléchir ; la crise du coronavirus nous y oblige. Si nous commençons à y réfléchir, nous ne savons pas si, une fois la pandémie terminée, nous parviendrons à maintenir la cohérence économique, politique et sociale du Mexique, sans parler de celle du monde. Je crains fort que le coup porté en termes financiers et en termes de vies humaines soit si fort que nous sommes sur le point de voir des mouvements de violence civile non enregistrés en 100 ans."
Cependant", déplore le professeur, "alors que nous sommes distraits par d’autres choses, des dangers progressent en arrière-plan que nous ne remarquons pas, comme une infection des grenouilles qui sont entrées aux États-Unis en raison d’un trafic illégal et qui a causé non seulement la disparition de 200 espèces de ces amphibiens, mais une diminution de jusqu’à 90 % de leurs populations, ou une maladie typique des salamandres qui a couru de l’Asie à l’Europe, qui est sur le point d’atteindre les Amériques et qui, une fois ici, ferait pratiquement disparaître les variétés endémiques mexicaines".
"Chaque fois qu’une plante ou un animal disparaît, il n’y a pas de retour en arrière, nous sommes tous touchés et les dommages sont irréversibles. À cet égard, les extinctions sont plus graves que le changement climatique, car il peut encore être inversé, une espèce qui part ne revient jamais."
Quelque chose qui se préparait déjà
Dans la presse du monde entier, c’est un cliché de qualifier la crise de Covid-19 de "cygne noir" (c’est-à-dire un événement inattendu, catastrophique et difficile à prévoir), ce qui, pour l’auteur du concept, Nassim Nicholas Taleb, est "erroné et exaspérant" car depuis quelque temps déjà, les scientifiques entrevoient une grande pandémie à court terme et exigent de prendre des précautions. "C’est un cygne blanc", corrige le professeur de l’Institut des sciences mathématiques de l’Université de New York.
Le Dr Ceballos rappelle que dès 2007, une équipe de médecins de Hong Kong a publié un article d’une page entière mettant en garde contre la présence de grands réservoirs de coronavirus de type SARS-CoV chez les chauves-souris fer à cheval, ce qui, associé à la présence de marchés humides dans toute la Chine, créait les conditions idéales pour l’émergence d’une pandémie égale ou pire que celle qu’a connue le SARS en 2003.
"Nous avions déjà pris un risque avec cette première épidémie de SARS, qui était très grave et plus meurtrière que celle-ci, bien que moins virulente et qu’elle ait réussi à être contenue, et la même chose s’est produite avec le MERS. Malheureusement, nous n’avons pas retenu notre leçon et nous sommes ici."
Il existe également un autre article intitulé Inevitable or avoidable ? -(Inévitable ou évitable ?), comme en 2007, où le Dr Philip Hunter a demandé si nous étions prêts pour la prochaine grande pandémie et a conclu : "Pendant trop longtemps, nous avons négligé de développer des stratégies pour répondre aux urgences de santé publique et les communautés sont mal équipées pour faire face à des épidémies soudaines, sans parler d’une pandémie mondiale. Que le spectre d’une pandémie dévastatrice et imminente efface ce faux sentiment de sécurité et oriente les esprits et les budgets des gouvernements et des communautés de recherche vers la prévention du prochain grand fléau."
Malgré de nombreux avertissements, rien n’a été fait et cela a suscité de sévères critiques de la part de personnalités publiques telles que Nassim Nicholas Taleb, Bill Gates, Jane Goodall ou Jared Diamond, qui reconnaissent qu’il s’agit de la première de nombreuses pandémies, une notion avec laquelle le professeur Ceballos n’est pas d’accord.
"Lorsque nous aurons trouvé un vaccin, nous pourrons reprendre notre vie du mieux que nous le pourrons, même si l’impact social et économique se fera sentir pendant des années ; j’espère que le système ne s’effondrera pas. Quand je dis que je ne suis pas d’accord, c’est parce que nous ne pouvons pas nous permettre de penser que c’est la première de nombreuses pandémies à venir. Si nous en sortons, nous devrions considérer cela comme un dernier appel ; je ne pense pas que nous ayons la capacité de sauter dans d’autres événements similaires à l’avenir."
Traduction carolita d’un article paru sur Desinformémonos le 12