lundi 7 décembre 2020

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Capture d'écran Le Parisien

Capture d'écran Le Parisien

C'est le titre dans Médiapart du 29 novembre 2020.

Alors que Gérald Darmanin était auditionné lundi à l’Assemblée nationale sur l’action des forces de l’ordre, Mediapart publie une nouvelle vidéo témoignant d’une action incompréhensible.

Six jeunes, n’ayant commis aucun délit, sont violemment interpellés par des policiers agissant en toute illégalité. L’un des agents tire deux fois, sans sommation, vers la tête du conducteur. La préfecture de police de Paris n’a pas suspendu ce policier affirmant que la justice avait conclu à la légitime défense. Ce qui est faux.

«Une voiture noire nous a coupé la route. » Des hommes en sont sortis, « j’ai vu deux armes pointées sur nous et, quelques secondes après, on a entendu les coups de feu. » Assis à l’arrière de la voiture, « j’ai baissé la tête, j’ai vu ma vie défiler car j’ai vu la vitre se briser », confie Hugo, 19 ans, l’un des passagers.

Son ami Paul, qui ce soir-là conduisait le véhicule, se souvient, lui aussi, de ces hommes armés qui lui criaient : « “Coupe le contact, coupe le contact, enculé !” J’étais terrorisé. J’ai enclenché la marche arrière, car j’ai cru qu’on allait se faire tuer. »

Cette nuit du 30 avril 2019 restera à jamais gravée dans la mémoire de Paul, d’Hugo et de quatre de leurs amis, âgés de 16 à 22 ans. À 2 heures du matin, dans le bois de Boulogne à Paris, arrêtée à un feu rouge, leur voiture est soudainement bloquée par trois véhicules. Huit hommes armés en sortent, les mettent en joue et l’un d’entre eux tire à deux reprises, visant notamment la tête de Paul. 

Contrairement à ce que craignent ces jeunes gens, ces hommes ne sont pas des voyous, mais bien des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) qui, parce qu’ils les suspectent d’un vol de sac à main, les interpellent sans le moindre signe d’identification, ni brassard ni gyrophare. Et, alors que la situation ne présente aucun danger, ils vont user de leur arme sans faire de sommation.

Aucune image de ces violences policières n’a circulé sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Et pour cause, les seuls enregistrements provenant des caméras de vidéosurveillance n’ont été transmis à Paul qu’en juin, après de nombreuses demandes, depuis mai 2019, de son avocat, Raphaël Kempf, auprès du parquet de Paris. 

Enterrées alors même qu’elles prouvent que les policiers agissent en toute illégalité et que l’un d’entre eux fait usage de son arme sans que la situation ne le justifie, ces images « démentent la version des policiers qui m’ont accusé de violence. J’ai été poursuivi pour ça et relaxé seulement en novembre dernier. Par contre, le policier qui a tiré en me visant continue de se balader avec son arme. J’ai porté plainte, mais l’enquête est plus longue le concernant », constate Paul. 

Mediapart publie la vidéo de cette violente interpellation. (...)

 

 

Journée de manifestations «pour les droits sociaux et la liberté» en France, affrontements à Paris

Ça n'empêche pas Nicolas                         Ça n'empêche pas Nicolas

 

Par JEAN LEVY

Alors que ce 5 décembre, par dizaines de milliers les Français manifestent à nouveau dans 90 villes de France leur colère sociale et contre la loi, dite de "sécurité globale",  la police, face à quelques centaines d'encagoulés, annonce en fin de journée une "trentaine d'interpellations"...La répression était plus massive à l'encontre des gilets jaunes pacifiques. Ils avaient droit à une comparution immédiate devant les tribunaux.

Combien de "casseurs", pour reprendre la formulation officielle, interpellés ces dernières années, ont-t-ils été été traduits en justice ? Combien ont été condamnés ?

Cette différence de traitement pose question.

Une certitude : la combativité populaire reprend corps avec deux mobilisations en huit jours dans un nombre croissant de villes, où le pavé retentit de la colère accumulée à l'égard de Macron et de sa politique au service des plus riches qui l'ont placé à l'Elysée. Dans ces conditions, notre commentaire postée le 28 novembre reste d'actualité :


Lors de la manifestation parisienne du 28 novembre, chacun a pu constater l'irruption de quelques centaines de Black Bloc, de noir vêtu et encagoulés qui, systématiquement s'en sont pris aux policiers, postés dans les rues adjacentes du défilé, entraînant de ceux-ci une réponse gazée. Ce qui jeta le trouble parmi la foule des manifestants pacifiques. 

Cette intrusion, devenue une composante régulière des défilés populaires, pose question. Les autorités de police se flattent de connaître jusqu'au nombre de Black Bloc prévu à tel rassemblement, et l'identité de ceux-ci. 

Et pourtant rien n'est fait pour les empêcher de troubler les manifestations.  Aucune interpellation n'est opérée. Pas un seul Black Bloc s'est vu déféré devant la justice, pas une comparution immédiate, alors que ces pratiques pleuvaient à l'égard des gilets jaunes, coupables simplement de manifester pacifiquement...!

Certes, on connaît l'entraînement de la violence, celle-ci gagnant parfois des jeunes manifestants, outrés par l'usage souvent inconsidéré de la force par les policiers, ou qui croient à la vertu révolutionnaire de s'en prendre aux établissement bancaires, au commerce de luxe, et jusqu'au mobilier urbain.

Mais ces pratiques divisent la population. Elles  font le jeu du pouvoir en affaiblissant dans l'opinion le soutien à la manifestation elle-même et aux raisons de celle-ci. Et jusqu'à la participation de nombreuses personnes aux défilés par peur d'être victimes elles-même des violences.

On mesure ainsi l'intérêt que peut présenter les Blak Bloc et leur violence calculée pour le pouvoir macronien. 

Qui ne se poserait pas des questions ?