dimanche 5 mai 2019



Manifestation du 1er mai : témoignage d'une élue communiste.

Publié le par FSC

Manifestation du 1er mai témoignage :

Hier à 14h je devais rejoindre le point fixe du PCF à l'angle du boulevard Montparnasse et rue Péguy. Arrivée sur place j'ai toute suite été gazée. Le point fixe n'a pas pu se tenir, nous avons donc avec mes camarades pris la décision de rester pour manifester.
Nous ne savions pas, à ce moment-là, que le cortège de la CGT avait été également gazé par les forces de l'ordre. Lorsque nous sommes arrivés boulevard de l'Hôpital au niveau de la Salpêtrière, j'étais avec mon Maire Jean-Claude kennedy, Philippe Beyssi Adjoint au Maire, Safia Lamraoui Co-secrétaire nationale du mouvement de la Paix et de plusieurs dirigeants de la Fédération du Val-de-Marne. Il n'y avait autour de nous aucun Black-Bloc, les manifestants avançaient tranquillement, c'est alors que nous avons abondement été gazés.
Il y a eu un dangereux mouvement de foule, les gens asphyxiaient cherchant leur respiration. J'ai perdu mes camarades, un homme m'a alors trainée jusqu'à l'entrée de l'Hôpital pour me protéger, je ne suis pas rentrée à l'intérieur. J'ai voulu quitter la manif vers Austerlitz mais les CRS ne laissaient sortir personne. J'ai donc repris le boulevard Saint-Marcel ou j'ai retrouvé quelques camarades. Nous avons alors appelé Pierre Bell Lloch, Conseiller départemental du Val-de-Marne, qui se trouvait derrière nous, afin de le rejoindre. Le cortège arrière étant également gazé, pris en étau et ne pouvant nous extraire de la manif, nous sommes entrés dans un immeuble du boulevard Saint-Marcel avec des dizaines et des dizaines de personnes en état de suffocation. Nous avons alors pris conscience que l'ensemble de la manif était nassée et entièrement gazée. Nous nous somme entassés et retrouvés coincés dans une arrière-cour, les habitants nous jetaient du sérum physiologique par les fenêtres. Pierre Bell Lloch a pu nous rejoindre, la situation à l'extérieur devenait chaotique mais nous ne souhaitions par rester dans cet endroit. Pierre et Safia sont donc ressortis pour trouver une sortie possible à la manif. Ils ont été de nouveau gazés. Plusieurs minutes plus tard, Pierre ayant trouvé une sortie, nous a appelés pour nous guider jusqu'à lui. Nous sommes sortis sur le boulevard, on n'y voyait pas à deux mètres, le sol était recouvert de verre, il y avait des blessés, les gens couraient pour fuir. Arrivés sur le point de sortie, alors que nous pensions être en relative sécurité, un groupe d'une trentaine d'hommes casqués de la BAC, matraque à la main nous a chargés sans raison, nous obligeant de nouveau à rentrer dans un jardin privé pour rejoindre une autre sortie et tenter de nous extraire définitivement de cette manifestation.
A aucun moment nous n'avons croisé de Black-Blocs ni de manifestants violents, nous avons été gazés, nassés et pourchassés par des forces de l'ordre, bras armé de Macron, déterminées à nous terroriser. J'apprends ce matin que mon camarade Jacques Leleu militant alter mondialiste avec qui j'ai fait une partie de la manif (ici en photo), a été arrêté à la Salpêtrière et se trouve actuellement toujours en garde à vue. Je n'ai jamais vécu une telle répression et je m'inquiète de cette grave dérive autoritaire dans mon pays. Je serai présente à la manifestation du 9 mai parce que personne ne m'empêchera de manifester pour la justice sociale, la démocratie, la paix et défendre, avec mes camarades, nos intérêts de classe.

Fabienne LEFEBVRE
Conseillère municipale et territoriale de Vitry-sur-Seine
Membre du Comité Exécutif National du PCF