Manifestation du 1er mai : témoignage d'une élue communiste.
Manifestation du 1er mai témoignage :
Hier à 14h je devais rejoindre le point fixe du PCF à l'angle du boulevard Montparnasse et rue Péguy. Arrivée sur place j'ai toute suite été gazée. Le point fixe n'a pas pu se tenir, nous avons donc avec mes camarades pris la décision de rester pour manifester.
Nous
ne savions pas, à ce moment-là, que le cortège de la CGT avait été
également gazé par les forces de l'ordre. Lorsque nous sommes arrivés
boulevard de l'Hôpital au niveau de la Salpêtrière, j'étais avec mon
Maire Jean-Claude kennedy, Philippe Beyssi Adjoint au Maire, Safia
Lamraoui Co-secrétaire nationale du mouvement de la Paix et de plusieurs
dirigeants de la Fédération du Val-de-Marne. Il n'y avait autour de
nous aucun Black-Bloc, les manifestants avançaient tranquillement, c'est
alors que nous avons abondement été gazés.
Il
y a eu un dangereux mouvement de foule, les gens asphyxiaient cherchant
leur respiration. J'ai perdu mes camarades, un homme m'a alors trainée
jusqu'à l'entrée de l'Hôpital pour me protéger, je ne suis pas rentrée à
l'intérieur. J'ai voulu quitter la manif vers Austerlitz mais les CRS
ne laissaient sortir personne. J'ai donc repris le boulevard
Saint-Marcel ou j'ai retrouvé quelques camarades. Nous avons alors
appelé Pierre Bell Lloch, Conseiller départemental du Val-de-Marne, qui
se trouvait derrière nous, afin de le rejoindre. Le cortège arrière
étant également gazé, pris en étau et ne pouvant nous extraire de la
manif, nous sommes entrés dans un immeuble du boulevard Saint-Marcel
avec des dizaines et des dizaines de personnes en état de suffocation.
Nous avons alors pris conscience que l'ensemble de la manif était nassée
et entièrement gazée. Nous nous somme entassés et retrouvés coincés
dans une arrière-cour, les habitants nous jetaient du sérum
physiologique par les fenêtres. Pierre Bell Lloch a pu nous rejoindre,
la situation à l'extérieur devenait chaotique mais nous ne souhaitions
par rester dans cet endroit. Pierre et Safia sont donc ressortis pour
trouver une sortie possible à la manif. Ils ont été de nouveau gazés.
Plusieurs minutes plus tard, Pierre ayant trouvé une sortie, nous a
appelés pour nous guider jusqu'à lui. Nous sommes sortis sur le
boulevard, on n'y voyait pas à deux mètres, le sol était recouvert de
verre, il y avait des blessés, les gens couraient pour fuir. Arrivés sur
le point de sortie, alors que nous pensions être en relative sécurité,
un groupe d'une trentaine d'hommes casqués de la BAC, matraque à la main
nous a chargés sans raison, nous obligeant de nouveau à rentrer dans un
jardin privé pour rejoindre une autre sortie et tenter de nous extraire
définitivement de cette manifestation.
A
aucun moment nous n'avons croisé de Black-Blocs ni de manifestants
violents, nous avons été gazés, nassés et pourchassés par des forces de
l'ordre, bras armé de Macron, déterminées à nous terroriser. J'apprends
ce matin que mon camarade Jacques Leleu militant alter mondialiste avec
qui j'ai fait une partie de la manif (ici en photo), a été arrêté à la
Salpêtrière et se trouve actuellement toujours en garde à vue. Je n'ai
jamais vécu une telle répression et je m'inquiète de cette grave dérive
autoritaire dans mon pays. Je serai présente à la manifestation du 9 mai
parce que personne ne m'empêchera de manifester pour la justice
sociale, la démocratie, la paix et défendre, avec mes camarades, nos
intérêts de classe.
Fabienne LEFEBVRE
Conseillère municipale et territoriale de Vitry-sur-Seine
Membre du Comité Exécutif National du PCF