N'en déplaise à nos amis de l'ADAC, proposer un lot de PRIETO DE LA CAL, comme l'a fait le club Cérétan "BOUS I CERERES", ce samedi 15 SEPTEMBRE, ne pouvait évidement que ravir les afiocionados al "TORO-TORO", quels que fussent les organisateurs de la corrida et aussi malgré le peu d'intérêt - c'est si peu dire- suscité par deux des trois coletudos. Mais en matière de toreros indésirables, l'ADAC elle-même ne nous a-t-elle pas largement indisposé, en nous imposant beaucoup plus que nous ne pouvons le supporter le pathétique Sérafin MARIN, qui devrait rapidement se reconvertir en subalterne, si c'est encore dans le domaine du possible?
Je n'ai, pour ma part, aucune sympathie particulière, ni pour le pastis Ricard, ni pour les CTR, les clubs taurins Ricard, plus préoccupés par le débit à flots de leur apéro pour buveurs inassouvis que de la promotion, le respect, et l'intégrité de la corrida authentique. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour refuser l'évidence de la qualité du lot de PRIETO DE LA CAL, et de cette course, comme persistaient à le faire certains membres de l'ADAC, en dénigrant du haut des andanadas tout ce que cette corrida pouvait comporter de positif. Comme si tout ce que nous a fait subir de négatif par l'ADAC depuis ces dernières années pouvait être IRRÉPROCHABLE!
L'ADAC serait parfaite? Exempte de critiques?
Un exemple: la corrida, il y a trois saisons, commencée sous la pluie puis interrompue au bout du troisième toro, alors que les places sont déjà très chères, et que nous étions trempés comme des soupes. Une course qu'il fallait remettre, sous peine de mécontenter des gens qui font des sacrifices et viennent de très loin, parfois, et surtout pas pour se faire rouler dans la farine. Les assurances ne sont pas faites pour autre chose. Et les toreros ne doivent pas imposer leurs désidératas.
Aujourd'hui, donc, ce 15 Septembre, les organisateurs ont eu le mérite de présenter un lot magnifique d'authentiques toros, que peu de dites "grandes arènes" oseraient opposer aux prétendues figuras, coupeuses d'oreilles, à des bédigues invalides, moribondes, après une demi piquette pour la forme. Avec des oreilles, par pleins paniers, mais aussi des rabos, et des indultos, cette saloperie qui puntille chaque fois un peu plus la fiesta brava, mais les mafieux se remplissent un peu plus les poches, jusqu'au jour où les "sages" ne pourront plus rien pour sauver ce qui ne le mérite pas: l'escroquerie, la magouille, la tricherie, le bidouillage, la souffrance d'animaux trop faibles et sans défenses.
Ici, donc, c'était une corrida, une vraie, pas une mascarade Casasienne.
Ce 15 Septembre, çà commence bizarrement: le premier toro, blanc et noir, fuit les piques, puis change sa stratégie, et entreprend le démontage violent de la talenquère. Entre temps, il avait épargné Marc SERRANO, qui avait trébuché et s'était étalé devant lui. Le torero arrache ensuite quelques passes quelconques, isolées, sans lier. Toreo profilé, à droite comme à gauche: le Nîmois s'est découvert, et forcément mis en danger. Il décoche une épée contraire qui touche la patte avant gauche, et paralyse l'animal. Nous n'aurons rien vu, ou presque, juste entendu le fan club qui se déchaine pour exiger un pavillon injustifié. Son second opposant est vite refusé: le piquero cite et pique malgré les clarines, il savait que le petit maestro ne voulait pas de ce changement. Mais il doit se résoudre à quitter le ruedo. Pour rentrer "HOCICÒN", ce sera mission impossible. Pendant 40 minutes, des membres du club tenteront d'attirer le récalcitrant vers le toril, mais sans succès. Sous l'oeil goguenard et vengeur de la cuadrilla de SERRANO, qui refuse même de prêter une cape, leur manière à eux de régler leurs comptes, puisque- on l'apprendra plus tard - SERRANO va devoir affronter ce réserve qu'il redoutait tellement qu'il l'avait fait écarter du lot le matin même, au moment du sorteo. Impossible de faire rentrer le toro, ni de le puntiller. Finalement, le président descend de son palco, et après moultes palabres dont on peut deviner la finalité, le Nîmois condescend à estoquer le beau jabonero, qui méritait une fin plus glorieuse.
Fin du scandaleux "entracte" de 45 minutes, entretenu par la scandaleuse équipe de SERRANO.
Bronca des aficionados.
Et c'est justement "ESCANDALO", negro et astifino, qui déboule dans le rond. Il éclate la talenquère et brise un piquet de béton; rien que çà !! Puis pousse à la première rencontre, et soulève la monture équestre. Puis se calme à la seconde et la troisième pique. SERRANO l'entreprend avec calme, un brin d'autorité, même, qui surprend. Faenita brouillonne, mais accrocheuse, quelques naturelles méritoires qui font se manifester le fan club. Puis l'animal s'éteint rapidement. Trois quarts d'épée ladeada. Cinquante sept mouchoirs s'agitent sur les étagères, et le Président, dans son immense bonté, cède aux sollicitations du fan club: oreille cadeau, imméritée, certes, mais sans doute M. FORTUNY a-t-il voulu remercier le Nîmois d'avoir mis un terme à son veto, d'avoir accepté d'estoquer enfin l'impossible récalcitrant ( Il se dit que son assesseur de gauche était contre. Mais, par diplomatie....)
Malgré une armure abimée, "ROMPEDOR", numéro 8, comme son nom le laissait prévoir, se met lui aussi dès sa sortie du toril à bousiller la talenquère. Mais il pousse peu, et s'endort contre le cheval. Charge depuis 20 mètres pour la seconde pique, et sort seul aussitôt. Troisième embestida: pour la forme. Peu de bravoure, là aussi. Javier CASTAÑO, entreprend une faena quasiment droitière - un essai à gauche, vite avorté -, mais agréable, dominatrice, le torero cite de loin et met en valeur son opposant assez noble, certes, mais qui répond aux cites avec entrain. Boca cerrada, l'animal reçoit une entière "al recibir". Oreille méritée, CASTAÑO ayant facilement surclassé ses collègues de cartel.
Puis vient le castaño - çà ne s'invente pas non plus - et astifino "quinto bueno". "AGUARDENTERO" avait-il consommé de l'aguardiente? Toujours est-il qu'il fut le clou incontesté de la tarde, grâce au au tercio de piques, notamment, orchestré, - DE FRENTE -, par Tito SANDOVAL. Quatre charges contre le groupe équestre, soulevé lors des deux premières rencontres, puis cité à 25 mètres, d'où il s'élance pour la troisième vara, et brave enfin à la quatrième rencontre. Puissant et noble, il se fait embarquer dans la muleta de Javier, dominateur, lidiador incontesté de la tarde. Puissant et noble, mais sans cette docilité débile qui caractérise les élevages de toros frelatés, issus des élevages commerciaux, pour "figuras" pipoles qui vivent de la fiesta circo qu'ils assassinent. " AGUARDENTERO" restera dangereux, imposant crainte et respect. Sans oublier admiration pour l'image sauvage et sérieuse qu'il confère à la corrida. Heureusement que ce fut CASTAÑO que le sort désigna pour affronter un tel animal. Qui nous régala grâce sa technique, sa domination, son sens de la lidia. Du pur bonheur pour l'aficion. Javier qui s'engagea sans tricher pour une entière honorable, récompensée d'une oreille, fort justifiée, celle-ci. Et qui assurait la sortie "a hombros". Mouchoir bleu, enfin, vuelta d'honneur pour la dépouille du PRIETO DE LA CAL, contestée par deux ou trois membres de l'ADAC. Quel dommage, de négativiser à ce point, parce qu'on est pas impliqué soi même dans ce qui pourtant est méritoire et plaisant pour l'aficionado!
Que dire enfin de Serafin MARIN, et de sa pitoyable "prestation", si tant est que l'on peut désigner comme prestation une telle pantalonnade? Que dire, qui n'a pas été dit et redit, déploré, et redéploré? Ce type est une plaie pour la corrida, avec tout le respect que l'on doit avoir pour des gens qui imposent le respect, celui-ci se moque de nous, du public, de sa profession, du palco, de la corrida. Ni engagement, ni sérieux, aucun sens de la lidia, pas de pundonor, incompétence absolue. Passe son temps à tourner le dos au piquero qui carioque consciencieusement ses toros, délègue ses tâches à des peones aussi médiocres que leur chef, il donne de la corrida, de lui, et de son toreo, une image méprisable, faisant des torchonnades en reculant sans cesse, capitulant à chaque fois qu'il nous est imposé dans les ruedos sans jamais tenter de saisir sa chance de toréer. Au premier de ses opposants, comme au second, un beau colorado, carioqué de manière crapuleuse, - tant pis pour la pléonasme, puisque la carioca est une crapulerie exigée par le MATADOR-, on se demande bien pourquoi cet individu est sollicité pour apparaître dans une arène, et pourquoi il est payé, puisqu'il n'assure absolument rien de bon. Le magnifique sixième qu'il n'a pas voulu voir méritait d'être confronté à un vrai lidiador, à un belluaire macho qui s'accroche, ou simplement à un torero doté du pundonor de la toreria. Quatre rencontres pour ce toro d'exception, dont deux carioquées, et un incapable pour s'arrimer et le mettre un peu plus en valeur.
NADA!
MARIN a tout gâché, il a gâché ce toro magnifique, il s'est moqué de nous, public, du palco, de l'éleveur. Pitoyable! Pathétique! N'est-ce pas, Yves TORREDEMER? Par son attitude, il ne mérite plus de figurer sur un cartel quelconque. Mais les organisateurs pourront-ils s'en souvenir? Et comment s'étonner de l'état lamentable de l'aficion en CATALOGNE du SUD?
En conclusion: tarde de toros passionnante, pleine d'intérêt, lot de cornus magnifique, bien qu'irrégulier, les trois derniers exemplaires supérieurs. Vingt charges au cheval, avec plus ou moins de succès, peu de bravoure, certes, mais le poder. Et tous morts bouche fermée. A revoir: CASTAÑO, son envie de toréer, de briller, de se confier, et de plaire, sans toréer la galerie. A souligner aussi la régularité impressionnante de David ADALID, appelé à saluer dans toutes les arènes où il officie en banderillero émérite, et CÉRET n'a pas dérogé à ce succès .
Point noir: un quart d'arène, pour tant d'énergie, et d'aficion déployées. Et pour une si belle présentation de toros authentiques. Mais où étaient donc passés les quelques dizaines de Catalans du Sud, qui firent illusion, en juillet dernier, pour la feria de CÉRET, en scandant :" CATALUNYA, ES TAURINA"?
¿Donde se encuentraba la CATALUNYA TAURINA?
¡ Ay: que pena!