| La conférence de presse de Hollande: le coup d’Etat permanent avec un pouvoir décrédibiliséDanielle Bleitrach : histoireetsociete | 
En
 écoutant la conférence de presse de François Hollande, deux choses 
m'ont frappée premièrement le fait qu'un individu peut venir dire au 
Français qu'il réoriente toute sa politique à l'inverse du programme sur
 lequel il a été élu il y a peu et qu'il puisse le faire sans la moindre
 consultation préalable. La seconde est que le caractère monarchique est
 d'autant plus frappant que l'individu en question flotte visiblement 
dans les habits et le cérémonial inauguré par De Gaulle et que la 
dynastie de maitres du palais qui a succédé au fondateur-commandeur ait 
témoigné de  la même incapacité et que nous soyons là devant l'ultime 
métamorphose. Le prédécesseur était un capricieux égotiste. Lui est une 
souche, quelqu'un de  terrorisé par l'entourage patronal qui lui a fait 
entrevoir le gouffre de son hostilité. 
IL DIT "JE VEUX" POUR MIEUX VENIR NOUS EXPOSER SA REDDITION.
En contemplant la conférence présidentielle, cet homme venu présenter un complet revirement de la politique sur laquelle il a été élu, non pas aux représentants du peuple, mais à la presse, sensée faire l'opinion donc la représenter à l'exclusion de toute autre consultation démocratique, deux remarques se sont imposées. D'abord la permanence de ce coup d'Etat selon des modalités passées dans les moeurs mais qui n'en sont pas moins révoltantes. Ensuite le fait que l'homme que j'avais devant moi flottait dans cet apparat, dans ce cérémonial, dans la présidence telle que l'avait imposé De Gaulle pour affaiblir l'intervention populaire que représentait alors le PCF. Nous étions au bout d'une course dans laquelle s'étaient accentués d'homme en homme les vices d'un système conçu pour verrouiller les rapports de classe pour aboutir à ce président soliveau dénué de la moindre crédibilité qui venait à son tour en rajouter sur le fondamental: le rapport CAPITAL/TRAVAIL.
IL DIT "JE VEUX" POUR MIEUX VENIR NOUS EXPOSER SA REDDITION.
En contemplant la conférence présidentielle, cet homme venu présenter un complet revirement de la politique sur laquelle il a été élu, non pas aux représentants du peuple, mais à la presse, sensée faire l'opinion donc la représenter à l'exclusion de toute autre consultation démocratique, deux remarques se sont imposées. D'abord la permanence de ce coup d'Etat selon des modalités passées dans les moeurs mais qui n'en sont pas moins révoltantes. Ensuite le fait que l'homme que j'avais devant moi flottait dans cet apparat, dans ce cérémonial, dans la présidence telle que l'avait imposé De Gaulle pour affaiblir l'intervention populaire que représentait alors le PCF. Nous étions au bout d'une course dans laquelle s'étaient accentués d'homme en homme les vices d'un système conçu pour verrouiller les rapports de classe pour aboutir à ce président soliveau dénué de la moindre crédibilité qui venait à son tour en rajouter sur le fondamental: le rapport CAPITAL/TRAVAIL.
Le
 temps est venu de régler le principal problème de la France, la 
production dit-il. On croit rêver parce qu'on confie les clés de la ré-industralisation à ceux qui n'ont cessé de détruire notre industrie, 
 on ne cherche pas à réduire les coûts financiers qui pèsent sur 
l'entreprise plus encore que les charges sociales: Non!  On poursuit dans
 la caricature de l'impuissance du début de cette présidence avec les 
agitations dérisoires d'un ministre de l'investissement productif. Et le
 choeur de célébrer la fin des "tabous" c'est-à dire en clair, le 
retournement complet de la politique sur laquelle il a été élu, et opérer
 ce revirement sans la moindre consultation démocratique des 
représentants du peuple. Il est question d'une action sur «l'offre», 
via notamment la fin des cotisations familiales «pour les entreprises et
 les travailleurs indépendants» d'ici 2017.  La décentralisation devrait
 aussi connaître une nouvelle étape ambitieuse sur le fond visant à 
rapprocher la France des landers allemands, tandis que les économies 
budgétaires seront évaluées par un Conseil stratégique lié directement 
au Président.
L'appel à la mobilisation patronale par les cadeaux est un voeux pieux 
hors compétence de ce politique, en revanche la pression sur la demande 
est bien réelle. On mesure mal la déflagration annoncée, exonérer le 
patronat non seulement de charge mais de sa part dans les protections 
sociales des salariés est un chemin dont on ouvre la voie pour à la fois
 envisager un démantèlement des dites protections par absence de moyens 
mais par un pression accrue sur le travail par la fiscalité pour 
compenser les cadeaux au capital. Il s'agit à la fois d'une 
redistribution en faveur du capital et une modification considérable du 
modèle français qui reprend et amplifie l'action de Sarkozy.
A
 partir du moment où le monarque n'est plus de droit divin, la base du 
contrat social ne peut être garantie que par le principe du droit à 
l'insurrection. La seule chose que l'on peut déduire de cette éclatante 
manifestation des vices de notre Constitution est que l'homme agit ainsi
 dans le mépris, non pas parce qu'il est fort, mais parce que sa faiblesse
 n'a cessé d'apparaître depuis son élection, elle nous prépare des temps 
incertains.  Le danger est qu'un pouvoir aussi déconsidéré et aussi 
fragile engendre de la part du capital un choix plus autoritaire et que 
ce dernier renforcé par tous les abandons et dans le même temps sans 
personnel politique représentant un quelconque intérêt général et 
incapable d'assumer une telle politique apporte son soutien à un pouvoir
 plus répressif . 
Danielle Bleitrach
 
