mercredi 21 décembre 2022

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

capture d'écran

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En tout cas, il semble qu'ils ne passeront pas les fêtes de fin d'année ensemble.

Adrien Quatennens, ex-numéro 2 de Lfi, dégringolé en fond de cale, député condamné pour violences conjugales, radié temporairement du groupe Lfi pour 4 mois à cause de cela, a déclaré urbi et orbi qu'il reviendra à l'Assemblée nationale après le 1er janvier 2023. Ben oui,  dans un mouvement qui se dit pour la cause féministe, ça peut faire désordre. Non?

Autre chienlit, la désignation gazeuse de la nouvelle équipe directionnelle de Lfi, surtout avec Manuel Bombard, intronisé comme numéro 1bis de Jean-Luc Mélenchon. Dire que ça ne rue pas dans les brancards serait mentir. Et cerise dans le gazeux, Jl Mélenchon en remet une couche en tant que tribun suprême de Lfi. Car sans lui, c'est le chaos!

Pendant ce temps, depuis l'Elysée et le siège du Medef -peut-être une redondance?-, on s'amuse comme des fous à entreprendre contre-réforme sur contre-réforme contre les droits sociaux conquis.

Mais dans le genre gazeux, pardon gazier, il ne faut désespérer de rien. L'émir du Qatar met en garde contre les sanctions prises à l'encontre de sa monarchie intégriste par le Parlement européen. Mince, plus de gaz qatari ni d'achat de rafales à la France? Et le Psg, alors? Dis Manu, depuis le porte-avions Charles de Gaulle, fais quelque chose pour le Psg!

Les “pitres” de la “dissidence et le KO debout du négationnisme au quotidien (2)

En matière de propagande, chaque jour on croit avoir atteint le fond… Il n’en est rien, ce genre d’individu arrive toujours à nous surprendre. et ce n’est même pas par l’enflure de ce qu’il dit mais par l’audience que lui et les Glucksman ont acquise et d’abord chez les communistes, comment et pourquoi on n’ y échappe pas. Tout a commencé par les boat peoples ou la manière de transformer l’immense victoire du peuple vietnamien en ode à la collaboration, les collaborateurs abandonnés par les Etats-Unis dans leur débâcle devenus les victimes du communisme si l’on en croyait ce choeur de pleureuses baptisés nouveaux philosophes. Comment ils ont utilisé Sartre devenu gâteux en faisant récupérer par de pseudos maoïstes comme Serge july la feuille de chou qu’était libération. Une seule constante l’anticommunisme qui peu à peu ira jusqu’à assurer la promotion d’anciens nazis, parce que jamais on ne lésine sur tout ce qui peut actualiser la croisade anticommuniste… Et nous voilà condamnés à parodier sans cesse la deuxième guerre mondiale, en substituant des faits à d’autres, en changeant les protagonistes, leur place réelle, avec la participation enthousiaste de ceux qui ont mis la main sur le PCF, ce qui est tout de même inattendu . Contemplons le niveau stupéfiant de ces gens-là et leur audience, qui ne peut pas s’expliquer par leurs qualités personnelles, mais bien par la puissance de ceux qui leur assurent une sorte de monopole idéologique .. L’idéologie dominante étant toujours celle de la classe dominante comme disait Marx… Celle-ci en dit beaucoup sur l’épuisement de la dite classe …
Peut être une capture d’écran de Twitter de 1 personne et texte qui dit ’Bernard-Henri Lévy @BHL Je ne suis pas fan de foot et ai la tête en #Ukraine. Mais je trouve belle l'image de #Maco réconfortant #Mbappe. L'un, thaumaturge, président des défaits et des tombés. L'autre, jeune héros plongé dans la colère d'Achille. Elle est romanesque, cette défaite pleine de panache 11:19 AM 19 déc. 2022’

Comment ce pompeux cornichon qui a les accents de monsieur Prudhomme, ce bourgeois conformiste et sentencieux avec ses références de cuistre s’obstine, c’est là la nouveauté, à faire croire qu’il est un “dissident”. Comment l’idéologie dominante peut-elle proclamer que ses défenseurs sont les Sakarov d’un régime communiste sanglant, qu’ils sont poursuivis par Staline mort en 1953. Comment peuvent-il, depuis trente ans nous présenter leurs semblables toujours comme eux fuyant l’oppression communiste. D’abord parce que BHL et les siens n’oublient jamais après avoir brossé le contexte de leur solitude, ce qui les distingue du vain peuple, de s’en rapprocher en vantant le grand combat humanitaire du jour (en l’occurrence l’Ukraine), l’obsession qui le hante dans la solitude de son génie. Ce “dissident” qui risque sa vie dans tous les studios où l’on recrée l’ambiance du front, traqué par un pouvoir impitoyable, ne perd jamais l’occasion de cirer les pompes de Macron. Tous les président de droite, de gauche, peu importe BHL et ses pareils sont au-dessus de ça, y ont eu droit quelle que soit la cause. Dans l’ illustration de cet article, il présente à Hollande, l’ennemi de la finance, le maire de Kiev qui lui en est le fantoche, un boxeur un peu demeuré qui sait seulement où sont ses intérêts et entretient ses réseaux d’oligarque, avec l’oligarque type, Porochenko, le roi du chocolat celui qui avait pris les biens immobiliers de Sebastopol à la tête d’une bande de voyous, ils l’ont tous fait… il présente ces martyres de la démocratie à Hollande… qui, avec Merckel, feront semblant de cautionner les accords de Minsk. Une forfaiture. Ce n’est pas le seul exploit de Hollande non seulement, il nous a mis en guerre comme Sarkozy derrière les Etats unis, mais il a coulé notre industrie nucléaire tout comme son prédecesseur déjà cité. Il parait que, comme le disait martine Aubry, quand il a quitté Solferino, l’ex siège du PS, même les toilettes étaient bouchées. L’Elysée était dans le même état et il nous a laissé Macron… Et Bernard Henry levy pour chanter la manière dont les waters débordaient avec une odeur de putréfaction du sang versé.

C’est le mode d’être de ce genre d’invidu, passer pour un dissident alors même qu’ils ont tous les médias, toutes les forces politiques qui disent la même chose que vous… Il est grotesque? pas seulement il est désormais le modèle de l’intellectuel français puisque tous les “intellectuels”, tous les “journalistes”, tous les politiciens fonctionnent désormais de la même manière, ils vous obligent à leur ressembler. et hurlent de douleur et d’indignation si vous osez surseoir à ce consensus vertueux. Tandis qu’ils paraissent chercher la pierre philosophale des droits de l’homme, dans leur sillage c’est la guerre, les tortures, et les réfugiés… L’extraordinaire est que les communistes, l’Humanité font désormais partie du choeur… C’est ça la grande transmutation-mutation. Si vous n’êtes pas comme eux vous êtes réprouvé, interdit, censuré et d’abord dans l’Humanité, dans la presse jadis communiste. Il ne manquera pas un bouton de guètre aux forces de l’OTAN.

Dans un précédent article j’ai décidé de m’interroger: comment en sommes-nous arrivés à un tel négationnisme,celui en gros qui ne cesse de rejouer la seconde guerre mondiale pour en tronquer les protagonistes, les événements et les conséquences sur aujourd’hui y compris ? Un négationnisme pour faire court qui ose l’identification nazisme-communisme ou Hitler et Staline deux équivalents ? Et désormais comme on le voit en Ukraine et d’autres lieux, les mêmes en arrivent à soutenir les nazis contre les soviétiques, pas les Ukrainiens contre les Russes, non il faut soutenir les petits protégés de la CIA, ceux qui réhabilitent les anciens nazis pour justifier leur russophobie, il faut remplir la mission de l’OTAN ? En Ukraine, il ne s’agit pas de Poutine, avec lequel je ne me sens pas d’affinités mais qui est nettement moins délirant que la propagande que nous devons subir à son propos et une propagande qui est également appliqué à XI, ces chefs d’Etat seraient des pervers malades de pouvoir, atteint d’un mal incurable. Il s’agit de voir que derrière ces mobilisations périodiques contre un nouvel Hitler et désormais un autre Staline, ce qui est justifié c’est non seulement la guerre, des conflits créés de toute pièce et qui s’éternisent puisqu’on les alimente, des réfugiés qui sont les boucs émissaires de l’extrême-droite, la torture, les sanctions, les blocus infligés à des communistes et justifiés par le seul fait qu’ils seraient “staliniens”. Ces communistes là, ceux d’Ukraine, par exemple non seulement les communistes new look qui tiennent le PCF, non seulement le parti communiste les accable, hurle avec les loups, mais ils entretient le consensus sur le fait qu’ils méritent d’être emprisonnés torturés. Je n’exagère pas, c’est un argument entendu il y a peu et dans la bouche de communistes à propos du discours du communiste ukrainien Simonenko et de son intervention à la réunion des partis communistes à la Havane. Il faut agir ainsi dans le mépris des militants communistes que l’on traite en éternels mineurs en interdisant qu’ils sachent ce que pensent d’autres communistes et l’on va jusqu’à taire les quelques actes internationalistes accomplis.

Il faut qu’il y ait un consensus total avec la propagande dont ces pitres ce sont fait les chantres, une gauche compatible avec la politique du capital financier et des marchands d’armes. cet art de vous inviter à jouer y compris à la roulette russe que l’on confond avec le savoir est une “marque de l’époque : non seulement vous posez le problème d’une manière qui empêche de le résoudre, qui interdit toute intrvention citoyenne mais vous le faites pour avoir l’air intelligent dans les diners en ville.. et des institutions entières type sciences po sont destinées à s’y conformer… pour former une élite…

the Economist 
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Qui va gagner ? Et le conflit en Ukraine rend-il plus ou moins probable une invasion chinoise de Taiwan ? Découvrez-le avec 50 % de réduction

Parce que cette caricature de connaissance s’accompagne de cette conviction étrange désormais répandue au sein du PCF comme de toute “la gauche” qui veut qu’un régime qui emprisonne et torture les communistes, ou celui des Etats-Unis qui inflige le blocus à Cuba, détruit des pays entiers, crée des millions de réfugiés, soient beaucoup plus démocratiques et défendables que la Chine communiste ou le Venezuela. Nous en sommes-là… Comment s’étonner alors si, de dérive en dérive, les députés français unanimes votent pour l’invraisemblable résolution 390 d’appui inconditionnel à l’oTAN et au régime très démocratique de Zelensky? Et que ce genre de vote soit considéré comme tellement normal que ceux qui ont fait ce choix là ne considèrent pas avoir en s’en expliquer. D’une part ils n’ont rien à dire et de l’autre ce vote là est devenu d’une telle évidence que voudriez vous faire d’autre que voter comme les autres ? … Il y a ce vote et tout ce qui a précédé, l’ignorance de la forfaiture du gouvernement français en l’occurrence l’aveu de Hollande et de madame Merckel qu’ils n’avaient jamais cherché à faire appliquer les accords de Minsk dont ils étaient pourtant les garants… L’impossibilit à partir de là de négocier par vois diplomatique, ce qui en clair aboutit au constat que seul le terrain peut trancher, le drame permanent de la guerre devenu la seule issue et ça va durer puisque d’affrontement par la volonté de l’oTAN, de l’UE c’est devenu un abcès de fixation comme ailleurs avec ses temps morts et ses cadavres … Et ce genre de révélation ne soulève pas le moindre intérêt chez les députés communistes, pas la moindre interpellation, pas la moindre réserve à se féliciter de l’entrée dans la danse de la Finlande, de la Suède quitte en sous main à vendre le kurde à Erdogan, ce même Kurde avec lequel on ne cesse de se faire prendre en photo sur le champ de bataille. En revanche, quand l’Humanité fait sa une sur une bande de jeunes Chinois qui agitent une feuille blanche parce qu’ils en ont assez des mesures préventives, une poignée dont on espère qu’ils seront aptes à créer des troubles durables, là ça devient intéressant et on les soutient en rejoignant Glucksman…

La meilleure marque de l’insupportable dérive est bien que justement tout cela ne pose plus problème aux communistes eux-mêmes… Après avoir cautionné Hitler et Staline même combat, voici qu’en collant aux campagnes de Glucksman et BHL, le choeur de l’invraisemblable consensus affirme que Xi est pire que Staline, c’est lui qui veut la guerre, comme tous les communistes et le secteur international, le sénat, approuve en murmurant “sauf nous communistes français, puisqu’on est d’accord avec vous noble défenseur des libertés!”…

Les suivre a été un long parcours, parcouru avec tenacité, obstination, pour cela il a fallu se montrer sévères, disons critiques comme l’Humanité et ses “intellectuels” triés sur le volet, l’ont été contre Cuba qui se débattait en 1994, impitoyables contre les communistes russes qui n’avaient plus de séjours sur la mer noire à offrir aux dirigeants, à la même époque, certains d’entre eux étaient abattus dans la douma et toujours ce secteur international, des dirigeants mutants se taisaient en marquant la distance, comme ils le faisaient avec les socialistes yougoslaves… tous ceux qui subissaient une contre révolution, trahir tous ceux qui étaient emprisonnés, torturés,faire silence. En revanche, désormais quand un parti communiste s’oppose à un gouvernement conservateur mais qui a manifesté de l’indépendance face aux USA et chez qui ces mêmes USA suscitent des troubles, alors là c’est le soutien absolu, les conférences de solidarité… On retrouve les joies de la fraternisation… Et cela dure depuis une trentaine d’années…

Disons que cette attitude des communistes est née de la dérive eurocommuniste et elle a été entretenue par une limitation de l’horizon du PCF à des tractations électorales – que l’on accompagne volontiers de délires sur le communisme déjà là avec l’exemple de la sécurité sociale (en oubliant qu’elle avait été fondée quand l’Union soviétique l’avait emporté sur le nazisme et dans un temps où le prestige de l’URSS et de Staline imposait au capitalisme un peu de respect). Ces tractations électorales, ce primat des élus et leur droit à faire à peu près n’importe quoi est en fait une soumission totale à la “gauche”. qui faute de l’ancrage de classe que les communistes représentaient est en pleine débâcle idéologique, et est réduite à la portion congrue. On en est au stade ou même le conformisme avec les campagnes de BHL ou de Glucksman, les reniements de classe, n’assurent plus à la gauche unie que moins du quart des votes, c’est la chute avec des tentatives de recomposition européennes, mais plus la peau de chagrin se retrécit plus l’urgence opportuniste parait à l’ordre du jour. Et les plateaux de télévision sont plus que jamais le lieu où l’on rétend refléter l’opinion publique qui elle s’abstient ou dérive. Et c’est donc à l’orientation atlantiste de cette gauche qu’il faut se référer pour comprendre l’attitude actuelle du PCF qui n’a plus réellement de politique autonome et qui se retrouve enchaîné à des pitres comme Bernard henry Levy.

Cet atlantisme du Parti socialiste vient de loin, mais il a pris une sorte d’urgence avec l’élection de Mitterrand et son pacte d’avoir à réduire le PCF. Mais même si Mitterrand a toujours été d’un anticommunisme féroce il n’a pas eu besoin de faire ses offres de service pour déclancher la stratégie impérialiste qui a partout, en Europe, mais dans le monde fait élire des forces conservatrices pour empêcher les communistes d’accéder au pouvoir ou même quand il était difficile d’empêcher l’alternance avec participation communiste, cela se traduisait par le déchaînement de campagnes anticommunistes, une véritable tempête dans laquelle le parti communiste en question était sommé de renoncer à tous liens avec ce qui était défini comme le stalinisme et que certains “intellectuels” venaient commenter avec délices et sans craindre de bafouer la vérité historique. Dans le même temps ce pilonnage sur le totalitarisme communiste s’accompagnait d’une exaltation temporaire de la gauche non communiste dont il fallait faire oublier toutes les trahisons, le vote des guerres, les expéditions coloniales, les compromissions avec le patronat, d’une occultation des enjeux réels au profit du fait divers du “sociétal”, lui-même sacrifié, caricaturé… Il fallait alors inventer une nouvelle gauche, parfois des transfuges du PCF venus crier vive la crise, Cuba si, castro no, et autres discours devenus hégémoniques… Les révolutions étaient de dangereuses et sinistres aventures et de Staline on remontait à Robespierre, le feminisme c’était Olympe de Gouges, la royaliste ou Charlotte Corday puis on a tenté firectement Marie Antoinette. Les juifs n’avaient pas été réprimées par Hitler et ses collaborateurs mais par les communistes, Staline encore lui… On a inventé les dossiers, mais nous verrons tout cela… Trente ans où l’on a dit amen aux pires errances, ou l’on n’a plus formé les militants et où aujourd’hui on se dit que le courant est trop dur à remonter. Tous les opportunismes sont ainsi sollicités, depuis les conformismes bourgeois méprisant le vain peuple jusqu’à la volonté de survie de celui qui en mendiant espère tirer quelques miettes des puissants, en passant par ceux qui se disent réalistes en prenant acte du résultat de trente ans de soumission. C’est la gauche tout entière qui est dans cet état-là.

Le PCF est désormais passé à ce moule là, des générations entières, sont issues de ce hachoir et il faut bien voir que tout a été utilisé pour empêcher tout ce qui allait a contrario de cette politique du chien crevé au fil de l’eau. Il est possible même probable que certains dirigeants aient été achetés mais la vague d’un tel unanimisme a été si forte qu’elle emportait les hésitants sans qu’il soit necessaire de distraire la moindre obole et le PCF tel qu’il est aujourd’hui est né de tout cela. Le seulmiracle est qu’il ne soit pas tout à fait ça et qu’il y ait un fou-rire général devant les pitreries d’un BHL, sans mesurer qu’ils ont les mêmes à leur côté. Le miracle c’est qu’il y ait un retour vers l’entreprise, la défense du nucléaire, de la formation d’ingénieurs et de gens compétents avec de bons salaires… tandis qu’ils continuent leurs pitreries…

C’est pourquoi il est utile de remonter le courant, de voir comment aucun détails n’a été négligé pour qu’il en soit ainsi et comment y compris la victoire sur les armées nazies a pu être complètement manipulée pour aujourd’hui aboutir à cet accompagnement de l’OTAN. Comment nous pouvons à la fois rire des pitreries de BHL et nous y conformer, aux côtés de marionnettes qu’il nous lance périodiquement comme des marques de savonnettes ? Des pitres ukrainiens corrompus que la propagande transforme en homme de l’année, en utilisant les mêmes trucs que pour Ben Laden de jadis, les insurgés de Libye, Al qaida en fait, le commandant Massoud, et tous les faux opprimés qu’ils drainent derrière eux avec les financements de la NED… Bernard henry levy apparaitra partout et toujours comme sur le front, y compris quand le tournage a lieu en studio avec quelques sacs de sable pour l’authenticité. Ces héros là ont pu faire de la russophobie la plus raciste, la plus démente leur profession de foi alors qu’elle s’exerce non seulement contre un pays la Russie mais contre une partie de leurs concitoyens et cela devient la preuve de leur démocratie. Il faudrait tous les suivre non seulement jusqu’à la mort du dernier ukrainien mais jusqu’à la fin de l’humanité. Se conduire partout comme le supporter le plus chauvin d’un club de foot et prétendre en même temps que l’on veut la paix. Le proclamer à la une de l‘Humanité… Comment ceux qui parmi les intellectuels ne se plient pas à ces contorsions sont considérés comme des quasi fascistes ou pire encore des “communistes staliniens”, ceux que l’on peut emprisonner, torturer, infliger des blocus, ridiculiser ils l’ont bien mérité et il faut les faire taire.

Oui comment en sommes nous arrivés là ? Et allons nous y rester longtemps ? Parce que la question est bien comment et pourquoi ce pompeux cornichon qui a les accents de monsieur Prudhomme, ce bourgeois conformiste et sentencieux avec ses références de cuistre s’obstine, c’est là la nouveauté, à faire croire qu’il est un “dissident” , le Sakarov d’un régime communiste sanglant, poursuivi par Staline mort en 1953. Pourquoi son conformisme a-t-il besoin de se prétendre de gauche, de recréer à chaque moment l’hypothèse de la menace communiste tout en prétendant s’approprier l’égalité, la liberté et la fraternité ? Parce que depuis tant d’années ils n’ont toujours pas trouvé le moyen de rendre leur réalité défendable et faire du capitalisme un projet majoritaire, une perspective alors ils sont obligés de rejouer sans cesse les belles heures de la fin de l’URSS… et de transformer les communistes en figurants en train de repasser sous leurs fourches caudines.. mais plus personne ne sait ce que sont les dites fourches caudines, beaucoup de gens dans le monde comme chez nous ont pris l’habitude de penser et d’agir en fonction de leurs intérêts réels et pas de cette comédie… Ils sont paumés et ils rejouent pour se rassurer de vieilles recettes éprouvées… Alors qu’il est question déjà de tout autre chose… et qu’une espèce de gravité est à l’ordre du jour :

João Pereira de Araújo, Taquari District, Rio Branco, Brazil, March 2015. From the series Drowning World © Gideon Mendel – Courtesy The Photographers’ Gallery
danielle Bleitrach

jeudi 8 décembre 2022

Après le vote indigne à l’Assemblée nationale, plus que jamais agir pour la paix et réussir le 17 décembre

mardi 6 décembre 2022 par ANC

Le vote incroyable du 30 novembre [1] est un signe sans précédent envoyé à la société française et au-delà à l’ensemble du monde. Passons sur le vote du camp d’en face (LR et macronistes) rejoint allégrement par EELV et le PS ce qui n’est pas une surprise en particulier pour ce dernier à l’origine de tant de guerres depuis son existence. Passons aussi sur l’abstention du RN, sans surprise elle aussi pour des raisons diamétralement opposées aux nôtres, le soutien à tout ce qui ressemble à du nationalisme n’étant pas la moindre.

Mais le vote des groupes LFI (abstention) et PCF (POUR !), du point de vue de celles et ceux qui veulent changer la société, doit être combattu avec la plus grande vigueur.

  • Comment voter un texte qui, sous prétexte de soutien au peuple ukrainien, est de fait un soutien à son gouvernement néo-nazi et oligarchique, présente Poutine comme seul responsable de la guerre actuelle (recours à la guerre que l’ANC a condamné dès son déclenchement) et franchit des pas inconcevables dans l’escalade belliqueuse ?
  • Comment voter un texte de soutien à l’OTAN cette alliance guerrière qui devrait être dissoute, car sans sa dissolution la paix sera toujours menacée ?
  • Comment voter un texte qui se réjouit que de nouveaux pays rejoignent le camp de la guerre sous la houlette du gouvernement étatsunien ?
  • Comment voter un texte qui salue le budget de l’UE de soutien à la guerre et se réjouit de l’attribution de 1,2 milliards par an pour aider l’Ukraine y compris sur le plan militaire ? Surtout dans un pays qui vient de voter une augmentation du budget de la guerre de 27% pour atteindre, de l’aveu même du gouvernement « un niveau historique » en 2023 ?
  • Comment voter enfin un texte qui acte la nécessité des livraisons d’armes, signe que toute solution pacifique est délibérément écartée ?

S’abstenir sur ces questions est déjà une position coupable, un lâche aveu de renoncement à la paix et si cela ne surprendra pas beaucoup d’observateurs, on pourra faire aisément remarquer aux députés LFI que c’est en contradiction avec nombre de leurs déclarations antérieures, de leur position affirmée sur le monde multipolaire et leur refus de l’impérialisme américain.

S’abstenir est donc déjà coupable, mais voter POUR !!!

Comment voter POUR quand on voit ce qu’a déjà produit l’impérialisme en Amérique latine, au Moyen Orient, en Afrique, en Asie et en Europe ?

Le seul vote humain était un vote CONTRE ce texte qui est une escalade supplémentaire sur la voie d’une 3ème guerre mondiale dont nul ne sait comment sortira l’humanité !

Comment peut-on prendre ainsi le risque d’une guerre nucléaire ?

Comment des héritiers du parti de Jaurès dont ils se revendiquent, du parti de Henri Barbusse, du parti qui adhéra à la 3ème internationale en particulier sur le refus de la guerre et du colonialisme, du parti qui manifesta tout au long du siècle dernier contre les guerres, dont nombre de ses membres furent à l’origine du mouvement de la paix, qui fut capable de soulever un mouvement de masse dans le pays sur le slogan « Ni PERSHING, ni SS20 » les missiles de l’époque de l’affrontement USA-URSS, un parti qui refusa et manifesta contre les guerres en Afghanistan et en Irak ?

Bien sûr, dans cette histoire on peut penser qu’il y a eu des erreurs, (les pleins pouvoirs à Guy Mollet en font partie), des hésitations, des retards, voire des fautes politiques comme ce fut le cas à plusieurs reprises en particulier ces dernières années, mais jamais le PCF n’avait voté un texte appelant au soutien de l’OTAN et à la livraison d’armes !

Un texte qui est en totale contradiction avec la déclaration de la Havane que le PCF a signé il y a à peine un mois !!

Pour toutes et tous les partisans d’un monde de paix et de progrès social, les deux étant liés, ce vote intervenant dans l’un des pays les plus riches du monde et parmi les premiers vendeurs d’armes est un très mauvais coup porté à tous les partisans de la paix. Il est aussi un très mauvais signal donné à celles et ceux qui sont révolutionnaires parce qu’ils veulent un monde en commun et qu’on appelle les communistes.

Le coup est rude mais ce n’est pas l’heure de nous résigner, abandonner ou nous taire.

Plus que jamais disons guerre à la guerre !
Plus que jamais « assumons nos responsabilités » !
Plus que jamais mobilisons-nous pour les enfants du monde entier dont l’avenir est menacé.
A l’indignité d’un vote à l’assemblée opposons l’indignation du peuple de la rue !
Aux affirmations guerrières opposons le refus des peuples d’une nouvelle boucherie !
Aux atermoiements et arguties opposons la détermination des combattantes et combattants de la paix !

Investissons-nous au maximum de nos efforts dans la plate-forme internationale anti-impérialiste ! [2]

Faisons signer massivement la pétition « Non à la 3ème guerre mondiale ! Dissolution de l’OTAN ! OUI à la paix et au progrès social pour les peuples du monde ».

Faisons, en France comme dans tant de pays du monde, du 17 décembre une immense journée de refus des g

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Allô Manu? C'est Vladimir, l'uranium russe est arrivé à bon port. Je répète, l'uranium est arrivé à bon port

Greenpeace a observé, mardi, la livraison dans le port de Dunkerque (59) de « plusieurs dizaines de fûts d’uranium enrichi et dix conteneurs d’uranium naturel en provenance de Russie ». Même observation en septembre avec le même navire et toujours à Dunkerque. 

Ben oui, aucun embargo sur l'uranium russe. Ni maintenant ni prévu! Le Parlement européen avait bien demandé à ses maîtres de la Commission européenne de l'UE du capital un embargo, comme pour le gaz ou le pétrole. Encore y a-t-il des trous dans la raquette pour le gaz et le pétrole russe. Mais Bruxelles a dit Niet, pardon, Non sur un embargo pour l'uranium.

Depuis 2001, plus de 45% d'uranium utilisé en France provient de la sphère d'influence russe. Et la Russie transforme, enrichit et purifie l'uranium à destination des centrales nucléaires françaises

La dernière mine d'uranium en France, celle de Jouac en Haute-Vienne, a fermé en 2001. C'était le plus riche gisement français. Il présentait un minerai avec la plus forte teneur d'uranium soit 6 kilos à la tonne. 8.000 tonnes ont été extraites à la fin de la mine, soit de quoi assurer une année de consommation énergétique en France.

Ma chronique va faire sûrement grincer des dents. Mais le débat n'est pas aujourd'hui pour ou contre le nucléaire. Il est simplement question de la souveraineté énergétique actuelle de la France, 6e puissance économique mondiale, dans laquelle on parle de pénuries en courant électrique et de probables coupures hivernales, à cause des centrales nucléaires minées par le capitalisme et la sous-traitance à bas coût, dans un pays fortement désindustrialisé, comme pour être un paradis pour touristes, surtout étrangers, parce que bizness is toujours bizness. Autour d'une éolienne d'une société privée pour recharger des Iphone made in china.

 

Qui va aller sur les marchés, dans les cages d'escalier et dans les entreprises proposer le socialisme aux ouvriers?

7 Décembre 2022 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Théorie immédiate, #classe ouvrière, #GQ, #Qu'est-ce que la "gauche", #Positions

Qui va aller sur les marchés, dans les cages d'escalier et dans les entreprises proposer le socialisme aux ouvriers?

J’ai lu et relu bien souvent que pour qu’une révolution sociale se produise, il faut que se réunissent dans la société des « conditions objectives » et des « conditions subjectives ».

Les premières sont les crises économiques et les guerres régulièrement et cycliquement produites par les contradictions de l’économie capitaliste, et qui seront toujours présentes au rendez-vous.

Les secondes ont leur origine dans l’économie mais s’expriment dans la tête des révolutionnaires qui sont issus des classes révolutionnaires, c’est à dire dans conscience de la classe ouvrière. Laquelle paraît en ce moment plutôt en sommeil.

Les conditions subjectives de la révolution bolchevique sont apparues soudainement vers 1895, quand la partie de l’intelligentsia russe ralliée à la révolution a pour la première fois réussi à propager les idées de Marx et d’Engels dans la classe ouvrière, après avoir prêché dans le désert pendant deux générations avec d’autres théories socialistes qui se voulaient pourtant plus authentiquement « russes ».

Des idées révolutionnaires répandues dans la bourgeoisie peuvent aider beaucoup dans une telle situation, mais ne constituent pas les « conditions subjectives » dont il est question, et peuvent même dans certains cas s’y opposer.

Ainsi quand j’étais jeune dans les années 1970 j’ai vécu les dernières années paradoxales de l’hégémonie intellectuelle du marxisme parmi les étudiants et les intellectuels bourgeois en France. Ces jeunes intellectuels qui étaient le plus souvent superficiellement sincères étaient considérés avec méfiance par les ouvriers pourtant largement organisés dans un parti marxiste, le PCF de l’époque, qui se faisait allègrement l’interprète de ce sentiment.

Les idées révolutionnaires qu’elles partageaient spontanément, sans avoir besoin de prédication, étaient essentiellement des idées communistes utopiques assez hétérodoxes du point de vue marxiste qui remontaient à la culture révolutionnaire urbaine du siècle précédent et qui étaient en train de se scléroser en récit mythique recyclé sur la scène de mai 68 et dans la culture subventionnée ; et des idées socialistes appuyées sur des modèles politiques réellement existants et pourtant quotidiennement dénigrés et calomniés, déjà, par les grand médias, et les intellectuels de renom, de la droite à la gauche du champ politique qui ajoutaient avec enthousiasme leur coup de pied de l’âne au grand récit du totalitarisme. Il s’agissait de croyances diffuses en un avenir meilleur, prospère et juste, grâce à une nouvelle organisation de la société dont l’expérience soviétique était la préfiguration – et subsidiairement, lorsqu’un aspect ou un autre du « socialisme réel » soviétique ou des « démocraties populaires » est-européennes paraissaient décevants, la Yougoslavie, la Chine, Cuba, le Viet Nam, le Burkina Faso, l’Albanie, etc..

L’échec de cette expérience, qui a été précédé et en partie causé par un rejet massif du socialisme et de ses valeurs - notamment l’égalité salariale - par les cadres et par la gens intellectuelle qu’elle avait pourtant formées a ruiné cette croyance dans les années 1980 dans le prolétariat mondial. Ce qui aggravé particulièrement les choses en France, ce fut l’expérience du retournement anti-ouvrier de la gauche au pouvoir , en 1983, qui entraîna l’effondrement du PCF, qui avait au moins l’utilité de chasser le gauche-patte qui depuis s’est mis à jouir sans entrave, et à proliférer.

A en croire l’opinion actuelle des anciens soviétiques cet échec semble avoir été en réalité une apparence trompeuse forgées par les médias occidentaux et qui s’est infiltrée dans l’opinion des pays socialistes par l’intermédiaire de leur intelligentsia, et de leur caste administrative qui ont fait miroiter au peuple la société de consommation occidentale avant de confisquer à leur profit la propriété sociale. La catastrophe pour les ouvriers, ce ne fut pas le socialisme malgré sa crise et ses contradictions, mais la transition régressive au capitalisme, et les masses de l’ex-URSS ne l’ont pas oublié.

Quoiqu'il en soit nous manquons aujourd’hui de propagandistes et d’agitateurs disposant de brochures et de vidéos internet vantant les mérites simples et indépassables du socialisme. Qui n’est pas une chose compliquée : planification économique, collectivisation des grands moyens de production et des grands réseaux de distribution, égalité salariale, plein emplois, couverture sociale généralisée etc.

Le droit au travail, la gratuité de la santé, de l’éducation, des transports, de l'énergie et du logement, la planification du développement culturel, sportif, scientifique et technique aussi bien pour le plus grand nombre que pour l’élite. Un éventail réduit des salaires et l’absence de grande fortune et de classe de rentiers. Absence aussi de l’empoisonnement moral dû à la publicité et au marketing. Et la dignité et la bonne entente entre les nationalités qu’apportent la souveraineté nationale et le respect des minorités.

Ce système est très éloigné d’un système de redistribution de richesses obligeamment restituées à cette intention par les capitalistes du style « salaire social » ou « revenu universel » c’est à dire d’une société de consommation pour pauvres payée en fait par la plus-value produite par les ouvriers du Tiers monde.

Il existe beaucoup de chaînes Youtube qui tirent à boulets rouges sur le capitalisme, et le réduisent en confettis, mais qui semblent n’avoir rien d’autre à proposer que le retour à la France du Général De Gaulle.

Aujourd’hui, les ouvriers penchent vers la droite, parce que faute qu’on leur propose quelque chose de concret, ils ont cessé de croire aux lendemains qui chantent pour la classe ouvrière, et qu’au niveau de leur difficile vie quotidienne, ils ont développé un rejet massif de l’immigration, du laxisme sécuritaire, et de l’assistanat, c’est à dire de ce que propose ce qui fait figure aujourd’hui de « gauche » et qui est tombé à un niveau d'adhésion d'environ 10% dans la population.

Bref les conditions subjectives d’une révolution socialiste et d’un projet communiste peuvent apparaître à nouveau à condition de se débarrasser de la gauche actuelle.

Une organisation socialiste des travailleurs issue de la base pourrait se structurer demain, une nouvelle organisation politique de lutte des classes, autour d’un projet de société enraciné dans les revendications populaires élémentaires. Elle devrait retrouver un regard positif envers les actuels pays socialistes pour mieux en comprendre les difficultés, les choix économiques et politiques, et souvent les grands succès.

Le capitalisme « progressiste », c’est à dire celui qui est conscient de la nécessité de contrôler les récits messianiques qui réapparaissent inéluctablement dans les foules opprimées compte beaucoup sur la thématique du climat pour forger un consensus entre classes sociales et met en avant pour le faire la jeunesse bourgeoise des métropoles, la même dont les grands parents étaient les gauchistes paradoxaux des années 1970 que je rencontrais au lycée. Les discours alarmistes voire apocalyptiques, dans la mesure où la chasse aux énergies fossiles, après avoir servi de vecteur à la désindustrialisation des métropoles, peut servir à gêner le développement des pays du Sud, contribue au maintien de la structure impérialiste de domination mondiale par l’Occident. La bourgeoisie et ses intellectuels organiques utilisent les questions écologiques pour culpabiliser des masses plus naïves qu’autrefois et se dédouaner de leurs responsabilités qui sont pourtant évidentes et écrasantes. Ils justifient ainsi les politiques malthusiennes qui aboutissent à une paupérisation absolue des travailleurs et de leurs familles, tout en consolidant la marge appropriée par les nouveaux rentiers.

Le capitalisme tente de se projeter un avenir en décroissance, avec maintien ou même élargissement de la marge qu’il parvient à extraire de la valeur produite par le travail. La décroissance c'est arithmétiquement la croissance de l'inégalité.

Le socialisme ne peut redevenir un idéal politique de premier plan et une force matérielle irrésistible qu’en passant à nouveau dans la conscience des classes populaires et le rôle des théoriciens, des propagandistes et des agitateurs est d’en devenir les témoins, les avocats et les bateleurs.

Ce qui n'est pas une mince affaire. Depuis la Révolution d’Octobre, une culture individualiste a été diffusée parmi les travailleurs par tous les moyens possibles, et elle semble parfois devenue définitive, de l’ordre d’un obstacle infranchissable, car le socialisme peut de moins en moins s’appuyer pour sa propagande sur une sorte de collectivisme culturel qui prévalait autrefois dans les classes opprimées, justement comme système de défense élémentaire.

Mais en réalité cet individualisme de consommateur et d’aventurier de pacotille n’est rien d’autre que la religion de notre temps, de diffusion mondiale sans doute, mais je pense qu’elle est plutôt moins solide et moins consistante que les religions précédentes, car elle n’est plus structurée par des rituels collectifs mais par des pratiques exhibitionnistes. Et qu’elle s’écroulera comme les autres, c’est à dire qu’elle deviendra soudain une simple idée portée au délire par quelques extrémistes du genre des agités qui suivent Donald Trump, et devenue profondément indifférente aux masses.

Quant à l’individualisme bourgeois catalogué "à gauche"qui s'est égaré dans la post-humanité et dans la promotion des minorités les plus extravagantes il n'a de sens que de servir de faire valoir aux précédents.

Il nous faut ignorer les premiers qui sont moins dangereux qu’ils paraissent, et tenir loin de nous les seconds qui sont compromettants au plus haut point.

 

GQ, 5 décembre 2022

 

Publié par El Diablo

Alors que l’accès aux soins devient de plus en plus difficile et ne cesse de s’aggraver du fait de l’absence de volonté de traiter les vrais problèmes depuis plusieurs décennies, nous assistons à des négociations complètement hallucinantes entre l’Assurance maladie et les représentants des médecins. La baisse du nombre de médecins, plus particulièrement des généralistes, a été sciemment organisé et se poursuit sans aucune inflexion. En effet, lors du choix des spécialités, la médecine générale n’est pas la plus prisée au regard des conditions de travail et du différentiel de rémunération avec de nombreuses autres spécialités.

Par ailleurs, le maintien de la rémunération à l’acte sclérose le système, alors que les patients du 21e siècle ne sont plus ceux du début du 20e siècle où ce mode de paiement a été mis en place. Aujourd’hui, plus de 60 % des dépenses de la Sécurité sociale concernent des patients généralement de plus de 50 ans atteints de maladies chroniques qui se soignent mais ne se guérissent pas. Leur prise en charge nécessite la collaboration d’une équipe de professionnels de santé qui doivent collaborer étroitement et intervenir de manière régulière.

Ainsi empiler des actes souvent sans véritable coordination aboutit à un résultat médiocre alors que dans le même temps sont multipliés les actes techniques coûteux et pas toujours utiles. La situation actuelle n’est plus acceptable avec 6,5 millions personnes sans médecin traitant dont plus de 600 000 atteints d’affections de longue durée. L’accès aux spécialistes est de plus en plus difficile avec la généralisation des dépassements d’honoraires qui entraînent un renoncement aux soins ou des prises en charge retardées à l’origine d’une dégradation de l’état de santé des patients concernés.

La réponse actuelle est un palliatif de mauvaise qualité avec des centres de soins non programmés et des téléconsultations qui sont une sorte d’ubérisation de la médecine qui ne permet pas un suivi régulier que seul un médecin traitant attitré et disponible est capable d’assurer. Dans ce contexte, focaliser les négociations autour de la seule augmentation du montant de la consultation à 50 euros est une grave erreur.

Au regard des expériences menées et des expressions des jeunes médecins, il apparait évident qu’il est indispensable de réfléchir conjointement à une modification du mode d’exercice des médecins et de leur mode de rémunération. L’exercice dans des structures collectives pluriprofessionnelles montre son efficacité, avec une grande satisfaction des professionnels quant à la qualité de leur exercice. Par ailleurs, le salariat attire de plus en plus. Il a comme avantage d’être débarrassé de toutes les tâches de gestion et d’organisation qu’impose l’exercice libéral classique.

N’en déplaise à certains le salariat n’a rien de dégradant et n’implique pas une perte de liberté des professionnels. En effet, les statuts de salariés peuvent être variés, depuis celui de fonctionnaire jusqu’à celui de salarié d’une structure coopérative gérée par les salariés eux-mêmes. Face à la gravité de la crise actuelle, une politique de rupture est nécessaire autour de deux axes : une réponse aux besoins des patients qui doit être la priorité et une amélioration des conditions de travail et de rémunération des professionnels de santé.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier – SAMU 93

 

Bruno GUIGUE : L’arrogance de l’oligarchie française dans toute sa splendeur !

Publié le par FSC

 

par Bruno Guigue

Dans Le Point, l’ambassadeur Gérard Araud explique qu’en Chine « le pouvoir a dû reculer. Malgré le risque d’une explosion de l’épidémie dans un pays vieillissant au système de santé encore primitif, il a donné, cette semaine, des signes prudents d’un allègement des interdictions liées au Covid ».

Un « système de santé primitif », le système chinois ? Il a pourtant limité à 5230 décès la mortalité-Covid, quand la France en avait 158 000 durant la même période.

Et puis, son Excellence doit également ignorer que sur les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, seule la France n’a pas été capable de produire son propre vaccin.

Comme il a été ambassadeur à Washington, il peut aussi comparer l’espérance de vie des Chinois (78,2 ans) et celle des Étatsuniens (76,1 ans), lesquels ont eu la bagatelle d’un million deux cents mille morts imputés au Covid.

Bref, il faudrait quand même cesser de la ramener matin, midi et soir, notamment sur les sujets où l’Occident est mauvais et la France est minable.

source : Bruno Guigue

Note de P. 

Si le ridicule tuait, la France capitaliste libérale macronienne serait aux places de d'honneur, si ce n'est à la première. On dépend de l'uranium russe, on leur achète l'uranium - en cachette !!!-  et on tape sur Poutine: faut le faire !!!!!

 

samedi 26 novembre 2022

our rétablir la paix en Europe, il faut dissoudre l’OTAN !

vendredi 25 novembre 2022 par Rassemblement Communiste

Un texte que l’ANC partage totalement et auquel nous n’avons aucune ligne à ajouter ou retrancher.
Le capitalisme traverse une de ses plus graves crises systémiques dont les conséquences sur les classes populaires en France, mais aussi sur toutes les populations des pays dépendants et les néo-colonies, sont la paupérisation massive ou la famine. Dans ce contexte, le conflit en Ukraine accentue cette crise en particulier sur le plan énergétique. Les médias aux ordres, orfèvres en matière de désinformation et de propagande, présente cette guerre comme étant celle des méchants russes contre les gentils ukrainiens. Cette vision binaire, dérivée de la théorie du bien et du mal, permet de maintenir les peuples dans l’ignorance et de préparer les opinions à une généralisation de la guerre. C’est pourquoi il est nécessaire de bien analyser les événements pour ne pas être emportés dans le tourbillon guerrier qui ne sert en définitive que le système capitaliste et ses portes drapeaux : les impérialismes étasuniens et européens.

L’OTAN n’est pas une organisation de paix : c’est une alliance guerrière.

En 1990, la défaite de l’URSS provoque un cataclysme à l’échelle planétaire : nous passions d’un monde où l’équilibre entre les 2 grandes puissances avait permis de maintenir globalement la paix dans le monde, à un monde caractérisé par l’hégémonie des USA et des guerres successives menées par leur bras armé, l’OTAN.
C’est ainsi, dans la foulée que l’Irak, un des pays les plus avancés du monde arabe, a été ramené à l’âge de pierre, d’abord en 1991 puis en 2003, que les pays laïcs que sont l’Afghanistan, puis la Libye, puis la Syrie ont été attaqués.

En Europe, en 1999, l’OTAN a bombardé pendant plus de 2 mois la Serbie, qui avait préalablement refusé d’installer des bases de l’OTAN sur son sol. Pourtant, les médias prétendent que la guerre en Ukraine est la première guerre en Europe !
Une amnésie bien utile pour servir leurs maitres.

L’OTAN, dont l’objectif affiché était de faire face militairement à l’URSS et à ses alliés d’Europe de l’Est n’avait théoriquement plus de raison d’être, l’URSS ayant disparu. Il n’en a rien été, bien au contraire : alors que cette alliance ne comptait que 16 membres en 1990 (USA et Europe de l’ouest), 14 autres pays l’ont rejoint ou ont été enjoints de la rejoindre, autorisant ainsi la mise en place de centaines de bases militaires supplémentaires. Tous ces nouveaux membres faisaient auparavant partie du Pacte de Varsovie (alliance militaire entre les pays socialistes d’Europe de l’Est), à l’exception des républiques de l’ex-Yougoslavie.

Cette marche inexorable de l’OTAN vers l’est n’avait en réalité qu’un seul objectif : encercler et isoler la Russie, la couper de ses alliés naturels comme l’Ukraine. Même devenue capitaliste, la Russie dirigée par une bourgeoisie nationale refusant de se soumettre à l’Occident impérialiste reste dans le viseur des occidentaux, d’autant plus qu’un retour au pouvoir des communistes n’est jamais complétement impossible. Sans compter que la Russie reste toujours un vaste marché qui aiguise les appétits, voire les concurrences inter- impérialistes au sein même des impérialismes occidentaux.

Ukraine : la goutte qui fait déborder le vase (russe)

L’Ukraine demeurait un des derniers bastions à ramener dans le giron de cette organisation. Les USA et l’UE soutiennent (voire provoquent) donc en 2014 un coup d’état dans ce pays, menées par des partis pro-UE/USA et des groupes fascistes, renversant un gouvernement légalement élu. Le nouveau pouvoir de Kiev veut dérussifier l’Ukraine et mène une guerre contre les populations russophones dans l’est (le Donbass) qui ont réagi en proclamant leur autonomie face au pouvoir bourgeois nationaliste russophobe de Kiev.
La réaction de la Russie, dans un premier temps, fut l’annexion de la région russophone de Crimée, qui appartint à la Russie avant 1954, région importante notamment pour sa défense navale en Mer Noire.

Les accords de Minsk, signés sous l’égide de l’UE (France et Allemagne) et de la Russie furent une tentative de mettre fin au conflit. Ils n’ont jamais été respectés par Kiev et ni la France ni l’Allemagne pourtant garantes des accords, n’en ont jamais exigé le respect par le pouvoir ukrainien, malgré de nombreuses alertes envoyées par Moscou.

De 2014 à 2022, dans le Donbass, des dizaines de milliers de civils sont victimes des bombardements de Kiev. Pourtant, Zelenski dans son programme électoral mettait en avant la fin du conflit et l’apaisement avec la Russie.
Non seulement il n’a pas tenu parole mais il demande officiellement en 2021 son adhésion à l’UE et à l’OTAN.

Pour la Russie, voir des missiles balistiques de l’OTAN à 10 minutes de Moscou est la goutte qui fait déborder le vase. Le conflit en Ukraine est pour la Russie une guerre défensive. Elle ne peut accepter de voir des bases de l’OTAN prés de ses frontières comme en son temps Kennedy qui avait failli déclencher une guerre nucléaire lorsque l’URSS avait voulu déployer des missiles dissuasifs contre l’agression US à Cuba en 1962.

Ce n’est pas une guerre Russie-Ukraine mais bien un conflit Russie-OTAN
Les gouvernements européens et étasunien ont beau le nier sur toutes les ondes : non seulement ils sont partis prenantes du conflit mais ils l’attisent.

Des dizaines de milliards d’euros injectés au profit de Zelenski mais au grand malheur des populations civiles d’Ukraine et de Russie. Au travers d’immenses quantités d’armement fournies, de mercenaires dont l’internationale fasciste, payés par les contribuables et de la logistique d’espionnage de l’OTAN, c’est bien un conflit Russie- OTAN.

Le sabotage des pipelines North-Stream, la tentative avortée d’attaque du port de Sébastopol portent la signature de l’OTAN.

Nous qui vivons dans un pays de l’OTAN devons en prendre conscience si nous voulons la paix, devons demander que la France sorte de l’OTAN.

Car ce qui se produit sous nos yeux, c’est la fin de l’hégémonisme des impérialismes étasunien et européen. La fin de l’histoire que nous prédisait Fukuyama en 1990 est battue en brèche, avec notamment l’émergence de puissances qui ne veulent plus subir l’hégémonie occidentale comme la Chine et des regroupements économiques comme les BRICS qui prônent le respect du droit souverain des États au multilatéralisme dans les relations internationales.

C’est plutôt la fin d’un monde unipolaire dominé pendant plus de 30 ans par les USA et leurs vassaux. Partout dans le monde, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, les peuples se lèvent pour en finir avec cette hégémonie.

En Afrique, les manifestants sortent avec des drapeaux russes et veulent en finir avec la Françafrique.

Diplomatie et négociations sont les outils de la paix

En France, mais partout ailleurs, les classes populaires payent et continuent de payer un lourd tribut. Une inflation devenue insupportable sur les produits de première nécessité, auquel s’ajoute le prix de l’énergie qui ne cesse d’augmenter. C’est le coût économique de la guerre de l’OTAN contre la Russie qu’on nous impose.

Il faut que la raison l’emporte : cette guerre doit être stoppée par la voie diplomatique, et c’est au peuple, notamment les classes laborieuses, de faire pression dans ce sens en faisant grandir un vaste mouvement exigeant de nos gouvernants d’arrêter de jeter de l’huile sur le feu.

Il faut mettre fin à la politique expansionniste guerrière de l’OTAN, arrêter les livraisons d’armes à l’Ukraine et ouvrir des négociations qui permettent de garantir à chacun des pays la sécurité dont ils ont besoin pour vivre en paix.

 

Publié par El Diablo

Battue aux législatives, l'ex-ministre Amélie de Montchalin nommée ambassadrice auprès de l'OCDE

L'ancienne ministre Amélie de Montchalin a été nommée ambassadrice auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), selon le compte-rendu du Conseil des ministres. Une nomination épinglée.

Battue aux législatives dans l'Essonne en juin dernier par le candidat de la Nupes Jérôme Guedj, l'ancienne secrétaire d'Etat aux Affaires européennes (2019-2020), ministre de la Fonction publique (2020-2022) puis de la Transition écologique (mai 2022-juillet 2022), Amélie de Montchalin, a été nommée ce 23 novembre en Conseil des ministres «ambassadrice, représentante permanente de la France» auprès de l'OCDE.

Après sa défaite, l'ancienne députée de 37 ans, militante au parti présidentiel Renaissance, avait dû quitter le gouvernement, conformément à une règle non écrite formulée par le président Emmanuel Macron.

Le syndicat CFTC du ministère des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que la nomination d'Amélie de Montchalin «s'inscrivait dans la perpétuation d'une forme de rente – celle d'y désigner d'anciens ministres – que ses réformes prétendaient remettre en cause», notamment celle pour la transformation de la haute fonction publique. Le syndicat a ainsi ironisé sur «une personnalité particulièrement engagée depuis 2019 dans la suppression de la diplomatie professionnelle de notre pays».

Le député de La France insoumise Thomas Portes constate : «La République des copains, épisode 8757.» «D’un côté, ça baisse les indemnités des chômeurs, de l’autre, ça recase ses amis. Gouvernement de la honte au service des riches», ajoute-t-il.

Le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a de son côté salué dans un communiqué cette nomination et indiqué qu'à la demande d'Amélie de Montchalin, il mettait fin à ses fonctions, au sein du parti, de secrétaire générale déléguée chargée des Relations extérieures, même si elle restera adhérente.

Recasages en série dans la Macronie

Les reconversions d'anciens ministres se sont multipliées au cours de ces dernières semaines. Le président Emmanuel Macron a ainsi choisi fin octobre son ancien Premier ministre Jean Castex pour devenir président-directeur général de la RATP, après un «avis de compatibilité avec réserves» de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). 

Dans des avis publiés ce 23 novembre, la HATVP a également validé les reconversions des anciennes ministres Muriel Pénicaud (Travail), pour entrer au conseil d'administration de ManpowerGroup, de Florence Parly (Armées), Sophie Cluzel (Handicap) et Elisabeth Moreno (Egalité) pour des activités de conseil.

Le 17 novembre, Christophe Castaner avait été nommé par Emmanuel Macron à la présidence du conseil de surveillance du port de Marseille ainsi qu'à celle du conseil d’administration du concessionnaire ATMB pour le tunnel du Mont-Blanc.

Le haut fonctionnaire Didier Lallement, qui avait quitté son poste de préfet de police de Paris en juillet, avait pour sa part été nommé par Elisabeth Borne secrétaire général de la Mer, à l'issue du Conseil des ministres du 26 septembre.

Vu sur l’application RT News

 

mercredi 23 novembre 2022


Maria Zakharova, une femme au cœur du pouvoir russe

Le journal le Point publie cet interview, que faut-il en déduire? Pourquoi cette brèche, cette” bombe” qui fait voler en éclat par son franc parler toutes les arguties, pourquoi dans la propagande de notre presse et ceci venant d’un patron de presse Pinault qui est ce qu’il est: un milliardaire ultraconservateur qui joue parfois le populisme et les francs tireurs, mais qui montre en fait le chantage permanent qu’à travers les médias, cette caste industrialo-financière exerce sur leur “État” auquel ils ne payent pas d’impôt et le “ruissellement des profits” attendu de cet appareil de moins en moins capable de défendre l’intérêt général, y compris du capital. Qu’est-ce qui se joue là dans les concurrences et les contradictions d’une classe sociale et qui peut être utilisé pour comprendre la réalité de la situation, de la guerre en particulier, c’est un apprentissage auquel nous invitait déjà Lénine, savoir lire la vérité dans les mensonges de l’adversaire alors même que tout est fait y compris par l’adversaire pour nous inviter à ne pas lire, à réduire notre appréciation à la seule personnalité de son auteur, on exploite les instincts qui ne sont même plus de classe pour économiser la réflexion. Alors lisez… même si ce qui devrait paraitre dans l’Humanité parait chez Pinault… Ce n’est pas un hasard et c’est la gauche voir l’Humanité qui doit censurer alors que la droite et l’extrême-droite ont quelqueslatitudes… A méditer… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

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Voici une interview vraiment remarquable de Maria Zakharova, porte parole du ministre des Affaires étrangères russe par le journal français Le Point. Une fois n’est pas coutume, on ne peut qu’être agréablement surpris par la publication d’un tel document dans un hebdomadaire français de niveau national et dans le contexte général d’une véritable hystérie russophobe.

Le point de vue russe est enfin mis à la disposition des citoyens de notre pays qui ne sont pas aveuglés par la Propagande de guerre. Difficile de ne pas trouver de nombreux points de convergence avec les propos tenus par Maria Zakharova. Dominique Delawarde

***

Maria Zakharova, 46 ans, est depuis 2015 la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Première femme à occuper ce poste au cœur du pouvoir, elle est connue pour son franc-parler et son infatigable détermination à développer et préciser la vision russe du monde, notamment sur sa chaîne Telegram. La rencontre, sans interprète, a duré plus d’une heure dans une salle de réunion du ministère des Affaires étrangères, en plein centre de Moscou, la veille du départ de la délégation russe pour le G20 de Bali.

Rompue à l’exercice, Maria Zakharova a répondu avec verve, sans consulter les notes qui lui avaient été préparées par ses services. Classée par la BBC, il y a cinq ans, parmi les 100 femmes les plus influentes du monde, elle n’avait pas accordé d’interview à un média occidental depuis plusieurs mois. La traduction de ses propos, effectuée par nos soins, a été validée par le ministère.

Le Point : Qu’est-ce que l’Occident aurait selon vous « raté » dans ses relations avec la Russie ? Et plus particulièrement dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?

Maria Zakharova : Tout a commencé à la fin des années 1980 et au début des années 1990. À l’époque, on pouvait encore différencier l’Europe des États-Unis. Avant la dislocation de l’URSS, le monde était bipolaire. Quand les États membres du pacte de Varsovie ont commencé à le quitter – et ce processus a débuté avant la fin de l’URSS –, l’Europe aurait pu affirmer son indépendance. L’URSS était en faveur de l’union des deux Allemagne, les États-Unis étaient contre…

C’est là que l’Europe a commencé à saisir ce que ça signifiait d’être vraiment l’Europe unie, sans ligne de démarcation. Elle a commencé à s’unir. Là aussi, nous étions pour. Nous disions : nous sommes avec vous ! Unissons-nous, intégrons-nous ! Construisons un avenir ensemble ! Mais là, ça a été l’horreur : les États-Unis d’Amérique, les élites, « l’État profond », je ne sais pas vraiment, ont tout d’un coup compris que ça serait un cauchemar. Que si l’Europe s’unissait avec nous, avec nos ressources russes, ça leur ferait non seulement de la concurrence, mais ça serait même la fin pour eux.

D’abord, ils se sont prononcés contre notre intégration, ont refusé le régime sans visa, ensuite, ils ont commencé le processus de rapprochement de leurs bases militaires, avec des contingents et du matériel, vers nos frontières. Puis ils ont accepté de nouveaux membres dans l’OTAN, mais surtout, ils ont créé ce narratif historique anti-russe.

Le Point : À quel moment cela a-t-il basculé ?

Maria Zakharova : Au début des années 2000, quand on a fini par comprendre de quoi il s’agissait, nous leur avons dit : eh, dites donc camarades, quel monde construit-on ? C’est nous qui nous sommes ouverts à l’Occident, et pas l’inverse ! L’Europe, elle, a poursuivi son intégration, notamment économique : création de l’euro, de Schengen ; et pour les États-Unis, ça a été un second choc : le dollar a cessé d’être la seule devise dominante. Or le dollar n’est sécurisé que sur sa propre dette, sur rien d’autre. Alors que l’euro, lui, est sécurisé par le niveau économique élevé d’une vingtaine de pays, sans compter les économies des pays de l’Europe orientale, de l’Europe centrale et du Nord… Pardon, mais c’est une économie puissante, et qui, en plus, à ce moment-là, se nourrissait du fort potentiel des ressources russes !

En face, la devise américaine, c’est une bulle de savon ! Là, ils ont compris qu’il fallait agir, non seulement envers nous, mais aussi envers l’Europe : ils ont commencé à saper nos liens énergétiques avec l’Ukraine qui est devenue le nœud central de cette politique. Les politiques ukrainiens se sont mis à s’écrier qu’on était très dangereux parce qu’on ne leur livrait pas notre gaz gratuitement, les Américains ont répondu aux Européens, mais achetez donc le nôtre ! Les Européens ont rétorqué : il est cher, si on achète plus cher, nos opinions publiques ne comprendront pas… Augmentez donc les impôts, ont-ils répondu ! Problème, parce que les impôts, c’est aussi le peuple, a répondu l’Europe. OK, d’accord, débrouillez-vous, voilà ce qu’on dit les Américains.

Donc, l’Ukraine, c’est juste un instrument, c’est tout ! L’Europe a deux bananes dans les oreilles.

Le Point : Donc, pour vous, cette situation n’est pas une nouveauté ?

Maria Zakharova : Quelle nouveauté ? Que l’Europe a les deux yeux fermés et deux bananes dans les oreilles ? Tout ça, c’est à cause de vos médias qui ne se sont jamais déplacés dans le Donbass pendant toute cette période, à l’exception de quelques-uns. Au moment de Pussy Riot ou de Navalny, en revanche, ils étaient tous là. Mais là-bas, quand des milliers de personnes mouraient, il n’y avait personne. Et savez-vous que depuis 2014, les Criméens n’ont pas eu droit à des visas Schengen ? Pourquoi ? Parce qu’ils auraient pu raconter la situation !

En revanche, il suffisait de venir en Crimée pour s’en rendre compte par soi-même. En 2016, on a organisé des voyages de presse en Crimée, on a demandé aux journalistes ce qu’ils voulaient voir et faire, on a dit OK à tout. Un Français a dit qu’il voulait aller sur la base navale de la flotte de la mer Noire. On a accepté. Mais quand on a lu son article, on n’en croyait pas nos yeux, une telle censure ! Son titre était quelque chose du genre « pour faire peur à l’Europe, la Russie a regroupé des journalistes et leur a montré la flotte de la mer Noire », et vous me demandez pourquoi l’Europe n’est au courant de rien ! Justement à cause de ce genre de journalistes !

Le Point : Depuis neuf mois, la Russie a-t-elle réussi à développer ses relations avec des pays en dehors de la sphère occidentale ?

Maria Zakharova : Nous ne nous impliquons pas dans des coups ou des renversements. Pendant toutes ces années, nous nous sommes vraiment efforcés de nous tourner vers l’Occident. Aujourd’hui, nous souhaitons avoir des relations harmonieuses et équilibrées avec tous ceux avec qui il est possible de construire des relations sur un pied d’égalité, mutuellement respectueuses et bénéfiques. Une conception « multi vecteurs » avait commencé à être déployée dès l’arrivée de Primakov aux Affaires étrangères (Evgueni Primakov a été ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1998 avant de devenir Premier ministre, NDLR). Avant lui, on n’avait d’yeux que pour l’Occident. Kozyrev (Andreï Kozyrev a été ministre des Affaires étrangères de 1990 à 1996, NDLR) avait même prononcé la phrase suivante : « Il est impossible pour la Russie d’avoir des intérêts qui différeraient de ceux des États-Unis » ! Oui, il l’a dit, et aujourd’hui il dit que Lavrov était bien avant, et qu’aujourd’hui, il est terrible…

Mais ce qui est terrible, c’est justement ce qui s’est passé avec Kozyrev, et pas avec Lavrov. Ceux qui ont dirigé la Russie dans ces années 1990 avaient même l’impression qu’ils pouvaient réduire le nombre d’ambassades russes dans le monde, et ils l’ont fait ! Ils ne payaient pas les salaires des fonctionnaires du ministère, ne les envoyaient plus en mission, etc. Primakov, lui, a insisté sur nos intérêts nationaux et sur la nécessité d’une diplomatie forte. Il a tout fait pour qu’on reçoive nos salaires et que nos ambassades ne manquent de rien. C’est depuis ce moment-là que la Russie a commencé à tisser des liens étroits en dehors de l’Occident. Et aujourd’hui, ces pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine sont justement ceux qui, contrairement aux exigences des USA, n’adoptent pas de position anti-russe. Et ils représentent la majorité des pays du monde !

L’armement que vous envoyez en Ukraine est déjà en train de se déverser en Europe sur le marché noir.

Le Point : L’Occident mène-t-il, selon vous, une politique anti-russe ?

Maria Zakharova : Ce n’est pas une position anti-russe, c’est une position antinationale vis-à-vis de vos propres peuples. Qu’avons-nous à voir là-dedans ? Bien sûr, nous aimerions être perçus normalement, objectivement et positivement, mais que peut-on y faire ? En premier lieu, c’est vous-même que vous détruisez ! Finalement, vous n’avez plus rien, vous ne disposez plus des ressources ni des possibilités que vous offraient les relations avec la Russie, et vous n’avez même plus la paix en Europe.

L’Ukraine flambe depuis 2014 dans le Donbass et personne ne s’en préoccupait. Vous n’arrivez même pas à comprendre que tout l’armement que vous envoyez en Ukraine est déjà en train de se déverser en Europe sur le marché noir. Vous savez pourquoi ? Parce que ce que vous pensez être la mafia « russe » n’a jamais été « russe », ce sont plutôt des gars de Moldavie et d’Ukraine. Vous avez toujours cru que tous ceux qui venaient de l’ex-URSS étaient des Russes, vous n’avez jamais fait la distinction. Vos ministères de l’Intérieur, vos forces policières et services de renseignements sont au courant, mais l’opinion publique en général ne le sait pas. Je vous félicite, après avoir reçu les « élites » d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, aujourd’hui vous avez remplacé tout ça par des gens qui viennent d’Ukraine, mais ce ne sont pas des gens qui veulent travailler ou étudier…

Le Point : Vous voulez dire, les réfugiés de guerre ?

Maria Zakharova : Oui, vous les appelez comme ça. Beaucoup souffrent de la situation humanitaire, c’est vrai, mais ce ne sont pas des gens qui apporteront leur part personnelle à la vie en Europe, ils vont juste en profiter !

Ils ont besoin d’allocations, de logements et ils utiliseront cette situation politique. Ils ont vu comment en profiter… Nous connaissons leur mentalité, vous non. Vos belles valeurs sur la tolérance ont perdu leur sens : on est passé à la complaisance. La tolérance n’est plus du tout le respect d’un avis différent ou la possibilité d’écouter quelqu’un qui n’a pas la même mentalité que vous, c’est devenu une complaisance vis-à-vis de tous ses actes d’une personne, bons ou mauvais. Du coup, c’est le chaos.

Le Point : Parleriez-vous ainsi si nous étions avant le début de la guerre, en février 2022 ?

Maria Zakharova : Bien sûr ! Ça fait des années qu’on le dit, au moins depuis 2014. Et souvenez-vous qu’en 2007, Vladimir Poutine était venu à la conférence de Munich. Il avait dit : « Réfléchissez bien, que voulez-vous de nous ? Que nous soyons ensemble ou pas ? Sachez que nous, on ne peut pas rester impassibles face à vos mensonges ! »

En 2015, sur la Syrie, Poutine déclare à l’Assemblée générale de l’ONU : « Si vous voyez, comme moi, que l’État islamique existe, il faut s’unir pour le contrer. Comme en 1941, quand nous avons tous raté Hitler justement parce que vous ne vous  étiez pas décidé à temps ! Unissons-nous et ensemble, nous vaincrons l’EI. » Une moitié du public s’est moquée, l’autre a hué… Poutine a dit OK, il est rentré à Moscou, et la semaine suivante nos avions partaient pour la Syrie. Il avait raison, en tous points, même si, à l’époque, beaucoup nous ont menacés. Aujourd’hui, les mêmes pays nous remercient et nous disent qu’on les a sauvés ! Qu’est-ce que vous croyez ? Que ça se serait terminé comme ça avec la Syrie ? Pas du tout, « l’Occident collectif » aurait été ailleurs, là où il y a du gaz et du pétrole. Ils ne vont jamais là où règnent la pauvreté, les problèmes et la famine. Uniquement là où il y a des ressources.

Le Point : L’Occident ne se serait réveillé qu’à cause du conflit en Ukraine ?

Maria Zakharova : Qui s’est réveillé ? L’Occident ? Il dort d’un sommeil léthargique. Ce sont les États-Unis d’Amérique les plus actifs à ce jeu. L’Union européenne est un peu comme le /Titanic/, l’eau rentre par tous les côtés, mais l’orchestre continue à jouer !

Dès que la bataille est honnête, les Américains perdent.

Le Point : Les médias et dirigeants politiques occidentaux ont interprété le retrait des troupes russes de Kherson comme une défaite . Pouvez-vous convaincre qu’il en est autrement ?

Maria Zakharova : Nous n’avons aucune intention de convaincre quiconque de quoi que ce soit. L’époque où on essayait de convaincre est passée, c’est leur problème. À eux de voir comment ils vont prendre tout ça ! Certains dorment, ou nous sifflent, mais tous s’occupent de livraisons d’armes, et nous, on a déjà compris que la discussion sous ce format était inutile. On leur a couru après pendant huit ans, on a essayé d’obtenir, via les Occidentaux, que Kiev respecte les accords de Minsk. Pendant huit ans, les Occidentaux ne l’ont pas fait. Et on irait maintenant parler avec eux ?

Je comprendrais que vous n’avez pas pitié de nous, je comprends même que vous n’ayez pas pitié de l’Ukraine, mais enfin, vous n’avez même pas pitié de vous-mêmes, avec toutes ces armes que vous livrez, vous avez oublié tous les actes terroristes commis sur vos sols ? Vous en avez tous subi. Personne n’y prête attention, c’est devenu un problème de politique intérieure. En plus, à la tête des institutions politiques de certains de ces pays se tiennent des personnes liées aux États-Unis parce qu’elles y ont étudié, travaillé… Les États-Unis ne veulent qu’une chose : primo, dominer le monde et être les seuls qui contrôlent tous les processus ; deuzio : ne pas avoir de concurrents…

Or, dès que la bataille est honnête, ils perdent. Technologiquement, ils ont déjà perdu face à la Chine ; économiquement, financièrement et d’un point de vue civilisationnel, ils ont perdu face à l’Europe et au reste du monde ; du point de vue de leur complexe militaro-industriel, ils ont compris qu’ils étaient en retard. Pour ce qui est du cosmos, je suis ravie qu’on puisse y envoyer des voitures, mais ça a été rendu possible grâce à nos fusées de lancement ! Tout ça n’est que de la com. En fait, les États-Unis ont tout perdu à cause de la crise de leur système fondé sur cette suprématie du dollar. Leur dette est gigantesque. Leur économie n’est pas réelle, elle n’est que virtuelle. Il vous faut des preuves ? Écoutez Trump ! Quand il parlait de « Make America Great Again » ça voulait dire qu’il fallait revenir à l’économie réelle !

Souvenez-vous comment le G20 a été créé, en 2008, au moment où le marché américain de l’immobilier avait éclaté, embarquant avec lui toutes les Bourses mondiales. C’était une crise mondiale mais artificielle, à cause du système hypothécaire américain… Or, là, en 2008, ils avaient besoin de tout le monde pour réanimer le système économique mondial, de l’UE, du Brésil, des pays du Golfe, de la Russie, de la Chine. « Big Brother », pardon pour l’expression, avait fait dans sa culotte, il fallait que tout le monde aide… Ensuite, quand il s’est remis, « Big Brother » a commencé à se mêler de l’Irak, de la Libye, de l’Afghanistan, de la Syrie, et de l’Ukraine…

Le Point : Les relations russo-américaines étaient-elles plus faciles sous Trump que sous Biden ?

Maria Zakharova : Pas du tout, surtout quand, tous les jours, Trump était accusé d’avoir des liens spéciaux avec les Russes… Et qu’est-ce que ça veut dire « plus  facile » ?

Le Point : N’est-ce pas plus compliqué aujourd’hui, avec Biden ?

Maria Zakharova : Aujourd’hui, c’est plus marrant… Non, je plaisante, mais on se rend tous compte que ce qui se passe est absurde. Le scrutin qui a élu Biden en 2020 s’est déroulé de manière sauvage, pas honnête. Les Américains eux-mêmes le disent : lisez les sondages selon lesquels la population ne croit pas en ces résultats ! Et de quelle liberté d’expression parle-t-on quand on ferme le compte Twitter d’un président en exercice, rendez-vous compte, en exercice ! Uniquement parce que c’est le souhait des sphères libérales !

En 2016, Trump a gagné justement parce qu’il avait été capable de s’adresser directement à son public via les médias sociaux. Pendant ces 4 ans, il n’y a pas eu un seul jour où on ne l’accusait pas de liens avec la Russie, mais qu’avons-nous donc à voir là-dedans ? En revanche, nous avons bien vu comment certains dirigeants européens étaient liés, eux, à Hillary Clinton. François Hollande, par exemple, qui l’a félicitée avant même que les résultats soient proclamés, il voulait sans doute être le premier. Le problème est plutôt qu’on a accusé la Russie de soutenir Trump, même si aucun fait ne le prouve, alors que certains soutenaient ouvertement Hillary Clinton et là, c’est encore une fois deux poids, deux mesures. Ils pensent qu’ils ont le droit de le faire et pas nous. Ils expliquent que c’est parce que nous ne serions pas une « vraie » démocratie. Voilà, tout est dit. 

Classe ! On leur demande : mais qui définit une « vraie » démocratie ? Nous, « l’Occident collectif », ils répondent. L’Iran ? Non, l’Iran n’est pas une démocratie, le Venezuela ? Non plus… En 2020, Mme Rodriguez, la vice-présidente du Venezuela, a prononcé une phrase géniale lors d’une visite ici à Moscou : « Savez-vous combien de scrutins électoraux nous avons organisés ? Pas un seul n’a plu aux États-Unis ! Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas les élections qui les intéressent, mais leurs résultats ! » C’est ainsi : les Américains ne considèrent comme légitimes que les résultats électoraux qui leur conviennent.

Le Point : Le /Wall Street Journal /affirme que, ces dernières semaines, le Kremlin et l’administration présidentielle ont mené des discussions officielles concernant la menace nucléaire. Confirmez-vous ?

Maria Zakharova : Je ne sais pas à quels contacts en particulier vous faites allusion. En revanche, pour ce qui concerne notre position sur l’arme nucléaire, nous essayons de rassurer tout le monde. Nous avons publié une déclaration à ce propos sur le site du ministère des Affaires étrangères. Cessons ces spéculations, cessons d’en parler.

Le Point :  Mais si Vladimir Poutine en parle, les spéculations reprendront…

Maria Zakharova : En parle-t-il maintenant ? Non. C’est nous qui décidons ce qu’on a envie de dire, et vous, vous décidez ce que vous avez envie d’entendre. Nous continuerons à dire ce que nous avons envie de dire. Et pour ce qui est de poursuivre le dialogue, écoutez… Ici, Macron nous a tous fatigués.

Surtout quand on a appris que pendant ses coups de fil avec Moscou, il y avait une caméra derrière lui et que tout était enregistré pour un film (/Un président, l’Europe et la guerre/, 2022, NDLR). Avec qui on parle alors, et de quoi ? Cela fait huit ans qu’on a déjà discuté de tout et pour ce qui est de l’Ukraine, ce sont les États-Unis qui décident.

Rendez-vous compte que l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne a traité le chancelier Scholz de « saucisse offensée » (en mai 2022, NDLR), c’est comme s’il lui disait que son seul boulot était de continuer à donner de l’argent, des armes. Avec qui pourrait-on parler de l’Ukraine dans l’UE? Conseillez-moi. Peut-être avec Borrell ? Ou avec un Italien ? Ou avec l’Allemande Baerbock, spécialiste de l’écologie ? Avec qui parler, et de quoi ? Ils ne savent même pas de quoi ils parlent…

Le Point : Personne en Europe ne pourrait donc influencer la situation ?

Maria Zakharova : Ils le pourraient, s’ils admettaient que le centre des décisions se trouve à Washington qui prend des sanctions, établit des listes, livre des armes, dit qu’il faut accueillir des réfugiés, faire ceci, ou voter cela… Comment les Européens pourraient-ils admettre tout ça, alors qu’ils n’arrivent même pas à être indépendants, c’est-à-dire à agir par eux-mêmes ? Le plus triste, et je le dis sur un ton sarcastique, c’est que chaque État de l’UE pense qu’il est indépendant, en est convaincu, même s’ils sont incapables de dire en quoi ça consiste. Ils sont même incapables de poser des questions tout doucement, par exemple, celle-ci : qui a fait exploser les gazoducs (Nord Stream, NDLR) au fond de la mer Baltique ? Ils n’ont même pas le droit de la poser. Pourtant, quand un certain Skripal avait été empoisonné (Sergueï Skripal est un agent russe devenu un agent double britannique, qui a survécu en 2018 à une tentative d’empoisonnement au Novitchok, NDLR), toute l’Europe en parlait… mais en quoi cela concernait-il la France, l’Italie, la Grande-Bretagne ? Ils ne savaient même pas ce qui s’était vraiment passé.

Alors que ce projet est celui d’une infrastructure nous concernant tous. Oui, c’est notre gaz et nos tubes, mais pour approvisionner l’Europe ! Il a été détruit et aucun chef d’État ou Premier ministre de l’UE n’ose poser cette question simple : qui a fait ça ? Et vous me parlez de politique indépendante européenne ! Le peuple, lui, est capable de se poser des questions, mais chez lui, pas publiquement. Dès que quelqu’un s’exprime là-dessus, les services spéciaux viennent le voir et l’accusent d’être un agent russe.

Le Point : Vous pensez que ce que vous dites là arrive en France ?

Maria Zakharova : Je ne le pense pas, je le sais…

Le Point : La russophobie existe-t-elle en France ?

Maria Zakharova : Les Français tentent d’y résister parce qu’ils lisent, regardent des films, vont au théâtre et qu’ils sont habitués à penser et réfléchir par eux-mêmes grâce à leur niveau de culture. Mais on essaie de la leur imposer d’en haut. Comme en Espagne, au Portugal et en Grèce.

Le Point : Vous évoquez souvent ce que vous qualifiez de « deux poids, deux mesures » entre la Russie et l’Occident, pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par-là en rapport avec l’Ukraine ?

Maria Zakharova : Voici un exemple : en 2012, un groupe de jeunes femmes russes habillées en punk a fait irruption dans une cathédrale de Moscou. Elles s’appelaient les Pussy Riot. Elles ont bondi derrière l’autel, dansé sur fond d’icônes et d’objets saints, fait quelques déclarations et posté ce moment sur les médias sociaux. En Russie, le peuple et les structures de sécurité ont été épouvantés. Cette cathédrale du Christ Sauveur est la plus grande sur le territoire de la Russie, elle a été complètement reconstruite après sa destruction par les communistes qui en avaient fait une piscine. Elle avait été érigée avec l’argent du peuple, d’abord au XIXe siècle pour célébrer notre victoire sur Napoléon en 1812, puis au XXe. Ces filles ont profané en quelques minutes tout ce en quoi les gens de notre pays croient ! Elles voulaient provoquer. Le monde libéral les a défendues et aussi Madonna, Sting, Red Hot Chili Peppers, etc. On nous disait : Comment osez-vous punir des jeunes femmes pour leurs actes civiques ? C’est de l’art !

Aujourd’hui, on voit qu’en différentes parties de l’Europe des activistes, du même âge qu’elles, pénètrent dans les musées et jettent une substance sur des œuvres. Ils protestent contre ce qu’ils estiment être un préjudice infligé à la nature par les industries. Leur but n’est pas de détruire l’œuvre d’art protégée par une vitre, mais d’attirer l’attention sur ce problème. Et que voit-on ?

Personne ne s’exprime en leur faveur. Ni l’Union européenne, ni le président des États-Unis, ni aucun diplomate ne les soutiennent, alors que chacun d’entre eux défend un programme environnemental et que dans tous ces pays, les démocrates considèrent l’écologie comme un thème central. Tout ça pour vous dire que des actions grotesques similaires n’aboutissent pas aux mêmes réactions.

Quand ça se passe en Russie, c’est critiqué, mais dès que ça touche l’Occident, ces personnes sont  considérées comme des hooligans ! Pourquoi ? J’aimerais bien le savoir ! Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Combien de jeunes ont terminé en prison pour avoir participé aux Gilets jaunes en France ou à des protestations en Amérique ? Des centaines, des milliers de gens partis à l’assaut du Capitole ont été pénalement condamnés. Mais dès que c’est chez nous, ça concerne immédiatement les États-Unis, Bruxelles, Paris, Rome, Madrid, Lisbonne ! J’ai envie de dire : eh, les amis, faudrait peut-être avoir les mêmes standards !

Pour ce qui est des élections, c’est la même chose. Aux États-Unis : personne ne comprend ce qui s’est vraiment passé. Des observateurs de l’OSCE se sont exprimés avec grande délicatesse sur les violations. Je le sais, j’ai attentivement lu leur conférence de presse. Alors que pour ces mêmes observateurs occidentaux, pas un seul scrutin ne s’est déroulé tranquillement chez nous. Chaque fois, c’était la même hystérie. Nous ne nous mêlons pas des élections aux États-Unis, alors qu’ils ne se mêlent pas des nôtres ! C’est un second exemple. Et au Venezuela ! Pour les Occidentaux, Maduro n’est pas président. OK mais qui est-ce alors ? Même si aujourd’hui, tout a changé, Macron l’a salué, et aussi Kerry qui, je le rappelle, représente un pays qui le recherche.

Le Point : Et l’Ukraine ?

Maria Zakharova : En ce qui concerne l’Ukraine, tout a commencé quand les États-Unis, de concert avec l’Union européenne, Bruxelles, Berlin et Paris dans une moindre mesure, Varsovie et les pays Baltes ont commencé à se mêler des affaires internes de ce pays, et ils n’ont pas fait que ça : ils ont carrément modelé la situation sur place en dépensant de l’argent, en multipliant les soutiens politiques, en formant ceux qui, en 2014, avaient fomenté le coup d’État. En 2004, la Révolution orange, c’était quoi ? Le troisième tour des élections ? Alors que tout le monde voyait bien que Ianoukovitch (l’ex-président ukrainien pro-russe entre 2010 et 2014, NDLR) les avait gagnées. Tout le sud-est de l’Ukraine avait voté pour lui. Donc ils ont conçu une Ukraine à leur main, ont été à la source d’un changement gouvernemental et ont transformé les problèmes énergétiques en facteur politique. Ce sont eux qui ont décidé comment l’Ukraine allait nous acheter de l’énergie et que ces tuyaux passeraient à travers leur territoire en transit. Ensuite, il est apparu qu’eux seuls avaient le droit d’agir ainsi, encore un double standard, et ça ne pouvait qu’exploser, car quand on met dehors à deux reprises un président élu, ça ne peut pas bien se passer. Ils l’ont viré comme un malpropre !

Le Point : Pouvez-vous expliciter le terme « Occident collectif » ?

Maria Zakharova : C’est le fait que vous n’avez aucune politique extérieure individuelle !

À de nombreuses reprises, lors de conférences de presse, j’ai été témoin des questions posées par des journalistes à des ministres des Affaires étrangères des pays européens. Tous répondaient qu’ils n’avaient pas le droit de donner leur avis sur des questions internationales globales parce qu’ils suivent une politique collective au sein de l’UE et de l’OTAN. Donc ils ne peuvent que commenter que les relations bilatérales.

Vous êtes l’« Occident collectif » parce que vous êtes unis dans un système administratif de direction au sein de l’OTAN. Depuis les années 1990 et 2000, l’UE a cessé d’être une union politico-économique, elle est devenue une partie de l’OTAN, elle a cessé d’être autonome.

Pourtant, selon certains sondages, la population de tel ou tel pays européen ne soutient pas les sanctions anti-russe, et ce, non par amour pour la Russie, mais parce que ça leur rend la vie plus complexe, mais elle n’a aucun moyen de déléguer son opinion aux dirigeants. On sait très bien qui a pris le premier la décision des sanctions au lendemain de 2014, c’est Biden, alors vice-président, c’est lui qui a influencé la décision de l’UE, c’est de notoriété publique. C’est seulement après que les pays de l’UE ont décidé de nous sanctionner, alors, vous voyez bien ce qu’on veut dire avec l’idée de « l’Occident collectif » ! Il n’y a rien de répréhensible à prendre une décision de façon collective, nous aussi sommes membres de structures collectives, mais il y a une différence fondamentale : nous décidons avec les autres sur un pied d’égalité.

Sur certaines questions pas vraiment cruciales, les Européens prennent des décisions de concert, mais dès que certains pays sont tentés de prendre des décisions qui leur seraient individuellement bénéfiques, mais qui diffèrent de ce qui est important pour la superstructure, ils sont punis. Regardez ce qui se passe en Pologne, et ça n’a rien à voir avec la Russie, elle a sa propre législation nationale sur la question du genre ou la question nationale, mais si ça ne plaît pas à Bruxelles, ils sont punis ! Et la Hongrie ! Comment on l’a traitée, comment on traite Orban ! Voilà : personne ne peut prendre ses propres décisions si elles ne coïncident pas avec les opinions de « Big Brother ».

MAIS POURQUOI LE POINT OSE-T-IL ROMPRE LA CENSURE DE LA PROPAGANDE OCCIDENTALE ?

(1) quelques lignes pour commenter cet interview inattendu dans l’unanimité de la propagande des médias français. Ceux-ci sont entièrement soumis à des patrons de presse qui sont souvent des marchands d’armes et quand ils ne le sont pas ils sont devenus les instruments des publicistes qui gèrent les annonces donc les ressources, mais aussi de patrons de presse comme François Pinault qui peuvent avec leurs immense fortune prétendre jouer parfois les “francs tireurs” comme ici. En fait il n’en est rien, voici comment la possession d’un titre peut aider encore et toujours à jouer face au petit personnel politique, assurer leur souplesse et garantir des protections bassement financières : édifiant.

François Pinault est devenu le propriétaire du Point le 16 octobre 1997 à partir de la vente du Point (et de l’Express) par le groupe Havas. En 2021 le magazine Forbes le classait 27e fortune mondiale, il fait partie de ce patronat français dont le COVID et les mesures de soutien du gouvernement français ont encore fait croitre la richesse, il est désormais au 24e rang. En 2020, le patrimoine familial de François Pinault est estimé à 32 milliards d’euros par le magazine Challenges en augmentation par rapport aux années précédentes, et ce, malgré la pandémie de Covid-19, qui a fortement affecté la consommation mondiale et donc le secteur du luxe, ce qui pose le problème de l’origine d’une telle “croissance”, mais partout dans le monde la croissance des fortunes se fait par interpénétration des budgets de l’Etat et des intérêts privés, de gens dont la particularité est qu’ils se soustraient à l’impôt : François Pinault en fait partie et il a besoin à ce titre de tenir en laisse les médias d’en faire les instruments de leur propagande.

En ce qui concerne le Point, Dassault était sur les rangs mais « l’offre retenue est celle qui a eu la préférence personnelle du directeur général du Point, Claude Imbert, et celle de son management », précise le communiqué d’Havas. (…) « Dans ma petite cote personnelle, le groupe Pinault arrivait en tête, notamment en raison de ses activités et de sa surface financière », explique Claude Imbert. Le directeur général de l’hebdomadaire a certainement joué un rôle important dans cette négociation. Consulté par les vendeurs, qui manifestement ne voulaient pas risquer de braquer la direction et la rédaction, Claude Imbert, rétif à l’image militaire du groupe Dassault, avait fait savoir qu’une telle solution provoquerait sa démission, expliquait le Monde. Mais déjà le nom de BHL mis en évidence par le Monde, nous alerte :” Par ailleurs, François Pinault était un ami du père du philosophe Bernard-Henri Lévy, éditorialiste au Point avec lequel il entretient de bonnes relations” dit le Monde sans préciser que ces relations sont fondées sur l’exploitation des bois en Afrique et les liens avec quelques amis de la françafrique. En 1946, le père de BHL s’installe à Casablanca dans le quartier d’Anfa et fonde au Maroc la Becob, une société d’importation de bois précieux africains et de résineux (de Finlande, d’URSS ou de Roumanie) ; après avoir passé plusieurs années au Maroc, alors protectorat français, sa famille s’installe en France, à Neuilly-sur-Seine, en 1954. Sa mère vend ses parts à la société Pinault Bois et Matériaux, filiale au groupe Pinault-Printemps-Redoute, qui devient plus tard Kering en 1997 et achète le Point, où BHL est “éditorialiste” pour 750 millions de francs français. Après la vente de l’entreprise, Bernard-Henri Lévy est resté actionnaire et administrateur de plusieurs sociétés en particulier de films. Toujours les médias.

Il y a pas mal de combats communs mais aussi quelques divergences en particulier sur la Russie et sur l’appréciation de la politique de Macron. du moins apparemment entre BHL et Pinault mais que l’on se rassure, les brouilles ne sont que de surface parce que pour les deux hommes leurs opinions politiques fluctuent non seulement en fonctions de leurs amitiés, et de leurs diners en ville mais aussi de la manière dont on peut en tirer profit pour ne pas payer d’impôts et pour régler aux mieux ses nombreux contentieux juridiques.

C’est aussi du donnant-donnant, le coup de pouce par le rachat d’une entreprise en difficulté dans une circonscription dont l’élu brigue le mandat. C’est déjà sur cette base que ses liens s’approfondissent avec Jacques Chirac, son président préféré dont il partage bien des foucades y compris le vote pour Hollande en 2012, vous savez celui qui au même moment proclame que “l’ennemi c’est la finance”, ce qui lui rallie immédiatement Pinault et sa fibre populiste.

Lors d’un entretien accordé à M, le magazine du Monde le 22 juin 2018, Pinault déclare que le président Emmanuel Macron « ne comprend pas les petites gens [et] mène la France vers un système qui oublie les plus modestes » ce à quoi Benjamin Griveaux répond « De la part de quelqu’un qui pendant longtemps n’a pas payé d’impôts, je ne suis pas certain qu’il comprenne lui-même les petites gens. » Le sort de Griveaux est scellé et le scandale suivra avec l’utilisation notez-le bien d’un Russe fou qui donne dans la performance artistique extrême (se clouer les couilles sur la Place Rouge, un certain art contemporain).

Je vous conseille de suivre les démêlés fiscaux de François Pinault, son goût extrême pour les paradis fiscaux, cela occuperait des pages et des pages, en France et au niveau international il sévit, c’est édifiant et cela se termine toujours par un compromis après que Pinault ait utilisé son magazine et sa presse comme une menace de révélation des turpitudes du pouvoir en place. On voit que la presse cela sert à faire la guerre mais aussi à exercer des pressions sur le pouvoir et que pour cela il faut construire un monopole, éliminer par censure ou achat des rédactions, les deux, toute opinion divergente et on comprend un peu mieux certains silences y compris de la presse communiste. Il s’agit de bâtir un continuum et de qualifier tout le reste de complotisme en utilisant y compris des provocateurs comme Soral et Dieudonné, les antivaccin, j’en passe et des meilleures.

Il s’agit également de se bâtir une réputation d’indépendance et d’amour de l’art, quelque chose de bien “français” qui se limite à la droite extrême. Même l’amour de l’art contemporain n’échappe pas à cette combinaison d’autopromotion par l’excellence et le franc parler, voire la défense du petit peuple contre la technocratie qui se combine aisément avec les profits monstrueux et les conflits d’intérêt. Ainsi à propos de l’artiste Jeff Koons et du prêt de ses œuvres, le rôle de Jean-Jacques Aillagon, alors directeur du château de Versailles, est critiqué dans la mesure où ce proche de François Pinault a alterné les passages entre structures privées de François Pinault et structures publiques, alternance potentiellement porteuse de conflits d’intérêts. Notons que dans ce cas-là Pinault joue volontiers les franc-tireurs et il prête ses œuvres à Moscou où une clientèle d’oligarques peut-être convaincue de faire monter les cotes.

Cet arrière-fond des raisons pour lesquelles l’hebdomadaire de François Pinault peut publier l’interview de Maria Zakharova pourrait utilement se doubler d’un portrait de cette personnalité qui si elle est le porte-parole de l’un des ministères russes aux traditions les plus “soviétiques”, le ministère des Affaires étrangères, a souvent exprimé les sympathies les plus conservatrices voire monarchistes. Mais sans aller jusqu’à cette vision prospective de l’issue du bras de fer entre occident et monde multipolaire, on peut y voir également ce que le capitalisme européen est en train de découvrir en matière de mauvaises manières des USA et de leurs capricieux caitatlistes à la Elton Munk . Il suffit de lire à quel point les Allemands qui ont investi massivement aux USA, découvrent de mauvaises manière et d’absence de réciprocité de la part de l’Etat américain et de ses poulains : avec ses tarifs énergétiques exorbitants et son vaste plan de soutien à l’économie américaine, Washington fragilise l’Union européenne, assure la “Frankfurter Allgemeine Zeitung”. Paris et Berlin demandent une “réponse forte”, mais les Vingt-Sept restent divisés sur l’attitude à adopter déclare aujourd’hui le .Frankfurter Allgemeine Zeitung

On le voit dans le monde actuel, les voies du “progrès” et de la paix prennent parfois d’étranges relais et nous devons apprendre à les connaitre tout en nous félicitant chaque fois qu’est levée la censure du système de propagande de l’OTAN

Danielle Bleitrach pour histoire et société