dimanche 18 décembre 2011

LA CELAC: TRENTE TROIS ÉTATS AMÉRICAINS RÉUNIS SANS LES USA NI LE CANADA !!

source : People’s World, 5 décembre 2011
traduit de l’anglais par Marc Harpon pour Changement de Société




AMÉRIQUE LATINE: LE LEADERSHIP US A DU PLOMB DANS L'AILE.



En arrivant à Caracas le 2 décembre pour les deux jours de la réunion inaugurale de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes, le président Cubain Raul Castro a dit à des journaliste que « pour la première fois de l’histoire nous aurons une organisation de Notre Amérique…C’est [peut-être] le plus grand évènement en 200 ans de semi-indépendance Latino-Américaine et Caribéenne. »


Le héros national cubain José Marti avait désigné le territoire situé entre le Rio Grande du Texas et la Terre de Feu, comme « Notre Amérique ».


Les chefs d’États et leurs ministres étaient sur le point d’établir une organisation de 33 nations pour promouvoir l’intégration régionale, le bien commun et la survie dans un monde en proie à de multiples crises. La CELAC reprend le flambeau de la cause de l’unification, restée en sommeil depuis l’échec du Congrès de Panama du libérateur Simon Bolivar.



Le Canada et les États-Unis sont les seuls pays de l’hémisphère Occidental à ne pas faire partie de la CELAC. Les architectes de la CELAC disent que la participation d’alliés des États-Unis comme la Colombie, le Mexique, le Pérou et le Chili témoigne de l’ouverture du nouveau groupe.


Les délégués étaient optimistes. La présidente brésilienne Dilma Rousseff a affirmé : « Jamais ce continent n’avait eu auparavant une si grande opportunité d’avoir un rôle international important ». Maria Emma Meija, secrétaire générale de l’Union des Nations Sud Américaines (UNSAUR), a acquiescé : « L'Amérique latine vit une renaissance culturelle, économique, et politique sans précédent et est aujourd’hui un exemple pour le monde. »
Rousseff a signalé que la croissance économique en Amérique Latine dépassait celle de l’Europe et des États-Unis. En effet, l’Amérique Latine, avec 550 millions d’habitants, a les plus grosses réserves pétrolières du monde et 30% de son eau potable. C’est la plus grande région productrice d’aliments au monde.


Les observateurs font du président vénézuélien Hugo Chavez et de l’ex-président brésilien Luiz Ignacio Lula Da Silva les principaux promoteurs de la CELAC. Un sommet inaugural prévu pour Juillet 2011 a été repoussé à décembre, du fait de la maladie d’Hugo Chavez.


Les dirigeants de la CELAC ont approuvé une « Déclaration de Caracas » en 39 points. D’après l’article 28, la CELAC est « le seul mécanisme de dialogue et de réconciliation auquel souscrivent 33 pays latino-américains et caribéens et la plus haute expression de la volonté d’unité dans la diversité ». L’article 23 appelle au respect du droit international, à des solutions pacifiques aux différends, à l’interdiction de l’usage de la force, à l’autodétermination, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale, à la non ingérence et à la protection et la promotion des droits de l’homme et de la démocratie. » La CELAC fournira « des instruments pour garantir la mise en œuvre de tout cela. »


Le document salue l’actuel bicentenaire de l’indépendance face à l’Espagne et célèbre le développement durable, un « monde multipolaire et démocratique » et « toutes les cultures, races et groupes ethniques ». Il dénonce les occupations militaires étrangères. L’article 13 souligne la contribution apportée par l’indépendance haïtienne au début du dix-neuvième siècle à la libération de l’Amérique Latine.
La CELAC a adopté un « Plan d’Action de Caracas 2011 ». Des projets ont été faits pour créer des groupes de travail et des séminaires pour faire face, au niveau régional et sous-régional, à des questions comme la crise financière internationale, les nouvelles institutions financières et les nouveaux outils financiers latino-américains ( parmi lesquels un système Latino-américain et caribéen de tarifs préférentiels), la protection de l’environnement, le développement économique et le développement durable. La CELAC met en place des mécanismes pour la coopération régionale dans les télécommunications, le transport commercial, la protection des migrants et la lutte contre la faim, la pauvreté et l’analphabétisme.


La CELAC est en gestation depuis des années, et a ses racines dans le groupe de Contadora dans les années 1980 et la formation en 1986 du Groupe de Rio faisant la promotion de l’intégration, qui comprenait 23 pays avant de céder la place à la CELAC. Le Sommet sur le développement et l’intégration Latino-américains et Caribéens (CALC), formé en 2008, a servi de prédécesseur immédiat à la CELAC.
LA CELAC se réunira de nouveau au Chili en 2012, à Cuba en 2013 et au Costa Rica en 2014. Les dirigeants de la CELAC voient la réunion de Cuba comme une façon de se faire pardonner l’exclusion de Cuba du sein de l’Organisation des États Américains (OEA), fomentée par les États-Unis. Les États-Unis ont lancé l’OEA en 1948 pour poursuivre leur programme anticommuniste en Amérique Latine. Le journaliste chilien Ernesto Carmona a exprimé ce que pensent beaucoup en prédisant : « Avec le temps, la CELAC mettra fin à l’anachronisme de l’OEA »
En fait, comme l’a souligné l’an dernier l’analyste uruguayen très respecté Raul Zibechi, « la création de la CELAC fait partie d’un rééquilibrage global et continental, caractérisé par le déclin de l’hégémonie étasunienne et la montée d’un groupe de blocs régionaux qui font partie du nouvel équilibre mondial. »


PS de Pedrito: quelle chaîne de nos télés l'a seulement évoqué?