lundi 14 mars 2022

Qui l’armée canadienne forme-t-elle en Ukraine?

Encore un témoignage d’un des plus diffusés des quotidiens canadiens (1) sur la manière dont “l’occident” non seulement couvre la réalité du nazisme en Ukraine mais l’utilise. Il ne faut pas oublier que beaucoup de collaborateurs ukrainiens du nazisme se sont réfugiés au Canada où ils forment aujourd’hui une communauté très active et influente politiquement. Sans approuver l’intervention russe en Ukraine faut-il duper le peuple français qui se croit informé et qui se gausse des autres peuples considérés comme abrutis par la propagande d’un gouvernement non “démocratique” alors que toutes les preuves (2) s’accumulent devant la nature du régime installé à Kiev ? On ne peut pas faire la paix quand toutes les forces politiques françaises développent une vision à sens unique et fausse qui est simplement destinée à justifier la guerre contre la Russie jusqu’à l’absurdité. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Qui l’armée canadienne forme-t-elle en Ukraine? | JDM (journaldemontreal.com)

Qui l’armée canadienne forme-t-elle en Ukraine?AFP

NORMAND LESTER Vendredi, 28 janvier 2022 15:39MISE À JOUR Vendredi, 28 janvier 2022 15:39

Justin Trudeau vient d’annoncer l’élargissement et la prolongation de trois ans de l’opération d’assistance à l’armée ukrainienne UNIFIER. L’effectif des Forces armées canadiennes sur place pourrait doubler pour compter jusqu’à 400 militaires. Trudeau a insisté sur le fait que la mission du Canada n’en était pas une de combat, mais d’entraînement et de formation. Depuis le début de la mission, en 2015, le Canada a formé environ 33 000 soldats ukrainiens.

Encore faudrait-il qu’Ottawa surveille qui l’armée canadienne forme et entraîne en Ukraine.

L’Université George Washington de la capitale américaine a publié une étude troublante sur la présence du groupe d’extrême droite «Centuria» à l’Académie militaire nationale ukrainienne (NAA) Hetman Petro Sahaidachny. Selon l’étude, des membres de Centuria se sont vantés sur les réseaux sociaux d’avoir reçu une formation des Forces armées canadiennes et d’autres armées occidentales. Des conseillers militaires canadiens sont affectés à plein temps à l’académie qui possède d’ailleurs une « salle de classe Delta » de haute technologie parrainée par le Canada.

Centuria s’est donné pour mission de faire de l’armée ukrainienne un instrument de défense de l’« identité culturelle et ethnique » des peuples européens. Ça ne correspond pas exactement au multiculturalisme trudeauiste. Le groupe affirme que ses membres servent comme officiers dans plusieurs unités de l’armée ukrainienne.

En avril 2020, Centuria a fait sur internet l’éloge de la division SS ukrainienne « 14Waffen Grenadier » de la Seconde Guerre mondiale, présentant l’unité nazie comme « le symbole qui fait peur aux ennemis de l’Ukraine ». Parmi les figures nazies vénérées par Centuria, l’officier SS belge Léon Degrelle, décrit comme un «vrai Européen».

Le ministère ukrainien de la Défense a déclaré qu’il ne contrôlait pas les postulants à son académie militaire pour leurs opinions ou leurs appartenances politiques. Pas plus que le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France, qui prêtent assistance à l’Ukraine pour former les futurs officiers de ses forces armées.

Dans une déclaration à CTV News lors de la publication de l’étude de l’Université George Washington, les Forces armées canadiennes se sont dites « très préoccupées » par ces révélations. La sécurité militaire canadienne n’avait rien vu, rien su. Vraiment?

Centuria a des liens étroits avec le mouvement ukrainien d’extrême droite Azov, dont l’aile militaire appelée «Bataillon Azov» opère comme détachement d’opérations spéciales de la Garde nationale ukrainienne.

IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA COMMONS Le logo du bataillon Azov, semblable à une croix gammée

Des documents de la défense nationale obtenus par l’Ottawa Citizen à la suite d’une demande d’accès à l’information indiquent que des officiers et des diplomates canadiens ont rencontré des chefs du bataillon néonazi Azov en juin 2018. Pourtant, en 2015, le ministre de la Défense du gouvernement Harper, Jason Kenney, avait affirmé qu’Azov n’était rien de plus qu’un « petit nombre de brebis galeuses » et ne recevrait pas de soutien canadien.

Un porte-parole de la défense nationale s’est senti obligé de préciser au Citizen que « le Canada n’a pas fourni et ne fournira pas de soutien à Azov et aux entités affiliées ». Ah bon! Quelles vérifications ont été faites?

Azov est aussi un mouvement politique néofasciste en pleine croissance. Ses membres s’attaquent régulièrement à des manifestations antifascistes, des personnalités et des médias adverses, à l’instar de milices américaines comme les Proud Boys et les Oath Keepers. La fragile démocratie ukrainienne serait-elle aussi menacée par l’extrême droite que la démocratie américaine?

Le Congrès américain a interdit en 2018 toute aide budgétaire « pour fournir des armes, une formation ou une autre assistance au bataillon Azov » et a maintenu cette disposition dans le projet de loi budgétaire de 2021. Les législateurs américains ont demandé à plusieurs reprises au Département d’État de désigner Azov comme organisation terroriste. Le Canada de Justin Trudeau devrait en faire autant. OK, OK, vous allez me dire que ce n’est pas le moment, présentement.

Un rapport de 2016 du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme détaille les accusations de torture et d’autres crimes portées contre Azov à l’occasion de la révolution de Maïdan et des troubles entourant l’annexion de la Crimée par la Russie. Une violation du droit international n’en justifie pas une autre.

Si l’Ukraine sombre dans une guerre de partisans après une invasion russe dans les semaines qui viennent, comme c’est à prévoir, il faut s’attendre à ce que les milices néonazies ukrainiennes s’adonnent de nouveau à des exactions comme en 2014. Même celles dont les officiers auront reçu une formation de nos forces armées.

(1) Le Journal de Montréal ou JDM est un quotidien tabloïd matinal québécois publié à Montréal par Québecor Média. Il est notamment reconnu pour contenir des sujets à saveur sensationnaliste de la part de ses chroniqueurs vedettes, mais aussi pour les reportages fouillés de son équipe d’enquête, depuis 2013. C’est le quotidien francophone le plus diffusé en Amérique. Son principal concurrent est La Presse. Le Journal est particulièrement reconnu pour ses nombreux chroniqueurs et éditorialistes, majoritairement nationalistes et de droite, comme le sociologue Mathieu Bock-Côté, le journaliste Richard Martineau, Lise Ravary et Joseph Facal

(2) Mensonges russes, la réhabilitation du nazisme ukrainien ? Kiev a endoctriné son pays et normalisé les crimes contre l’Humanité. Bien que la majorité des ukrainiens ne soient sans doute pas des nazis, le régime de Kiev reste fidèle et rend hommage aux « glorieux » assassins de 1940-1945. Hors de question de défiler aux côtés du drapeau d’un régime qui a blanchi Stepan Bandera, leader de la Collaboration ukrainienne avec les nazis pendant la 2ème guerre mondiale, et responsable de la mort de dizaines de milliers de juifs, communistes, tziganes et homosexuels.