vendredi 18 février 2022

DIALOGUE DE COMMUNISTES

 C'EST UN CRI DU COEUR D'UNE COMMUNISTE VRAIE.....

 

pedrito, merci mais comme la plupart des communistes qui ont partagé les épreuves durant ces années abominables, tu n’arrives pas à mesurer à quel point j’en suis arrivée avec le PCF; c’est terminé, c’est comme une histoire d’amour, je n’aime plus ou plutôt je n’ai plus confiance en personne. Il n’y en a pas un pour s’opposer à la manière dont on me traite, ils trouvent ça “normal” et s’étonnent que je ne le supporte pas… C’est comme ue femme battue, ils m’écoeurent tous mais dans le même temps je pense qu’il faut reconstruire pour mon pays, pour les travailleurs, pour lajeunesse, pour tout ce qui m’importe et je crois que ça passe par leur évolution et je trouve que la campagne de ROUSSEL va dans le bon sens… Alors c’est comme dans un divorce où il y a des enfants, ils faut construire à la fois une cohabitation et une mise à distance… C’est ce que je tente et que vous prenez pour des mouvements d’humeur alors que c’est le contraire… L’avantage c’est que cela m’oblige à aller vers l’essentiel, l’inconvénient est que ce chemin est solitaire et parfois difficile et surtout irréversible.

je me débats pour que vous compreniez et puis je me dis que cela finira bien par arriver avec le temps, mais ilm’en reste peu. C’est compliqué, pendant une bonne partie je me suis identifiée au PCF, les autres aussi m’ont identifiée et à partir disons de 1995, cette identification est devenue impossible, une souffrance permanente, tous ceux qui détestaient ce que je représentais, femme, intellectuelle et peut-être juive se sont acharné sur moi avec sadisme, méchanceté. je me suis débattue pendant trente ans pour ne pas céder, pour ne pas renoncer à mon engagement juste et vrai, je ne voulais pas qu’ils gagnent. j’ai durant cette période vécu des drames personnels et je crois avoir tenu bon. Et puis il y a eu le 38 E Congrès, les choses ont évolué pas pour moi, le massacre se poursuivait sans la moindre retenue j’étais devenue un jouet sur lequel chacun pouvait s’amuser,sans que personne proteste, alain hayot pouvait raconter des mensonges immondes et personne ne lui demandait des comptes, Coppola pouvait dire au représentant de CUBA Coopéation sur MARSEILLE que s’il travaillait avec moi,la ville son adjoint à la culture refuserait de travailler avec lui, j’était toujours humiliée, maltraitée… Et puis un jour ça a été fini, cela ne me concernait plus, je n’éprouvais plus rien, pas de colère mais plus la moindre envie que cela change. C’est comme quand le désir a disparu et que l’amour est devenu indifférence. On ne revient pas de cela, mais si on a des enfants, il faut apprendre le respect, la cohabitation, le bien pour tous, on est adulte à ce prix là. Il y a un brave camarade qui s’obstine à me raconter ses efforts pour que les camarades, humiliés, qui comme moi on souffert soient reconnu, qu’il y ait un appel du candidat Roussel. mais le candidat ROUSSEL est bien trop occupé à sauver un groupe communiste et à s’attirer les bonnes graces de vrais salopards, moi je ne lui suis d’aucune utilité et sur le fond ses appels ne me concernent plus, je m’en fous totalement. C’est ce que j’ai fini par dire au camarade : “mais j’en ai rien à foutre de tes appels de ROUSSEL, pour moi cela ne changerait rien, cela ne me ferait aucun plaisir, je n’en ai plus besoin, je suis ailleurs. j’UTILISE le combat de ROUSSEL pour faire avancer ce qui m’est important mais je n’ai confiance en personne et ils ne peuvent rien m’apporter. Mon combat est différent, ma seule fierté est justement au bout d’une telle histoire d’être restée différente de ces minables qui ne pensent qu’à leur poste, à leur place sur l’estrade, à l’article qui parlera d’eux. Je suis LIBRE et cela passe par un double chemin, me battre pour le retour d’un parti révolutionnaire et me moquer totalement de tout ce que l’on peut attendre pour soi, me rejouir du don que m’a fait la vie d’être encore curieuse, engagée dans l’histoire de l’humanité. Alors je suis heureuse que tu me considères comme une communiste mais c’est loin désormais d’une appartenance, ceux qui collaborent à ce blog, marianne en particulier l’ont compris et chacun choisit son chemin.

....ET CE QUE JE LUI RÉPONDS, PARCE QUE J'ADMIRE SON COURAGE SANS PAREIL EN CES JOURS DE DÉMISSIONS ET DE TRAHISONS.

Pardon de ne pas savoir m'exprimer comme toi . Je suis en admiration, et je ne dois pas être le seul, devant ton extraordinaire capacité à dire, à écrire, à expliquer et commenter si rapidement sur tous les sujets qui jalonnent l'histoire de notre parti, de ses dirigeants, les vrais comme les traitres et les faux culs, et de tous les partis qui ont façonné l'histoire du monde.De nous parler simplement des vrais combats à mener, sans complaisance pour les morveux qui te bavent dessus, faute de bon sens, ni de clairvoyance, ni surtout de courage POLITIQUE.

Mais je vais être simple: je comprends parfaitement le point d'écœurement qui es le tien, puisque je ressens moi aussi la même chose, au niveau de mon combat sans doute beaucoup plus modeste que le tien,- je peux te dire TU, chère Danielle, moi qui suis de 39, donc plus jeune que toi,- mais victime moi aussi de la déconsidération des "miens", - c'est très dur aujourd'hui de se retrouver exclu de cette famille qu'on a tant aimé et servi - alors que nombre de gens de tous bords m'ont souvent apporté leur soutien moral dans des périodes difficiles, par ex lorsqu'un nuit j'ai été braqué chez moi par deux jeunes fachos ivres et drogués, pour me faire une leçon sur .....SOLJENYSTINE !!! et dont l'un d'eux est aujourd'hui journaliste à la Dépêche du Midi, le journal de Baylet, du M.R."G". (Sait-il ce qu'il me doit, ce petit fumier avec son pétard posé sur mon front, moi qui n'ai pas voulu déposer de plainte contre son infâme agression?) 

Le lendemain de ce crime, la mère de celui qui tenait le pétard braqué sur moi vint chez moi pour me dire , " Monsieur CAUMONT, je voudrais que mon fils soit mort "!! Et pendant ce temps, des gens du village, de droite comme de gauche - sauf des socialistes , tiens, tiens !!- parcouraient leurs quartiers avec un papier à signer pour m'apporter leur réconfort.

J'ai su plus tard que le voyou faisait régner la terreur chez lui....

Je m'égare? Non! Je subis depuis des années le même isolement que toi, un sentiment injuste d'exclusion, comme si le Parti était éternel, invincible, sans l'aide de ceux qui croient encore en lui. Ou comme si ceux-ci étaient encore des légions, prêts à  sacrifier une grande part de leur vie, comme nous l'avons fait, toi et moi, chacun à sa manière. Ma carrière professionnelle en a subi les conséquences, mais c'était mon choix, mais toi c'est vrai tu subis en plus ce harcèlement et ces insultes indignes. Malgré tes qualités , malgré ton âge, malgré l'immense respect qui t'est dû. Est-ce un hasard si tu fus membre du B.P., du temps où des gens traversaient la rue de mon village sous tutelle socialiste, pour adhérer à notre Parti? De pseudo-communistes ont perdu aujourd'hui le sens de la solidarité envers ceux qui méritent le plus grand respect, parce qu'ils ne se trompent pas de chemin de lutte. !!!. L'admiration la plus méritée. Je suis ton blog depuis des années, et chaque jour j'y puise des raisons de continuer le combat de mon engagement communiste depuis 55 ans. Pas besoin de me coucher ni courber l'échine devant des gens qui ne pensent qu'en lutte des places, celle qui nous conduit, qui conduit le Parti Communiste à l'abîme. Et tant pis ! si j'ai renoncé à prendre ma carte depuis janvier, j'en avais vraiment marre de ne compter pour rien. Même pas donner mon avis pour décider ou non d'une candidature communiste. Je vais voter ROUSSEl, tenter de FAIRE VOTER ROUSSEL, j'aurais voulu afficher, "tracter" comme au bon vieux temps, mais je n'en suis pas digne. A moins que ce soit eux, EUX, qui ne soient pas dignes de nous. Pourquoi pas ? Sont-ils vraiment dignes de toi? DE nous ? Je ne crois pas, et c'est ma consolation, devant le gâchis qu'ils  continuent d'accumuler.

Mon combat est évidemment différent du tien, tu es une "figura", comme disent nos amis espagnols, une "pasionaria" comme j'aime, et j'espère que tu continueras longtemps, LONGTEMPS, à nous enseigner l'histoire de la vraie lutte des classes ainsi que tes leçons de courage, que seuls peuvent donner au monde les vrais communistes. Et sois rassurée que nous sommes nombreux à t'apprécier comme la VRAIE communiste que d'aucuns, traitres et faux culs, ont cessé d'être depuis les années noires de la fin des blocs.

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Brève de campagne de la présidentielle 2022

Ségolène Royal appelle à voter JL Mélenchon. Certes, chacun voit midi à sa porte et les girouettes ne tournent pas. Seul le vent change fréquemment de direction.

Ségolène Royale fut député PS des Deux-Sèvres et patronne de la région Poitou-Charentes jusqu'en 2017. Et toujours pour le parti à la rose,  elle fut battue à la présidentielle de 2005 par Sarkozy. Sous Hollande président, elle a été ministre jusqu'en 2017.

Puis, elle soutint Macron à la présidentielle de 2017. Bon, JY Le Drian, ministre de Hollande, fit pareil pour devenir ministre des affaires extérieures du Medef avec Macron président. Quant à Ségolène Royal, Macron, bon prince, l'adouba ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique: ça c'est un titre!

Puis, ladite dame se remit à fricoter avec le PS, reprit sa carte en 2021 et espéra être élue sénatrice par les Français établis hors de France. Mais elle fut battue avec seulement 2% des suffrages. Peut être le vote des pingouins reconnaissants.

En tout cas, il y a peu, sa favorite pour la présidentielle de 2022, c'était Valérie Pécresse.

Aujourd'hui, c'est Mélenchon: croix de fer, si je mens, j'irai en enfer! Mais en politique politicienne, ne retourne-t-on pas sa veste fréquemment?

Et brève de campagne pour la municipale partielle de Mantes-la-Jolie:

Le Pcf du Mantois -c'est qui?- rejoint la liste des "revenants" du Ps, de Lfi et de Eelv.

Pourquoi "revenants"? Parce qu'en 2020, aucun du Ps, de Lfi ou de Eelv ne présenta de liste contre la liste de la droite sortante. Aucun d'eux ne soutint même pas du bout des doigts la liste de Vivre mieux à Mantes-la-Jolie, conduite par le communiste sortant Marc Jammet. Finalement, 4 de cette liste furent élus. Et durant ce mandat, rien du Pc du Mantois -toujours qui c'est?-, de Lfi, de Eelv et encore moins du parti de Hollande président contre la municipalité de droite élue.

Pour les dernières cantonales, canton de Mantes-la-Jolie, Marc Jammet soutenu par le Pcf de Mantes-la-Jolie se présenta. Du côté des "revenants", bisbilles politiciennes. Du coup, le Pc du Mantois, -encore et toujours qui c'est?- présenta des candidats et ses potes, pour la municipale partielle d'aujourd'hui, présentèrent une liste concurrente. Ah que c'est beau la Politique politicienne avec un grand P. Non?

 

Note de Pedrito

 

Quand je dis  et je répète que le parti socialiste, la lfi et ses anciens troskystes, eelv, sont des gens de gauche ! Une autre preuve? Même les liquidateurs du PC - Hue, Buffet, et tant d'autres- l'ont abandonné pour rejoindre, les uns Macron, d'autres Méluche.....

Sérieusement, à part Fabien ROUSSEL, y a-t-il un seul candidat de gauche dans la galère présidentielle?

 

Ukraine, ou le délire parisien

jeudi 17 février 2022 par Francis Arzalier


Le travail d’un journaliste qui a accès à l’image et à la parole est normalement d’informer les téléspectateurs des FAITS de l’actualité. Il faut croire que notre pays est un cas particulier, puisque depuis plusieurs semaines, tous les préposés à la petite lucarne, nous abreuvent jusqu’à la nausée de leurs convictions nées aux USA que le dictateur Poutine a prévu d’envahir l’Ukraine démocratique, et cela le mercredi 16 février 2022 à l’aube, qui, comme chacun sait, est propice à touts les crimes. La preuve en est selon eux que les Russes ne cessent de masser des troupes le long des frontières de la pauvre Ukraine menacée. Ce qui, évidemment, entraînera des ripostes(?)de la part des dirigeants du « monde libre », États Unis, Européens, OTAN, etc.

Ces gens bien informés ou qui devraient l’être, font mine d’ignorer les FAITS que tout citoyen français disposant d’un ordinateur ou d’un téléphone connecté est en mesure de savoir s’il s’en donne la peine :
1/ Les dirigeants de la Russie actuelle, dont Poutine, ne cessent de répéter qu’ils n’ont pas l’intention d’envahir l’Ukraine, qu’ils ne veulent pas d’une guerre où tous seraient perdants.
2/ Ils répètent depuis des mois que leurs soldats et leurs manœuvres militaires ne sont qu’une réponse de protection nationale aux troupes occidentales de l’OTAN et leurs gesticulations militaires anti-russes en Pologne, Pays Baltes, etc, et les agressions verbales des dirigeants nationalistes ukrainiens alimentés en armes par l’Occident, et désireux d’intégrer l’OTAN, alliance européenne parrainée par les USA.
3/ Tout observateur honnête, sans préjugé contre l’un ou l’autre protagoniste, doit constater que l’OTAN est une alliance militaire dont l’objectif affirmé est d’encercler l’ennemi potentiel russe. Tout au long de la frontière de Russie, du Sud en Turquie, jusqu’au bord de la mer baltique au nord, stationnent et manœuvrent des bases et des troupes occidentales, capables d’intervenir par avions bombardiers , drones espions et tueurs et blindés rapides, tous susceptibles d’utiliser des armes nucléaires. Cet encerclement n’est pas imaginaire, mais une réalité militaire, que la Russie ne peut considérer que comme une menace, d’autant que certains de ces pays comptent une influente extrême-droite revancharde, héritière affirmée des anciens collaborateurs des Nazis vaincus en 1945 ( des défilés commémoratifs d’anciens SS ont eu lieu en Lettonie, en Ukraine, etc) .
À l’inverse, il n’y a pas de troupes russes ( ou cubaines ) le long des frontières US, sur les territoires canadien et mexicain !

4/ Poutine ne tient pas à voir les nationalistes pro-occidentaux parvenus au pouvoir par un coup d’état en Ukraine intégrer l’alliance anti-russe OTAN, ce qui pourrait permettre aux plus excités d’entre eux ( les plus fascisants s’en vantent ! ), de provoquer un accrochage meurtrier avec les Russes vivant en Crimée ou au Donets, l’intervention de l’armée russe à leur secours, et ainsi déclencher une guerre qu’ils savent ne pas pouvoir gagner. Mais ils rêvent d’ainsi entraîner l’intervention armée des USA et ses alliés européens. Suicidaire, dira t’on. Certes, mais leurs modèles nazis ont de cette façon déclenché la guerre européenne en Pologne en 1939.
5/ De nombreux témoignages d’acteurs politiques qui n’ont jamais eu des sympathies pro- soviétiques ou pro-russes le disent, par exemple Roland Dumas. ministre socialiste de François Mitterrand qui y participa : Au moment de l’effondrement de l’URSS, tous les intervenants aux négociations, occidentaux et russes, se sont mis d’accord sur un constat : pour assurer la paix à l’Est de l’Europe, pas d’extension de l’OTAN aux pays soustraits à l’influence du Kremlin.
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Ce constat de bon sens international sera t’il enfin respecté par les dirigeants occidentaux, comme le méchant Poutine le leur demande ?

Alors que la Russie vient de retirer unilatéralement une partie de son dispositif militaire, nous ne pouvons malheureusement compter pour aller dans ce sens pacifiste sur les dirigeants des USA :

Biden a démontré à l’occasion à quel point était fausse la fable des médias français du méchant Trump et du gentil Biden ! Tous deux ont été les visages changeants d’une réalité permanente, et dangereuse, l’Impérialisme États-unien et ses complices de l’OTAN.

Ne comptons pas non plus sur Macron, incapable de se départir de sa soumission à Washington, et des médias à sa dévotion : Ils n’auront réussi à propos de l’Ukraine qu’à se déshonorer encore une fois, en trahissant leur mission d’information honnête des citoyens.

LA GUERRE À L’EST DE L’EUROPE N’A PAS ( ENCORE ) EU LIEU.
ELLE PEUT NE PAS AVOIR LIEU SI NOUS SAVONS L’EXIGER.
FRANCIS ARZALIER, ANC, le 17 février 2022


Voilà pourquoi vous devez aller voir “un autre monde!”

Parce que c’est un film qui parle de ce où nous en sommes tous, il a été acclamé par la critique internationale à juste raison. il est le dernier maillon d’une chaîne de films de Stéphane Brizé avec entre autres Vincent Lindon, qui a commencé avec La loi du marché (2015), puis En guerre (2018), comme La loi du marché il décrit la violence et la folie d’un plan social, pour les ouvriers, mais aussi pour les cadres chargés de le mettre en œuvre et qui considèrent que non seulement il détruit les hommes mais n’a aucune logique pour l’entreprise elle-même et donc est le simple prélude à une délocalisation. Mais le film va plus loin, il choisit le pari de la fiction pour nous faire percevoir qu’il n’est plus question d’aménager, d’organiser même une simple résistance, il faut envisager un autre monde…

Résumons rapidement le scénario : Philippe Lemesle a 57ans, de l’extérieur il présente tous les signes de la réussite. Il est cadre dirigeant d’un groupe industriel américain, il a une femme qu’il aime (Sandrine Kiberlain), deux enfants, un bel appartement et une résidence secondaire. D’ailleurs dès le début nous n’ignorons rien de son patrimoine puisque sa femme demande le divorce et que les avocats s’affrontent autour du partage des biens. La procédure est interrompue quand le fils fait une crise d’autisme. C’est l’enfant symptôme, celui qui craque devant l’injonction que représente le père qu’il aime : “Deviens performant et Mark Zuckerberg te recrutera pour facebook”. C’est sa forme d’hallucination .

Au plan professionnel, le groupe américain et sa représentante pour l’Europe exigent pour le bénéfice des actionnaires un nouveau plan de restructuration et Lesmesle, qui reste le plus souvent tendu, silencieux et n’intervient que pour tenter de transformer la logique qui le broie, lui et les autres, doit faire appliquer cette décision. Il sait qu’elle va à l’encontre des intérêts des salariés mais même de la survie de l’entreprise, il ne peut pas assumer. Dans un véritable conflit de loyautés, il tente de proposer une autre logique qui lui permettrait de sauver tout ce qui part à la dérive autour de lui, sortir de cet étouffement. D’ailleurs apparemment à la fin il choisit la rupture, se dégager de ce piège qui le détruit et assumer cet enfant-là en crise d’autisme, ce n’est pas rien. Cet enfant est la pièce centrale de l’effondrement du père, de son couple, de l’entreprise, de sa dignité et il accélère dans l’intime de la famille l’impossibilité de ce monde-là. Peut-on sortir de ce monde-là? C’est toute la question en tous les cas pas par une décision individuelle et c’est peut-être ce que dit le fils, quand il se reconstitue à travers une pièce de théâtre où il manipule dans un dernier plan une marionnette: est-ce que le happy end de la famille sauvée parce que le père s’est ressaisi n’est pas l’ultime leurre ?

Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit et qui rend ce film urgent à voir : nous sommes arrivés au bout d’un système, ce qu’un marxiste appelle un mode de production, et qu’on laisse dans le flou conceptuel du “système” : ceux qui refusent de continuer comme ça, ce sont les ouvriers les sacrifiés, ceux que de plan en plan on a réduit à la portion congrue et qui n’en peuvent plus comme à l’hôpital sous COVID. Ce ne sont pas ceux qui disjonctent le plus, eux ils sont encore dans la réalité des corps, alors que ce qui est au-dessus d’eux a complètement perdu le sens de la réalité de ce qu’ils sont sensés produire, comme l’enfant. Nous sommes dans un au-delà de ce que décrit Ken Loach, et qui en général concerne la destruction programmée du monde ouvrier, le mal est remonté plus haut, il atteint tous et toutes et même le grand patron américain qui lui aussi reconnait n’être qu’une marionnette manipulée par Wall Street. Il y a d’ailleurs dans cette scène de la vidéo conférence un grand moment de bascule, qui fait que Stéphane BRIZE, le réalisateur réussit ce que Nanni MORETTI a raté, la représentation du caractère invivable pour tous de ce système : l’absence totale de sentimentalité, la brutalité des Etats-Unis et la révélation de ce qu’est un professionnel du capital, dans l’entreprise comme à Hollywood. Celui qui joue le PDG, le Méphisto du système est dans la vie un véritable PDG, Jerry Hickey.

C’est là que le cinéma, le film, joue le rôle qui doit être le sien, celui d’une catharsis qui ne se contente pas de purger les passion mais nous invite à la prise de parti. J’ai repensé à Fritz Lang, à la rencontre que fut pour lui les Etats-Unis, le naturel de ce qui restait encore allégorique dans les films allemands, les chefs d’œuvres que sont pourtant METROPOLIS, Mabuse et M le maudit. Aux Etats-Unis, à Hollywood, il découvre le mal, le capitalisme à son état naturel, sans parade, sans truquage, il n’était plus besoin du nazisme, ce pays l’avait intériorisé et il suffisait simplement de montrer la violence brute partout et toujours du quotidien y compris dans les objets, là c’est l’ordinateur. Stephane Brizé dans cette scène de la vidéo conférence va jusqu’à la force brute du cinéma américain. Quand après avoir couvert d’éloge les deux cadres français qui proposent une alternative ingénieuse au plan de licenciement, le grand patron crie “I don’t give a fuck” et parle de ce qui le domine lui-même “wall street”, la financiarisation, c’est digne du grand cinéma américain. Ne jamais croire faire de l’art, exercer son métier, être efficace, rentable. Pour faire de la politique, il suffit de décrire la violence, la fin de tout affect et c’est “le veau d’or” Satan qui mène le bal, sans autre décor qu’une vidéo conférence avec des visages mis à nu, des masques fermés et pourtant révélateurs de leur enfer intime, de la corruption exigée d’eux. Nanni Moretti et même Ken Loach sont restés trop européens, alors que dans ce film nous atteignons la violence qui est celle des films américains qui eux-mêmes sont pris dans la même efficacité, la même rentabilité, le même désespoir.

Si je n’ai cessé de penser à Fritz LANG, c’est non seulement parce qu’il y a une rétrospective de son œuvre mais parce que je ne cesse à son propos de repenser à la nécessité de la fiction pour dire le vrai. Son rapport à Brecht mais aussi à Godard à ce sujet, le documentaire est une étape, mais seule la fiction qui sollicite l’émotion et l’identification du spectateur (la catharsis) est VRAIE (1). Est-ce que la fiction, le retour au lieu traumatique où se libère la parole qu’est ici la cellule familiale et son étouffement, sa destruction aide à la prise de conscience politique ou se contente de nous purger de nos angoisses ? Sommes-nous plus près de Brecht ou de FREUD ? j’ai beaucoup travaillé cette question à propos du film dans lequel Brecht et Lang se sont rencontrés dans une lutte commune contre le nazisme (2), je pense qu’ici aussi il y retour au politique par le choix de la fiction, du “mentir vrai” d’Aragon.

Le film de Stéphane Brizé semble dans le prolongement de tous les autres qu’il a fait, on y retrouve cette préoccupation sociale, mais aussi le même système des acteurs mêlés à des gens qui jouent leur propre rôle, et son acteur fétiche toujours aussi dense, tendu, Vincent Lindon. Pourtant un seuil est franchi qui rend ce film différent des autres, le rôle essentiel de la fiction. La cellule familiale est justement ce lieu fictionnel, qui nous oblige à l’empathie et qui montre à quel point rien ne peut être sauvé de ce monde-là et l’enfant en est le symptôme. Dans la fiction on ne peut pas dire toute la réalité, mais celle-ci est incroyable et nous empêche de nous identifier. Parfois, on prend des morceaux de cette réalité-là, quand Marie DRUCKER la PDG pour l’Europe ou qui voudrait l’être, excellente dans le rôle, prononce cette phrase: “Tout est précarité dans la vie, l’amour, la santé et donc pourquoi pas le travail”, elle emprunte ce constat à madame Parizot du MEDEF. Mais tout ne peut pas être dit ce serait trop.

Si j’osais… Mais je vais oser: ce film vous explique mon choix de soutenir à fond la campagne de Fabien ROUSSEL alors qu’est intervenu pour moi un divorce définitif avec le PCF. Un divorce bienveillant comme celui qui peut exister au sein du couple, parce qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’enfer pour certains individus dont je fais partie dans l’aspect familial de l’organisation. L’humiliation permanente infligée est insupportable, destructrice de tout ce qui vous a créé. Alors pourquoi malgré le divorce cet engagement? Un peu comme dans ce couple, parce que je sais que c’est pour avoir voulu composer avec une résistance qui n’en a pas été une que le parti “révolutionnaire” est devenu ce qu’il est. Parce que je ne suis que trop convaincue que le monde capitaliste, l’accélération de son autodestruction des individus, de l’environnement est inexorable dans ce système-là. On ne peut rien rafistoler. Le COVID l’a révélé. Les propositions réformistes sont comme le film de Nanni Moretti, un épuisement quand cela ne tourne pas au patronage de Guédiguian. La campagne de Fabien Roussel, (le sait-il lui-même?) reflète cette exigence ouvrière, populaire, qui ne peut plus accepter parce qu’ils ont encore la force d’exiger la vie, celle des corps, et c’est la seule chance d’un autre monde. La fascination que semblent éprouver certains journalistes devant le candidat communiste tient à l’ébranlement des consciences devant l’impossibilité de ce qui est exigé d’eux et peut-être comme le cadre du film, au sentiment que l’on ne peut pas continuer comme ça. Paradoxalement, est-ce que dans un premier temps ce ne sont pas eux les plus sensibles à la nécessité du “roussellement”, à la duperie du “ruissellement”. Le monde ouvrier qui n’a plus rien à perdre, est dans la ténacité, dans le doute face à ces gens-là. Mais c’est le seul chemin existant. Peut-être parce que je vis la manière dont nos enfants disjonctent, des éclopés que l’on pense faire revenir à coup de médicaments, le pessimisme est un luxe que je ne peux pas me permettre et je me dis il y a là une bouche d’aération et il faut tenter de respirer, on ne peut pas renoncer à ce possible.

VOILA pourquoi vous devez aller voir ce film… parce qu’il vous dit avec beaucoup de “métier” l’impossibilité de continuer comme ça, au plus intime de nous-mêmes.
Danielle BLEITRACH

 

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RUSSIE POLITICS

L'UE renforce l'ingérence en Russie comme ligne politique

Quand France Inter reproche à RT France l'objectivité qu'il n'a plus depuis longtemps : oui, je pense que la Russie n'attaquera pas l'Ukraine

L'arrivée de Macron en Russie s'est accompagnée d'une attaque médiatique en règle contre RT France, menée notamment par France Inter. Ayant été personnellement visée par notre média public, qui sous couvert d'appel au pluralisme et à l'objectivité veut imposer le discours dominant, je voulais rappeler ma position, qui n'est dictée par aucun intérêt financier - non, la Russie n'attaquera pas l'Ukraine. 

Une très étrange publication est sortie sur le site de France Inter, qui n'a rien à voir avec un article de presse. France Inter, se réfugiant derrière la signature de la "rédaction internationale", attaque directement RT France pour sa présentation de la situation autour du conflit ukrainien. Il fait partie d'un mouvement lancé volontairement, comme le souligne Xenia Fedorova :

 

 

Il est reproché à RT France d'avoir une position partiale sur le traitement de la crise ukrainienne et plusieurs "experts" y sont cités, dont je fais partie, puisque nous avons le toupet de ne pas penser que la Russie puisse avoir la volonté d'attaquer l'Ukraine - ce qui semble être pourtant une chose acquise pour la "rédaction internationale". Est-ce pour France Inter un signe d'objectivité que de reproduire sans nuance ni réflexion la ligne de l'Elysée, qui reproduit lui-même sans nuance ni réflexion la ligne atlantiste ?

En survolant rapidement la production du service public de l'information en France, j'aimerais beaucoup que France Inter me dise quels sont les invités, qui expriment des doutes ou au moins des réserves quant à une attaque de l'Ukraine par la Russie, quelle est la proportion du temps d'antenne dont ils disposent et quelles sont plages horaires ?

Ensuite, nous pourrons parler d'objectivité et de pluralité.

Ces critiques sont d'autant plus amusantes, que France Inter n'a pas publié l'intégralité de la réponse qu'il a reçue de RT France (lire ici). Notamment :

"A titre d’exemples, pour Frédéric Encel, ce n’est pas Moscou qui peut choisir qui rentre ou pas dans l’OTAN. Alexandre del Valle a salué les initiatives françaises du Président Macron et souligné les désaccords qui existent en Europe. Dominique Trinquant a estimé que les demandes russes ne sont pas réalistes, doute de cette stratégie et ajoute que les manœuvres militaires russes auraient dû être déclarées. Un porte-parole de Valérie Pécresse a estimé que les Ukrainiens, s’ils sont agressés, vont se défendre, qu’il faut garantir l’intégrité de l’Ukraine et qu’il est hors de question de laisser la Russie l’envahir. D’autres critiquent la position américaine etc... M. Bernard-Henri Levy a récemment appelé à une intervention américaine sur Fox News et nous en avons parlé."

Les critiques s'abattent sur RT France au moment où l'on voit arriver sur ses plateaux de plus en plus d'experts s'exprimant dans les médias main stream, important autant la langue de bois que le discours globaliste, et que les "débats" sont noyés par une quantité grandissante de personnes n'ayant plus le temps ni la possibilité de traiter le sujet réellement en profondeur, ce qui faisait pourtant l'intérêt de cette chaîne par rapport aux autres.

Sur le fond des critiques portées par France Inter, il est intéressant que l'argumentation de la position des experts ne reconnaissant pas la possibilité d'une attaque russe de l'Ukraine n'est pas traitée. Il est a priori reproché de ne pas reconnaître la possibilité d'une attaque de l'Ukraine par la Russie. C'est absurde, mais comme il s'agit du discours politique dominant en Occident, les médias alignés le reprennent et les autres doivent justement s'aligner - au nom de "l'objectivité". 

Une question : s'ils en arrivaient à parler d'une prochaine invasion extra-terrestre de l'Ukraine, serait-ce une faute professionnelle de ne pas propager ce discours ?

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