mardi 7 août 2018


LA MONARCHIE FRANÇAISE ET SES DÉGUISEMENTS


par Par Francis Arzalier (ANC)
Le monde entier s’est étonné du gonflement médiatique au de là du raisonnable à propos de "l’affaire Benalla", dans une France qui passe encore pour l’inventrice et l’exemple même d’une République : il est vrai que nos " élites ", politiciens et bavards à leur service, ne cessent de se gargariser de ce mot, tous le revendiquent à leur usage en y mettant toutes sortes de sens, des partisans du Capital et des votes truqués les plus divers, jusqu’aux Droites nationalistes et réactionnaires de Wauquiez et Marine Le Pen.

C’est d’ailleurs un usage du mot que l’on retrouve ailleurs : les "Républicains" des USA sont le conglomérat de professionnels de l’élection les plus conservateurs, et la "République" en Afrique du Sud était au siècle 20 le nom donné à l’apartheid raciste.
Il faut donc partir du constat que ce sigle, qui dans la Rome d’il y a 2000 ans signifiait la Chose publique, qu’elle soit dictature d’un seul ou d’une caste de privilégiés, n’a que le sens qu’on veut bien lui donner. Rien à voir avec la Démocratie politique, gouvernement du peuple par lui même en sa majorité, encore moins avec le concept de Démocratie sociale, qui inclut l’égalité entre les citoyens.
Il est vrai que l’histoire de France depuis trois siècles a confondu les combats populaires contre les Rois avec les progrès sociaux et politiques, d’où l’attachement d’une certaine Gauche y compris révolutionnaire ou humaniste a l’idée même de République. Mais les marxistes rationnels ne peuvent oublier que ce terme bien galvaudé, manipulé, mérite d’être précisé, et déjà confronté à la réalité contemporaine, et à l’histoire depuis la première de ce nom, en 1792.
En aout 1792 en effet, les "Sans-culottes" des quartiers pauvres de Paris, aidés des volontaires en armes provinciaux, envahit le Palais des Tuileries et imposa la déchéance du Roi héréditaire Louis XVI aux députés issus de la bourgeoisie.
En quelques mois, la Monarchie Capétienne disparut, avec l’assentiment de la majorité des Français : Louis XVI qui s’est opposé aux réformes voulues par la Nation et a tenté de stopper la Révolution en faisant appel aux monarques étrangers n’est pour eux plus digne d’être Roi. C’est depuis lors qu’être "Républicain" se confond volontiers pour la majorité de nos concitoyens avec l’aspiration aux progrès sociaux et politiques.
Avec bien des ambiguïtés, car la plupart d’entre eux n’ont cessé d’aspirer depuis lors à confier épisodiquement leur sort à un monarque élu, choisi par eux comme sauveur de la Nation en crise. Ce fut le cas des Bonaparte Un et Trois en 1800 et 1848, mais aussi du Maréchal Pétain en 1940 et du Général De Gaulle en 1958. Bien sûr, ces "sauveurs" adulés quelques temps sont quelques années plus tard discrédités par les réalités.
Mais le dernier d’entre eux nous a légué la Constitution de la " 5ème République", cette "Monarchie républicaine" selon la définition de son auteur Michel Debré, Monarchie élective qui donne aux " Présidents" un pouvoir personnel considérable face à des Assemblées souvent amorphes. Ne nous y trompons pas, depuis 1958, comme sous le Consulat en 1800, les Présidents successifs, De Gaulle, Mitterrand, Giscard, Chirac ou Sarkozy, ont eu un pouvoir plus important que les Rois héréditaires a Londres, Bruxelles ou Madrid, soumis, eux, aux Assemblées parlementaires.
Chacun a su user et souvent abuser de ce pouvoir monarchique, en "ordonnances" et aventures militaires en Afrique et ailleurs, avant de sombrer dans le discrédit de fin de mandat. Ce fut aussi le cas de Hollande, dont la maladresse accéléra la chute. Et Macron, monarque mal élu grâce aux médias et à l’explosion des partis politiques en 2017, s’inscrit dans la même tradition séculaire du monarque élu, y compris par l’érosion rapide de sa popularité.
Plus encore que les précédents, il a profité de "l’état de grâce" initial et éphémère, pour imposer ses vues ultra-libérales, détruire un maximum de conquêtes sociales et privatiser au détriment des services publics, avec le soutien de députés choisis par lui, dont l’ignorance politique s’ajoute à la servilité.
C’est dans ce contexte qu’il faut replacer "l’affaire Benalla", du nom de ce flic privé favori du Président Macron, filmé en train de tabasser des manifestant(e)s le Premier mai à Paris, sans que son patron n’y trouve à redire. Une parmi bien d’autres illustration du caractère monarchique du régime politique de la France. Rien de bien neuf en somme, les actes de notre monarque détruisant les protections sociales, les services hospitaliers ou de transports publics, sont de nature tout aussi monarchique, et encore plus graves.
Mais ce fait divers a permis aux médias soumis au Capital d’organiser tout un cirque hypocrite, alimenté par des Indignés de Droite Extrême et "Républicaine", et par d’autres de la Gauche libérale, qui faisaient semblant d’oublier les précédents de leur famille politique en la matière, le monarque De Gaulle parrainant les tueurs du SAC, le monarque Mitterrand et son "cabinet noir", Le monarque Sarkozy, ses argousins privés et ses casseurs-provocateurs lors des manifs...
Sans compter que Benalla remplissait il y a quelques temps son office au service du PS de Hollande ! Beaucoup de bruit pour rien de neuf en somme, puisqu’on savait dès le départ que le Président-monarque Macron était intouchable grâce au bouclier constitutionnel. Mais un bruit médiatique suffisant pour étouffer toute allusion télévisée à ces cochons de grévistes, qui s’obstinent en pleine canicule a défendre leurs droits...Car, fort heureusement, la France est aussi le pays qui a donné naissance à ce chant qui conserve aujourd’hui toute sa lucidité subversive, comme il y a un siècle et demi

"Il n’est pas de sauveur suprême,
Ni Dieu, ni César, ni Tribun.
Producteurs, sauvons Nous nous-mêmes,
Écrivons seuls notre destin"....
 


 

FOOT....FRIC....MISÈRE.....

140 euros le maillot dont... 3 euros de production

 Les grands équipementiers sportifs se détournent désormais de la Chine, devenue trop « chère », et lui préfèrent l’Indonésie, la Thaïlande et le Cambodge. Photo AFP AFP 

Les maillots des champions du monde de foot arrivent bientôt sur le marché avec leurs deux étoiles. A la vente : 140 euros. A la production : 3 euros. Le collectif éthique sur l’étiquette met une nouvelle fois en lumière les pratiques des grands équipementiers sportifs. Quand les actionnaires empochent des dividendes colossaux, les travailleurs, eux, peinent à toucher « un salaire vital ».

Les supporters de foot ne sont pas les seuls à se frotter les mains lors d’un événement tel que la Coupe du monde. Les fabricants de vêtements de sport, aussi. Les nouveaux maillots à deux étoiles vont arriver sur le marché. Prix de vente : 140 euros. De quoi alimenter la manne financière estimée à 17 milliards d’euros lors de ces événements. Soit « deux fois plus qu’il y a 10 ans », relève le collectif éthique sur l’étiquette. Qui ajoute que les deux leaders en la matière, Nike et Adidas, « se partagent près de 60% du marché européen ». Dans le même temps, les petites mains qui, de par le monde, confectionnent ces articles ne sont rétribuées que par quelques miettes de ces profits colossaux.
C’est ce que met notamment en lumière la campagne « Anti-jeu » du collectif qui, comme son nom l’indique, milite pour la « mondialisation des droits humains » et un « progrès social négocié » synonyme de « 100% de liberté syndicale, 0% d’exploitation ». Aux antipodes de ce qui se pratique actuellement.
Le rapport « Anti-jeu » avance ainsi une série de chiffres dont il ne manque d’ailleurs pas de relever « l’indécence ». « La part revenant aux travailleur.euse.s des usines sur le prix d’une basket a baissé de 30 % entre 1995 et 2017 ! Sur un maillot Adidas de la Coupe du monde vendu 85 euros, les travailleur.euse.s ne touchent que 0,8 euro, tandis qu’Adidas empoche 18 euros de bénéfice » campent tout d’abord les auteurs. « Avec le contrat à vie qu’il a signé avec Nike, Cristiano Ronaldo gagne en un jour ce qu’un travailleur gagnant le salaire minimum moyen en Europe réunira en six ans. Si Adidas et Nike avaient maintenu les mêmes montants de sponsoring entre 2012 et 2017, un million de travailleurs en Asie auraient pu recevoir un salaire vital pendant un an » ajoutent-ils.

Rémunérations inférieures au salaire vital

Le collectif dénonce un certain nombre de pratiques des équipementiers qui n’hésitent pas à sous-traiter afin de ne pas ternir leur image. Et, dans une course effrénée au profit, les délocalisations vont bon train à la recherche du moins disant social. Ainsi, à l’heure où les salariés chinois du textile tendent vers un « salaire vital », les marques s’en détournent pour leur préférer les usines d’Indonésie, du Cambodge ou du Vietnam, dans lesquelles les rémunérations moyennes sont bien en deçà du salaire permettant d’avoir accès aux droits fondamentaux. Il y est fréquemment « inférieur de 45% à 65% », précise le rapport.
D’une manière générale, l’univers du textile fait figure de zone de non-droit, nombre de multinationales n’hésitant pas à bafouer les textes internationaux quant au respect des droits fondamentaux des travailleurs.
En France, la loi de mars 2017 sur le devoir de vigilance des multinationales a constitué une avancée majeure en la matière. Sauf qu’elle a été expurgée du volet sanction...
Agnès Masseï
Dernière modification le jeudi, 26 juillet 2018 08:41
Sources: LA MARSEILLAISE

Politique et justice: au risque de faire grincer les dents.

Publié le 7 Août 2018

blocage des comptes
des ras'cistes-fascistes
et lutte antifasciste
Politique et justice ; au risque de faire grincer les dents.


Le combat contre le fascisme est un combat politique majeur qui doit être source de rassemblement de masse pour le mener au nom des valeurs républicaines. En s'appuyant tout simplement sur les attendus du tribunal de Nuremberg ainsi que sur les principes fondateurs de la charte de l'ONU, il est un combat de l'humanité contre la barbarie.

Ce point est massivement (pas unanimement) partagé dans l'opinion publique française.

En France, alors qu'interdit de séjour, le parti fasciste qui a été légitimé de façon inqualifiable par ceux qui se succèdent aux affaires, est sous le coup de procédures judiciaires menées à partir de délits qui se confirment au rythme de l'instruction et exigent des sanctions.

Les mêmes qui ont mis le pied à l'étrier à celui qui leur devient menace, au premier rang desquels se trouve le PS de Mitterrand, ou qui tentent d'occuper la bauge où il se complet se réjouissent de voir la justice porter possibilité d'une asphyxie financière à cette menace maintenant devenue invasive.

Outre que régler par l'intervention des juges ce qui relève du combat politique est une illusion (tous les juges qui ont condamné Pétain et Laval leur avaient prêté serment) réintroduit dans l'espace politique et institutionnel la possibilité de la censure du débat politique de la même façon que fut rattrapé Al Capone : pas pour ses crimes, mais par l'argent de ses crimes. Argent dont tous les Al Capone doivent rendre compte, mais qui ne saurait se substituer au fond du combat contre le crime, ici le combat antifasciste. 

Surtout, cela recrée une jurisprudence permettant par les tribunaux  de renouer avec ce qui dans l'Histoire a permis à la réaction détentrice des leviers politiques, économiques et idéologiques de tout tenter pour se débarrasser du mouvement démocratique et de ses organisations.
Ne laisser que la procédure à l'œuvre, c'est accepter une sorte de loi anti-casseur de la politique par le levier financier à l'image de ce que le pouvoir a mis en place le 1er mai à Paris pour circonscrire le droit constitutionnel de manifester.

Canaille le Rouge le réaffirme donc avec force : faire que le parti de la haine et du racisme rende des comptes sur sa façon d'user des financements public de façon illégale est normal, faire de cette procédure le moyen de ne pas mener le combat contre le fascisme et de TOUS ceux qui s'en servent comme auxiliaire et repoussoir est une supercherie qui à terme vise le mouvement populaire. 

Voilà pourquoi La Canaille  qui appelle à la mise des organisations fascistes et leurs officines au ban de la société ne peut que dénoncer une construction juridique à terme liberticide pour arriver à cette fin. 

La lutte antifasciste pour être efficace ne peut être que de masse, de classe et démocratique. Voilà qui indique au mieux l'espace où celle-ci doit se mener et par qui elle doit être menée. Canaille le Rouge se félicite d'être organisé dans un syndicat qui a fait de ce combat une de ses priorités, cela lui permet de pointer la responsabilité de ceux qui se satisferaient d'une sanction judiciaire qui victimiserait la mouvance fasciste au lieu de la combattre sur le fond.