Ukraine, il reste peu de choix à Zelensky : la capitulation, un nouveau Maïdan ou un coup d’État
Que se passe-t-il sur le front ? Rien de bon pour l'Ukraine.
Zelensky a annoncé jeudi soir officiellement que l'Ukraine cesse toute action offensive et se met en état de défense, « complet et profond » et que l'Ukraine va construire un nombre important de fortifications en retrait de la ligne de front qui seront financées par les nations occidentales.
Cette annonce intervient après les révélations d'Arkhamia et des rumeurs de coup d'État et reflète la réalité sur le terrain militaire. Quelques faits illustrent cette réalité incontournable que les médias occidentaux tentent de cacher.
Dans la région de Kupiansk, un officier supérieur de la 14ᵉ brigade a abattu l'officier de liaison qui avait traité de lâches les soldats de cette brigade, car ces derniers refusaient d'attaquer les lignes russes.
Dans la région d'Adviivka, la 110ᵉ brigade a accusé publiquement, en fin de semaine dernière, la 53ᵉ brigade de lâcheté.
Des menaces de rébellion au cas où Zaluzhny serait démis de ses fonctions, faisant corps avec des rumeurs de coup d'État.
Sur le terrain militaire proprement dit, les forces armées ukrainiennes sont sur la défensive et le recul sur l'ensemble du front, elles subissent des pertes croissantes y compris dues à des épidémies et aux conditions météorologiques. Les soldats ont commencé à tomber malades en masse, le moral et la déception se faisaient sentir partout.
À Adviivka, les Ukrainiens sont contraints de céder ou de se rendre pour ne pas mourir.
À Bakhmut, les Russes ont repris tous les territoires pour lesquels des milliers d'Ukrainiens sont morts depuis la contre-offensive du 10 mai, laissant derrière eux de nombreux camarades morts dans les tranchées.
A Krynky, la tête de pont sur la rive russe du Dniepr, qui a soulevé l’enthousiasme des experts de plateaux, les Russes ont bloqué, sous un déluge de feu, des centaines d'Ukrainiens qui ne peuvent plus traverser le fleuve dans l'autre sens.
Les Ukrainiens subissent d'énormes pertes sur toute la ligne de front, et le ministère de la Défense britannique se plaint amèrement que les Russes utilisent des bombes à fragmentation contre les zones fortifiées ukrainiennes. Il y a peu encore, Kiev et les Occidentaux se réjouissaient des livraisons américaines de bombes à fragmentation contre les Russes, se moquant des avertissements non seulement de Poutine, mais aussi de Human Rights Watch. Les Russes avaient averti que l'utilisation de bombes à fragmentation par les Ukrainiens entraînerait une réplique. C'est chose faite !
Les zones fortifiées ukrainiennes d’Ugledar et d’Avdiivka sont noyées sous les bombes à fragmentation russe de 500 kg.
La panique gagne le camp occidental et la décision de Zelensky de construire des forteresses défensives est directement la conséquence des avancées russes sur toute la ligne de front, d'autant plus que Washington a averti que 100 000 Russes sont en attente du côté de Kupiansk et qu'il y a de nombreux mouvements de troupes russes du côté de Karkhov. Pour accroître la nervosité des occidentaux et des Ukrainiens, des responsables russes ont fait savoir que Kershon, Karkhov, Odessa et Nikolaev avaient vocation à retourner au sein de la Russie.
Pour accroître le sentiment d'impuissance des Ukrainiens qui ne sont plus en mesure de recruter de nouveaux combattants, les responsables du recrutement de différentes régions font savoir qu'à peine 8 % à 10 % de l'objectif de recrutement avaient été atteints.
Pour tenter de remédier au problème du recrutement, Zelensky privatise le recrutement et le délègue à des sociétés occidentales au moment où il décident d'envoyer des femmes et des vieux combattre dans les tranchées pour suppléer le manque d'hommes.
Et comme si les déboires de l'Ukraine n'étaient pas suffisants, Washington a exigé que Kiev rende les 31 chars américains Abrams précédemment livrés à l’Ukraine, d'après les médias américains, en échange, le chef du Pentagone aurait promis de transférer 124 chars Léopards allemands aux forces armées ukrainiennes. Les Américains veulent éviter l'humiliation de voir leurs chars brûler, tout comme les Léopards allemands. Le fait que les chars américains tombent en panne en raison d'inadaptation aux conditions de combat en Ukraine doit également avoir pesé dans cette décision. Par contre, personne ne sait où trouver 124 nouveaux chars Léopards en remplacement.
Il ne fait pas bon de vendre son âme au diable, ou aux Américains, le prix à payer est exagérément élevé et toujours à sens unique.
Que se passe-t-il à Kiev ? Ils commencent à s’entre-tuer.
Comme nous le savons, les Russes n'ont pas eu la délicatesse de s'enfuir lors de la contre-offensive du 5 juin, terrorisés devant les Léopards ou plutôt les chatons que les puissances occidentales ont fournis à l'Ukraine pour reprendre la Crimée et le Donbass en quelques semaines. Et les conséquences de l'indélicatesse des Russes sont catastrophiques pour l'Ukraine en premier lieu, mais également pour leurs commanditaires occidentaux.
À Kiev même, l'air est devenu irrespirable, les assassinats à la grenade et les empoisonnements sont de simples avertissements avant que ne commence la nuit des grands couteaux qui devra déterminer quel clan héritera du pouvoir. « Le conflit entre Zelensky et Zaluzhny était prévisible et provoqué par l’échec de la contre-offensive », observe le journal « The Economist ». C'est de la faute à Poutine, quoi ! Et pour une fois, c'est vrai. Le journal « The Economist » oublie de préciser que lui-même, comme l'ensemble de la presse occidentale vantait il y a encore peu la honteuse défaite infligée aux Russes par le nouveau « Churchill Zelensky » porté aux nues, au Capitole de Washington, acclamé par les sénateurs debout, comme le défenseur de l'Occident. Aujourd'hui, cette même presse dépeint Zelensky au mieux comme le rêveur de l'année, au pire, comme un fanatique incompétent. Il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne (elle était facile celle-là).
Pour saisir l'ampleur « du conflit » qui oppose les clans rivaux à Kiev, rien ne vaut une petite séance vidéo dans laquelle Zaluzhny le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, n'a pas pu résister aux critiques de la députée Maryana Bezugla.
https://t.me/BrainlessChanel/68229
Cette petite vidéo dans laquelle nous voyons le commandant en chef des forces armées ukrainiennes insulter pendant de longues minutes, de « s-le p-te » et pire encore, la députée du parti de Zelensky, qui a proposé la démission du commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaluzhny, pour incompétence.
Lundi, Maryana Bezugla avait déclaré que Zaluzhny et l'ensemble des généraux des forces armées ukrainiennes devraient être punis en raison de l'échec de la contre-offensive et de l'absence de plan pour les opérations militaires pour les mois à venir.
À Kiev, personne n'est dupe, Bezuglaya ne pouvait pas attaquer de sa propre initiative Zaluzhny en lui faisant porter le chapeau pour la débâcle de la contre-offensive.
Confronté aux menaces de Zaluzhny et de son entourage, le représentant de Zelensky à la Rada, Fiodor Venislavsky , a déclaré que la présence de Bezugla à la Rada constituait une menace pour la sécurité nationale de l'Ukraine. En effet, des soutiens de Zaluzhny exigent la démission de Bezuglaya de son poste de député et son éviction du Conseil suprême (la Rada) en menaçant d'une intervention directe de l'armée : « Si cela ne se produit pas (l'éviction de Bezugla de la Rada), alors pour avoir insulté et fait chanter Zaluzhny, l'armée pourrait décider que Bezuglaya devra répondre de ses paroles ».
Tout cela ressemble à une menace d'un coup d'État, mais comme l'Ukraine défend notre belle démocratie occidentale contre les barbares d'Orient, cela ne devrait pas provoquer trop d'émois dans les salles de rédaction de notre belle presse libre et indépendante. Tout va bien, nous assurait-on, du côté de la presse occidentale. Si on s'en tient aux propos des déficients mentaux de LCI, l'Ukraine est train de gagner, les Russes meurent par centaines de milliers, pourtant les dirigeants corrompus de Kiev sont non seulement incapables de mobiliser des Ukrainiens pour remplacer les pertes, mais ils sont à deux doigts de se poignarder littéralement.
En fait, l'impuissance ukrainienne face aux Russes est à l'origine de l’exacerbation des tensions à Kiev, mais également dans les capitales occidentales.
Il s'agit maintenant de désigner les boucs émissaires à sacrifier. Zelensky et Zaluzhny se rejetant mutuellement la responsabilité de la débâcle ukrainienne.
Il ne fait pas bon être trop proche des cercles du pouvoir à Kiev en ce moment, entre les gâteaux fourrés à la grenade liquidant un membre de l'état-major de Zaluzhny, l’empoissonnement de l'épouse du chef des services secrets ukrainiens Kirill Budanov, les menaces de coup d'État. Aucun doute, l'Ukraine est en train de botter le cul des Russes.
Zaluzhny et Budanov représentent toutes deux une menace pour Zelensky, qui risque de perdre l’élection présidentielle s’il se retrouve face à ses deux concurrents, puisqu'un « sondage » du journal The economist annonce : « le niveau de confiance en Zelensky est tombé à +32 %, soit la moitié de celui de Zaluzhny (+70 %), et celui de Budanov est au-dessus du président (+45 %) », en conséquence, Zelensky a annulé les élections, les reportant à la fin de la guerre.
Il est clair que Zaluzhny est devenu la nouvelle coqueluche de Washington, désigné pour remplacer Zelensky à qui les Américains reprochent d'avoir privilégié la défense de Bakhmut au détriment de la de percée en Crimée du 5 juin. Mais Zaluzhny ne peut pas prendre le pouvoir par un coup d’état pour le moment, les circonstances ne s'y prêtent pas, donc, avec le soutien américain, il accuse Zelensky d’être incompétent et surtout d’être le responsable de la catastrophe de Bakhmut, qui a coûté des dizaines de milliers de vies ukrainiennes, et de rééditer maintenant la même erreur en s'accrochant coûte que coûte à la défense d'Adviivka. Au passage, on notera que les autorités militaires ukrainiennes reconnaissent que Bakhmut et à présent Adviivka ont coûté des dizaines de milliers de vies aux Ukrainiens.
Quant à Zelensky, il ne peut pas virer Zaluzhny de son poste de commandant en chef des forces armées ukrainiennes pour le moment, car il est sous la menace directe d'une révolte des forces armées, donc il fait pression pour obtenir sa démission, l'accusant, par députée interposée, de ne pas être à la hauteur de son poste, le rendant ainsi directement responsable de la faillite de la contre-offensive et d’être incapable de proposer le moindre plan militaire pour les mois à venir.
Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais concernant l'incompétence de Zaluzhny, Zelensky n'a pas entièrement tort, puisque le commandant en chef des forces armées ukrainiennes s'est contenté de mettre en application les plans américains décidés à Washington pour la prise de la Crimée.
« Maintenant, il y a un jeu de reproches pour savoir qui est responsable de l’échec. Les politiciens disent que leurs généraux sont des idiots formés par les Soviétiques. Et les généraux disent que les politiciens interfèrent avec les idiots. La victoire a de nombreux pères, mais personne ne veut être responsable de l’impasse », écrit un journal, citant un haut responsable ukrainien.
Cela ressemble de plus en plus à un mauvais roman d'espionnage, Zaluzhny traite Zelensky d'incompétent et Zelensky traite Zaluzhny d'incapable, des grenades dans des gâteaux d'anniversaires des chefs militaires, l'épouse du patron des services de sécurité empoisonnée, des généraux insultant copieusement des députées, des menaces de coup d'État, des rumeurs affirmant que l’un ou l’autre sera évincé avant la fin de l’année. Qu'importe, l'Ukraine va gagner la guerre, assurent les experts de LCI.
Un journal écrit : « Ces « révélations » explosent sur fond de rivalité qui couve depuis des mois entre Zelensky et Zaluzhnyi, le commandant des forces armées, après de nombreux revers militaires. Zelensky veut une victoire à montrer à ses maîtres occidentaux pour tenter de conserver son poste, alors que Zaluzhnyi se contente d’être un bon petit soldat obéissant à Washington.
Bref, tout cela augure une prochaine mise à l’écart de Zelensky, voire un coup d’État. L’OTAN n’est plus en mesure de l’aider et l’Occident cherche une porte de sortie alors qu’un autre conflit se dessine au Proche-Orient. »
Pour ajouter de la crise à la crise, un bandeau déroulant est apparu brièvement il y a quelques jours, pendant les infos sur la TV ukrainienne, indiquant que l'Ukraine a perdu un million deux cent mille hommes, toutes causes confondues, sur le front. Des informations divulguées « accidentellement » indiquant des pertes colossales pour l'Ukraine ne sont pas un hasard, un des deux camps compte utiliser cette information, qu'elle soit vraie ou non.
C'est à ce moment crucial que David Arakhamia, négociateur en chef des pourparlers de paix à Istanbul, déclare publiquement que la Russie n'avait pas l'intention d'envahir l'Ukraine si celle-ci acceptait de rester neutre, et que l'Occident a conseillé à Kiev de refuser l'accord de paix.
On notera au passage que l'on est bien loin de toutes les salades occidentales affirmant que cette guerre était une agression russe motivée par le désir de V. Poutine de reconstruire l'empire russe.
Quoi qu'en disent les commentateurs occidentaux, ces révélations sont inédites en Ukraine même, et il est trop tôt pour en mesurer les conséquences et comment elles vont « impacter » l'état d'esprit des ukrainiens alors qu'est annoncé le report sine-dié des élections parlementaires et présidentielles, cela s’additionnant à l'annonce de la cessation toute action offensive et de la construction de forteresses défensives ainsi que de la privatisation des services de recrutement militaires, qui seront confiés à des sociétés occidentales, au moment où les femmes et les vieux jusqu'à 70 ans sont appelés à combattre dans les tranchées.
On est en droit de penser que l'interview d'Arakhamia a été pensée dans le cadre de l'opposition grandissante entre certaines factions de Kiev et les décideurs de Washington, et que dans ce contexte, Zelensky prépare l'opinion publique à céder le Donbass et la Crimée à la Russie par voie de référendum :« Je pense que de telles choses doivent être faites uniquement par référendum », a expliqué Arakhamia. Et il a ajouté qu’il accepterait toute décision du peuple.
Tenter de négocier la paix avec la Russie, en faisant des concessions territoriales et de sécurité, hors le contrôle des Occidentaux, serait pour Zelensky une sorte de revanche pour la trahison des Américains qui cherchent à le remplacer par Zaluzhnyi. Est-ce là la raison de la sortie médiatique d'Arakhamia ?
Mais cette issue, s'il s'agit là de l'option choisie par le camp de Zelensky, nécessite un bouc émissaire pour cette guerre inutile : Boris Johnson et Washington, et un bouc émissaire pour les échecs de la contre-offensive, Zaluzhnyi. Il ne s'agit là que d'hypothèses de ma part.