Couvre-feu  en russe cela se dit комендантский час, soit l’heure du commandant. 
Cela a le mérite de la clarté. Des amis de Russie m’interrogent. Toi 
aussi ? Je détaille. Moi non,  mais 20 millions de mes compatriotes oui.
Tandis que le "débat", sorte de foire d’empoigne, pour ou contre le 
couvre-feu, se déploie dans le pays, la question ne sera pas posée au 
président : comment en sommes-nous arrivés là ? Pourtant c'est la seule 
qui compte. Pour envisager la suite.  
Toujours la gestion par la pénurie hospitalière, et un cynisme 
absolu, il faudra un autre mot, du président qui nous appelle à 
respecter les consignes pour soutenir les soignants. Car les flux 
restent  tendus dans l’hôpital public.  Aucune place en réanimation 
promise n’est créée.  Les fermetures de lit se poursuivent.  Mieux : 
rencontrant le personnel d’un grand hôpital parisien,  Macron  justifie 
sa politique de casse. On ne peut pas changer la stratégie dans ce 
domaine à  cause d’une épidémie...
Donc, le couvre-feu.  L’artillerie lourde des contrôles policiers,  
les amendes... On rêve ! Des milliers de postes de policiers vont être 
créés.  Pourquoi pas de soignants ?
Difficile de ne pas voir dans ce nouveau tour de vis sur nos vies des intentions autres que  sanitaires. 
A l’approche du deuxième anniversaire des Gilets Jaunes,  17 novembre
 2018, il faut encore une fois leur rendre hommage,  d’avoir, seuls, mis
 le pied dans la porte. Durement payé. 
À peine cette décision prise par Macron, qu’un enseignant est 
assassiné pour avoir... enseigné.  Aucune Légion d'honneur ne viendra 
remplir le vide laissé.
Nous en sommes là,  collectivement.
A ce propos,  "lutte contre le  terrorisme" comme ils disent,  j’ai 
compris  définitivement l’incurie au sommet de l’état avec l’attentat à 
l’intérieur de la Préfecture de police de Paris.  La Préfecture de 
police de Paris... un épisode à  la Homeland ...Et notez que la plupart 
des derniers attentats sont le fait de personnes non fichés S.
Bref, comme aurait dit un président français,  le premier,  "c'est la chienlit"
L’assassin, jeune homme" né à Moscou, est réfugié politique tchétchène". Né à  Moscou,  ça tourne en boucle.
 
La lecture de la situation internationale par les Occidentaux démunit
 nos sociétés. Leur compromission aussi,  ces liens affichés avec 
l’Arabie Saoudite ou autres.
Les intégristes tchétchènes ont frappé  très fort sur le territoire 
de la Fédération de Russie. Se souvenir de Beslan, 1er septembre 2004, 
une école frappée, des centaines de morts dont beaucoup d’enfants. Voir 
en lien le récapitulatif dans le journal 20'. En 2010. 
Or, les commentaires ici ont avant tout souligné la brutalité de la riposte du pouvoir,  Poutine en l’occurrence. Et brutale, elle le fut. 
Je me souviens très bien de la prise d’otages au théâtre moscovite na
 Doubrovkié en 2002, et l’école de Beslan,  le jour de la  rentrée 1er 
septembre  2004. Déjà  ciblés des lieux de culture et d’éducation. 
J’étais sous le choc,  comme mes amis russes. Et déjà,  dans nos élites 
politiques et éditoriales, la réaction brutale du pouvoir choquait  
d’abord.  Ce qui surprenait mes amis. 
Je me souviens qu’après Charlie, Vladimir Poutine avait proposé une 
collaboration sur la  lutte antiterroriste. Irrecevable pour nos 
dirigeants.  Les Tchétchènes luttent contre cette horrible Russie.  Or, 
la Tchétchènie a été un des premiers foyers "radicaux", je préfère le 
mot assassin,  aux marges du  continent européen.  Les Tchétchènes? 
Encore une fois  bien  cibler : DES Tchétchènes  ou aussi  des 
djihadistes sur le sol tchétchène.  Lors de l’intervention russe en 
Syrie,  2015, Vladimir Poutine répétait : je préfère les combattre ici 
qu’à nos frontières.
Avec le conflit entre Arméniens et Azéris,  les voilà à nouveau à 30 
km de la Fédération de Russie, puisque  Erdogan a rapatrié ses 
djihadistes d’Idlib, Syrie,  en Azerbaïdjan.
La Tchétchènie est une république autonome de la Fédération de Russie. 
Le Caucase et la Russie,  impériale ou poutinienne, c’est une longue 
histoire tumultueuse. Dans ce domaine également,  l’URSS avait apporté 
sa pierre constructive. En particulier,  le b-a ba comme partout sur le 
territoire soviétique,  une alphabétisation de masse et la 
reconnaissance de leurs langues. De 1934 à 1940, la population 
alphabétisée est passée de 3% à  80%. Histoire plus chaotique au cours 
de la deuxième guerre mondiale, avec un mouvement pro-Hitler très actif.
 Combien d’acteurs politiques  chez nous ont pleuré,  pleurent sur la
 Tchétchènie.  Ils ont nié,  ils nient toujours l’activité terroriste 
violente, pléonasme,  des islamistes radicaux dans ce coin du Caucase. 
Évidemment tous les tchétchènes ne sont pas  des islamistes radicaux.
 Et le peuple tchétchène a été aux premières loges. Comme les Algériens 
ou les Pakistanais le furent ou le sont. Entre autres.
Le mot  Tchétchènie  provoque le plus souvent  des réflexes 
pavloviens dans une grande partie  des intellectuels,  gauche et droite 
 confondues. 
Les "islamistes  modérés" sont une plaie que les Occidentaux entretiennent soigneusement.
Je vous recommande le film de Nikita Mikhalkov, 12, pour un voyage dans la  Tchétchènie des années 2000.
Le 17 octobre,  le porte-parole de l’ambassade russe à Paris dans une
 déclaration officielle a précisé que Abdullah Abzorov, l’assassin,  
 vivait en France depuis 12 ans, arrivé à l’age de six ans avec toute sa
 famille.  Elle avait reçu les papiers lui permettant  de s’installer en
 France.  Lui-même avait reçu son autorisation d’installation en mars 
dernier lors de sa majorité.
 Julian Assange,  Edward Snowden ne parviennent pas à  obtenir  ce statut.
La Russie n’a rien à voir avec cet acte, a tenu à préciser 
l’ambassade de Russie en France. Abdullah Abzorov a été éduqué en 
France,  a rencontré l’islamisme radical en France. La Russie, durement 
touchée par des attentats depuis le milieu des années 90, interdit toute
 association se revendiquant de près ou de loin de cette mouvance.