mardi 11 octobre 2022


Pourquoi Pyongyang fait-il peur à Tokyo et à Séoul avec ses missiles, par Alexandre Chirokorad

Voici encore un article qui en reprenant l’histoire de la Corée nous permet – au delà des caricatures – de comprendre l’histoire de ce pays jadis unifié et toujours soumis à la pression japonaise et américaine. La Corée du sud a été depuis la partition un protectorat des Etats-Unis. Si mon intérêt pour le cinéma coréen m’a conduite à percevoir le caractère insupportable pour les Coréens du sud de cette tutelle et des dictateurs qui ont œuvré sous direction américaine, il entraîne aussi des illusions sur les dégâts civilisationnels d’une si longue tutelle. Dans un autre article sur le Brésil, nous constatons l’emprise d’une fascisation depuis une vingtaine d’années, faute d’une alternative socialiste, les gauches réformistes sont balayés, les communistes interdits et déconsidérés jusqu’à ce que l’État fantoche se plie aux desiderata américains. On comprend difficilement l’attitude de la Corée du nord si on suit la propagande occidentale sur l’existence d’une démocratie au sud menacée par un dictateur fou au nord et si comme ici on ne voit pas que partout, dans toutes les zones de conflit actuel, les Etats-Unis installent dans leurs quasi-colonies des arsenaux y compris nucléaires, en éduquant la population à la haine du frère-voisin et l’ensemble entretient l’inquiétude de pays qui vivent des blocus et se sentent menacés. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://svpressa.ru/politic/article/348433/

La Corée du Sud est dès le départ un État fantoche créé par les États-Unis pour contrer la menace communiste.

Le 4 octobre, “la Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié en direction de la mer du Japon”, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Renhap, précisant que la Corée du Nord a utilisé un missile balistique de moyenne portée.

Renhap, citant l’armée sud-coréenne, a également indiqué que le missile avait une vitesse de vol de 17M et une altitude pouvant atteindre 970km. La dernière fois qu’un missile de moyenne portée a été lancé en Corée du Nord remonte à janvier de cette année, lorsqu’un missile de type Hwasong-12 a parcouru 800 km à une altitude maximale de 2 000 km.

Selon des rapports militaires japonais et sud-coréens, l’armée nord-coréenne a lancé quatre fusées en direction de la mer du Japon le 1er octobre, avec une vitesse de 6M et une distance de vol de 350-400km.

Séoul et Washington ont répondu en tirant leurs missiles lors d’un exercice les 7-8 octobre. Il y a eu 4 ou 5 missiles lancés. Parmi ceux-ci, 4 étaient des missiles ATACMS d’une portée de 320 km. Et puis, les Japonais ont eux aussi lancé leur propre missile balistique, le Hen Mu-2 (Tortue noire). Son rayon d’action, selon différentes sources, est de 500 à 800 km. Il est également difficile de savoir si le Hyun-Mu-2 est en service en Corée du Sud.

La “Tortue noire” a joué un sale tour à Séoul – elle s’est écrasée près du site de lancement. Selon les rapports officiels, personne n’a été blessé. L’armée sud-coréenne a présenté ses excuses à la population locale pour l’échec du lancement.

Pour comprendre la situation, il convient de se pencher brièvement sur l’histoire de la Corée, qui a été le théâtre de la confrontation entre la Chine et le Japon au cours des deux derniers siècles. La guerre entre le Japon et la Chine entre 1894 et 1895 a commencé à cause de la Corée. En 1901, Nicolas II s’intéresse à la Corée du Nord (1). La même année, une concession forestière russe a été établie près de la rivière Yalu. Le grand duc Alexandre Mikhailovitch et Nicolas II lui-même figuraient parmi ses actionnaires. Sous le couvert de bûcherons, l’infanterie russe a été introduite en Corée du Nord. Et les “bûcherons” étaient gardés par des cosaques. La Corée devient à nouveau la cause de la guerre, cette fois-ci russo-japonaise.

Après la fin de la résistance déclarée par l’empereur japonais le 15 août, il s’en suivit un ordre du général américain MacArthur – sur le territoire de la péninsule coréenne au nord du 38e parallèle, les Japonais se rendront aux armées soviétiques, au sud – aux armées américaines. Dans le même temps, des “comités populaires” de gauche ont été fondés dans toute la Corée. À la fin du mois d’août 1945, environ 150 comités de ce type fonctionnaient en Corée du Sud.

Les forces japonaises n’osèrent pas utiliser la force contre les “comités” mais demandèrent l’aide des États-Unis. Le 7 septembre 1945, le général MacArthur, commandant en chef des forces américaines dans le Pacifique, déclare la Corée du Sud zone d’occupation américaine. Le lendemain, les troupes américaines débarquent en Corée.

Le 22 août 1945, des unités de la 25e armée soviétique étaient entrées en Corée du Nord. Dans la seconde moitié d’octobre, le chef de la guérilla coréenne et, accessoirement, capitaine de l’Armée rouge Kim Il-sung arrive en Corée de Vladivostok via le port de Wonsan. En février 1946, il dirige le Comité populaire provisoire à Pyongyang.

Et le 15 août 1948, la République de Corée est établie dans le sud de la péninsule, dirigée par la marionnette américaine Lee Seung-Man. “Marionnette” n’est pas un cliché de journal. Lee a fait ses études en Corée dans une école de missionnaires américains. En 1904, il s’installe définitivement aux États-Unis où il est reçu en audience par le président Theodore Roosevelt. En 1934, il épouse une Autrichienne, Franziska Donner, qui a collaboré avec les services secrets américains. Lee est arrivé en Corée des États-Unis en avril 1947.

Entre 1947 et le début de la guerre, plus de 14 000 Coréens mécontents du régime d’occupation américain ont été assassinés en Corée du Sud.

En réponse, Pyongyang a proclamé le 9 septembre 1948 la République populaire démocratique de Corée (RPDC), dirigée par Kim Il-sung.

Kim et Lee ont chacun de leur côté tenté de devenir les maîtres de toute la Corée. En conséquence, une guerre civile éclate sur la péninsule le 25 juin 1950. A noter qu’à ce moment-là, les troupes soviétiques et américaines s’étaient retirées.

Les historiens discutent encore de qui a attaqué qui. L’essentiel est que les deux parties se préparaient à l’offensive. En deux mois, les troupes de Lee sont défaites et il ne lui reste que le périmètre de Busan entre les mains.

Mais après ça, les troupes américaines ont débarqué à Busan et Chemulpo en Corée. D’ailleurs, ils se sont appelés “troupes de l’ONU”. Profitant de l’absence temporaire des représentants soviétiques au Conseil de sécurité de l’ONU (2), les Américains et leurs alliés ont réussi à faire passer en douce la résolution n° 82, qui autorisait l’entrée des troupes de l’ONU en Corée le 25 juin 1950.

En fait, les troupes de l’ONU sont une armée américaine de 400 000 hommes plus de petits contingents de leurs alliés : 21 000 Britanniques, 4 000 Français, 7 000 Philippins, etc.

Avec les troupes sud-coréennes, cela représentait plus de 1,1 million d’hommes. L’armée nord-coréenne, forte de 200 000 hommes, commence à se replier vers la frontière chinoise. Le 25 octobre 1950, cependant, plus de 700 000 “volontaires du peuple” chinois entrent en Corée. Les troupes de l’ONU ont dû se retirer jusqu’au 38e parallèle. Une guerre de position, exténuante pour les deux parties, a commencé. Finalement, un armistice est conclu le 27 juillet 1953. Curieusement, il dure encore aujourd’hui. Au cours de la guerre, les Américains ont perdu 400 000 hommes tués, 21 000 prisonniers de guerre et 486 000 blessés.

L’URSS a perdu 286 ( !) hommes tués dans la guerre. Le fait est que la participation des pilotes et des canonniers anti-aériens soviétiques s’est limitée à la défense de la frontière sino-coréenne et qu’ils n’ont pas pris part aux batailles au sol. En fait, la guerre de Corée a été une défaite pour les États-Unis.

Après la guerre, les troupes américaines ne se sont pas retirées de la péninsule. La 8e armée de campagne et l’armée de l’air américaine restent en Corée du Sud. En outre, davantage de troupes américaines se trouvent au Japon voisin.

En 1958, les États-Unis ont apporté des armes nucléaires en Corée du Sud, notamment des missiles de croisière Matador d’une portée d’environ mille kilomètres. Ils transportaient une ogive nucléaire W5 de 50 kt. “Les Matadors étaient capables de frapper Harbin et Vladivostok, et il ne leur manquait pas grand chose pour menacer Pékin. À propos, en 1962, pendant la crise de Cuba, les unités américaines ont reçu un signal erroné indiquant que la guerre avait commencé. Le compte à rebours pour le lancement des Matadors a commencé. Cependant, il s’est trouvé un officier intelligent qui a désobéi à l’ordre et a arrêté les préparatifs pour le tir.

Faut-il s’étonner que, entourée d’ennemis et d’amis trop “attentionnés”, la Corée du Nord ait décidé de créer un bouclier antimissile nucléaire ? Je note que les voisins “bienveillants”, l’URSS et la Chine, ont périodiquement tenté de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Corée du Nord.

La Corée du Nord a déclenché sa première explosion nucléaire le 9 octobre 2006 et a ensuite testé une bombe à hydrogène. Toutes les explosions étaient souterraines.

En 1998, la Corée du Nord a lancé le missile balistique à moyenne portée Taepodong-1. Selon la version officielle, elle mettait en orbite le premier satellite de la Corée du Nord. Selon les données américaines, le missile a survolé le Japon voisin et a atterri en mer à plusieurs centaines de kilomètres des côtes de l’Alaska.

Le 12 décembre 2012, la Corée du Nord a rejoint le club des puissances spatiales en plaçant un satellite artificiel en orbite.

Pour en revenir à aujourd’hui, examinons les aspects juridiques du lancement de missiles balistiques par la RPDC. Pyongyang n’a pas pris au sérieux la résolution des Nations unies sur les armes nucléaires et les missiles de la RPDC. Il est intéressant de noter que les armes nucléaires et les missiles balistiques d’Israël n’ont jamais été examinés par les Nations unies. “Ce qui est permis à Jupiter n’est pas permis au taureau ?”.

Les protestations du Japon concernant la maquette d’une tête de missile nord-coréenne qui a survolé son territoire à une altitude de mille kilomètres sont, pour le moins, frivoles.

Des engins spatiaux américains survolent Moscou tous les jours à une altitude de 200 km ou plus, et personne ne proteste. Depuis 1957, il y a eu des débats sur l’altitude à laquelle la souveraineté d’un pays prend fin, mais hélas, ils n’ont abouti à rien. Certains pays ont fait valoir que la souveraineté s’étend jusqu’à une altitude de 100 km.

Les tensions croissantes autour de la péninsule coréenne pendant la crise ukrainienne ne font fait que servir la Russie. La Corée du Nord a été le seul pays à reconnaître l’indépendance de la LNR et de la DNR, puis à reconnaître leur adhésion à la Russie. En outre, sans grande pompe, mais il est question d’une éventuelle aide nord-coréenne à la Russie. Et il serait pour le moins malavisé de ne pas tenir compte de ses réalisations militaro-techniques.

Notes du traducteur :

(1) La “Corée du nord”, comme on dirait la France du nord. Pour désigner le pays dont la capitale est Pyong Yang, les Russes utilisent le sigle RPDC, qui est l’abréviation de République Populaire Démocratique de Corée.

(2) A cette époque, les Russes ont boycotté quelques séances pour protester contre l’absence de représentation de la République populaire de Chine.

 

Qui réussira à faire taire le clown fou : Zelensky devient un “élément toxique” pour l’Occident

https://svpressa.ru/politic/article/348264/

Le “régent” de l’Ukraine veut transformer toute l’humanité en cendres nucléaires. Les Russes depuis bien longtemps disent que Zelensky a perdu toutes limites, l’acteur en proie au personnage sous l’effet de substances délétères et la pire de toute la drogue médiatique. Il se prend à lui seul pour l’empire étasunien suspendu à ses caprices, une sorte de Néron face à l’incendie de l’Europe et du monde. En fait, il y a dans cette outrance quelque chose de pathétique qui renvoie au meilleur des cas aux tyrans en exil (1) voire à leur mort ignoble. L’occident abandonne vite ses jouets à leur triste sort et on peut penser qu’il en sera ainsi de la marionnette grotesque et effrayante ukrainienne décrite ici. Mais le pire est sans doute que nos élites politiques et médiatiques avant la chute finale collent à toutes les foucades irresponsables de ce délirant personnage, pour mieux interdire tout espace de négociation, multiplier les provocations conduisant à l’escalade puisque telle est la ligne du maître étasunien. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
Svetlana Gomzikova

Zelensky est incontrôlable, il ne peut plus évaluer de manière critique ses propositions et leurs conséquences. C’est ainsi que Sergey Tsekov, membre du comité du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales, a commenté l’appel du président ukrainien à l’OTAN pour lancer une frappe nucléaire préventive contre la Russie.

Le sénateur a déclaré que Zelensky “a senti non seulement le pouvoir en Ukraine mais aussi l’attention du monde entier et est arrivé à la conclusion qu’il est un homme d’un tel niveau d’influence et de dignité qu’il peut dire des choses absolument inacceptables pour la communauté internationale”.

Nous rappelons que, lors d’une conférence en ligne organisée le 6 octobre par le think tank australien Lowy Institute, le dirigeant ukrainien a suggéré que l’Alliance du Nord n’attende pas que la Russie lance une frappe nucléaire contre l’Ukraine et qu’elle lance une frappe préventive afin que les Russes, selon lui, “sachent ce qui leur arrivera s’ils utilisent des armes nucléaires”.

Le Kremlin a interprété le discours de Zelensky comme rien de moins qu’un appel au déclenchement de la troisième guerre mondiale. Dans le même temps, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a souligné que tous les pays du monde devaient prêter attention à ces propos. Mais avant tout, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui sont en fait responsables des actions de Kiev, ce qui signifie que l’entière responsabilité des conséquences monstrueuses qu’elles peuvent entraîner leur incombe.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a été encore plus sévère. Selon la diplomate, Zelensky, “marionnette et personnage instable” gavé d’armes occidentales, est devenu depuis longtemps “un monstre au moyen duquel on pourrait détruire la planète”.

Pour sa part, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, estime que des mesures radicales sont nécessaires.

“Les psychiatres de bonne volonté devraient pratiquer une craniotomie préventive sur cet idiot. Avant qu’il ne fasse plus de mal à son peuple et au monde entier”, a fait remarquer l’homme politique sur son canal Telegram.

À propos, ce clown fou de Kiev, qui veut transformer toute l’humanité en cendres nucléaires, était l’un des principaux candidats au prix Nobel de la paix. Mais la médaille a quand même été attribuée à d’autres agents de l’Occident.

Même l’excuse hâtive de l’attaché de presse présidentiel Nikiforov n’a fait qu’embrouiller les choses : il a expliqué qu’il ne fallait pas entendre “des frappes nucléaires là où il n’y en a pas”. Zelensky aurait parlé non pas d’aujourd’hui mais du 24 février. Et n’a laissé entendre que l’imposition de sanctions préventives pour “empêcher la Russie de déclencher une guerre”.

Cependant la déclaration de Zelensky est très claire, quelle que soit la façon dont son porte-parole essaie de la déformer et de mentir maintenant. Il veut provoquer l’Occident pour qu’il s’implique le plus possible dans le conflit ukrainien. En même temps, son esprit enflammé n’est apparemment plus capable d’en calculer les conséquences.

Et le résultat dans le cas d’une frappe “préventive” sur la Russie sera fatal pour tout le monde, y compris Zelensky lui-même. L’Occident, très probablement, le comprend, bien que l’instinct de conservation ne fonctionne pas toujours là aussi. Mais c’est une chose de combattre la Russie “jusqu’au dernier ukrainien” et une autre d’exposer sa petite personne à la liquidation.

En d’autres termes, Zelensky, dont la folie a longtemps été encouragée par les politiciens occidentaux, constitue aujourd’hui, en fait, une menace non seulement pour son propre pays, mais aussi pour l’ensemble du “milliard d’or”. Et toute menace, comme vous le savez, doit être éliminée à temps….

– Je ne pense pas que l’Occident va se débarrasser de Zelensky pour le moment, commente le rédacteur en chef du portail d’information-analyse “Alternative”, l’analyste politique Andrei Vadzhra. – Je ne vois pas avec qui ils pourraient le remplacer maintenant.

Quant à la rhétorique des frappes nucléaires, les raisons en sont simples et évidentes. Comme vous le savez, l’Occident promeut activement l’idée que la Russie va lancer une frappe nucléaire sur l’Ukraine avec des armes tactiques d’un jour à l’autre. Ce sujet a fait la une de la presse américaine et européenne.

Et Zelensky, naturellement, n’a pas pu s’empêcher de rattraper la balle au bond et, sans y réfléchir à deux fois, a répondu en appelant l’Occident à lancer une frappe nucléaire préventive sur la Russie. Mais le fait est que les messages promus par l’Occident concernant une éventuelle frappe nucléaire russe visent des objectifs quelque peu différents. tandis que Zelensky essaie d’utiliser ces messages dans son propre intérêt. Ce qui, naturellement, irrite l’Occident.

Et apparemment, cette irritation lui a déjà été exprimée. Parce qu’il y a déjà eu une déclaration de son porte-parole selon laquelle le “chef” a été mal compris. En fait, il n’a jamais appelé à une frappe nucléaire sur la Russie.

“SP : – Mais il y a un enregistrement synchrone, et il y a une interprétation sans ambiguïté…

– L’interprétation est sans ambiguïté. Mais nous avons vu plus d’une fois qu’ils ont réfuté une interprétation sans ambiguïté, défiant la logique et l’évidence. Apparemment, un “bonjour” est venu de l’Ouest concernant ces appels. Et ils se sont immédiatement précipités pour publier une réfutation.

Il importe peu ici qu’il l’ait dit ou non. Je ne fais que constater un fait : Zelensky a essayé d’utiliser la politique d’information de l’Occident à ses propres fins, et l’Occident a réagi assez durement. Voilà tout.

Et personne ne va changer qui que ce soit. Parce qu’en ce moment, Zelensky convient à l’Occident. Probablement plus tard, quand la situation changera radicalement. En attendant, je ne vois tout simplement pas de raison de le démettre.

“SP : – Alors comment comprendre la déclaration du New York Times selon laquelle les autorités ukrainiennes sont impliquées dans le meurtre de Daria Douguina ? En fait, les Américains ont pointé du doigt Zelensky…

– Apparemment, il y a des processus en cours que nous ne pouvons pas voir. Et ces processus se manifestent de cette manière – dans la sphère de l’information.

À mon sens, le meurtre de Dacha Douguina n’a aucun sens pour le régime ukrainien. Parce que ces actes terroristes, ils visent la sphère de l’information. Et en Ukraine, même au sujet d’Alexandre Douguine, en général, ils ne savent rien, d’autant plus au sujet de sa fille. C’est-à-dire que seul un cercle très étroit de personnes le connait.

Mais Douguine est bien connu en Occident. Bien que, à mon avis, dans un certain sens, le personnage de Douguine y soit surestimée, le qualifiant presque de principal idéologue de Poutine.

Oui, le public occidental intellectuel connaît Douguine en tant que penseur, philosophe, publiciste. C’est à cause de cela, sans doute, qu’il a été la cible d’une attaque terroriste. À mon avis, c’est Douguine qu’ils voulaient tuer, pas Dacha.

En fait tuer la fille n’a aucun sens, c’est juste une sorte de fausse cible pour l’Occident.

Je suis sûr que l’ordre est venu de l’Ouest, pas de l’Ukraine. Et maintenant, ils essaient juste de couvrir ce qu’ils ont fait en se servant de l’Ukraine.

Mais encore une fois, au cœur de tout cela, il y a l’incompréhension de l’Occident de ce qu’est la Russie. Et ce que sont les Russes, y compris ceux issus des milieux intellectuels russes.

“SP : Pensez-vous que leur protégé ukrainien comprenne quelque chose ? Zelensky a cru en sa grandeur et son impunité à tel point que son ego gonflé menace déjà le monde entier.

– Les options de Zelensky sont très limitées. Oui, il peut tuer quelqu’un, absolument. C’est-à-dire que les services spéciaux ukrainiens sont capables d’exercer une terreur individuelle – faire sauter quelqu’un, lui tirer dessus. Ils peuvent même faire exploser des infrastructures – c’est plus difficile, mais en principe ils le peuvent.

Mais cela ne représente pas quelque chose de substantiel. Dans une large mesure, cela leur procure du plaisir. Ils ont tué un homme, ça leur a plu. Ils se délectent maintenant de leur “pouvoir”, de leur capacité à prendre la vie des gens en toute impunité. C’est, vous savez, une sorte d’intoxication psychologique, dans une certaine mesure.

Et Zelensky aussi est intoxiqué par la mort et le sang. Il a toujours été égocentrique, mais cela prend maintenant des formes psychiatriques.

Mais à son niveau, il ne peut rien faire de décisif. C’est pourquoi l’Occident n’a rien à craindre. Tuer une fille russe sans défense est une option pour lui. Seulement, cela n’a aucun effet sur le cours des événements qui se déroulent actuellement.

“SP : – Si, il y a un effet. Une “noble colère”, comme le chante la célèbre chanson, commence à grandir dans notre peuple…

– Mais, encore une fois, ils ne comprennent pas la mentalité russe. Ils procèdent de ce qu’ils sont. Même les citoyens ukrainiens qui ont rejoint l’élite actuelle se sont laissés aveugler en ce qui concerne la Russie et les Russes. Ils ont inventé une certaine image d’eux-mêmes, et ils ont cru en cette image.

C’est-à-dire qu’ils ne voient pas la réalité, ils ne comprennent pas ce qu’est la Russie et qui sont les Russes. Je ne parle même pas de l’Occident, qui ne comprend rien du tout.

Vous vous souvenez de l’enthousiasme avec lequel ils ont tué les prisonniers de guerre russes devant les caméras ? C’était une campagne de propagande spéciale. Conçue pour intimider, pour briser la volonté. Mais je pense que ces vidéos n’ont fait qu’ajouter au moins quelques milliers de volontaires au front. Parce qu’il ne suscite rien d’autre que la haine et la rage dans l’âme russe.

Ils fonctionnent selon d’autres schémas. C’est leur malheur. Y compris leur soi-disant propagande.

“SP : – La fin de la carrière de Zelensky, telle que vous la voyez ?

– Il est fort probable que lorsqu’il aura épuisé son utilité pour l’Occident, il pourrait tout simplement “mourir héroïquement”. De nombreuses variations sont possibles. Les aspects techniques ne sont pas pertinents.

Zelensky a tellement perdu le sens de la réalité, il s’est tellement plongé dans toutes ces choses (à cause de son ego surdimensionné, y compris son addiction aux drogues), qu’il s’est simplement transformé en matériel consommable de la politique de quelqu’un d’autre – la politique occidentale, la politique américaine. Mais il est devenu trop toxique, trop. C’est son problème.

Je n’exclus donc pas la possibilité qu’il “meure héroïquement” quelque part lorsqu’il deviendra superflu.

(1) Cette familiarité entre les personnages dans l’ancienne aire soviétique fait songer à ce qui existe en Amérique latine où chacun sait qui est qui, comment et quand il s’est vendu. Quant à l’exil de ce type d’individu on songe au roman d’Alejo Carpentier le recours de la méthode, ou la description d’un tyran sud américain pris dans les filets occidentaux menant la belle vie à Paris et terminant misérablement dans cette ville en essayant de reconstituer un décor de son île natale dans une modeste chambre. (note de DB)