Comment un historien pourrait-il décrire notre campagne
présidentielle ? Des évènements importants se sont produits ces
dernières années : la crise des gilets jaunes a mis en évidence la
baisse de niveau de vie d’une partie importante de la population ;
l’épidémie de coronavirus a révélé nos déficits de production
industrielle, l’incapacité de la France à produire ce dont elle a besoin
– en l’occurrence des masques, des respirateurs, des médicaments.
.....La gauche s’évanouit dans les intentions de vote. Aujourd’hui, tout
le monde est de droite. D’après les sondages, 75 % du corps électoral.
C’est un minimum puisqu‘il paraît difficile de considérer comme de
gauche, en un sens économique, Anne Hidalgo, maire anti-banlieusard de
Paris, ou Jean-Luc Mélenchon, identitaire d’un nouveau genre avec son
concept de créolisation. Quant à Christiane Taubira, qu’est-elle
exactement ? Aucune idée. La France semble hésiter entre
l’extrême-droite (Le Pen, Zemmour) et une droite très à droite (Valérie
Pécresse ciottisée et Emmanuel Macron législateur du séparatisme
musulman). Au pays de 1789, ce qui nous arrive est historiquement
stupéfiant.
....Le corps des citoyens est atomisé, privé de sentiments collectifs
globaux ou sectoriels. Il est vieux. Il est donc de droite et fantasme
sur l’Islam ou les Arabes. Avec cette précision que le vieillissement
mental touche toutes les tranches d’âge. On pourrait évoquer une
hégémonie gramscienne des retraités, dont nous avons vu s’épanouir la
toute-puissance pendant l’épidémie de Covid.
....On a enfermé les jeunes pour protéger les vieux, vieux eux-mêmes non
soumis à l’obligation vaccinale. On s’apprête à vacciner des enfants de 5
à 11 ans sans rendre la vaccination obligatoire pour les plus de 50
ans. Si nous ne nous ressaisissons pas, nous allons atteindre un sommet
du ridicule politique avec une élection présidentielle tenue pendant une
cinquième vague épidémique, mais qui ne parlera, au fond, que des
musulmans...
.....Mais désormais, le potentiel de décision
économique d’un président de la Ve république est nul.
L’exécutif a abandonné le pouvoir de création monétaire et de régulation
commerciale. Cet abandon rend toute action de réindustrialisation
sérieuse, au-delà du mot, impossible.
.......Les électeurs français – vieux, jeunes, actifs, chômeurs,
retraités, lorrains, bretons, charentais, savoyards ou rapatriés
d’Algérie, riches, médiocres ou pauvres, diplômés ou non diplômés -
doivent savoir que s’ils votent pour ceux qui bavassent sur la sécurité,
l’immigration et l’islam, ils seront punis, personnellement et en masse, par
une chute aggravée, accélérée, de leur niveau de vie dans les vingt ans
qui viennent. Le racisme, s’ils s’y abandonnent, et contrairement à ce
qu’ils pensent, va avoir pour eux un coût. Très élevé.
Si l’élection présidentielle qui vient est dans sa forme une comédie, elle est dans sa substance une tragédie.