dimanche 1 mars 2020

MANIPULER L'HISTOIRE OU EN TIRER LEÇON? (SUITE)

Certes, des négociations franco-soviétiques eurent lieu durant de longs mois parce que l’opinion les désirait, mais elles ne pouvaient aboutir, l’antisoviétisme était dominant au Quai d’Orsay comme à Downing Street. Par contre, de multiples accords entre les États capitalistes d’Europe et l’Allemagne nazie ont été signés durant les 6 ans qui précèdent la guerre.
4/Des 1934, traité de " non-recours à la force " entre le gouvernement polonais antisoviétique et Le IIIeme Reich. Il sera entériné par les dirigeants de Pologne ultérieurs, d’extrême droite, dont certains auraient accepté une offensive commune contre l’URSS, si Berlin l’avait accepté.
5/1935 accord anglo-allemand, permettant au IIIe Reich de refaire sa marine de guerre. Et, par la suite, acceptation par Paris et Londres du réarmement de l’Allemagne nazie, malgré l’interdiction du Traité de Versailles.
6/Et surtout, 1938 : par le Traité de Munich, les dirigeants français Daladier et britannique Chamberlain acceptent de voir Hitler occuper la région tchèque des Sudètes, puis toute la Tchécoslovaquie, après l’Autriche. Une façon pour les Puissances Occidentales de céder l’Europe centrale aux Nazis, pour orienter exclusivement l’expansion allemande vers l’Est, vers l’URSS.
7/Le gouvernement polonais profite de cet accord de Munich pour s’emparer avec l’assentiment de Berlin d’un territoire tchèque. Et Il s’oppose à toute alliance militaire des pays occidentaux avec l’URSS contre une agression nazie, en refusant tout survol de son territoire à l’aviation soviétique.
8/de novembre 1939 a mars 1940, l’URSS est en guerre contre la Finlande, alliée de l’Allemagne nazie, et soutenue par les gouvernements et les médias occidentaux.
9/En 1939, ce sont les gouvernements baltes anti-soviétiques de Lituanie et de Lettonie, qui signent des "traités de non-agression" avec l’Allemagne nazie, en récupérant quelques territoires en échange.
10/En août 1939, le dirigeant soviétique Staline constate que les négociations pour une éventuelle alliance antinazie, en cours depuis de longs mois, n’ont aucune chance d’aboutir, du fait de l’opposition polonaise, et de la mauvaise foi des Franco-Britanniques. Désireux d’empêcher une guerre possible avec l’Allemagne, qui serait certainement soutenue par les Occidentaux, et persuadé à juste titre que l’Armée Rouge déstabilisée par l’épuration de 1938 (des milliers d’officiers arrêtés et fusillés avec Toukhatchevski) n’y résisterait pas, il accepte de signer avec Hitler un traité de non-agression, qui n’est en fait que le dernier signé par les États de la Région. Ce n’est pas une alliance, même si le traité se concrétise par des accords économiques URSS-Allemagne, qui ne seront d’ailleurs pas totalement respectés.
11/ le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne, ce qui est dans son optique, le début de la conquête allemande des terres de l’Est. Il est alors persuadé que France et Royaume Uni de Grande-Bretagne ne bougeront pas davantage qu’ils ne l’ont fait pour la Tchécoslovaquie. En fait, Londres et Paris déclarent la guerre au Reich, mais ne font aucune action militaire. En quelques semaines, la Wermacht, forte de ses blindés, détruit l’armée polonaise. Staline ordonne alors à l’Armée Rouge de réoccuper les territoires anciennement russes récupérés par la Pologne en 1918 (ce qui, même si le procédé est discutable, se révélera un avantage militaire décisif pour l’URSS en 1941 er 42.
Les Soviétiques ne sont évidemment pas mécontents de l’effondrement de leurs ennemis déclarés polonais.
12/ durant près de 9 mois, les troupes françaises et allemandes sont en guerre déclarée, mais ne combattent pratiquement pas (" drôle de guerre"), jusqu’à l’invasion de mai-juin 1940 ou l’armée allemande culbute les forces françaises par une " guerre-éclair" et occupe notre pays. Et le Maréchal Pétain, mis au pouvoir par un vote de l’Assemblée Nationale (celle élue en 1936 sous le sigle Front Populaire, moins les députés PCF interdits et emprisonnés !) s’empresse de mettre en place la Collaboration avec les Nazis.
13/ Faute de pouvoir trouver un "arrangement" avec la Grande Bretagne invaincue grâce a son insularité, Hitler déclenche en juin1941 l’invasion de l’URSS, qui a toujours été son objectif premier. Il espérait battre une Armée Rouge jugée faible par le biais d’une " guerre-éclair " comme en Pologne ou en France, ce qui échouera malgré les succès des premiers mois face à la détermination soviétique (et a l’industrialisation de l’URSS des années précédentes).