jeudi 2 novembre 2023


Moscou. Kremlin. Poutine : le président russe a convoqué d’urgence une réunion concernant Makhachkala

Après que les événements antisémites au Daghestan aient été dénoncés comme émanant du “terrorisme” ukrainien dans lequel les banderistes ont fait alliance avec les “islamistes” sous la houlette de la CIA, le président Poutine prend très au sérieux cette tentative de “mouiller” la Russie dans l’antisémitisme, pour empêcher sans doute que ce pays, comme la Chine, voire le Brésil puisse être le facteur de paix qui empêche l’escalade de la guerre recherchée par ceux qui ne prétendent conserver leur hégémonie que par la guerre, les blocus, l’asphyxie de populations civiles et même leur massacre. Ceux qui veulent nous faire croire qu’ils se “défendent” en opérant de tels crimes, en niant le droit des peuples comme des individus. Ce texte est très important et doit largement être diffusé, il aurait toute sa place à la une de l’humanité. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/society/article/392926/

Des experts suggèrent aux forces de l’ordre où chercher les provocateurs de conflits interethniques

Texte : Mikhail Zoubov

Vladimir Poutine rencontrera les chefs des agences de sécurité lundi après 19h00. Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, la raison de cette rencontre imprévue avec les forces de l’ordre est liée aux événements survenus à l’aéroport de Makhachkala lors de l’arrivée d’un vol en provenance d’Israël.

– “Nous discuterons des tentatives de l’Occident d’utiliser les événements du Moyen-Orient pour diviser la société russe”, a déclaré M. Peskov, ajoutant que le thème de la paix interethnique dans le contexte de la crise du Moyen-Orient avait déjà fait l’objet de la réunion du président avec les chefs des confessions la semaine dernière, qui s’est également déroulée en face à face.

capture d’écran : vidéo de la rencontre de Poutine avec les représentants des différentes confessions : orthodoxes, musulmans, juifs, bouddhistes, catholiques, etc.

Outre les responsables de l’application de la loi, le premier ministre Mikhail Mishustin et son premier adjoint Andrei Belousov, le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov et les présidents des deux chambres du parlement Valentina Matvienko et Vyacheslav Volodin ont été invités à la réunion.

D’éminents analystes politiques, qui attendent les résultats de la réunion, ont donné à Svobodnaya Pressa des avis différents sur les personnes impliquées dans l’organisation des émeutes antisémites à Makhachkala, une ville où juifs et musulmans coexistent pacifiquement depuis plusieurs siècles. La première synagogue y a été construite dès 1862 et la communauté juive, qui compte plusieurs milliers de personnes, est principalement composée de Daghestanais d’origine.

La faute aux États-Unis plutôt qu’à l’Europe

– L’Occident européen souffre plus que quiconque des sentiments antisémites dans le milieu islamique, et il est peu probable que l’Europe veuille exacerber encore le problème. Un autre problème est celui des États-Unis, convaincus que seul Washington devrait avoir le monopole de la résolution de toutes les questions liées à la confrontation entre les Arabes et Israël. “Les actions de la Russie, qui appelle traditionnellement à résoudre le problème dans le cadre du droit international, irritent certainement Washington”, a déclaré Alexei Gromyko, directeur de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie et membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie, à Svobodnaya Pressa lors d’un point de presse à RIA Novosti.

L’expert international suppose que les Américains profitent du conflit interconfessionnel en Russie pour que Washington puisse dire à Moscou : “Arrêtez de vous mêler de vos initiatives de paix et des résolutions de l’ONU, regardez plutôt ce qui se passe chez vous au Daghestan”.

En outre, le politologue prévoit que l’aggravation de la situation au Moyen-Orient pourrait, comme cela s’est déjà produit en 1973, entraîner une augmentation à trois chiffres (en pour centage) des prix de l’énergie.

– Il me semble que les États-Unis ont une longueur d’avance dans ce domaine. Si l’escalade de la guerre entre Israël et le monde arabe conduit à une crise énergétique mondiale, Washington tentera d’en rendre la Russie responsable. Des fuites d’informations dans ce sens apparaissent déjà, et la situation des sentiments antisémites en Russie sera exagérée autant que possible par les propagandistes américains”, a déclaré Alexei Gromyko.

Les autorités ont négligé le problème

– Le Daghestan a toujours été l’un des fiefs des Juifs. Le judaïsme est pratiqué principalement par les Juifs des montagnes, qui vivent dans cette région depuis le 8e siècle. Selon les données du recensement, plus de 4 000 Juifs vivent au Daghestan. Il y a des synagogues à Makhachkala, Derbent, Buynaksk et Khasavyurt, a écrit Ilya Gerashchenkov, président du Centre pour le développement de la politique régionale, sur sa chaîne Telegram.

Comment se fait-il que le Daghestan, plutôt laïc et prospère, ait été le premier à “s’enflammer” sur ce terrain ? D’abord les rassemblements dans la ville, puis l’incident dans l’hôtel, la prise de l’aéroport. Il est évident qu’une provocation était en préparation (des appels ont été entendus toute la journée dans les médias publics), mais les autorités n’ont pas remarqué le problème. Aujourd’hui, il importe peu de savoir qui sera tenu pour responsable de la provocation : le Hamas, qui influence les musulmans du monde entier, le Mossad, qui a réussi à faire du problème palestinien un problème russe en même temps, ou les ennemis traditionnels – l’Occident et l’Ukraine. Une chose est sûre, la carte du conflit interethnique a une fois de plus été jouée de la manière la plus désagréable qui soit.

Erdogan et la piste ukrainienne

– Il me semble évident que l’élément déclencheur a été le discours du président turc Erdogan (sur les fauteurs de guerre entre le croissant et la croix, – note de l’auteur), et les médias turcs sont très répandus à Makhachkala, ce qui a influencé les gens”, a déclaré Pavel Danilin, directeur du Centre d’analyse politique, à Svobodnaya Pressa. – Mais en plus, pour que les gens sortent pour une manifestation illégale et anti-étatique, le travail a été fait par nos ennemis, qui ont canalisé l’indignation naturelle des musulmans vers des actions destructrices. C’est là que le CIPSO (Centre d’information et d’opérations psychologiques spéciales de Kiev) et d’autres services spéciaux ukrainiens, ainsi que leurs alliés du groupe anti-russe de l’ancien député de la Douma Ilya Ponomarev*, ont joué leur rôle.

Selon Pavel Danilin, les “complices” de Ponomarev ont travaillé sur les médias sociaux, créé un noyau de radicaux et d’extrémistes, payé des personnes qui savent comment travailler avec les foules et canalisé les émotions des musulmans pour les déstabiliser.

* Inclus par le ministère de la justice de la Fédération de Russie dans la liste des agents étrangers.

Dernière minute :

https://vz.ru/news/2023/10/30/1237601.html

Lors de la réunion de ce soir sur la situation au Daghestan, le président russe Vladimir Poutine a parlé de tentatives de déstabilisation et de division de la société russe depuis l’extérieur, notamment à l’aide de technologies sophistiquées.

“Lors d’une récente réunion avec des dirigeants d’associations religieuses, j’ai parlé des tentatives d’utiliser la situation dramatique au Moyen-Orient et d’autres conflits régionaux contre notre pays, contre la Russie, pour déstabiliser et diviser notre société multiethnique et multiconfessionnelle. À cette fin, ils utilisent toute une série de moyens, comme nous le voyons, des mensonges, des provocations et des technologies sophistiquées d’agression psychologique et d’information”, a déclaré M. Poutine cité par l’agence TASS.

M. Poutine a également noté que les États-Unis, en l’absence de résultats sur le champ de bataille, tentent de semer la confusion à l’intérieur de la Russie.

 

 

 

L’insupportable massacre par G. Garcia

Publié le 29/10/2024 à 10:47 par pcfob Tags : chez pouvoir

L’insupportable massacre

 

La terreur a changé de camp, l’élimination du Hamas n’est qu’un prétexte pour faire table rase matériellement de tout un peuple.

L’Etat d’Israël et son armée se livrent à une débauche de violence que la raison condamne, il n’y a plus de mots pour dénoncer et arrêter ce massacre.

La communauté internationale, les pays occidentaux, les USA, l’OTAN, portent déjà la lourde responsabilité de ne pas user de leur pouvoir pour peser de toute leur influence, pour forcer Israël à appliquer les résolutions de l’ONU.

Bien sûr le conflit, les tensions et les exactions se situent dans l’injustice indescriptible d’une colonisation permanente et insupportable.

Malheureusement aujourd’hui toutes les mesures préconisées pour sortir de ce bourbier sont à minima les besoins d’un peuple qui n’aspire qu’a vivre chez lui en toute liberté et en sécurité.

Que l’on ne s’y trompe pas l’aide internationale, le couloir humanitaire, les avertissements de l’OMS, viennent masquer l’impuissance à faire reculer le bulldozer Israélien qui sans le poids de la pression de la communauté internationale, vient acter une nouvelle vague de colonisation.

De quoi alimenter un conflit interminable qui devrait se travestir « en guerre de religion » alors qu’il s’agit juste d’un rapport de force mondial opposant les pays riches et capitalistes à ceux que l’on exploite et laisse dans le délabrement le plus complet.

 

Gérard Garcia

 

  

DESCENDEZ DANS LA RUE 

AVEC UNE VOIX CLAIRE !

 

APPEL DU PARTI COMMUNISTE D'ISRAËL 

La Nakba 2.0 ravive les guerres néoconservatrices

mercredi 1er novembre 2023 par Pepe Escobar  blog ANC

Pour Info.

La Guerre des Enfants entre Israël et les Arabes, qui se double d’une guerre entre l’Hégémon et l’Axe de la Résistance, sous-branche de la guerre entre l’OTAN et la Russie et entre l’OTAN et la Chine, est en train de devenir totalement incontrôlable.

Il est maintenant fermement établi qu’avec la Chine négociant la paix dans tout le Moyen-Orient, et la Russie-Chine se lançant à corps perdu dans les BRICS 11, en facilitant les règlements commerciaux énergétiques en dehors du dollar américain, l’Empire contre-attaque serait tout à fait prévisible :

Mettons le feu au Moyen-Orient

L’objectif immédiat des psychopathes néocons straussiens et de leurs silos à travers le Beltway est de s’attaquer à la Syrie, au Liban et, en fin de compte, à l’Iran.

C’est ce qui explique la présence en Méditerranée centrale et orientale d’une flotte d’au moins 73 navires de guerre des États-Unis et de l’OTAN – allant de deux groupes de porte-avions américains à plus de 30 navires de 14 membres de l’OTAN impliqués dans les jeux de guerre Dynamic Mariner en cours au large des côtes italiennes.

Il s’agit de la plus grande concentration de navires de guerre des États-Unis et de l’OTAN depuis les années 1970.

Quiconque croit que cette flotte est assemblée pour « assister » Israël dans son projet de solution finale consistant à imposer la Nakba 2.0 à Gaza doit lire un peu de Lewis Carroll. La guerre de l’ombre déjà en cours vise à détruire tous les nœuds de l’Axe de la Résistance en Syrie, au Liban et en Irak, l’Iran restant la pièce maîtresse de la résistance.

Tout analyste militaire dont le QI est supérieur à la température ambiante sait que toutes ces coûteuses baignoires américaines en fer sont destinées à devenir des récifs coralliens sub-océaniques – surtout si elles sont visitées par des missiles hypersoniques.

Bien entendu, tout ceci pourrait n’être qu’un simple spectacle de dissuasion et de projection de puissance américain. Les principaux acteurs – l’Iran et la Russie – ne sont pas impressionnés. Il suffit de jeter un coup d’œil en arrière sur ce qu’une bande d’éleveurs de chèvres de montagne munis de fausses kalachnikovs a fait à l’OTAN en Afghanistan.

En outre, l’Hégémon devrait s’appuyer sur un solide réseau de bases sur le terrain s’il envisageait un jour de lancer une guerre contre l’Iran. Aucun acteur du Moyen-Orient ne permettrait aux États-Unis d’utiliser des bases au Qatar, au Koweït, en Irak ou même en Jordanie. Bagdad s’est déjà engagé, depuis un certain temps, à se débarrasser de toutes les bases américaines.

Où est mon nouveau Pearl Harbor ?

Le plan B consiste, quoi d’autre, à organiser un nouveau Pearl Harbor (le dernier remonte à quelques semaines seulement, selon Tel-Aviv). Après tout, organiser un tel déploiement de diplomatie de la canonnière dans une mer intérieure dévoile un choix alléchant de cibles faciles.

Il est inutile de s’attendre à ce que le chef du Pentagone, Lloyd « Raytheon » Austin, prenne en compte l’humiliation cosmique que pourrait subir l’Hégémon si l’une de ses baignoires, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, était coulée par un missile iranien. Si cela se produisait, ils opteraient pour le nucléaire.

Alastair Crooke – la référence en matière d’analyse, a averti que tous les points chauds pourraient exploser d’un seul coup, détruisant ainsi l’ensemble du « système d’alliance » américain (c’est moi qui souligne).

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a, comme d’habitude, mis le doigt sur le problème en déclarant que si Gaza était détruite, la catastrophe qui en résulterait durerait « des décennies, voire des siècles ».

Ce qui a commencé comme un coup de dés à Gaza s’étend maintenant à tout le Moyen-Orient et ensuite, inévitablement, à l’Europe, à l’Afrique et à l’Asie.

Tout le monde se souvient du préambule aux circonstances incendiaires actuelles : la manœuvre de Brzezinski en Ukraine visant à couper l’Europe des ressources naturelles russes.

Cette situation s’est métastasée en la plus grande crise mondiale depuis 1939. Les psychopathes néocons straussiens de Washington n’ont aucune idée de la manière de faire marche arrière. Dans l’état actuel des choses, l’espoir d’une solution pacifique à ces deux guerres imbriquées est plus que nul.

Comme je l’ai souligné précédemment, les dirigeants des principaux producteurs de pétrole – Russie, Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït – peuvent interrompre d’un seul coup près de la moitié de la production mondiale de pétrole, démolissant ainsi l’ensemble des économies de l’UE et des États-Unis sans tirer un seul coup de feu.
Des sources diplomatiques assurent que cette éventualité est sérieusement envisagée.

Comme me l’a dit une source de l’État profond de la vieille école, aujourd’hui en Europe, des acteurs sérieux sont activement impliqués dans l’envoi de ce message au Beltway « pour que les États-Unis réfléchissent à deux fois avant de déclencher une guerre qu’ils ne peuvent pas contrôler ». Lorsqu’ils se rendront à Wall Street pour vérifier l’exposition aux produits dérivés, ils auront déjà eu le temps d’y réfléchir puisque des documents ont été envoyés à des personnes comme Larry Fink de Blackrock et Michael Bloomberg.

Parallèlement, une discussion sérieuse s’engage dans les cercles de renseignement du « nouvel axe du mal » (Russie, Chine, Iran) sur la nécessité de consolider un pôle islamique unifié.

Les perspectives ne sont pas bonnes, même si des pôles clés comme la Russie et la Chine ont clairement identifié l’ennemi commun de l’ensemble du Sud global/Majorité mondiale. La Turquie d’Erdogan ne fait que prendre la pose. L’Arabie saoudite ne s’investira pas dans la défense/protection de la Palestine, quoi qu’il arrive. Les clients/minions américains au Moyen-Orient ont tout simplement peur. Il ne reste plus que l’Iran et l’Axe de la Résistance.

En cas de doute, souvenez-vous de Yahvé

Pendant ce temps, la tribu vengeresse et narcissique des conquistadors, maîtres de la tromperie politique et de l’exemption morale, est en train de consolider sa Nakba 2.0 – qui se double de la solution parfaite pour engloutir illégalement tout ce gaz au large de Gaza.

La directive d’expulsion du ministère israélien du Renseignement, qui concerne 2,3 millions de Palestiniens, est très claire. Elle a été officiellement approuvée par le ministère le 13 octobre.

Elle commence par l’expulsion de tous les Palestiniens du nord de Gaza, suivie d’une série d’« opérations terrestres » ; elle laisse les routes ouvertes à travers la frontière égyptienne à Rafah ; et elle établit des « villes de tentes » dans le nord du Sinaï et, plus tard, même de nouvelles villes pour « réinstaller les Palestiniens » en Égypte.

Itay Epshtain, consultant en droit et politique humanitaires, a noté : « Je n’ai pas été en mesure de détecter, à ce jour, un point de l’ordre du jour ou une décision gouvernementale entérinant la directive du ministère. Si cette directive avait été présentée et approuvée, elle ne serait probablement pas dans le domaine public ».

Plusieurs extrémistes de Tel-Aviv le confirment en tout cas dans leurs déclarations.

Quant à la guerre au sens large, elle a déjà été écrite. Il y a longtemps. Et ils veulent la suivre à la lettre, en tandem avec les chrétiens américains conservateurs-sionistes.

Tout le monde se souvient que le général Wesley Clark s’est rendu au Pentagone deux mois après le 11 septembre et qu’il a pris connaissance du plan néocon/chrétien conservateur-sioniste visant à détruire sept pays en cinq ans :
Il s’agissait de l’Irak, de la Libye, du Liban, de la Syrie, de la Somalie, du Soudan et de l’Iran.

Tous ces pays ont été déstabilisés, détruits ou plongés dans le chaos.

Le dernier sur la liste est l’Iran.

Revenons maintenant au Deutéronome 7:1-2, 24 :

« Yahvé dit à Israël qu’il a identifié « SEPT NATIONS PLUS GRANDES ET PLUS FORTES QUE VOUS », que « vous devez soumettre à la malédiction de la destruction » et ne pas « avoir pitié d’elles ». Quant à leurs rois, « tu effaceras leurs noms sous les cieux » ».

 

« La face cachée du dalaï-lama »

Ce livre est une enquête sur le bouddhisme du dalaï-lama au Tibet et hors du Tibet. Hier, théocratie esclavagiste d’une incroyable cruauté où l’analphabétisme était institutionnalisé, la misère généralisée et l’espérance de vie inférieure à 40 ans, le Tibet sans dalaï-lama a rejoint le niveau des autres régions chinoises.

Mais « Sa Sainteté » à robe safran et au sourire bienveillant reste nostalgique de ce temps passé où les serfs indociles (« des animaux parlant ») étaient énucléés et amputés dans « le pays le plus heureux qui soit » (sic). Depuis son exil indien à Dharamsala, croulant sous les éloges dévots de la classe politique et médiatique occidentale, le despote gère une des quatre branches du bouddhisme tibétain en couvrant par un silence complice les actes avérés de viols et de pédophilie dans les temples et monastères.

Au retour d’un reportage au Tibet en 2010 en compagnie de deux grands-reporters de la presse quotidienne (Le Monde, Le Figaro) Maxime Vivas (1) a écrit « Dalaï-lama pas si zen » (Editions Max Milo) dont le présent ouvrage est une version enrichie. En particulier, les scandales avérés d’agressions sexuelles, viols, pédophilie dans la branche dalaï-lamiste du bouddhisme font l’objet de nouveaux chapitres, méticuleusement étayés.

Tout le livre a été actualisé et agrémenté d’informations et anecdotes inédites. Par exemple celle où l’auteur raconte comment, sur intervention des dalaï-lamistes, il a été expulsé d’un plateau de FR3. Par exemple, il donne au dollar près les sommes versées (en 2021, derniers chiffres connus) à des organisations tibetaines par la National Endowment for democracy (NED) officine écran de la CIA.

L’auteur donne aussi, avec leur accord, des extraits des articles publiés à leur retour du Tibet par Renaud Girard dans le Figaro et Rémy Ourdan dans Le Monde. Surprise, pas plus que Maxime Vivas, ils n’ont voulu corroborer les fake news sur le Tibet martyr, la religion opprimée, la langue interdite, la culture éradiquée, les femmes stérilisées (2).

La principale nouveauté de ce livre est dans les chapitres XIV, XV et XVI où l’auteur, preuves à l’appui, révèle que le dalaï-lama et son interprète, Matthieu Ricard (fils de feu le philosophe Jean-François Revel) protègent les agresseurs sexuels bouddhistes depuis des décennies.

L’auteur déplore que les maîtres bouddhistes violeurs et pédophiles, rompus à la pratique de « L’éveil spirituel par le viol », dès lors que les faits sont avérés et avoués, ne soient pas traduits en justice pour non dénonciation de crimes. La loi les y oblige. Maxime Vivas rapporte des cas précis de viols, il dévoile les méthodes, les manipulations, il livre les noms de violeurs, il déplore que le dalaï-lama, dans une réunion filmée, ait promis de signer un courrier pour que cessent ces pratiques dans les temples et les monastères et ait finalement choisi de n’en rien faire.

Suce-moi la langue
L’auteur écrit : « Les agressions sexuelles commises par des maîtres bouddhistes qui ont sur les victimes une autorité conférée par leurs fonctions étant impunies, pourquoi le big boss se gênerait-il ? D’où une tentative publique du dalaï-lama d’un attouchement lingual sur un enfant. En effet, une vidéo tournée le 28 février 2023 près de Dharamsala montre le dalaï-lama qui sort sa langue et demande à un enfant de la sucer. Devant l’indignation mondiale suscitée par ce geste, les dalaï-lamistes ont fouillé les mœurs tibétaines et ont trouvé un piètre argument qui prétend absoudre l’invite du gourou à un enfant. Selon eux, il existe un salut tibétain où la langue intervient. « Tirer la langue pour se dire bonjour est traditionnellement un signe de respect dans la culture tibétaine ».

Personnellement, ironise l’auteur, « je n’ai jamais vu au Tibet des Tibétains se dire bonjour en se tirant la langue, mais au demeurant, ce n’est pas cela qui est reproché au dalaï-lama. Le monde entier ne se serait pas ému si le chef bouddhiste avait simplement tiré la langue. Albert Einstein l’a fait avant lui et la photo, célèbre, l’a rendu sympathique, mais le savant n’a jamais demandé à un enfant un suçage public en marque de respect. Au demeurant, nul n’a jamais vu le dalaï-lama tirer la langue aux chefs d’État qu’il rencontre et leur demander de la sucer. On suppose qu’il n’est pas pour autant irrespectueux à leur égard. Il savait, tout le monde sait, que la mise en contact de deux langues est un geste sexuel fort. Souvent un prélude. Mais, comme il advient aux puissants, aux idoles, le dalaï-lama a eu le sentiment d’être intouchable, ce qui n’était pas idiot puisque, jusqu’à présent, il l’était, quoi qu’il fît  ». Et il le reste.

Et l’auteur de conclure sur ce point :  « Il serait temps que les associations féministes et celles qui se préoccupent de la maltraitance des enfants fassent comparaître les prédateurs sexuels bouddhistes et leurs complices devant les tribunaux. Le monde en sera meilleur ».

Vladimir MARCIAC

Découpé en XVI chapitres, le livre compte 176 pages . Il est édité par Max Milo et on le trouve en librairie depuis le 31 octobre 2023.

 

Un texte bouleversant d’intelligence politique et d’humanité

Palestine. Lettre de démission de Craig Mokhiber du Haut-Commissariat aux droits humains de l’ONU

Voici la lettre de démission d’un haut fonctionnaire de l’ONU, le Directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Craig Mokhiber.
LGS

 

Monsieur le Haut Commissaire,

Ceci est ma dernière communication officielle en tant que directeur du bureau de New York du Haut Commissaire aux droits de l’homme. Je vous écris à un moment de grande angoisse pour le monde, y compris pour beaucoup de nos collègues. Une fois de plus, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter. En tant que personne ayant enquêté sur les droits de l’homme en Palestine depuis les années 1980, ayant vécu à Gaza en tant que conseiller des Nations unies pour les droits de l’homme dans les années 1990, et ayant effectué plusieurs missions de défense des droits de l’homme dans le pays avant et depuis, cette situation m’est profondément personnelle. J’ai également travaillé dans ces salles lors des génocides contre les Tutsis, les musulmans bosniaques, les Yazidis et les Rohingyas. Dans chaque cas, lorsque la poussière est retombée sur les horreurs perpétrées contre des populations civiles sans défense, il est devenu douloureusement clair que nous avions manqué à notre devoir de répondre aux impératifs de prévention des atrocités de masse, de protection des personnes vulnérables et d’obligation de rendre des comptes aux auteurs de ces actes. Il en a été de même avec les vagues successives de meurtres et de persécutions à l’encontre des Palestiniens tout au long de l’existence des Nations unies.


En tant quMonsieur le Haut Commissaire, nous échouons à nouveau.’avocat spécialisé dans les droits de l’homme, avec plus de trente ans d’expérience dans ce domaine, je sais bien que le concept de génocide a souvent fait l’objet d’abus politiques. Mais le massacre actuel du peuple palestinien, ancré dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement fondées sur leur statut d’Arabes, et associé à des déclarations d’intention explicites de la part des dirigeants du gouvernement et de l’armée israéliens, ne laisse aucune place au doute ou au débat. À Gaza, les maisons civiles, les écoles, les églises, les mosquées et les établissements médicaux sont attaqués sans raison et des milliers de civils sont massacrés. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée, les maisons sont saisies et réaffectées en fonction de la race, et de violents pogroms de colons sont accompagnés par des unités militaires israéliennes. Partout dans le monde, l’apartheid règne.

Il s’agit d’un cas typique de génocide. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène en Palestine. Qui plus est, les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni et d’une grande partie de l’Europe sont totalement complices de cet horrible assaut. Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations conventionnelles "d’assurer le respect" des conventions de Genève, mais ils arment en fait activement l’assaut, fournissent un soutien économique et des renseignements, et couvrent politiquement et diplomatiquement les atrocités commises par Israël.

De concert avec cela, les médias corporatifs occidentaux, de plus en plus captifs et proches de l’État, sont en violation ouverte de l’article 20 du PIDCP, déshumanisant continuellement les Palestiniens pour faciliter le génocide, et diffusant de la propagande pour la guerre et l’appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité et à la violence. Les entreprises de médias sociaux basées aux États-Unis étouffent les voix des défenseurs des droits de l’homme tout en amplifiant la propagande pro-israélienne. Les contrôleurs en ligne du lobby israélien et les GONGOS harcèlent et salissent les défenseurs des droits de l’homme, et les universités et employeurs occidentaux collaborent avec eux pour punir ceux qui osent s’élever contre les atrocités. À la suite de ce génocide, ces acteurs doivent également rendre des comptes, comme ce fut le cas pour la radio des Milles Collines au Rwanda.

Dans de telles circonstances, notre organisation est plus que jamais appelée à agir de manière efficace et fondée sur des principes. Mais nous n’avons pas relevé le défi. Le pouvoir de protection du Conseil de sécurité a de nouveau été bloqué par l’intransigeance des États-Unis, le SG est attaqué pour les protestations les plus légères, et nos mécanismes de défense des droits de l’homme font l’objet d’attaques calomnieuses soutenues de la part d’un réseau organisé d’impunité en ligne.
Des décennies de distraction par les promesses illusoires et largement décevantes d’Oslo ont détourné l’Organisation de son devoir essentiel de défense du droit international, des droits de l’homme internationaux et de la Charte elle-même. Le mantra de la "solution à deux États" est devenu une plaisanterie ouverte dans les couloirs des Nations unies, à la fois pour son impossibilité absolue dans les faits et pour son incapacité totale à prendre en compte les droits de l’homme inaliénables du peuple palestinien. Le soi-disant "Quartet" n’est plus qu’une feuille de vigne pour l’inaction et la soumission à un statu quo brutal. La déférence (écrite par les États-Unis) à l’égard des "accords entre les parties elles-mêmes" (au lieu du droit international) a toujours été une légèreté transparente, destinée à renforcer le pouvoir d’Israël sur les droits des Palestiniens occupés et dépossédés de leurs biens.

Monsieur le Haut Commissaire, je suis venu à cette Organisation dans les années 1980, parce que j’y ai trouvé une institution fondée sur des principes et des normes qui était résolument du côté des droits de l’homme, y compris dans les cas où les puissants États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe n’étaient pas de notre côté. Alors que mon propre gouvernement, ses institutions de subsidiarité et une grande partie des médias américains soutenaient ou justifiaient encore l’apartheid sud-africain, l’oppression israélienne et les escadrons de la mort d’Amérique centrale, les Nations unies défendaient les peuples opprimés de ces pays. Nous avions le droit international de notre côté. Nous avions les droits de l’homme de notre côté. Nous avions les principes de notre côté. Notre autorité était ancrée dans notre intégrité. Mais pas plus.

Au cours des dernières décennies, des éléments clés de l’ONU ont cédé au pouvoir des États-Unis et à la peur du lobby israélien, pour abandonner ces principes et se retirer du droit international lui-même. Nous avons beaucoup perdu dans cet abandon, notamment notre propre crédibilité mondiale. Mais c’est le peuple palestinien qui a subi les plus grandes pertes à cause de nos échecs. L’ironie de l’histoire veut que la Déclaration universelle des droits de l’homme ait été adoptée l’année même où la Nakba a été perpétrée contre le peuple palestinien. Alors que nous commémorons le 75e anniversaire de la DUDH, nous ferions bien d’abandonner le vieux cliché selon lequel la DUDH est née des atrocités qui l’ont précédée, et d’admettre qu’elle est née en même temps que l’un des génocides les plus atroces du XXe siècle, celui de la destruction de la Palestine. D’une certaine manière, les auteurs de la Constitution promettaient les droits de l’homme à tout le monde, sauf au peuple palestinien. N’oublions pas non plus que les Nations unies ont commis le péché originel de faciliter la dépossession du peuple palestinien en ratifiant le projet colonial européen qui s’est emparé des terres palestiniennes et les a remises aux colons. Nous avons beaucoup de choses à nous faire pardonner.

Mais la voie de l’expiation est claire. Nous avons beaucoup à apprendre de la position de principe adoptée ces derniers jours dans des villes du monde entier, où des masses de personnes s’élèvent contre le génocide, même au risque d’être battues et arrêtées. Les Palestiniens et leurs alliés, les défenseurs des droits de l’homme de tous bords, les organisations chrétiennes et musulmanes et les voix juives progressistes qui disent "pas en notre nom", montrent tous la voie. Il ne nous reste plus qu’à les suivre.

Hier, à quelques rues d’ici, la gare Grand Central de New York a été complètement envahie par des milliers de défenseurs juifs des droits de l’homme, solidaires du peuple palestinien et exigeant la fin de la tyrannie israélienne (beaucoup d’entre eux risquant d’être arrêtés). Ce faisant, ils ont éliminé en un instant l’argument de propagande de la hasbara israélienne (et le vieux trope antisémite) selon lequel Israël représente en quelque sorte le peuple juif. Ce n’est pas le cas. Et, en tant que tel, Israël est seul responsable de ses crimes. Sur ce point, il convient de répéter, malgré les calomnies du lobby israélien, que la critique des violations des droits de l’homme par Israël n’est pas antisémite, pas plus que la critique des violations saoudiennes n’est islamophobe, la critique des violations du Myanmar n’est anti-bouddhiste, ou la critique des violations indiennes n’est anti-hindouiste. Lorsqu’ils cherchent à nous faire taire par des calomnies, nous devons élever la voix, et non la baisser. J’espère que vous conviendrez, Monsieur le Haut Commissaire, qu’il s’agit là de l’essence même de l’expression de la vérité au pouvoir.

Mais je trouve également de l’espoir dans les parties des Nations Unies qui ont refusé de compromettre les principes de l’Organisation en matière de droits de l’homme, en dépit des énormes pressions exercées en ce sens. Nos rapporteurs spéciaux indépendants, nos commissions d’enquête et nos experts des organes de traités, ainsi que la plupart des membres de notre personnel, ont continué à défendre les droits de l’homme du peuple palestinien, alors même que d’autres parties des Nations unies (même au plus haut niveau) ont honteusement courbé l’échine devant le pouvoir. En tant que gardien des normes et standards en matière de droits de l’homme, le HCDH a le devoir particulier de défendre ces normes. Notre tâche, je crois, est de faire entendre notre voix, du Secrétaire général à la dernière recrue de l’ONU, et horizontalement dans l’ensemble du système des Nations unies, en insistant sur le fait que les droits de l’homme du peuple palestinien ne font l’objet d’aucun débat, négociation ou compromis, où que ce soit sous le drapeau bleu.

À quoi ressemblerait alors une position fondée sur les normes des Nations unies ? À quoi travaillerions-nous si nous étions fidèles à nos admonestations rhétoriques sur les droits de l’homme et l’égalité pour tous, la responsabilité pour les auteurs, la réparation pour les victimes, la protection des personnes vulnérables et l’autonomisation des détenteurs de droits, le tout dans le cadre de l’État de droit ? La réponse, je crois, est simple : si nous avons la lucidité de voir au-delà des écrans de fumée propagandistes qui déforment la vision de la justice pour laquelle nous avons prêté serment, le courage d’abandonner la peur et la déférence à l’égard des États puissants, et la volonté d’embrasser véritablement la bannière des droits de l’homme et de la paix. Certes, il s’agit d’un projet à long terme et d’une montée en flèche. Mais nous devons commencer maintenant ou nous abandonner à une horreur indicible. Je vois dix points essentiels :

1 — Une action légitime : Tout d’abord, nous devons, au sein des Nations unies, abandonner le paradigme d’Oslo, qui a échoué (et qui est en grande partie fallacieux), sa solution illusoire à deux États, son Quartet impuissant et complice, et son assujettissement du droit international aux diktats de l’opportunisme politique présumé. Nos positions doivent être fondées sans équivoque sur les droits de l’homme et le droit international.

2 — Une vision claire : Nous devons cesser de prétendre qu’il s’agit simplement d’un conflit territorial ou religieux entre deux parties belligérantes et admettre la réalité de la situation dans laquelle un État au pouvoir disproportionné colonise, persécute et dépossède une population indigène sur la base de son appartenance ethnique.

3 — Un État unique fondé sur les droits de l’homme : Nous devons soutenir l’établissement d’un État unique, démocratique et laïque dans toute la Palestine historique, avec des droits égaux pour les chrétiens, les musulmans et les juifs, et, par conséquent, le démantèlement du projet colonialiste profondément raciste et la fin de l’apartheid sur tout le territoire.

4 — Lutte contre l’apartheid : Nous devons réorienter tous les efforts et toutes les ressources des Nations unies vers la lutte contre l’apartheid, comme nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud dans les années 1970, 1980 et au début des années 1990.
5 — Retour et indemnisation : Nous devons réaffirmer et insister sur le droit au retour et à l’indemnisation complète de tous les Palestiniens et de leurs familles qui vivent actuellement dans les territoires occupés, au Liban, en Jordanie, en Syrie et dans la diaspora à travers le monde.

6 — Vérité et justice : Nous devons appeler à un processus de justice transitionnelle, utilisant pleinement les décennies d’enquêtes, d’investigations et de rapports accumulés par les Nations Unies, afin de documenter la vérité et de garantir la responsabilité de tous les auteurs, la réparation de toutes les victimes et les remèdes aux injustices documentées.

7 — La protection : Nous devons insister sur le déploiement d’une force de protection de l’ONU dotée de ressources suffisantes et d’un mandat solide pour protéger les civils de la rivière à la mer.

8 — Désarmement : Nous devons plaider pour le retrait et la destruction des stocks massifs d’armes nucléaires, chimiques et biologiques d’Israël, de peur que le conflit ne conduise à la destruction totale de la région et, éventuellement, au-delà.

9 — La médiation : Nous devons reconnaître que les États-Unis et les autres puissances occidentales ne sont pas des médiateurs crédibles, mais plutôt des parties au conflit qui sont complices d’Israël dans la violation des droits des Palestiniens, et nous devons les engager en tant que tels.

10 — Solidarité : Nous devons ouvrir grand nos portes (et celles du SG) aux légions de défenseurs des droits de l’homme palestiniens, israéliens, juifs, musulmans et chrétiens qui sont solidaires du peuple de Palestine et de ses droits de l’homme, et mettre un terme au flux incontrôlé de lobbyistes israéliens vers les bureaux des dirigeants de l’ONU, où ils prônent la poursuite de la guerre, de la persécution, de l’apartheid et de l’impunité, et dénigrent nos défenseurs des droits de l’homme pour leur défense de principe des droits des Palestiniens.

Il faudra des années pour y parvenir et les puissances occidentales nous combattront à chaque étape du processus, c’est pourquoi nous devons faire preuve de fermeté. Dans l’immédiat, nous devons œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de la fin du siège de Gaza, nous opposer au nettoyage ethnique de Gaza, de Jérusalem et de la Cisjordanie (et d’ailleurs), documenter l’assaut génocidaire à Gaza, contribuer à l’acheminement d’une aide humanitaire massive et à la reconstruction des Palestiniens, prendre soin de nos collègues traumatisés et de leurs familles, et nous battre comme des diables pour une approche fondée sur des principes dans les bureaux politiques de l’ONU. L’échec de l’ONU en Palestine jusqu’à présent n’est pas une raison pour nous de nous retirer. Au contraire, il devrait nous donner le courage d’abandonner le paradigme du passé, qui a échoué, et de nous engager pleinement dans une voie plus fondée sur des principes. En tant que HCDH, rejoignons avec audace et fierté le mouvement anti-apartheid qui se développe dans le monde entier, en ajoutant notre logo à la bannière de l’égalité et des droits de l’homme pour le peuple palestinien. Le monde nous observe. Nous devrons tous rendre compte de notre position à ce moment crucial de l’histoire. Prenons le parti de la justice.

Je vous remercie, Monsieur le Haut Commissaire Volker, d’entendre ce dernier appel de mon bureau. Dans quelques jours, je quitterai le Bureau pour la dernière fois, après plus de trois décennies de service. Mais n’hésitez pas à me contacter si je peux vous être utile à l’avenir.

Craig MOKHIBER
28 octobre 2023.

Version originale en anglais : https://webmail.pt.lu/webmail/redirect?u=https%3A%2F%2Fs3.documentclou...

Note du Grand Soir  : Craig Mokhiber énumère les génocides auxquels l’ONU a assisté, impuissante. Non seulement il n’y inclut pas le "génocide" journalistique au Xinjiang, mais il note au passage : "Je sais bien que le concept de génocide a souvent fait l’objet d’abus politiques".

 


Si l’on empêche la solution à deux Etats, que reste-t-il?

Israël veut soit un État d’apartheid, soit un processus de nettoyage ethnique, c’est à dire deux crimes de droit international. Si le gouvernement israélien d’extrême-droite a favorisé le Hamas et peut-être comme cela se dessine laissé faire le 7 octobre c’était parce que cela permettait d’installer comme “droit à se défendre” ce crime. Les Etats-Unis le savent également et tout en prétendant défendre les deux Etats, ils appuient l’extrême-droite israélienne. Le tout est du pain béni pour tous les partisans de l’apocalypse y compris nucléaire. Ce choix de la mort est la véritable fascisation, ici comme partout sur la planète (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

La classe politique israélienne semble utiliser le conflit qui a débuté le 7 octobre comme prétexte pour effacer les Palestiniens de Palestine31 octobre 2023 par Vijay Prashad

Crédit photo : Times of Gaza/X

Le 30 octobre 2023, les autorités israéliennes ont déclaré avoir tué des « dizaines » de combattants du Hamas dans les premiers jours de leur invasion terrestre. Pendant ce temps, le ministère de la Santé de Gaza a eu du mal à maintenir son site Web en ligne en raison du manque d’électricité, d’Internet et des attaques. Néanmoins, à midi le 29 octobre, le ministère de la Santé a déclaré que le nombre de morts à Gaza s’élevait désormais à 8 005 (dont 67 % de femmes et d’enfants). Pour ceux qui doutent des chiffres, le ministère de la Santé a publié des listes de morts avec leurs numéros d’identification israéliens (c’est un signe de l’occupation des Palestiniens de Gaza que lorsqu’ils naissent, ils doivent être enregistrés non pas par l’Autorité palestinienne mais par Israël). Save the Children affirme que plus d’enfants (3 195) ont été tués par les bombardements israéliens au cours de ces trois semaines que le nombre total d’enfants tués dans toutes les zones de conflit depuis 2019.

L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré qu’au dimanche 29 octobre, 1,4 million de Palestiniens sur 2,3 millions étaient déplacés à l’intérieur du pays, dont 671 000 ont trouvé refuge dans 150 installations de l’UNRWA. La plupart des victimes des bombes et des obus de chars israéliens sont des civils. Le ratio de morts entre les combattants (peu nombreux) et les civils (nombreux) est surprenant, bien au-delà de ce qui se passe dans une guerre (en revanche, sur les 1 400 Israéliens tués le 7 octobre par le Hamas et d’autres factions, 48,4 % étaient des soldats). En disant qu’ils ont tué des « dizaines » de militants du Hamas – la cible présumée – et qu’ils ont en même temps tué des milliers de Palestiniens, les autorités israéliennes ont admis au monde que leur guerre avait fait beaucoup plus de morts parmi les civils que parmi les combattants.

Pendant ce temps, l’armée israélienne a envoyé ses bulldozers détruire des maisons et des entreprises dans le nord de Gaza ainsi que dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Peu de choses dans cette manœuvre ressemblent à une opération militaire puisque ces maisons et ces entreprises ne sont pas des institutions militaires. Compte tenu de l’histoire du rasage au bulldozer des logements en Cisjordanie pour créer des colonies et le « mur d’apartheid », ce bulldozer à Gaza et à Jénine apparaît comme une campagne civilisationnelle massive de nettoyage ethnique pour créer ce que la classe politique israélienne appelle le Grand Israël (Eretz Yisrael Hashlema). La classe politique israélienne est célèbre pour avoir dit qu’elle voulait changer les « faits sur le terrain » afin que toute négociation avec les Palestiniens occupés soit basée sur ces « faits » et non sur des « revendications ». C’est ce que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait depuis des décennies à travers les colonies illégales en Cisjordanie : effacer le fait des revendications palestiniennes sur leurs terres et établir le droit des Israéliens à l’ensemble de la masse continentale du Jourdain à la mer Méditerranée. En effet, la classe politique israélienne semble utiliser le conflit qui a commencé le 7 octobre comme prétexte pour faire ce qu’elle avait prévu de faire depuis des décennies, à savoir effacer les Palestiniens de la Palestine historique et effacer la nation palestinienne en tant qu’entité.

Deux États, un État, trois États

Lorsque les forces politiques palestiniennes ont accepté un « processus de paix » qui a abouti à l’Accord intérimaire du Caire (1994) et aux Accords d’Oslo (1994), elles ont adopté ce qu’on a appelé la « solution à deux États » à l’occupation israélienne de la Palestine. Les grandes lignes des accords d’Oslo étaient qu’une Autorité palestinienne (AP) gouvernerait le territoire saisi par Israël en 1967 (Jérusalem-Est, Gaza et Cisjordanie). Les accords d’Oslo, a soutenu le professeur Haider Eid, basé à Gaza, ont créé un « bantoustan » (comme les « patries africaines » créées par l’Afrique du Sud de l’apartheid). L’implication de la création de l’Autorité palestinienne était qu’elle neutraliserait les revendications palestiniennes réelles sur la terre (y compris le droit au retour des réfugiés palestiniens, établi par la résolution 194 de l’ONU en 1948), et – en même temps – elle permettrait à l’État israélien de changer les « faits sur le terrain » par la création de plus en plus de colonies illégales. De plus, après la deuxième Intifada (2000-2005), Israël a mis fin à l’exigence de « passage sûr » d’Oslo qui permettait aux Palestiniens de Jérusalem-Est, de Gaza et de Cisjordanie de traverser ces zones. En 2005, Israël avait annulé les accords d’Oslo, bien que la classe politique palestinienne soit restée liée par eux comme la seule lueur d’espoir pour la création de l’État de Palestine (même s’il s’agirait d’un petit fragment de la Palestine historique).

La réalité de la « solution à deux États » a disparu à mesure que les colonies augmentaient en Cisjordanie, que le contrôle palestinien sur Jérusalem-Est était de plus en plus absorbé par Israël, que le droit au retour était mis de côté et que Gaza était bombardée presque chaque année. Dans ce contexte, plusieurs intellectuels palestiniens importants ont commencé à soulever la question de la « solution à un seul État », avec un État israélo-palestinien basé sur une idée non ethnique, laïque et démocratique de la citoyenneté. En 2021, une majorité d’universitaires de la région ont déclaré que les faits réels montraient qu’Israël était « une réalité à un État semblable à l’apartheid ». L’idée qu’Israël est un État d’apartheid est maintenant bien établie dans les documents des Nations Unies et les rapports sur les droits de l’homme. Cette évaluation démontre deux choses : premièrement, qu’Israël et le territoire palestinien occupé sont déjà « un seul État » et deuxièmement, qu’il s’agit d’un État d’apartheid avec les Palestiniens dans une catégorie de seconde classe. Les partisans de la « solution à un seul État » soutiennent que la réalité d’un État unique exige désormais une citoyenneté égale pour tous ceux qui vivent en Israël/Palestine. La classe politique israélienne actuelle refuse d’accepter l’idée d’un État unique démocratique et laïc, parce qu’elle est attachée à un projet ethno-nationaliste d’un « État juif » qui efface la possibilité d’une citoyenneté à part entière pour les chrétiens et les musulmans palestiniens.

Si la « solution à deux États » n’est plus pratique et si la « solution à un État » est bloquée par la classe politique israélienne, alors tout ce qui reste à Netanyahou et aux autres est la « solution à trois États ». C’est la solution qui cherche à retirer une grande partie de la population palestinienne de Jérusalem-Est, de Gaza, de Cisjordanie et peut-être même de l’intérieur des lignes israéliennes de 1948 et à les envoyer dans les trois États d’Égypte, de Jordanie et du Liban. Les bulldozers qui arrivent derrière les chars à Gaza tentent de pousser les réfugiés palestiniens (70% d’entre eux sont des descendants de ceux qui ont été envoyés à Gaza lors de la Nakba ou de la catastrophe de 1948) à travers le passage de Rafah dans la péninsule égyptienne du Sinaï. Cette « solution à trois États » est précisément un nettoyage ethnique, un crime au regard du droit international. Pendant des décennies, la classe politique israélienne a été disposée à mener des politiques génocidaires – y compris ce bombardement de Gaza – pour faciliter son projet d’État ethno-national d’apartheid qui exige l’effacement des Palestiniens et de la Palestine.

En 2014, à la suite de l’opération israélienne Bordure protectrice, le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête sur la situation en Palestine. Cette enquête n’a pas donné grand-chose. Au cours de l’attaque actuelle contre Gaza, le procureur Karim A. A. Khan s’est rendu au point de passage de Rafah et a déclaré que le blocus de l’aide humanitaire par Israël à Gaza pourrait être un crime relevant de la compétence de la CPI. En effet, le fait de l’apartheid est déjà un crime en vertu du Statut de Rome de 2002 qui a créé la CPI. La « réalité d’un seul État semblable à l’apartheid » et la « solution à trois États » du nettoyage ethnique sont des crimes graves qui nécessitent une enquête. Khan demandera-t-il aux juges de la CPI d’élaborer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et ses collègues ?

Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est rédacteur en chef et correspondant en chef de Globetrotter. Il est éditeur de LeftWord Books et directeur de Tricontinental : Institute for Social Research. Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations. Ses derniers livres sont Struggle Makes Us Human : Learning from Movements for Socialism et (avec Noam Chomsky) The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan, and the Fragility of U.S. Power.

Cet article a été produit par Globetrotter.

 

Le monde n’a pas besoin de sanctions illégales. Le monde a besoin de paix et de développement, par Vijay Prashad

La plupart des guerres mondiales sont nées en Europe dans une volonté cupide de nos dirigeants de dépecer la planète, aujourd’hui les temps ont changé, les autres peuples nous suggèrent d’arrêter cette logique-là… D’en adopter une autre profitable à tous. Cet intellectuel indien est venu le dire au siège des Nations Unies (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

PAR VIJAY PRASHADFacebook (en anglais seulementGazouillerSur RedditMessagerie électronique


(Déclaration faite dans la salle du Conseil économique et social des Nations Unies le 30 octobre 2023).

Bonne après-midi. Je m’appelle Vijay Prashad. Je suis le directeur de l’Institut de recherche sociale Tricontinental. Je remercie le Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, et en particulier le Représentant permanent adjoint auprès de l’Organisation des Nations Unies, M. Joaquín Pérez Ayestarán, de la République bolivarienne du Venezuela, pour cette invitation.

Mon institut, Tricontinental, a passé les huit dernières années à étudier de près l’impact des sanctions unilatérales, à examiner de près les lois relatives à ces instruments et à examiner leur impact sur les sociétés qui ont été sanctionnées. Avant de commencer à présenter certaines de nos réflexions sur ces questions, je tiens à dire qu’il est difficile de se concentrer sur quoi que ce soit, vraiment quoi que ce soit, alors que ce génocide cruel se déroule sous nos yeux à Gaza. Il est choquant que plus d’enfants palestiniens soient morts au cours de ces trois semaines à cause des bombardements israéliens qu’il n’y en a eu au total dans les zones de conflit à travers le monde depuis 2019. Aucun enfant ne devrait mourir si cruellement avant de pouvoir s’épanouir. Ni à cause de ces bombardements incessants, ni à cause de la faim induite par les sanctions unilatérales.

Il n’y a pas de moyen facile de définir les sanctions. Lorsqu’un conflit éclate entre pays, toute mesure autre que la guerre appartient à la catégorie des sanctions. Les sanctions peuvent être diplomatiques (retrait des ambassadeurs) ou économiques (obstacles au commerce). Même si les sanctions ne sont pas comme des bombes, leur impact peut être aussi meurtrier comme l’ont démontré les nombreux rapports de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme, la professeure Alena Douhan (par exemple, dans ses rapports sur l’Iran, la Syrie, le Venezuela et le Zimbabwe).

Plusieurs questions se posent même avec cette définition de base des sanctions :

1) Qui peut déterminer quand un pays représente un danger ou mérite d’être sanctionné ?

2) Comment faire la différence entre les sanctions économiques extrêmes et les conflits armés ? Un embargo total n’équivaut-il pas à une déclaration de guerre ?

Dans le monde moderne, ces questions doivent être tranchées par les Nations Unies. La Charte des Nations Unies (1945) est le document juridique qui oblige les pays à l’Assemblée générale des Nations Unies et au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) à examiner les cas de conflit et à trouver des mesures pour régler les différends ou faire pression sur les pays pour qu’ils reconsidèrent leur ligne de conduite.

Le texte central de la Charte des Nations Unies est l’article 41.

Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être employées pour donner effet à ses décisions, et il peut demander aux Membres de l’Organisation des Nations Unies d’appliquer ces mesures. Il peut s’agir de l’interruption totale ou partielle des relations économiques et des moyens de communication ferroviaires, maritimes, aériens, postaux, télégraphiques, radiophoniques et autres, ainsi que de la rupture des relations diplomatiques.

Il y a plusieurs points importants soulevés dans cet article.

1) C’est le Conseil de sécurité qui a le pouvoir de décider d’un plan d’action fondé sur sa compréhension des événements dans le monde.

2) C’est le Conseil de sécurité qui agit sur la base de cette interprétation.

3) L’article 41 fournit une liste d’outils possibles à utiliser, mais suggère que ceux-ci ne sont pas exhaustifs.

Chaque État membre de l’ONU doit faire confiance au Conseil de sécurité pour que cette procédure fonctionne. Malheureusement, le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas un représentant parfait de l’opinion mondiale. Cela s’explique en grande partie par le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU a une structure non démocratique. Sur les quinze sièges du Conseil, cinq sont occupés par des membres permanents (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis). Il n’y a pas de membres permanents d’Afrique ou d’Amérique latine, et le pays le plus peuplé du monde – l’Inde – n’en fait pas partie. La composition des membres permanents (dont trois pays de l’OTAN) ne donne pas confiance dans le monde. Le fait que ces pays utilisent leur droit de veto pour exercer leur propre agenda politique étroit plutôt que pour défendre la Charte des Nations Unies délégitime encore plus le Conseil de sécurité des Nations unies. La pression exercée par des pays puissants – en particulier les États-Unis – a limité la capacité du Conseil de sécurité de l’ONU à apparaître comme un arbitre neutre.

De plus, les États-Unis ont – en dehors du système onusien – exercé une politique de sanctions de manière unilatérale. Ces sanctions américaines ne font pas l’objet d’une discussion au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et n’ont aucune crédibilité internationale. En fait, les sanctions américaines sont illégales. Il s’agit d’une violation de la Charte des Nations Unies et d’une série de traités internationaux.

L’impact de ces sanctions est monstrueux, et il a été documenté par les Nations Unies et par les différents groupes de défense des droits de l’homme. Non seulement les États-Unis refusent de permettre à leurs ressortissants (y compris les entreprises) de mener des activités commerciales normales avec le pays qu’ils décident de sanctionner, mais ils utilisent leur pouvoir sur le système financier pour amener d’autres pays et entreprises d’autres pays à mettre fin à leurs relations commerciales. Celles-ci sont appelées sanctions secondaires et tertiaires, et elles ont l’impact d’un blocus total sur les pays par ceux qui n’agissent de cette manière que par peur ou par coercition de la part des États-Unis. Le non-respect des mesures coercitives unilatérales devient la règle, et non l’exception, comme le montre la Rapporteuse spéciale Dohan dans son rapport à la 54e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Conscients de la dureté de ces mesures coercitives unilatérales, les pays occidentaux ont plaidé en faveur de « dérogations humanitaires » qui permettraient à la nourriture, aux médicaments et à d’autres biens essentiels de briser le mur des sanctions. Cet argument a abouti à la résolution 2664 de l’ONU en décembre 2022 pour permettre des exemptions aux sanctions afin de « garantir l’acheminement de l’aide humanitaire en temps opportun ou de soutenir d’autres activités qui répondent aux besoins humains fondamentaux ». Mais ces « dérogations humanitaires », aussi bien intentionnées soient-elles, ne fonctionnent pas puisqu’elles ne sont prévues qu’au cas par cas et sont utilisées comme « récompenses » par la partie illégale qui applique les sanctions. Ces « dérogations humanitaires » finissent par légitimer un processus illégal.

Étant donné que ces sanctions unilatérales sont illégales, elles doivent être interdites plutôt qu’acceptées, puis modérées par des « exceptions humanitaires ». Ce qu’il est important de garder à l’esprit, c’est que les sanctions unilatérales ont sapé la capacité des pays sanctionnés à remplir leurs obligations importantes envers le programme de croissance du développement durable (ODD). Nous avons assisté à un recul en termes d’atteinte des objectifs de développement durable : seulement un tiers des pays dans le monde auraient réduit de moitié leur taux national de pauvreté entre 2015 et 2030 et près d’un sur trois (2,3 milliards de personnes) restera en situation d’insécurité alimentaire modérée ou sévère. Ces développements fondamentaux sont gaspillés par des dépenses de 2,3 trillions de dollars en armement, dont plus de 75 % sont effectuées par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN.

Pourquoi y a-t-il eu ce recul des ODD, aussi limités soient-ils en termes de portée et d’ambition ? En raison d’une série de facteurs, mais surtout en raison de la crise permanente de la dette imposée par le Fonds monétaire international et du régime de sanctions illégal appliqué par les États-Unis.

Le monde a besoin de paix.

Le monde a besoin de développement.

Le monde n’a pas besoin de guerre.

Le monde n’a pas besoin de pauvreté.

Le monde n’a pas besoin de sanctions illégales.

Le monde n’a pas besoin de désespoir.

Le monde a besoin d’espoir.

Le livre le plus récent de Vijay Prashad (avec Noam Chomsky) s’intitule The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan and the Fragility of US Power (New Press, août 2022).

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