Je
me décide enfin à vous répondre, à vous qui manifestez régulièrement de
l’intérêt pour la santé de mon épouse. En nous écrivant, en nous
téléphonant....Depuis des mois, que Gisèle a commencé son combat,
jusqu’à ces jours derniers, où elle refait surface à la vitesse grand V,
me manquait le gnac nécessaire pour prendre le clavier, je voulais
pouvoir vous dire définitivement: « tout va ENFIN bien » !! Celles et
ceux qui savent, par expérience, les épreuves où nous sommes passés, me
comprendront. Je n’avais d’énergie suffisante que pour soutenir
Gisèle.... et espérer. Aujourd’hui, nous voyons enfin le bout du
tunnel.... Et puisque le chirurgien nous a déclaré il y a peu, que « dans 30% des cas, il n’y a pas de récidive », nous nous accrocherons à ce pronostic de l’espoir.
Mille
mercis à vous toutes et tous, vos témoignages d’amitié, votre soutien,
nous ont été une aide précieuse. Au point que maintenant, je suis en
mesure d’évoquer pour vous, en quelques mots, mais avec confiance et
espoirs revenus définitivement, le mal et la peur que, comme beaucoup,
hélas, nous avons traversés.
C’est
au lendemain de le notre voyage à Céret que les choses se sont
précipitées. Au retour de feria, trois séances de chimio, espacée
chacune de trois semaines, parfois quatre, le taux des globules blancs
faisait du yoyo. Parenthèse de Parentis. Puis la chirurgie à Toulouse
Oncopole, 14 jours, dont certains en quarantaine, puis retour à la
maison, suivi de trois nouvelles chimios, avec les mêmes imprévus,
douleurs, décalages des soins....Dans le hall de l’hôpital, une grande
affiche, étalait son titre raccoleur, sensé nous rassurer :« Face à la
maladie, vous n’êtes pas seul(e) » !! C’est vrai que le personnel fut
formidable, dévoué, compétent, exemplaire. Et tout aussi salutaires
furent les signes adressés par les amis proches ou lointains mais tout
aussi attentionnés. « Il vous faudra du courage », m’avait prévenu B.B.
Comme elle avait raison ! Cette épreuve aura pour nous été l’occasion de
mesurer le courage et la force de Gisèle, mais aussi de croiser
beaucoup de souffrances, certaines nous auront plus que d’autres encore
fait prendre conscience combien nous pouvons être parfois désarmés
devant le mal. L’occasion aussi de faire un bilan impromptu, nous
comparer et mesurer nos propres maux face à ceux qui nous entourent,
évaluer et peser les souffrances. Ils sont nombreux, de plus en plus
nombreux, semble-t-il, ceux que cette saloperie atteint, alors qu’ils ne
s’attendaient à rien. Ils se battent, ils luttent, contre ce putain de
« mal moderne », mais aussi parfois, c’est tout aussi dur, contre
l’indifférence des uns et la rustrerie des autres, qui vous oublient, ou
vous tournent carrément le dos, alors que, il y a peu encore, je
prenais part à leur propre deuil. Certains justement bardés de la foi
dont ils se réclament, respectable chez les uns, mais qui ne peut cacher
chez d’autres bedauds leur ignoble tartufferie.
Pour
ceux qui le connaissent, j’en profite pour glisser quelques mots sur
notre ami aficionado tarnais Pierre : lui aussi se bat avec courage, lui
aussi aimerait parfois lire sur les blogs autre chose que la longueur
des piques montées à l’endroit ou à l’envers.
A
vous tous, les autres, qui ne nous ont pas totalement zappés, bien au
contraire, nous ont soutenus, je parlerai bientôt de vive voix au
téléphone, le courage revenu. En attendant, je vous adresse mon salut le
plus affectueux
Pedrito
PS
Une pensée pour Mario Tisné et ses enfants, dans l'épreuve injuste et
cruelle qu'ils viennent de subir, à l'occasion du décès de Mme Tisné