mardi 27 juillet 2010

LES TOROS DE DOLORÈS: NOBLES COMME LA SEÑORA AGUIRRE!

Nobles, claro, mais m'ont paru en dessus de leurs opposants. Ou plutôt, pour dire plus crûment, les garçons ne m'ont pas paru à la hauteur de la situation.
A commencer par Miletto, gentil garçon, certes, bien supporté par une peña sympatique et bruyante, mais auprès de qui je n'ai pas observé beaucoup de progrès, depuis son indulto de la chèvre de Margé, à St Gilles, indulto scandaleux - pléonasme - téléguidé depuis le callejon et la barrera par le clan Margé empresa et éleveur. Piqûre de rappel pour dire que ces manoeuvres ne servent pas un torero, ni n'effacent ses travers, bien au contraire, aucun ne cherche ainsi à en guérir. Miletto qui justement laisse trop facilement s'échapper son  toro vers le varilarguero. "Burgalès" pousse bien deux fois, chute évitée de justesse à la deuxième, et s'élance en brave pour le troisième cite. Le plus beau est passé. Faenita, muleta plusieurs fois accrochée, à gauche, la bête passe pourtant bien, mais le bagage du garçon est trop léger, et les adornos de la fin n'effacent pas cette impression d'inachevé. 2/3 de lame précédés de 3 pinchazos. Rideau. A son second, Carafea - tout un programme !-, le Gardois évite la cogida de justesse. Seule la seconde pique sera poussée, le bicho se retire seul à chaque fois sur les cinq rencontres, puis recharge et fuit. La faena sera sur le passage, profilée: pourtant, la charge était franche, noble, mais le trasteo sans odeur ni saveur: sans s'engager, sans avancer la jambe. Entière sur le côté, puis golletazo. Quelques palmas de la peña nîmoise et des nombreux touristes ou curieux.
Negro, Cigarrero II a 5 ans, il boîte, mais nul ne bronche. Il reçoit une pique trasera, puis une seconde, légère. Fandiño torée, il pèse immédiatement sur Cigarrero, le toro est noble, peu disposé sur sa corne gauche. Et Fandiño abandonne rapidement: quelques coups de torchon de castigo, un pinchazo, un tiers de lame, avis. Langosto est un beau colorado, qui pousse la cavalerie contre les planches avec fougue, hésite avant de recharger, puis s'élance pour une troisième rencontre. Public ravi, sauf quelques Pomaréziens qui préfèrent la spécialité de leur Mecque Landaise et huent le piquero, qu'il entre ou qu'il sorte: petite "leçon" sans prétention, et tout se calme. Le bicho étale beaucoup de noblesse, et gardera la bouche fermée jusqu'à la fin. La muleta du torero est malgré tout souvent accrochée, le manso gratte, se méfie: c'est la cogida, impressionnante, le torero se relève enfin, un pinchazo, une entière sur le côté.
Clavisero a cinq ans et demi, negro, belle présentation. C'est Alberto Lamelas qui le reçoit, LAMELAS qui nous avait fait très peur à PARENTIS, en 2008? Le garçon en a, et le prouve, par son engagement, ses statuaires, devant un animal pas si commode....Son toro prend deux piques traseras, une autre, et charge une quatrième fois, pour le spectacle. La faena sera courte et brouillon, desplante à genoux, trastos jetés, sans effet sur le public. Entière trasera ladeada. Alberto s'élance et s'agenouille pour un farol face à Cigarrero I, âgé de 5 ans. Mais ne peut rééditer, le manso évite la rencontre, avant de prendre une carioca de gala par le piquero de turno, puis de recharger deux fois. La noblesse du bicho laisse entrevoir quelque espoir de faena, ponctuée de quelques séries droitières et naturelles, en musique,  chicuelinas,  avant une entière sur le côté.
Oreille !  Qui ne s'imposait pas, vue l'épée !! Mais, bon: difficile de calmer les appétits de spectateurs seulement avides de pavillons coupés! Alors qu'il n'y a pratiquement plus d'estocades dans la croix, et que les gens s'en foutent, pourvu que la mort soit rapide, même si la pauvre bête vomit son sang.
Merci, mesdames messieurs de ORTHEZ, sans oublier notre ami Javier KLEIN, pour votre aficion, vos essais d'améliorer le sens de la lidia, votre pédagogie envers le public, votre accueil. Mais n'oubliez pas: par définition, les judas qui squattent votre couloir ne méritent pas forcément votre hospitalité, et vous le savez.
Nous les subissons suffisamment ailleurs, quand nous ne sommes pas carrément indésirables: CHEZ EUX !!

ORTHEZ: INTÉRESSANTE NOVILLADA DE SALTILLO.

C'était la fin de la novillada de cette matinée de dimanche orthézienne. Demi arène, pas mal de touristes.
Novillada qui avait débuté drôlement, avec  un novillo transexuel, sans doute, récemment opéré par un vétérinaire en pointe dans cette technologie à la mode: un torito de Saltillo  "sin cojones", totalement invisibles, les burettes, absentes! Sérieusement, parait quelles seraient restées dans l'étui, çà arrive, ce qui a fait dire à certains parasites du callejon grâcieusement invités que le lot était composé de 4 cabestros. Pour des mecs qui squattent la contre-piste gratos et sans payer- BEAUCOUP TROP, D'AILLEURS, ET QUI PERTURBENT LA LIDIA EN DISTRAYANT LES TOROS- il y aurait du ménage à faire !! Torito faible, qui ne poussa pas sous le fer, et parvint à la muleta avec la bouche fermée, pas plus d'intérêt pour la flanelle de Herrrero que pour la vara. Le novillero se mit malgré tout en danger, se fit tutoyer la muleta, bousculer, abusa du pico, toreo profilé, trasteo brouillon, bajonazo: il y avait beaucoup mieux à faire avec ce marériau.
Le secons novillo est beaucoup plus charpenté, plus sombre et plus lourd que son frère, plus violent aussi: il arrache les capes, pousse bien sous la morsure, la troisième atterrit dans l'épaule, les deux cornes sont abimées par les charges contre le bois . A droite ou à gauche, même constat: Juan Carlos Rey recule, incapable de résoudre l'équation, et abandonne trop rapidement. Bajonazo, entière qui sort sur le flanc, le toro est descabellé à vif, après un avis. sifflets au garçon, quelques palmas pour la dépouille.
Le troisième est un très beau gris dans le style de l'encaste, qui freine dans la cape, tente de sauter la barrière: panique générale - beaucoup trop de gens qui n'ont rien à foutre dans le couloir -. Puis le manso prend trois piques sans pousser, et à nouveau Herrero se met vite en danger, se découvre en se profilant, le novillo a déjà du sentido, et il voit les jambes du chaval se dérober juste avant qu'il n'embiste. Embryon de faena, vite avortée. Epée de mort, "efficace" après SEPT tentatives et trois descabellos. Catastrophique! Mais le pire est à venir...
Sort le quatrième, negro liston, très armé, première pique dans les reins, peu poussée - comme on comprend !!- puis piquette symbolique, et Rey repart à reculons pour sa "faena" au cours de laquelle le novillo occupe d'autorité le terrain du novillero, qui subit et recule, mais se permet tout de même un desplante déplacé après s'être fait bouffer, malgré quelques naturelles potables. Ensuite, c'est la débâcle: UN, puis DEUX, puis TROIS avis, après pinchazos, demie dans les reins, de nombreux désarmés- par la cuadrilla complète - un nombre incalculable de descabellos ratés au cours de l'agonie du bicho qui longe les planches, avant de rentrer moribond au toril. Triste fin pour un  torito qui méritait un opposant digne de lui.
Bronca qu'on imagine pour Rey!
Entre la peste et le choléra, il fallait choisir un opposant pour le cinquième novillo. J'aurais préféré un sobresaliente, mais c'est donc "l'autre" des deux apprentis qui fut appelé à la barre  pour affronter ce novillo toro qui tape dans les planches, mais qui laisse vite deviner un fonds de noblesse parfaitement exploitable. Un batacazo, d'abord, dû à la très mauvaise mise en suerte de Herrero, qui laisse s'échapper le novillo au galop sur le cheval. Deuxième embestida sans pousser, troisième depuis le centre, après plusieurs cites spectaculaires du piquero. Derechazos croisés, puis plus distants, sur le passage, quatre naturelles, puis d'autres séries, volontaires, face à un animal assez docile, mais sans réel dominio. Jusqu'au danger, qui fait s'arrêter Herrero. Entière, avant que l'animal ne se couche. Pétition minoritaire. Le palco sait compter, l'oreille est logiquement refusée.
Ce qui fait dire devant nous à haute et intelligible voix à un squatteur du callejon, un "journaliste" connu, sinon REconnu, d'un grand quotidien du SUD OUEST, faisant un signe vers le palco avec le doigt:
" Qu'est-ce qu'ils attendent, les trois andouilles "?
Messieurs du palco, et donc Président Olivier BARBIER, bravo pour votre décision!
Les andouilles ne sont pas forcément au palco, mais souvent dans les callejons, avec tous les parasites et autre mange merde.
Quand aux organisateurs, dussé-je me répéter, ils ont du tri à faire.
Novillada difficile pour les coletudos, mais toujours intéressante pour l'aficionado: aucun de mes amis ne s'est ennuyé.
Qui confirme: cuando hay cabras, hay figuritas que distrayen los tendidos sin peligrarse, y que cortan orejitas.
Cuando hay toro, no hay figuritas, ni orejitas, hay solo chavales con vàlor, y con sus limites. Pero no hay tampoco aburrimiento.
Gracias a ORTHEZ.