....IL se passe des choses IMPORTANTES, au Pays des BRICS: -(BRÉSIL- RUSSIE- INDE- CHINE- AFRIQUE DU SUD) |
Pays des BRICS : l’avenir est à nous ! ou le défi russe, non
seulement le temps du démantèlement est terminé mais en prenant des sanctions vous
ne faites qu'accélérer le monde multipolaire que vous craignez tant. Face à
l'exclusion du G8, la Russie répond par la force émergente des BRICS. La Russie
joue une partie dans laquelle toutes les tentatives pour l'isoler se heurtent
en fait à l'existence d'une force pour le moment d'inertie mais aussi de
proposition, de nouveaux rapports sud-sud encore embryonnaires mais qui en fait
connaissent peut-être dans cette crise un nouvel élan. Cette crise ukrainienne
donne le sentiment que se rejouent dans des termes entièrement renouvelés les
événements de 1991 et l'effondrement de l'URSS. C'est peut-être ce qu'il y a de
plus passionnant, voir à la fois le parallélisme et ce qui s'est profondément
transformé.(note de Danielle Bleitrach)
La Voix de la Russie
A l’heure où les pays occidentaux menacent (encore) la Russie de
sanctions (bien que de moins en moins ardemment), le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a ouvertement donné le ton lors du sommet
sur la sécurité nucléaire à La Haye.
Ce forum a été une occasion supplémentaire de discuter avec le
secrétaire d’Etat étasunien John Kerry, ainsi que d’une rencontre avec le
ministre ukrainien par intérim des Affaires étrangères Andreï Dechtchitsa (la
rencontre a eu lieu à la demande de la partie ukrainienne). Mais nous n’allons
pas nous focaliser sur ces deux rencontres, mais bien sur celle qui s’est
déroulée en tout premier lieu à La Haye : celle des ministres des Affaires
étrangères des pays des BRICS.
D’ailleurs le fait même que la première rencontre de Lavrov à La
Haye ait été consacrée aux BRICS est tout un symbole. A l’heure où les leaders
occidentaux ne savent plus à quoi s’en tenir, notamment en affirmant que la
Russie « ne ferait plus partie du G8 », le ministre russe des Affaires étrangères
a une nouvelle fois montré la priorité de la Russie. Sergueï Lavrov a dit une
chose importante durant son passage à La Haye, qui concerne justement le G8 : «
Le G8 est un club informel, il ne distribue pas de cartes de membre et personne
ne peut en exclure qui que ce soit. Si nos partenaires occidentaux estiment que
ce format est dépassé, la Russie ne s’y accrochera pas ».
Quant aux pays des BRICS, et c’est effectivement une grande
nouvelle, les quatre pays autres que la Russie (à savoir le Brésil, l’Inde, la
Chine et l’Afrique du Sud) ont condamné dans une déclaration commune les
sanctions occidentales contre la Russie en tant qu’instrument de règlement de
la situation en Ukraine, rapporte le quotidien canadien The Globe and Mail.
Sergueï Lavrov a quant à lui exprimé la reconnaissance de la Russie envers les
autres pays membres des BRICS pour leur « compréhension de la position russe au
sujet de la Crimée ».
« En ce qui concerne la rencontre des ministres des Affaires
étrangères des pays des BRICS ici à La Haye, nous avons entendu la
compréhension de la situation, ainsi que la compréhension des aspects
historiques de toute cette situation, et nous sommes reconnaissants à cet effet
à nos partenaires », a déclaré Sergueï Lavrov durant la conférence de presse
qui a suivi ses rencontres à La Haye.
Pour revenir aux BRICS, faut-il rappeler ce qu’ils représentent
? 25% du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, 42% de la population mondiale et
plus de 25% du territoire terrestre mondial. Faut-il également rappeler que
d’ici 2015, les pays des BRICS devraient assurer 61% de la croissance mondiale
(selon le FMI) ? Les BRICS constituent déjà un véritable contrepoids au G7. Ils
partagent une vision commune sur la plupart des aspects d’ordre économique,
notamment en vue de réformer le système économique du monde. La création
décidée par les pays des BRICS d’une nouvelle banque de développement dont le
capital devra atteindre 100 milliards de dollars en est une preuve
supplémentaire. Un projet il faut le dire grandiose et qui représentera une
véritable alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.
Mis à part l’aspect économique, faut-il rappeler que les BRICS
sont de plus en plus unis sur les questions de politique internationale ?
L’aspect sur lequel au départ de ce grand projet ambitieux un certain nombre de
spécialistes occidentaux doutaient (concernant l’unité politique) aujourd’hui
prend véritablement forme et l’on voit un point de vue commun sur la plupart
des questions politiques internationales. Politique d’indépendance vis-à-vis
des USA et globalement de l’Occident, respect de l’ONU et critique commune du
diktat étasunien, non-reconnaissance du Kosovo en tant qu’Etat indépendant,
opposition aux interventions armées en Côte d’Ivoire, Libye et Syrie pour ne
citer que cela. Et maintenant un soutien pratiquement déclaré à la position
russe en Crimée et face à la crise en Ukraine. D’ailleurs les précédents
ivoirien et libyen ont permis aux BRICS d’avoir désormais une approche beaucoup
plus efficace face aux « partenaires » occidentaux.
Pour finir sur notre projet commun des BRICS, il serait bon de
reprendre une citation de Sudhir Vyas, secrétaire aux Affaires économiques du
ministère des Affaires étrangères de l’Inde : « Au-delà de leur rôle de moteur
de la croissance mondiale, nos cinq pays sont unis dans leur volonté de
chercher des solutions durables face aux défis mondiaux. Nous en avons les
moyens ». Autre aspect qui pourrait surprendre certains et pourtant, celui de la
lutte et résistance face à l’impérialisme occidental tout au long de leurs
histoires respectives. En marge donc des réflexions sur les BRICS, il serait
également plus qu’intéressant de reprendre un commentaire d’un camarade chinois
: « Je suis très heureux du fait que nos pays s'unissent ensemble pour un monde
meilleur. D'une manière ou d'une autre tous nos pays ont été la cible de
l'impérialisme occidental. Le Brésil a dû se libérer du colonialisme portugais.
L'Inde du colonialisme britannique. Qui peut oublier les sacrifices de la
Russie, de son peuple et de tous les peuples frères pour abattre la peste brune
nazie d’Hitler ? Qui peut oublier la lutte du peuple de l'Afrique du Sud contre
le régime raciste antihumain d'apartheid soutenu par les gouvernements
occidentaux ? Et enfin en ce qui concerne mon pays, la Chine, nous avons très
longtemps dû résister aux interférences néfastes occidentales, que ce soit
celles des Britanniques, des Etasuniens ou d'autres pays occidentaux et ayant
également perdu des dizaines de millions de vies humaines !". Un résumé
pratiquement parfait.
L’avenir est à nous, l’avenir est aux BRICS !
Note de Pedrito
Mon blog est un espace de liberté, "TAURIN et CITOYEN", ou "CITOYEN et TAURIN", selon les humeurs, selon les saisons. Je sais que certains aficionados préfèreraient pour me lire plus assidûment que je me consacre exclusivement aux "cosas de toros". Mais le monde bouge, malgré tout, malgré eux et malgré nous, et ma citoyenneté ne pourra jamais se découper en rondelles. Tant pis pour ceux qui persistent à faire l'autruche, à vouloir ignorer que les nouvelles réalités avancent inexorablement, et qu'il ne sert à rien de s'obstiner à ne pas les apprécier comme telles.
Pour ma part, je me réjouis, dès que j'apprends qu'un élément nouveau pourrait contribuer à un meilleur équilibre d'un monde.
Utopie? Ou conscience citoyenne salutaire, face à la dangereuse politique politicienne?