dimanche 22 mars 2020

Ils ne sont malheureusement pas les seuls mais cela ne les excuse pas.  Faire croire que le couvre feu sera efficace contre la pandémie, c'est en un certain sens rejoindre les Américains qui achètent des fusils d'assaut. C'est lier une peur légitime du virus à une peur sociale des quartiers populaires totalement illégitime qui divise le pays et nous entraîne dans les bas-fonds politiciens.
Vu de l’étranger.

La pénurie de masques en France symbolise le délabrement du système de santé

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Le manque de moyens auquel font face les personnels soignants français dans la crise du coronavirus étonne la presse étrangère. Celle-ci ne manque pas de faire le parallèle avec la situation critique que dénoncent les professionnels médicaux depuis plusieurs mois.
“Pendant que les rues sont désertes, les attractions touristiques fermées et les parcs abandonnés, les hôpitaux français bouillonnent de vie et se préparent au pire”, résume le journal canadien Le Devoir. Or si les personnels soignants sont plus que jamais mobilisés pour faire face à cette pandémie, encore faut-il qu’ils aient des masques”.
En effet, indique le quotidien argentin Página 12, “la France, puissance mondiale, souffre d’une pénurie de masques. Et ce, jusque dans les hôpitaux de sa capitale.” Et si le ministre de la Santé “répète dans les médias qu’un stock de 110 millions de masques” est disponible “pour démentir les inquiétudes”, note Le Temps, les médecins sont inquiets. Les propos de ce docteur exerçant à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans Pagina 12, en témoignent.
S’il y a un symbole de l’abandon dont nous sommes victimes, c’est bien cet objet qui manque, pas seulement ici, mais partout. Il y a des médecins libéraux, des infirmières, des kinésithérapeutes qui se rendent chez les malades qui ont besoin d’eux sans le moindre masque.”

La production réquisitionnée

À Grenoble, dans la ville même où a exercé le ministre de la Santé Olivier Véran, la direction de l’hôpital est allée jusqu’à demander “au personnel soignant de se préparer à fabriquer ses propres masques de protection” en raison de “la pénurie”, relate Le Temps. “Depuis, des masques chirurgicaux ont été distribués en quantité suffisante aux hôpitaux grenoblois.”
Pourtant, le gouvernement a “réquisitionné toute la production de masques jusqu’à la fin du mois de mai”, informe le New York Times. “Il presse également les usines françaises de fournitures médicales de produire des masques 24 heures sur 24.”

Sur fond de mal-être médical

Cette “insuffisance des moyens de protection mis à leur disposition” fait donc “l’objet de colère”, rapporte Le TempsResponsable d’un syndicat d’infirmiers, Thierry Amouroux “a été l’un des premiers à alerter sur la pénurie. Pour lui, impossible de dissocier les défaillances actuelles de l’état chronique de délabrement du système hospitalier.”
Car, ajoute le journal suisse, “les grèves [des personnels soignants] de 2019 restent dans les mémoires” et “les blessures hospitalières ne sont pas cicatrisées”.
“Nombre de médecins déplorent le fait que les hôpitaux français ont été soumis à un régime de rigueur depuis plusieurs années”, renchérit Le Devoir. Et si “le pays mise [entre autres] sur son excellent réseau de médecins de famille” ou que des centaines de soignants, retraités depuis moins de cinq ans, ont accepté “de prêter main-forte à leurs collègues”, il n’en reste pas moins, pour Le Temps, que le “coronavirus est le révélateur le plus flagrant qui soit du ‘mal-être’ médical français”.
Audrey   Fisné