Un haut diplomate de l’Union européenne a déclaré la semaine dernière à
Euronews :
« Il semble que les gouvernements d’Amérique latine et des
Caraïbes veuillent être perçus comme des partenaires égaux. »
Le monde unipolaire dominé par les USA se meurt: les politiques de l'ancien monde dominateur n'en ont pas encore pris conscience, semble-t-il.
De partout dans le monde les signes de l'avènement d'une cette nouvelle donne se multiplient. L'Occident continue de faire la sourde oreille.
Pire: non seulement Biden continue de distribuer ses ordres aux chefs d'états européens, qui continuent de lui obéir le petit doigt sur la couture du pantalon, sans qu'ils aient encore compris, pauvres esclaves, que c'est sa guerre que l'américain sénile exporte, alimente, et commande loin des USA. Son pays restera ainsi - lui semble-t-il- loin des dangers qui affecteront seulement L'Europe en cas de guerre mondiale qu'il prépare comme le grand malade qu'il est. Car la marionnette Zelinski se révèle de plus en plus clairement pour ce qu'elle a été conçue: le joujou des américains et de Biden surtout pour éliminer la Russie et continuer d'accroitre la puissance des USA dans ces temps de crise et de récession où ils ont bien besoin de se refaire la cerise.
Mais nos politiciens européens sont tellement serviles, non seulement ils nous imposent cette guerre sans nous demander notre avis, mais en plus ils méprisent jusqu'à l'humiliation les pays qui osent vouloir se débarrasser du joug du dollar, et parce qu'ils refusent cet engrenage guerrier et de dépendance économique mortifère, ils "veulent être perçus comme des partenaires égaux" !!
Ils ont le culot de dire NON au diktat et aux manigances guerrières de l'empire économique US.
Çà ne marche plus: ce vieux monde unipolaire US est dépassé par la Chine dans de nombreux domaines. Partout on rabat les cartes.
Du coup, l'OTAN, ce dangereux outil de guerre de l'ancienne "Grande Amérique", vit il ses dernières heures?
CUBA n'est plus seul face à l'ogre. Mais pas seulement: ils sont nombreux les pays qui subissent blocus et diktats américains. Et qui se rebiffent. De partout le front impérialiste se fissure, et craque. Et si les forces de Paix se rassemblent sur la planète, le danger de guerre s'éloignera d'autant plus sûrement.
Tous les pays libérés de la peur n'auront plus bientôt à craindre les foudres du capitalisme et de l'impérialisme.
Une page se tourne: il serait temps que nos apprentis sorciers chefs d'états de notre petit continent alignés sur le dollar chaussent enfin des lunettes adéquates pour apprécier les changements qui s'opèrent partout autour de nous et malgré eux: ils se prenaient jusqu'ici pour le nombril du monde, il faut qu'ils se réveillent.
Ce qui aidera à faire enfin disparaitre ces relents du colonialisme qui empoisonnent la vie de notre planète depuis si longtemps....
RAPPEL :Nous
devons préciser, à nouveau, la règle qui s'applique à ce blog depuis sa
création à savoir que « publication ne vaut pas automatiquement
approbation ». En effet, El Diablo n'est pas le blog d'un parti ou d'un
syndicat, il se veut simplement espace d'information en direction, plus
particulièrement, d'un lectorat militant progressiste en capacité de
faire la part des choses et à qui certains éclairages peuvent être
utiles.
******
Christelle
Néant, rédactrice en chef du site Donbass Insider, est revenue le 19
juillet 2023 au micro de RT sur son expérience depuis 2016 en zone de
guerre, après avoir été félicitée par Vladimir Poutine pour son travail
d'information.
Le 19 juillet 2023, RT a reçu Christelle Néant, rédactrice en chef du site Donbass Insider, expatriée à Donetsk depuis 2016. Elle
nous a fait part de sa rencontre le jour même avec Vladimir Poutine,
qui présidait la quatrième réunion du conseil de surveillance de la
plateforme d'échanges «La Russie, pays d'opportunités». Elle a évoqué
aussi ses activités dans le Donbass et l'attitude des autorités et
médias français à son égard.
RT en français :Cet
après-midi, vous avez participé à la rencontre de la plateforme «La
Russie, pays d'opportunités» présidée par le président russe. Quelle
impression en retenez-vous ?
Christelle Néant : J'étais
assez impressionnée au début, c'était la première fois que je le
rencontrais. J'étais très contente de voir qu'il soutient énormément
l'importance de la vérité. Surtout quand on voit un certain nombre
d'hommes politiques occidentaux qui passent leur temps à mentir, ça fait
du bien de voir un homme d'Etat qui estime que c'est très important de
dire les choses telles qu'elles sont.
RT en français :Comment vous êtes-vous sentie au Kremlin lorsque tous les regards étaient dirigés vers vous ?
Christelle Néant : J'étais
très impressionnée, j'avais aussi très peur de faire des fautes car le
russe n'est pas ma langue maternelle, donc je devais être très attentive
pour ne pas faire trop de fautes pour être compréhensible. Mais je suis
très contente d'avoir pu venir même si mon arrivée s'est passée dans
des conditions un peu épiques : au départ je devais intervenir en
visioconférence depuis Lougansk et on m'a annoncé hier qu'il fallait que
je vienne à Moscou. J'ai donc passé la nuit sur la route.
RT en français :Vladimir
Poutine a salué le travail de notre chaîne de télévision RT dans
des conditions parfois très difficiles, en particulier en France, avec
des annulations de licences, des interdictions de diffusion, etc. Mais
il a surtout fait l'éloge de votre travail en tant que journaliste et de
votre projet Donbass Insider. Pouvez-vous s'il vous plaît nous en
parler ?
Christelle Néant : Le
projet Donbass Insider est né en 2018, après la fermeture de l'agence
d'information dans laquelle je travaillais à Donetsk. J'étais consciente
qu'il fallait une plateforme pour pouvoir continuer à partager mes
articles et mes reportages. Donc j'ai décidé de créer mon propre site.
Je suis ancien webmaster donc j'ai tout fait moi-même. On a commencé à
deux personnes puis on a agrégé autour de nous des auteurs et
chroniqueurs, notamment Faïna Savenkova, une jeune auteure qui vit
à Lougansk. Maintenant, elle a sa propre émission sur le site qui
s'appelle «Labyrinthe». Elle y interviewe des politiciens, des
journalistes, des géopolitiques, parfois en russe, parfois avec
traduction en anglais ou en français, et elle rencontre un certain
succès.
Si tout le monde disait la vérité, nous ne serions pas dans la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Maintenant,
notre idée est de réunir un certain nombre de journalistes occidentaux
qui sont dans la même situation que moi, c'est-à-dire des journalistes
indépendants, et de créer une véritable agence de presse internationale,
dont le leitmotiv sera «dire la vérité, absolument toute la vérité». Je
crois que c'est très important parce que si tout le monde disait la
vérité, nous ne serions pas dans la situation dans laquelle nous nous
trouvons maintenant.
RT en français :Quel a été le déclic pour démarrer ce projet ?
Christelle Néant : D'abord
quand il y a eu Maidan, puis la Crimée et le début de la guerre dans le
Donbass, j'ai beaucoup partagé de contenus de Russia Today et d'un
certain nombre de journalistes indépendants comme Patrick Lancaster ou
Graham Phillips qui étaient sur place. Puis en 2015 une agence a été
créée, que j'ai commencé à aider. Et quand le dernier journaliste
français est parti, j'ai réalisé qu'il n'y avait plus personne pour dire
[en français] ce qui se passait réellement. J'ai été accusée
de relayer de la «propagande du Kremlin».
Puis
j'ai commencé à réfléchir au type de reportages que je voulais faire,
en étant au maximum sur le terrain avec des sources primaires,
c'est-à-dire des témoignages de civils. J'ai commencé à raconter tout ce
qui se passait d'une manière très simple et sobre. J'ai essayé de faire
tous les reportages à la première personne, en allant à la rencontre de
la population. Et puis j'ai rejoint l'agence de presse à partir
de 2016.
RT en français :Vous êtes venue dans le Donbass en 2016. Quel est votre travail maintenant ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Christelle Néant : La
première difficulté était la langue car je ne parlais pas le russe à
mon arrivée. Heureusement, j'avais une collègue qui parlait très bien
anglais et m'a servi de traductrice au début. Puis elle m'a appris le
travail de journaliste de guerre : comment filmer, quelles questions
poser. Pour le reste, je me suis formée sur le tas.
Je fais très attention, surtout après [l’attentat]
de Daria Douguina.
RT en français :Lorsque vous avez subi des pressions, quels ont été vos soutiens ?
Christelle Néant : J'ai
reçu du soutien de la part de mes lecteurs, d'abord sur Telegram, puis
sur le site. Les gens pouvaient laisser des commentaires, discuter avec
moi, je répondais à leurs messages. Ils m'écrivaient beaucoup de mots
d'encouragement. J'ai eu le soutien de mes proches aussi. Des menaces,
j'en reçois régulièrement, beaucoup d'insultes, glissées dans les
commentaires ou sur les réseaux sociaux. Mais je n'en tiens pas compte
et je me concentre sur le positif.
RT en français :Vous vivez sur place, êtes-vous protégée au quotidien lorsque vous travaillez ?
Christelle Néant : Je
fais très attention, surtout après ce qui est arrivé à Daria Douguina
et Vladlen Tatarski. De plus, depuis 2016, je suis dans la base de
données du site «Mirovtorets», qui est une Gestapo 2.0. J'ai toujours
fait attention et je gère moi-même ma sécurité.
RT en français :Quelque chose a changé dans votre travail après le début de l'opération spéciale ?
Christelle Néant : Il
est devenu très difficile de recevoir un soutien financier de la part
de mes lecteurs car, dès le début de l'opération, toutes les plateformes
de financement que j'utilisais ont été fermées. Mais, depuis, nous
avons trouvé des solutions.
RT en français :Êtes-vous rentrée en France?
Christelle Néant : Non,
et je ne reviendrai pas tant que les autorités seront
aussi russophobes. L'année dernière, un confrère a été arrêté à son
retour du Donbass. En Allemagne, une consœur encourt trois ans de prison
pour avoir simplement rapporté le fait que les gens du Donbass
soutenaient l'opération spéciale. On en arrive au niveau des pires
dictatures.
RT en français :Vous
êtes une Française, vous avez un passeport français. Si vous rentrez en
France aujourd'hui, vous serez arrêtée à la frontière ?
Christelle Néant : Oui,
je pense que oui. J'ai déjà reçu des menaces du ministère français des
Affaires étrangères en 2016. Nous organisions un voyage dans le Donbass
de gens ordinaires, pas de politiciens ni de journalistes. Juste des
gens qui voulaient voir la situation de leurs propres yeux. C'est à ce
moment que j'ai reçu une lettre du ministère des Affaires étrangères me
menaçant de poursuites judiciaires.
Les statistiques sont univoques : entre avant et après l'opération spéciale, mon audience a été multipliée par 40.
RT en français :Votre
travail en France est régulièrement discrédité. Comment l'Etat
français traite-t-il votre travail ? Quelles sont les conséquences de
dire la vérité au public européen sur les événements dans le Donbass et
en Ukraine?
Christelle Néant : Le
gouvernement français ne se mouille pas et agit via des médias et des
think tanks qui pondent régulièrement des rapports sur la désinformation
russe. C'est assez caractéristique car à chaque fois ils nous dénient
le statut de journaliste, nous désignent comme des blogueurs, les
influenceurs, etc., mais jamais comme des journalistes, malgré le fait
que nous ayons des cartes de presse.
Mais
leurs tentatives de nous discréditer ne changent rien. Les gens qui
voient les faits que nous relayons comprennent où se situe la vérité. De
plus en plus de gens ouvrent les yeux sur ce qui se passe. Les
statistiques sont univoques : entre avant et après l'opération spéciale,
mon audience a été multipliée par 40.
Cela
est dû au fait que les médias français donnent des explications
tellement improbables sur les raisons pour lesquelles l'opération
spéciale a commencé, que les gens ne comprennent pas l'origine du
conflit. Et comme ils ne trouvaient pas de réponse claire à leurs
questions, ils ont été les chercher chez moi entre autres. Alors ils ont
trouvé des réponses claires, un historique, où je fais de la pédagogie
et je leur explique l'histoire du Donbass et de l'Ukraine.
On a raconté que les soldats russes se battaient avec des pelles…
RT en français :Donc de plus en plus de gens veulent connaître la vérité, savoir ce qui se passe réellement et se tournent vers vous.
Christelle Néant : Oui,
et ce phénomène s'est accentué avec les arguments de plus en plus
absurdes de la propagande occidentale. Par exemple, on a raconté que les
soldats russes se battaient avec des pelles... à tel point que même des
personnes intoxiquées par la propagande se rendent compte que le
discours est devenu absurde.
RT en français :Vous avez analysé les médias français. Selon vous, la propagande est «digne de Goebbels». Pouvez-vous nous en parler ?
Christelle Néant : Mes
collègues et moi avons créé un groupe de bénévoles qui ont suivi
pendant trois mois les publications de médias français et occidentaux
(norvégiens notamment) pour étudier les articles consacrés au conflit en
Ukraine et les classer en trois catégories : neutres, positifs pour la
Russie ou russophobes. On a constaté que la grande majorité des articles
était russophobe.
Et surtout, on s'est aperçus qu'un certain nombre de termes étaient répétés ad nauseam.
Par exemple, dans le moindre article dont le contenu n'a qu'un rapport
très éloigné avec l'Ukraine, on vous glisse un petit paragraphe
sur «l'invasion ignoble de l'Ukraine par la Russie».
On
a donc remarqué qu'il y avait des éléments de langage qui se répétaient
non seulement au sein d'un même média, mais au sein de tous les médias
français, du Figaro à Libération en passant par Le Point.
Cela implique qu'il existe une concertation. Cela est assez inquiétant,
car cela signifie que ces journaux sont aux ordres, qu'ils ne font plus
leur travail. Nous avons ainsi effectué une analyse assez objective et
le schéma qui se dessine est assez inquiétant.
RT en français :Vladimir
Poutine a déclaré que, malgré ce qu'on nous fait croire, la Russie
a «beaucoup d'amis», y compris en France. Avez-vous le sentiment que
plus le conflit dure dans le temps, plus les gens changent d'avis sur ce
qui se passe en Ukraine ?
Christelle Néant : Avant
tout, les gens voient leur niveau de vie baisser. Pas seulement en
France, mais aussi dans d'autres pays européens, ce qui est une
conséquence des sanctions adoptées contre la Russie. Et les gens disent
qu'ils veulent soutenir l'Ukraine, mais si cela signifie que le prix de
leur essence va être multiplié par trois, ils ne sont pas si d'accord.
C'est la première faille de soutien.
La seconde
est, comme je le disais, la propagande absurde des médias et les gens y
croient de moins en moins. Chaque mois, nous constatons l'arrivée
d'environ un millier de nouveaux abonnés à notre chaîne. La plupart
viennent de France, de Belgique, de Suisse, mais aussi de pays
africains. Ces derniers ont souvent une bien meilleure compréhension de
la situation car ils ne sont pas l'objet de ce matraquage que nous
connaissons en France, en Allemagne ou en Angleterre.
Nous
voyons de plus en plus de lecteurs du Moyen-Orient, du Maghreb,
d'Afrique, voire d'Asie. Il y a la naissance d'une conscience des
différents pays qui sont en-dehors de l'Occident que quelque chose ne va
pas avec cet Occident et qui cherchent à s'informer réellement sur ce
qui se passe. Et je pense que cet auditoire va continuer à croître.
RT en français :
Aujourd'hui, lors de la réunion dans le cadre de la plateforme «La
Russie, pays d'opportunités», quelles nouvelles opportunités
avez-vous vu pour vous personnellement, quels projets vous ont le plus
touchée ?
Christelle Néant : Entre
autres, des projets liés à la pédagogie, à l'enseignement des valeurs
dès l'enfance. Je pense que c'est très important car un enfant construit
sans valeurs solides sera fragilisé et beaucoup plus facile à manipuler
par la propagande.
Je
m'intéresse aussi beaucoup à tout ce qui concerne l'intelligence
artificielle. J'étais ravie d'apprendre que la Russie investit beaucoup
dans ce domaine, je pense que cela va amener à des changements positifs,
y compris dans le cadre du journalisme.
Par
exemple, il y a des intelligences artificielles qui créent des images.
Elles permettront de créer une image sur mesure pour illustrer
parfaitement certains articles. Mais cela implique d'être honnête car le
risque existe que certains en usent pour tromper les lecteurs. Il
faudra réfléchir à cet aspect.
Vu sur l'application RT News
ontre l’OTAN est liée à une vision révolutionnaire du monde, à la
confiance dans la force de la lutte des classes.
Comme le souligne Franck Marsal, même si nos camarades grecs
analysent le conflit en Ukraine comme l’affrontement de deux
impérialismes, une thèse que, comme Franck, je ne partage pas, et qui va
jusqu’à nier le caractère socialiste de la Chine, la tâche urgente
reste pour un révolutionnaire la lutte contre l’OTAN. Nous mettons en
œuvre dans ce blog un dialogue des anti-impérialistes, nous plaidons
pour une Internationale apte à de tels échanges avec des perspectives et
un langage commun et plutôt que la critique des positions, la mise en
évidence des convergences. Comme les camarades du KKE et la plupart des
partis communistes, le parti communiste de Grèce est resté marxiste, ce
qui favorise le dialogue. La lutte des classes donne l’axe du combat et
l’appréciation des politiques gouvernementales comme celles de l’UE. La
paix qui est le but face à l’impérialisme, qui génère la guerre, doit
être recherchée en attaquant en priorité son propre impérialisme, avec
la lutte des classes comme moteur. C’est pourquoi pour des communistes,
défendre la paix doit en France comme en Grèce dénoncer et agir contre
l’OTAN, et le rôle joué par l’UE autrement on tombe dans la
collaboration de classe et la trahison des intérêts populaires, ce qui
fait le lit du fascisme. (note et traduction avec Deepl par Danielle
Bleitrach pour histoireetsociete)
Le 14 juillet, lors de la 32e réunion anti-impérialistede la Jeunesse communiste de Grèce (KMG)
à Nestorio, un événement a eu lieu sur le thème « Sommet de l’OTAN : un
nouveau carburant pour le feu de la guerre et de la concurrence », au
cours duquel Eliseos Vagenas, membre du Comité central du Parti
communiste de Grèce (KKE), chef du département international du Comité
central du KKE, a pris la parole.
Dans son discours, E. Vagenas s’est attardé sur les activités
criminelles permanentes de l’OTAN contre les peuples et il a souligné
que « le principal adversaire de l’OTAN à sa création était le premier
État ouvrier, le premier État socialiste, l’Union soviétique, qui a
émergé de la Seconde Guerre impérialiste mondiale avec d’énormes pertes,
mais en vainqueur, qui a accru son autorité parmi les peuples qui ont
lutté contre le fascisme, la chair de la chair du système capitaliste.
Puis un bloc de pays est apparu autour de l’URSS, les Républiques
populaires d’Europe centrale et orientale ont été formées.
Mais même lorsque le pouvoir ouvrier en Union soviétique et dans les
républiques populaires a été renversé, l’OTAN a poursuivi son travail,
[…] il était dans l’intérêt des capitalistes américains et européens qui
ont créé ce bras militaro-politique de ne pas le dissoudre. Ils ont
choisi de renforcer davantage l’alliance, de l’adapter de manière à ce
qu’elle poursuive leur travail, maintenant face aux intérêts concurrents
des capitalistes d’autres pays, comme la Russie et la Chine, qui se bat
aujourd’hui avec les États-Unis pour la primauté dans le monde
capitaliste mondial.
Ils ne pouvaient pas faire autrement, car ses créateurs ne
s’intéressaient qu’à une chose : le profit capitaliste. C’est la
couronne et la pierre angulaire de la société dans laquelle nous vivons.
Donc, pour le sécuriser, pour obtenir autant de parts que possible du
gâteau énergétique, des ressources naturelles, de la base de production
et de la part de marché, ils ont besoin de l’OTAN et d’autres « outils »
similaires pour les aider à avoir des soutiens géopolitiques, des bases
militaires, des troupes bien organisées prêtes à intervenir. Et là où
leurs paroles ne fonctionnent pas, ils utilisent le bâton, c’est-à-dire
l’opération militaire impérialiste et la guerre.
Lénine disait que la guerre est « une étape inévitable du
capitalisme, une forme aussi légitime de vie capitaliste que la paix ».
Telle est la guerre en Ukraine, depuis le début officiel de laquelle
506 jours se sont écoulés. Les conditions préalables à cette guerre ont
été créées au cours d’un recul historique, au cours de la
contre-révolution en 1989-1991, lorsque le processus
contre-révolutionnaire de renversement du socialisme a été achevé, que
l’URSS s’est effondrée, que les moyens de production, les usines, les
minéraux, le travail sont redevenus une marchandise et que le
capitalisme et l’exploitation de classe ont pris le dessus.
Nous parlons d’une guerre où, d’une part, la bourgeoisie d’Ukraine,
dont les alliés sont l’OTAN, l’UE, les États-Unis, et de l’autre, la
bourgeoisie russe avec ses alliés, entrent en collision. Cette guerre
est injuste des deux côtés, à la fois de la part de l’OTAN, qui utilise
l’Ukraine comme « fer de lance », et de la part de la Russie
capitaliste, qui sert objectivement de « coussin de sécurité » pour la
Chine dans la confrontation majeure que nous avons mentionnée ci-dessus.
Cette guerre est menée par les classes bourgeoises des pays
belligérants pour les matières premières, les soutiens géopolitiques, la
possibilité d’exploiter la force de travail, les moyens de transport
des marchandises, les parts de marché, etc.
Bien sûr, chaque partie justifie sa position sous des prétextes
différents. Si on vous dit aujourd’hui que vous ou vos enfants devrez
mourir pour le profit de quelques-uns exploiteurs, alors vous vous
sentirez mal à l’aise. Par conséquent, un côté – l’OTAN – vous dit que
la guerre est censée être menée pour la « patrie » et la « démocratie »,
et l’autre côté – la Russie capitaliste – dit qu’elle mène une guerre «
antifasciste », et de plus pour le « salut du monde russe »…
E. Vagenas a évoqué l’évaluation faite par le KKE du récent sommet de l’OTAN,
qui a décidé d’ajouter de l’huile sur le feu de la guerre en Ukraine,
ainsi qu’en général les plans militaires de ce mécanisme
militaro-politique agressif pour l’avenir. Dans son discours, il a
dénoncé le gouvernement, soulignant que « le gouvernement ND, avec le
soutien de SYRIZA et du PASOK, d’autres partis de l’euro-atlantisme, a
souscrit aux décisions susmentionnées, il entraîne de plus en plus la
Grèce dans la guerre impérialiste en Ukraine, mettant en danger notre
peuple ».
L’orateur a noté que « dans ces conditions, il est très important que
le peuple et les jeunes ne tombent pas dans l’appât de la propagande
euro-atlantique cultivée par tous les autres partis. Les membres du KKE
et du KKE ont mené diverses activités tout ce temps, révélant les
véritables causes de la guerre impérialiste afin que notre peuple ne
donne aucune « carte blanche » au gouvernement ND, qui, avec la
social-démocratie corrompue de SYRIZA-PASOK et la pourriture du monde
entier, manifestée par des forces nationalistes et d’extrême droite,
l’entraîne dans le carnage de la guerre.
Les résultats des récentes élections, le renforcement significatif de
la position du KKE, le fait que des centaines de milliers de personnes
ont voté pour notre parti, et beaucoup y ont même pensé, mais n’ont pas
encore pris les mesures appropriées, montrent que les états-majors
bourgeois sont confrontés à certaines difficultés pour laver le cerveau
du peuple et de la jeunesse à cause de nos activités.
Aujourd’hui, de plusen plus de travailleurs
peuvent comprendre que l’OTAN n’est pas une organisation éprise de paix,
pas une force pour la paix et la démocratie, mais un instrument
militaire contre les peuples, le bras armé de l’impérialisme
euro-atlantique face au camp impérialiste opposé.
Les événements anti-impérialistes de deux jours organisés par KMG
dans toute la Grèce, les grandes manifestations organisées par les
organisations du parti KKE dans les zones où se trouvent les bases
militaires, qui sont le tremplin de la guerre et aussi la cible de
frappes de représailles, contribuent à la préservation et au
renforcement dans l’esprit du peuple des germes de résistance au
capitalisme, aux monopoles, aux associations impérialistes et aux
alliances telles que l’OTAN.
Parce que le KKE n’a pas fait de compromis, contrairement aux
forces de « gauche », qui ont voté pour la poursuite de l’expansion de
l’OTAN avec la Finlande et la Suède, comme Syriza, par exemple.
Parce
que le KKE ne parle pas en termes généraux de la « dissolution » de
l’OTAN, comme le font un certain nombre d’autres forces en Europe, mais
se bat pour le retrait de notre pays et de chaque pays de celui-ci, et
en même temps souligne que le retrait des alliances impérialistes telles
que l’OTAN et l’UE peut devenir une réalité, avoir lieu irrévocablement
et pour le bénéfice du peuple, lorsque les clés de l’économie et du
pouvoir sont entre leurs mains.
La lutte contre l’organisation impérialiste de l’OTAN, ses armements,
ses armes nucléaires, ses guerres injustes et ses plans est une tâche
très importante de notre lutte actuelle.
Ceci, si vous voulez, est une tâche révolutionnaire, intimement liée à
notre lutte pour la Grèce, où le peuple sera le maître du pays et les
moyens de production travailleront au profit de tout le peuple, qui,
s’appuyant sur le contrôle ouvrier et la science, sera capable de gérer
l’économie pour satisfaire les besoins modernes du peuple, et non les
intérêts de la bourgeoisie parasitaire. Dans une telle Grèce, il n’y
aura pas de place pour les bases militaires et les troupes étrangères !
Il n’y aura certainement pas besoin de participer à des alliances
bourgeoises telles que l’UE et l’OTAN, puisque la bourgeoisie, avec le
système d’exploitation capitaliste, sera entrée dans l’histoire.
C’est pourquoi notre lutte contre l’OTAN n’est pas seulement une
ligne dans notre programme, mais une tâche révolutionnaire moderne,
urgente et nécessaire qui concerne toutes les couches populaires de
notre pays, ainsi que les peuples des pays membres de l’OTAN.
C’est notre tâche révolutionnaire, et elle est au-delà du pouvoir de
Ben Laden, ou de diverses organisations réactionnaires telles que les
talibans, qui étaient liés aux impérialistes par des milliers de fils,
ou des régimes bourgeois qui ont émergé à la suite de processus
contre-révolutionnaires similaires à ceux de Poutine dans la Russie
d’aujourd’hui, et certainement pas de l’ex-président milliardaire
américain D. Trump.
C’est, si vous voulez, ce qui nous distingue des forces dites «
anti-impérialistes », qui déforment l’impérialisme en tant que politique
étrangère agressive et non en tant que stade monopolistique actuel du
capitalisme, et donc elles sont obligées de choisir en ces matières ce
qui leur semble être le « moindre mal ».
Parce que notre lutte contre l’OTAN a pour point de départ la
résistance populaire et la rupture avec l’OTAN, une vision
révolutionnaire du monde et la confiance dans la force de la lutte des
classes en Grèce et dans le monde.
Parce que l’histoire est écrite par la lutte des classes !
C’est cette force qui renversera le système d’exploitation, le monde
de la concurrence et des interventions impérialistes, des guerres et
mettra fin au problème de la migration forcée, et à sa place surgira une
autre société où régneront la paix et la fraternité des peuples, une
société socialiste-communiste, comme celle dans laquelle les peuples de
Russie et d’Ukraine vivaient avant la restauration capitaliste et pour
laquelle nous nous battrons (maintenant nous sommes mieux préparés),
afin qu’il soit exempt des faiblesses et des erreurs qui ont conduit à
sa désintégration.
Parce que l’avenir de l’humanité, notre avenir, ce n’est pas le capitalisme, mais un monde nouveau, le socialisme ! »
Ainsi que je l'ai écrit en novembre 2018 dans Marianne,
lorsque j'ai quitté la France Insoumise, ce mouvement et Jean-Luc
Mélenchon ont totalement changé la ligne politique vis-à-vis de l'UE en
avril 2018.
D'un
Plan B de combat en Europe (« Cette Europe on la change OU on la
quitte » des années 2015-2017), on est passé à la mollesse
sociale-libérale du « changement de l'Europe de l'intérieur », qui a été
le mantra de l'impuissance de la gauche pendant 40 ans et la cause
principale de son effondrement auprès des classes populaires.
Mais
une nouvelle étape est franchie dans la trahison : selon Manon Aubry,
chef(fe) des insoumis au parlement européen, l'UE doit maintenant
contraindre la France en raison de son « illibéralisme » (sic!).
Quand
bien même on est en désaccord avec la politique menée avec l'exécutif
en France, demander à une instance supranationale, l'UE, d'intervenir,
c'est l'enterrement de toute notion de souveraineté.
Ne
parlons pas du terme choisi, « l'illibéralisme » est le mot clef
utilisé aujourd'hui par les néolibéraux pour disqualifier leurs
opposants.
On se demande bien en quoi les « insoumis » sont insoumis aujourd'hui.
Ne pas l'oublier lors des élections européennes de juin 2024 : le vote LFI sera un vote inutile.
Georges KUZMANOVIC
Résolution du Parlement européen du 12 juillet 2023 : déclaration d’un mandat colonial sur le Liban ?
jeudi 20 juillet 2023
par Nasser Kandil
Les suppôts des américains d’Europe n’en peuvent plus de se croire tout permis.
L’UE n’a pas encore compris qu’elle n’était qu’un agrégat d’États
croupions inféodés à "l’Empire" avec de moins en moins de capacité
d’intervention. De plus en plus déconnectés de la réalité géostratégique
mondiale, se croient-ils revenu à l’ère des mandats coloniaux ?
(JP-ANC)
Le mercredi 12 juillet 2023 le Parlement européen a adopté une
résolution concernant la situation au Liban[*], sans tenir compte de
l’avis de l’ensemble des partis libanais sur un point essentiel
concernant le retour des réfugiés syriens vers leur mère patrie
(paragraphe 13).
Par ailleurs, il a demandé
d’ajouter le Hezbollah à sa liste d’organisations terroristes
interdites, sans tenir compte de ses sacrifices pour libérer la terre
libanaise de l’occupation israélienne et protéger ses frontières
(paragraphe 15).
Globalement, il est clair que le seul point positif aux yeux du
Parlement européen est l’accord du 11 octobre 2022 entre Israël et le
Liban portant sur la délimitation de leur frontière maritime (paragraphe
16), car il « pourrait contribuer à la stabilité et à la prospérité des deux voisins, ainsi qu’à celle de la région dans son ensemble »,
alors qu’il nous faudrait croire que l’accord entre le Liban et la
Syrie sur le retour volontaire des réfugiés syriens dans leur pays
aurait l’effet contraire.
Paragraphe 13. souligne que les conditions ne sont
pas réunies pour un retour volontaire et dans la dignité des réfugiés
dans les zones de conflit en Syrie… se déclare préoccupé par la
recrudescence des discours hostiles aux réfugiés de la part de partis
politiques et de ministres libanais ; demande instamment au Liban, en
cas de mesures prises en matière de migration, de ne pas procéder à des
expulsions, de ne pas imposer de mesures discriminatoires et de ne pas
inciter à la haine à l’égard des réfugiés syriens…
Paragraphe 15. demande à l’Union d’ajouter le
Hezbollah dans son intégralité et le Corps des gardiens de la révolution
islamique à sa liste d’organisations terroristes interdites ;
Paragraphe 16. salue la signature de l’accord sur la
délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël, et
encourage les deux pays à poursuivre un dialogue constructif ;
Le paragraphe 13 a suscité nombre de protestations au niveau de la
majorité des acteurs politiques libanais amis ou ennemis de la Syrie.
Nous traduisons ici la réaction de l’ancien député et rédacteur en chef
du quotidien libanais Al-Binaa, M. Nasser Kandil. [NdT].
*****
La décision prise à une écrasante majorité du Parlement européen de
maintenir les réfugiés syriens au Liban équivaut à la déclaration d’un
mandat colonial sur le Liban, à une violation flagrante de la
souveraineté libanaise et à un engagement manifeste dans un plan hostile
au Liban et à la Syrie à la fois. Il vise à modifier la démographie des
deux pays et à faire de leurs économies l’otage de manipulations
politiques par l’exploitation du dossier des réfugiés.
L’affaire est d’une gravité qui mérite une réunion immédiate du
gouvernement et une réunion extraordinaire du Parlement, lesquels
décideront de former des délégations gouvernementales et parlementaires
afin de dénoncer cette décision, de publier des déclarations explicites
divulguant son contexte ainsi que sa nature coloniale et raciste, et
aussi de déposer plaintes devant les tribunaux européens et le Conseil
de sécurité de l’ONU contre le Parlement européen en tant qu’institution
et contre ses députés ayant soutenu la décision en tant qu’individus.
Si l’arrière-plan colonial est évident du fait qu’il y a prise d’une
décision concernant deux pays non représentés au Parlement européen
contrairement à leur volonté et en violation flagrante du principe du
droit souverain des États ; l’arrière-plan raciste est tout aussi
évident à partir du moment où le Parlement européen et les gouvernements
européens s’accordent pour refuser d’accueillir ces mêmes réfugiés dans
leurs pays au motif qu’il n’ont pas la capacité de les absorber, alors
qu’ils considèrent que le petit pays libanais en serait capable et
serait raciste s’il déclare le contraire.
Le Parlement européen fait donc fi du des modalités du retour des
réfugiés convenues entre le Liban et la Syrie, alors qu’elles reposent
sur l’établissement des listes de ceux qui souhaitent rentrer dans leur
pays, listes ensuite examinées par les institutions syriennes avant de
donner leur accord à ceux qui ne risquent pas d’être poursuivis à leur
retour en Syrie.
D’où la demande conjointe libanaise et syrienne aux donateurs
soucieux du bien-être des réfugiés, y compris les donateurs européens,
de transférer leurs contributions au profit de ces personnes rentrées
chez elles, en Syrie. Auquel cas, ces contributeurs pourront continuer à
suivre leur situation et auront même le droit de la réviser devant
toute information indiquant que l’une de ces personnes aurait été
poursuivie.
Ce que les Européens refusent à cause d’intentions cachées consistant
à garder les déplacés syriens au Liban, afin de les intégrer et de leur
accorder la citoyenneté libanaise comme cela a déjà fait le titre de
nombreuses déclarations [dont celles de l’ancien ministre et candidat à
la présidence Souleimane Franjieh, du député Gebran Bassil, du député
Ali Hassan Khalil, de l’ancien ministre des Affaires étrangères Adnan
Mansour et même de l’ex-président de la République libanaise, le Général
Michel Aoun ; Ndt].
Il est donc inacceptable que les responsables de cette dangereuse décision ne reçoivent pas la réponse qu’ils méritent.
Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca
Un remaniement sans complexe : Macron nomme Aurélien Rousseau, dont la femme fut ex-cadre de McKinsey, ministre de la Santé
vendredi 21 juillet 2023
par Cheikh Dieng Blog ANC
Un remaniement qui ne laisse
personne indifférent. La République "des copains et des coquins" est
toujours bien vivante. La "mafia" gouvernementale a resserré les rangs.
Fini les ministres potiches, que des acolytes de confiance. Il n’y a
plus de démocratie en France ! (JP-ANC)
Ce 20 juillet, le gouvernement Borne fait peau neuve avec un
remaniement qui ne surprend personne car ayant été annoncé quelques
jours plutôt. Et comme l’on pouvait s’y attendre, Pap N’diaye a été viré
de son poste de ministre de l’Education, Marlène Schiappe, secouée par
l’affaire du Fonds Marianne, a été remerciée et François Braun a été
évincé de son poste de ministre de la Santé.
Mais, c’est sur le limogeage de Braun que notre média va mettre
l’accent. Car, ce dernier a été remplacé par un homme qui, ces dernières
heures, sème une vive polémique sur les réseaux sociaux. Cet homme
n’est autre qu’Aurélien Rousseau qui a été, jusqu’à tout récemment,
directeur de cabinet d’Elizabeth Borne à Matignon.
Mais, pourquoi la nomination de Rousseau fait-il débat ? Parce que sa
femme, Marguerite Cazeneuve, fut une ex cadre de McKinsey. Sur ce, le
média Gala nous en dit plus sur son profil.
« Connu pour son rôle important pendant la gestion de l’épidémie de
Covid-19 en 2020, le socialiste (Aurélien Rousseau, ndlr) de 47 est
aussi le mari de Marguerite Cazeneuve, ancienne conseillère sociale de
l’Élysée et de Matignon, aujourd’hui numéro deux de l’assurance-maladie.
Ensemble, le couple a accueilli un enfant en 2020″, renseigne la source.
Et Gala d’ajouter :
« fille de Jean-René Cazeneuve, député
Renaissance du Gers depuis 2017, et de Béatrice Cazeneuve, cadre au
laboratoire Lilly France, l’épouse d’Aurélien Rousseau est loin d’être
une inconnue en macronie. À sa sortie d’HEC Paris en 2013, Marguerite
Cazeneuve travaille près d’un an et demi au cabinet de conseils McKinsey
& Company comme ‘consultante junior’, où elle est notamment chargée
de faire un rapport sur les comptes de la Sécurité sociale française.
L’année suivante, elle intègre le ministère des Affaires sociales et de
la Santé et est nommée secrétaire générale du comité de pilotage de
l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie). De 2016 à
2017, elle travaille comme conseillère au cabinet du ministre des
Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, et avec Christian Eckert
au cabinet du secrétaire d’État au Budget ».
Un passage chez McKinsey qui a beaucoup fait réagir sur Twitter.
#Remaniement : voici le profil du nouveau ministre de la Santé Aurélien
#Rousseau : ça promet ! ex ARS Île de France, ex dir cab de Borne, marié
à Marguerite Cazeneuve, ex de McKinsey et fille d’une cadre importante
de Eli Lilly, 10è plus gros labo pharmaceutique mondial ! », s’indigne Floriant Philippot, chef du mouvement Les Patriotes.
#Remaniement : voici le profil du nouveau ministre de la Santé Aurélien #Rousseau : ça promet !
Et Philippot ne fut pas le seul à se prononcer sur cette nomination qui a déclenché un gigantesque tintamare. « Aurélien Rousseau au ministère de la Santé, un ultralibéral qui a
renié ses engagements de jeunesse. Par ailleurs, sa compagne, Marguerite
Cazeneuve est DG adjointe de l’Assurance maladie après être passée chez
McKinsey et à l’Elysée… dont le père est député Renaissance ! », commente l’internaute Prudhomme Christophe qui se présente comme médecin SAMU 93, conseiller régional apparenté LFI.
Ici les gens n’ont plus d’oreilles… ne comptez pas sur la France…
Tous les politiciens sont bien trop occupés à couvrir leurs propres
mensonges avec comme unique but avoir la place à laquelle ils aspirent
sous le feu des médias, sur les plateaux de télévision… Aucune preuve,
mais on confirme le consensus et la gélatine molle qui tient lieu de
conscience à chacun tressaute de temps en temps en se faisant peur avec
un fascisme qu’ils installent… et la mort est leur métier parce qu’ils
vont être de plus en plus nombreux à nous proposer la paix avec les
arguments qui permettent d’accroitre les arsenaux d’armes… Oppenheimer
est réhabilité faute de preuve, mais cela ne devrait pas suffire… (note
et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)
À peine 55 ans après sa mort, le gouvernement américain a rétabli
l’habilitation de sécurité de J. Robert Oppenheimer, que la Commission
de l’énergie atomique lui avait retirée en 1954, le déclarant non
seulement communiste mais, selon toute vraisemblance, un espion
soviétique.
Oppenheimer, bien sûr, est le père de la bombe atomique. Il a dirigé
le projet Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a donné
naissance à Little Boy et Fat Man, les bombes que nous avons larguées
sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945, tuant plusieurs centaines de
milliers de personnes et mettant fin à la guerre. Ce qui s’est passé
ensuite, cependant, a été la guerre froide, et soudain, les commies –
nos anciens alliés – étaient la personnification du mal, et ils étaient
partout. Le gouvernement américain, dans son infinie sagesse, savait
qu’il n’avait pas d’autre choix que de poursuivre son programme d’armes
nucléaires et, au nom de la paix, de mettre le monde au bord de
l’Armageddon.
Bonjour, H-bomb !
La guerre, pierre angulaire des entités gouvernementales du monde
pendant d’innombrables millénaires, avait évolué au bord de l’extinction
humaine. La politique officielle du gouvernement se résumait à ceci :
et alors?
Oppenheimer a contesté cette politique officielle et a brisé sa
carrière. En effet, il a vu immédiatement, alors que la bombe
nouvellement développée était testée à Alamogordo, au Nouveau-Mexique,
le 16 juillet 1945, que la planète Terre était en danger. Une équipe de
physiciens venait d’exposer sa vulnérabilité ultime et il a noté, alors
qu’il était témoin du nuage en champignon, que les mots des écritures
hindoues de la Bhagavad-Gita lui sont venus à l’esprit: « Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes. »
Il ne s’était pas opposé au largage des bombes sur Hiroshima et
Nagasaki, comme l’ont fait certains scientifiques du projet Manhattan,
tels que Leo Szilard, mais lorsque la guerre a pris fin, il s’est
profondément engagé à éliminer toute possibilité de guerres futures.
L’une des premières mesures qu’il a prises, une semaine après les
bombardements, a été d’écrire une lettre au
secrétaire à la Guerre Henry Stimson, l’exhortant à faire preuve de bon
sens en ce qui concerne le développement ultérieur des armes
nucléaires.
« Nous croyons », écrit-il :
« que la sécurité de cette nation –
par opposition à sa capacité d’infliger des dommages à une puissance
ennemie – ne peut résider entièrement ou même principalement dans ses
prouesses scientifiques ou techniques. Elle ne peut être basée que sur
l’impossibilité de futures guerres. Nous vous recommandons unanimement
et instamment que, malgré l’exploitation incomplète actuelle des
possibilités techniques dans ce domaine, toutes les mesures soient
prises, toutes les dispositions internationales nécessaires soient
prises à cette seule fin.
Rendre les guerres futures impossibles ! Et si les forces politiques
américaines avaient suffisamment de bon sens pour écouter Oppenheimer ?
Plusieurs mois après avoir écrit cette lettre, il a rendu visite au président Truman,
tentant de discuter de l’emplacement du contrôle international sur la
poursuite du développement nucléaire. Le président n’aurait rien de tout
cela. Il a expulsé Oppenheimer du bureau ovale.
Oppenheimer a maintenu son engagement envers la transcendance de la
guerre, travaillant avec la Commission de l’énergie atomique pour
contrôler l’utilisation des armes nucléaires – et restant ferme dans son
opposition à la création de la bombe à hydrogène. Il a poursuivi son
opposition alors même que le développement de la bombe progressait et
que les essais nucléaires commençaient à répandre les retombées sur les
parties du monde « consommables ». Mais, euh oh. Puis vint l’ère
McCarthy et la peur rouge qui l’accompagna.
Et en 1954, après 19 jours d’audiences secrètes, la Commission de
l’énergie atomique a révoqué l’habilitation de sécurité d’Oppenheimer.
Comme l’a noté le New York Times,
cela « a mis fin à sa carrière de manière humiliante ». Jusque-là héros
de la science américaine, il a vécu sa vie comme un homme brisé. Il
meurt à l’âge de 62 ans en 1967.
« Un élément clé dans l’affaire contre Oppenheimer », a rapporté le
Times, « découlait de sa résistance aux premiers travaux sur la bombe à
hydrogène, qui pouvait exploser avec 1 000 fois la force d’une bombe
atomique. Le physicien Edward Teller préconisait depuis longtemps un
programme intensif pour concevoir une telle arme et déclara à l’audience
de 1954 qu’il se méfiait du jugement d’Oppenheimer. « Je me sentirais
personnellement plus en sécurité », a-t-il témoigné, « si les affaires
publiques reposaient entre d’autres mains. »
Mais bien sûr, la « marque noire de la honte » qui est restée collée à
Oppenheimer pour le reste de sa vie était qu’il était un commie, et
peut-être un espion – en d’autres termes, totalement anti-américain.
C’était le mensonge de base utilisé contre ceux qui contestaient les
principes de la guerre froide. Les audiences secrètes de la commission
sont restées confidentielles pendant 60 ans. Après leur déclassification
en 2014, les historiens ont exprimé leur étonnement qu’ils ne
contiennent pratiquement aucune preuve accablante d’aucune sorte contre
Oppenheimer, et beaucoup de témoignages sympathisants à son égard. Les
révélations ici semblent principalement exposer l’intérêt du
gouvernement à couvrir ses propres mensonges.
C’est en décembre dernier que la secrétaire à l’Énergie, Jennifer
Granholm, présidente du département en lequel la Commission de l’énergie
atomique s’était transformée, a annulé la révocation de l’habilitation
de sécurité d’Oppenheimer, déclarant que l’audience de 1954 était un
« processus défectueux ». Amener le gouvernement à réparer ses torts a
été un processus long et ardu,
entrepris par Kai Bird et Martin J. Sherwin, les auteurs de American
Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer. Cela leur a
pris environ 16 ans. Ils ont finalement réussi à blanchir son nom.
Et bien que j’applaudisse leur énorme effort et son résultat, je note
également qu’il n’est pas encore terminé. C’est plus qu’une simple
affaire personnelle : la réparation d’un tort bureaucratique fait à un
seul homme. L’avenir de l’humanité reste en jeu. Le gouvernement
américain a dépensé plusieurs milliards de dollars pour le
développement d’armes nucléaires
au fil des ans, a mené plus d’un millier d’essais nucléaires et est
actuellement en possession de 5 244 ogives nucléaires, sur un total
mondial insensé de quelque 12 500. Il est peut-être temps de commencer à
écouter – et à entendre – les paroles d’Oppenheimer.
Robert Koehler est un journaliste et éditeur primé à Chicago.
Ce 19 JUILLET 2023, alors même que le monde est confronté à un
rendez-vous avec l’escalade nucléaire sort un très grand film, que l’on
ne peut pas rater : la rencontre entre une conscience celle du
scientifique qui a créé la bombe nucléaire, Oppenheimer et l’histoire.
Voici quelques notes à la hâte, à la sortie enthousiaste de ce film.
illustration : Kitty l’épouse lucide secoue son époux en train de
régresser vers une position fœtale : “tu es coupable rien ne l’effacera,
bats-toi!”
Christopher Nolan, a adapté la biographie American Prometheus : the Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer, de Kai Bird et Martin J. Sherwin
mais il en a fait un film, un objet différent dont il a mis les
possibilités au service d’une bouleversante histoire. Cristopher Nolan a
une écriture qui lui est propre. Souvenez-vous de ses autres films, par
exemple inception, où l’on rentre dans la tête du
personnage comme dans un jeu vidéo et où il faut un temps d’adaptation,
Oppenheimer nous confronte à la même situation initiale. Mais ici nous
sommes devant une réalisation d’une tout autre ambition et qui est
“aboutie” nous pénétrons également dans le cerveau du protagoniste
principal mais c’est pour nous faire percevoir les multiples nuances de
la sensibilité, des tourments, d’un esprit puissant. Pendant quelques
instants, le spectateur qui n’a pas de connaissance de l’Histoire avec
un grand H peut être désarçonné, puis il est pris et accepte les codes, y
compris l’alternance des scènes en noir et blanc et en couleur, pas
pour marquer le souvenir opposé au présent comme c’est l’usage mais avec
l’actualité d’époque introduire l’objectivité et pas la tempête sous le
crâne d’oppenheimer qui elle reste le déroulé assez long du film. Le
propos de Nolan est de faire jouer cette subjectivité palpitante avec
l’Histoire, celle des Etats-Unis et de leur hégémon belliciste tel qu’il
se met en place dans la guerre froide, le rôle abominable de
l’extinction de l’humanité par le feu nucléaire..
Une telle pénétration dans le cerveau, va au delà de la réussite de
la narration, elle marque comme le propre des classiques, une nouvelle
forme dans les procédés qui fait que l’on va raconter differrement à
l’ère des jeux videos et de netflix, le retour du feuilleton. Un
classique comme dans la découverte du montage dans l’épopée avec
Griffith et Eisenstein dans Naissance d’une nation, et cette découverte
réside dans l’entremêlent des temps en générant un effet cérébral proche
des jeux vidéo. Au début c’est une gène, et puis ça devient rapidement
le principal atout du film. Oppenheimer est ce regard fixée d’une
manière interrogative sur ceux qui l’entourent, un regard traversé de
visions cyclopéennes, de l’univers, de la bombe dont les lumières
blanches viennent anéantir ceux qui s’agitent, parlent, jugent… très
rapidement on est pris, dans les trois périodes de la vie d’Oppenheimer
et les sauts de l’une à l’autre sont devenus nécessaires loin de cette
sophistification reprochée parfois à l’auteur.
Ces sauts, approfondissent, détournent, argumentent autour de
l’obsession d’Oppenheimer à savoir que science sans conscience peut
devenir ruine de l’âme et surtout de la planète, que l’horreur
nucléaire pourrait ne pas s’arrêter depuis la fission première en
passant des hypothèses théoriques au bricolage hasardeux. Quand
l’explosion a lieu quand tout parait maitrisé, à Los Alamos dans le
laboratoire à ciel ouvert, à l’autre bout de la planète c’est Hiroshima
et Nagasaski avec les mêmes cris de joie et de triomphe… Alors monte de
plus en plus fort l’horreur de sa propre culpabilité, la conscience
qu’effectivement politiquement le processus ne s’arrête pas, que la
seule solution que lui indique Einstein, l’exilé définitif, c’est
d’alimenter à égalité les deux adversaires, l’équilibre de la terreur.
C’est l’histoire de Prométhée, qui, ayant dérobé le feu du ciel aux
dieux, l’a donné aux êtres humains et se retrouve pour cela en enfer
dévoré par l’aigle américain. La punition des dieux apparemment n’est
qu’un sordide procès mené par des individus dénués de toute dignité, des
humains parmi les pires qui trainent sa vie dans l’ignominie,
l’interprètent selon leur propre médiocrité. En 1954, le gouvernement
US va lui retirer son habilitation de sécurité, en plein maccarthysme,
on l’accuse d’avoir des sympathies communistes d’une manière totalement
arbitraire. Le film débute d’ailleurs par ce procès, qui exige un retour
en arrière à chaque question piège : le génie est entaché de liberté,
ce qui en fait pour les petits despotes à qui il a offert ce terrible
pouvoir, un coupable potentiel de communisme. Un être libre tant dans la
pensée que dans l’intimité du sexe et de l’amitié… Un homme à femme,
disent-ils, un juif ce qui n’arrange rien, ne peut être qu’un
communiste. C’est hélas trop d’honneur fait aux communistes t
certainement aux juifs. C’est du moins ce que nous en disent deux femmes
fortes et déchirées, Kitty l’épouse trop lucide, Jean Tatlock, la
maitresse, militante communiste qui s’infligera un suicide une
auto-exécution du supplice de la baignoire.
Oppenheimer lui reste énigmatique, ce que j’en retire c’est qu’il est
d’abord attentif aux concepts marxistes qui lui permettent une approche
rationelle et plus ample du monde, un peu à la manière dont le sanscrit
l’aide à penser les trous noirs, et il ne supporte qu’avec beaucoup
d’indignation qu’on lui interdise des conceps. D’ailleurs pour lui
Einstein s’est bloqué lui même en refusant la théorie quantique (Dieu ne
joue pas à des jeux de hasard!). Est-ce que ça va au-delà ? Il alterne
une adhésion à des principes qui le laisse figé paralysé avec des
effondrementsquasi hystériques, la panique dont, autour de lui, certains
sont déjà la proie parce qu’ils ont des immaturités jamais comblées.
C’est le cas de celui qui s’averera l’espion soviétique, conviction ou
rage devant l’injustice de la sottise qui interdit, enferme. C’est ce
que l’on ressent aujourd’hui devant ce monde qui bascule et ces foyers
d’incendies allumés pour tenter d’empêcher… Et dans le regard
d’Oppenheimer il y a tout ce qui ne peut pas se dire et qui donne lieu
à des images, mur de la pensée érigé devant la sottise dans un procès
sordide… Il est mis à nu littéralement y compris dans ses couples et il
accepte cette humiliation, y entraine tous ceux qui l’aiment.
Comment cet être fondamentalement libre accepte-t-il de diriger le
projet Manhattan, la bombe atomique et son largage sur Hiroshima et
Nagasaki ? Rapidement, c’est le principal atout du film, la pensée en
expansion rencontre l’Histoire: la mise en œuvre des hypothèses par les
êtres humains en collectif, celui des savants, des bricoleurs presque
des gamins. Il y a un lieu dans le désert du Nouveau Mexique, Los
Alamos, un lieu fait pour y rejouer un western fondateur, qu’il voudrait
voir rendu aux Indiens, mais où l’armée américaine dépense la somme
colossale à l’époque de 2 milliard de dollars pour créer la première
arme nucléaire sous la direction de Robert Oppenheimer. Le filiforme
savant devenu le gourou d’une bande de scientifiques s’ébrouant sous la
tutelle d’un général qui les tient en lisière et fait de lui Robert
Oppenheimer, l’homme de gauche, le physicien, une laisse pour tenir la
meute. On le recrute pour qu’il soit l’agent conscient d’une mise au
service de l’empire, d’abord contre les nazis et de plus en plus
clairement contre l’Union soviétique, l’allié devenue le nouvel ennemi.
Nous sommes en 1942. L’impossible sur lequel butte sa conscience c’est
la bombe à hydrogène, d’ailleurs le théoricien a toujours peiné dans les
épreuves de laboratoire, c’est comme les mathématiques, on les laisse à
des besogneux, à ceux dont le champ se réduit à un petit problème posé
avec tenacité.
Comment s’est-il laissé piéger par cette situation d’enfermement avec
la lucidité qui est la sienne, il n’a même pas joui de sa réussite.
Pour nous faire ressentir l’effroi au cœur du triomphe, Nolan ne se
contente pas de la vision de l’explosion, il joue aussi avec les effets
sonores, chaque explosion, chaque éclosion sur l’écran d’images de ce
fleuve de feu est précédée d’un éclatement qui en augmente l’intensité
et nous fait vivre les effrois jouissifs du collectif de bricoleurs : et
si ça ne démarrait pas ou si la fission une fois commencée ne
s’arrêtait jamais ? Ils ont réussi! la bombe est là! elle est
monstrueuse mais contrôlée, les scientifiques s’embrassent, crient
victoire, mais l’un d’entre eux vomit dans un coin. Oppenheimer est
incapable de jouir de son triomphe, il ne dit rien se prête au jeu, et
voit la bombe partir emportée par l’armée, il en est dépossédé et sait
la monstruosité. Pour exprimer cela il y a le regard, encore, mais il y
a le bruit des pieds des étudiants tapant raclant le sol, en fait on ne
sait pas à quoi ce bruit correspond, alors qu’Hiroshima et Nagasaki
ont eu lieu, ce bruit est une menace inconnue. l’angoisse se mue en
triomphe que lui réservent des étudiants dans le grand amphi où il va
prononcer un discours en rupture totale avec ce qu’il ressent…
En décrivant, tous ces jeux de mise en scène l’important est qu’il
n’y a rien de gratuit, chaque effet aboutit sans bavardage à nous faire
sentir les tourments de cette conscience sans jamais nous imposer un
plaidoyer idéologique, c’est bien plus fort, nous sommes au centre de la
conscience et de la “liberté” se multiplient les interprétations
simplement à partir de ce que l’écran nous livre mais en nous invitant à
mettre en oeuvre notre propre liberté de voir et de penser. Sur
l’écran, se joue non pas l’illustration d’une thèse mais bien les affres
des individus dont les émotions, les tensions sont perceptibles.
Oppenheimer est au centre mais il y a autour de lui un grand nombre
d’acteurs excellents dont chacun porte sa propre énigme et la confronte
au sphinx , au “père de la bombe atomique”.
Avant même de passer en jugement, au cœur de la célébrité planétaire,
il est le doute sur le sens d’une telle utilisation à Hiroshima.
D’abord adulé par les Etats-Unis comme “le père de la bombe atomique”
puis traqué, immolé par tout ce que la médiocrité criminelle de tout
petits bonhommes politiciens peut inventer pour l’écarter, parce que ses
“états d’âme”, ses pleurnicheries selon le mot de Truman, prétendent
les priver eux du sommet de leur pouvoir du triomphe d’être les maitres
du feu du ciel. Des êtres vaniteux et qui finissent par le détruire
parce que Oppenheimer et son ami et père spirituel Einstein sont trop
conscients de la portée au sein plein celui de l’amplitude de leurs
actes.
Le maccarthysme serait-il comme Einstein le lui dit une opportunité,
l’occasion historique de se faire pardonner par les humains pour le
tort qu’il leur a causé ?
Ce qui l’humilie, l’enchaine, est d’une insigne bassesse à la Truman
ou au niveau de l’imbécile politicien Lewis Strauss qui le hait d’être
hors de sa portée et le manipule jusqu’à la condamnation en tant
qu’espion communiste. Le délateur est à son tour condamné, exclu du
gouvernement dans les années soixante. Pourquoi Robert Oppenheimer
s’est-il laissé faire par ces gens-là, pourquoi Promethée s’est-il
laissé enchainer? Pourquoi ne leur a-t-il pas dit “je vous emmerde comme
le lui a conseillé Einstein? Est-ce parce qu’il aime l’Amérique? ou
est-ce parce qu’il veut payer le tort qu’il a fait en déclenchant la
folie nucléaire qui ne s’arrêtera jamais, parce que la pensée n’est pas
que théorie, elle s’incarne dans les faits avec des gens sans envergure …
Je dois dire que dans l’actualité, cette période historique où est
convoquée une fois de plus la menace de mort sur la planète, où un
individu comme Assange peut dans l’indifférence générale solliciter
notre angoisse et notre imaginaire sur ce terrible pouvoir que nous
accordons à l’imbécilité de ceux qui revendiquent l’hegemon, c’est cet
aspect de ce que sont ces politiciens narcissiques, pervers, n’ayant
rien d’autre à faire que des jeux de pouvoir, face à l’absence de
conscience de ces scientifiques devenus leurs domestiques il y a eu dans
cette salle obscure la description de ce jeu dont je ne suis pas encore
sortie mais qui m’a conduit à dire : c’est fini je ne joue plus, je
vous emmerde puisque je n’ai pas d’autres possibilités.