mardi 29 juin 2021

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Macron, Le Pen, une convergence invisible

mardi 29 juin 2021 par Olivier Cabanel Blog ANC

Alors qu’Emmanuel Macron et Marine le Pen s’affichent en adversaires, l’observation des faits démontre qu’il y a entre les deux l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette.
Pour confirmer cette théorie, il ne faut pas s’appuyer sur les programmes de ces deux partis, mais s’en tenir seulement aux faits : les votes à l’Assemblée Nationale, ou au Conseil Européen et les décisions prises.

En fait Marine Le Pen est la roue de secours du capitalisme... (NDLR)

Enquête :

Le RN se targue d’être « le parti des travailleurs », mais au-delà des discours, il faut s’en tenir à la cruelle réalité.

Bien évidemment, les résultats électoraux montrent que le monde ouvrier est tenté pour une petite moitié par les sirènes frontistes, abandonnant ainsi les traditionnels choix qui le portait souvent vers le PCF (lien)...pourtant ce basculement n’est pas dû à la logique, mais probablement à un terrible aveuglement de la classe ouvrière, ainsi qu’à la détérioration de l’image du communisme.

Dommage que la classe ouvrière ne tienne pas compte de la réalité du parti frontiste, qui, lors des votes, en France, ou en Europe n’est pratiquement jamais en faveur des ouvriers.

MLP [1] le rappelait sur l’antenne d’Europe 1, un certain 25 janvier 2017 : « je n’ai jamais proposé d’augmenter le smic »...première convergence avec Macron. Lien

Ne disait-elle pas sur RTL, le 30 juin 2014 : « il faut retrouver la voie de l’emploi pour pouvoir supprimer les 35 heures »...autre convergence avec le parti des marcheurs qui a la volonté affichée de les supprimer. lien

Prenons le cas typique de « la loi travail ».

Le sénateur FN David Rachline, prétend ne pas avoir vu les amendements portant sur les comptes pénibilité, le relèvement des seuils sociaux, le harcèlement sexuel, en évoquant un « couac technique ». lien

Autre domaine de convergence avec LREM, la détestation des syndicats et des grèves.

Lors de la réforme des retraites, MLP déclarait sur C/Politique : « les syndicats sont les complices des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage » (et pas des patrons... ndlr). lien

Souvenons-nous que dès 2016, elle réclamait l’interdiction de toutes les manifestations. lien

En écho, sa nièce, Marion-Maréchal stigmatisait Philippe Poutou, le candidat ouvrier à la présidentielle le jugeant « crasseux, mal rasé, mal élevé »... (lien) et Louis Alliot, le compagnon de MLP, en remettait une couche en déclarant : « la grève est un système archaïque ». lien

Qui d’autre que Macron, déteste aussi les grèves, les manifs, les syndicats, les GJ, et les ouvriers, (lien) à part MLP, alors qu’elle assure les soutenir ? lien

Autre convergence ces 2 partis sont hostiles au revenu de base pour les jeunes. lien

Dans le domaine de l’environnement, les ressemblances s’accumulent : promotion du nucléaire par exemple. Car si Macron assure à tout bout de champs qu’il veut réduire la part du nucléaire, il repousse inlassablement ce choix, envisageant de nouveaux EPR. lien

Le Front National ne dit pas autre chose, même si elle se contredit régulièrement. lien

Prenons l’exemple du glyphosate, Macron promettait de l’interdire dès 2021...décision reportée...après la fin de son mandat, ajoutant « à condition qu’une autre solution soit trouvée ».... lien

Exactement la position du RN.

MLP affiche officiellement un refus de l’utilisation de ce dangereux pesticide, mais lors des votes au parlement européen, ses députés protègent le glyphosate, et lors d’un congrès de la FNSEA, elle s’était prononcé contre son abandon, argumentant : « attention à ne pas interdire un produit avant que les utilisateurs ne disposent d’une solution de remplacement »...lien

Autre domaine sensible, la disparition des espèces...la biodiversité...

Qui a oublié que le mouvement frontiste avait prévu d’organiser une « contre COP 21 », en novembre 2015, contestant l’accord de Paris.

Lors du vote à Strasbourg concernant « la création de surfaces écologiques », de nature à améliorer la biodiversité, MLP n’a étrangement pas pris part au vote. Macron et MLP ont aussi en commun l’amour des chasseurs pour lesquels ils font régulièrement les yeux doux. lien

Marion Maréchal Le Pen, et Gilbert Collard, lors de la législature 2012-2017, ont voté contre le projet de loi relative à la biodiversité, en soutien aux chasseurs, (rejoignant ainsi Macron sur le chapitre de la chasse) et se sont abstenus lors du vote sur la transition énergétique. lien

Quittons la chasse pour la pêche, l’électrique en l’occurrence : les députés européens frontistes ont repoussé un rapport qui l’interdisait...on sait pourtant les ravages que provoque cette technique monstrueuse. lien

N’oublions pas non plus le refus frontiste de promouvoir l’éolien, décrétant un « moratoire immédiat »...jugeant l’éolien « épouvantable et cher » allant jusqu’à inventer des « conséquences sur la santé des habitants qui vivent autour ». lien

Finalement, au-delà du discours, et des postures, à l’approche des européennes, MLP tente de verdir son discours, mais dans les actes, ça ne suit pas... finira-t-elle par découvrir que l’écologie ne se résume pas à l’amour qu’elle a pour ses chats ? lien

Tout comme Macron...lequel, voyant que sa « Loiseau » ne décolle pas, évoque des milliards pour la transition énergétique...mais sa subite conversion en matière d’écologie à l’approche de l’élection européenne est plus que suspecte. lien

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Et puis les faits sont têtus : il veut remplacer les trains de Perpignan qui approvisionnaient Rungis par 20 000 camions qui vont polluer nos routes. lien

Comme l’a déclaré Arjuna Andrade, à France culture  :
« du percement du Lyon Turin, à l’érection du monumental centre commercial d’Europcity en passant par le grand contournement Ouest de Strasbourg, le gouvernement n’a cessé d’apporter son soutien à des projets démesurés d’aménagement du territoire, engloutissant sous le béton toujours plus d’espaces naturels au nom du développement et de la croissance ». lien

Sur la question de l’immigration, d’autres convergences encore, même si Macron prétend l’accepter, on se souvient de ces bateaux d’immigrés qui cherchaient en vain à débarquer sur nos côtes françaises. lien

https://www.lopinion.fr/sites/nb.com/files/styles/w_1000/public/styles/paysage/public/images/2018/06/20180613_migrants_italie_defie_europe_web.jpg?itok=UQCE8IHG

Les frontistes n’auraient pas fait mieux, y compris dans la traque aux frontières, mettant en prison les militants qui tentent d’aider les migrants du côté de Briançon.lien

Finalement, la tête de liste de LREM, Loiseau, n’était pas si incohérente que ça en choisissant de se présenter, il y a quelques années, sur une liste d’extrême droite.lien

Sur la question citoyenneté, quid de ces élus européens frontistes qui ont repoussé le nouveau code de conduite proposé par les verts et les socialistes, lequel devait contraindre les lobbyistes et diminuer leur influence auprès du parlement européen. lien

Si l’on résume, tout comme Macron, Le Pen est contre toute revalorisation du SMIC, contre la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, contre l’indexation des retraites, et des minimas sociaux sur l’inflation, contre l’augmentation de l’impôt sur les grandes sociétés du CAC 40, contre le retour de l’ISF, et la suppression du CICE, contre une Assemblée Constituante, contre le référendum révocatoire, et elle vient de voter la loi « anti manifestants  »... N’est-ce pas la ligne définie par le chef de la majorité ? lien

Finalement, on ne peut que constater que LREM et le RN sont avant tout des alliés objectifs contre la gauche. Ce qui explique qu’il arrive régulièrement que les électeurs de Macron aillent voter Le Pen, et réciproquement. lien

Autre élément de réflexion, d’après certains politologues, moins on est instruit, plus on vote Le Pen, et ces mêmes experts affirment que chaque fois que le pays traverse une crise, cela favorise le vote des jeunes pour l’extrême droite, vote protestataire en quelque sorte, ce qui avait été constaté dans les années 90. lien

Mais ce qui rapproche aussi beaucoup les deux leaders, c’est aussi le non partage du pouvoir...chez l’un, malgré les nombreux conseillers qui s’affairent autour de lui, il est seul à décider...et chez l’autre, le pouvoir se transmet en famille : ceux qui ont tenté une intrusion, comme Philippot ou Mégret en ont gardé un cuisant souvenir.

Profitons-en pour rappeler que le RN a voté contre l’égalité des femmes et des hommes au parlement européen... lien

Ce qui est moins connu, c’est qu’au départ, c’était la fille ainée, Marie-Caroline qui avait été « programmée » pour reprendre les rênes du FN...et une fois de plus, ça restait dans la famille. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou ».

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le billet du docteur Christophe Prudhomme, urgentiste et syndiqué CGT
Abstention
 
En médecine, l’abstention thérapeutique est la cessation ou la non-initiation d’un traitement dans trois situations : lorsque celui-ci est refusé par un patient, qu’il n’est pas dans l’intérêt du patient ou qu’il correspond pour le patient à un fardeau disproportionné par rapport au but visé. Le décès du patient peut être une conséquence de ce choix, cependant, contrairement à l’euthanasie, le décès n’est pas l’objectif poursuivi.
 
Au regard de l’abstention massive qui a caractérisé les dernières élections régionales et départementales, il est intéressant de rechercher les analogies entre ces deux situations.
 
Lorsque le patient refuse un traitement, il faut un choix délibéré en ayant analysé sa situation et pesé le pour et le contre de l’action. En ce qui concerne le domaine politique, il en va de même dans la grande majorité des cas : ne pas se déplacer pour aller voter résulte bien d’un choix réfléchi, même de manière inconsciente, car le citoyen ne voit pas quel bénéfice pourrait lui apporter son geste. La question de l’intérêt peut être abordée dans les deux acceptions du terme. Dans le sens de la curiosité ou de l’attrait, nous ne pouvons que faire le constat que le débat politique actuel intéresse peu et que la confiance dans les femmes et les hommes politiques est aujourd’hui au plus bas.
 
Quand il s’agit de l’intérêt qui constitue un avantage, qui apporte quelque chose, là aussi, l’électeur ne voit pas quel bénéfice il peut tirer de son acte, alors il s’en abstient. Le troisième terme est encore plus intéressant. Il s’agit de la disproportion entre l’investissement que nécessite l’action d’exercer son droit de vote et l’objectif visé qui est que cela change quelque chose au quotidien du citoyen et réponde à ses souhaits et aspirations. Car il ne s’agit pas simplement de mettre un bulletin dans l’urne mais bien de suivre et de s’intéresser à la vie de la cité et à ceux qui l’organisent, ce qui signifie du temps et un engagement. Le plus important semble enfin la conséquence de ce choix.
 
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas le chemin qui mène à la mort de notre démocratie parlementaire façon 5e République.
 
Dr Christophe Prudhomme

 

Gilles Questiaux

EXTRAITS

FabienRoussel a mis les pieds dans le plat sur la sécurité sur le nucléaire et sur l’immigration, c’est bien, c’est ce qu’il fallait faire. Il communique par la polémique contrôlée, qui est une méthode efficace de propagande. L’indignation feinte ou réelle des adversaires et des concurrents sert de caisse de résonance, la seule possible dans les médias tels qu'ils sont.

Et s''il reprenait maintenant à son compte la revendication phare des Gilets Jaunes, à savoir une baisse conséquente des prix du carburant, à laquelle il pourrait ajouter la gratuité des autoroutes, et l'opposition aux mesures visant à exclure les véhicules anciens des centres-villes?

Interpellé sur C News sur l'expulsion des demandeurs d'asile déboutés, il répond fort justement "quand on n'est pas bénéficiaire du droit d'asile, on a vocation à retourner chez soi"., ce qui est qualifié par les trotskystes de Révolution Permanente et par les troglodytes de la section dissidente du Quinzième arrondissement de "sortie xénophobe".

Qu'est ce qu'ils auraient voulu qu'il dise, ces belles âmes? que les déboutés et autres irréguliers ont droit de rester en France, même quand le droit, justement, dit le contraire? On voudrait qu'il prononce des propos irresponsables qui le disqualifierait directement auprès de l'électorat populaire? On peut se poser des questions sur les motivations profondes de ce genre de critiques.

J’aimerais aussi maintenant entendre davantage ce qu’il a à dire sur l’international, à part sur Cuba et sur la Palestine, où il est très bien aussi...

En attendant ce que j’aimerais entendre, par exemple, c’est ce qui suit :

Sur l’OTAN : réclamer publiquement la sortie de L’OTAN au nom de la paix et non sa dissolution, comme le fait en Allemagne Die Linke, ce qui est impossible et permet d'esquiver la question. L'OTAN menace gravement la paix du monde et rien que cette revendication clairement mise en avant  pourrait motiver le vote.

Sur l’UE : il est sans doute illusoire de lui demander le Frexit, ou même un referendum sur le Frexit, vu les rapports de force politiques (y compris et surtout à l'intérieur du PCF). Mais il peut déclarer sa volonté d’empêcher ou de cesser la mise en application des directives européennes les plus attentatoires à la souveraineté et aux droit sociaux ( les « suspendre » par exemple) comme celles sur la mise en concurrence et sur la privatisation des transports et de l’énergie et celle sur les travailleurs détachés. Ainsi que de l’encadrement du budget par Bruxelles. Et j'en oublie.

POUR LIRE L'INTEGRALITE DE 
L'ARTICLE DE GILLES QUESTIAUX
CLIQUEZ CI-DESSOUS 

http://www.reveilcommuniste.fr/2021/05/quelques-suggestions-de-campgne-pour-fabien-roussel.html