vendredi 5 juin 2020

EN MACRONIE, BEAUCOUP TROP DE MASCARADES (°)





Le Ségur de la santé lancé par le gouvernement, doit permettre de réfléchir sur un "plan massif pour l’hôpital". Mais au bout d’une semaine, les dents grincent parmi les blouses blanches.  Parmi elles, le Pr. Jean-Luc Jouve, représentant le Collectif Inter-Hôpitaux.

Le professeur Jean-Luc Jouve est le chef de service reconnu de l’orthopédie pédiatrique à l’hôpital de la Timone (AP-HM) de Marseille.

Mais il est aussi l’un des porte-voix les plus engagés du Collectif Inter-Hôpitaux créé par les soignants pour la défense de l’hôpital public.

C’est à ce titre que le Pr Jouve a accepté de répondre à nos questions, à l’heure où se déroule le Ségur de la santé. Cette vaste concertation lancée par le gouvernement le 25 mai dernier, doit permettre de réfléchir sur "un plan massif " pour l’hôpital.

                      
Quelle part le Ségur de la santé accorde-t-il aux soignants ?


Le Ségur a démarré avec des conditions de travail étonnantes, puisque les soignants sont très peu représentés à l’intérieur des différents groupes de travail.

Le Collectif Inter-Hôpitaux n’a que deux sièges sur la quarantaine existante. La majeure partie des personnes présentes sont des institutionnels. On ne sait trop quelle est leur place dans un tel comité.

Il y a des représentants des maires de France, des régions et des départements, les ARS, les directeurs généraux des CHU, les directeurs généraux des CHR, des tas d’institutionnels du conseil de l’ordre des médecins, de l’ordre des infirmières, des gens qui sont très institutionnels mais pas des gens de terrain.

Nous avons l’impression d’être un peu pris au piège d’un système qui ne nous paraît pas du tout bien organisé.

Comment cela se passe-t-il dans les réunions du Ségur ?

Nous avons de grandes inquiétudes car, lorsqu’il y a des réunions le jeudi, on nous dit : "Voilà vous avez un temps de parole de deux minutes" pour exprimer le point de vue du Collectif Inter-Hôpitaux. Les séances ne durent pas plus de deux heures, autant dire peu.

En pratique, cela veut dire qu’il n’y aura pas véritablement de travail commun.

Le comité Ségur n’aura que trois réunions. La première était la réunion inaugurale, l’autre doit avoir lieu le 11 juin, et la dernière serait la réunion de conclusion. Tout doit être fini avant le 15 juillet...

En clair, nous avons la sensation que les soignants sont peu représentés, que c’est très mal organisé.  Les choses semblent prévues de longue date.

On dirait que le gouvernement ne fait que de l’habillage autour d’une rencontre qui s’appelle le Ségur de la santé.
Cela ressemble à une réforme mineure, qui va consister seulement en une amélioration des rémunérations des personnels.

Or, il y a de grands sujets de fond sur lesquels il faut débattre et réfléchir de manière beaucoup plus approfondie.

Que propose votre Collectif inter-hôpitaux ?

Nos revendications sont naturelles et peuvent être regroupées en quatre points.

1er point : obtenir des salaires hospitaliers alignés à ceux de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Nous sommes les avant-derniers dans leur classement.

Nos infirmières par exemple, gagnent 30% de moins que la moyenne de l’OCDE. La revalorisation concerne aussi les médecins. L’hôpital doit rester attractif. C’est capital.

2e point : faire cesser la fermeture drastique des lits d’hôpital. Car nous avons besoin de lits. La crise du Covid l’a montré.

On a transformé nos hôpitaux en hôpital covid pendant deux mois et on a traité les covid. Mais on a arrêté aussi de traiter tous les autres malades.

Il ne faut pas s’y tromper : les malades en cancérologie ont diminué de moitié. Et pourtant, ces cancers existent. Il va falloir les traiter.

On récupère actuellement des pathologies chroniques qui n’ont pas été suivies pendant deux mois et qui sont dans un état d’aggravation très important.

Il y a un nombre de décès dus aux arrêts cardiaques et infarctus du myocarde qui a doublé, car les gens n’osaient pas aller à l’hôpital. Il y a eu des drames.

3e point : le mode de tarification des actes doit changer. Il ne doit plus être basé uniquement sur l’acte mais en fonction des soins réellement effectués.

Par ailleurs, chaque année est établi par le parlement la somme de dotation des hôpitaux. Cette dotation est nettement insuffisante et doit être augmentée.

4e point : la gouvernance doit être partagée avec des représentants des soignants et des usagers. Cela nous paraît naturel et capital.

Tous ces éléments manifestement vont être survolés, et pas traités sur le fond. On ne voit pas comment ils pourraient l’être pour une copie à rendre à Monsieur Macron le 15 juillet.

Quel est votre mode d’action ?

Nous sommes et restons au Ségur, parce qu’il n’est pas question de laisser la chaise vide. Même si on est assis sur des strapontins, mais on se réserve le droit quand même de le quitter si les revendications ne sont pas prises en compte. Et si la mascarade que l’on suit depuis maintenant huit jours continue dans ce sens.

Dans tous les hôpitaux de France, nous appelons la population à venir nous rejoindre. A Marseille, ce sera tous les jeudis, à compter de demain (4 juin, ndlr).
Tous les jeudis à 13 heures, les soignants donneront rendez-vous aux grilles du métro Sakakini,  devant l’hôpital de la Timone.

La population pourra venir discuter avec les médecins, les infirmières, les urgentistes, les para médicaux, les aide-soignantes, les manipulateurs radio, tous les personnels d’hôpital.

L’idée du collectif c’est de mettre en avant toutes ces corporations pour qu’elles puissent répondre à la population sur l’avenir de l’hôpital
(°) Titre de Pedrito. Blog çà "n'empêche pas Nicolas"

LE RACISME NOUS ÉTOUFFE





Le racisme nous étouffe 

par Edwy Plenel

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Le racisme nous étouffe par Edwy Plenel
Gardienne de la paix publique, la police dit la vérité d’un État. Quand le racisme la gangrène, c’est que le pouvoir, ses sommets et ses élites, sont eux-mêmes malades, gagnés par une haine sourde de la démocratie, du peuple, de l’égalité. Le constat vaut pour la France, pas seulement pour les États-Unis.
« I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer ») : cette phrase est devenue le cri de ralliement de manifestations aussi massives que spontanées contre les violences policières dont les premières et principales victimes, dans la vie quotidienne, sont les personnes racisées.
Elle fut prononcée par Eric Garner, le 17 juillet 2014, avant de mourir d’une immobilisation par étranglement opérée par un policier new-yorkais. Elle fut aussi dite par George Floyd, le 25 mai 2020, avant de mourir étouffé par un policier de Minneapolis dont le genou écrasait son cou.  « Je n’arrive plus à respirer » : ce furent aussi les derniers mots d’Adama Traoré, le 19 juillet 2016, à Beaumont-sur-Oise, avant de mourir des suites d’un plaquage ventral effectué par des gendarmes. Américains ou Français, tous trois avaient en commun d’être noirs de peau.
Oui, le racisme nous étouffe, empêchant la société de respirer, de s’épanouir, d’avancer. Sa diffusion, sa contagion, son expression nous concernent toutes et tous, que nous en soyons victimes ou non. Car le racisme est une machine de guerre contre l’affirmation autonome de la vitalité populaire, le cheval de Troie de sa dépossession et de sa soumission.
En jetant en pâture des boucs émissaires, en accoutumant aux discriminations, en autorisant des violences, il répand le poison d’une inégalité naturelle, liée à l’apparence ou à l’origine. Et, dès lors, il légitime une remise en cause générale de l’égalité des droits.
Toute l’histoire européenne en témoigne, tant le racisme fut consubstantiel de la projection de notre continent sur le monde, de son accumulation de richesses, de ses appétits de domination, jusqu’à enfanter la monstruosité du crime contre l’humanité. C’est en affrontant cette vérité, et donc en soldant son héritage, que l’on évitera le retour, inévitablement meurtrier, d’une hiérarchie des humanités. Oui, le chemin vers nos modernités est indissociable des idéologies de nations et de civilisations supérieures à d’autres, donc de peuples et de cultures inférieurs.
 « J’ai quitté les États-Unis parce que j’avais plus de respect pour le gouvernement français. Plus maintenant ! », affirme, sur cette pancarte, un Américain qui prend part au rassemblement parisien du 2 juin 2020. © Rachida El Azzouzi
Il fut pavé par l’esclavage (mise en servitude et exploitation forcenée des populations africaines), la conquête (prise de possession et annexion violente de territoires sur tous les continents), l’extermination (annihilation de peuples premiers, notamment les Indiens d’Amérique), le colonialisme (refus de l’égalité des droits aux indigènes), l’impérialisme (course à la puissance mondiale dont la xénophobie et le nationalisme furent les leviers), l’antisémitisme (cristallisation du racisme impérialiste en haine de l’humanité via la diabolisation du Juif – autre, différent, cosmopolite, diasporique, etc.).
Le nazisme est en effet au bout de la chaîne, comme le rappelait Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme :
« C’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste. […] Au bout du capitalisme, désireux de se survivre, il y a Hitler. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. »
Toute tolérance envers le racisme est un pas de plus vers la catastrophe. Toute acceptation, silence, indifférence, minimisation, négation des crimes racistes, et d’autant plus quand ils sont commis par des représentants de la loi et de l’ordre, précipite l’avènement de pouvoirs autoritaires, remettant en cause les libertés et les droits fondamentaux.
Loin d’être un combat annexe des enjeux démocratiques, sociaux ou écologiques, l’antiracisme en est le ressort universel car il proclame le refus intraitable des idéologies inégalitaires.
Terreau des dominations économiques, le darwinisme social des gagnants, vainqueurs, puissants et autres « premiers de cordée » est cousin des idéologies racistes. Il fait l’éloge de la compétition, de la concurrence, de la rivalité quand l’antiracisme défend la solidarité, la fraternité et l’entraide. Comment, de ce point de vue, ne pas être frappé que le formidable sursaut autour de l’affaire Adama, ce rassemblement immense du mardi 2 juin (voir le portfolio de Rachida El Azzouzi et Khedidja Zerouali), ait été précédé, le samedi 30 mai, par le succès de la « Marche des solidarités », elle aussi interdite ?
À la protestation contre l’invisibilité officielle des crimes racistes, ce déni qui en redouble la violence, faisait écho le défilé des invisibles, ces travailleurs sans papiers qui font tourner la machine économique, ces sans-droits dont nombre d’entre eux ont assuré le quotidien d’une nation confinée par le coronavirus, ces exilés, migrants et demandeurs de refuge qui nous rappellent au respect de ce dont la France aime se glorifier sans le respecter, à savoir :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » (article 1er de la Déclaration de 1789).
Combattre sans relâche le racisme, c’est être du côté des « premiers de corvée », en défendant une exigence sociale sans frontières, sans guerre fratricide des opprimés entre eux, dans l’union face à des adversaires communs.
De par le monde, la mobilisation contre les violences policières est le chemin de cette convergence, exprimant la conscience aiguë que ces répressions étatiques cherchent à congédier, museler, étouffer les protestations, révoltes et colères populaires (lire l’article de François Bougon). En France, ce fut l’épreuve traversée par les « gilets jaunes », yeux crevés et mains arrachées, subissant le même sort que les jeunesses racisées des quartiers populaires.
Que ces surgissements interviennent alors que l’humanité est confrontée à une pandémie universelle ne tient pas au hasard. Car la maladie est aussi un révélateur social. « Selon que vous serez puissant ou misérable / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » : que la morale des Animaux malades de la peste, cette fable de La Fontaine sur une épidémie (« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »), soit précisément la question de l’injustice et l’inégalité sociales n’est pas sans à-propos.
La négation du racisme systémique en France a ainsi permis d’invisibiliser les inégalités et injustices liées à l’origine ethnique. Et, dès lors, de ne pas prendre conscience du tribut payé au Covid-19, au sein des classes populaires (la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, fut le plus touché), par les minorités (lire l’article de Camille Polloni).
Il est temps d’en finir, de dire « stop », de mettre un coup d’arrêt définitif à cette course à l’abîme dont le racisme, en actes et en paroles, est l’accélérateur.
Encourager, tolérer ou nier le racisme revient au même : à le laisser proliférer. Il n’y a qu’une différence de degré entre un président américain explicitement suprémaciste blanc, incendiaire soufflant sur les braises de la haine raciale, et un président français indifférent au sort des nombreuses victimes de violences policières, sans un mot de compassion ou d’indignation, mais en revanche extrêmement soucieux de celui d’un idéologue raciste patenté en la personne d’Éric Zemmour, définitivement condamné à ce titre par la justice mais néanmoins toujours promu par des médias pousse-au-crime (lire l’article d’Ellen Salvi).
La France n’a aucune leçon à donner aux États-Unis, sinon de se lever pour en finir avec le racisme ici même, chez elle. En pleine émotion mondiale provoquée par le meurtre de George Floyd, le préfet de police de Paris, déjà devenu le symbole d’un État en guerre contre la société, s’est empressé de nier l’évidence de pratiques, comportements et violences racistes dans l’institution policière, tout en interdisant et calomniant les manifestations de solidarité (lire ici). Les révélations successives de Mediapart/Arte et de Streetpress sur l’effroyable banalisation du racisme au sein de la police devraient suffire à le disqualifier.
S’il fallait un énième symbole disant combien, à travers le combat antiraciste, se joue notre sort commun, on le trouverait dans ce rôle d’une presse libre et indépendante, celle-là même que les pouvoirs tolérants vis-à-vis du racisme mettent en cause, suspectent ou répriment. C’est par elle que les récits mensongers sur les violences policières sont démasqués, ainsi de nos révélations sur l’affaire Legay à Nice (lire les articles de Pascale Pascariello et Fabrice Arfi). C’est par elle que les discriminations quotidiennes et ordinaires sont documentées, par exemple nos enquêtes inaugurales sur les contrôles au faciès ou les quotas dans le football. C’est par ses informations que le public prend progressivement conscience des liens entre toutes les discriminations, qu’elles soient racistes, antisémites, sexistes, homophobes, comme le prouvent abondamment les enregistrements des policiers rouennais que nous avons révélés (lire ici).
Nous faisons ce travail parce que c’est notre métier, au nom d’un droit fondamental, le droit de savoir tout ce qui est d’intérêt public, qui garantit l’exercice de la souveraineté populaire.
Mais nous le faisons aussi parce que toute tolérance vis-à-vis du racisme nous est insupportable. Parce que c’est le combat de notre vie : comment pourrions-nous continuer à respirer si le racisme nous étouffe ?
Edwy Plenel
Article publié sur Médiapart le 5 juin 2020

SUPPRESSION DE LITS, DE POSTES, ET PRIVATISATION TOUJOURS D'ACTUALITÉ......

.....Malgré la crise sanitaire la casse de l'hôpital public continue

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite
Malgré la crise sanitaire la casse de l'hôpital public continue
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le contenu de son ”plan massif pour l’hôpital” (amélioration des rémunérations pour les salariés, réorganisation des soins, programme d’investissement), mais tout laisse à penser que le gouvernement entend continuer sa politique de casse de l’hôpital public, au bénéfice du privé.
Plan pour l'hôpital : le gouvernement ne change pas de cap
Tarification à l’acte, sous-financement des hôpitaux, plafonnement de l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie (Ondam)... En quelques années, l’hôpital public a été mis à l’os. La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis crûment en lumière l’ineptie des politiques de santé, menées depuis plus de vingt ans, et la fragilité de notre système de soins. Pourtant, le gouvernement ne change pas de cap.
Ce dernier vient d’annoncer un « plan massif pour l’hôpital », promettant une amélioration des rémunérations pour les salariés, un programme d'investissements, la réorganisation des soins et la revue du temps de travail.
Des promesses bien éloignées des revendications martelées depuis des mois par le personnel soignant : un Ondam à 5 %, l’arrêt de fermetures de lits, une augmentation générale des salaires à hauteur de 300 € pour tous les professionnels qui travaillent dans les établissements de santé et d’action sociale, et la fin de la logique comptable.
Malgré la crise sanitaire et un hôpital rendu exsangue par trente ans de politique gestionnaire, le gouvernement persiste et signe. En avril, le directeur de l'ARS Grand Est annonçait le maintien de la suppression de 598 emplois et 174 lits au CHRU de Nancy.
Pour éteindre l’incendie, le ministre de la Santé Olivier Véran et le Premier ministre Édouard Philippe ont seulement annoncé une « suspension » du plan, renvoyant à des concertations prévues après la crise sanitaire.
Des suppressions de lits, de postes et une privatisation toujours d'actualité
La CGT du CHRU de Nancy, qui a répondu à un appel à mobilisation national le 11 mai, demande l’annulation pure et simple des plans de suppressions de lits et de postes.
À Saint-Etienne, le CHU est lui aussi menacé de restructuration. Jeudi 14 mai, environ 300 soignants du CHU de Saint-Étienne se sont rassemblés pour dénoncer des réorganisations de services et des transferts de lit décidés en pleine crise sanitaire. « Ce passage en force est inadmissible au moment où la catastrophe sanitaire a démontré qu’il est impératif de revoir radicalement les politiques de rationnement budgétaire hospitalier et de fermetures de lits qui étaient jusqu’ici à l’œuvre et que cette restructuration tente de poursuivre, à contre-courant de l’histoire désormais », a déclaré dans un communiqué la CGT du CHU.
Dans le Rhône à l'hôpital du Vinatier à HEH ou à Lyon Sud ce sont des mobilisations qui ont lieu régulièrement pour s'opposer aux suppressions de lits et à des réorganisations technocratiques alors que le manque d'emplois est patent !
En Isère, la privatisation du groupe hospitalier mutualiste menace l’ensemble de l’offre de soin de l’agglomération grenobloise. Le GHMG, un groupe hospitalier privé à but non lucratif, risque en effet d’être cédé à un groupe privé à but lucratif. « On a proposé que la métropole de Grenoble rachète les murs et que le CHU récupère l’activité. Si le groupe Vivalto récupère le groupe mutualiste, c’est la mort de l’hôpital public à petit feu », déplore Damien Bagnis, secrétaire général CGT USD Santé 38.
De son côté, la direction du CHU de Grenoble avance masquée avec un projet « Recomposition de l’offre sanitaire sur le territoire de Grenoble et Voiron » intégrant la création de deux groupements de coopération sanitaire (GCS) de droit privé : de tarification publique pour Grenoble et privé pour Voiron.
Ces GCS, issus de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) seraient pilotés (stratégie, budget, financement) par un conseil d’administration autour d’une gouvernance partagée (50-50) entre le CHU et le groupe de cliniques privés Vivalto Santé et autour d’un modèle fondé sur « un partenariat médical et capitalistique ». Une première en France...
Partout en France les personnels soignants se mobilisent... ils se fixent un rendez-vous toutes les semaines pour exprimer leurs revendications ("les mardis de la colère") dans la perspective de réussir la grande mobilisation unitaire avec manifestations le 16 juin prochain.


 
DON DE JOURNÉES DE CONGÉS, 
LA TRIPLE ARNAQUE SIGNÉE LREM
Faire des dons de payés ou de aux personnels soignants, lancé par par le Groupe Pasteur Mutualité, repris par la république en marche et de la macronie ! La chouette idée du « monde d’après »… Cette idée jugée « très intéressante » par la ministre du travail, Muriel Pénicaud qui a déclaré à l’assemblée nationale que le gouvernement la « soutien pleinement » et les députés LREM de déclaré « un tel objectif ne représente pas une charge pour L’État ni pour les entreprises, car les congés payés sont déjà approvisionnés. Il y à 23 millions de salariés en France, si chacun donne un jour de congé,cela fait 23 millions de jours, ou l’équivalent en valeur, dédies aux personnels soignants ». Plus précisément, ils proposent de les transformer en « chèque-vacances ».
C’est une grosse arnaque; plus exactement une triple arnaque !
Première arnaque: avec ce mécanisme c’est une nouvelle fois au travail (et donc aux travailleurs) de payer pour financer les services publics, en l’occurrence pour les travailleurs de l’hôpital. Après avoir notamment supprimer l’ISF, mis en place la flat-taxe, le gouvernement exonère donc à nouveau le capital.
Deuxième arnaque: c’est un moyen d’augmenter la durée légale de travail sans le dire mais en plus en jouant sur une pseudo solidarité alors qu’il ne s’agit que de charité et la charité des salariés uniquement. Des journées de congés en moins c’est automatiquement des journées de travail en plus.
Troisième arnaque: le capital en ressort donc non seulement exonéré de participer à l’effort mais en plus il se voit le véritable grand gagnant de l’affaire, puisqu’il récupère des journées de travail, augmentant ainsi l’, donc la plus-value sur le travail et en définitif ses profits!
Il s’agit donc, une fois de plus, au nom de la concurrence libre et non faussée cher à l’Union Européenne et de la sacro-sainte compétitivité, de ne surtout pas toucher au capital (suppression de l’ISF, flat taxe…), qui ne participe donc plus aux finances du pays. Alors que dans le même temps les grands groupes du CAC40 se gavent d’argents publics grâce à une politique budgétaire totalement orientée vers eux (crédits d’impôts, subventions, marchés publics…).
Alors, plutôt que cette pseudo charité qui consiste à donner des journées de congés et de RTT nous proposons aux soignants, ainsi qu’à tous les salariés du public, du privé et pour le service public, en solidarité avec les agents hospitaliers, d’entrée dans la lutte, tous ensemble en même temps, pour la satisfaction des revendications des Médecins, infirmières et personnels soignants, imposer la ré-industrialisation de notre pays, le retrait des contre-réforme des retraites, de l’assurance chômage, des moyens pour la sécu et surtout pour préserver nos conquis et en arracher de nouveaux au capital! Voilà de l’authentique solidarité!