jeudi 28 avril 2022

 

Les trois raisons du troisième échec de Jean-Luc Mélenchon

une excellente analyse de Pierre Alain MILLET…blog histoire et société


Tout a été fait pour réduire le premier tour à ce qui était prévu pour le deuxième. Quelques mois qui donnent l’illusion d’un débat démocratique et puis la machine se met en marche pour conduire les citoyens dans le piège. Les temps de parole médiatique se concentrent sur quelques candidats, les sondages forment un vote utile concentré sur les trois premiers, écrasant tout le reste. Les partis politiques et leurs militants sont inutiles, les médias et leurs têtes d’affiches dominent.

A gauche l’impasse se referme. Plus Jean-Luc Mélenchon joue le vote utile, plus il réduit les autres forces de gauche pendant que le même vote utile fait grimper Macron pour ceux qui ne veulent pas de Le Pen et Le Pen pour ceux qui ne veulent pas de Macron… Les résultats de la Guadeloupe sont illustratifs de ce piège d’un vote utile qui n’a plus aucun sens, Mélenchon à 56% au premier tour et Le Pen à 70% au deuxième !

Au total, Mélenchon finit derrière Le Pen, et le le total gauche finit derrière le total d’extrême-droite, pour la première fois en France. Depuis le choc de 2002 et la première qualification d’un Le Pen au deuxième tour, l’extrême-droite n’a cessé de progresser, et la gauche est à son plus bas, 12% de moins en 2022 qu’en 2002.

Dès les résultats du premier tour, les dirigeants de la France Insoumise ont multiplié les condamnations des autres candidats de gauche qui auraient la responsabilité de l’échec de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas sans conséquence sur les débats entre citoyens, jusqu’à des violences contre des locaux du PCF.

Pourtant, dès qu’on regarde les résultats, on ne peut qu’être interrogatif sur les causes de ce deuxième tour que personne ne voulait. Comment penser que ce sont les 800 000 voix de Roussel qui expliquent ce troisième échec de Mélenchon quand il y a près de 13 millions d’abstentions ? que l’extrême-droite progresse à 11 millions de voix ? que même le président sortant pourtant rejeté est le premier président sortant de droite de la 5ème république qui progresse gagnant 1 million de voix ?

Prenons un grand quartier populaire, les minguettes à Vénissieux. Mélenchon y gagne 1017 voix passant de 45% à 65%, Roussel n’obtenant que 117 voix, moins que Asselineau en 2017 ! Pourtant les communistes se sont mobilisés fortement, étaient plus nombreux que les insoumis au marché, au collage, au porte à porte… Mais au final, leur action a conduit beaucoup d’habitants à aller voter… Mélenchon. Et l’abstention est restée à un haut niveau de 3138 voix et presque 40%. La réserve de voix pour Mélenchon est bien d’abord dans cette abstention qui en France a progressé de 2017 à 2022.

Comment expliquer cet échec de l’Union Populaire sans expliquer pourquoi l’abstention a progressé, alors que la colère contre Macron était forte, que la crainte du couple Le Pen-Zemour était forte ?

Comment expliquer ce progrès de l’extrême-droite dans les milieux populaires ? A Vénissieux, elle dépasse son record de 1995. La bataille engagée à l’époque par André Gerin et poursuivie depuis 2009 par Michèle Picard avait permis de réduire fortement le FN/RN. Les communistes en étaient fiers. Comment comprendre alors ce résultat de l’extrême-droite en 2022 ?

Toutes ces questions supposent un effort d’analyse partagée et de débat réel. Cet article veut y contribuer.

D’abord, tout le monde a vu que le vote était très différencié géographiquement. Mélenchon progressant fortement et atteignant des records dans les villes populaires, mais perdant des voix dans les départements hors grandes agglomérations.

Les résultats sont en effet très inégaux, avec des progrès dans la moitié du pays mais des pertes dans l’autre moitié

Et la carte de cette évolution est plus explicite. On reconnait les grandes villes universitaires ou Mélenchon progresse, Paris, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Grenoble, Lille, Strasbourg… mais ce sont des taches de progrès dans une carte plutôt défavorable, malgré la récupération d’une grande partie de l’électorat socialiste et écologiste.

Beaucoup d’articles ont analysé les causes sociologiques ou urbaines de ces différences. C’est le sujet qui devrait interpeller tout ceux qui sont en colère de s’être fait une nouvelle fois piégé dans ce deuxième tour infernal.

Un échec devant l’abstention !

Regardons donc le résultat par circonscription législatives de Jean-Luc Mélenchon en comparant son résultat 2017 et son résultat 2022. Il progresse en voix dans 294 circonscriptions mais baisse dans 245. En pourcentage des inscrits, il fait mieux que sa moyenne dans 191 circonscriptions sur les 539, et y gagne 700 000 voix mais est en baisse dans 275 autres où il en perd 300 000 ! Dans ces dernières, la participation est en baisse de 660 000 voix et Roussel fait 0,5% de moins que sa moyenne nationale et ne peut donc être la cause.

La première raison de l’échec de Jean-Luc Mélenchon est bien là, quelque chose dans son programme, sa campagne ou son style, n’a pas permis de mobiliser les abstentionnistes en colère contre Macron ou craignant l’arrivée de Le Pen, et pourtant ils sont nombreux !

Voila un graphique qui montre cet échec devant l’abstention.

Chaque point représente une circonscription, placée sur l’axe horizontal en fonction du niveau d’abstention et sur l’axe vertical selon le résultat de Mélenchon en % des inscrits.

La droite indique une tendance négative : à droite de l’axe vertical, l’abstention progresse, et en-dessous de l’axe horizontal le score de Mélenchon diminue ; c’est le cas de la moitié des circonscriptions. Les quelques points à gauche de l’axe vertical sont ceux ou Mélenchon progresse en faisant reculer l’abstention, mais ils sont très peu nombreux, la 1ère de Seine-Saint-Denis, la 3ème du Rhône ou la 4ème de Haute-Garonne… »

La première raison de ce troisième échec de Jean-Luc Mélenchon est d’avoir buté sur l’abstention sans arriver à la faire reculer à la hauteur du défi, y compris dans les quartiers populaires comme le montre l’exemple des minguettes à Vénissieux évoqué dans l’introduction.

Un échec devant le vote ouvrier

Après les présidentielles de 2017, j’avais publié une étude comparative du vote Marchais de 1981 et du vote Mélenchon de 2017, montrant que le vote Mélenchon gardait une trace du vote Marchais, mais faiblement, et était plus proche du vote Mitterrand, le vote Marchais se perdant dans la fracture française.

En 2022, cette évolution est arrivée à sa fin. Il n’y a plus aucune corrélation entre le vote Marchais de 1981, donc le vote communiste historique, et le vote Mélenchon 2022. Il n’y a d’ailleurs pas plus de corrélation avec le vote Roussel, très faiblement marqué par les zones de forces historiques du vote communiste.

C’est la question fondamentale du vote ouvrier qui est derrière cet effacement du vote communiste. On dit souvent que le vote ouvrier a été conquis par Le Pen. Ce n’est pas le fait principal. Quand on compare le niveau d’abstention, le vote Le Pen et le vote Mélenchon avec la part d’ouvriers dans chaque commune, on fait un constat clair. Le monde ouvrier est d’abord abstentionniste !

C’est particulièrement vrai dans les grandes villes de plus de 25.000 inscrits, avec une corrélation significative de 0,7 [1], ce que montre le diagramme ci-dessous »
. C’est aussi vrai dans les communes entre 10 000 et 25 000 inscrits. La corrélation faiblit dans les petites communes où la dimension régionale doit compter beaucoup.

Dans ce contexte, Marine Le Pen est “un peu” entendue dans le monde ouvrier, mais bien plus faiblement que ce que nous disent les médias. Il y a bien une tendance positive entre la part d’ouvriers et le vote Le Pen, mais il n’y a pas de corrélation et des communes à fort part ouvrière votent ou ne votent pas Le Pen.
C’est vrai dans l’ensemble des villes

et aussi dans les grandes villes, avec une tendance un peu plus marquée d’ailleurs contrairement à l’idée que le RN serait plus fort dans le rural…

Il faut toutefois noter que dans le Nord-Pas de Calais, il y a bien un vote ouvrier Le Pen, avec une corrélation faible mais une tendance nette, et ce qui est normal, une tendance un peu plus faible qu’ailleurs sur l’abstention.

Et enfin, tout indique que Mélenchon n’est pas entendu par le monde ouvrier, notamment dans les grandes villes, ou la corrélation est nulle ! [2].

On connait l’analyse que fait Emmanuel Todd, démographe bien connu, caractérisant les trois “blocs” issus des exprimés du premier tour comme un bloc Macron des riches diplômés (et vieux), un bloc Mélenchon des diplômés pauvres, et un vote Le Pen des non diplômés pauvres. Il faut d’abord pondérer cette analyse du constat d’un vote Zemmour d’extrême-droite qui est celui des riches. Mais si la relation entre niveau de diplôme d’un coté, et abstention, vote Le Pen ou vote Macron de l’autre, est très forte, elle est plus complexe pour le vote Mélenchon.


La corrélation positive entre diplôme et vote Macron est très claire, celle négative entre diplôme et abstention ou vote Le Pen aussi.
Mais on ne peut expliquer le vote Mélenchon avec le niveau de diplômes. La relation n’est pas linéaire. Ce vote est plus faible qu’ailleurs dans les communes où le niveau de diplôme est très bas, progresse quand le niveau de diplôme augmente mais diminue pour les communes avec de très forts niveaux de diplômes. qui sont des communes de droite ayant choisi clairement Macron. Cela s’explique sans doute par un vote de la jeunesse diplômée des “couches moyennes” qui subit la paupérisation, alors que dans les communes plus fortement diplômées, il s’agit clairement de diplômés plus âgés, les gagnants dans ce monde concurrentiel qui votent à droite.

Si on regarde le même graphique pour l’ensemble des communes de plus de 500 inscrits, on a presque les mêmes constats, avec une différence, l’abstention semble être plus élevée pour les diplômés des petites villes. Le fait urbain est alors plus fort que le diplôme.

La conclusion est claire et Jean-Luc Mélenchon le sait bien. La deuxième raison de son échec est son incapacité à parler au monde ouvrier, qui refuse de se mobiliser pour lui, se laisse parfois avoir par cette colère noire qu’évoquait Fabien Roussel en appelant les ch’tis à ne pas se tromper de colère, et en reste beaucoup plus souvent à l’abstention.

Le vrai débat est alors le programme. Pour qui a été écrit le programme l’Avenir en Commun de la France Insoumise ? Tout le monde le sait, pour les couches moyennes éduquées urbaines fortement marquées par les idées écologistes et faiblement concernés par l’industrie, l’emploi et les salaires.

Ce qui est en cause, c’est bien le choix de Mélenchon d’imposer le scénario negawatt qui conduit, sans le dire bien sûr, à une forte réduction de la construction de logements, d’équipements publics, d’industrie, allant jusqu’à organiser comme pour la sidérurgie une “structure de défaisance” pour fermer les usines jugées trop polluantes ou inutiles.

Certains croient que le débat pour ou contre le nucléaire n’est qu’un débat sur l’environnement. Mais c’est d’abord un débat sur l’emploi et la réponse aux besoins du plus grand nombre. Sans énergie, pas d’industrie, pas de logement, pas de transport… L’arrêt du nucléaire conduit Mélenchon à imposer l’objectif de diviser par deux les consommations énergétiques, donc de construire moins, de se déplacer moins, de loger plus tassé, de produire moins…

C’est ce que le monde ouvrier sait sans doute confusément, mais qui rend les discours lyriques de Jean-Luc Mélenchon inaudibles pour ceux qui produisent les richesses qui font la France. Sans doute aussi, le monde ouvrier n’a aucune illusion électoraliste. Il sait bien que le rapport de forces se construit d’abord entre capital et travail dans l’entreprise.

l’échec devant l’unité populaire

La troisième raison est encore plus profonde et illustrative de l’écart entre le “marketing” de Jean-Luc Mélenchon et la réalité de ce qu’il construit. Alors même qu’il appelle son mouvement l’Union Populaire, il s’éloigne du monde ouvrier, des abstentionnistes, et son résultat traduit les divisions populaires.

Certes, il est normal qu’un résultat électoral soit différencié socialement et donc géographiquement. Ainsi les votes Macron, Pécresse ou Zemour sont directement liés aux revenus médians… les plus élevés ! Il s’agit bien du vote des riches

Voici d’ailleurs une carte des votes des trois même dans la métropole de Lyon… Les mêmes points forts dans les communes… Pour ceux qui connaissent l’agglomération lyonnaise, on reconnait tout de suite les communes riches de l’agglomération. Les votes Zemour, Pécresse et Macron sont clairement des votes “de classe”. Les riches votent pour leur intérêt et donc leur candidat.

Mais face à ce vote des riches, Jean-Luc Mélenchon n’arrive pas à construire un vote qui unisse le peuple, ouvrier et employés, précaires et statutaires, urbains et ruraux, d’origine immigrés ou pas, jeunes et vieux, diplômés et non diplômés. Il veut fédérer toutes les contestations même contradictoires, toutes les mobilisations pourvu qu’elles s’inscrivent dans sa stratégie électorale pour préparer la prochaine échéance présidentielle à laquelle tout est renvoyé. Les mobilisations peuvent avoir des objectifs locaux, mais de véritables ruptures ne peuvent venir que de sa candidature présidentielle permettant la 6ème république et la constitution qui doit donc advenir par miracle de cette union populaire.

C’est pourquoi d’ailleurs il accorde si peu d’importance aux élections locales, signe des accords à géométrie variable et ne s’embarrasse pas de ses élus locaux quand il a une personnalité nationale à placer quelque part. Sa propre stratégie de candidature est éclairante. Sénateur de l’Essonne, candidat aux législatives à Henin-Beaumont dans le nord, puis à Marseille, puis ailleurs en 2022 ?

La question de la laïcité et de la place de la religion dans la vie politique est un bon exemple. Bien sûr, le programme des insoumis défend la laïcité. Mais beaucoup de dirigeants insoumis s’appuient sur des mouvements de division, ceux qui opposent les “racisés” [3] et les “blancs”, qui parlent d’islamophobie en acceptant la confusion avec les intégristes et ceux qui veulent imposer la religion dans la vie politique. L’expérience des quartiers populaires montre pourtant le risque de ces tactiques politiciennes qui divisent le monde du travail au lieu de l’unir, qui laissent s’installer des acteurs religieux dans l’espace public, associatif, politique.

Beaucoup de communistes d’origine musulmane alertent. Ce qui défend l’islam, c’est justement la laïcité qui garantit la liberté de culte, laisse chacun décider de sa foi et de sa pratique. On sait bien qu’il y a des forces qui veulent décider à la place de chaque croyant quelle est la bonne pratique. C’est aussi le cas avec tous les intégrismes, évangéliques, catholiques ou juifs. La laïcité garantit la liberté à chacun.

C’est la même difficulté sur les questions de police. Quand on habite un grand quartier populaire, on sait que l’immense majorité des familles, le plus souvent d’origine immigrée, demandent plus de présence de police, plus de sévérité avec les trafiquants, plus de condamnations. Bien sûr, les relations entre policiers et habitants, notamment dans la jeunesse, sont difficiles et il existe des violences policières. Mais il y a aussi des violences urbaines dont sont victimes des habitants et des policiers ! Qui n’a jamais habité dans un immeuble avec un point de deal ne peut comprendre. On ne peut pas construire une unité des quartiers sans partir des attentes des habitants pour la tranquillité publique, le respect des droits de chacun.

Au total si la stratégie de l’union populaire est en échec, c’est que l’unité du peuple est un combat de terrain, qui demande une organisation pour lever un à un les obstacles à l’unité du peuple. Car tout dans le capitalisme est fait pour diviser, opposer, mettre en concurrence. C’est l’expérience pratique que font toutes les catégories populaires, et c’est la raison fondamentale des divisions idéologiques et politiques. Elles ne peuvent être surmontés dans un marketing médiatique. Il faut un travail militant pour construire pas à pas ce qui pourra devenir une hégémonie idéologique. C’est alors que l’élection peut être un moment de contestation L’hégémonie ne se construit pas dans une campagne électorale mais avant. C’est la raison fondamentale de l’échec de Jean-Luc Mélenchon.

D’autant que cette unité populaire ne peut se construire sans ceux qui n’ont rien à perdre que leur chaine, les prolétaires disait Marx. Car beaucoup de mobilisations citoyennes peuvent porter des revendications qui divisent. Ainsi des défenseurs du photovoltaïque citoyen qui font payer par les consommateurs leur petit bénéfice de vendeurs d’électricité. Ou des accros du bio qui se contentent de solutions locales limitées aux plus aisés. Ou encore de ceux qui ne veulent pas voir d’industrie jugée polluante et tant pis pour les salariés et les importations de marchandises produites ailleurs. Les exemples sont nombreux et il est impossible de construire une unité populaire simplement par une démocratie citoyenne dominée par les couches moyennes ou supérieures éduquées. Pour porter l’intérêt du plus grand nombre, il faut un effort théorique et politique pour construire un programme cohérent et tourné vers la construction d’une autre société.

C’est ce que portait historiquement le parti communiste et que la longue expérience tragique du programme commun a progressivement effacé. La campagne des jours heureux de Fabien Roussel a réintroduit l’idée d’un programme communiste dans le débat public. Mais dans le monde du travail, l’originalité de la pensée communiste n’était plus lisible et beaucoup d’électeurs se disent qu’il n’y a pas de différence entre le programme communiste et le programme insoumis. C’est évidemment totalement faux, mais beaucoup de dirigeants communistes ont pendant des années laisser croire que l’essentiel était “la gauche”, et certains sont prêts à jeter le programme communiste pour quelques places législatives.

Conclusion…

L’Union Populaire est de fait une forme de mensonge publicitaire. Elle n’a d’union que le nom cachant un peuple écartelé entre l’abstention, le vote d’extrême-droite et ce qui reste de la gauche. Elle n’a de populaire que pour ceux qui croient que le peuple est ce qu’on voit à la télé et qui oublie les 6 millions d’ouvriers, mais aussi tous ces invisibles qui ne manifestaient pas pour les retraites ou les lois travail parce qu’ils se sentent non représentés dans les organisations, les institutions, les partis politiques.

Il n’y a sans doute pas qu’une réponse à ce défi de l’unité populaire. Mais ce n’est pas en organisant la guerre entre militants de gauche qu’on va unir et organiser. Les communistes ont fait un choix. Affirmer leur projet d’une autre société, organiser un parti tourné vers l’action et le monde du travail, travailler à unir les différentes catégories populaires… Ils ont beaucoup de travail devant eux. Mais ils ont aussi fait le choix de contribuer partout où c’est possible aux rassemblements d’actions et aux coalitions électorales pour gagner des appuis dans les institutions.

[1] lorsque R=1, la corrélation est parfaite, c’est à dire que connaitre la part d’ouvrier dans une commune permettrait de connaitre exactement le taux d’abstention

[2] c’est malheureusement aussi le cas de Fabien Roussel, même si une petite corrélation commence à apparaitre, mais c’est un autre sujet et ce sera sans doute un des débats du prochain congrès des communistes. Comment mettre en œuvre la décision du 38ème congrès de retour aux entreprises ?

[3] expression terrible qui reprend les mots des racistes. Mais un kabyle blond aux yeux bleus, c’est un blanc ou un racisé ? et un français visiblement blanc dont un arrière-grand-père était noir ? Et un jeune de banlieue sans aucune origine immigrée dans ses aïeux mais qui ressemble à tous ses copains immigrés et subit les mêmes ségrégations qu’eux, c’est un “blanc” ? Nier les ségrégations est stupide, mais nier leur contenu de classe encore plus, les émirs d’Arabie et les oligarques d’Afrique qui vivent dans des palaces à Nice ou à Paris le savent bien


Débat autour du PCF : les liquidateurs sortent plus ou moins renforcés mais pas tout…

Un camarade qui est comme nous tous très préoccupé de ce qu’il va advenir d’un parti communiste en FRANCE, nous met légitimement en garde contre le danger des groupuscules de pratiquer l’exclusion.

qui a parlé d’exclure ?

IL s’agissait simplement de ne pas acheter le ralliement en accordant des postes essentiels non seulement au moment du 38 E Congrès où par suite de manœuvres privant les communistes de leurs choix les liquidateurs avaient de fait la majorité au Conseil NATIONAL et se retrouvaient avec le secteur international, les finances, la culture, diverses commission et la maitrise de l’ordre du jour du dit conseil, et toute la presse jadis communiste.

Ce que l’on peut reprocher à FABIEN ROUSSEL ce n’est pas d’avoir tenu compte de cette situation mais de n’avoir à aucun moment mesuré l’évolution du rapport des forces, il a agi comme il a agi dans la présidentielle, alors qu’il faisait monter un vent d’espoir, il a été incapable de l’exploiter et s’est perdu dans des jeux de sommet, excluant de fait ses principaux soutiens “à gauche” et se ligotant lui-même avec une équipe de campagne qui était composée de planches pourries, le meilleur étant ian BROSSAT qui ne sait mener que des campagnes parisiennes même s’il est sincèrement communiste et si son argumentation est parfois excellente.

Peut-être faudra-t-il réfléchir à ce que représente cette opposition de surface entre PARIS et le reste des territoires. Ceux qu’on appelle les “bobos” et qui visiblement provoquent un rejet ne sont-ils pas simplement la caricature de cette étape du capitalisme libéral-libertaire qui a vu les enfants des couches populaires accéder à une certaine maitrise de la consommation alors que les conditions fondamentales de la production créaient au contraire l’insupportable pour la majorité. Ce monde là est en train de basculer dans la précarité et ne sait plus ce qu’est l’organisation. Il ne s’agit pas de tel ou tel individu mais bien de rapports de production, de classes sociales, de produits d’une histoire.


PERSONNE NE REVENDIQUE L’EXCLUSION mais faute d’un débat politique de fond, il y a eu de fait exclusion de la gauche du PCF, celle qui portait une dynamique. Sans jouer les victimes car quand on se bat on prend des coups, on a poussé vers la sortie des gens comme moi, on a porté au pinacle ceux qui me diffamaient, m’humiliaient depuis tant d’années, bref on m’a rendu inutile et je ne suis que la partie visible de l’iceberg parce partout les communistes qui voulaient revenir se sont heurtés à cette offensive faite de racontars et d’inertie. Certes trente ans de combat avaient fait de moi un franc tireur isolé, condamné à trop se mettre en avant sans troupes de soutien mais là ça a été de la lâcheté collective de la base au commet.

Donc le choix de FABIEN ROUSSEL DE FAVORISER CERTAINS AUX DÉPENS D’AUTRES est une exclusion de fait qui s’est traduit par de l’opportunisme qui ne menait qu’au découragement et à l’abandon.

Nous savons ici ce qu’il nous a fallu de conviction pour voter Roussel mais nous ne faisions plus l’effort de convaincre. L’épisode de la cocarde a été catastrophique mais le pseudo ralliement du printemps républicain qui a fini dans sa quasi totalité chez MACRON n’était pas mal non plus.

Donc par pitié ne renversez pas les exigences, ceux qui ont été exclus n’ont pas été les liquidateurs, ils sortent renforcés pour une part et on le voit bien, les élections législatives favorisant ce que la politique politicienne a de plus bas, de moins fondamental, nous y sommes et on ne peut même pas condamner ceux qui tentent dans un tel contexte de sauver un groupe communiste qui sera pire que le précédent. On ne peut pas les condamner parce qu’ils sont certes pris dans les ornières mais aussi parce qu’ils refusent le groupuscule et ont fait à leur manière que le PCF demeure encore la seule alternative crédible.

Les liquidateurs sortent renforcés dans la bataille électorale des législatives mais continue à monter d’autres exigences et la bataille autour de FABIEN ROUSSEL surtout la première partie a transformé le parti et ils ont de fait perdu, cela se verra peut-être au congrès qui aurait du avoir lieu avant la présidentielle. Parce que si le monolithisme est une illusion de secte, il faut une unité de la direction sur un but et une stratégie.

Il ne s’agit pas seulement des “liquidateurs” mais bien de l’ensemble des forces politiques et des pseudos vainqueurs du “vote utile”, les trois forces MACRON, LE PEN, MELENCHON s’avèrent incapables de rassembler non seulement la FRANCE pour faire face aux défis du moment, mais leur propre camp, c’est eux qui ne connaissent que la concurrence et l’autocratie autour d’un “chef” face à un peuple qui ne veut plus de ça. Exclure n’est vraiment pas la solution, mais changer de perspective et de dirigeants certainement.

Il faut beaucoup de lucidité, éviter les procès et rester comme nous le faisons ici sur le fond. C’est en constatant que j’avais été complètement démonétisée et qu’en ce qui me concerne l’opération était allée jusqu’au bout au point qu’il ne se trouvait plus un militant pour me défendre que je me suis retirée de cette perspective mais je vous conseille ceux qui le peuvent de poursuivre en voyant les réalités en face. Ne pas oublier les leçons du passé mais savoir que nous entrons dans une nouvelle période historique où il va falloir innover à partir de nos fondamentaux.

 

mercredi 27 avril 2022

LA PHRASE DU JOUR.....

 

 .... sur le mépris jusqu'ici affiché - par la Macronie - envers les sciences du vivant.

Elle est de GILLES BŒUF, ancien président du Muséum national d'histoire naturelle:

"J'en veux à ce gouvernement qui tue au lycée l'enseignement des sciences de la vie et de la Terre".

Avant la réforme du lycée de 2019, les rendant facultatives, 53% des élèves étudiaient les sciences du vivant.

Ils ne sont plus que 27%, alors qu'elles devraient être au cœur de l'enseignement. 

Mais ouf! tout çà va changer. Du moins si les mots ( et les promesses ) ont un sens.....

(relevé sur  le Canard Enchaîné du 27 avril, "Enfin, de l'écologie partout")


 

 

Chine : la véritable intention de Washington révélée…

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La véritable intention de Washington révélée. L’escalade des tensions met l’Europe et le monde en danger. Cet éditorial du très officiel Global Times qui intervient alors que la Chine a subi un attentat terroriste au PAKISTAN témoigne malgré le chœur des médias occidentaux que les ETATS-UNIS ont choisi d’activer partout guerre et terrorisme. Cet attentat au Pakistan ne laisse aucun doute sur le fait qu’il est directement inspiré par la CIA et qu’il participe d’un plan plus général de déstabilisation de l’ASIE CENTRALE. Les masques sont tombés et les Etats-Unis tentent d’entrainer le monde dans la guerre, la misère, les épidémies, la faim. Il serait temps que les forces de gauche, les communistes s’ils ont encore une existence s’en aperçoivent (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par Global TimesPublié: Apr 26, 2022 10:37 PM   Lloyd Austin Photo: AFP

Lloyd Austin Photo: AFP Les Etats-Unis veulent « voir la Russie affaiblie », a déclaré lundi le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin lors d’une conférence de presse en Pologne à la suite de son voyage et de celui du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken à Kiev.

Washington a finalement cessé de faire semblant et a révélé son véritable but. L’intention première de Washington de provoquer le conflit russo-ukrainien a été d’affaiblir la Russie, ce qui a été largement reconnu par la communauté internationale. Moscou en a assez des tentatives de Washington. S’exprimant lundi lors d’une réunion avec de hauts responsables au bureau du procureur général, le président russe Vladimir Poutine a accusé les États-Unis et leurs alliés d’avoir cherché à « diviser la société russe et à détruire la Russie de l’intérieur ».

Un article du New York Times estime que l’essence des conflits russo-ukrainiens a changé, passant « d’une bataille pour le contrôle de l’Ukraine à une bataille qui oppose Washington plus directement à Moscou ».

La rhétorique « voir la Russie affaiblie » par le chef du Pentagone impliquait clairement que les États-Unis essayaient d’épuiser les forces militaires russes. « Washington pourrait envisager de fournir plus d’armes offensives à l’Ukraine pour équiper les capacités offensives de l’armée ukrainienne contre la Russie », a déclaré Lü Xiang, chercheur à l’Académie chinoise des sciences sociales, au Global Times.

Les États-Unis ne veulent pas voir de place pour la négociation. La porte de la négociation, en fait, a été fermée. Même si Lavrov a souligné que les pourparlers de paix avec l’Ukraine se poursuivraient, leurs communications sont devenues un caquetages de poulet et de canard, sans aucune signification pratique.

Les provocations aveugles des États-Unis à l’égard de la Russie ne peuvent qu’ajouter de l’huile sur le feu, poussant la situation déjà en escalade entre la Russie et l’Ukraine encore plus dans l’incertitude. En réponse, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti lundi l’Occident de ne pas sous-estimer les risques élevés de conflit nucléaire et a envoyé un avertissement qu’il y avait un danger « réel » de la Troisième Guerre mondiale. Il a également déclaré que l’OTAN était « en substance » engagée dans une guerre par procuration avec Moscou en fournissant des armes à Kiev.

Ces lignes indiquent que la Russie s’est préparée. Si l’OTAN dirigée par les États-Unis fournit à l’Ukraine un flux constant d’armes offensives et même destructrices, et continue ses provocations verbales contre la Russie, cela irriterait Moscou, l’incitant à chercher un moyen croissant de faire face à la crise ukrainienne. Cela susciterait des débordements de risques. Les pratiques des États-Unis à l’égard de la Russie risquent de plus en plus de transformer l’Europe en champ de bataille, ce qui sera un énorme désastre pour les pays européens et le monde.

Le but principal du voyage de Blinken et Austin est de prolonger le conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine. Washington tente d’affaiblir la Russie aux dépens de l’Ukraine, ce qui est clairement ce que les Ukrainiens sont réticents à voir. Aux yeux des États-Unis, l’Ukraine n’est qu’un pion. La saignée des Ukrainiens n’est qu’un instrument pour servir l’intention de Washington de dissuader la Russie. Comme l’a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, le 20 avril : « Il y a ceux qui, au sein des États membres de l’OTAN, veulent que la guerre continue, que la guerre continue et que la Russie s’affaiblisse. Ils ne se soucient pas beaucoup de la situation en Ukraine. »

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Maxime Vivas, Aymeric Monville et Jean-Pierre Page présentent...

...LES DIVAGATIONS DES ANTICHINOIS EN FRANCE

POUR CEUX QUI SE SONT TROMPÉS DE GUERRE MONDIALE... OU PRESQUE

C’est tout eux. Ils sortent un bouquin pour qu’on arrête la Troisième Guerre mondiale qui se prépare en mer de Chine et voilà que ça se passe ailleurs. Mais qu’à cela ne tienne : pour que nous soyons tous prêts pour la quatrième, lisez : Les divagations des antichinois en France.

C’est aux toujours très pertinentes éditions Delga Et puis, vous ne serez pas dépaysés : de la mer Noire à la mer de Chine, il y a toujours les Ricains qui sauvent le monde libre.

Qu’on vous explique : un volumineux rapport (654 pages), diffusé en octobre 2021 par l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM, qui compte cinquante «  chercheurs » et un relais de l’OTAN, officier supérieur de l’armée des États-Unis) alerte sur les «  machiavéliennes  » opérations de la Chine et sur ses complices français, nommément dénoncés selon la méthode de McCarthy. Le Grand Soir y avait consacré quelques articles, mais ici il a été décidé d’y consacrer un véritable contre-rapport.

Parmi les auteurs, le vrai méchant dans le livre, l’ennemi public n° 1, ce n’est pas Anne-Laure Bonnel pour le coup, mais le journaliste Maxime Vivas. Qui donne sa version du Tibet et du Xinjiang, tout simplement parce qu’il y est allé. Dans le genre génie du mal, il doit avoir un talent inégalé car dans ce rapport 2021, il s’était fait épingler façon vaudou, sous toutes les coutures et pas moins de soixante-et-une fois. Par comparaison, Trump est cité six fois, Biden sept, ce qui fait de Maxime Vivas un personnage d’une importance galactique.

Aymeric Monville doit être jaloux de n’avoir été cité dans ce rapport otano-clownesque, comme éditeur machiavélique et sous influence des Chinois, que deux fois. Mais il s’est engagé à tout faire pour aggraver son cas.

Pour co-écrire, il y a Jean-Pierre Page, ancien responsable du Département international de la Cégète. Très «  monde d’avant  » : solidarité entre les peuples, lutte contre l’impérialisme, internationalisme prolétarien, des trucs comme ça, qu’on apprenait à l’école du Parti, à Draveil, mais ça a fermé.

Réponse à un rapport de l’Institut de recherche stratégique de l’armée, aux toujours très pertinentes éditions Delga


Et sinon, le scoop, c’est la préface du contre-amiral Claude Gaucherand : si, si, excusez du peu, et ça équivaut à général de brigade dans l’armée de terre. Officier de la légion d’honneur itou. Et en plus, il dit que ce rapport écrit contre nous c’est de la désinformation. Eh oui, l’OTAN n’a plus qu’à ramasser ses dents.

Dans le camp du bien, vous retrouvez Glucksmann junior, toujours dans les bons coups. Antoine Bondaz, qui, lui, couvre le marché Asie. Adrien Zenz, un grand maboul d’extrême droite, érigé en oracle par l’Occident quand il s’agit de diaboliser la Chine à coups de cérémonies exorcistes. Et quelques djihadistes financés, comme d’hab, par la CIA, et qui mijotent quelque chose dans ce qu’ils appellent le Turkestan oriental – que les Chinois s’obstinent à appeler Xinjiang –, afin que la démocratie version charia puisse enfin triompher du mal. Bref, vous ne serez pas dépaysés par rapport à la crise actuelle.

Donc, en attendant la prochaine croisade démocratique, quand on vous reprochera de manger avec des baguettes, d’aimer des pianistes répondant, par exemple, au nom étrange de Lang Lang et de ne pas vous demander chaque soir devant votre poste si Xi ne serait pas le nouvel Hitler, vous ne viendrez pas nous dire que vous ne saviez pas.

Vladimir MARCIAC

Note de Pedrito: enfin, une saine lecture qui échappe à la censure facho tricolo-otanesque . Je cours chez Delga. Pas Carole, celle de Hollande et Macron, non! Celle des éditions : DELGA!!

 

CATACLYSME AUX ILES SALOMON

Les iles Salomon vous sont probablement inconnues. Elles sont proches de la Nouvelle Guinée au nord de l'Australie. Si je vous dis Guadalcanal cela vous parlera davantage , bataille décisive pour le reconquête du Pacifique par les Etats-Unis contre le Japon.  L'Archipel comme on dit est stratégique mais bien oublié, un des plus pauvres pays du monde.

Depuis 1945 les archipels du Pacifique sont la chasse gardée de l'occident. Leur indépendance politique s'accompagne de l'absence de ressources si ce n'est parfois sous forme de paradis fiscaux qui ne rendent pas les locaux plus riches.

Et voilà que les Iles Salomon ou plutôt leur gouvernement,  dans le plus grand secret de polichinelle , signe un traité avec la Chine ,  qui garantit des ressources et un développement mais aussi la présence militaire et l'aide éventuelle de la Chine au cas où. C'est que auparavant, un gouvernement signant un pareil traité n'importe où dans le monde ne faisait pas de vieux os.

L'Australie et Biden hurlent à la mort, somment le premier ministre de revenir en arrière. Rien n'y fait. Alors les promesses pleuvent , la main sur le cœur. L'Australie et les Etats Unis vont faire ce qu'ils n'ont jamais fait en 70 ans, aider les Iles Salomon si  , vous comprenez la condition.  Le premier ministre accepte l'aide mais pas la condition. C'est un tremblement de terre et un tsunami en même temps.

 Que se passe-t-il alors?  RIEN. L'occident jappe  fort mais ne mord plus, l'obstacle chinois étant plus difficile à affronter que le premier ministre d'un état minuscule.  Et le néocolonialisme vient de recevoir une blessure mortelle car comme on dit cela donne des idées.  Le monde a changé et n'est plus unipolaire.

En quoi cela concerne-t-il la France ?  En apparence en rien et pourtant elle aussi  vient de recevoir deux avertissements. Au Mali, le blog en a abondamment parlé.    Mais plus cruellement de notre outremer.  Aux présidentielles Fifille croit avoir conquis l'outremer où elle a été majoritaire partout.   Elle se trompe lourdement. Elle a servi à dire massivement non au néo colonialisme qui est toujours là, au sous Smic, à la sous protection sociale, au sous développement  représentés par Macron.  

Ne pas  en prendre la mesure  serait criminel, particulièrement à gauche, et une condamnation serait débile, ne craignons pas de l'affirmer. Le racisme est plus dangereux en France qu'outremer. Le besoin d'égalité n'est pas que métropolitain et le néo colonialisme  doit être mis à la poubelle. Et pas seulement pour l'outremer.

Henri Ausseil

 

Published by PCF Littoral

 

 

Publié par El Diablo

Pour des gens comme moi qui ont commencé leur vie politique à la fin des années 1960, le terme de gauche veut dire quelque chose non seulement d'un point de vue historique, mais d'un point de vue d'expérience et peut-être aussi de sentiment, il se rattache à un espoir, régulièrement déçu, mais pas intégralement au point de lui préférer la droite.

Il se rattache pour moi, qui suis issu des catégories populaires, à cette idée de l’émancipation des travailleurs, cette idée qu'un autre monde est possible dans lequel ce ne soit pas la finance qui fasse la loi mais l'intérêt des humains, de tous les humains, quel que soit leur niveau d'instruction, de richesse, leur origine sociale ou ethnique.

Mais pour quelqu'un qui a la trentaine aujourd'hui, qu'est-ce que c'est la gauche ?

Des gens qui trahissent leur mandat : élus pour « Changer la vie », ils échangent le mandat en 1983 pour « Construire l'Europe » ;

Des menteurs : « Mon ennemi c'est la finance » ;

Des corrompus : Cahuzac et quelques autres ;

Des ennemis des travailleurs des salariés : La loi El Khomri contre le Code du Travail ;

– Ceux qui cherchent à tout prix à faire baisser le prix du travail en important le plus possible de main-d'œuvre étrangère qui aura suffisamment souffert dans le processus de migration pour accepter de faire n'importe quoi à n'importe quel prix et ne jamais se syndiquer ou protester ;

Des vendus : les dirigeants syndicaux qui appellent à voter Macron et vous appellent aussi, de temps en temps, à perdre une journée de salaire pour bien vous apprendre pourquoi vous n’allez pas gagner contre le « tout à l'actionnaire ».

Des roublards : ils font une campagne de premier tour contre Macron, puis ils vous disent à 20h01 le dimanche que vous devez surtout battre Marine Le Pen et donc faire élire Macron ;

Dans ces conditions, lorsque je dis que « je suis de gauche » qu'est-ce que peuvent penser de moi les moins de 50 ans ?

Je ne souhaite vraiment plus être assimilé à cela.

Moi je suis resté du côté des travailleurs et des catégories populaires, du côté de ceux qui créent la richesse et qui bien souvent n’en profitent pas beaucoup.

Moi j'essaye de vivre avec mon temps, et de ne pas regarder l’Histoire dans le rétroviseur.

De ne pas être comme ces vaillants pacifistes qui après avoir lutté courageusement contre la guerre de 14-18, n'avaient pas vu, en juin 1940 que la question posée n'était plus la même, et qu’en se battant pour « la paix à tout prix » et pour l’Armistice du 17 juin, derrière Pétain, ils allaient devenir le fer de lance de la Collaboration avec le nazisme, exactement comme le sont tous les « antifascistes » d’aujourd’hui, ceux qui voient l’ennemi mortel dans la figure de Marine Le Pen et de son parti.

Je ne suis pas un révolutionnaire, je pense que les révolutions, à de rares exceptions près, mangent leurs enfants, et installent un système qui est rarement un progrès pour le peuple.

Mais je pense qu'il existe des réformes possibles, qui ont la capacité de rassembler la Nation, en permettant – comme cela a été le cas entre 1945 et 1983 – de faire que si les riches continuent à s'enrichir, les moins riches s’enrichissent plus vite qu’eux, c'est-à-dire que les inégalités diminuent, que la Sécurité sociale, l’assurance chômage, et tout ce qui a été construit sur les bases du programme du Conseil national de la Résistance soit développé pour arriver à une société plus équilibrée, plus harmonieuse, plus humaine.

C'était une folie d'imaginer ce que Marx – génial analyste de notre société par ailleurs – pensait : que l’on pourrait retirer la contradiction de la société humaine, et faire une société sans État, sans institutions, où le bonheur serait spontanément et naturellement distribué comme au paradis terrestre, mais ici et maintenant. Cette utopie simplificatrice n’a mené qu’à des dictatures ou des tragédies.

En revanche ce n'est pas une folie d'imaginer que l'on pourrait se détourner de l'abîme totalitaire vers lequel nous entraîne le capitalisme par la baisse tendancielle du taux de profit qui demande d'exploiter toujours plus pour maintenir les dividendes, ce n'est pas une folie d'imaginer que l'on pourrait se tourner vers l'utilisation de toutes les innovations technologiques de notre ère numérique pour faire une société où il fasse simplement bon vivre pour tout le monde…

Je pense donc qu'il est maintenant totalement illusoire de vouloir « rassembler la gauche ». Rassemblée, elle l’est, dans l’opprobre qu’elle suscite chez les catégories populaires, elle le sera probablement aux législatives, dans un échec programmé – et mérité –.

Ce qu'il faut c’est rassembler la Résistance.

La Résistance à ce cours des choses malheureux, qui entraîne la société vers le Crédit social à la chinoise, vers le traitement des catégories populaires comme des animaux domestiques QR-Codés, vers la sécession totale d'un petit groupe de riches et d'ultra-riches sur une Terre surpeuplée où l'on ne pourra bientôt plus que survivre si l'on n’est pas dans la minorité privilégiée.

C'est à ce danger-là, à ce fascisme du XXIe siècle, à cette extrême droite en action et qui s'habille de façon chatoyante des oripeaux de la gauche, de la droite et du centre de jadis, c'est à cela qu'il faut résister, c'est contre cela qu'il faut se rassembler.

Et comme dans la Résistance dont était issu le programme du Conseil national de la Résistance, on ne demande pas de passeport à l'entrée, on demande d'agir contre le danger réel immédiat qui est là.

C'est ce à quoi je vais m’efforcer pour le temps qui me reste.

Gilles CASANOVA

Note: le surlignage est de Pedrito, qui partage évidemment l'avis de Gilles CASANOVA, face à cette gauche caviardée qui prétend nous représenter sous les oripeaux socialistes, mélenchonistes, verts pâle écolo,etc...., le temps de se faire élire avant de trahir à nouveau ses engagements réformistes bidon


L'athlète ukrainien d'origine juive Maxim Ryndovskiy

Maxim Ryndovskiy, athlète ukrainien torturé par des néànazis

SOURCE : La Gazette du citoyen

Par Jason Melanovski pour le World Socialist Web Site le 9 mars 2022

Des vidéos montrant la capture et la torture de l'athlète ukrainien d'arts martiaux mixtes (MMA) Maxim Ryndovskiy par des néonazis ukrainiens sont apparues sur Telegram.

Ryndovskiy, triple médaillé mondial dans le sport de lutte Sambo, est vu dans les vidéos avec une grave coupure à la tête alors qu'il se fait hurler dessus par ses ravisseurs. Une photo apparaît également de Ryndovskiy avec de graves blessures au visage.

Dans la vidéo et la photo postées sur Telegram, le haut de la tête de Ryndovskiy reste couvert et il n'a été identifié que par ses tatouages ​​notables, y compris un symbole juif de l'étoile de David sur son genou gauche.

Plus tard, un rapport est apparu sur le site Web sportif espagnol Marca indiquant que Ryndovskiy avait été abattu et exécuté, mais cette affirmation n'a pas encore été vérifiée.

L'identité des ravisseurs de Ryndovskiy n'a toujours pas été révélée.

Ryndovskiy est apparemment devenu une cible pour les diverses forces politiques d'extrême droite ukrainiennes après avoir visité la République populaire de Lougansk contrôlée par les séparatistes et la République populaire de Donetsk dans l'est de l'Ukraine. Il s'était entraîné dans un gymnase MMA en Tchétchénie avec des athlètes russes avant l'invasion de l'Ukraine par le Kremlin.

De plus, il est juif et a posté des messages anti-guerre sur sa chaîne de médias sociaux Twitch ces dernières semaines, provoquant la colère des forces politiques d'extrême droite ukrainiennes.

La capture et la torture de Ryndovskiy indiquent une situation politique de plus en plus violente en Ukraine, où les forces de droite soutenues par l'OTAN utilisent maintenant la guerre avec la Russie pour assassiner et terroriser les ennemis politiques et les supposés subversifs sapant l'effort de guerre de Kiev.

Le 6 mars, les médias ukrainiens ont rapporté que Mikhail et Alexander Kononovich, du Parti communiste ukrainien interdit par le gouvernement, avaient été arrêtés par les services secrets ukrainiens (SBU) pour avoir diffusé «des opinions pro-russes et pro-biélorusses»

(voir: http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2022/03/les-autorites-ukrainiennes-emprisonnent-deux-jeunes-communistes-ukrainiens-et-menacent-de-les-executer.html).

Depuis le début de la guerre, plusieurs membres du parti d'opposition pro-russe Plate-forme pour la vie ont été menacés ou arrêtés. Le chef du parti, Viktor Medvedtchouk, a été contraint de fuir l'assignation à résidence après avoir reçu plusieurs menaces de mort, selon des informations. Medvedchuk, qui est un ami personnel du président russe Vladimir Poutine, a été accusé de trahison en mai de l'année dernière. Plusieurs chaînes de télévision qui lui étaient affiliées ont été fermées de manière antidémocratique par le gouvernement du président Volodymyr Zelensky.

Avant le début de la guerre le 24 février, des sondages d'opinion politique avaient indiqué que le parti d'opposition pro-russe Plate-forme pour la vie était en tête ou finissait à la deuxième place lors d'éventuelles élections législatives.

Cela aurait gravement sapé l'orientation pro-OTAN de Kiev et sa position militariste envers la Russie.

À la suite du coup d'État soutenu par les États-Unis contre le président pro-russe Viktor Ianoukovitch, les divers groupes d'extrême droite ukrainiens, tels que le secteur droit, le C14 et le bataillon Azov, ont régulièrement commis des crimes contre des opposants politiques et des minorités ethniques, ayant suscité peu de réaction de la part des autorités ukrainiennes et du gouvernement.

Parmi leur liste de crimes figurent des attaques contre des camps de Roms, qui comprennent des incendies criminels, le meurtre de plusieurs journalistes et le meurtre d'un garçon de trois ans lors d’un assassinat politique raté.

Aujourd'hui, comme le montre l'enlèvement de Ryndovskiy, l'extrême droite, de plus en plus massivement armée par le flot de matériel de guerre en provenance des puissances occidentales, a reçu l'autorisation d'intensifier ses assauts violents et d'œuvrer à l'élimination des opposants à la guerre.

Lien de l’article en anglais:

https://www.wsws.org/en/articles/2022/03/09/umma-m09.html

 


Législatives de juin 2022. L'union, OUI ! La soumission, NON !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Maud Millier-Dumoulin la candidat des communistes sur la 12ème circonscription du Rhône

Maud Millier-Dumoulin la candidat des communistes sur la 12ème circonscription du Rhône

C’est une très bonne chose que l’extrême droite ait été battue au second tour de la présidentielle. Sur le canton d’Irigny, elle recueille 33,8 %, et 29,10 % sur la 12ème circonscription du Rhône, des résultats en dessous de son score national de 41,46 %. Notre appel clair à faire barrage à M. Le Pen en utilisant le seul bulletin disponible a été entendu.

Cette bataille n’est pas terminée puisque la représentante de l’extrême droite continue de progresser, de 907 voix et 5,44 % sur le canton et de 3728 voix et 5,4 % sur la circonscription. Nous regrettons que l’abstention soit en hausse et que des électeurs prennent ainsi le risque de son élection, significative que les dangereuses idées de l’extrême droite sont de plus en plus banalisées.

Si Macron est réélu Président, c’est uniquement du au refus de voir Marine Le Pen accéder au pouvoir. Ce résultat n’exprime pas un soutien à sa politique d’autant que nous avons pu mesurer lors de la campagne électorale l’ampleur du rejet quil provoque parmi nos concitoyens. Malgré nos interpellations et les luttes sociales qui ne cessent pas, il a refusé de remettre en cause ses choix, sa politique, avec une arrogance et une suffisance que les Français ne supportent plus.

Son nombre de voix est de 38,5 % du corps électoral. Macron est élu par moins de 4 Français sur 10 ! Nous devons maintenant battre sa politique aux élections législatives de juin. C’est l’enjeu des législatives !

Le monde du travail et la jeunesse ont besoin d’espoir, de progrès social et de justice sociale, de services publics, partout et pour tous. Ils aspirent à ce que les richesses créées soient utilisées pour l’emploi, les salaires, les pensions, les conditions de travail et le mieux vivre.

Pour se faire, ils ont besoin d’envoyer à l’Assemblée un maximum de députés de toute la gauche, qui résistent au libéralisme de Macron, au capital, et construisent avec des réformes radicales une issue à la crise comme le programme « La France des jours heureux  » le montre. Pour y parvenir, les forces de gauche doivent d’abord battre l’extrême droite qui dans nombre de circonscriptions est arrivée en tête. Cela suppose leur rassemblement sans exclusive dans ces territoires.

Il faut nous adresser avec espoir aux millions d’électeurs de gauche qui s’abstiennent. Le 10 avril dernier, avec 32,5 % des suffrages exprimés, la diversité des candidatures à gauche a permis de progresser de 4 points par rapport à 2017. Les voix communistes ont pesé dans cette progression.

Aux élections législatives de juin, les forces de gauche peuvent battre à la fois le bloc électoral raciste de l’extrême droite et celui de la droite représentée par Macron. Cela est possible, en s’additionnant et en se rassemblant pour des objectifs et des engagements communs. C’est le but des discussions menées avec La France insoumise, Europe-Écologie-Les Verts, le Parti socialiste.

Nous alertons les communistes, les militants de gauche et les écologistes, ces discussions à l’heure actuelle ne sont pas satisfaisantes. L’état d’esprit des dirigeants de la France insoumise est marqué d’une volonté d’écarter certaine force de gauche et d’imposer son hégémonie aux autres forces.

Il faut cesser cela et être sérieux !

Comment accepter que seulement 50 circonscriptions soient réservées aux candidats communistes dont les députés-es sortants, et qu’en même temps toute autre candidature communiste soit interdite dans les 527 autres circonscriptions ! La représentativité du parti communiste est nationale, c’est un fait incontournable. C’est pourquoi nous proposons que sur les 577 circonscriptions 150 seulement soient confiées à des candidats communs communistes.

Comment accepter, alors que les discussions sont en cours, que dans des circonscriptions, des candidatures Insoumises soient parachutées dont le but n’est pas leur élection mais celui d’empêcher l’élection des candidat-es communistes ou d’un autre parti de gauche ?

Comment accepter que les candidats autres que ceux de la France insoumise soient contraints de mener campagne sous la bannière de l’Union Populaire, prémisse d’une Fédération populaire dans laquelle les idées communistes seraient effacées ou diluées ! Comment accepter que toute circulaire des candidats communs ait l’obligation de la seule photo de Jean Luc Mélenchon ?

Ce n’est plus une discussion menée d’égal à égal, en se respectant, mais des « oukases » visant au ralliement forcé, à l’effacement des partenaires et leur inféodalisation. Nous estimons qu’un groupe communiste à l’Assemblée doit être autonome, libre de porter ses propositions, amendements et votes. Cette diversité est une richesse et un élément fondamental de la démocratie politique.

Telle est la gravité d’une situation contradictoire avec la volonté d’union qui s’exprime dans le monde du travail et chez les citoyens.

Si la situation devait en rester en l’état, un accord avec ces bases inacceptables équivaudrait à une capitulation prenant le contre-pied des décisions démocratiques de notre dernier congrès.

Un tel accord ne saurait être mis en œuvre dans notre canton et notre circonscription. Les communistes ont désigné et confirmé leurs candidats pour les législatives. Ils appellent les gens de gauche sincères à se rassembler et à mener campagne avec eux !

Tout peut encore changer.

Mais cela ne tient pas aux seuls communistes dont la détermination encouragée par la campagne de leur candidat à la présidentielle, est intacte. Nous en appelons aux militants-es et dirigeants-es de la France Insoumise : pour ces législatives, faisons tout pour être unis avec un pacte d’engagements communs répondant à l’aspiration des Français sur le pouvoir d’achat, la retraite, la transition écologique et la justice climatique, les services publics, une République refondée et la paix.

Ayons l’ambition de rassembler et de respecter toutes les forces de gauche et écologistes dans les circonscriptions où la gauche est en tête et peut l’emporter en juin, en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche, et en allant à la conquête de députés nouveaux, chacun sous sa bannière et dans l’union si c’est possible. Faisons-le en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche.

En se rassemblant et en faisant de nos différences une richesse, toute la gauche retrouvera les 11 millions d’électeurs du 10 avril, et elle contribuera aussi à remobiliser nombre d’abstentionnistes.

L’heure est trop grave, la menace de l’extrême droite trop angoissante, l’arrogance dévastatrice de Macron trop dangereuse, pour que tous, nous fassions preuve de plus de responsabilité.

Les communistes de notre canton et de notre circonscription sont déterminés à tout faire pour aboutir dans le respect de ce qu’ils sont et à apporter leur contribution avec « La France des Jours heureux » qu’ils ont défendu pendant la campagne avec leur candidat Fabien Roussel.
 

Pierre-Bénite le 26 avril 2022

Déclaration du PCF de Pie