Ce vendredi 7 Août, ce qui n'échappa à personne, c'est d'abord qu'aucun pupille de la ganaderia de "l'Astarac" ne rematait dans le bois des burladeros vicois. Et ces cornes outrageusement courtes!! Bizarre! Plus que bizarre: étrange, même, çà laisse perplexes les optimistes crédules les plus chevronnés. Mais surtout, des moruchos sans aucune embestida, une soirée d'aburrimiento assuré, comme il en existe peu, heureusement....Quoique ! Entre Orthez, Vic, et Parentis, cette année, nous aurons eu droit à la totale, c'est le cas de le dire! Et çà commence à devenir inquiétant. Ajoutez çà cela, qu'à chaque corrida ou presque, les aficionados critiques ont droit aux agressions violentes des gogos, qui se font les avocats des tricheurs du ruedo et de ceux qui les encouragent depuis callejones et burladeros.
Dans ce contexte Vicois, que retenir des boeufs qui se figeaient immobiles, et des toreros qui leur firent face?
Pour le premier toro échu à Sanchez Vara qui prend deux rations de fer, après quelques tentatives de derechazos dans une attitude profilée, la faena sera brève et décousue, et Vara s'échappe et administre a son opposant l'infâme et de plus en plus incontournable bajonazo . Son second provoque une chute et prend trois piques - devinez pourquoi le piquero sort sous les sifflets- et arrive aux bâtons la gueule ouverte: essais de faena hâchée, deux naturelles, une entière derrière l'épaule, suivie d'une autre dans le flanc. Et dix descabellos pour envoyer le manso ad patres.
Le toro que reçoit Miletto est bien armé. Il refuse ses deux piques, fait preuve d'un peu plus de noblesse que ses frères. Le Gardois,avec ses moyens et son courage, tentera un travail qui s'annonce ardu. Mais le toro s'avise dès la première naturelle, sans doute a-t-il découvert ce qui se cachait derrière le leurre? Quatre pinchazos et un descabello en viendront à bout. Le fan-club de Julien parvient à faire sortir son idole. Le second opposant du français soulève deux fois le cheval, recharge pour un picotazo, puis une troisième fois pour recevoir une vraie pique. Ensuite, pas de faena, le torero ne se croise pas, au contraire il accompagne chacun de ses essais à droite ou à gauche d'un retrait de jambe, ce que les gogos applaudisseurs ne voient pas, mais le toro, lui, ne voit que çà. Le toreo à reculons conduit inévitablement à échec. Après 5 pinchazos, 10 descabellos, et la puntilla, la dépouille du Darré est applaudie.
Le premier adversaire de Fernando Cruz soulève la monture du piquero, et étale sa mansedumbre tout au long de la mise en suerte de la laborieuse deuxième charge, mais il n'aura reçu que deux picotazos. Il passe ensuite sa brève vie de "toro de lidia" à reculer et à gratter le sable. J'ai compté....deux derechazos! Une entière et la puntilla: enlevez, c'est pesé!
Une petite pique et une piquette abrégée suffiront à éprouver.... : quoi, au fait? La "bravoure" du sixième? Sa puissance? Le toro s'agenouille deux fois, après quelques derechazos. Ni à droite, ni à gauche, aucune charge, aucune lidia possible. Alors, la faena ....Une entière crapuleuse sur le côté, et c'est l'hémorragie.
La nuit du toro est à revoir. Entièrement. Ainsi que et surtout "l'Astarac": comment redresser? Mais çà, Jean Louis Darré sait mieux que nous qu'il lui faut réagir. Et ce n'est pas son "triomphe" du dimanche suivant à Millas -lés- Boucau avec les "Camino de Santiago"qui changera les choses.
Au palco, comme on dit dans les campagnes audoises, l'incontournaple, l'indispensaple, l'inénarraple, l'incroyaple, l'apominaple, l'irremplaçaple Tanguy, président à vie.
Un peu comme si l'on était condamné à voir toréer chaque dimanche le même matador ! Lassant !!!
Dans tous les domaines, surtout dans celui-ci, l'éventail des possibilités est-il si pauvre?