LA CRISE? LE TEMPS INCERTAIN, HUMIDE, ET FRISQUET?
LES AFICIONADOS ONT ÉTÉ TIMORÉS, OU PRÉVOYANTS, C'EST SELON...
Six novillos du Campo Charro - SALAMANCA- pour cette novillada sans picadors du 11 Novembre 2012 de ST SEVER. Un cocktail inédit, original, mais qui n'aura pas tenu les promesses que l'on mettait en lui, et composé de:
Deux novillos de ZABALLOS, encaste SALTILLO, en pointes, certes, mais faiblissimes et mansos,
Deux novillos d'Adelaïda RODRIGUEZ, origine Lisardo SANCHEZ, veletos, faibles, mansos, et nobles,
Deux novillos de Castillejo de HUEBRA, encaste MURUBE, avec plus de trapio et de présence, du morillo, surtout le premier, nobles tous les deux, répondant avec noblesse et entrega au moindre cite.
Pour les affronter, mano a mano annoncé "sensationnel", entre Juan TORRES et Vicente SOLER.
Et une toute petite chambrée de courageux - 1/7ème d'arène ! - pour ce cartel presque hivernal....
C'est Juan TORRES qui reçoit le premier ZABALLOS, negro bragado en pointes mais qui s'avère vite très faible. Le ton est donné avec les banderilles: deux paires dans les cartilages costaux: l'horreur! Et ce qui n'arrange pas les choses, c'est que le novillo se défend sans cesse en "cabeceant", il s'agenouille, se relève et tente quelques embestidas souffreteuses vite avortées. Repart sans jus pour stopper net à hauteur du novillero. Qui se résout à l'occire. Laborieux!
Pour l'Adelaïda RODRIGUEZ, même format que le ZABALLOS, et mêmes carences. Très faible, incapable de charger, l'animalito se couche, sans aucune force. L'aburrimiento nous guette: papier, crayon, et Canon, restent à l'abri des intempéries qui menacent. Et TORRES qui n'en peut mais....
Premier MURUBE enfin, et grand bol d'espoir pour les aficionados, ainsi que pour la peña "Jeune Afición", je suppose. Le novillo avale goulûment la distance qui le sépare de la muleta. Mais TORRES, mal guidé par plusieurs conseilleurs, - le mozo de espada hurle et cogne les planches-, tient trop bas le drap rouge qui traine sur le sable, et le MURUBE humilie jusqu'à la fatale "vuelta de campana". TORRES s'applique dans une faenita volontaire, un peu brouillonne, et peu croisée. Mais le noble novillo ne se lasse pas de charger, et de déborder le garçon un peu justito de bagage. Cinq pinchazos avant une demie épée de travers. Deux avis à retardement ont sonné entre temps! Mais pourquoi ne choisir que des incompétents - pour ne pas être trop cruels avec eux - au palco?
Le second ZABALLOS que reçoit SOLER est est manso, faiblard, comme son frère, je me prends à cet instant déjà à regretter la matinale de Pilar POBLACIÒN, pourtant réduite à trois toritos, mais combien plus prometteuse...Rien à retenir ici!
Le deuxième, d'Adelaïda RODRIGUEZ, pour le même SOLER, est astifino, léger, assez bien présenté, mais manso de chez manso. Avec les banderilles, il fuse et saute comme un cabri. La caste n'est vraiment pas au rendez-vous. Restera l'extrême noblesse à fleur de cuir, passé la suerte des banderilles. Un farol à genou pour l'accueillir avait mis l'eau à la bouche du public, suivi de séries agréables de muletazos longs et templés. Le novillo est noble à souhait, pas une once de sentido, "buenisimo", murmure près de moi TONI. Entière trasera pour conclure, et dix sept mouchoirs - dont celui du palco - font tomber une oreille(!!!) Guignol dans ses oeuvres!
Dernier de la tarde, le second MURUBE pour Vicente SOLER répondra lui aussi à toutes les sollicitations du novillero. Noblissime, il méritait mieux que de rencontrer celui qui va lui servir une faena bâclée, sans envie, car pressé de conclure d'une vilaine entière sur le côté, après quelques séries de derechazos et naturelles sans relief, sur le passage.
Et la nuit qui tombe sur l'arène, comme pour nous faire vite oublier cette tarde qui n'a pas tenu ses promesses
Retour sur un palco particulièrement à côté de ses pompes. Le président - Jean Christophe Delmontin, c'est ainsi qu'il se nomme, d'après un organisateur de la peña - n'a eu de cesse de sortir son mouchoir pour les faenas de chaque novillo, dès les premiers muletazos des toreros, pour commander la musique. Plus les banderilles en musique! Malgré le respect et l'admiration que mérite la peña "AL VIOLIN", avec à sa tête la sympathique et talentueuse Danièle DUPOUY, un président de corrida devrait savoir que trop de musique tue la musique, en reléguant au second plan la lidia, car seule sa qualité peut raisonnablement justifier que soit accordée la musique, à dose homéopathique. Et la musique doit être stoppée dès que le torero a pris en mains l'épée de mort, alors que dimanche, les prestations musicales furent d'abord peu ou pas justifiées, mais surtout INTERMINABLES. Même les novilleros ne parvenaient pas à les faire interrompre, pendant que le palco paraissait ne pas comprendre. Un comble!
Il y avait aussi au cartel un sobresaliente: Bastien COELHO. Pas une seule fois, alors que SIX novillos furent combattus, il ne fut invité à ouvrir son capote, pour un quite quelconque, par ses deux "compagnons" de cartel.
Des fois qu'il aurait volé à ces petits trouducs quelques instants de leur "gloire".