Nikolai Kharitonov : Poutine a révélé à Carlson le secret de la SVO
Aujourd’hui nous restons dans les sujets que nous proposons sur un
questionnement : pourquoi y a-t-il censure, déformation totale des
propos de Poutine ? pourquoi feindre d’ignorer que toute l’argumentation
du dirigeant russe vise à créer les conditions d’une négociation de
paix ? Alors que déjà le dirigeant de l’OTAN suivi par la propagande de
guerre de nos médias tend à déformer le sens de cette intervention. Il y
a des tentatives comme celle que nous publions de the new yorker qui
tente d’en détourner de la lecture en faisant de celle-ci un “exercice
ennuyeux”, il y a ceux qui prétendent n’en citer que quelques phrases
assorties de commentaires comme dans un commentaire théologique, il y a
ceux qui se contentent de récupérer ce qui est répété sur Poutine
(assorti souvenez-vous-en de descriptions délirantes sur son état de
santé et sur l’utilisation de sosie tant il serait incapable d’exercer
le pouvoir). Que certains communistes y compris des agents purs et
simples de l’OTAN ait depuis des années entretenu cette image y compris
dans les colonnes de l’Humanité n’explique pas pourquoi ils ont pratiqué
la même censure à l’égard des communistes russes. Pourquoi par exemple
cette intervention du candidat à l’élection présidentielle du KPRF qui
mène un combat courageux contre l’oligarchie russe, ‘la cinquième
colonne’ est-elle interdite dans l’Humanité, pourquoi contribuer à la
propagande de guerre qui a pris le pouvoir en France en contribuant à
cacher la nature des combats politiques en Russie et la manière dont
l’intervention de Poutine a réussi à tenir compte de ces débats. Merci
Marianne puisqu’il existe encore dans notre malheureuse France ce filet
d’information (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne
Dunlop)
Nous rappelons pour mémoire le texte de l’intervention réelle du président Poutine traduit par marianne Dunlop
Interview
du président russe Vladimir Poutine avec le journaliste Tucker Carlson.
Texte complet (1ère partie) | Histoire et société
(histoireetsociete.com)
Interview
du président russe Vladimir Poutine avec le journaliste Tucker Carlson.
Texte complet (fin) | Histoire et société (histoireetsociete.com)
https://svpressa.ru/politic/article/404494/
Le président russe a donné à Zelensky et à Washington une chance de mettre fin au conflit sans perdre la face
Texte : Mikhail Zoubov
L’interview du président russe Vladimir Poutine avec le journaliste
américain Tucker Carlson a été visionnée plus de 150 millions de fois au
cours des 24 heures qui ont suivi sa publication sur le seul réseau
social de Musk. Près de 900 000 mentions “j’aime” ont été laissées sous
la vidéo. Les citoyens ordinaires, mais aussi les hommes politiques, ont
réagi à cette vidéo. Par exemple, Donald Trump a écrit :
– Cette interview m’a fait peur. Parce que j’essaie d’imaginer Joe
Biden essayant de convaincre Poutine sur au moins un sujet, et
franchement, je n’y arrive pas.
Pour le public russe, l’interview n’a pas été une révélation, car
Poutine avait déjà répondu à la plupart des questions posées par
Carlson. Mais l’Américain et l’Européen moyens ont entendu parler de
beaucoup de choses pour la première fois.
La seule question qui n’avait jamais été posée à Poutine était
peut-être de savoir si Zelensky était une marionnette américaine. La
réponse a été quelque peu surprenante :
– Il peut prendre des décisions indépendantes. Il se considère comme
président et, en tant que tel, il est reconnu par les États-Unis, par le
reste de l’Europe et par pratiquement le reste du monde. Pourquoi ? Il
le peut.
Nikolai Kharitonov, député de la Douma d’État du groupe parlementaire
KPRF, a fait part à Svobodnaya Pressa de son opinion sur les réponses
de M. Poutine aux questions du journaliste américain.
SP : Nikolai Mikhailovich, Poutine a dit que Zelensky peut prendre des décisions indépendantes. Êtes-vous d’accord ?
– Un dirigeant ne peut se transformer en marionnette que s’il le
veut. Zelensky aurait pu sauver son pays, mais par ses actions et ses
relations avec l’Occident, il ruine l’Ukraine. Les États-Unis essaient
de nous affaiblir et d’affaiblir l’Europe par l’intermédiaire de
Zelensky. Plus important encore, dans cette interview, Poutine s’est
déclaré prêt à se battre pour la Russie, à lutter contre le néo-nazisme.
Il a expliqué à Carlson ce que signifie la dénazification de l’Ukraine.
Et il l’a expliqué clairement : il ne faut pas donner à des rues le nom
de criminels nazis.
Toutes les personnes normales en Russie l’ont compris, mais
l’Américain moyen ne le savait pas. C’est le secret de la SVO que
Poutine a révélé à Carlson.
Je fais confiance au jugement de Poutine, compte tenu de ses
nombreuses années de travail pour le bien de la Russie. Il est
responsable de ses paroles. Quant à Zelensky, j’utiliserais bien
quelques mots du folklore russe, mais Roskomnadzor [Service fédéral de
supervision des communications, NdT] n’approuverait pas. Il a remporté
les élections dans son pays grâce à une seule promesse : rétablir les
relations avec la Russie.
Notre président a reconnu que nous devions restaurer l’État commun de
la Russie et de l’Ukraine, qui a été détruit par la cinquième colonne.
Le président a déclaré que l’Ukraine est la périphérie de la terre
russe. Poutine reconnaît que la nécessité de réunifier les terres russes
est une tâche vitale pour nous à l’avenir.
Et je crois personnellement que le peuple russe est un peuple divisé et génocidé sur son propre territoire.
“SP : Poutine a déclaré qu’il avait des relations chaleureuses avec
le président Bush, mais il n’a pas expliqué au journaliste américain
pourquoi les relations avec les dirigeants américains suivants sont
devenues hostiles. Que pensez-vous de la raison pour laquelle il n’a pas
éclairci ce point ?
– Parce que l’interview était destinée à un public américain, et que Carlson a déjà toutes les cartes en main.
Je fais de la politique depuis de nombreuses années, et quand on dit
que le rôle de la personnalité dans l’histoire, les relations
personnelles entre les gens n’ont pas d’importance, ce n’est pas vrai.
Il y a eu de bonnes relations entre les présidents, ils se sont rendus
dans les pays les uns des autres et, pendant cette période, les
ambassades ont fonctionné normalement.
Tandis que le président américain actuel, M. Biden, a été pilote
militaire et s’est battu contre des pilotes russes. Depuis, il a un
réflexe. Et il veut que le monde entier lui obéisse. Mais Vladimir
Vladimirovitch n’obéira à personne. Il est partisan de relations
mutuellement bénéfiques.
Poutine a construit de bonnes relations avec la Chine, avec d’autres pays qui veulent des relations mutuellement bénéfiques.
“SP : Poutine a dit à Carlson que beaucoup de gens, même en Russie,
considèrent le début de la SVO comme une erreur. Que pensez-vous d’un
tel aveu ?
– Eh bien, nous nous souvenons du nombre d’années pendant lesquelles,
avec le soutien de Loukachenko et de la pauvre Merkel, nous avons fait
des pieds et des mains pour persuader l’Ukraine et le Donbass de se
réconcilier. Le KPRF a été le premier à envoyer des convois humanitaires
à Donetsk et Lougansk. Plus de 120 expéditions, transportant chacune
plusieurs milliers de tonnes de nourriture. Kazbek Taisaïev, notre
camarade, a accompagné tous les convois et est même devenu un héros de
la DNR pour cela. Groudinine a envoyé les meilleurs produits de sa ferme
d’État après chaque récolte.
Pendant près de dix ans, nous avons plaidé pour des relations bonnes
et normales. Mais Poutine a dit la vérité : tout le monde n’approuvait
pas le début de la SVO. Une partie de l’intelligentsia russe a pété les
plombs. Mais c’est parce qu’elle n’avait pas remarqué les efforts
déployés par Poutine depuis de nombreuses années pour trouver une
solution pacifique.
Anton Orlov, directeur de l’Institut d’étude de la politique
contemporaine, a donné à Svobodnaya Pressa son avis sur l’interview de
Poutine avec Carlson :
– La principale chose que Poutine a réussi à faire dans cette interview est de transmettre son point de vue au public américain.
Et ce n’est que de l’eau au moulin non seulement du Parti
républicain, qui s’oppose à l’attribution d’une nouvelle tranche au
régime de Kiev, mais aussi de tous les partisans de l’ouverture de
négociations entre la Russie et l’Ukraine.
Je pense que l’interview de Poutine peut être comparée dans son effet
à une bombe à retardement au sein de l’Occident collectif. C’est une
graine qui a été plantée dans le sol hier et qui commencera à germer et à
porter ses fruits dans un avenir très proche.
Quant à la référence de Poutine à George W. Bush et à la relation
constructive qu’il entretient avec lui, je pense qu’il s’agit plutôt
d’un signal adressé aux républicains pour leur montrer qu’ils sont prêts
à construire des relations entre les deux pays, une sorte de regard
vers l’avenir par opposition à la règle des démocrates.
Et la révérence à Zelensky, qui, selon Poutine, est capable de
prendre des décisions indépendantes sans se tourner vers l’Occident,
n’est, à mon avis, rien d’autre qu’une nouvelle chance que Poutine donne
au président ukrainien de sauver la face dans une période très
difficile pour lui.
En effet, il est évident que l’offre de Poutine aujourd’hui est la
meilleure de toutes les offres possibles, et la meilleure occasion de
mettre fin aux opérations militaires pour le président de l’Ukraine, car
la suite des événements sera catastrophique pour lui et pour l’ensemble
de l’Ukraine. Ce n’est pas pour rien que l’on dit “Il est utile d’avoir
une cuillère au moment du souper”. Il est important que Vladimir
Zelensky n’oublie pas les proverbes russes.
Merci pour ce travail précieux.
Global Times relie l’interview et la dernière déclaration de Stoltenberg :
https://www.globaltimes.cn/page/202402/1307010.shtml
À l’aube de la 3e année du conflit russo-ukrainien, l’OTAN révèle sa véritable nature de croque-mort
By Ai Jun
Publié le 11 févr. 2024 21:01
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est sur le point d’entrer dans sa troisième année, et l’OTAN n’a pas l’intention de mettre fin à l’effusion de sang. La dernière preuve en date est la déclaration du chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, selon laquelle l’Occident doit se préparer à une « confrontation de plusieurs décennies » avec la Russie. Deux jours à peine avant la publication des propos de Stoltenberg, le président russe Vladimir Poutine a déclaré dans sa première interview à un média occidental depuis deux ans : " Nous sommes prêts à parler. "
Il n’est pas nécessaire d’être un expert en géopolitique pour juger qui empêche le conflit de prendre fin.
L’Occident ne cherche pas la guerre avec la Russie, mais doit quand même “se préparer à une confrontation qui pourrait durer des décennies”, a déclaré Stoltenberg au journal allemand Welt Am Sonntag dans une interview publiée le 10 février.
La déclaration – l’Occident ne cherche pas la guerre avec la Russie – est aussi hypocrite que les États-Unis, qui continuent à bombarder ici et là tout en disant qu’ils ne cherchent pas le conflit. “Ce que Stoltenberg a dit, en substance, est un appel à la mobilisation de la guerre, une tentative de battage d’une atmosphère de guerre pour renforcer davantage les intérêts de l’OTAN acquis pendant le conflit Russie-Ukraine,” Shen Yi, un professeur à l’Université Fudan, a déclaré au Global Times.
Quel intérêt? Pour commencer, l’OTAN doit assurer sa signification d’existence. Après la chute de l’ex-Union soviétique, il y avait des doutes constants sur l’existence et la fonction de l’OTAN. Elle continue donc à chercher de nouveaux ennemis pour elle-même. La Russie, en tant qu’ennemi actuel de l’OTAN, est donc devenue la pierre angulaire de la présence de l’OTAN aujourd’hui.
Alors il s’agit d’argent. L’organisation est comme un croque-mort, ou un propriétaire de magasin de cercueil et de cercueil, qui ne gagne pas d’argent en temps de paix. En tant qu’entrepreneur de pompes funèbres, l’OTAN a besoin de conflits, d’effusions de sang pour gagner. Il sème donc la peur et la panique afin de s’assurer que ses pays membres continuent à contribuer au financement militaire, selon les experts.
Poutine a déclaré que la Russie ne refusait pas et ne refusait pas les négociations. Objectivement, d’une part, Moscou n’est pas intéressé à s’enfermer dans une guerre de longue durée et à grande échelle, car, en fin de compte, la Russie et l’Occident devront coexister. Par conséquent, dans une position tactique et stratégique favorable, la Russie est disposée à envoyer un signal de négociation, de dialogue à ses adversaires. D’autre part, face aux conflits et aux jeux géopolitiques, Poutine a fait preuve d’ajustements et d’une plus grande souplesse par rapport à ceux de l’Occident et de l’OTAN, a déclaré Shen au Global Times.
L’OTAN va-t-elle l’écouter ? Stoltenberg joue le rôle de représentant de la branche OTAN du Pentagone sous l’administration Biden. L’administration Biden ne veut absolument pas voir une Ukraine défaillante dans l’année électorale, sinon, le conflit deviendra un obstacle clé à la réélection de Biden.
Donald Trump, d’autre part, fait pression pour un éventuel retour à la Maison Blanche, et n’a cessé de défier Biden sur la question Russie-Ukraine et sur l’OTAN.
L’élection américaine est l’un des facteurs les plus déterminants sur la durée du conflit, compte tenu des différentes politiques des principaux candidats à la présidence en Ukraine. Dans une certaine mesure, nous pouvons considérer l’interview de Poutine avec Tucker Carlson comme un dialogue entre Poutine et Trump, qui a décrit l’OTAN à différents moments comme étant “obsolète”, Lü Xiang, un chercheur à l’Académie chinoise des sciences sociales a déclaré au Global Times.
Samedi, Trump a déclaré qu’il encouragerait la Russie à “faire ce qu’ils veulent” à tout pays de l’OTAN qui ne paie pas assez lors d’un rassemblement à Conway, en Caroline du Sud. “L’OTAN a été fichue jusqu’à ce que j’arrive”, a souligné Trump. La Maison-Blanche a rapidement réagi en qualifiant les propos de Trump d’« effarantes et déséquilibrées » et a vanté les efforts de Biden pour renforcer l’alliance.
Que Biden ou Trump décident de la politique de l’Ukraine, personne ne peut nier à quel point l’OTAN dirigée par les États-Unis est dangereuse pour l’Europe. Biden exploite l’Europe, et Trump se fiche qu’une autre guerre éclate sur le continent.
L’Ukraine n’est pas la seule à saigner. Plus le conflit durera, plus il risque de devenir un fardeau pour les États-Unis.
Avec l’envolée des prix de l’énergie, de l’industrie et des matières premières, les gens à travers le mot finiront par être blessés. Les États-Unis ont peut-être temporairement profité des ventes d’armes et d’énergie, mais à long terme, le dollar américain pourrait perdre progressivement de son poids et l’hégémonie des États-Unis serait désintégrée. Il n’y aura absolument aucun vainqueur dans ce conflit, a déclaré Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, au Global Times.
Écouter et recevoir les ordres d’un entrepreneur de pompes funèbres n’est pas dans l’intérêt de l’Europe. Les pays européens assument leur propre défense, font la paix avec la Russie et réalisent un développement pacifique et commun.
L’auteur est un journaliste du Global Times. opinion@globaltimes.com.cn
Réponse admin5319
nous avons eu la même idée avec Xuan ce qui n’a rien d’étonnant vu la manière dont Histoire et societe grâce en particulier au travail de Marianne est en train de fonctionner dans une véritable communauté de réflexion qui est tout sauf sectaire mais qui refuse les divisisions artificielles que l’impérialisme ne cesse d’inventer. Je suis convaincue pour m’être intéressé à la question il y a bien longtemps sur la manière dont la CIA avait utilisé les travaux de l’Ecole de Chicago (très progressiste) pour créer une sociométrie de division et l’espionnage des mouvements révolutionnaires en Amérique latine. Donc à partir de cette expérience sociologique relativement connue il est aisé de comprendre comment des algorithmes ont été créés qui diffusés dans les médias et les réseaux sociaux peuvent être à la base de divisions sociétales totalement manipulables : le wookisme est incontestablement un des vecteurs, mais il y en a d’autres y compris les multiples divisions qui ont marqué l’histoire du mouvement ouvrier. D’où pour qui connait un peu les débats au sein du mouvement ouvrier, voir de la révolution française, de la Commune, l’impression de voir utilisées des caricatures de débat anciens et réglés par l’histoire. Ce qui est interessant chez Poutine c’est à la fois sa connaissance de tout cela, l’orientation qu’il donne et un espèce de fatalisme sur la nature du processus tel qu’il se développe en Europe.